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09/07/2008

Sachez profiter des critiques !


podcast

Regardez la vérité en face. Chacun d'entre nous peut améliorer sa manière de vivre, ses attitudes et ses pensées. Il n'est jamais trop tard pour apprendre à mieux faire !

Écoutez cette réflexion sur les critiques injustifiées et justifiées. Afin d'effectuer un bon discernement, je vous souhaite une excellente écoute !

Votre Frère, Bruno.

20:06 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LE SAINT CONCILE VATICAN II

LUMEN GENTIUM

LE PEUPLE DE DIEU

Léonce Grattepanche

FOI - DOCTRINE ET CULTURE CHRETIENNE

LE SAINT CONCILE VATICAN II


La Nouvelle Alliance et le Peuple nouveau :

Dans ce second chapitre de
Lumen Gentium, les pères conciliaires ont eu à cœur de redéfinir le nouveau peuple élu, non que l’ancien peuple – les Juifs – ait cessé de l’être. Il convenait pour les pères d’affirmer qu’avec l’Incarnation du Verbe, la mission du peuple juif avait été accomplie, que cette Nouvelle Alliance était contractée par le moyen de l’ancien peuple à l’adresse de toute l’humanité : « J’appellerai tous les hommes à moi. » Si de fait, nous chrétiens sommes les héritiers spirituels de nos frères aînés dans la foi au Dieu unique "Au moment de votre célébration la plus solennelle, je me sens particulièrement proche de vous, précisément parce que Nostra Aetate rappelle aux Chrétiens de toujours garder en mémoire ceci: l’Église « a reçu la révélation de l’Ancien Testament par ce peuple avec lequel Dieu, dans sa miséricorde indicible, a daigné conclure l’antique Alliance, et qu’elle se nourrit de la racine de l’olivier franc sur lequel ont été greffés les rameaux de l’olivier sauvage que sont les gentils » (Nostra Aetate, n. 4). En m’adressant à vous, indiquait le pape Benoît XVI, je souhaite réaffirmer l’enseignement du deuxième Concile du Vatican sur les relations entre Catholiques et Juifs, et confirmer l’engagement de l’Église dans le dialogue qui, au cours de ces quarante dernières années, a fondamentalement transformé nos relations, en les améliorant." (Message du pape Benoît XVI à la communauté juive pour la fête de Pesah), notre avenir est le Christ, car la Loi de Moïse trouve son accomplissement en lui, vrai Dieu incarné et vrai homme :

"[…] C’est pourquoi il s’est choisi le peuple d’Israël pour être son peuple avec qui il a fait alliance et qu’il a progressivement instruit, se manifestant, lui-même et son dessein, dans l’histoire de ce peuple et se le consacrant. Tout cela cependant n’était que pour préparer et figurer l’alliance Nouvelle et parfaite qui serait conclue dans le Christ, et la révélation plus totale qui serait apportée par le Verbe de Dieu lui-même, fait chair : « Voici venir des jours, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une Alliance Nouvelle […] Je mettrai ma foi on fond de leur être et je l’écrirai dans leur cœur. Alors je serai leur Dieu et eux seront mon peuple. Tous me connaîtront du plus petit au plus grand, dit le Seigneur. » (Jér. 31, 31-34)"

Le Nouveau Peuple est constitutif de l’Incarnation du Fils de Dieu, du Verbe, dans la nature humaine. Le Nouveau peuple naît du Christ Jésus. Il naît d’une humanité qui renaît dans le baptême d’eau et de sang du Serviteur Souffrant, le Crucifié, Jésus-Christ :

"[…] Cette Alliance Nouvelle, le Christ l’a instituée : c’est la Nouvelle Alliance dans son sang (cf. 1 Cor. 11, 25) ; il appelle la foule des hommes de parmi les Juifs et de parmi les Gentils pour former un tout non selon la chair mais dans l’Esprit et devenir le Nouveau Peuple de Dieu, […] ceux-là deviennent ainsi finalement « une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis, ceux qui autrefois n’étaient pas un peuple étant maintenant le peuple de Dieu. » (1 Pierre 2, 9-10)"

Cette « nouvelle race élue », c’est une élection ordonnée au service de l’amour de charité, elle a sa source dans la Croix de Jésus-Christ. Elle est liée à la nécessité du Sacrifice dont elle ne peut se distendre, se désolidariser ; si l’accès au Salut est à la portée de tous, il n’efface pas la nécessité de vivre en esprit de sacrifice à l’exemple du doux Maître. On est uni à Jésus dans sa Joie, sa Souffrance, sa Lumière et sa Gloire pour parfaire la Rédemption du monde. Le Peuple Nouveau est un peuple dont les citoyens sont co-rédempteurs les uns envers les autres et envers tous les autres membres de l’humanité. Ils sont collaborateurs de l’œuvre rédemptrice du Dieu fait homme et nécessairement en union avec Marie, l’Immaculée qui est la première collaboratrice à cette œuvre de Rédemption, car en donnant sa chair et son sang pour l’humanité du Verbe, elle devient la Mère Spirituelle universelle de tous les baptisés : l’Immaculée est Co-rédemptrice de son fils qui est son Dieu, Créateur et Sauveur, de la même manière qu’elle en est la co-procréatrice, car la chair et le sang de Jésus-Christ sont la chair et le sang de Marie. Ce nouveau peuple élu est devenu le peuple messianique de droit, car en s’associant par le sacrement du baptême à la Passion et à la Résurrection de Jésus-Christ, Dieu fait homme, il devient l’héritier de la Promesse de Gloire dont il jouira dans la Présence de Dieu le Père. Il est peuple messianique puisque son identité est celle du Messie, celle de son Corps Mystique ; il en est les membres et il a Le Messie pour Chef :

Ce peuple messianique a pour chef le Christ, « livré pour nos péchés, ressuscité pour notre justification. » (Rom. 4,25), possesseur désormais du Nom qui est au-dessus de tout nom et glorieusement régnant dans les cieux. La condition de ce peuple, c’est la dignité et la liberté des fils de Dieu, dans le cœur de qui, comme dans un temple, habite l’Esprit-Saint. Sa loi est d’aimer comme le Christ lui-même nous a aimés (cf. Jean 13, 34).

Il y a deux conceptions du peuple sanctifié :

1- Le peuple messianique qui englobe ceux qui sont marqués par le sacrement du baptême et ceux qui vivent de et dans l’amour de charité – un petit nombre – véritablement messianique.

2- Le peuple de Dieu qui se compose des deux premiers et auxquels vient s’ajouter tout le reste de l’humanité qui est dans la volonté d’amour et créatrice de Dieu et qui connaîtra son Créateur et Rédempteur de l’autre côté grâce, entre autres, à la prière et au sacrifice du petit nombre qui vit de l’amour de charité. Le concept de peuple de Dieu s’élargit à tout l’ensemble du genre humain pour autant que chacun des membres veuille et désire le Salut.

La grâce, de ce Saint Concile Vatican II, fut d’avoir su se mettre à l’écoute de l’Esprit-Saint de façon qu’il comprenne la nécessité de recentrer le Corps Mystique du Christ et le peuple de Dieu sur l’Alliance Nouvelle et l’épanouissement de la relation d’amitié entre Dieu et les hommes, plutôt que de demeurer fixé sur un christocentrisme. "Le christocentrisme fut nécessaire pour affirmer la divinité du Christ et, c’est à partir de cette construction qu’on peut approfondir toute la théologie pour autant, il n’eût pas fallu en faire un dogme, le sacralisé comme c’est encore le cas pour saint Thomas ou pour le Saint Concile Vatican II". Certes, celui-ci fut nécessaire et le demeure mais non pas comme une fin en soi, car c’est en fait un moyen qui illumine toute la Doctrine chrétienne :

"[…] C’est pourquoi ce peuple messianique, bien qu’il ne comprenne (au sens de contenir) pas encore effectivement l’universalité des hommes et qu’il garde souvent les apparences d’un petit troupeau, constitue cependant pour tout l’ensemble du genre humain le germe le plus fort d’unité, d’espérance et de salut. Établi par le Christ pour communier à la vie, à la charité et à la vérité, il est entre ses mains l’instrument de la rédemption de tous les hommes, au monde entier il est envoyé comme lumière du monde et sel de la terre (cf. Mat. 5, 13-16)."

Le caractère messianique de l’Église, épouse du Christ Jésus, le Messie, confirme sa mission universelle qui est de se présenter et se proposer comme le seul instrument de Salut pour tout le genre humain. Non que le païen, selon la notion qu’il a du bien et du juste ne puisse faire son salut, il le fait sans aucun doute au-delà de la vie terrestre, non sans avoir préalablement reconnu le Christ qui se révèle à lui comme étant l’unique porte, l’unique Salut : « j’appellerai tous les hommes à moi. » :

"L’ensemble de ceux qui regardent avec la foi vers Jésus, auteur du salut, principe d’unité et de paix, Dieu les a appelés, il en a fait l’Église, pour qu’elle soit, aux yeux de tous et de chacun, le sacrement visible de cette unité salutaire. Destinée à s’étendre à toutes les parties du monde, elle prend place dans l’histoire humaine, bien qu’elle soit en même temps transcendante aux limites des peuples dans le temps et dans l’espace. Marchant à travers les tentations, les tribulations, […] elle ne défaille pas à la perfection de sa fidélité mais reste de son Seigneur la digne Épouse, se renouvelant sans cesse sous l’action de l’Esprit-Saint jusqu’à ce que, par la Croix, elle arrive à la lumière sans couchant. (Lumen Gentium C. 2. 9)" - "À cet égard, a expliqué le pape Benoît XVI, il faut ajouter un autre aspect : celui de la vision théologique des Actes des Apôtres en ce qui concerne le chemin de l'Église de Jérusalem à Rome. Parmi les peuples représentés à Jérusalem le jour de Pentecôte, Luc cite aussi les « étrangers de Rome » (Act 2.10). A ce moment là, Rome était encore lointaine, « étrangère » pour l'Église naissante : elle était le symbole du monde païen en général. Mais la force de l'Esprit Saint guidera les pas des témoins « jusqu'aux extrémités de la terre » (Act 1.8), jusqu'à Rome. Le livre des Actes des Apôtres termine justement lorsque Saint Paul, grâce à un dessein providentiel, arrive à la capitale de l'empire et là, annonce l'Évangile (cfr Act 28.30-31). Ainsi le chemin de la Parole de Dieu, commencé à Jérusalem, arrive à son but, parce que Rome représente le monde entier et incarne donc l'idée lucanienne de la catholicité. L'Église universelle, l'Église catholique, qui est le prolongement du peuple élu et dont elle s’approprie l'histoire et la mission, s'est réalisée." (Benoît XVI médite l'acte même de la naissance de l'Église, Homélie pour la Pentecôte 2008)

L’Église est bien l’instrument d’amour de charité proposé à chaque homme comme moyen et passage obligé pour assurer son Salut dans lequel tous et chacun s’accomplissent sans rien perdre de ce que l’on est en tant que personne et être.

Le Sacerdoce Commun :

Le sacerdoce commun à tous les baptisés est l’un des points que les pères conciliaires ont sorti des ensevelissements de tous les conformismes. C’est un sujet qui dormait et, il faut reconnaître que son utilisation reste délicate. Bien longtemps après le Concile, on ne considère intellectuellement et culturellement qu’une seule forme de sacerdoce, celui qui est ordonné. On n’envisage pas qu’il puisse y en avoir un que l’on peut qualifier de commun au peuple de baptisés. Entre la réaffirmation du concept du sacerdoce commun et son assimilation réfléchie dans la vie quotidienne du baptisé, il y a un manque : il manque une pédagogie réaliste qui consiste à former le baptisé, à réaliser en lui la vie d’union avec son Sauveur. C’est un programme pastoral et pédagogique qui n’est toujours pas pris en compte par les pasteurs, alors qu’il est l’un des plus précieux joyaux de ce Saint Concile.

Si le sacerdoce ordonné souffre toujours d’une perception hyper-élitiste dans certains milieux fixés dans des conservatismes, la cause est à rechercher du côté du jansénisme et d’une perversion du Concile de Trente à savoir l’hiératisme de la hiérarchie qui a contribué à l’hypertrophie du christocentrisme au point qu’il en est devenu une sorte d’idole ."Cette déviance s’explique par la nature du concile de Trente qui eut pour objet de barrer l’avance de l’hérétique mouvement de la Réforme, puis au fil de l’histoire, sont rayonnement culturel fut, d’une certaine manière dévoyé, pour venir en appoint au pouvoir personnel des anciens régimes. La culture de la hiérarchie catholique encouragea cet hiératisme fâcheux dont le dernier reliquat fut l’épiscopat espagnol qui paya très cher de ne pas avoir entrepris son aggiornamento … - Guerre civile espagnol -"

A l’opposé, tout aussi radical et erroné, on a dans les mouvements dits libéraux, une conception réductrice affligeante du sacerdoce ordonné ; c’est au point que certains prêtres et évêques donnent l’impression de ne plus connaître l’identité de leur consécration sacerdotale. C’est une illustration du relativisme pratique qui, dans sa finalité, peut aboutir à une apostasie culturelle, pastorale plus ou moins consciente. Ils ne sont plus capables d’identifier dans leur quotidien leur caractère sacerdotal.

Le christocentrisme fixé en un absolu contribua à cristalliser une attitude hiératique de l’Église, hiératisme qui se répercuta dans toutes les couches sociales des laïcs, ce qui, vu de l’extérieur, donna l’image catastrophique de l’inaccessibilité. Attitude ravageuse dans les couches sociales les plus humbles qui favorisera l’invasion des idéologies dans les membres du Corps Mystique du Christ ; cet hiératisme développa le cléricalisme si souvent odieux, orgueilleux, suffisant et autoritariste et, c’est par rejet, que des pans entiers de la société ont fini par se détourner de l’Église . "On observe encore de nos jours dans les milieux très conservateurs de pareilles attitudes ; et une fixité qui s’exprime par le refus d’analyse sociologique de ces mouvances rejetant la faute de la crise toujours sur l’autre, incapables de  reconsidérer l’histoire à laquelle ils ne cessent de se référer".

Cette fixation sur le christocentrisme est également le fruit d’une culture idéologique en relation avec les bouleversements sociaux et politiques. C’est une culture que l’on peut qualifier de réactionnaire dans son sens le plus désolant, le plus étranger à l’esprit de l’Évangile. Cet excès rejoint d’assez près le fondamentalisme musulman dans ce sens qu’il rejette l’amitié avec Dieu pour lui préférer une soumission d’obéissance particulièrement malsaine, car dans cette démarche de soumission, il y a le désir de l’irresponsabilité spirituelle et sociologique. On se soumet à un dieu envers lequel, on espère qu’il prendra tout ce qu’on ne veut pas ou plus assumer et surtout cette liberté qui pourrait me faire perdre mon salut. On en vient à douter de la Miséricorde de Dieu.

Les intégristes se sont fourvoyés dans une impasse théologique, pastorale et théologale, leur liturgie est l’habillage de ce fourvoiement, en même temps qu’elle devient leur caisse de résonance, dans leurs cercles, on peut encore entendre cette parole : « on nous a enlevé la pierre angulaire ! » Le Saint Concile Vatican II, pour eux, « a décentré le Christ pour y mettre à la place l’homme !... » Le comportement particulièrement coupable des courants progressistes avec leurs entêtements diaboliques à la désacralisation et leur opposition enfantine à Rome ne contribua pas à éclairer les courants fondamentalistes, ils les confortèrent dans leur errance.

L’intégrisme chrétien est une sorte de névrose, une grave pathologie des différents orgueils. Leur position anti-conciliaire est davantage liée à une culture « contre-révolutionnaire » qu’à un véritable souci de salut certes, c’est leur principal argument de vente mais leurs mécanismes sociologiques, leurs références culturelles affirment le contraire.

Quant aux courants progressistes, envers lesquels il faut se garder des amalgames, ils présentent un réel engagement idéologique lié à la culture révolutionnaire. Ils sont issus du désastreux et trop fameux « toast d’Alger » du cardinal La Vigerie qui, pour autant qu’il fut un grand pasteur n’eut pas la grâce du discernement politique. A cette filiation, il faut bien évidemment ajouter le courant du modernisme qui aboutit à un véritable cataclysme culturel et pastoral. La position de ces courants face à la mise en relief de la théologie de l’Alliance du Concile fut logiquement excessive et infantilisante. Il faut bien reconnaître que cette errance doctrinale généra un bouleversement culturel et pastoral peu en rapport avec les réformes du Saint Concile Vatican II.

Le sacerdoce commun au peuple des baptisés est scripturaire dans ses fondations, sa mise à jour correspond au besoin, à la nécessité de sortir du fixisme christocentrique pour recentrer le Corps mystique du Christ dans l’Alliance de l’amitié, dans une relation de confiance et d’amour véritable : la crainte de Dieu devient celle de l’offenser, de la même manière qu’on veut éviter d’offenser, de peiner une personne aimée et aimante. Le recentrage de l’Église sur l’Alliance permet de revenir à une relation de personne à Personne avec la divinité ; nous ne sommes plus serviteurs mais amis.

Le christocentrisme n’est rien de moins que le lieu de la théologie fondamentale ; s’il y a dans le mot fondement l’idée d’immuabilité de la vérité – ce qui est juste – cela n’implique pas une fixation de la science théologique "Il faut ici préciser, que très souvent durant ces quarante décennies des écoles théologiques crurent bon de publier des articles en les popularisant alors qu’ils n’étaient adresser qu’à des savants sans même en référer à Rome, ce qui dénota une volonté de provocation et un manque de charité envers les membres du Corps Mystique du Christ qui n’est pas nécessairement formé à ces recherches ni à cette science. L’absence de prudence est toujours une fleur d’orgueil." ; le christocentrisme n’est pas une fin en soi. C’est le cœur vivant de la science de Dieu ce qui implique qu’elle-même est vivante et connaît donc une nécessaire adaptation face aux évolutions sociologiques objectives sans qu’il faille remettre pour autant en question ces mêmes fondements. Qu’on m’explique comment adapter la pastorale qui ne tombe pas sous le coup de l’infaillibilité si la théologie ne l’accompagne pas afin qu’elle demeure bien dans sa mission d’apporter le Salut au monde ?

"Le Christ Seigneur, grand prêtre pris d’entre les hommes a fait du peuple nouveau « un royaume, des prêtres pour Dieu son Père » ; Les baptisés, en effet, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint, pour offrir, par toutes les activités du chrétien, autant de sacrifices spirituels, et proclamer les merveilles de celui qui des ténèbres les a appelés à son admirable lumière. C’est pourquoi tous les disciples du Christ, persévérant dans la prière et la louange de Dieu, doivent s’offrir en victimes vivantes, saintes, agréables à Dieu, porter témoignage du Christ sur toute la surface de la terre, et rendre raison, sur toute requête, de l’espérance qui est en eux d’une vie éternelle. Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique, bien qu’il y ait entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnés l’un à l‘autre : l’un à l‘autre, en effet, chacun selon son mode propre, participent de l’unique sacerdoce du Christ. Celui qui a reçu le sacerdoce ministériel jouit d’un pouvoir sacré pour former et conduire le peuple sacerdotal, pour faire, dans le rôle du Christ, le sacrifice eucharistique et l’offrir à Dieu au nom du peuple tout entier ; les fidèles eux, de par le sacerdoce royal qui est le leur, concourent à l’offrande de l’Eucharistie et exerce leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l’action de grâces, le témoignage d’une vie sainte, et par leur renoncement et leur charité effective. (Lumen Gentium C. 2. 10)"

Le sacerdoce commun des fidèles est participation spirituelle et substantielle au sacerdoce ministériel, tous les deux se donnent la légitimité. Ce texte et bien d’autres qui suivront condamne sans nuance les dérives progressistes qui consistent à ôter l’Eucharistie ou du moins à la relativiser de la vie journalière des fidèles en mettant l’accent sur l’action sociale… A quand une pastorale qui intégrera réellement la réalité du sacerdoce commun ? Pour cela, il faut instruire le peuple par des sermons construits sur une véritable pédagogique et surtout, attiser l’appétit de l’âme pour qu’elle recherche la vie d’union avec Jésus-Christ. Il faut que dans chaque diocèse il y ait un centre de formation à la prière intérieure, il faut reprendre l’enseignement des sacrements dans cette perspective. Il faut enfin donner la place aux laïcs, toute leur place mais à leur place sans qu’il puisse s’établir de confusion avec le sacerdoce ordonné. On doit réintroduire le concept du baptisé-pèlerin dans une pastorale réaliste qui doit d’urgence s’ordonner à la vie d’union au Christ Jésus.

20:04 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

“Ne néglige pas la pratique de la correction fraternelle”

Ne néglige pas la pratique de la correction fraternelle, qui est une manifestation évidente de la vertu surnaturelle de la charité. Il en coûte! Il est tellement plus facile de ne rien faire. C'est plus facile! Mais ce n'est guère surnaturel. -Et de ces omissions, tu devras rendre compte à Dieu. (Forge, 146)

(…) C'est pourquoi, lorsque nous remarquons dans notre vie personnelle ou dans celle des autres quelque chose qui ne va pas, quelque chose qui requiert le secours spirituel et humain que nous, les enfants de Dieu, nous pouvons et devons apporter, une manifestation claire de prudence consistera à appliquer le remède opportun, pleinement, avec charité et avec fermeté, avec sincérité. Il n'y a pas de place pour les inhibitions. Il est faux de penser que les problèmes se résolvent à force d'omissions ou de retards.

La prudence veut que, chaque fois que la situation l'exigera, on ait recours au médicament, entièrement et sans palliatif, après avoir mis la plaie à nu. Dès que vous remarquez les moindres symptômes du mal, soyez simples, francs, aussi bien si vous devez soigner que si vous devez vous-mêmes être secourus. Dans ces cas-là, celui qui est en mesure de guérir au nom de Dieu doit pouvoir presser la plaie, de loin, puis de plus en plus près, jusqu'à ce que tout le pus en sorte, afin que le foyer d'infection finisse par être parfaitement propre. Nous devons agir de la sorte, en premier lieu envers nous-mêmes, et aussi envers ceux que nous avons l'obligation d'aider, pour des raisons de justice ou de charité: je prie particulièrement pour les pères et les mères de famille et pour ceux qui se vouent à des tâches de formation et d'enseignement. (Amis de Dieu, 157) 
       
http://www.opusdei.fr/art.php?p=17296

08:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

07/07/2008

Bienheureux les fêlés, ils laisseront passer la lumière !

 

J’aime beaucoup cette “béatitude” qui rejoint en tout point celles du Christ.

Faudrait-il que nous soyons “fêlés” pour laisser passer Jésus ? Lui qui est la Lumière, passerait-il par nos fêlures au travers de nous ? Cela peut sembler choquant au premier abord, et pourtant n’est-ce pas tout le message de l’évangile…

Ecoutez cette histoire vraie.
En Chine on fabrique des tasses en porcelaine d’une grande finesse.
Quand une tasse se casse, on ne jette pas les débris, non, on recolle délicatement chaque morceau avec... de l’or fin. Ce qui fait que, plus une tasse ce casse, plus on la répare, et plus on la répare plus elle prend de la valeur !
Ainsi on trouve encore aujourd’hui de très vieilles tasses recollées de partout avec l’or fin et celles-ci ont une très très grande valeur, elles sont vendues comme pièce unique à de riches collectionneurs…

Ne somme- nous pas comme ces tasses ?
Notre Dieu de tendresse répare nos coeurs et recolle les morceaux brisés de nos vies avec l’or pur de sa miséricorde et de son amour.
Comme la brebis perdue, plus nous sommes abîmés et plus notre
Seigneur nous recherche pour nous consoler et nous guérir.

La Bible fourmille d’exemples !
Parmi les plus grands apôtres, ne trouve-t-on pas Marie-Madeleine, la femme aux sept démons ou Paul le persécuteur des chrétiens ? Dieu est venu pour les pécheurs... J’aime beaucoup ce film, “Barrabas”, où l’on voit le bandit sauvé par Jésus se convertir pour évangéliser son milieu et finir martyr par amour pour le Christ.

Alors, offrons nos fêlures à Jésus !
Bonheur si nous exposons à Dieu notre part d’ombre, nos ténèbres, nos blessures et nos penchants mauvais, alors Dieu déposera l’or de sa miséricorde en chacun de nous, alors comme les vitraux de nos églises, nous laisserons passer la lumière !

Comme nous le dit Jésus :
« Vous êtes la lumière du monde ! » (Mat 5, 15)

Qu’Il vous bénisse !

Thierry F.



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Car Jésus dit : Allez dans le monde entier proclamer la Bonne Nouvelle à toute la création !" (Marc 16,15)

07:50 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

“Tu as l'obligation de donner le bon exemple”

Tu as besoin de vie intérieure et de formation doctrinale. Sois exigeant avec toi-même! Toi, qui es un homme chrétien, une femme chrétienne, tu dois être le sel de la terre et la lumière du monde, parce que tu as l'obligation de donner le bon exemple d'une sainte imprudence. -La charité du Christ doit te pousser avec urgence. Et si tu te sens, si tu te sais un autre Christ depuis le moment où tu Lui as dit que tu Le suivrais, tu ne vas pas te séparer de tes semblables — tes parents, tes amis, tes collègues —, tout comme l'on ne peut séparer le sel de l'aliment qu'il assaisonne. Ta vie intérieure et ta formation comportent la piété et le jugement que doit posséder un enfant de Dieu, pour que sa présence active puisse relever toute chose. Prie le Seigneur pour que tu sois toujours une épice dans la vie des autres. (Forge, 450)

Comprenons que le Seigneur n'aspire qu'à nous entraîner dans un sillage merveilleux, divin et humain tout à la fois, fait d'abnégation joyeuse, de bonheur mêlé de douleur et d'oubli de soi. Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même. Ce conseil, nous l'avons tous entendu. Il nous faut nous déterminer à le suivre vraiment, afin que le Seigneur puisse se servir de nous et qu'à tous les carrefours du monde où nous nous trouvions, nous-mêmes bien appuyés sur Dieu, nous soyons sel, levain et lumière. Toi en Dieu, pour illuminer, pour donner de la saveur, pour faire lever la pâte et pour servir de ferment.

Mais n'oublions pas pour autant que ce n'est pas nous qui créons cette lumière: nous ne faisons que la refléter. Ce n'est pas nous qui sauvons les âmes en les poussant à bien agir : nous ne sommes que des instruments, plus ou moins dignes, des desseins salutaires de Dieu. S'il nous arrivait un jour de penser que le bien que nous faisons est notre œuvre, l'orgueil reviendrait en force, pire encore, le sel perdrait sa saveur, le levain pourrirait et la lumière deviendrait ténèbres. (Amis de Dieu, 250) 
       
http://www.opusdei.fr/art.php?p=17294

07:48 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

04/07/2008

Ingrid Betancourt assure que la spiritualité l'a sauvée.

L'ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt a assuré que la "spiritualité" l'avait aidée à ne pas "glisser dans l'abîme" face au comportement de ses gêoliers qui lui ont fait porter des chaînes 24 heures sur 24 pendant trois ans, dans une interview diffusée vendredi.

Interrogée par la radio Europe 1 peu avant son départ de Colombie pour la France où elle est attendue en milieu d'après-midi, Mme Betancourt a répondu "oui, oui" lorsqu'on lui a demandé si elle avait été victime de "tortures, vexations et humiliations" pendant les six années et quatre mois de sa détention aux mains des Farc. "Elles ont existé. La seule chose à dire à ce sujet, c'est le devoir que nous avons chacun de nous surveiller. J'ai senti qu'il y a des tentations à se laisser aller à des comportements démoniaques (...) Je pense qu'il faut garder une grande spiritualité pour ne pas glisser dans cet abîme".

"J'ai eu les chaînes tout le temps, 24 heures sur 24, pendant trois ans", a-t-elle dit. "Il y avait des moments de grandes crises, de grande dureté, de sévices. Il y avait des moments où ils essayaient de montrer un autre visage, parce que c'était tellement monstrueux que je pense qu'ils en étaient eux-mêmes dégoûtés". "Lorsque j'ai pris cet hélicoptère et que je me suis élevée au dessus de cette jungle, je me suis dit à moi-même que ces détails sordides ne devaient pas être portés à la connaissance du public", a encore raconté l'ex-otage.

Ingrid Betancourt, que l'on a vue à plusieurs reprises en train de prier depuis sa libération mercredi par l'armée colombienne, a annoncé jeudi soir que le pape Benoît XVI la recevrait la semaine prochaine au Vatican. Accompagnée de ses deux enfants Mélanie et Lorenzo, qu'elle a retrouvés à Bogota, elle est attendue vendredi après-midi à Paris où elle est doit être accueillie par le président Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni. (afp)

22:50 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Folie de croire?

 

Face aux attaques de tous ordres que subissent les travailleurs depuis un an, c'est-à-dire depuis l'élection présidentielle, l'ACO ne pouvait rester muette. Elle a donc profité de son week-end de responsables diocésains des 21 et 22 juin pour produire une parole intitulée "Folie de croire ?",

 

 

 

Folie de croire?
On veut nous faire croire que travailler plus donnera à tous des conditions. de vie décentes. Pourtant nous sommes de plus en plus nombreux à devoir nous contenter d'emplois précaires, à temps partiel sous payés.
On veut nous faire croire que le démantèlement des services publics n'aura aucune conséquence sur nos vies. Pourtant nous voyons que les conditions d'accueil dans tous les services de proximité (écoles, poste, hôpitaux, tribunaux...) sont de moins en moins bonnes.
On veut nous faire croire que la France n'a plus les moyens de financer les systèmes de solidarité, sécurité sociale, retraites, chômage. Pourtant nous constatons que dans le même temps la contribution des plus favorisés diminue, tandis que pour nous les remboursements des frais médicaux, nos allocations et nos retraites sont remis en cause.
On veut nous faire croire que les délocalisations, restructurations, licenciements sont inévitables pour la survie des entreprises. Pourtant nous constatons que les grands groupes industriels n'ont jamais fait autant de bénéfices.
On veut nous faire croire que la libre concurrence conduira à un équilibre social. Pourtant nous voyons que la fracture s'agrandit de plus en plus entre riches et pauvres partout dans le monde.
On veut nous faire croire que la France est la patrie des droits de l'Homme. Pourtant les étrangers sont pourchassés, emprisonnés et renvoyés comme des malfaiteurs.
On veut nous faire croire que la pieuse charité peut pallier l'absence de justice. Pourtant nous voulons que chaque Homme ait la possibilité d'assurer par lui-même son existence.
On veut nous faire croire qu'il n'y a aucune alternative possible au capitalisme libéral mondial. Pourtant nous savons qu'il n'en est rien. Ce mensonge est entretenu, parce que cela sert l'intérêt d'une minorité qui s'enrichit aux dépends de millions d'hommes et de femmes mal payés, exploités, méprisés...
On veut nous faire croire que la bourse et le marché échappent au contrôle humain. Pourtant la spéculation boursière est une activité humaine, réglementée par des personnes auxquelles pouvoir a été donné de prendre des décisions concernant la vie des enfants, des femmes et des hommes du monde entier. 

Nous, membres de l'ACO,

Engagés avec tous ceux qui sont dans !'action collective,

nous refusons de croire à ce fatalisme dans lequel on veut nous enfermer.

Nous faisons le choix de croire qu'un autre monde est possible. Nous savons qu'ensemble, nous pouvons inventer notre avenir et l'avenir du monde.

 

Nous faisons le choix de croire que la solidarité peut nous sortir de cette situation accablante. Nous en sommes déjà témoins et acteurs dans nos organisations et associations: nous luttons avec les sans papiers, nous agissons pour l'école, nous refusons la précarité, nous défendons le droit du travail..
Face à ce système qui détruit l'Homme dans son humanité, nous faisons le choix de croire que la fraternité est source d'espérance et d'avenir pour notre monde. Cette espérance prend source dans le message de Jésus Christ, qui nous révèle que nous sommes tous enfants d'un même Père. Il a fait passer la Justice avant l'ordre établi, l'Amour avant la loi. Il nous offre la joie de croire que son chemin est chemin de vie.

Tous frères! Une utopie? Une folie?

Eh bien, nous voulons être des utopistes et des fous!

Et si, ensemble, nous faisions le choix de croire que

c'est vraiment ce dont notre monde a besoin

L'Action Catholique Ouvrière,

réunie en assemblée nationale, à Paris le 22 juin 2008 .

12:44 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans COMBAT SPIRITUEL. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Sept tentations chez les chrétiens.

  1. Tentation de l'oubli des dimensions sociales de la foi. 
    C'est la tentation de séparer d'un côté la vie spirituelle, de l'autre la vie économique et professionnelle. La dimension sociale n'est pas une matière à option de la foi. "Le versant éthique et social du message évangélique est une dimension nécessaire du témoignage chrétien". ou encore: "on doit repousser toute tentation d'une spiritualité intimiste et individualiste". (Jean-Paul II)

  2. Tentation de l'oubli de la tension entre le particulier et l'universel. 
    Chacun et tous, nous devons reconnaître que nous sommes "situés quelque part" par rapport à ces questions. de l'argent, du pouvoir, du politique, de la richesse, du patrimoine. On a tous une histoire, une origine, une formation, âge... Les catholiques, en se disant tous frères, vont trop vite à l'universel abstrait, en sautant les différences, avec le risque du repli sur le même, en gommant la rencontre de l'autre différent. Appel à être ouvert à l'autre différent.

  3. Tentation de la démission, ou de la légèreté intellectuelle. Ni le Nouveau Testament ni l'Église n'ont de recettes toute faites pour le vivre en société. Ils nous renvoient toujours à notre responsabilité. L'exercice de la responsabilité et de la liberté commence par un travail de compréhension. Certes, c'est compliqué, et personne ne comprend tout. Il est nécessaire d'avoir une information plurielle, (sources diverses). La pensée est le commencement de l'action. Travailler à bien penser est le commencement de l'humanisation.

  4. Tentation des attitudes de fuite. par exemple:
    tentation de pureté, et son corollaire, refus de se salir les mains.
    (que signifie "faire du social, c'est bien, de l'économique, passe encore, mais de la politique non!"?
    tentation de l'acceptation du fatalisme. 
    Ce sont autant d'alibis à l'inaction et à l'indignation stérile.
     
    Croyons-nous vraiment en un Dieu incarné, Croyons-nous que les enjeux véritablement humains de notre existence collective sont des enjeux que l'on prend au sérieux?

  5. Tentation de l'oubli des médiations. et donc 
    invitation à reconnaître l'importance de la raison (il n'y a pas que l'émotion, le vécu ou l'expérience comme critère)
    invitation à reconnaître le rôle des structures et des institutions que se donnent les sociétés. Les chrétiens sont très sensibles à ce qui est direct, proximité, rencontre de l'autre, à l'interpersonnel et beaucoup moins sensibles aux relations longues, par l'intermédiaire d'une organisation (syndicale, politique, ONG, etc.) qui reposent sur des intermédiaires. La charité chrétienne se vit aussi dans et par ces relations longues. Le risque est de répondre aux urgences, et d'oublier de repérer les causes et d'agir sur elles. Jena-Paul II parlera de structure de péché.

  6. Tentation de la marginalisation de la politique
    Parmi les différents champs de la vie en société, il  a  le politique, l'économique, le social, le culturel. Parmi eux, le politique est un champ essentiel du vivre ensemble. Hier, le champ politique était englobant de toute l'activité humaine. Aujourd'hui, c'est l'économique. Or, il est nécessaire que se créée un contre pouvoir à l'économique: ce ne peut être que le politique. Quelle est notre représentation du politique? Quelle valeur lui accorde-t-on? Relire Réhabiliter le politique" commission sociale de l'épiscopat.

  7. Tentation de l'impatience.
    Notre rapport au temps s'est fort modifié ces dernières années. Le court terme l'emporte sur le long terme, le souci de l'efficacité immédiate, le désir de voir les résultats de ses actes, en économie comme ailleurs. Or rien de durable ne se crée sans patience. Rien ne changera sans modification des modes de vie, et des valeurs. Or, les modes de vie et les valeurs ne changent pas au 1/4 de tour. Nécessaire changement de nos comportement et de nos mentalités (ou manières de voir). Cela peut passer par la réflexion, la prière, la rencontre de l'autre.

Comment je vis la Bonne Nouvelle dans mon rapport à l'argent, au travail, à  l'économique. Est-ce que le Dieu en qui je crois est le Père de Jésus-Christ, qui non seulement a donné la priorité au pauvre, mais s'est identifié au pauvre.

10:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

03/07/2008

Politique et révolution culturelle.

Entretien avec Marguerite Peeters

ROME, Jeudi 3 juillet 2008 (ZENIT.org).- Le temps pourrait être venu de dépasser les « valeurs » pour témoigner de la charité et de l'espérance théologales en politique déclare la directrice d'un think tank sur la mondialisation.

Marguerite Peeters est directrice de l' « Institute for Intercultural Dialogue Dynamics » à Bruxelles et auteur de « La mondialisation de la révolution culturelle occidentale: concepts-clefs, mécanismes opérationnels ».

M. Peeters est intervenue lors du récent séminaire du Conseil pontifical justice et paix sur « la politique, une forme exigeante de charité », où elle a parlé des « conséquences politiques de la révolution culturelle occidentale ».

Dans cet entretien à ZENIT, M. Peeters parle de la postmodernité occidentale et de la responsabilité des chrétiens d'inspirer dans la nouvelle culture une recherche de la vérité, du bien et de l'amour.

Zenit - Lors du séminaire sur la politique et la charité, vous avez parlé des conséquences politiques de la révolution culturelle occidentale. Qu'entendez-vous par là ?

Marguerite Peeters - Il existe un lien direct entre le processus culturel qui a mené l'Occident, au cours des siècles derniers, à renier sa foi et déconstruire les fondements de sa propre civilisation et le déficit démocratique actuel, la fragmentation du contrat social, le manque de confiance dans les institutions, le divorce entre gouvernements et citoyens, le malaise général et le sentiment d'être à la dérive que nous éprouvons, comme si le « demos », le peuple, ne gouvernait plus - autrement dit, comme si nous ne vivions plus en démocratie

La note doctrinale de la Congrégation pour la doctrine de la foi concernant « certaines questions sur l'engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique » nous rappelle que la démocratie a besoin de « fondements vrais et solides, c'est-à-dire de principes éthiques qui, en raison de leur nature ou de leur rôle de fondement dans la société, ne sont pas négociables », et « la structure démocratique sur laquelle entend se construire un État moderne aurait une certaine fragilité si elle ne prenait pas comme fondement le caractère central de la personne ».

Lorsque la démocratie n'est pas basée sur ces fondations solides, elle se fragilise voire échoue. Même si, de manière formelle, la façade des institutions démocratiques est encore debout, la démocratie repose maintenant sur du sable mouvant, et on ne sait plus très bien qui nous gouverne vraiment, voire si les sociétés sont encore gouvernées et gouvernables.

Zenit - Comment sommes-nous arrivés à ce stade ?

Marguerite Peeters - La révolution culturelle lancée par les lumières s'est accélérée de manière dramatique au cours du siècle dernier. Quand Nietzsche a proclamé la mort de Dieu en 1882, il savait que le nihilisme s'en suivrait : il a promu la « volonté de puissance » comme remède au désespoir. Mais l'utopie du surhomme a été révélée. L'homme qui a tué Dieu s'est empressé de tuer le père, la mère et l'époux.

La révolution féministe a cherché à libérer la femme de l'esclavage de la reproduction » (Margaret Sanger). La révolution sexuelle a remplacé l'époux par des partenaires changeants.
Freud a transformé le meurtre du père, qu'il a trouvé dans le mythe d'Oedipe, en thème majeur de la culture occidentale, déjà en instance d'apostasie. A partir de là, la culture a associé paternité et répression. L'apostasie et la déconstruction anthropologique commencée par le rejet du père ont eu des conséquences politiques dramatiques.

Marcuse, l'un des principaux agents intellectuels de mai 68, qui comme Freud estimait que la civilisation était répressive, préconisa l'avènement d'une civilisation non répressive dans laquelle nos pulsions instinctives deviendraient des valeurs politiques. Lorsque ceci se produisit effectivement, lorsque la culture occidentale donna son aval à l'exercice libre et sans entrave de la libido, alors les institutions, la loi, l'ordre et la démocratie ont perdu à la fois leur autorité et leur légitimité.

Ce qui reste aujourd'hui, c'est la fraternité - une fraternité horizontale. Mais des frères sans père commun sont incapables de se gouverner. Lorsque les sociétés deviennent dysfonctionnelles, elles deviennent souvent anarchiques et préparent le terrain pour la dictature. Il est en effet facile de se saisir du pouvoir dans une situation de désordre social et politique général.

Zenit -Pouvons-nous décrire la situation actuelle comme post-démocratique?

Marguerite Peeters - La révolution culturelle occidentale aboutit à un terrain vague appelé postmodernité.

La postmodernité, comme le mot le suggère, est ce qui vient après la modernité : après l'Etat-nation, la démocratie libérale, la représentation démocratique, le consentement des gouvernés, l'autorité, la hiérarchie, l'identité politique claire (droite/gauche, capitaliste/marxiste...), le contrat de société et le contrat de gouvernement, les droits de l'homme, la dignité humaine, les « valeurs universelles », le pouvoir institutionnel, la primauté de la raison, la foi dans la science et ainsi de suite.

Tous ces concepts, nous le constatons aisément, sont en crise. La révolution culturelle n'a pas formellement aboli les institutions et les valeurs modernes, mais elle les a fondamentalement déstabilisées et a subrepticement réinterprété leur contenu, qui est devenu radicalement ambivalent et ne va donc plus de soi.

Dans un système postmoderne, l'ennemi est à l'intérieur. L'ambivalence n'est pas durable ; la situation dans laquelle nous sommes n'est pas saine. J'ajoute qu'étant donné que la postmodernité surfe sur la vague puissante de la mondialisation, les fruits amers de la révolution culturelle occidentale et sa crise connexe de la démocratie ont déjà atteint les plages du monde non-occidental et menacent de mondialiser à la fois déconstruction sociale et perte de la foi théologale.

Zenit - La postmodernité a-t-elle une plateforme politique, à part la déconstruction ?

Marguerite Peeters - La « liberté de choisir » de l'individu - de choisir même contre le dessein du créateur - est devenue la pierre angulaire d'une nouvelle éthique mondiale. La déconstruction devient paradoxalement systémique et mondialement normative. Il va sans dire qu'une telle perspective est asociale et incohérente, et contribue à déconstruire davantage le contrat de société qui relie les gens ensemble.

Le nouveau système politique serait un processus « flexible » dépendant des choix changeants des individus. Il « célèbre » la « diversité » de nos choix, quels qu'ils soient. Le « droit de choisir » va jusqu'à remettre en question la raison d'être de l'existence du gouvernement. Mais la réalité nous enseigne que les sociétés et les peuples ont besoin d'être gouvernés.

Zenit - La solution est-elle alors de revenir à la modernité et à ses valeurs?

Marguerite Peeters - Les démocraties modernes occidentales reposaient sur un système de « valeurs » que l'ont a proclamées « universelles » en 1948. Le fait historique est que les valeurs modernes ne se sont pas montrées capables de contenir le processus révolutionnaire qui a fini par mener à leur destruction.

La raison est, d'après mon analyse, que ce qui semblait pouvoir s'identifier sans problème à la doctrine sociale de l'Eglise était en fait infesté de l'intérieur par le déisme, le naturalisme, le rationalisme et l'individualisme des lumières. Pour autant qu'elles sont une construction abstraite et artificielle, accentuant le divorce entre foi et raison, entre foi et vie, la faillite des « valeurs » est une opportunité providentielle pour la nouvelle évangélisation. Elle est un signe des temps.

Zenit - Des éléments d'explications...

Marguerite Peeters - Les gens sont fatigués d'abstraction et de grandes théories. Le temps est venu de dégager la raison chrétienne du rationalisme maçonnique, notre approche théologale de la nature du naturalisme moderne, notre foi trinitaire du déisme du passé.

La grâce de notre temps est peut-être que nous sommes appelés à dépasser les « valeurs » et de nous engager dans une charité concrète et opérationnelle, une foi, une espérance et un amour pratiques, dans la vie théologale, dans le dessein trinitaire de Dieu.

Le défi culturel et politique auquel nous sommes confrontés concerne la « mort de Dieu » et la « mort de l'homme », l'apostasie et la déconstruction de notre structure anthropologique trinitaire. Les « valeurs » modernes ne nous ramèneront pas à Dieu et à l'homme. C'est le Christ lui-même qui le fera : « Duc in Altum » - nous sommes appelés à aller en profondeur. C'est au Père que nous devons revenir.

Zenit - Qui détient le pouvoir politique sous un régime postmoderne?

Marguerite Peeters - A la fin de la guerre froide, les gouvernements occidentaux manquaient de leadership moral et n'ont pas fourni au monde la vision dont il avait besoin pour l'ère nouvelle qui s'ouvrait. Il y avait un vide. Une révolution politique s'est alors silencieusement produite.

Ceux qui avaient une vision - à savoir, la génération de mai 68 alors au gouvernail de la gouvernance mondiale, motivée par des intérêts particuliers, a rempli le vide. Les aspirations universelles de l'humanité ont été prises en otage, et les résidus de la révolution culturelle occidentale sont devenus des normes mondiales

Le pouvoir a été transféré aux « acteurs non étatiques » et le « partenariat » avec les organisations non gouvernementales, les experts, le « secteur privé », les minorités et les lobbies sont devenus un principe politique. La révolution nous a conduit sur un chemin non balisé qui a donné aux minorités qui « participent » une légitimité politique, par des voies détournées.

Le vague qui prévaut quant à ceux qui nous gouvernent est d'autant plus dangereux que la déconstruction de la conscience a fait de la majorité des citoyens des zombies faciles à séduire et à manipuler.

Zenit - Quels ont été les accomplissements de la révolution?

Marguerite Peeters - Une série de changements dramatiques dans la manière dont nous faisons la politique et prenons des décisions. Je n'en cite que quelques exemples : nous sommes passés du gouvernement à la gouvernance ; de la hiérarchie aux partenariats ; de la représentation à la participation ; du vote à la majorité à la construction de consensus ; du pouvoir institutionnel au pouvoir des individus ; de l'identité à la diversité ; du formel à l'informel ; du contenu au processus ; de l'intergouvernemental au pluriactionnaire ; de la souveraineté nationale à la gouvernance mondiale, et ainsi de suite. Les nouveaux concepts sont très séduisants et ressemblent à la doctrine sociale de l'Eglise, mais ils ont été pris en otage.

Chacun de ces changements de paradigme a de vastes ramifications, qui demandent à être analysés avec soin. Les nouveaux paradigmes exercent une influence politique critique et ont été intégrés dans la culture à tous les niveaux. Même dans le village africain le plus reculé, on entend parler de la « bonne gouvernance ».

Vit-on aujourd'hui sous un régime de coexistence de deux systèmes politiques parallèles - l'un légitime et formel mais moribond, et l'autre informel mais gouvernant effectivement le monde sans qu'on s'en rende compte ?

Zenit - Tout est-il blanc et noir dans les changements qui vous avez mentionné ?

Marguerite Peeters - A cette date, la relation entre l'ancien et le nouveau, le moderne et le postmoderne, n'a pas été clarifiée. Mais il est clair que l'avènement de la gouvernance, telle qu'elle est le plus souvent interprétée aujourd'hui, a contribué à affaiblir davantage l'autorité du gouvernement ; que les partenariats ont contribué à déconstruire les hiérarchies légitimes ; que la diversité comme processus tend à déstabiliser le contenu de l'identité ; que la participation remplace souvent la notion de représentation démocratique ; que la décentralisation, liée telle qu'elle est en pratique à l'application d'un agenda mondial forgé, non par les citoyens locaux et les gens eux-mêmes, mais par les « experts mondiaux », a pris la subsidiarité en otage.

Le discernement est d'autant plus nécessaire que les conséquences de la révolution politique sont majeures. Une nouvelle éthique mondiale laïciste cherche à éliminer la réalité, la vérité, le bien, l'amour de la culture et à s'imposer sur tous, profitant de l'état d'affaiblissement de nos institutions démocratiques.

Cette éthique mondiale se place au-dessus de l'Evangile et prétend la remplacer. L'éthique mondiale représente une violation sans précédent du principe de subsidiarité.

Zenit - Discernez-vous des éléments positifs dans la révolution culturelle et politique?

Marguerite Peeters - Que se passerait-il si on libérait la nouvelle culture de ses preneurs d'otages et si on l'évangélisait ? Ne se transformerait-elle pas en civilisation de l'amour ?

L'Esprit-Saint est à l'œuvre dans la culture postmoderne. Ses principaux paradigmes - consensus, choix, participation de la base, développement centré sur les personnes, égalité, inclusion, diversité, dynamisme, complexité, holisme, accès, partenariat, décentralisation - sont clairement plus proches de l'amour et du coeur que les paradigmes de l'âge de la raison.

Sous la modernité, le rationalisme a subverti l'amour : nous pensions que nous pouvions construire un ordre mondial avec le seul pouvoir de notre raison et de la science.

Les chrétiens ne sont-ils pas appelés à servir l'humanité en inspirant un nouveau mouvement donnant à la charité la primauté qui lui revient et réintroduisant dans la nouvelle culture une recherche commune de ce qui est vrai, réel et bon ?


Dans le contexte politique actuel, qui révèle la vanité de nos projets institutionnels et de civilisation, le pape Benoît XVI insiste de manière prophétique sur la primauté de la charité et nous invite, comme il l'a fait encore récemment à Brindisi, à « l'espérance, non comme utopie, mais comme confiance tenace dans le pouvoir du bien ».

Cette espérance n'est pas temporelle mais théologale et « fondée sur la venue du Christ qui coïncide avec sa personne et son mystère de salut. » L'autorité intrinsèque de la vérité, du bien, de l'amour, de l'espérance - la lumière du Christ qui vient, la « lumière que les ténèbres n'ont pas saisie » (Jn 1, 5) luit et les ténèbres de notre temps ne peuvent pas la saisir.

Propos recueillis par Jesús Colina.

21:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SOCIOLOGIE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LE LIVRE D'OR D'INGRID.

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En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pouvez laisser un mot sur le Livre d'Or d'Ingrid Betancourt.

( celui-ci sera publié...Merci pour elle et sa Famille ! )

20:32 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |