18/10/2009
VIVRE LA LIBERTÉ DES ENFANTS DE DIEU.
Rencontrer l’autre (surtout lorsque la rencontre a lieu dans des circonstances douloureuses), c’est d’abord savoir manifester le regard bienveillant du Père, son regard de miséricorde (notre misère touche le cœur de Dieu).
Être libre, c’est apprendre à accueillir notre vie (réelle et bien concrète) comme un don, et non comme un dû. Dans toute existence, il y a des blessures. Notre foi au Christ ne nous fait pas faire l’économie de ces blessures, ni même des épreuves. Notre foi au Christ mort et ressuscité nous permet de croire que notre capacité à aimer, même si elle est blessée, peut nous permettre d’entrer en relation avec Dieu, avec les autres.
Être libre, ce n’est pas être libertin, faire tout ce que je veux, comme je veux, quand je veux … La liberté que le Christ nous propose est en ce sens très différente de la « liberté » que propose la société de consommation (tu as le droit de consommer comme tu veux ; c’est cela être libre : pouvoir disposer des choses, des plaisirs, des loisirs à ta guise , disposer aussi de ton corps …). Ma véritable liberté, c’est de pouvoir servir en me donnant.
Être libre, c’est accepter les médiations. Mes choix doivent être accompagnés par l’Église : accompagnement spirituel, le prêtre de ma paroisse, les autres chrétiens … J’ai à accueillir l’Église dans sa diversité et aussi dans ses imperfections. Mais me passer de l’Église, c’est vouloir me passer « du Corps du Christ ».
Être libre, c’est accepter de demander pardon : à son conjoint, à ses proches … et à Dieu. Il faut ici distinguer le sentiment de la décision (je peux ne pas sentir en moi la joie de vouloir pardonner, et décider pourtant de pardonner). Place importante du sacrement de la Réconciliation car il nous restaure dans notre vocation d’enfants de Dieu et dans notre mission (parents, prêtre...).
Être libre, c’est accepter de vivre la « spiritualité des petits pas » (quel est le petit pas dont je serai capable aujourd’hui pour mieux répondre à l’appel de Dieu ?). Je ne peux pas forcément tout vivre à la fois. Ce n’est pas une question de paresse ! Car je dois être à la fois exigeant et lucide ! Je dois parfois oser des choix courageux. Mais je dois aussi accepter d’avancer dans la patience et l’accueil de mes faiblesses ou de mes limites (« donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour »). Il s’agit d’accueillir le temps comme une grâce, un « partenaire ». Car Dieu porte sur nous ce regard bienveillant qui sait patienter ! Je dois donc apprendre à patienter avec moi-même, et avec les autres !
Être libre, c’est enfin accepter de combattre. Car l’exercice de notre liberté nous associe au mystère de la mort et de la résurrection du Christ. Il s’agit de mourir pour vivre ! Devenir toujours plus serviteurs nous demande une longue ascèse, un abandon qui n’est jamais acquis une fois pour toute ! Ce combat, je ne le choisis pas. Car les combats que je choisis moi-même ne sont souvent pas ceux que le Seigneur m’invite à porter ou à vivre (et il n’est pas forcément nécessaire d’aller à l’autre bout du monde pour vivre de manière authentique ce combat). Ce combat est souvent d’abord intérieur, mais il se vit aussi dans des gestes bien concrets : accueillir et essayer d’aimer un collègue de travail qui nous insupporte, accueillir pour des parents un enfant qui est handicapé, accueillir ma solitude, essayer d’être acteur de communion, de réconciliation …
Ainsi, la grâce de Dieu (la souveraineté de Dieu, la liberté qu’il manifeste dans son dessein d’amour) ne s’oppose pas à notre liberté, à l’obéissance de l’homme.
Dieu veut faire de nous des hommes libres. Il nous propose de répondre à son appel.
A la suite du Christ, être libre, c’est donc accueillir le projet du Père pour chacun en devenant serviteur de nos frères, quel que soient nos histoires …
Être libre, c’est être capable d’aimer, et de susciter la liberté de ceux qui nous entourent. Notre liberté est authentifiée par notre capacité à aimer. Être libre, c’est vouloir donner sa vie, non par contrainte, mais par amour.
Bruno LEROY.
19:12 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, poesie | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
16/10/2009
GUY GILBERT FUMEUR SE PLIANT AUX INTERDITS.
22:58 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans AMIS ( ES ) SPIRITUELS OU ARTISTES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
LES PENSÉES DE THÉRÈSE.
20:14 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans GUIDE DE VIE SPIRITUELLE. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
15/10/2009
Prenez votre paresse par la peau du cou.
Nous avons tous des moments où nous nous sentons transportés au-dessus de nous-mêmes, et nous disons: "Je me sens capable de tout; si seulement je pouvais être toujours comme ça!" Eh! bien, non, cela n'est pas possible. Dans ces moments d'inspiration, nous devons trouver la lumière et la force, pour accomplir fidèlement notre tâche, quand l'inspiration ne sera plus là. Il y en a beaucoup parmi nous qui ne se sentent plus bons à rien quand l'inspiration vient à leur manquer. Notre effort doit être de réaliser, dans le train-train de la vie quotidienne, l'idéal qui nous a été révélé dans les moments d'exaltation.
Ne permettez jamais à votre émotion de s'évaporer sans effet. Ne vous abandonnez pas à une sorte d'épicurisme spirituel, en vous disant: "Qu'il est doux, qu'il est merveilleux d'être ainsi!" Agissez sans délai, même et surtout si vous n'en avez pas envie. Si dans une réunion de prière Dieu vous a indiqué quelque chose à faire, ne dites pas: "Je le ferai", faites-le.
Prenez votre paresse par la peau du cou, et jetez-la loin de vous! Quand nous soupirons après des moments d'inspiration, la paresse est là, tapie dans notre cœur. Nous voulons faire effort pour atteindre les sommets. Nous devons apprendre à travailler dans la pénombre en nous guidant sur ce qui nous a été déjà révélé. Ne reculez pas, après un premier échec. Allez-y encore! Brûlez les ponts derrière vous, engagez-vous envers Dieu par vos actes mêmes. Ne revenez jamais en arrière, mais allez de l'avant, en vous dirigeant vers la lumière.
Bruno LEROY.
08:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
12/10/2009
L’agressivité des mouvements évangéliques.
Afrique : Des évêques dénoncent l’agressivité des mouvements évangéliques
ROME, Vendredi 9 Octobre 2009 (ZENIT.org) - « Les groupes néo-pentecôtistes sont souvent très agressifs et adoptent une attitude de prosélytisme dans leur relation avec l'Église catholique », a dénoncé Mgr Alfred Adewale Martins, évêque d'Abeokuta (Nigéria), lors de la 6e congrégation générale du Synode des évêques, le 8 octobre.
« Il pourrait sembler que ces groupes visent à abattre l'Église catholique, tant au niveau de son influence qu'à celui du nombre de ses fidèles », a-t-il ajouté. « Cette attitude se perçoit à travers la façon dont certains d'entre eux parlent de l'Église catholique comme d'une Église morte ».
« Leur espoir est qu'en gagnant les esprits et les cœurs des jeunes, ils pourraient être en mesure de les attirer et, avec le temps, de les couper de la vie de l'Église, tout comme ils espèrent que les jeunes quittent en masse l'Église », a déploré Mgr Martins.
De la même manière, Mgr Adriano Langa, O.F.M., évêque d'Inhambane (Mozambique), a évoqué la croissance des mouvements évangéliques. « Chaque jour, nous assistons à l'exode des catholiques en direction de ces Eglises et de ces mouvements », a-t-il souligné le 7 octobre lors de la 5e congrégation générale.
« Comme preuve de ce phénomène, on assiste à une augmentation vertigineuse de ces groupes religieux ainsi qu'à la naissance de ce catholicisme au ‘style et langage étranges', un phénomène qui ne doit pas être perçu comme cohérent avec l'œcuménisme, mais comme une déviation dérivant de la défaite de ceux qui se sentent désavantagés », a-t-il affirmé.
Les raisons et les remèdes
Pour Mgr Langa, les raisons de ce phénomène résident principalement dans le manque d'inculturation de l'Eglise catholique.
« En discriminant, en méprisant et même en combattant les cultures africaines, en sous-évaluant les langues locales et en centrant l'évangélisation surtout sur les enfants et non pas sur les adultes, comme cela a eu lieu dans un passé récent, ou en interdisant la lecture de la Bible, comme cela était le cas il n'a pas si longtemps que ça, ou encore en ne traduisant pas les Saintes Écritures dans les langues locales, l'Église catholique n'est pas encore parvenue à donner aux catholiques d'Afrique un langage et un style qui leur sont propres », a-t-il estimé.
A ses yeux, « c'est pour cela que les catholiques africains ont développé un complexe d'infériorité et une certaine aliénation par rapport aux croyants des autres religions ».
Pour Mgr Martins, pour faire face à ce phénomène, il est important que l'Eglise en Afrique fasse en sorte de n'oublier personne. « Nous devons nous assurer que personne n'est anonyme dans les paroisses, les plus vulnérables tels que les demandeurs d'emploi et d'autres encore, en particulier parmi les jeunes, devraient être soutenus et aidés dans leurs besoins tant matériels que spirituels, et quand cela est possible ».
« Il faut créer un ministère dans chaque paroisse qui s'occupe des préoccupations et des besoins des jeunes cadres et des professionnels présents parmi nos fidèles », a ajouté Mgr Martins. « Ils sont la cible des groupes néo-pentecôtistes ».
07:41 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, catholique | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
08/10/2009
" Que l'Amour soit ton Bouclier "
19:24 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MÉDITATIONS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
07/10/2009
ESSAIE ET TU VERRAS.
- Essaie de dire bonjour et de sourire à chaque jeune que tu rencontreras. Tu ouvriras ainsi la porte au dialogue et à l’amitié. Sème la joie et les jeunes se rassembleront autour de toi.
- Essaie de te méfier des idées toutes faites sur les jeunes. Tu découvriras ainsi leurs côtés positifs. Surtout ne dis jamais contre les jeunes des paroles que tu n’oserais écrire ou signer.
- Essaie de donner à chaque jeune la chance de s’exprimer. Tu comprendras davantage ce qui l’habite et ce à quoi il aspire.
- Essaie de t’intéresser aux jeunes que tu côtoies, fais-leur confiance, encourage-les et confie-leur des responsabilités. Tu grandiras à leurs yeux et tu deviendras pour eux un ami.
- Essaie de prendre le temps de regarder l’être avant l’avoir, le jeune avant le projet, l’étudiant avant la matière. Tu pourras ainsi faire grandir la vie.
- Essaie d’être vrai auprès des jeunes. Tu pourras ainsi créer des liens plus durables. Sois « correct » avec eux. Admets tes erreurs avec simplicité et souligne leurs bons côtés.
- Essaie de comprendre les jeunes avant de les juger. Tu verras, ils sont plus merveilleux que tu ne l’aurais pensé. Ils t’apprendront qu’au fond de leur cœur habite un immense besoin d’amour et d’absolu.
Essaie de ne pas faire la sourde oreille aux propos des jeunes. Prends le temps de les écouter et utilise leur langage pour te mettre sur la même longeur d’onde.
Essaie de rejoindre les jeunes dans leurs lieux de rencontres, de marcher avec eux. Petit à petit, ils se révéleront à toi et tu deviendras un confident. Toutefois, demeure toi-même.
Essaie de retenir le prénom des jeunes que tu rencontres. Tu démontreras ainsi que les jeunes sont importants à tes yeux et que tu les aimes.
Essaie et tu verras leur comportement changera. Ce ne sont que de simples conseils d'un éducateur de rue qui, pourtant ont fait leurs preuves depuis longtemps.
Bruno LEROY.
11:32 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chritianisme, spiritualite, foi, spiritualite de la liberation, action sociale chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
PRENDS LE TEMPS.
11:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MÉDITATIONS. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
04/10/2009
VALEURS ET CONVICTIONS.
Les valeurs sont les convictions que nous considérons comme particulièrement importantes pour nous, celles qui constituent nos repères essentiels, qui nous servent pour effectuer nos choix les plus cruciaux, et qui orientent donc pour une large part nos actions et notre comportement.
Elles donnent une structure à notre façon de penser et d’agir ; elles constituent le noyau de notre « vérité » personnelle.
La notion de « vérité » est à considérer ici comme quelque chose de limitatif, de personnel, et non d’universel : chacun a sa propre vérité, ses propres convictions. En ce sens, nous pouvons définir notre vérité individuelle comme un ensemble de croyances confirmées par l’expérience vécue.
Nos valeurs sont pour une part un héritage, un acquis provenant de notre éducation, de notre milieu socioculturel, de notre religion, en somme de toutes les personnes ou groupes sociaux ayant eu une influence sur nous.
Nous pouvons aussi nous forger des valeurs propres, qui peuvent être sensiblement différentes, voire à l’opposé de celles qui nous ont été inculquées pendant notre enfance.
Une autre catégorie de valeurs mérite une attention particulière : celles dont nous réalisons au fil des ans le caractère fondamental, inné peut-être, en tout cas très profondément ancré au fond de notre être. Elles ne semblent pas provenir directement d’un acquis éducatif ; elles se révèlent plutôt de façon naturelle, spontanée. Ces valeurs fondamentales correspondent à autant de besoins essentiels : il est indispensable pour notre équilibre et notre épanouissement qu’elles puissent être satisfaites. Nous pouvons les reconnaître au bien-être profond et intense qu’elles génèrent en nous lorsqu’elles sont justement satisfaites.
Nos valeurs peuvent être par exemple : l’amitié, l’honnêteté, la modestie, la sincérité, la générosité, la responsabilité, l’argent, la gloire, le pouvoir…
Le mot « valeur » n’implique cependant pas que la nature de la croyance élevée à ce niveau d’importance puisse être universellement reconnue comme positive ou louable : les doctrines et idéologies les plus extrémistes et les moins humaines ont bel et bien leurs propres valeurs. Ceci souligne combien les valeurs constituent, comme toutes les croyances, des « vérités subjectives », qui ne sont pas nécessairement acceptées par tous.
Au même titre que de simples croyances, nos valeurs peuvent fort bien présenter pour nous à la fois des avantages et des inconvénients. Ainsi, accorder une grande importance au respect des traditions d’un groupe social dont nous faisons partie pourra nous procurer un fort sentiment d’appartenance à ce groupe, avec tous les avantages de sécurité, de solidarité, et les repères que cela comporte. Mais cela peut aussi avoir pour inconvénients de nous séparer d’autres groupes sociaux de traditions différentes, de limiter notre curiosité, de restreindre notre ouverture d’esprit.
Nous avons vu que l’être humain tend spontanément à s’attacher à ses croyances, à les défendre comme autant de « vérités » qu’il lui est le plus souvent insupportable de voir remises en cause, surtout par autrui ! Ceci vaut à fortiori pour nos valeurs : nous considérons naturellement nos convictions les plus fortes et les plus profondes comme « sacrées ».
Du fait de leur statut de croyances essentielles, les valeurs peuvent pousser jusqu’à l’intolérance et aux conflits. En ce sens, elles peuvent constituer de sérieux obstacles à des relations interpersonnelles harmonieuses : étant fortement attaché à ses valeurs, l’être humain a le plus souvent bien du mal à accepter que les valeurs d’autrui puissent être différentes des siennes.
Il nous faut remarquer enfin que l’aspect « idéaliste » de nos valeurs personnelles n’a pas toujours l’avantage face au côté réaliste et pragmatique de nos besoins : ainsi nous pouvons croire sincèrement que l’altruisme est une chose importante et chercher à le pratiquer ; dans les faits, nos besoins de niveaux plus « terrestres » peuvent pourtant l’emporter sur cet idéal, et nous pouvons constater que nos actions correspondent souvent à la recherche de notre intérêt, de notre plaisir, de notre sécurité, laissant l’altruisme au second plan lorsqu’il paraît s’opposer à la satisfaction de ces besoins…
Nos valeurs peuvent se modifier au fil de notre évolution : il arrive que ce qui nous paraissait important à une époque de notre vie passe peu à peu au second plan et que d’autres valeurs se révèlent comme essentielles, générant de nouveaux besoins.
Sources de besoins, nos valeurs sont aussi une très importante source de motivations.
Par la nécessité qu’elles ont d’être satisfaites, elles orientent profondément, et souvent inconsciemment, nos choix de vie. Les valeurs répondent à la question : pour quoi ?
Il nous est nécessaire pour pouvoir les satisfaire et en retirer toute la force qu’elles produisent, de les identifier clairement.
Certaines de nos valeurs ont un lien étroit avec notre identité profonde : elles en sont comme l’émanation, la manifestation.
Ces valeurs sont un reflet du Soi, et c’est pourquoi elles correspondent à des besoins essentiels. Tout être humain a par nature même besoin d’amour, d’authenticité, de paix, de sagesse et de sérénité, d’harmonie, d’unité…
Leur manque dans notre vie quotidienne crée en nous une sorte de nostalgie profonde que nous ressentons parfois intensément, voire avec quelque souffrance, et que nous avons difficulté à expliquer, faute de connaître notre nature véritable.
Reconnaître la présence de ces valeurs fondamentales en nous nous éclaire sur notre nature, sur notre identité profonde.
Les valeurs constituent une passerelle du niveau logique des croyances vers celui essentiel de l’identité.
Elles exercent aussi au quotidien une influence discrète mais bien réelle sur notre comportement, sur notre attitude. Pour discerner nos valeurs et mieux nous connaître, il nous appartient donc de nous observer dans les moments les plus ordinaires de notre vie.
Porter attention à nos comportements, à nos réactions à certaines situations, aux émotions que nous ressentons nous renseigne en effet très efficacement sur nos besoins et donc sur nos valeurs.
Bruno LEROY.
18:49 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
01/10/2009
LA JOIE CHRÉTIENNE.
Article publié dans Foi Vivante, revue des Carmes à Bruxelles en 1964
puis Dans le silence de Dieu, Éd. Anne Sigier
C'est dans la lumière de cette amitié qu'il découvrit l'Amour infini qui l'attendait au plus intime de lui-même et auquel il suffisait de consentir pour jouir d'une liberté qu'il n'avait jamais connue et que les murs de sa prison ne pouvaient aucunement restreindre. Il n'était plus seul dans sa cellule. Un Ami invisible ne cessait de le visiter, en ouvrant à son âme un espace illimité.
En des circonstances bien différentes, une femme totalement paralysée depuis 39 ans et aveugle depuis 30 ans me confiait le secret de son courage et de sa sérénité: dans le bonheur d'avoir été épousée avec cette double infirmité par l'homme qui l'avait aimée - avant qu'elle n'en fut atteinte - dans tout l'éclat de sa jeunesse et qui attestait, par cette fidélité, la valeur unique qu'il attachait à sa personne, véritable sanctuaire de la Divinité.
En des conditions peut-être plus tragiques encore, une Française déportée au cours de la dernière guerre, eut la grâce de découvrir Dieu dans le camp de Ravensbruck où elle endurait d'exceptionnelles privations. Elle en éprouva un tel bienfait que, libérée par la victoire, elle craignit de perdre, dans la dispersion d'une vie dite "normale", la permanence du seul contact qui la pouvait combler.
Qui se douterait de la misère matérielle de Mozart en entendant sa musique, où sa foi ingénue anticipait la joie qu'il espérait de la rencontre avec le Seigneur dont son Requiem respire l'attente Qui sentirait autre chose que pure jubilation dans le "Te decet hymnus" du Requiem de Gilles, où toute chair ressuscite dans la gloire de la Jérusalem nouvelle, dont le Gloria de la Messe en si de Bach semble saluer l'avènement.
L'amour est plus fort que la mort... Il n'y a pas de douleur qu'il ne puisse transfigurer, pas d'infirmité dont il n'allège la pesanteur. Les aveugles sont les grands voyants du monde sonore et c'est à un sourd que nous devons l'Hymne à la Joie le plus triomphant.
Mais si de grandes âmes ont pu vaincre la souffrance, la pauvreté, la prison, les deuils, les humiliations et rendre grâce au poteau d'exécution, comme d'Estienne d'Orves, et chanter jusqu'à l'échafaud comme les Carmélites de Compiègne, on ne s'étonnera pas que l'Amour qui les portait confère à toute existence, pourvue du nécessaire sans épreuve héroïque, un surcroît infini de bonheur et de grandeur, dont témoignent, chacun dans son langage tous les génies, tous d'accord pour reconnaître dans cet Amour qui aimante leur recherche: "La Vie de leur vie."
"Pourquoi vouloir être quelque chose quand on peut être quelqu'un?" écrit Flaubert dans son journal, scandalisé par un billet de Baudelaire qui lui demande de pousser sa candidature à l'Académie Française. C'est qu'il n'ambitionne, lui, Flaubert, d'autre récompense que d'exprimer toujours mieux, en s'effaçant devant elle, cette "Beauté toujours ancienne et toujours nouvelle" qui ravissait le coeur de Saint Augustin. Avec la même humilité Einstein affirmait que "l'homme qui a perdu la faculté de s'émerveiller et d'être frappé de respect est comme s'il était mort", car il n'aspirait qu'à ce dialogue "mystique" avec un univers perçu dans la Pensée créatrice dont la nôtre tire toute sa lumière. Et qui a mieux chanté "la joie de connaître" que Pierre Termier déchiffrant la genèse de la terre dans le grand Canyon du Colorado?
Mais non moins admirable est ce témoignage d'une pauvre bergère illettrée qui n'arrivait jamais au bout de son "Notre Père" parce qu'elle éclatait en sanglots dès les premiers mots, en pensant qu'une chétive créature comme elle jouissait du privilège incroyable d'invoquer Dieu comme son Père.
Si le message de Jésus s'achève dans ce testament de Joie: "Je vous ai dit ces choses pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite", c'est que tout l'Evangile est la révélation et la communication personnelle du Dieu-Charité, du Dieu qui n'est qu'Amour et dont le Coeur est le berceau de toute réalité.
Ce dimanche rose de "Laetare" oriente nos regards, au milieu du Carême, vers l'univers pascal qui doit fleurir de la Croix, où la création sera ré-engendrée par le Verbe fait chair, en qui l'Amour éternel s'immole pour faire contrepoids à tous nos refus d'amour.
La Musique qui est le chant du Silence, par le ministère des grands Artistes qui sont nos hôtes, va nous disposer à entendre selon le mot de Saint Ignace d'Antioche, ce "mystère de clameur accompli dans le silence de Dieu", dont chaque Liturgie renouvelle la présence et l'appel.
Il ne suffit pas, en effet, que Dieu se donne pour que sa joie soit en nous. Seul le consentement de notre amour peut fermer l'anneau d'or des fiançailles qu'Il ne cesse de nous proposer, comme en témoigne Saint Paul aux Corinthiens dans cette parole qui s'adresse à nous: "Je vous ai fiancés à un Epoux unique pour vous présenter au Christ comme une vierge pure".
Mais comment cela peut-il nous atteindre réellement? Allons- nous verser dans une sensiblerie pseudo-mystique en nous imaginant favorisés, plus que le commun des hommes, des prédilections divines?
Toute illusion à cet égard est écartée par le mandatum qui fait de l'amour effectif envers les hommes le critère exclusif de notre amour envers Dieu. C'est d'abord dans le jardin d'autrui que doit fleurir, par nos soins, la rose du Laetare.
Qu'exige de nous, en famille, au travail et dans toutes nos relations humaines la joie des autres? Nous verrons, sans tarder, qu'elle réclame une attention si constante. un effacement de nous-même si soutenu, qu'ils sont rigoureusement impossibles sans une permanente reprise de contact avec Dieu.
C'est là le noeud des deux préceptes qui n'en font qu'un: l'amour de Dieu et l'amour de l'homme.
L'Evangile est la bonne nouvelle de l'Emmanuel: "Dieu est avec nous". Mais comment l'apprendra l'homme d'aujourd'hui, si le sourire de notre amitié ne lui rend pas sensible le Visage qu'un coeur humain, ne peut reconnaître qu'à travers un amour humain où il transparaît?
Le Testament de joie est remis entre nos mains, comme le plus urgent appel à notre générosité qui en peut seule assumer l'accomplissement dans le monde contemporain, au cours du temps dont chacun de nous dispose pour s'éterniser.
20:44 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |