7427 7827

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/08/2006

BLESSÉS POUR UNE PARCELLE DE TERRES.

 

Trois hommes ont été blessés, un autre a disparu et une église est entièrement détruite dans un village du Pakistan. Des femmes et des enfants ont également été sauvagement frappés lors de deux attaques qui se sont déroulées à Mominpura Thaiki, dans la Province de Pendjab à l’est du Pakistan.

 

Le responsable de ces offensives, un certain Yacoob Maher, personnage influent d’un village voisin, a depuis été interpellé par la police. Depuis 6 ans, il menaçait les chrétiens de Mominpura Thaiki. Son but : les chasser et récupérer leurs terres.

La première agression a eu lieu le 7 août. Ce jour là, alors que la plupart des hommes étaient aux champs, l’église du village a été partiellement détruite par un tracteur. Trois hommes qui priaient à l’intérieur se sont échappés à temps, mais ils ont reçu des coups de hachettes et sont sérieusement blessés. Des femmes et des enfants traînés hors de leurs maisons, ont été battus et menacés.

La seconde attaque s’est déroulée quelques jours plus tard, le 12 août. Une trentaine de musulmans armés ont surgi. Ils ont fini de détruire l’église en lançant des grenades à l’intérieur. C’était le soir, vers 22 heures alors que les hommes chrétiens étaient partis pour une réunion de prière. Plusieurs femmes et enfants ont trouvé refuge chez leurs voisins musulmans du même village qui les ont défendus. Les autres ont à nouveau été molestés par les agresseurs. Un chrétien, Bashir Masih, sévèrement blessé, a disparu depuis ce jour.

Le village compte 500 habitants dont 55 familles chrétiennes et 12 familles musulmanes.

- Prions pour les habitants du village de Mominpura Thaiki.

- Prions pour Bashir Masih. S'il n'est pas mort, qu'il puisse rapidement retrouver sa famille.

- Prions pour Yacoob Maher et ses complices.

Bruno LEROY.
 


20:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LIBERTÉ CHRÉTIENNE.

Dans le monde d'aujourd'hui, la « morale chrétienne », avec une nuance de mépris dans la prononciation, est souvent comprise comme une série d'interdits opposés à une véritable libération de l'homme.

La situation n'est pas nouvelle. Paul, semble-t-il, s'y était déjà affronté [au premier siècle après Jésus-Christ] [...] Évidemment, Paul choisit Dieu car, pour lui, Dieu libère. Il en a fait l'expérience personnelle. La Loi de l'Alliance ne s'oppose pas à la liberté, bien au contraire. « Vous n'avez pas reçu un esprit qui vous rende esclave et vous ramène à la peur » (Rm 8, 15). « Vous avez été appelés à la liberté » (Ga 5, 13). « Tout est permis » (1 Cor 10, 23). Cette liberté donnée par le Christ a une conséquence immédiate pour l'action morale : la reconnaissance pour les chrétiens du choix de la conscience.

La conscience

Elle est donc le critère dernier de la moralité d'un acte. Insistons : l'Église catholique a la réputation de dicter à ses fidèles ce qu'ils doivent penser ou faire. Or, même lorsqu'elle parle avec autorité, elle n'invite jamais à aller contre sa conscience. Personne n'a le droit, d'après les chrétiens, d'aller contre sa conscience - même pour faire plaisir au pape ! La revendication si moderne de la liberté de conscience est inscrite au coeur même de l'Évangile et de l'enseignement du Christ. « C'est par la médiation de sa conscience que l'homme perçoit les injonctions de la loi divine, c'est elle qu'il est tenu de suivre fidèlement en toutes ses activités pour parvenir à sa fin qui est Dieu. Il ne doit donc pas être contraint d'agir contre sa conscience. Mais il ne doit pas être empêché non plus d'agir selon sa conscience » (Vatican II - De la liberté religieuse - 3b).

Paul disait tout à l'heure « tout est permis ; si la conscience le dicte, cela devient même obligatoire ». Mais Paul ajoute : « Mais tout n'est pas profitable ». (1 Cor 10,23). Ce dernier propos laisse entrevoir la nature de la morale de Paul et du Christ : ce n'est pas tant une morale de commandement, qu'un appel à l'intelligence des situations, à la réflexion, pour agir aussi raisonnablement que possible en étant inspiré par l'Amour.

Une conscience intelligente

Ce mot raisonnable peut surprendre ainsi lié au mot conscience tant celui-ci aujourd'hui est employé pour évoquer la spontanéité d'une réponse subjective. Très souvent l'appel à la conscience est employé comme argument quand il n'y a plus d'argument raisonnable, ou comme excuse quand on a été vraiment déraisonnable : « d'accord, j'ai eu tort, mais j'ai fait cela en toute bonne conscience ». Il y aurait beaucoup à dire sur cette « bonne » conscience et, en tout cas, les chrétiens ne croient pas à l'innocence de la conscience non réfléchie.

D'ailleurs Freud et Marx les rejoignent pour douter de cette « innocence ». Pour n'en citer qu'un, Marx (1858) explique que l'existence sociale forge une conscience spontanée qui peut justifier bien des choses : « Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience ».

Bref, pour les chrétiens, comme pour les autres, une véritable conscience morale s'acquière. Et le premier « devoir » de l'homme moral, ou de la femme morale, n'est pas d'obéir à n'importe quel courant de pensée ou à sa spontanéité, mais de se former comme homme ou femme libre et responsable. Il s'agit à vrai dire d'une véritable naissance, d'une nouvelle création de soi-même. Naître à la conscience, ce n'est pas appliquer quelques recettes (même celle d'une recherche apparemment généreuse du bien de l'autre), c'est d'abord se trouver, s'accepter, prendre ses responsabilités, se situer dans la société.

La « conscience du Christ »

Pour éclairer cela d'un exemple, on peut dire que, pour les chrétiens, le Christ est un modèle de moralité. Les premiers chrétiens ont même retenu de lui cette phrase : « Qui d'entre vous me convaincra de péché ? » (Jn 8, 46). Cette absence du péché ne veut pas dire respect absolu de la Loi juive. Il ne la respecte pas dans sa lettre lorsqu'il viole le sabbat, refuse des prescriptions sur la pureté légale, etc. Il n'essaie pas non plus de plaire toujours, il est même quelquefois violent. Mais il possède cette conscience libre et courageuse qui permet de reconnaître en lui le respect d'autrui et la fidélité réelle au sens de la loi. « Celui qui violera l'un de ces moindres préceptes sera tenu pour le moindre dans le Royaume des cieux » (Mt 5, 19).

La formation de la conscience, la loi et l'interdit

Comment peut-on arriver à ce genre de liberté ? La Bible et la psychanalyse nous montrent l'importance de l'interdit pour structurer la personnalité, disons la conscience. Chacun connaît l'hypothèse freudienne selon laquelle l'enfant, se voyant interdire par son père la possession exclusive de sa mère, est obligé, petit à petit, de découvrir qu'il n'est pas sa mère et qu'en conséquence il doit l'appeler. De la rupture entre mère et enfant naît à la fois le sens de l'identité personnelle et le langage. Au-delà de ce schéma, on peut retenir que l'interdit crée la différence et permet à la liberté de chacun d'exister. Sans lui, il n'y aurait pas d'existence autonome et libre. Il n'y aurait pas non plus de relations entre les hommes. La conscience, elle-même, renforce le sens de l'identité personnelle dans la mesure où elle opère aussi comme une Loi... On peut affirmer que chacun dans sa vie passe de la Loi reçue - quelquefois difficilement - à la liberté. Les enfants, même éduqués dans l'atmosphère la plus libérale, recevront les non-commandements de leurs parents comme une loi et bâtiront leur liberté sur elle. A vrai dire, à l'heure actuelle, on pourrait soutenir que la « loi » existe plus que jamais et que notre société regorge de codes de la route et autres législations fiscales qui ont, à leur manière, un rôle structurant.

Se proclamer affranchi de la Loi, des lois... est une manière totalement irréaliste de s'exprimer. Il y a toujours un rapport entre liberté et lois. La vraie liberté consiste non à nier la loi mais à savoir l'intégrer et la dépasser éventuellement. C'est le rôle d'une conscience adulte. On peut pester contre le code de la route. Être libéré ne consiste pas à brûler les stop mais à savoir que le code a pour but le respect d'autrui. Être libéré c'est donc respecter l'autre même en l'absence de code.

Où est la loi ?

Dans un monde complexe comme le nôtre, la Loi est omniprésente et les lois sont nombreuses. Il est difficile de les connaître et de se laisser former par elles. Et c'est pourquoi, dans l'Église, il est traditionnel, pour former sa conscience, d'en appeler à ce que font les autres chrétiens ou ce qu'ils ont fait dans le passé. La discussion, la confrontation, l'échange sont une partie obligatoire de la formation d'une véritable conscience morale. Devant la nouveauté de la vie, si les principes restent les mêmes, les situations changent, mettent en cause d'autres éléments et jamais ne peuvent exister de réponses toutes faites.

Les critères d'une conscience formée

Celui qui peut, sans rougir, dire le pourquoi de ses choix moraux principaux, et cela parce qu'il a analysé la situation, mesuré les conséquences de ses actes et apprécié ses propres motivations, celui-là peut - si ses motivations sont inspirés par l'amour - commencer à se dire moral. Paul, dans son épître aux Corinthiens, donne une certaine mesure de critères d'appréciation des situations (Cor 12, 31 ; 13, 1-13). Mais on peut dire que l'Évangile est comme « truffé » de ces critères.

L'amour est facile à proclamer, mais on le reconnaîtra à ce que :
- on saura avoir besoin des autres,
- on respectera les petits et les méprisés de ce monde,
- on ne scandalisera pas les faibles,
- on se séparera de ce qui entraîne au mal,
- on ne considérera jamais quelqu'un comme définitivement perdu (cf Mt chapitre 18).

Ces critères d'une conscience qui s'est servie de la Loi pour se former et pour apprendre à aimer, montrent que la meilleure formation morale est, aux yeux des chrétiens, la rencontre et l'imitation de Jésus lui qui sut exprimer avec sa vie  « qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). [...]

Théo 1989, Ed. Droguet & Ardant / Fayard

09:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

22/08/2006

C'est comme si tout était neuf.

C'est comme si tout était neuf
Mon Dieu, c'est comme si tout était neuf,
Comme si tout commençait depuis ce matin.
C'est comme si tout commençait
depuis demain matin.
C'est comme si le monde sortait
de vos mains fraîches,
Comme si la création sortait toute fraîche
de vos divines mains.
Comme si la création coulait
Toute vive de vos mains.
Comme si le salut coulait
de vos mains fraîches,
Comme si la Rédemption
coulait toute vive de vos plaies.
Tout est neuf, mon Dieu.
Tout recommence, tout commence.
Tout est ouvert.
Le monde est jeune, le monde est neuf,
le monde est nouveau.
La création commence demain matin.

Charles Péguy
Ecrivain (1873-1914)
Extrait de oeuvres poétiques complètes (Gallimard)

21:08 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

En souvenir du Frère Roger, colombe de la Paix.

Taizé : un nom qui chante en beaucoup de cœurs. En ce haut-lieu de la chrétienté, affluent constamment d'innombrables jeunes et de moins jeunes, venant de tous pays, confessions, croyances. Car Taizé n'est pas seulement un monastère « pas comme les autres », mais aussi un lieu de rencontres, de dialogue, de communauté, plus encore un lieu où renaît l'espoir, où souffle l'Esprit. Aujourd'hui encore, Taizé refuse de « s'installer » pour rester disponible aux appels de l'Esprit. Témoin spirituel, le frère Roger l'était incontestablement, mais il le disait avec insistance, il n'était pas seul. Son témoignage est celui de toute une communauté, car sans elle, affirmait-il, il ne serait rien. Ce jour, les nuages sont moins lumineux qu'autrefois, la mort vient de frapper le plus charismatique fondateur d'une communauté en recherche de paix universelle. Tous les hommes ayant prônés la fraternité entre les peuples sont morts assassinés. Est-ce un hasard de notre histoire ou un Témoignage dérangeant dans un monde violent ? Je pencherai pour la deuxième hypothèse. Certains et certaines diront que le monde est devenu fou. Malheureusement cela fait longtemps, trop longtemps que la folie exprimée par le meurtre emplie les pages de nos journaux. Trouver une explication rationnelle à ces phénomènes serait de l'ordre de l'utopie psychologique. La folie peut-elle s'expliquer par la raison ?
Frère Roger n'est plus sur cette terre. Il fut le Témoin d'un Dieu ne faisant aucune dichotomie entre les religions et les Hommes.Le plus grand Hommage que nous puissions lui rendre est de pardonner à la personne qui a mis une lame d'arrêt sur sa vie. Une existence vouée aux autres, aux jeunes et prioritairement à Dieu-Amour. Il nous reste la prière, cette oxygénation de l'âme qui nous permettra de reprendre confiance en un Dieu bien au-delà de nos ratiocinations purement humaines. L'Esprit souffle où il veut. Ce n'est pas à nous de juger ce meurtre pathologique commis dans un passage à l'acte. Frère Roger, l'aurait-il fait ? Ou aurait-il pardonné les coups de couteaux fatals qui achèvent une vie flamboyante en peu de temps. Oui, tout cela est bien triste. Il m'arrive de penser que nous marchons sur la tête. Les hommes de Paix dérangent une société où la violence est devenue une banalité. Un Témoin est un martyr qui donne sa pauvre existence à Dieu pour servir les hommes envers et contre tout. Taizé demeurera ce lieu de ressourcement où les êtres Humains chercheront la flamme de son Fondateur dans les yeux des autres. En ces instants de larmes, il nous reste la prière comme unique arme contre ce monde cruel où témoignent tant de chrétiens et chrétiennes pour que la paix du Christ règne en nos âmes.Être un authentique chrétien s'est toujours révélé dangereux à l'image du Christ crucifié pour avoir annoncé une société d'Amour. Que cela ne nous fasse point reculer mais, aller de l'avant pour vivre intégralement la Parole de Dieu, tel Frère Roger, notre exemple à jamais. Amen !
( article que j'avais écrit le jour même de sa mort ).

Bruno LEROY.

18:54 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAÎTRES A PENSER ET A VIVRE. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |