25/02/2009
Analyse " chrétienne " sur les conséquences de la crise économique.
Mgr Tomasi analyse les conséquences de la crise économique.
ROME, Mercredi 25 février 2009 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral du discours prononcé le 20 février par Mgr Silvano Maria Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et des Institutions spécialisées à Genève, lors de la session spéciale du Conseil des droits de l'homme sur la crise économique.
* * *
1. Comme les médias nous le rappellent chaque jour, la crise financière mondiale a causé une récession mondiale avec des conséquences sociales dramatiques, y compris la perte de millions d'emplois et le risque grave que pour de nombreux pays en voie de développement, les Objectifs de développement du Millénaire ne puissent être atteints. Les droits de très nombreuses personnes sont compromis, y compris ceux d'un accès à l'eau, à la nourriture, à la santé et à un travail digne. Surtout, quand des parties importantes d'une population nationale voient leurs droits sociaux et économiques bafoués, la perte d'espérance met en danger la paix. La communauté internationale a la responsabilité légitime de demander pourquoi cette situation s'est créée, à qui en revient la responsabilité et de quelle manière une solution concertée peut nous faire sortir de la crise et faciliter le rétablissement des droits. La crise a en partie été causée par le comportement problématique de certains acteurs du système financier et économique, y compris des administrateurs de banques et ceux qui auraient dû être plus attentifs en ce qui concerne les systèmes de monitorage et de responsabilité. Ils ont donc une grande responsabilité dans les problèmes actuels. Toutefois, les causes de la crise sont plus profondes.
2. Réfléchissant sur la crise de 1929, le pape Pie XI observa : « Aujourd'hui, il n'y a pas seulement une concentration de richesse, mais aussi l'accumulation d'une puissance énorme, d'un contrôle despotique de l'économie aux mains d'un nombre infime de personnes, qui ne sont souvent pas propriétaires mais seulement dépositaires et administrateurs du capital, mais dont ils disposent à leur niveau et selon leur plaisir » (Quadragesimo anno, n. 105). Il observa aussi que la concurrence libre s'était autodétruite en se fondant sur le profit comme unique critère. La crise actuelle a des dimensions économiques, juridiques et culturelles. L'activité financière ne peut se réduire à obtenir des profits faciles, mais doit aussi inclure la promotion du bien commun parmi ceux qui prêtent, ceux qui empruntent et ceux qui travaillent. L'absence de fondement éthique a apporté la crise à tous les pays, à bas, moyen ou haut revenu. Monsieur le Président, la délégation du Saint-Siège exhorte une nouvelle fois à prêter « attention à la nécessité d'une approche éthique à la création de collaborations positives entre marchés, société civile et Etats » (Benoît XVI).
3. L'impact des conséquences négatives est toutefois plus dramatique sur le monde en voie de développement et sur les groupes les plus vulnérables dans toutes les sociétés. Dans un document récent, la Banque Mondiale estime qu'en 2009, la crise économique mondiale actuelle pourrait pousser 53 millions de personnes supplémentaires au-dessous du seuil des 2 dollars par jour. Ce chiffre s'ajoute aux 130 millions de personnes contraintes à la pauvreté en 2008 à cause de l'augmentation des prix des produits alimentaires et de l'énergie. Ces tendances menacent gravement le succès de la lutte contre la pauvreté à travers les Objectifs du millénaire d'ici à 2015. Il est évident que ceux qui souffriront le plus des difficultés économiques sont les enfants, et en 2009, une augmentation considérable du taux de mortalité infantile dans les pays pauvres est prévu.
4. On sait que les pays à bas revenus sont extrêmement dépendants de deux flux financiers : l'aide étrangère et les envois des émigrés. Dans les prochains mois, les deux flux diminueront de manière significative à cause de l'aggravation de la crise économique. Malgré l'affirmation officielle renouvelée de l'engagement des donateurs à augmenter l'Official development assistance (ODA) selon l'Accord de Gleneagles, actuellement la majeure partie des donateurs ne sont pas en conditions de satisfaire leur objectif d'augmenter graduellement l'ODA d'ici 2010. Par ailleurs, les chiffres les plus récents révèlent une diminution des flux d'aide. Cela fait craindre qu'un éventuel effet direct de la crise économique mondiale pourrait être une importante réduction des aides aux pays pauvres. D'autre part, les envois des travailleurs émigrés ont déjà été réduits de manière significative. Cela menace la survie économique de familles entières qui retirent une partie consistante de leur revenu du transfert de fonds effectué par des proches qui travaillent à l'étranger.
5. Monsieur le Président, la délégation du Saint-Siège désire se concentrer sur un aspect spécifique de cette crise : son impact sur les droits des enfants, qui montre aussi ce qui est symptomatique de l'impact destructif sur tous les autres droits sociaux et économiques. Actuellement, certains droits importants des pauvres dépendent beaucoup des flux officiels d'aide et des envois des travailleurs. Parmi eux, il y a les droits à la santé, à l'instruction et à la nourriture. Dans plusieurs pays pauvres, en effet, les programmes relatifs à l'éducation, la santé et l'alimentation sont réalisés grâce aux flux d'aide des donateurs officiels. Si la crise économique réduit cette assistance, la réalisation de ces programmes pourrait être mise en danger. De la même manière, dans beaucoup de régions pauvres, ce sont les envois des travailleurs émigrés qui permettent à des familles entières de fournir une instruction et une alimentation correcte à leurs enfants. Si la réduction des aides et des envois se poursuit, elle privera les enfants du droit à l'éducation, créant une double conséquence négative. Non seulement elle empêchera les enfants de développer le plein exercice de leur talent, qui pourrait être mis au service du bien commun, mais les pré-conditions de difficultés économiques à long terme se poseront. Un investissement en baisse dans l'éducation d'aujourd'hui se traduira par une croissance en baisse demain. En même temps, une mauvaise alimentation des enfants aggrave de manière significative l'espérance de vie, en augmentant les taux de mortalité des enfants comme des adultes. Les conséquences économiques négatives de cela vont au-delà de la dimension personnelle et touchent des sociétés entières.
6. Monsieur le Président, je me permets de mentionner une autre conséquence de la crise économique mondiale qui pourrait être particulièrement importante pour le mandat des Nations Unies. Trop souvent, des périodes de graves difficultés économiques ont été marquées par la montée au pouvoir de gouvernements dont les engagements envers la démocratie sont douteux. Le Saint-Siège prie pour que ce type de conséquences puisse être évité dans la crise actuelle, parce qu'il aboutirait à une grave menace pour la diffusion des droits humains fondamentaux pour lesquels cette institution a lutté avec tant de ténacité.
7. Ces 50 dernières années, des résultats importants dans la réduction de la pauvreté ont été atteints. Monsieur le Président, ces résultats sont en danger et une approche cohérente est nécessaire pour les protéger à travers un sens renouvelé de la solidarité, en particulier pour les parties de la population et pour les pays les plus touchés par la crise. Toutefois, des erreurs anciennes et plus récentes se répèteront si l'on n'entreprend pas une action internationale concertée pour encourager et protéger tous les droits de l'homme et si les activités financières et économiques ne sont pas mises sur une route éthique qui puisse privilégier les personnes, leur productivité et leurs droits par rapport à l'avidité qui peut découler de l'attention au seul profit.
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24/02/2009
LA RÉCONCILIATION VUE PAR GUY GILBERT.
Un Témoignage d'amour à l'état brut cisellé au fil du temps par le verbe haut en couleurs de Guy Gilbert.
Bouleversant de pure Tendresse !
Bruno LEROY.
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22/02/2009
SENGHOR UN GÉANT DE LA PENSÉE AFRICAINE.
Le 7 juin 1963, Léopold Sedar Senghor (1906-2001), président catholique d´un pays - le Sénégal - essentiellement musulman, déclarait en inaugurant la mosquée mouride de Touba "musulmans et chrétiens, nous allons prier ensemble". Chef d´État, homme politique, poète, essayiste, il s´est éteint le 20 décembre, en Normandie, à l´âge de 95 ans, au moment où Jean-Paul II appelle les religions à prier pour la paix en un même lieu, Assise.
Dans son poème "L´arc en ciel de ta paix", cet homme de combat, champion de la "négritude", de l´indépendance de son pays, implore la paix comme un don de Dieu.
"Ô bénis ce peuple, Seigneur
Qui cherche son propre visage sous le masque et a peine à te reconnaître...
Ô bénis ce peuple qui rompt ses liens... et avec lui tous les peuples d´Europe, tous les peuples d´Asie, tous les peuples d´Afrique et tous les peuples d´Amériques qui suent sang et souffrances.
Et au milieu de ces millions de vagues, vois les têtes houleuses de mon peuple.
Donne à leurs mains chaudes qu´elles enlacent la terre d´une ceinture de mains fraternelles dessous l´arc en ciel de ta paix".
En Italie, sous le titre "l´orgueil de s´appeler Négro", l´agence missionnaire Misna () lui rend hommage en tant "qu´homme de culture et l'un des pères fondateurs, avec le poète martiniquais Aimé Césaire, du mouvement littéraire et culturel de la "Négritude"."
"Senghor, souligne Jean-Léonard Touadi dans sa dépêche, a occupé la scène intellectuelle africaine avant, pendant et après la décolonisation. Ses œuvres poétiques "Chants d'ombre" (1945), "Hosties Noires" (1948), "Anthologie de la Nouvelle poésie nègre et malgache de langue française" (1948) et d'autres formeront l'ossature de la revendication et de l'affirmation des valeurs du monde nègre".
"Etudiant à Paris, Senghor participe et nourrit, grâce à son érudition et à sa passion, le mouvement de renaissance de l'Afrique subsaharienne. Il reprend, à travers une opération de catharsis intellectuelle, le mot "négro" ... pour le transformer en point de départ pour le retour impératif à la "Mère Africa". "
Il souligne, en même temps que cette affirmation de la singularité africaine, l´aspiration de Senghor à l´universel. A la fraternité universelle. "La négritude, explique l´auteur, devient un paradigme idéal pour accomplir le voyage de réaffirmation de son être propre et de son histoire, à l'époque niée. Retrouver soi-même pour être prêt à se rendre au "rendez-vous de l'Universel", dit Senghor qui souhaite l'avènement d'une civilisation métisse où tous les peuples pourront finalement apporter tout le génie de leur personnalité spécifique. Senghor appelle ce moment le "rendez-vous du donner et du recevoir". Les écrivains subsahariens de la deuxième et de la troisième génération se montreront très critiques envers le mythe Senghor parce que dans ce "donner et recevoir", les africains devraient apporter seulement l'exubérante vitalité de leur émotivité (Senghor a remplacé le "Cogito ergo sum", "Je pense donc je suis" cartésien par "Je danse donc je suis") et cela constituerait une forme de servitude devant les peuples qui apportent raison et rationalité technologique".
"Senghor, conclut l´auteur, reste un géant de la pensée africaine moderne. Son érudition et sa stature intellectuelle ont fait de lui le premier africain subsaharien à être membre de l'Académie Française. Outre la valeur littéraire et poétique, il convient de rappeler l'homme politique, père de l'indépendance du Sénégal et co-fondateur de l'Organisation de Unité Africaine (OUA, ndlr). Il a été l'unique président à instaurer un régime démocratique dans son pays et le premier à quitté librement le pouvoir en 1980".
Le site de l´Académie française (http://academie-francaise.fr), lui consacre la notice biographique suivante, rappelant que le président Senghor avait été élu à l´Académie française, le 2 juin 1983, au fauteuil du duc de Lévis-Mirepoix (16e fauteuil).
Né à Joal, au Sénégal, le 9 octobre 1906, Léopold Sédar Senghor fait ses études à la mission catholique de Ngasobil, au collège Libermann et au cours d´enseignement secondaire de Dakar, puis, à Paris, au lycée Louis-le-Grand et à la Sorbonne. Il est reçu à l´agrégation de grammaire en 1935.
Tout en enseignant les lettres et la grammaire au lycée Descartes à Tours (1935-1938), il suit les cours de linguistique négro-africaine de Lilias Homburger à l´École pratique des hautes études et ceux de Paul Rivet, de Marcel Mauss et de Marcel Cohen à l´Institut d´ethnologie de Paris. Nommé professeur au lycée Marcellin Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés en 1938, il est mobilisé en 1939 et fait prisonnier en juin 1940. Réformé pour maladie en janvier 1942, il participe à la Résistance dans le Front national universitaire. De 1944 jusqu´à l´indépendance du Sénégal, il occupe la chaire de langues et civilisation négro-africaines à l´École nationale de la France d´outre-mer.
L´année 1945 marque le début de sa carrière politique. Élu député du Sénégal, il est, par la suite, constamment réélu (1946, 1951, 1956). Membre de l´assemblée consultative du Conseil de l´Europe, il est, en outre, plusieurs fois délégué de la France à la conférence de l´UNESCO et à l´assemblée générale de l´ONU. Secrétaire d´État à la présidence du Conseil (cabinet Edgar Faure : 23 février 1955 - 24 janvier 1956), il devient maire de Thiès, au Sénégal, en novembre 1956. Ministre-conseiller du gouvernement de la République française en juillet 1959, il est élu premier Président de la République du Sénégal, le 5 septembre 1960. Ses activités culturelles sont constantes : en 1966, se tient, à Dakar, le 1er Festival mondial des arts nègres. Réélu Président de la République en 1963, 1968, 1973, 1978, il se démet de ses fonctions le 31 décembre 1980.
Léopold Sédar Senghor avait obtenu un festival de prix littéraires. Il était médaille d´or de la langue française ; grand prix international de poésie de la Société des poètes et artistes de France et de langue française (1963) ; médaille d´or du mérite poétique du prix international Dag Hammarskjoeld (1965) ; grand prix littéraire international Rouge et Vert (1966) ; prix de la Paix des libraires allemands (1968) ; prix littéraire de l´Académie internationale des arts et lettres de Rome (1969) ; grand prix international de poésie de la Biennale de Knokke-le-Zoute (1970) ; prix Guillaume Apollinaire (1974) ; prince en poésie 1977, décerné par l´association littéraire française L´Amitié par le livre ; prix Cino del Duca (1978) ; prix international du livre, attribué par le Comité international du livre (Communauté mondiale du livre, UNESCO, 1979) ; Prix pour ses activités culturelles en Afrique et ses œuvres pour la paix, décerné par le président Sadate (1980) ; médaille d´or de la CISAC (Confédération internationale des sociétés d´auteurs et compositeurs) ; premier prix mondial Aasan ; prix Alfred de Vigny (1981) ; prix Athénaï, à Athènes (1985) ; prix international du Lion d´or, à Venise (1986) ; prix Louise Michel, à Paris (1986) ; prix du Mont-Saint-Michel, aux Rencontres poétiques de Bretagne (1986) ; prix Intercultura, à Rome (1987).
Il était docteur honoris causa de trente-sept universités, dont Paris-Sorbonne, Strasbourg, Louvain, Bordeaux, Harvard, Ifé, Oxford, Vienne, Montréal, Francfort, Yale, Meiji, Nancy, Bahia et Evora.
Il était membre de nombreuses académies et titulaire de prestigieuses décorations françaises et étrangères.
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Une puissante vague d’espérance.
La liturgie de ce jour est soulevée par une puissante vague d’espérance. Nous venons de le reconnaître au début de cette Eucharistie : nous sommes pécheurs, aliénés par nos passions, errants comme des brebis vouées à l’abattoir ; notre folie nous a égarés loin de Dieu dans les ténèbres mortelles. Mais nous croyons que le Seigneur nous fait miséricorde : il nous pardonne nos fautes et nous donne part à sa vie. Aussi pouvons-nous exulter avec le psalmiste : « Seigneur, je suis sûr de ton amour : mon cœur est dans la joie, car tu me sauves ; je veux chanter au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait (Ant. d’ouv.).
Mais comment avoir la certitude que cette « Bonne Nouvelle » de notre réconciliation - motif de notre rassemblement et source de notre espérance - soit autre chose que la mise en scène imaginaire de notre désir le plus profond que nous aurions projeté sur les récits évangéliques ? Les scribes ont raison : « Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » Dès lors : ou bien ce Jésus est un imposteur et un blasphémateur, ou bien il est l’Envoyé auquel Dieu a « donné tout pouvoir au ciel et sur la terre » (Mt 28, 18). Dans le premier cas, la vie n’est qu’une mauvaise nuit dans une auberge insalubre ; seule la seconde solution nous donne des motifs d’espérance. Aussi avons-nous tous à nous confronter tôt ou tard personnellement à l’événement Jésus-Christ, car c’est par rapport à lui que chacun d’entre nous est appelé à décider du sens de sa vie.
Or la certitude que Dieu a accompli sa promesse - « Moi, oui, moi je pardonne tes révoltes, à cause de moi-même, et je ne veux plus me souvenir de tes péchés » (1ère lect.) - cette certitude de foi naît au cœur de tout homme qui contemple le Christ des Evangiles sans a priori. Si nous nous laissons conduire par l’Esprit, nous confesserons nous aussi avec le centurion romain au pied de la Croix : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ! » (Mc 15, 39). En lui le « Dieu fidèle n’a pas été à la fois “oui” et “non” ; il n’a jamais été que “oui” » (2nd lect.). Ce « oui » de Dieu, ce salut qu’il nous offre gratuitement en son Fils Jésus-Christ, n’est pas simplement l’annulation de la dette de notre péché, mais notre élévation gratuite jusqu’à la condition filiale, par le don de « l’Esprit qui habite en nos cœurs » (Ibid.). Le Seigneur ne se contente pas de faire de la « restauration » : « A vin nouveau, outres neuves » (Mc 2, 22) ; « voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? » (1ère lect.). C’est précisément pour que nous puissions « voir » le travail secret de la grâce au fond des cœurs, que Jésus « ordonne au paralysé : “Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi” ». De fait, si Notre-Seigneur n’avait pas épousé l’impuissance de notre mort à tous, pour se « lever » vivant au matin de Pâques, il n’aurait eu aucune autorité pour faire « lever » le paralytique - et nous n’aurions que peu de chose pour fonder notre espérance.
Il est clair que Jésus ne « prouve » pas son pouvoir de pardonner les péchés en guérissant le paralytique : les deux actions ne se situent pas sur le même plan. Mais cet homme aurait-il été guéri s’il n’avait pas auparavant accueilli la miséricorde ? On peut en douter. La guérison ne peut en effet manifester le pouvoir de pardonner, que si ce pardon a été effectivement reçu. Ce qui suppose par la même occasion que cet homme se soit reconnu pécheur devant Dieu et devant son Christ. Nous pressentons une mystérieuse complicité entre Jésus et cet homme, dont Notre-Seigneur reconnaît d’amblée la foi. Aussi la parole toute empreinte de tendresse - « Mon fils, tes péchés sont pardonnés » - répond-elle sans aucun doute à la demande implicite du paralytique, plus soucieux de son âme que de son corps. Notre-Seigneur interpelle l’homme en lui signifiant que la paternité divine envers lui est restaurée - « Mon fils » - et explicite le processus qui a conduit à cette réconciliation : « tes péchés sont pardonnés ». En agissant ainsi, Jésus prend la place de l’offensé, c’est-à-dire de Dieu, et parle en son nom, ce qui fait précisément l’objet de la contestation de la part des scribes. La parole de Jésus restaure la relation avec cet homme en prenant autorité sur les obstacles spirituels (les péchés) qui le séparaient de Dieu.
La guérison physique n’est un argument que pour ceux de l’extérieur : le malade savait déjà que Jésus possédait ce pouvoir, car qui peut le plus - pardonner les péchés - peut le moins - relever un paralytique. Aussi n’est-ce pas de l’impertinence de la part de cet homme de partir, son brancard sous le bras, sans un mot de remerciement : tout était déjà dit entre Jésus et lui dans les regards qu’ils se sont échangés dès le premier instant de la rencontre. Sa manière de remercier pour le don de la miséricorde, a été de se prêter à la guérison qui permet d’accréditer le Maître. Sachons nous aussi dire avec le Psalmiste : « Pitié pour moi, Seigneur, guéris-moi car j’ai péché contre toi ! » (Ps 40). C’est précisément en nous laissant réconcilier avec Dieu, que « par le Christ que nous disons “amen”, notre “oui” pour la gloire de Dieu » (2ème lect.). Et la « preuve » que nous sommes réconciliés, c’est que « Dieu nous a fait une première avance sur ses dons : l’Esprit qui habite nos cœurs » (Ibid.) et nous donne à nous aussi de « rendre gloire à Dieu, en disant : “Nous n’avons jamais rien vu de pareil” ».
« Loué sois-tu Dieu notre Père pour ton infinie patience avec nous ! Béni sois-tu de nous avoir recréés par ta Parole toute-puissante que tu prononces sur nous dans ton Souffle d’amour. Loué sois-tu et exalté pour les siècles, toi qui “nous sauve au jour du malheur, qui nous protège et nous garde en vie ; toi qui guérit notre âme et nous rétablis pour toujours en ta présence” (Ps 40). Nous t’en prions : “marque-nous de ton sceau, consacre-nous à ton service, rends-nous solides pour le Christ dans nos relations avec nos frères, afin que par lui, nous te disions “amen”, notre “oui” pour ta gloire”. Fais de nous des témoins d’espérance, des ambassadeurs de ta miséricorde, des prophètes du “monde nouveau qui germe déjà” depuis le matin de Pâques. »
Père Joseph-Marie.
10:13 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
21/02/2009
"La crise nous lance un message d'alerte"
Pour Bertrand Vergely, philosophe, la crise nous fait quitter un état de mensonge pour revenir à la réalité
Le mot crise trouve sa racine dans la notion de séparation, de discernement. Dès lors que nous pensons le monde, que nous voulons agir sur lui, nous recherchons cette séparation créatrice qui nous libère de la confusion. Considérée ainsi, la crise est un concept positif, dynamique. Je dirais qu'aujourd'hui nous ne sommes plus dans la confusion mais dans un retour au réel que l'on appelle improprement crise. L'euphorie boursière, la spéculation, la hausse vertigineuse de l'immobilier... La bulle financière gonflait et gonflait encore, sans aucune relation avec le réel. Il semble que, depuis quelques mois, on quitte cet état de mensonge pour revenir à la réalité. Si bien que nous sommes davantage en sortie de crise qu'en état de crise !
Bien évidemment, cette sortie se fait au prix d'une grande souffrance qui affecte des personnes qui n'ont rien demandé. Les salariés du secteur automobile, par exemple, payent aujourd'hui la politique de fabrication outrancière de modèles inadaptés comme les 4 × 4 qui nuisent aussi bien à l'environnement qu'à la fluidité de la circulation urbaine. Le constat est lourd mais les remèdes existent et sont à portée de main si nous savons, de manière collective, retrouver des valeurs simples, partagées par beaucoup mais si faciles à mettre de côté. Il s'agit tout simplement, comme le message chrétien nous y invite, à chercher cet état d'équilibre qui respecte toutes les dimensions de l'homme : son rapport à la nature, l'épanouissement de sa personne et son appétit de transcendance.Cette révolution des consciences n'est pas une affaire individuelle mais bien une aventure globale, à mener dans un même élan. La crise nous lance un message d'alerte, nous enjoint à recouvrer ensemble la raison avant la catastrophe. Je crois que tout le monde est persuadé qu'un système financier où un gamin de 30 ans, employé dans une grande banque, peut perdre six milliards sans que personne autour de lui ne contrôle quoi que ce soit, est impossible à maintenir comme tel. Hegel appelait "l'homme immédiat" cette folie du tout, tout de suite, sans passer par la réflexion et l'échange avec l'autre. Elle met en lumière, par contraste, les vertus de l'Église, comprise comme une construction commune qui promeut l'homme au milieu de ses frères. C'est à plusieurs qu'on invente, qu'on crée, qu'on rêve...
Je ne demande certes pas que l'on supprime la Bourse ou qu'on ferme les marchés, mais que l'on ait le courage de discerner les priorités et, surtout, que l'on ne spécule plus sur la pauvreté des ménages surendettés. Le message tient en deux propositions. D'une part, sortir de la peur et de la paralysie qu'elle engendre ; d'autre part, avoir confiance dans le réel et ne pas s'abîmer dans le virtuel. C'est finalement très simple et permettra, je crois, de nous reconstruire et de préparer l'avenir des générations futures. Cessons de nous comporter comme des gosses de riches qui ont cassé leur jouet ! Revenons à la nature, à l'homme, à Dieu (j'ose le dire même si ce n'est pas toujours très bien vu...) qui comble notre besoin d'ineffable. »
13:32 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans PHILOSOPHIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
20/02/2009
TRANSFIGURATION.
Jésus est bien au centre de la scène de la Transfiguration. C’est vers lui que convergent deux témoins de la Première Alliance : Moïse le médiateur de la Loi et Elie le prophète du Dieu vivant. La présence de ces deux personnages ainsi que la voix venant du ciel nous montrent clairement que nous assistons à une théophanie, une manifestation de Dieu en son Fils Jésus-Christ venu accomplir la Loi et les prophéties de la Première Alliance. Comment, en effet, ne pas penser ici aux théophanies dont Moïse et Elie furent témoins sur la montagne de Dieu, le Sinaï-Horeb (Ex 19,9s ; 24, 15-18 et 1 R 19, 8-18) !
Jésus apparaît totalement transfiguré par la gloire de Dieu. Les vêtements, chez les sémites, désigne la personne même. Ceux de Jésus resplendissent d’une blancheur hors du commun, le vêtement blanc signalant dans l’Ecriture l’éclat de la gloire divine, que ce soit chez les anges (Mc 16, 5) ou chez les élus (Ap 3, 5).
Cette gloire suscite la frayeur chez les trois disciples ou plutôt cette crainte révérencielle que l’on éprouve en présence de la divinité. Mais elle provoque en même temps la joie de saint Pierre : « Rabbi, il est heureux que nous soyons ici ».
Se voit ainsi confirmée la confession de foi de saint Pierre en la messianité de Jésus quelques versets plus haut dans l’évangile : « Tu es le Messie » (Mc 8, 29). Mais la nuée et la voix venue du ciel qui s’ajoutent à la vision attestent également la révélation que Jésus avait faite à ses disciples juste après la confession de Pierre. La nuée renvoie au livre de l’Exode où l’on voyait le peuple élu guidé dans le désert par une nuée lumineuse (Ex 13, 21ss). Jésus commence aussi son exode dont Jérusalem va être le point de départ ; ce passage par la mort, nécessaire à l’entrée dans la gloire. Ainsi, la Transfiguration consacre la révélation de Jésus, Fils de l’homme (Dn 7), souffrant et glorieux, dont la mort et la résurrection accompliront les Ecritures.
D’ailleurs la voix du Père invite à écouter le Fils, à l’écouter lorsqu’il annonce qu’il doit aller à Jérusalem pour y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, y être tué et le troisième jour ressusciter. Jusqu’ici Pierre ne pouvait mettre ensemble la gloire et la souffrance. La Transfiguration lui donne de découvrir que le Fils du Dieu vivant ne pourra entrer dans la gloire et dans le plein épanouissement de sa dignité filiale que par la voie de la souffrance et de la croix.
Cette expérience anticipée de la gloire du Christ sera pour les trois disciples, que nous retrouverons un peu plus tard dans l’évangile sur une autre montagne, le Calvaire, un soutien pour leur foi dans leur participation au mystère de la Croix. N’est-ce pas le même rôle que joue pour nous toute rencontre authentique avec le Seigneur Jésus, en attendant d’être pleinement transfiguré en lui lors de son retour glorieux ?
« Seigneur, que ta Transfiguration jette une lumière éblouissante sur notre vie quotidienne et oriente notre esprit vers le destin immortel que cet événement renferme » !
Frère Elie.
22:37 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
TOUCHEZ PAS AUX PROFITS !
par Martine Bulard
Devant l'évidence de la crise - et plus encore celle de la montée du mécontentement -, M. Nicolas Sarkozy a dû reconnaître que le pouvoir d'achat n'était pas une question accessoire. D'où la suppression des deuxième et troisième tiers provisionnel pour les familles ayant un revenu déclaré inférieur à 11 673 euros par an, le relèvement de l'indemnisation du chômage partiel, et la prime (500 euros) pour les chômeurs n'ayant travaillé que deux à quatre mois au cours de la dernière année - un coup de pouce toujours bon à prendre, mais très en dessous des besoins.
Une fois touchés les 500 euros, les jeunes précaires qui n'ont pas droit au RMI se retrouvent toujours aussi démunis. Pour les 2,1 millions de contribuables qui ne paieront pas d'impôts sur le revenu d'ici la fin de l'année, cela représente un gain compris entre 20 euros pour un célibataire et 260 pour une famille de cinq personnes : ce n'est pas négligeable, mais pas vraiment de quoi faire des folies.
Au total, les mesures proposées représenteraient, selon le président de la République (il faut attendre les modalités concrètes pour vérifier) 2,6 milliards d'euros. A comparer avec les 15 milliards du « paquet fiscal », incluant le « bouclier » du même nom, ou les 63 milliards d'euros précédemment annoncés au nom de la relance de l'investissement... Sans oublier les projets de nouvelles réductions des contributions patronales, qui seront compensées par une hausse des impôts pour tous : suppression de la taxe professionnelle d'ici 2010 (11,4 milliards d'euros) ; exonération des cotisations servant pour les allocations familiales (30 milliards d'euros).
Mais surtout, les mesures sarkozystes ne touchent pas aux fondements même de la crise, née de la déflation salariale et d'une montée sans précédent des inégalités. Avant de faire de la mousse médiatique autour d'un éventuel partage des profits grâce à l'intéressement (exonéré de cotisations sociales), mieux vaudrait se poser la question d'un rééquilibrage du partage des richesses créées : la valeur ajoutée. Le patronat et ses porte-voix politiques s'y opposent - ce que l'on peut comprendre. Plus surprenante est la ronde des « experts » et des journaux se prétendant de gauche qui se joignent au concert : « Partage salaire-profit : Hamon et Besancenot s'indignent un peu vite », titre Libération (18 février 2009). A en croire ces grands esprits, la part des salaires et des cotisations serait stabilisée à son étiage historique, et n'expliquerait en rien la crise économique et financière que nous connaissons. Les salariés n'auraient donc aucune raison de réclamer plus. (...)
Lire la suite de cet article inédit de Martine Bulard :
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-02-20-Touche...
22:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Problèmes de société. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
BASHUNG REPORTE SES CONCERTS.
PARIS (AFP) — Le chanteur Alain Bashung doit reporter "pour raisons médicales" trois concerts qu'il aurait dû donner dimanche à Lyon, mardi à Clermont-Ferrand et jeudi à Toulouse, a annoncé vendredi le producteur de ses spectacles, Garance Productions.
"Alain Bashung est dans l'impossibilité d'assurer ses trois prochaines dates", indique Garance Productions dans un communiqué, sans donner plus de précisions. L'organisateur de spectacles ajoute que ces concerts "sont reportés à des dates ultérieures qui seront communiquées très prochainement".
Alain Bashung, 61 ans, qui est atteint d'un cancer du poumon, est en tête des nominations pour les Victoires de la musique, qui seront décernées samedi 28 février au Zénith de Paris.
Il figure dans quatre catégories: interprète masculin de l'année, album de chansons de l'année pour "Bleu Pétrole", tournée de l'année pour les spectacles qu'il donne depuis avril 2008 et qui ont été salués par la critique, et chanson de l'année pour "Résidents de la République".
Il doit ensuite se produire les 2 et 3 mars au Grand Rex de Paris, le 14 à Longjumeau, puis les 17 et 18 de nouveau au Grand Rex.
20:07 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ARTISTES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : videos, médias, poesie, spiritualite-de-la-liberation, art, christianisme, foi, poesie | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
NOUS REFUSONS LE SILENCE IMPOSÉ AUX PAUVRES.
Chers Amis ( es ),
Je vous prie de bien vouloir lire ce PDF avec attention. Puis, réfléchir ensuite en portant un regard chrétien sur ce document d'actualité.
Merci pour cette démarche de votre part.
Très Fraternellement !!
Bruno LEROY.
15:01 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MILITANTISME. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
15/02/2009
MERCI...!
Merci, Seigneur, de nous avoir fait connaître ces êtres de paix et de lumière que sont les vieillards.
Merci de nous avoir fait découvrir leur sagesse accumulée au fil des expériences de la vie.
Merci de goûter la tendresse des hommes et des femmes que la souffrance a adoucis.
Merci de nous permettre de rassurer les personnes angoissées ou rongées par le scrupule.
Merci d’apporter un peu de joie à ces hommes et ces femmes que l’âge a un peu rejetés dans l’ombre.
Merci de soigner les corps accablés de rhumatisme ou affaiblis par la maladie.
Merci de nous procurer la chance de donner le meilleur de nous-mêmes et peut-être de recevoir encore plus.
Merci, Seigneur, pour tout ce monde inconnu que tu nous révèles et qui nous transmet ton Amour.
Amen !
Bruno LEROY.
14:27 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE SPIRITUELLE. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |