15/02/2009
CONFIDENCES SUR MA VOCATION D'ÉDUCATEUR.
Adolescent, ma vocation oscillait entre celle de prêtre et éducateur. J'avais, déjà à l'époque un esprit rebelle qui s'insurgeait contre toutes misères humaines. Je fis mes études de Théologie au séminaire et la rupture de la prêtrise vint lorsque je tombais amoureux d'une femme merveilleuse qui partage mon existence.
Mais, autour de moi, je ne pouvais supporter que des jeunes crèvent d'indifférence. Je suivis des études d'éducateur et me mis à travailler dans un Centre accueillant des meurtriers adultes. Je n'avais que 17ans et pour une première expérience, cela forme un homme à jamais.
Puis, mon esprit toujours fixé vers les Jeunes me fit prendre le chemin de la rue. Je découvrais des potentialités énormes chez ces jeunes, ces mozarts assassinés. Pour parfaire, mes actions à mener, je repris des études de psycho,socio etc... Je me base essentiellement sur le désir, les projets des Jeunes. Ils en ont plein la tête et ce serait dommage de tuer leurs rêves.
Je puis dire que je n'ai jamais eu peur car, j'estime que ma vocation est d'aller vers eux, prioritairement. Et pourtant, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis retrouvé avec un couteau sous la gorge. Il suffit dans ce métier, d'avoir le sens du discernement, et d'analyser la symbolique du geste. Je dirai aussi qu'il faut un coeur qui Aime par dessus tout, ces jeunes.
De plus, il faut avoir un équilibre psycho-affectif solide, savoir prendre de la distance. Hier, j'étais leur grand frère et aujourd'hui avec mes 49 ans, je suis le père. Ce père qui leur a tant manqué dans sa capacité de gérer l'autorité. Être autoritaire sans autoritarisme mais, avec fermeté. Seul, le terrain vécu au quotidien auprès des ados, fait saisir l'importance de leurs attentes et l'indifférence des pouvoirs publics. Il faut entrer de plein pieds dans leur monde tout en affirmant ses convictions.
La Foi chevillée au corps, je ne fais jamais de prosélytisme car, c'est une violation de conscience !. Les aimer par l'action, la présence et les projets éducatifs. Les respecter également, eux qui ne savent pas ce qu'est le respect faute de l'avoir appris. Il faut aimer leurs parents et ne jamais leur jeter la pierre car, ils ont vécus aussi une misère sans nom.Chaque jour je suis obligé de me battre pour leur dignité. Il faut une grande ouverture d'esprit et surtout, le sens de l'humour, il est toujours bon d'apporter le rire comme lumière dans la grisaille du temps. L'acte éducatif est de responsabiliser l'individu afin qu'il s'épanouisse au soleil de la Vie.
Bruno LEROY.
14:21 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
14/02/2009
Toute une vie ensemble.
Albert Donval
Institut des sciences de la famille de Lyon.
Réflexion : pour résister au temps, l’amour doit se construire chaque jour
Qu’est-ce qui fait qu’un couple dure toute une vie ? Qu’est-ce qui fait qu’un homme et une femme vieilliront ensemble, alors que d’autres se seront séparés, certains très tôt, quelques-un sur le tard, beaucoup en plein chemin ? Hasard de loterie, alchimie amoureuse, harmonie sexuelle, foi dans le couple, tempérament fidèle, croyance religieuse… chacun de ces facteurs joue son rôle, sans qu’il ne soit possible de dresser le portrait-robot du couple durable. Les raisons de rester ensemble sont une chose, le mystère d’un lien intime une autre, incomparable.
On sait seulement que, pour personne, n’existe aujourd’hui de garantie absolue que ça dure toute une vie. Ni le mariage – pourtant précieux comme soutien – ni le serment d’amour – pourtant de bon augure – ne sont pas une assurance tous risques. La preuve ? On se marie et on se démarie, on s’aime et on ne s’aime plus. Le divorce et le désamour sont les signes majeurs du mal-être conjugal. Ils ne sont pas les seuls. Il y a aussi les ménages dans l’ennui, les amours en monotonie, les maisons en tristesse ou en violence sourde. Au pays des amants, se côtoient le meilleur et le pire, la merveille et l’horreur, la grâce et la pesanteur.
Les jeunes continuent pourtant de croire en l’amour et de se marier. Leur engagement est seulement plus tardif et assorti d’un discours généralisé d’incertitude concernant l’avenir. Plus que les anciens, pétris du sentiment et de l’obligation d’un amour éternel, ils voient la vie de couple comme une aventure à l’issue incertaine. « On ne peut pas savoir », disent-ils, honnêtes et lucides. De l’histoire de leurs parents et grands parents ils ont appris que le lien conjugal est fragile. Est-ce à dire que durer ensemble n’est que loterie ou arrangement incertain ? Que, selon les circonstances, ça passe ou ça casse ? Une autre option est heureusement possible. Dans l’absence de garantie absolue que ça dure, il est possible d’utiliser le temps comme un allié pour construire le lien et pour le reconstruire quand il s’effiloche. L’absence de garantie est le plus vif stimulant pour s’impliquer et s’engager dans la durée. Il n’y a pas d’autre façon de durer ensemble que de tirer profit du temps pour faire travailler l’amour, pour vivre une histoire, pour oser le bonheur d’un vivre ensemble.
Un couple qui n’est pas chahuté par le travail amoureux est un couple qui se meurt. Au commencement, le chahut est immense : ivresse, passion, agrippement, comblement. Ces le temps des minuscules attentions, des pensées devinées, des désirs accordés. Encore faut-il ne pas craindre cet embrasement des corps et des cœurs. Il en est déjà là qui fuient et d’autres qui se brûlent. Pour beaucoup, le plus délicat sera d’entretenir le feu sacré, alors que les passions se seront apaisées et que de minuscules déceptions se seront infiltrées dans les corps et dans les cœurs.
Ce sera le moment de faire travailler l’amour. Il y a le travaille de la pensée amoureuse qui met l’être aimé en soi, aussi intime à soi-même que soi-même, si différent et si étrange pourtant. Il y a le travail du désir si changeant dans ses formes et ses méformes, mais toujours actif, à un moment, dans le manque éprouvé de celui ou celle que l’on aime. Il y a le travail amoureux des gestes, une main qui se tend, des bras qui s’ouvrent, une caresse qui s’esquisse, une oreille qui se prête à l’écoute. Pour autant qu’il est vivant, un amour est créatif à l’infini.
Vivant il fait reculer les forces de mort toujours à l’affût. Et d’abord la plus résistante de toutes, la haine, increvable associée de l’amour. Durer ensemble c’est utiliser le temps donné pour lui tordre le cou et la débusquer sous toutes ses formes, du mépris à l’ennui, de l’intolérance à l’indifférence. Parce que le travail de mort ne désarme jamais totalement, le travail amoureux est tous les jours d’actualité.
Durer c’est aussi faire histoire commune. Les saisons d’un couple se suivent et ne se ressemblent pas, pas plus que les jours, les années et les âges de la vie. Les espoirs paisibles d’un matin de printemps butent un jour sur les pertes irréparables de l’automne. Les ardeurs des jours d’été débouchent sur d’obscures nuits d’hiver. D’une saison à l’autre, l’amour est à la joie et à la peine, à la maison pleine d’enfants et à la maison vide, à l’insouciance et à la douleur, à la vie et à la mort.
A travers les saisons qui passent, s’opèrent les métamorphoses du couple. Autre saison, autre couple ! L’important – si l’on veut durer ensemble – est que des liens se tissent, que des événements soient partagés, qu’une œuvre humaine s’accomplisse, que des complicités se creusent. Des liens tel que la rupture deviennent impensables. Des événements qui font trace d’histoire. Une œuvre qui soit fécondité de l’amour. Des complicités qui permettent de dépasser conflits et crises. Durer ensemble : traverser des saisons en s’ouvrant des chemins jusque-là encore inconnus.
Durer, c'est oser le bonheur d’un vivre ensemble jusqu’à la fin. Le pari n’est pas aisé à tenir. La préférence moderne va au jetable et au remplaçable, à la nouveauté et au dernier cri. Si l’économie y trouve son compte, le couple pas vraiment. Car il faut de la permanence et de la lenteur pour construire un bonheur humain. Un bonheur à deux n’est pas la béatitude. Il est recherche patiente de plaisir partagés, de déplaisirs assumés, de rendez-vous manqués et de rendez-vous réussis. A ses heures, il est tendresse et de repos, comme à d’autres heures il est conflits et colère, désolation et silence. L’intermittence est le creuset du bonheur conjugal durable.
Homme et femme, toute une vie ensemble ? Pourquoi pas ? Le bonheur peut-être dans le pré, à condition de faire travailler l’amour amoureux pour qu’il devienne lien et histoire.
13 / 04 / 1999, La Croix
23:07 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
FAUT-IL UN DÉCRET POUR S'AIMER ?
14:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
12/02/2009
Tes traces dans ma vie.
A mes Sœurs moniales de Lourdes A la fin de la retraite… *** Seigneur, Peu importe mon âge, Les traces de Dieu sont là Les traces de Dieu sont là Les traces de Dieu sont là Les traces de Dieu sont là Seigneur, Donne-moi d'aimer les autres Donne-moi, Seigneur, Donne-moi, Seigneur, Que la vie communautaire Donne-moi, Seigneur, Donne moi, Seigneur, Donne moi, Seigneur, Donne-moi, Seigneur, A quoi bon dire : A quoi bon dire : Seigneur, Au carrefour de toutes nos rencontres Que mes journées finissent toujours °°° frère Pedro
Lourdes, Décembre 2005 ****************************** " Ce n'est pas ce que nous mangeons qui nous nourrit mais ce que nous digérons. Ce n'est pas la foi que nous professons qui nous fait vivre mais celle que nous mettons en pratique." "Tout ce que l'on sait ou que l'on croit savoir de Dieu est faux. Il n'y a qu'une chose à savoir de Dieu : cela dépasse l'intelligence, cela se passe aux sources de l'être, c'est que cette connaissance est un total engagement. C'est dans le renoncement à s'appuyer sur soi que l'on connaît Dieu." "Pas de toit, pas de soi..." "Être triste, c'est comme penser continuellement à soi-même." "Quand vient la vieillesse, regarde, non ce qui te quitte, "Dans l'exacte mesure où tu laisses toutes choses, "Dieu ne peut être que pour celui qui a besoin de Lui. "Combien d'hommes savent tout et ne comprennent rien. "Il faut semer en hiver si nous croyons au printemps." "Si entre nous on respire mal, c'est Dieu qui étouffe." "Tant qu'on ne fait pas place à la souffrance de l'autre, on ne comprend rien." "Si longue soit la nuit, elle finit toujours par faire place à l'aurore." *********************** « On ne devrait jamais écrire qu’au dernier quart d’heure, dans l’éblouissante lumière de la mort. » Jean Sulivan. Matinales. Aujourd’hui les ateliers d’écriture sont à la mode un peu partout, dans tous les milieux sociaux. Quand, en 1993, nous avons démarré l’atelier d’écriture à La Moquette, ce n’était pas le cas, surtout dans le monde de la rue. Notre atelier est né de la rencontre d’un groupe de journalistes avec les Compagnons de la Nuit. En effet les fondateurs du mensuel La Rue ont trouvé dans La Moquette l’espace adéquat pour l’élaboration et la mise en place de leur projet. De février à septembre 1993, une soirée par semaine a été consacrée à la discussion du projet lui-même et remplacée, dès la parution du premier numéro du mensuel (septembre 1993), par l’atelier d’écriture, dont la finalité était de produire des textes pour le journal. Une animatrice professionnelle dirigeait et animait la marche de l’atelier. Elle suggérait les thèmes, mais le travail n’était pas seulement de l’expression thématique. Il s’agissait de travailler des « formes d’écriture », afin que chacun puisse trouver la sienne. Rapidement l’atelier d’écriture est devenu un lieu de recherche et de plaisir pour ceux qui aiment l’écriture ou ont envie d’écrire, malgré les difficultés de le faire pour certains. Il n’y a pas d’histoire de niveau dans l’atelier : tous sont placés à la même enseigne pour explorer les formes variées d’écriture, dans des domaines comme la mémoire, le réel ou l’imaginaire. Quand La Rue a disparu, l’atelier d’écriture a continué, devenant une des activités qui rend présente de manière privilégiée la finalité de notre travail : procurer aux personnes l’occasion de donner. Au lieu de s’en tenir à l’image du demandeur, du pauvre, celui qui écrit offre aux autres, et à lui-même, une autre image de soi, en même temps qu’il découvre ou cultive sa créativité. Il est des événements qui bouleversent la trajectoire d’une vie. Les séquelles psychologiques affaiblissent ou empêchent la construction ou la reconstruction de la personnalité. Des carences dans les relations affectives et éducatives conditionnent le comportement dans la vie quotidienne. La vie personnelle, professionnelle et sociale des personnes à la rue témoignent d’une logique souvent répétitive dont l’issue est marquée par la souffrance et l’échec. Faire bouger les personnes de l’intérieur Tout cela caractérise la majorité des « clients » que les Compagnons de la Nuit rencontrent. Une grande partie du public qui vient à La Moquette présente un cumul de difficultés et d’échecs (scolaires, affectifs, professionnels), des problèmes de santé (physique et psychologique) et d’insertion sociale (pas ou peu de formation, sortants de prison ou d’hôpital psychiatrique, alcooliques, toxicos). À ces situations les réponses données par la société sont majoritairement des aides matérielles. Pour les plus cassés par l’existence, ces réponses sont, d’une part, difficiles à mettre en œuvre, en particulier pour le logement et l’emploi, et d’autre part, ne correspondent pas forcément à ce qu’il conviendrait de leur proposer pour qu’ils puissent se ressaisir. En effet, leur problématique existentielle dépasse largement celle des manques matériels. Ces manques sont à l’origine des réponses sociales : les dispositifs proposés pour les combler. Nous sommes arrivés ainsi à un système d’aide rassurant surtout pour la société qui a mauvaise conscience et se sent obligée de faire quelque chose pour les personnes à la rue. Mais ces mesures qui améliorent le quotidien s’attaquent aux symptômes plutôt qu’au fond du problème. Notre manière d’envisager le travail auprès de ces personnes en grande difficulté est de l’ordre du relationnel. D’où notre effort pour aller plus en profondeur, en faisant émerger les potentialités cachées, oubliées ou inconnues, que chacun porte en soi, par un travail d’intériorité, d’insertion en soi-même, prélude et garantie de l’insertion sociale. Il s’agit de faire bouger les personnes de l’intérieur au rythme propre à chacun. Notre travail aux Compagnons de la Nuit et particulièrement dans les activités à La Moquette (conférences-débats, rencontres, fêtes-anniversaires, revues de presse, atelier d’écriture) est de l’ordre des cadres de référence, de la manière d’être et de vivre. L’atelier d’écriture a lieu dans un espace de vie et de rencontre entre personnes différentes et au milieu d’activités diverses et souvent simultanées. Le travail d’écriture se faisant au milieu des autres, tous sont témoins de la démarche. Autour de la table des écrivains sont assises d’autres personnes qui peuvent les regarder faire ou les oublier lorsqu’ils s’adonnent à la lecture des journaux ou à la conversation à plusieurs. Le fait d’être vu pendant l’écriture n’est pas sans importance. En effet, pour certaines personnes, se montrer maladroit ne sachant presque pas, voire même pas du tout écrire, dictant le texte, est une épreuve que seul un climat de confiance peut aider à surmonter. Avoir le courage de montrer ses limites est une manière de les dépasser en donnant une image de soi plus dynamique, davantage conforme à ce qu’on veut devenir, une personne considérée, reconnue, acceptée. De la construction de la personnalité Les soirées à La Moquette sont à la jonction entre une dure journée à la rue et un lendemain qui ne sera pas meilleur. L’écriture peut être aussi bien le moment de vomir l’accablement de la journée que celui de se ressourcer, avant d’aller dormir. Elle peut nourrir les rêves comme alimenter le cauchemar. L’atelier d’écriture favorise le voyage à l’intérieur de soi. En effet, l’exercice de l’écriture nous permet ce voyage intérieur. Voyage d’où l’on revient par l’accouchement, la mise au monde de quelque chose qui était en nous, inconnue ou oubliée, et qui remonte à la surface à travers les sentiments exprimés, décrits, écrits. Non sans difficulté, sans sacrifice, comme l’écriture elle-même, car chaque lettre meurt à la suivante pour agencer le mot, chaque mot meurt à son tour pour laisser la place à la phrase qui trouvera sens à la lecture. C’est grâce à la phrase écrite, à la lecture pour soi et à la relecture en public, à laquelle tous sont présents, que le sens se découvre nouveau et plus dense, plus riche chaque fois. À travers le texte écrit et le sens nouveau retrouvé, l’auteur lui-même se manifeste, transformé, transfiguré. À travers cette nouvelle figure, le regard personnel et celui de l’autre se transforment à leur tour pour laisser voir, en faisant paraître à la lumière, une autre zone de la personne restée dans l’ombre auparavant. D’une certaine manière, l’acte d’écrire permet de rassembler les morceaux éparpillés à l’intérieur de la personne. C’est de la construction de la personnalité qu’il s’agit là. Les morceaux éparpillés d’une personnalité éclatée sont comme les mots pris séparément, chacun est une petite entité refermée sur elle-même. Comme les mots se transforment en s’associant dans le langage, l’homme aux sensations et sentiments éparpillés s’unifie par l’effort de créativité dans l’écriture. Cette unité intérieure, manifestée par l’écriture, lui permet d’établir un autre type de relation avec ses semblables et lui procure l’occasion de transformer sa vie. La vie est comme du vin dans un verre : le liquide opaque, présenté à la lumière et traversé par elle, devient alors rose ou rouge flamboyant. La vie, traversée par la créativité de l’écriture, se transfigure par la qualité de la relation nouvelle instaurée avec les autres. Les diverses formes d’écriture sont autant de fenêtres ouvertes vers l’intérieur. De la prose aux vers, du récit à la maxime, tout peut être occasion de relation créatrice à soi et aux autres. Souvent, c’est sous couvert de la frivolité ou de la plaisanterie que les choses essentielles sont révélées. Un autre aspect de l’écriture c’est qu’elle permet d’effacer ce que l’on porte en soi. Pour pouvoir les oublier, il faut que les choses puissent être nommées, qu’elles soient dites ou écrites. Faire remonter la mémoire pour oublier les souffrances subies efface le poids du passé qui encombre le présent de telle sorte que le futur peut être compromis à son tour. À La Moquette, les travailleurs sociaux sont totalement impliqués. Ce sont eux qui animent à tour de rôle, choisissant et proposant les thèmes qui les tiennent à cœur. Pour ce faire, ils suivent une formation permanente afin d’assimiler et améliorer leur technique sous la direction d’une professionnelle. En effet, on ne s’improvise pas animateur des ateliers. Cette maîtrise technique vient renforcer les capacités d’animation nécessaires au travail social mené à La Moquette. L’atelier d’écriture s’inscrivant dans le travail d’ensemble accompli tout au long des soirées depuis des années. Travail, donc, dans la durée. Celle-ci étant une dimension indispensable pour envisager un vrai service aux personnes en grande difficulté personnelle et/ou sociale. L’atelier d’écriture prend ainsi sa place dans la dynamique globale du travail social accompli par les Compagnons de la Nuit. Pedro Meca, Directeur des Compagnons de la Nuit, Paris Pedro Meca vient de publier Poèmes de la nuit, aux éditions Cana.
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20:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
PEDRO MECA PRÊTRE-ÉDUCATEUR DE NUIT.
19:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TÉMOINS DE CE TEMPS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
10/02/2009
Coeurs inattendus et Votre photo la plus romantique.
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Coeurs inattendus L'amour envahit le monde le 14 février prochain. Attention il est partout : laissez-vous séduire... 32 photos | ||||
Votre photo la plus romantique Photo poétique ou photo à deux... Il existe mille façons d'exprimer ses sentiments en images. Contribuez | Voir les témoignages |
21:25 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
CES SIGNES DE MORT ET DE VIE.
Le libre marché agi avec un libertinage absolu. Les entreprises multinationales se renforcent et prennent le contrôle de la production, du commerce et des services dans nos pays. Cette réalité se manifeste dans les points suivants :
Le commerce et le flux des capitaux transnationaux spéculent et posent des barrières à l’espérance de milliers de personnes qui sont appauvries, marginalisées et exclues du travail. Les grandes firmes transnationales concentrent chaque fois davantage le contrôle de la production, du commerce et des services dans nos pays.
L’individualisme est la pratique du système actuel de commerce international.
On veut imposer une fausse intégration, avec des inégalités scandaleuses, gérées et promues par le système financier international. Les organismes comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sont souvent perçus comme proches d’une stratégie politique et économique de domination.
Nos pays sont conditionnés pour cesser d’être des producteurs et ils sont poussés à être des consommateurs-importateurs de biens et de services. La technologie est importée sans que cela change la condition des pays dépendants.
La fausse intégration, basée sur l’économique comme première valeur importante, favorise la corruption.
La concentration des richesses favorise le déplacement des travailleurs de la campagne et de la ville, dépouillés de leurs sources de travail. Les économies de différents pays dépendent de façon croissante de l’argent envoyé par les migrants. Beaucoup de nos pays se sont transformés en exportateurs de main-d’œuvre bon marché.
Le système économique international écrase la culture et les valeurs de nos peuples, la petite et moyenne entreprise, la production et l’économie du petit paysan.
Les populations sont victimes de l’influence et de la manipulation des moyens de communication. Les élites de nos gouvernements négocient, quasi secrètement et sur le dos de la population, des traités et des accords éloignés des nécessités et des intérêts nationaux.
Des cas existent de réduction des espaces démocratiques des mouvements sociaux, ce qui limite la participation et la mobilisation sociale.
La perte de souveraineté et d’autonomie face aux entreprises multinationales. Le système financier, les organismes et les consortiums transnationaux constituent de véritables obstacles contre une authentique intégration, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos pays.
On insiste pour que l’économique soit séparé du politique. Dans un grand nombre de pays, les partis politiques et leurs dirigeants font face à une crise profonde de crédibilité, qui résulte de leur manque répété d’intérêt face aux défis et aux besoins des majorités nationales.
Nous observons des signes de vie dans le marché juste et solitaire, promu par nos communautés, organisations populaires, groupes de paysans et d’indigènes, associations de femmes et mouvements sociaux :
La recherche d’alternatives à l’intérieur d’une vraie perspective d’intégration et de solidarité se renforce. On souligne les expériences de commerce juste, d’économie solidaire et les expériences de troc qui se réalisent dans des communautés organisées.
La recherche d’information, formation et participation des divers secteurs de la population et de l’Église sur les processus commerciaux, économiques et politiques dans les domaines de l’équité.
L’organisation de la micro, de la petite et de la moyenne entreprise, qui veulent avoir un espace réel et viable à l’intérieur des traités de libre-échange.
Les efforts des conférences épiscopales et de leurs départements de Pastorale sociale-Caritas pour engendrer des alternatives d’économie solitaire et de lutte pour la défense de leurs ressources : la terre, l’eau et les services publics, tels que : la sécurité sociale, l’eau, l’énergie, la communication.
21:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Avez-vous remarqué ?
Le discours et les décisions de Barack Obama montrent à quel point le climat a changé au cours des derniers mois. Jusqu'à la crise financière de l'automne 2008, ce genre de plaidoyer en faveur du protectionnisme et contre les milieux d'affaires était surtout l'apanage de l'extrême gauche, et il n'était pas question de remettre en question l'idée que l'affaire de l'Amérique, c'est précisément de faire des affaires. Aujourd'hui, les spécialistes réexaminent les relations entre l'Etat et le secteur privé avec une ardeur qu'on ne leur avait pas vue depuis que Ronald Reagan avait déclaré que "le problème, c'est le gouvernement". Le plan de relance de près de 1 000 milliards de dollars actuellement examiné au Congrès s'inscrit dans le débat sur le rôle que devra désormais jouer le gouvernement fédéral dans ce qui a été pendant des décennies le domaine réservé des intérêts privés. Et, s'il n'est pas possible de savoir précisément de quoi demain sera fait, on voit néanmoins dès à présent s'esquisser les contours d'un nouvel ordre économique.
Une des conséquences les plus durables de cette crise devrait être un glissement continu vers ce qu'on pourrait appeler une forme de gouvernance à l'européenne, mêlant réglementation et paternalisme. Déjà le gouvernement monte en puissance, les projections des dépenses publiques montrent que les Etats-Unis devraient se rapprocher des moyennes européennes dans les deux ans à venir. Pour être plus précis, en l'absence de secteur privé solide (et de confiance du public envers les milieux d'affaires), le gouvernement américain va être contraint de prendre la relève et d'engager fermement des entreprises dans diverses voies. Il devra encadrer certaines industries (notamment les secteurs banquier et automobile), en privilégier d'autres, comme les énergies propres, en leur offrant des prêts et des crédits et transformer divers secteurs – comme la santé ou les retraites – en quasi-chasses gardées. Selon Ken Rogoff, économiste à Harvard, les Etats-Unis devraient se diriger vers un "système de redistribution plus centralisé, comme en Europe", avec une plus grande considération pour l'environnement, plus de réglementation et plus de protectionnisme. "Je considère les élections américaines de 2008 comme un tournant vers le modèle européen", ajoute-t-il.
L'opinion publique américaine semble elle aussi favorable à une politique permettant au gouvernement de pallier les déficiences du secteur privé. Un récent sondage Gallup révèle que les Américains n'ont jamais eu aussi peu confiance dans les institutions financières depuis 1985 (date à laquelle l'institut a commencé à leur poser la question). Aujourd'hui, 68 % des Américains souhaiteraient voir diminuer l'influence des grandes entreprises, contre 52 % en 2001. Une autre étude indique que 69 % des Américains pensent que le gouvernement devrait faire davantage pour aider les personnes les plus fragiles, alors qu'ils n'étaient que 57 % à penser la même chose en 1994. Ainsi, outre l'extension du filet de sécurité sociale, le gouvernement devra assumer davantage de responsabilités pour inciter les entreprises à réaliser des objectifs jugés bénéfiques pour l'ensemble de l'économie du pays
21:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
08/02/2009
Nous placer devant le Dieu créateur.
Cette démarche n’est pas si simple, notre foi en un Dieu créateur étant sans doute un des acquis que l’on explore le moins dans le quotidien de notre vie spirituelle. Essayons…
Commencement du commencement, la Bible commence par la lettre B de l’alphabet hébreu : « bereshit » est le premier mot, il veut dire « au commencement ». C’est une façon pour la Bible de nous dire que ce commencement là n’est pas le début de tout. Il y a avant nous celui qui nous précède, celui qui nous appelle à la vie : Dieu qui crée, Dieu source de la vie, Dieu le Père. Avant toutes choses, il est. Rien n’est plus simple, rien n’est plus complet que cette affirmation : Dieu est. L’explorer est se brûler au feu de sa présence. Le redécouvrir est voir que lui seul est, nous n’existons que par lui et en lui. Cette contemplation n’est pas vertigineuse car Dieu est simple : il prépare soigneusement notre venue, comme une mère son landau. Pour nous, les rideaux brilleront de l’éclat des étoiles.
Avant cela, la terre était « informe et vide », c'est-à-dire « sans limite et sans vie », un espace plongé dans le vague et les ténèbres. Mais le vide appelle la vie, la ténèbre réclame la lumière. Aussi, le « souffle de Dieu planait au dessus des eaux ». Rachi, célèbre commentateur juif du Moyen-Âge, traduit : l’esprit de Dieu « couvait ». L’Esprit de Dieu est à l’origine du jaillissement de la vie, il la protège, il la parfait.
« Et Dieu dit ». Voici comment en quelques mots, la Trinité est évoquée. De manière voilée, allusive, mais évidente. Le Père, l’Esprit, le Verbe, notre Dieu.
« Et Dieu dit ». Le premier attribut de Dieu est la parole. L’expérience de la parole apparaît dès lors comme le lieu de la transcendance, de l’altérité de Dieu. Cette expérience fondamentale est celle de Dieu comme personne. Un autre que moi qui entend ces versets, peut dire « Je ». En prenant la parole, Dieu entre dans la sphère de ma conscience, dans le monde de mes expériences. Il m’oblige à ne plus être spectateur de la création et à me positionner par rapport à lui. Dès ses premiers mots, la Bible nous explique ainsi que Dieu est autre, le tout autre, celui qui se manifeste à nous, celui qui vient. Cette expérience de la parole nous révèle également la dignité, la gravité, la beauté de notre propre parole.
« Que la lumière soit ». Notre Dieu est celui qui fait la lumière. La simplicité de cette remarque dépasse le cadre de ce poème de la création et envahit toute vie spirituelle. Dieu apporte la lumière dans nos vies, dans nos âmes, dans nos épreuves. Dans ce « jour Un », dans ce jour qui annonce ce que seront tous les autres, Dieu nous fait passer des ténèbres à la lumière, de la nuit au matin. Lui seul fait cela. Notre Dieu est celui qui fait passer de la mort à la résurrection.
Et ainsi va la création : elle se déploie peu à peu selon l’ordre prévu par notre Père des Cieux. La terre est asséchée pour y accueillir l’homme. Elle est semée et plantée, pour que les arbres poussent et portent leur fruit. En vue du bonheur de l’homme. En vue du Christ, son rocher, son appui. En préparant au centre du jardin, la place pour l’arbre de la Croix où nous cueillerons le fruit du salut.
Merci Seigneur pour tant de merveilles que tu fis pour nous, avant même l’aurore du premier jour. Tu es la source de toute vie, tu es notre joie : merci de te manifester à nous par ta création. Donne-nous d’habiter notre terre d’une façon qui la respecte, qui te plaise et qui nous permette d’y vivre ensemble, en enfants d’un même Père.
Frère Dominique.
21:36 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
07/02/2009
La vie de l’homme est une corvée !
« La vie de l’homme est une corvée ! ». Ce genre d’affirmation dérange. Parce qu’elle sonne vrai. Parce qu’elle est nôtre. Parce qu’elle est dans la Bible. Parce que la liturgie prétend qu’elle peut nourrir notre prière de ce jour…
Job a le sens de l’image qui touche. Il compare l’homme à un esclave qui ne subsiste que par un travail forcé, qui peine sous la charge sans qu’elle ne lui apporte de sécurité pour l’avenir ni de satisfaction pour le présent. Il travaille pour un autre et sait que dans sa vie, il n’y a plus de place pour le bonheur. Il n’espère même plus la guérison qui le soulagerait de ses maux ni le repos qui apaiserait son sommeil : il sait que la mort emporte bientôt tout cela, tout répit est vain. Bref, une seule solution réaliste : le « zéro espérance » !
Pourtant, au milieu de cette nuit de l’absurde, une lumière jaillit : « Souviens-toi ! », « Souviens-toi, Seigneur » ! Ce sont les premiers mots de la prière d’Israël… « Souviens-toi Israël, le Seigneur est Un ». Ce sont les mots qu’on retrouve dans bon nombre de psaumes. Au cœur de sa détresse, Job tutoie donc Dieu et lui demande de se souvenir de son amour, de son Alliance. « Souviens-toi, ma vie n’est qu’un souffle », c'est-à-dire « Seigneur, vois ma faiblesse, souviens-toi aujourd’hui car demain il sera trop tard ».
Quelle espérance ! Job nous rappelle que le Seigneur est proche, que Dieu est présent au fond de nos abîmes. Il est bon de se le rappeler. En effet, notre souffrance peut être telle que tout le champ de notre conscience soit tout occupé par elle, au point que notre regard sur Dieu est marqué par cette souffrance. Il nous est méconnaissable. Notre souffrance défigure Dieu.
Dans une telle impasse, Job nous révèle qu’il reste toujours une issue, il existe un chemin vers Dieu, dont la porte d’entrée est notre sens inné de l’absurdité de la souffrance. Notre être qui s’insurge contre la souffrance est justement celui que Dieu atteint. Le cœur en révolte contre le mal subi est celui qui a un passé en commun avec le Bon-Dieu et qui peut lui dire dans l’intimité : « Souviens-toi de ton amour ».
Il n’est pas possible en effet qu’il nous laisse sombrer dans le non-sens du mal. Le Créateur a en effet ordonné magnifiquement le monde où nous vivons. Il déborde de sens. Il indique sa source et son terme. Le psalmiste le reconnaît quand il s’écrit : « Il compte le nombre des étoiles, il donne à chacune un nom ». C’est en-soi une vraie bonne nouvelle. L’univers a été par Dieu, et ça change tout. « Alleluia », clame-t-il encore, vive le Dieu qui libère son peuple, vive le Dieu qui « guérit les cœurs brisés et soigne les blessures » ! C’est un cri de victoire et reconnaissance qui fait taire la plainte de la souffrance. Dieu a toujours le dernier le mot, qui est l’amour.
La preuve nous en est donnée dans l’évangile. Jésus se penche vers les malades, et les guérit tous. En les libérant, il montre que qu’il ne veut pas la maladie et la souffrance qui accablent l’homme. Elles ne sont jamais bonnes en elles-mêmes, même s’il est possible d’en faire un chemin de croissance spirituelle.
Le seul état que Dieu désire pour nous est celui de ressuscité. C’est ce qu’atteste la guérison de la belle-mère de Simon. Jésus la prend par la main et la fait se lever, montrant ainsi qu’il veut pour l’humanité malade du péché et de ses conséquences, la gloire de la résurrection. Il nous montre aussi combien Job visait juste. Jésus qui guérit est un Dieu proche. Dans cette scène que nous rapporte saint Marc, pas de grand discours, pas de considérations sur l’origine de la maladie, sur la façon dont elle a pu être contractée. Il n’y a pas, cette fois-ci, de public qui se presse à la porte, il n’y a pas de question qui oppose les témoins, aucun étonnement. Tout est simple et naturel. Dans l’intimité d’une maison, dans le calme d’un foyer, Dieu donne sa réponse aux cris de Job, elle se dit dans le silence de la main tendue de Jésus, qui relève et rend la vie.
Bien entendu, les nouvelles vont vite. Entre amis, entre voisins, on ne se cache pas ces choses-là, au contraire. Aussi, le soir venu, c'est-à-dire lorsque la prescription sabbatique de compter ses pas arrive à son terme, tous accourent, tous demandent la guérison, la fin de leur souffrance. Et, avec la même simplicité, Jésus guérit, Jésus chasse les démons.
Et Jésus impose le silence aux démons qu’il chasse. Il les fait taire parce qu’ils disent que Jésus est le Messie. En effet, en divulguant une information qui pourrait être mal comprise, Jésus pourrait être pris pour un autre. Il ne suffit pas de dire que Jésus est le Messie pour découvrir le Père qu’il révèle, il faut accueillir de lui quel Messie il dit être. Là est la raison profonde de son ordre de silence. Jésus à autre chose à nous dire et il doit être entendu.
Sans faire passer le disciple avant le maître, nous entendons cette détermination de Jésus en écho dans le cri de saint Paul : « Malheur à moi, si je n’annonce pas l’évangile ». « C’est pour cela que je suis sorti » dit Jésus. Les deux expressions sont équivalentes. Jésus n’est pas venu pour attirer les foules autour d’un thaumaturge mais pour les enseigner, les rassembler et les conduire à la maison du Père. S’il fait taire les démons, s’il ne répond pas à l’appel pressant de la foule au petit matin, c’est pour que son propre enseignement soit entendu. Et en se mettant en marche, il nous enseigne que lui, le Dieu qui se fait proche, il est ailleurs. Il est au-delà de nos attentes, car elles sont trop petites pour le contenir.
Au terme de l’évangile, Jésus se remet ouvre un chemin où nous sommes tous invités à le suivre. Là est sans doute le plus grand enseignement à mettre en œuvre pour notre semaine à venir. Tout ce que Jésus a fait est destiné à être imité par ses disciples. Les demandes que nous lui adressons sont sans doute légitimes, notre attente d’être relevés comme la belle-mère de Simon est grande, mais nous ne vivrons de la joie de la résurrection que lorsque nous saurons modeler l’emploi du temps de nos journées sur cette journée ordinaire de Jésus que saint Marc vient de nous raconter. On ne peut pas vivre de lui sans vivre comme lui. Nous n’aurons sans doute pas à marcher à travers le pays ni à résister aux assauts de la ville entière, mais nous reconnaîtrons la présence du ressuscité quand à tout instant de nos journées nous serons tout tournés vers Dieu et vers nos frères, Dieu rencontré dans la prière, nos frères aidés à se mettre debout et à retrouver la dignité des fils de Dieu, la joie de servir notre maître. Car ce dont nous avons le plus besoin n’est pas d’être soulagés de nos souffrances, mais d’être sauvés. Or voici qu’il vient en nos maisons celui qui porte le salut, accueillons-le.
Frère Dominique.
17:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |