31/08/2006
LA BONNE NOUVELLE.
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19:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Dieu aime que l’homme et la femme s’aiment !
Évidemment, cette question ne porte pas sur le plaisir de faire du ski ou de manger du chocolat ! Allez, un peu de franchise : il s’agit de savoir si, oui ou non, l’Eglise a peur du sexe !
Oh pas du sexe pour « faire des bébés » : celui-là est paraît-il légal et même béni par le Pape… Non ! La question porte sur cette vieille idée selon laquelle l’Eglise suspecterait, voire même condamnerait le plaisir que deux êtres qui s’aiment se donnent par l’union de leurs corps ; bref, parlons un peu crûment : l’orgasme aurait quelque chose de pas très catholique ! Balivernes !
Si, à une certaine époque, l’Eglise a eu, c’est vrai, un peu trop tendance à vouloir jeter un regard suspicieux sous les couettes, il n’en est plus rien, fort heureusement, aujourd’hui.
Il faut le dire et le redire : Dieu aime que l’homme et la femme s’aiment ; et pas simplement du regard ! La joie qu’éprouvent les corps et les cœurs à s’unir, c’est aussi la joie de Dieu qui n’a pas de plus grand bonheur que de voir l’amour s’épanouir.
Dans un couple, la relation sexuelle n’est pas un mal nécessaire à la procréation, c’est au contraire un cadeau extraordinaire de la Création ! Un formidable terrain d’échange, d’écoute, de rencontre en vérité…
Et l’Eglise est pour, tout à fait pour ! Elle se permet simplement de formuler quelques conseils utiles au discernement : les forces de la sexualité sont si puissantes, instinctives qu’il faut veiller à toujours les humaniser. Veiller à ne pas transformer l’autre en instrument de mon seul plaisir ; veiller à ne pas réduire, juger – travers oh combien « moderne - la qualité de la relation amoureuse à la seule « réussite » sexuelle ; accepter que cette relation de tendresse s’ouvre un jour à l’accueil d’une vie nouvelle…
Bref : oui au plaisir s’il ne renferme pas sur soi, s’il ne fait pas de l’autre une simple « proie » mais, au contraire, s’il mène à la découverte renouvelée et étonnée de celui ou de celle à qui on a choisi de se donner « corps et âme »… Et pour que vous ne doutiez pas que ce que je viens de dire est tout à fait catholique, appelons un Pape, Pie XII, à la rescousse : « les époux ne font rien de mal en recherchant le plaisir et en en jouissant… » Alléluia !
19:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
30/08/2006
LES NOUVEAUX SITES DE GOSPA.
LES SITES PRINCIPAUX -
21:38 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
LA PÂQUE ET LA...PAROUSIE.
Jésus prépare ses disciples à son départ ; plus précisément il leur enseigne, à travers trois paraboles, l’attitude qu’ils auront à adopter au cours de la période intermédiaire entre sa Pâque et la Parousie. C’est dire si ces enseignements nous concernent, puisqu’ils définissent le comportement du croyant tout au long du temps de l’Eglise. Tout se résume en fait en un seul mot qui ouvre l’exhortation de Notre-Seigneur et martèle tout son développement : « Veillez ». La raison de cet appel impératif à la vigilance est simple : nous n’avons aucun moyen de prévoir le jour et l’heure du retour du Fils de l’homme. Nous savons seulement avec certitude qu’il viendra à l’improviste, au moment où nous ne nous y attendons pas. Il nous surprendra même comme un voleur surgissant dans la nuit alors que tout le monde est profondément endormi.
Les trois paraboles que nous propose Jésus vont préciser de manière imagée tout aussi bien la nature de ce « sommeil » que l’« habitus » à mettre en place pour ne pas y succomber et « veiller ». La première mise en scène nous parle d’un maître de maison qui part en voyage après avoir confié la charge de son personnel à un serviteur choisi en raison de sa fidélité. Deux chemins s’ouvrent devant celui-ci : ou bien il honore la confiance de son maître en obéissant à ses ordres quelle que soit la durée de son absence ; ou bien il se laisse tenter par la séduction de l’autonomie, et ne tenant plus compte de la mission que le maître lui a confiée, il se disperse dans des activités peu louables. Sans doute ne bascule-t-il pas d’un seul coup dans l’infidélité : il commence par frapper un de ses compagnons après un repas trop bien arrosé. Puis, comme son acte ne suscite aucune sanction ni réprobation, il multiplie insensiblement ses écarts, jusqu’à s’enliser dans une vie de désordre dont il ne parvient plus à s’extirper. Il compte sur le retard de son maître pour remettre à demain la conversion salutaire, sans vouloir s’avouer qu’il est déjà aliéné par ses mauvaises habitudes sur lesquelles il n’a plus autorité. Aussi lorsque son maître surgit à l’improviste - « le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue » - ne lui reste-t-il plus que la honte du désaveu et le remords de son mauvais choix.
Il serait précieux de pressentir ce qui déterminera l’orientation du serviteur. Certes ses fragilités personnelles entreront en jeu ; mais fondamentalement, c’est sa relation au maître qui décidera du chemin sur lequel il s’engagera. Si cette relation est droite, fondée sur le respect de la parole donnée ; s’il s’agit d’une relation d’amitié qui l’unit à son maître, il ne pourra opter que pour la première solution puisque l’éloignement géographique ne rompra pas leur relation.
Par contre si la relation entre le serviteur et le maître est ambigüe, si elle est entachée de rivalité, empoisonnée de ressentiments, le risque est grand que le serviteur cherche à prendre sa revanche par rapport à son maître et à régler ses comptes avec lui en s’affranchissant de ses engagements. C’est pourquoi il sera mis « parmi les hypocrites », puisqu’il n’exerce pas la charge d’intendant alors qu’il en revendique le titre et les pouvoirs.
La leçon est claire : seuls ceux qui se sont engagés avec le Seigneur Jésus dans une relation d’amour droite et sincère, pourront persévérer dans la fidélité jusqu’à son retour. « C’est lui en effet qui nous fera tenir solidement jusqu’au bout » de manière à ce que « nous soyons sans reproche au jour de son avènement » (cf. 1ère lect.). « Car Dieu est fidèle, lui qui nous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur » (Ibid.) : à ceux qui accueillent son Alliance, il donne l’Esprit qui nous garde unis à Jésus « tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).
« Seigneur tu connais notre faiblesse : l’inertie de la chair et les soucis de la vie nous entraînent malgré nous à oublier le but de notre vie. Laissant notre vigilance s’émousser, nous nous endormons spirituellement, et perdons de vue la mission que tu nous as confiée le jour de notre baptême. Peu à peu, nous nous laissons "récupérer" par l’esprit du monde et cédons à la convoitise de l’avoir, du pouvoir, de la gloire, qui nous aveugle au point de bafouer les droits de nos frères. Que ta Parole nous réveille, que ton Esprit Saint nous donne la force de nous arracher à nos complicités avec “le père du mensonge” (Jn 8, 44), et que ta grâce nous apprenne à "te bénir chaque jour et à louer ton nom toujours et à jamais" (Ps 144). Nous serons alors dignes de faire partie du "peuple saint, qui en tout lieu invoque le nom de notre Seigneur Jésus-Christ" (1ère lect.), dans l’attente du Jour où se révélera pleinement sa gloire. »
Père Joseph-Marie
21:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
NOUVELLE THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION.
Avec l’abaissement de l’âge légal du travail de nuit à 15 ans, on vient d’assister à un retour en arrière particulièrement sauvage. Certes, il peut y avoir des travaux de nuit qui sont socialement nécessaires (par exemple dans les hôpitaux, la santé en général...). Mais, ces travaux ne correspondent jamais à la qualification que peuvent avoir des enfants ni même des "jeunes travailleurs" (moins de 18) ! Si l’âge du travail de nuit a été abaissé, c’est pour les faire trimer dans l’industrie et les services. Là, il n’y a pas d’utilité sociale, le seul objectif est la productivité et le bénéfice.
Chez l’adulte, le travail de nuit, comme le travail en équipe alternant matin / soir, perturbe l’horloge biologique : on dort moins, d’où perturbations de l’humeur, troubles digestifs, ... sans compter, pour les femmes, les cycles menstruels irréguliers, les risques de fausses couches, ... car l’être humain n’est pas fait pour travailler la nuit. La nuit, tout le monde le sait, c’est fait pour dormir. Et, ne pas dormir la nuit, c’est encore plus grave quand on est très jeune, pour la santé des enfants ou des adolescents qui sont soumis à ce rythme ! La petite prime éventuelle, utilisée comme une carotte qui est censé rendre digeste le plat de couleuvres qu’on veut nous faire avaler, n’y change rien.
Dans la logique du capitalisme, l’être humain n’est fondamentalement qu’une machine à faire du fric, rien de plus. C’est pourquoi tous les discours des classes dominantes sur le travail (discours usés jusqu’à la corde, selon lesquels : "Il n’y a plus de classe ouvrière", "La lutte des classes, c’est fini", "Les travailleurs ne sont pas exploités"ou "Le seul système viable, c’est le capitalisme" -capitalisme confondu volontairement avec la "démocratie", terme bien commode pour envelopper la soumission) cache bien mal leur mépris pour les jeunes (des cités notamment), les travailleurs (immigrés ou pas, avec ou sans-papiers), les Femmes ou les Hommes ("de la France d’en bas"), les SDF et les mal-logés...
A eux les discours menteurs, complaisamment relayés par les médias ; à nous le boulot en 2 x 8 ou, pire en 3 x 8. Eux, ils ne savent pas ce que c’est. Leurs enfants non plus. Mais, ça ne les empêche pas de continuer à nous l’imposer, et, maintenant, de vouloir l’imposer à nos enfants. Sachons ne pas les laisser faire.
Il nous faut instaurer une Théologie de la libération Européenne plus combative, plus critique, plus corrosive par rapport aux débordements du néolibéralisme.
Le Christ est venu pour aider les souffrants et non les bien-portants. Nous semblons l’oublier trop souvent.
Ensemble combattons avec Amour pour davantage de Justice Sociale. Cet Amour que Dieu nous donne par son Esprit. Nous devons pour cela réfléchir à la mise en place dune praxis de libération des peuples occidentaux.
Il nous faut une Nouvelle Théologie de la Libération à la lumière des Évangiles. Nous devons répondre aux attaques néolibérales qui diminuent et manipulent les humains que nous sommes pour leurs seuls profits.
Tous nos combats se feront avec la grâce de Dieu Amour.
Naîtra alors, une nouvelle spiritualité de la Libération issue de la vie des plus pauvres et des opprimés.
Bruno LEROY.
11:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, GAUCHE, social | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Si Dieu est bon, pourquoi permet-il le mal?
Pourquoi permettons-nous le mal?
Et nous voici renvoyés à notre propre liberté personnelle et à ces grandes infrastructures collectives – économiques, financières, politiques – qui entretiennent dans le monde, avec notre complicité active ou passive, l’injustice, le malheur, la mort. Pourquoi écoutons-nous si peu, si mal, la voix qui nous dit, au plus intime de notre conscience et dans les textes saints des traditions religieuses : «Choisis la vie, et tu vivras».
Quand on a affirmé cela, on peut alors faire rebondir la question, mais en d’autres termes : n’allons-nous pas être tentés de désespérer, en constatant notre impuissance à transformer ces structures de malheur, hors de nous, et cette volonté fragile et rebelle, en nous? Et puis il n’y a pas que le mal commis par les hommes. Il y a le mal subi, ces malheurs cosmiques, tsunamis ou typhons, qui brusquement nous rappellent que nous ne sommes pas maîtres de la nature. C’est alors qu’apparaît à mes yeux la profondeur de la foi chrétienne. Elle ne nous donne pas de réponse à la question douloureuse : pourquoi le mal dans le monde? Que pèserait une explication devant la mort d’un enfant? Mais ma foi me dit trois choses.
Se libérer de la tentation
La première, c’est que même si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, lui qui connaît tout. La manière dont l’Evangile nous parle des forces du mal nous fait pressentir un «mystère d’iniquité» qui nous déborde. L’appeler «péché originel», le mettre au compte de celui que l’Evangile appelle «homicide et menteur dès l’origine», ce n’est pas résoudre la question, ni même l’expliquer. Mais c’est nous libérer de la tentation et de la prétention de ramener le mal à notre mesure, de vouloir le surmonter par nos seules forces, de nous ériger en juges suprêmes de la conduite de nos frères, ou de la nôtre propre.
Un oui d'amour et de liberté
La seconde, c’est qu’il est arrivé quelque chose au mal depuis que Jésus l’a affronté sur la croix. Il est descendu dans les profondeurs de la violence subie, de l’accusation injuste, de la lâcheté complice – pensons à son procès - . Il est descendu dans la profondeur de la souffrance et de la mort. Pas pour faire une victime de plus, mais pour déposer, en ce fond sans fond, un oui d’amour et de liberté. Pour transfigurer le lieu du mal radical en un lieu où le pardon et l’amour demeurent possibles. Pour que resurgissent, de ces profondeurs, la Vie qu’elles avaient trahie, détruite, niée. Armés de cette certitude, nous pouvons engager le combat, personnel et collectif, contre les forces du mal. L’amour aura le dernier mot.
Jésus nous montre un chemin
La troisième en effet, c’est que Jésus nous montre un chemin. Le mal est pour chacun d’entre nous, comme il l’a été pour lui-même, un appel à nous engager pour soulager la souffrance de ces prochains dont nous décidons de nous faire proches. La question devient alors : «auprès de qui vais-je décider, avec la force de l’Esprit et à la manière du Christ, de lutter contre le mal?»
Marguerite Léna |
10:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Pourquoi les chrétiens se méfient-ils du plaisir ?
Dans la Bible, le plaisir et le désir ont leur place. Le sexe aussi ! Relisons le Cantique des Cantiques.
Le Dieu de la Bible est celui qui reconnaît le plaisir en l’homme et qui l’invite à de se délivrer de ce qui l’empêche d’être homme, complètement homme.
« Invente l’amour » dit Dieu à l’homme. Dieu se laisse connaître, or connaître, c’est inventer. C’est un Dieu libérateur, qui oublie le passé, et pardonne, car, pour lui, l’important c’est demain. La Bible est l’ouverture à demain. Pour un monde où il puisse être heureux, complètement heureux dans sa vie et dans son corps.
Or la donne a changé radicalement avec les dernières évolutions dans les domaines comme la biologie et la médecine. Ne faut-il pas penser autrement ?
Les « solutions » d’hier ne sont plus « opérationnelles ». La modernité oblige l’homme à ré-inventer le mot « amour ». N’est-ce pas aussi une question de foi ? Encore faut-il accepter l’inattendu de l’homme, ne pas savoir où on va, prendre le risque de se tromper, et, comme dans le plaisir, si j’ose dire, « perdre pied » ! Ce qui fait évidemment peur. Ce que toute institution supporte difficilement. Mais c’est la vie ! Mais l’Église est devenue perméable, au début du Moyen Age, à une philosophie qui condamnait le plaisir.
C’est très dur aujourd’hui de s’en dégager. Pour retrouver une liberté de parole qui parle au cœur de l’homme d’aujourd’hui, elle doit retrouver l’homme dans ce plaisir de vivre et d’inventer un autre « sujet » d’amour dans un monde
10:12 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
L'HYPOCRISIE DES PHARISIENS.
Avec l’évangile, nous terminons notre progression à travers les invectives de Jésus aux pharisiens.
Jésus continue à dénoncer leur hypocrisie : « Vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux : à l’extérieur, ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements ». Autrement dit : « Vous êtes sans le savoir porteur de la mort et cela est visible à la façade que vous vous donnez. Loin de tromper les apparences, votre blancheur extérieure, faisant penser aux sépulcres blanchis, met au contraire en évidence votre intérieur mortifère ».
C’est bien l’inflexion des pharisiens vers la mort et non pas vers le Royaume que Jésus dénonce ici. Voilà comment ils se sont fermés les portes du Royaume des cieux.
Et le comble est que par cette apparence blanchie, privée des couleurs de la vie, ils répandent autour d’eux la mort qu’ils portent en eux-mêmes. Voilà l’essence de la seconde apostrophe que Jésus leur adresse. Avec elle, les invectives du Maître atteignent un sommet : « Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes ».
Cette accusation d’homicide repose, d’une part, sur une action et, d’autre part, sur des paroles. D’un côté, les pharisiens bâtissent « les sépulcres des prophètes » et décorent « les tombeaux des justes » ; d’un autre, ils disent : « Si nous avions vécu aux jours de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour verser le sang des prophètes ».
En fait, ce n’est pas en tant que fils de leurs aïeux que les pharisiens se retrouvent homicides, mais c’est parce qu’ils sont homicides que l’on peut reconnaître en eux les descendants de leurs pères.
L’hypocrisie résulte ici dans l’hommage apparent rendu aux prophètes assassinés par les pères. En effet, pourquoi construire ou décorer les tombeaux des prophètes ? Pour honorer les prophètes ou pour se disculper d’être comme ses pères ? En réalité, Jésus accuse les pharisiens de détourner l’honneur rendu aux prophètes au profit de leur déclaration d’innocence, laquelle va de pair avec la condamnation de leurs pères. Autrement dit, chez les pharisiens, la disculpation appelle l’inculpation.
Celui qui ne reconnaît pas son péché se retrouve dans l’obligation de l’attribuer à un autre. L’accusation ici se double d’un mensonge et tout mensonge dissimule une volonté de meurtre. Voilà l’homicide !
A l’inverse d’une telle attitude, faisons notre cette supplication de saint Augustin que nous fêtons aujourd’hui et qu’il adresse au Seigneur dans un passage de ses Confessions : ‘‘ La maison de mon âme est étroite pour vous recevoir, élargissez-la. Elle tombe en ruines, réparez-la. Çà et là elle blesse vos yeux, je l’avoue et le sais; mais qui la balayera ? A quel autre que vous crierai-je : « Purifiez-moi de mes secrètes souillures, Seigneur, et n’imputez pas celles d’autrui à votre serviteur (Ps XVIII, 13-14)?» « Je crois, c’est pourquoi je parle; Seigneur, vous le savez (Ps CXV, 10). » « Ne vous ai-je pas, contre moi-même, accusé mes crimes, ô mon Dieu, et ne m’avez-vous pas remis la malice de mon cœur Ps XXXI, 5)? » « Je n’entre point en jugement (364) avec vous qui êtes la vérité (Job IX 2,3).» « Et je ne veux pas me tromper moi-même, de peur que mon iniquité ne mente à elle-même (Ps XXVI, 12).»
Frère Elie
10:08 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
28/08/2006
JEAN-BAPTISTE LE TÉMOIN.
Nous le savons bien, l’esprit du monde n’est pas celui de l’évangile ; la vie dans l’Esprit ne souffre aucune compromission avec les affaires du monde. Aussi la vie de saint Jean-Baptiste nous trouble-t-elle quelque peu. Il est unique (sanctifié dès le sein de sa mère) et exemplaire (la liturgie nous donne souvent de le fréquenter et elle célèbre même sa nativité), mais il est gênant. Il est tellement soumis à l’Esprit Saint, qu’il se retire du monde et vit au désert, qu’il se vêt de peaux de bête et se nourrit de sauterelles. Est-ce vraiment là l’idéal du chrétien ?
Et, au jour où nous faisons mémoire de son martyre, la question se fait plus pressante. Avons-nous à suivre de si près le saint pour lequel Jésus manifeste une telle admiration ? Autrement dit, pour être vraiment chrétienne, notre vie doit-elle se résumer à une longue ascèse couronnée par une mort violente ?
Bien entendu, nous sommes tous uniques et sujets d’une alliance particulière. Mais la question ne peut être gommée par un simple « chacun sa voie », car les saints sont tous un reflet du visage du Christ dans lequel nous avons à lire la grandeur du mystère de la rédemption. Chacun d’eux nous parle personnellement de ce que nous devons aspirer à vivre, quel que soit notre état de vie ou notre sensibilité.
Mais, avant d’abandonner nos maisons pour courir au désert, commençons par nous rappeler que la vie de Jean-Baptiste ne se résume pas à une série héroïque de sacrifices préparant et annonçant le sacrifice ultime de sa vie. Jean-Baptiste est avant tout celui qui a su discerner la présence du Christ au cœur du monde. Au jour du baptême du Seigneur, parmi une foule nombreuse, Jean-Baptiste est le seul qui a reconnu le Messie ! Et il l’a annoncé : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Le point culminant de sa vie est là, l’exemple qu’il nous donne est celui-là. Tout le reste, même sa mort, accrédite le caractère prophétique de cette parole. C’est ainsi que nous avons à reconnaître le chrétien : sa proximité continuelle avec le Christ, la familiarité avec Jésus qu’il entretient précautionneusement chaque jour, lui permet de discerner la présence du Seigneur dans le monde et d’en témoigner.
Cette proximité est le fruit d’une ascèse certaine, d’efforts et de renoncements. Mais ils ne sont pas vécus comme tels. Personne n’a de résistance à quitter un bien pour un meilleur. Il est naturel aux baptisés d’orienter leur vie en fonction de sa source et de son terme. Or cette capacité, personne ne se la donne. Elle est offerte à ceux qui ont fait un choix pour le Christ, dont ils sont prêts à répondre à chaque instant de leur vie. Un choix inconditionnel, comme celui que fit Jean-Baptiste dès le sein de sa mère.
Malheureusement, nous avons tous fait l’expérience des limites de notre choix. Nous suivons le Seigneur jusqu’à ce qu’un événement nous révèle les conditions, inconscientes souvent, que nous avions posées. Préserver sa vie peut en être une. Ainsi méditer sur le sort de Jean-Baptiste peut nous révéler jusqu’où nous acceptons que notre vie soit mise en danger par notre appartenance au Christ. Plus probablement, cette méditation peut révéler que les conditions que nous posons sont bien en deçà d’un tel héroïsme : suivre le Christ, oui mais à condition que cela ne nuise pas à ma famille, à condition que cela ne me sépare pas de mes amis, à condition que je continue à faire ce que je veux, etc.
Plus généralement, on parlera de chrétiens « libéraux », ou « modérés », quelque fois on invoquera « la sagesse ». Comme si l’amour se négociait. Comme si les témoins comme Jean étaient une élite jouissant de grâces particulières pour une mission extraordinaire et inégalable. Oui, ils ont une place unique. Mais ne négligeons pas, par exemple, que nous ne savons rien de ce que Jean-Baptiste a pensé pendant ces événements dramatiques. Comment les a-t-il vécus ? Nous ne sommes pas assurés qu’il jouissait de la calme assurance du devoir accompli. Jésus a connu l’angoisse à Gethsémani, pourquoi Jean-Baptiste ne l’aurait-il pas connue dans sa prison ?
Ce n’est donc certainement pas un surhomme, désincarné et invulnérable, que nous vénérons aujourd’hui. Nous faisons mémoire de Jean, le Baptiste, témoin de Jésus-Christ, serviteur de l’Agneau par sa vie et par sa mort, un homme qui a montré jusqu’à l’oubli de soi que sa seule volonté était de servir le Seigneur, un homme qui a entendu la voix de l’Époux et qui en a fait un écho dans chaque instant de sa vie. En somme, un chrétien.
Saint Jean-Baptiste, vois notre faiblesse et intercède pour nous, afin que nous sachions retrouver la radicalité de la vie évangélique ; afin que nous redécouvrions la vraie sagesse, qui est de toujours vivre en fidélité avec l’évangile ; prie pour nous, afin que nous portions, là où le Seigneur nous a plantés, les fruits de sainteté agréables à Dieu notre Père.
Frère Dominique
22:02 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
LA PEUR DES AUTRES.
J'ai peur. Tu as peur. Il a peur. Elle aussi. Bref, nous avons peur. La peur nous colle aux tripes. Elle nous taraude l'esprit. Elle paralyse notre action. Il nous arrive de frémir. L'angoisse nous crée des insomnies. Les soucis nous envahissent.
Nous la savons là, la peur... Elle est tapie comme le soldat ennemi derrière un arbre. Nous la devinons au moindre mouvement des feuilles et des branches. Elle attend, souhaitant que nous soyons à découvert pour nous tirer dessus. Elle finit par envahir notre territoire. Elle attaque de tout côté. Nous la pensions devant nous ; mais nous la découvrons au coeur de nous-mêmes. Elle nous habite. Elle fait son nid et s'installe en nous comme un mauvais visiteur qui colle.
La peur est là depuis toujours. L'historien de la peur, Jean Delumeau, écrit : « La peur est née avec l'homme et elle durera autant que l'humanité. La peur naît avec nous et nous accompagne toute notre vie. » (R.N.D., août-octobre 1983, p. 17)
Regardez le chef ! Remarquez sa façon d'exercer son autorité. Voyez-le donner des ordres. Quand il a peur, il commande sèchement. Il parle fort. Il menace. Il monte le ton en espérant contrer de possibles résistances. Il charge au cas où... Il restreint le champ d'action de ses sujets. Il limite les droits de ses citoyens. Il n'hésite pas à restreindre les libertés. Il renforce la surveillance à ses frontières : qu'il ne survienne rien de l'extérieur qui soit menaçant.
Regardez le peuple ! Il lui arrive, lui aussi, d'avoir peur. Plus souvent qu'à son tour, même ! Il guette. Il se tait. Il se range facilement. Il fuit quand il sent la soupe chaude. Il se soumet plutôt que de résister. Il feint l'indifférence plutôt que de prendre position. Il semble ne pas apprécier d'être dérangé, mais en fait il craint pour sa vie, son confort, ses attachements.
Nous avons tous peur, du plus grand au plus petit. Au fond de nous-mêmes, c'est la mort qui nous fait peur. La mort que nous portons dans les fragilités de notre corps, dans les faiblesses de notre esprit, dans les blessures de notre coeur. Si nous maîtrisions la mort, aucun ennemi ne pourrait nous résister. Nous aurions le courage facile, l'audace entreprenante.
La mort nous retient. Notre mort personnelle, pas celle des autres. Nous ne voulons pas disparaître. Nous ne voulons pas souffrir, diminuer, perdre le souffle et finalement ne plus respirer. Que faire pour durer, et durer longtemps ? Pascal disait : « Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser » (Pensées 133).
La religion s'intéresse à la mort. Ou plutôt : le religieux est un mortel qui se sait mortel ! Parfois, c'est en tremblant qu'il demande l'immortalité. Il ne sait plus où donner de la tête. Alors il fait appel à plus fort que lui. Dieu, pour les situations qui nous échappent. Dieu quand nos forces n'y peuvent rien. Je n'aime pas trop ce genre de religion où Dieu n'occupe que l'espace qui nous échappe.
Je préfère la religion de la confiance. Confiance en soi : j'ai des ressources pour assumer mon existence. Confiance dans la vie : elle a prouvé depuis des milliers d'années qu'elle pouvait affronter bien des intempéries. Confiance en Dieu aussi. Pas le policier qui surveille mes actes, pas le bourreau qui me torture à la moindre peccadille. Non. Plutôt le partenaire de ma vie, l'ami, mon compagnon de voyage. Dieu qui partage le présent et l'avenir des hommes et des femmes.
Dieu ne remplacera jamais la part de responsabilité qui nous revient. Il nous laisse nous débattre avec nos peurs parce qu'elles sont école de vie, de sagesse. Je peux me replier sur moi-même quand j'ai peur. Je peux aussi prendre le taureau par les cornes : faire face, foncer, oser, dépasser, assumer.
J'ai pour modèle de courage le Christ lui-même. Le quatrième évangile laisse soupçonner qu'il a hésité à se rendre à Jérusalem quand son ami Lazare était gravement malade. Avait-il peur d'être arrêté et condamné ? (Cf. Jean 11) Il a connu les affres de l'agonie (Cf. Matthieu 26, 37 ; Jean 12, 27). Mais il a regardé la mort en face : « [Ma vie], personne ne me l'enlève, mais je m'en dessaisie de moi-même » (Jean 10, 18). L'Évangile du Christ, avec sa mort au sommet, m'apprend qu'il n'est pas de combat plus important que celui de la liberté. Je serai pleinement moi-même quand la peur aura définitivement cédé la place à la liberté.
Bruno LEROY.
20:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |