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21/06/2006

UN PAPA ROM MUSICIEN EXPULSÉ LE JOUR DE LA FÊTE DE LA MUSIQUE !

Vendredi 16 juin, nous avons assisté à l’examen par le juge du Tribunal Administratif de Nantes de la situation de M. Covaci, papa de deux enfants scolarisés depuis janvier 2004 à l’école maternelle Gustave Roch de Nantes.

Voici le commentaire que nous avait alors inspiré cette situation :

Cet après-midi, malgré la présence dans la salle des enseignantes de ses enfants, de parents d’élèves amis, de membres du Collectif et de plusieurs journalistes de la presse locale, la juge du Tribunal Administratif a rejeté l’appel du papa roumain de Ferdinand et Mattei scolarisés à l’école Gustave Roch de Nantes.

Arrêté mardi 13 juin et placé en rétention depuis, ce papa rom que beaucoup de nantais connaissent sans doute pour l’avoir entendu égayer de sa musique aux accents tziganes certaines places et scènes de Nantes, est descendu, menotté, d’un panier à salade qu’il a regagné une heure et demi plus tard, escorté comme doit l’être un dangereux musicien père de deux enfants régulièrement scolarisés dans une école de Nantes.

Ce soir, une fois encore, je ne comprends plus rien.

Pourquoi, après le déferlement médiatique qu’avait généré il ya une dizaine de jours la ’toute petite annonce ’ du Ministre de l’Intérieur la circulaire transmise le 13 juin aux Préfets susceptible, quant à elle, de permettre la régularisation d’un grand nombre de familles avant la fin de l’été ..., pourquoi donc cette circulaire mystérieuse n’a-t-elle pas encore fait plus de bruit dans les médias, ni dans le cabinet de l’avocate qui officiait aujourd’hui sans jamais y faire allusion dans sa plaidoirie, ni dans le bureau du fonctionnaire de Préfecture préposé à l’expulsion ???

Pourquoi, pourquoi ? Il y a quelque chose qui m’échappe !

Une chose est sûre, ce soir M. Covaci dormira (s’il y parvient) en centre de rétention ... et sa femme comme ses enfants vivront dans l’angoisse de son prochain départ.

A suivre !!!

Ce matin, 19 juin, nous avons appris que M. Covaci devra quitter le centre de rétention de Nantes mercredi 21 juin au matin ..., sans doute pour être expulsé. Déjà, autour de l’école Gustave Roch et du Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires, la mobilisation s’organise. Hier, en présence de Jack Lang et des nombreux artistes réunis autour de lui pour dédier la prochaine fête de la musique à tous les enfants actuellement menacés d’expulsion au-delà de la date fatidique du 30 juin 2006, nous avons pu lancer un appel en faveur du musicien rom expulsable le jour de la fête de la musique.

Par ce message, nous invitons tous les réseaux et tous les citoyens destinataires de cet appel à faire pression sur le Préfet de Loire Atlantique, en exprimant leur indignation quant à cette situation et à exiger le maintien sur le sol français de M. Covaci dont voici un portrait plus détaillé :

Matei Covaci, né le 20 février 1955 à Sevis en Roumanie, comme tant d’autres de ses congénères , a dû fuir les persécutions qui, dans son pays sont infligées aux roms et est entré en voiture avec un passeur en France en mai 2002. En 2005, il est retourné en Roumanie pour refaire un passeport, ce qui lui aura sans doute porté préjudice lors de l’examen de son appel vendredi 16 juin au Tribunal Administratif de Nantes. Ses enfants, Ferdinando Matei (né le 27 juin 1999) et Matei Andrei (né le 19 février 2001) en Roumanie, sont depuis janvier 2004 régulièrement scolarisés à l’école maternelle Gustave Roch de Nantes. Le 13 juin dernier, M. Covaci a été interpellé par la Police de l’Air et des Frontières et placé en centre de rétention à Nantes où il séjourne encore aujourd’hui, dans des conditions que je laisse à chacun le soin d’imaginer. Le 16 juin 2006, devant le Tribunal Administratif de Nante, son appel de l’Arrête de Reconduite à la Frontière prononcé à son encontre par le Préfet de Loire-Atlantique a été rejeté. Le 21 juin, il risque donc d’être tout simplement expulsé laissant derrière lui sa femme et ses deux enfants.

Pour faire part de votre soutien à M. Covaci, n’hésitez pas à adresser un courrier électronique au Préfet de Loire-Atlantique, en le priant, vu la criculare du 13 juin qu’il aura forcément reçu de son Ministre de tutelle, de surseoir à cette mesure d’expulsion d’un papa qui, quelque jour plus tard aurait sans doute pu bénéficier de cette nouvelle mesure.

Voici deux adresses :

Etrangers@loire-atlantique.pref.gouv.fr

et/ou

Communication@loire-atlantique.pref.gouv.fr

Bruno LEROY.

Pour le Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires de Nantes.

11:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MILITANTISME. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

IL EST SI SIMPLE DE DIRE BONNE FÊTE PAPA !

BONNE FÊTE PAPA.
IL EST SI SIMPLE DE DIRE BONNE FÊTE PAPA !
Pauvres mots qui cherchent leurs mesures,
Il ne savent plus en leur pauvreté,
Exprimer les sentiments en simplicité,
Tant de lettres se bousculent et se raturent,
Dans la tête du poète rêveur de fioritures,
Les phrases se fracassent sur les murs,
De la pensée qui tourne dans ses idées,
Et pourtant il est si simple de dire ordinairement,
Des mots limpides que secrètement l'on attend,
Des émotions qui explosent telles des gerbes de feu,
Pour souhaiter avec le coeur ce que le sang contient,
Pour se livrer tel le soleil dans la fraîcheur du petit matin,
Dire en quelques sons des instants radieux et heureux,
Oser poser un regard sur un Papa qu'on aime,
Que ce soit la Fête ou d'autres jours de semaine,
Papa je sais que je t'Aime plus loin que tous les océans,
Plus loin que l'Univers et même la simple douceur du vent,
Et tu sais aussi que mon Amour pour Toi est sans frontières,
Alors pourquoi ne pas le dire le jour de cette Fête des Pères,
Pourquoi le taire puisque les gestes et regards ne trahissent pas,
La  Vérité de l'âme quand mes lèvres te disent bonne Fête Papa !
Bruno LEROY.

10:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE DE L'INSTANT. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

20/06/2006

L'ÉDUC BLOG DE L'ÉDUCATION DANS TOUTES SES DIMENSIONS.

Le thème doit être ici entendu dans son acception la plus large, l'éducation dans la société d'aujourd'hui est l'affaire de tous.

L'EDUC est donc un carrefour de réflexion sur l'éducation, les jeunes et les familles, au passé, présent et futur. L' EDUC est un témoignage contestataire, anti-normatif qui a pour dessein de s'inscire dans des propositions.

Un Blog à lire sans modération tant il est source de réflexions éducatives et

19:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Prière d'un père de famille au bureau.

Ils sont encore là, Seigneur, ils attendent, et ma journée n'est pas finie.
Me voici écartelé entre le bureau et la maison. Je suis sûr que les enfants m'attendent, avec leur mère.
Pourquoi donc aujourd'hui tout a été de travers ? Oui, je sais, tu n'es pas responsable de cela, mais de temps en temps cela fait du bien de te le dire.
Mais tu es là, Seigneur, avec moi, avec eux.

Ecoute-moi, au creux de ce moment fugace mais si intense de ta présence.
Quand la tension et l'excitation montent, sois ma douceur.
Quand la fatigue et la mauvaise humeur s'installent, sois mon repos...
Quand les rendez-vous et réunions s'emballent, sois mon calme...
Quand l'inquiétude du lendemain s'incruste, sois mon soutien...

Je veux te dire merci de ce quotidien construit jour après jour. Merci de ces soirées en famille, de ces discussions avec les enfants, de ces projets élaborés avec mon épouse. Merci de ces moments de retrouvailles après les brouilles inévitables.
Pardonne mes impatiences, mes inachèvements, mes incompétences...
Que ta Sagesse soit à mes côtés, qu'elle m'apprenne toujours plus ce qui te plaît et me donne de rendre heureux ceux que j'aime.

Anonyme
 

09:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

19/06/2006

LA SOLITUDE.

La solitude est parfois un choix, elle est souvent un destin, elle est toujours une nécessité. Un choix : les enquêtes sociologiques récentes indiquent qu’un grand nombre de nos contemporains préfèrent vivre seuls ; ce faisant, ils ne souffrent pas forcément de solitude. • Un destin : beaucoup d’hommes et de femmes subissent la solitude (et l’esseulement qui peu à peu devient l’isolement) : les liens familiaux, conjugaux, amicaux, de voisinage ou de travail, se sont desserrés au fil des jours. • Une nécessité : nul n’échappe à la solitude. La solitude acceptée et bénéfique est le terme d’une longue maturation. Elle est une nécessité absolue puisqu’il n’existe pas d’accès à soi-même sans solitude assumée. Cet article est tiré de la conférence donnée par A. Bédikian, dans le cadre d’une journée de réflexions proposée par l’Amicale des Anciens étudiants de l’Institut Biblique de Nogent.

Les auteurs bibliques ont reconnu la nécessité de la solitude dans le but de rencontrer Dieu. Dans la Bible, cette solitude est comparée très souvent à un désert, ce lieu par excellence où l’être humain est mis à rude épreuve (Moïse, Elie, Jésus…). Prenons aussi l’exemple d’Adam, après la Chute, lorsque, loin de Dieu, il s’est perdu. Il s’est fourvoyé corps et âme dans le péché, il n’existe plus devant Dieu mais celui-ci, dans sa fidélité, l’appelle à nouveau : " Adam, où es-tu ? " (Gn 3. 9). Et Adam se met à exister car la relation est rétablie. Il en est de même pour chaque homme. Pour qu’il commence à exister, il faut que quelqu’un, un autre, l’appelle. Et c’est par rapport à cet autre qu’il existe. En cela, l’exemple d’Adam est très marquant. A l’opposé de cet appel de Dieu, il y a un autre visage, c’est un visage de tristesse et d’obscurité. Pourquoi ? L’homme qui n’est plus appelé, qui n’entend plus aucune voix, est un homme qui ne peut plus exister : n’ayant plus personne, il devient personne ! Cet être ainsi abandonné, même s’il survit difficilement dans le monde des hommes, de ses semblables, est devenu comme transparent : personne ne le voit plus, ne le regarde plus, il n’est plus quelqu’un et il ne peut donc plus se regarder comme quelqu’un. C’est un peu comme ce clochard que nous trouvons à l’entrée d’un grand magasin, que le regard des clients traverse sans réellement le voir, en le rejetant dans la solitude définitive des objets (personne anonyme, c’est-à-dire personne). Les solitudes que nous côtoyons et que parfois nous dénonçons, celle des personnes âgées et des malades, celle des exclus, des immigrés et des marginaux de toutes sortes, ne sont que les parties les plus visibles et les plus atroces de cette solitude. Solitude qui est celle des hommes contemporains, la nôtre, celle que nous vivons tous, au moins comme une menace, comme la figure présente de notre mort (la peur de la solitude nous renvoie à la peur de la mort). La Bible est très explicite à ce sujet et nous renvoie à la peur de la solitude en plusieurs endroits.

La Bible nous renseigne et sur les côtés positifs de la solitude et sur les troubles qu’elle engendre

Elle nous propose alors des solutions. La Parole de Dieu nous enseigne que nous sommes seuls lorsque nous sommes loin de Dieu : cela, c’est la cause de tout. Nous sommes seuls également lorsque nous sommes loin des hommes : cela, c’est la conséquence, loin des hommes, sans communication avec eux. En fait, ces deux éléments sont étroitement liés : lorsque nous sommes loin de Dieu, nous sommes aussi loin de notre prochain. La Bible nous propose une véritable communication restaurée, une véritable communion avec Christ pour que nous soyons en communion avec Dieu, notre Créateur. D’autre part, la Bible nous propose une communion avec les autres hommes au sein de la famille, de la société, de l’Eglise. Un psychanalyste viennois à dit ceci : " Le véritable inconscient de l’homme est spirituel : si l’homme est malade, c’est parce que Dieu lui manque ". Pascal, à sa manière, décrit le mal-être de l’homme en parlant du vide qui existe en lui, ce grand vide en forme de Dieu… Nous pouvons alors nous poser la question suivante : la solution au problème de la solitude tient-elle simplement au fait de dire que le Christ est la réponse et la solution ? Oui, dans l’absolu, mais il ne suffit pas de le dire pour qu’aussitôt ce soit une réalité. Si Christ et son caractère sont réellement formés en nous, si nous sommes des hommes et des femmes reconstruits, nous sommes alors rendus capables de communiquer avec les autres. C’est ainsi que l’Eglise devient (et c’est d’ailleurs son rôle) un lieu privilégié de communion, de communication, de relation entre les hommes. L’homme est né pour la communauté et c’est dans cette relation communautaire que notre personnalité se nourrit (Tt 2. 14). Dieu veut faire " de nous un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres " (1 Co 12). Un morceau de corps ne sert à rien, une pierre toute seule n’est rien. Dieu veut construire une communauté. Et pour cela, Dieu a fait de nous des êtres de parole, donc des êtres doués de cette communication qui crée un lien. Ainsi, lorsque ces deux conditions sont remplies, communion avec Dieu et communion avec son prochain, nous pouvons alors dire que la réponse au problème de la solitude est trouvée : c’est la communion avec Dieu et la communion avec nos frères.

Nous avons besoin de communiquer et de ne pas rester seuls.

En ce qui concerne le besoin de communication avec les autres hommes, la Bible nous montre que ce besoin est réel… " Il n’est pas bon que l’homme soit seul… " (Gn 2. 18). " Malheur à l’homme seul… " (Ec 4. 10). " Si quelqu’un maîtrise un seul, deux peuvent lui résister ; et la corde à trois fils ne se rompt pas facilement " (Ec 4. 12). Cette dernière citation, pleine de poésie, nous parle de solitude et d’accompagnement. Ces quelques textes nous montrent que nous avons effectivement besoin de l’aide, de la collaboration, de la communion d’autrui. Que ce soit sur le plan conjugal, familial, professionnel, nous avons besoin des autres, d’un vis-à-vis.

La solitude est devenue un problème majeur dans notre société.

D’où vient donc cette impossibilité de communiquer entre les hommes, malgré nos moyens de communication nombreux et modernes ? La réponse de la Bible est un peu embarrassante car elle nous met en face de nos responsabilités. Elle nous enseigne clairement que nous secrétons la solitude par nos attitudes et notre tempérament. Nous en sommes donc nous-mêmes, le plus souvent, responsables. Si les hommes sont, comme le dit l’apôtre Paul, " menteurs, égoïstes, avares, exclusivement préoccupés d’eux-mêmes, etc. ", ils sont coupés des autres (Ro.1.30 ss) et se sont séparés les uns des autres. Si nous ne connaissons plus le respect ou la reconnaissance envers nos parents, si nous n’avons pas d’affection pour notre prochain, nous serons effectivement seuls, séparés des autres. Voici ce qu’écrit Paul Tournier : " Ce qui nous sépare le plus des autres, ce sont nos propres secrets, le remords de nos fautes, les peurs qui nous hantent, les dégoûts que nous avons de toujours succomber à une tentation toujours renaissante, les doutes qui contrastent avec notre assurance apparente, nos jalousies, nos révoltes et même les naïfs rêves de gloire avec lesquels nous essayons de nous consoler… ". Ces termes forts de Romains 1. 30 et versets suivants sont des mots que la Bible utilise pour montrer ce que nous sommes : c’est notre photo. Ce sont là les tendances de notre être naturel qui nous séparent les uns des autres et qui nous plongent dans la solitude, le rejet, l’isolement.

La solitude est en moi

Certains aspects de notre personnalité et de notre caractère sont créateurs de solitude. L’égoïsme : c’est lui qui nous fait dire, comme Caïn autrefois après le meurtre de son frère Abel : " Suis-je le gardien de mon frère ? " L’égoïsme se manifeste sous bien des aspects : égoïsme des couples qui ne veulent pas d’enfants ou un seul ; égoïsme d’un enfant qui ne veut pas prendre soin de ses parents ; égoïsme dans tous les domaines de la vie, dans le travail, la famille, face aux besoins de la société. La Bible nous dit que nous n’avons pas le droit de penser seulement à nous-mêmes ; elle nous invite à chercher à être agréables à notre prochain et à penser à ce qui pourrait contribuer à son bien. Une telle attitude constructive nous soudera les uns aux autres et se diffusera dans notre communauté, dans notre relation de vie avec nos semblables au lieu de la déchirer

L’individualisme : l’individualisme caractérise notre société et nous caractérise également nous-même. L’enseignement des Ecritures nous encourage à faire tout le contraire. Nous sommes tous interdépendants les uns des autres, solidaires, appelés à réaliser une unité, bien sûr au sein de l’Eglise, mais aussi dans toute notre vie. Malgré notre pluralité, nos différences, nous formons tous un seul corps : telle est la vision de Dieu. L’Eglise n’est pas toujours parfaite mais, dans l’Eglise, il y a l’idéal de société que Dieu propose à notre génération. L’Eglise est semblable à un corps humain avec ses différents membres et organes (1 Co 12. 13). L’apôtre Paul dira : " Nous avons tous été baptisés dans un seul et même Esprit pour former un seul corps, que nous soyons Juifs, Grecs, païens,ou devenus chrétiens, esclaves ou hommes libres ". Voilà la solidarité dans sa forme complète. Notre corps social actuel est un rassemblement d’individualités alors que le modèle proposé par Dieu est celui de l’unité organique en quelque sorte. Dieu voudrait par là éviter toute division et donner aux membres du corps le sens de leur solidarité réciproque, de leur complémentarité et de leur unité afin que chacun d’eux ait le souci des autres pour leur témoigner une égale sollicitude. Nous sommes loin de cela mais il faut déjà le rechercher dans notre engagement personnel !

L’indifférence : elle correspond à la dureté du cœur et elle s’oppose à la sympathie, à la chaleur de l’amour fraternel. Ce sentiment d’amour fraternel, l’apôtre Paul en parle : " Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent, ayez les mêmes sentiments les uns envers les autres… " (Ro 12. 15-16). Il ne peut exister de meilleure définition de l’écoute que celle de pleurer avec ceux qui pleurent et de se réjouir avec ceux qui se réjouissent, une façon de vivre où les choses bonnes ou mauvaises sont partagées. En réponse à l’indifférence, la Bible propose l’esprit de service. Chacun de nous a reçu un don particulier pour le mettre à contribution en faveur des autres. Si nous avions cette compassion, la relation d’aide serait profonde et valable, même avec un compagnon de travail, là où nous sommes chaque jour : nous porterions les fardeaux les uns des autres qui seraient alors aidés.

L’agressivité : notre monde est caractérisé par la hargne, par un esprit de revendication, par le manque d’égards, le manque de courtoisie vis-à-vis de l’autre. En réponse à cette agressivité, la Bible propose la douceur : " Que votre douceur soit connue de tous les hommes " (Ph 4. 5). Elle oppose un esprit pacifique : " Dans la mesure du possible, autant que cela dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes " (Ro 12. 18). Cet autre texte également : " Faites disparaître du milieu de vous toute mauvaise humeur, toute aigreur, toute rancune, tout esprit de revendication… ". (Le mensonge : ) de quoi nous séparer aussi des autres ! Nous sommes incapables de nous aborder dans la vérité. La vérité est astreignante et difficile (Ep 4. 15). Nous constatons le mensonge dans la famille, le manque de transparence dans la société, dans nos Eglises, partout. Nous sommes alors exhortés, chrétiens, à nous défaire du mensonge et de toutes ses formes ! (1 Jn 1. 7). L’apôtre Jean dira : " Si nous vivons dans la lumière, c’est-à-dire dans la transparence, alors nous sommes vraiment en communion les uns avec les autres ", et cette communion devient alors l’inverse de la solitude.

La rébellion ou le refus de l’autorité : encore une moisson de difficultés. Nous sommes exhortés à prendre notre place dans l’ordre établi par Dieu… Et puis il y a la rancune, la haine, l’esprit de vengeance…

La culpabilité : une réalité qui nous bloque à l’intérieur de nous-mêmes et nous empêche d’avoir une bonne communication avec l’autre. La solution donnée par la Bible, c’est la confession. Si nous avons péché contre notre frère, Jacques nous dit : prenez l’habitude de confesser mutuellement vos fautes ou vos péchés (Jc 5. 16). Les problèmes non réglés sont des blocages et l’Ecriture nous dit : " Si tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si tu veux prier et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, arrête de prier, va d’abord te réconcilier " (Mt 5. 23). Face à l’orgueil, à l’esprit de supériorité, à cette soif de pouvoir, aux abus d’autorité que nous subissons ou que nous faisons subir, la Bible propose l’humilité : " Ainsi, comme des élus de Dieu, saints, bien-aimés, revêtez-vous de miséricorde, de bonté, d’humilité… " (Col 3. 12). Les divergences d’idées peuvent aussi être des obstacles dont nous souffrons et peuvent aussi nous séparer des autres. La tolérance biblique permet alors de les surmonter… Alors, pour que s’opère la réconciliation entre nous, entre notre prochain et nous, nous devons auparavant trouver la source de réconciliation en Dieu et avec lui. Comment vivons-nous notre relation avec Dieu, sommes-nous en harmonie avec lui ou en désaccord ?

Malheur à celui qui ne sait pas être seul !

Jésus semble donner une définition positive de la solitude. Il l’appelle " un secret ". C’est un secret qui n’est pas vide. C’est un secret dans lequel il y a Dieu : c’est comme un face à face avec Dieu dans ce secret, dans le silence d’une rencontre avec lui. C’est une solitude qui va remettre à sa juste place toutes les prétentions de notre moi, de notre être revendicateur, une manière de faire pour écarter ses tendances mauvaises et pour que Dieu occupe alors toute la place dans notre vie. Ce secret est un lieu de rencontre avec lui où il n’y a plus de téléphone, plus de télévision, plus de divertissement. Les soucis, les projets, les préoccupations sont mis de côté, au moins pour quelques instants, et nous apprenons alors à ne plus nous occuper de toutes ces choses qui font notre vie pour entrer dans un face à face avec Dieu. C’est là, dans cette solitude recueillie, remplie de sa présence, que nous apprenons vraiment à le connaître tel qu’il souhaite se révéler et se communiquer. Nous n’avons pas besoin de nous réfugier dans un monastère pour cela ! Jérémie nous dit : " Il est bon d’attendre dans le silence le secours de l’Eternel " (Lm. 3. 26). Savons-nous, pour nous-mêmes, combien il est bon ce lieu de recueillement protégé ? Jésus lui-même nous exhorte en disant : " Va dans ta chambre la plus retirée, ferme, verrouille la porte et là, parle-moi ". Jésus, lui aussi, agissait ainsi, retiré à l’écart dans des endroits solitaires, parfois même dans le désert, sur une haute montagne ou ailleurs, seul pour prier, pour rencontrer son Père, Dieu lui-même. La solitude est une école de Dieu dans laquelle il nous éduque. Pour nous, chrétiens, où apprenons-nous à remporter nos victoires, d’abord la victoire sur nous-mêmes ? C’est là, dans le secret, sous le regard de Dieu seul, que nous remportons des victoires et que nous nous formons dans une relation profonde avec Dieu. C’est… renoncer de tout son cœur à soi-même, porter sa croix en secret… C’est ainsi que nous parvenons à vaincre toutes ces forces mauvaises que nous portons en nous-mêmes. La conversation avec notre Dieu vivant, c’est la chose essentielle de notre vie.

Pasteur Alain Bédikian

19:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

18/06/2006

Bon dimanche de la fête Dieu !

La Fête-Dieu : accueillir et célébrer le don de Dieu.

Historique

La procession de la Fête Dieu date d'une époque, les 13è et 14è siècles, où il fallait «montrer» le Corps du Christ aux chrétiens et le proposer à leur adoration ; en effet, la liturgie était alors célébrée sans réelle participation des fidèles et l'hostie consacrée donnait lieu à des abus superstitieux ou magiques. À une époque plus récente, nous voulions affirmer publiquement notre foi, mais, aujourd'hui, nous ne vivons plus dans le même contexte social.

Un geste fondateur
Avant de mourir, Jésus réunit les siens et leur dit : « Ce pain rompu, c'est mon corps, livré pour vous ; cette coupe partagée, c'est mon sang, versé pour vous ». Avant d'être « livré » à ses bourreaux, il instaure une Alliance nouvelle. Il réalise ce qu'il avait annoncé : « le Père m'aime parce que je me dessaisis de ma vie pour la reprendre ensuite » (Jean 10,17), puis il ajoute : Faites cela en mémorial de moi.


Un don permanent
Après l'expérience de la résurrection, les apôtres comprennent la portée de cette consigne. Ils reconnaissent le Christ vivant « à la fraction du pain ». Ils nous transmettent fidèlement ce geste, si bien que nos eucharisties sont « l'actualisation du mystère pascal du Christ dans la liturgie de l'Église », comme le dit encore Jean-Paul II.
L'anamnèse, chantée après les paroles de la consécration, traduit cette actualisation. Les verbes sont au présent pour bien souligner que l'action se déroule sous nos yeux : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ». L'eucharistie ne « fête » donc pas seulement un anniversaire ; elle nous insère dans l'histoire du monde, en marche vers l'avènement du Christ.

La Messe et l'Adoration

Comment entrer dans une telle prière, sinon par des sentiments d'adoration et de louange !.
Adorer le Ressuscité, sans oublier le don reçu.
En dépit de tous les efforts, aucune célébration ne nous permettra jamais d'accueillir pleinement le don de Dieu ! Il est donc légitime et tout à fait profitable de prolonger les moments d'adoration et de louange par une prière personnelle ou communautaire. Mais « adorer le Saint Sacrement » n'est pas une prière ordinaire ni même une simple dévotion privée.
Au début du 14e siècle, alors que la dévotion eucharistique connut tant de déviations, l'auteur de l'Imitation de Jésus Christ en parle avec une étonnante justesse, tout à fait adaptée à notre temps :
« Ce n'est pas la légèreté qui attire au Christ, ni la curiosité ; c'est une foi ferme, une espérance dévote, une charité sincère. ô Dieu, Créateur, tes vrais fidèles, qui consacrent toute leur vie à se corriger, puisent, dans la fréquente réception de ce très digne sacrement, la grâce de la dévotion et l'amour de la vertu. Je te rends grâce, pasteur éternel, qui daignes nous inviter à nous pénétrer de ces mystères, en disant : « Venez à moi, vous tous qui souffrez et qui portez un fardeau, et moi, je vous soulagerai»
Par Antoine Rohmer

10:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

L'aventure de la Vie.

L'aventure de la Vie
 L'aventure de la Vie serait plus sublime encore si, nous suivions sans rechigner les injonctions de l'Esprit en notre conscience. Le Vent de Dieu est liberté et nous mène où il veut. L'imprévu fait partie intégrante de l'existence du chrétien. Parfois, nous sommes décontenancés par ce flot qui ne va pas dans le sens de nos pensées. Nous en sommes tous là, et nous prenons peur de nous faire guider car, le chemin parait incertain. Laissons flotter notre coeur au rythme de l'Amour indicible de Dieu. Notre raison, nous donne trop souvent raison et à tort. Nous justifions sans cesse nos actes pour éviter de nous culpabiliser. Mais, notre coeur parle autrement. Et nous voilà perdus dans une incohérence totale qui peut mener à la dépression. Alors, laissons-nous guider par l'Esprit pour retrouver cette Force d'Espérance qui grandit nos Vies. Christ nous apporte le bonheur, ne fermons point la porte, satan serait trop content. Ne refusons pas de mettre nos pas dans Celui qui est la Voie, la Vérité et la Vie.
Que Dieu vous bénisse abondamment en vous envoyant Son Esprit de Lumière, là où toutes ténèbres se meurent!
Bruno LEROY.

10:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

17/06/2006

NE JUGEONS POINT !

Ne jugez point, afin de n'être point jugés. Matthieu 7, v. 1.

Jésus, on le voit, nous interdit absolument de juger les autres. Or, le chrétien ordinaire est extrêmement porté à critiquer son prochain. La tendance à juger et à critiquer fait partie intégrante de la nature humaine. Mais dans le domaine spirituel, on n'arrive à rien par la critique. Par votre critique, vous diminuez, vous affaiblissez celui qui en est l'objet; le Saint-Esprit seul est capable de critiquer comme il faut, de signaler le mal sans blesser ni froisser. Par votre critique, vous vous diminuez vous-même; quand on est possédé par l'esprit de jugement, on ne peut pas entrer en communion avec Dieu : on devient dur, méchant, cruel, tout en se persuadant qu'on est un être supérieur. Jésus nous enseigne qu'il faut combattre en nous la tendance critique. Cela suppose tout un entraînement. Il faut surtout nous défier de tout ce qui nous amène à nous considérer comme au-dessus des autres.

Rien n'échappe au regard pénétrant de Jésus. Comme il l'a si bien vu, la raison qui me fait critiquer la paille dans votre oeil, c'est que j'ai une poutre dans le mien. Tout ce que je critique en vous, Dieu me le fait voir en moi. En jugeant les autres, je me condamne moi-même. Ne vous imaginez pas que vous pouvez apprécier les autres équitablement. Il y a toujours, chez celui que vous jugez, un point qui vous échappe, et qui est peut-être essentiel. Le remède que Dieu emploie pour nous guérir de notre orgueil, c'est une bonne douche qui nous fait sentir notre propre misère. Quand je vois ma propre misère, en dehors de la grâce de Dieu, je ne me sens plus le droit de condamner aucun homme, ni de désespérer de lui.

Bruno LEROY.

10:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (3) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

15/06/2006

HOMMAGE A RAYMOND DEVOS.

Devos, dans l'au-delà des mots

L'humoriste français Raymond Devos est décédé, jeudi 15 juin, à son domicile dans les Yvelines. Il était âgé de 83 ans

Un jongleur est mort. Avec les mots comme avec des balles, Raymond Devos était capable de prouesses et de figures surprenantes. Né le 9 novembre 1922 à Mouscron, en Belgique, fils de Louis, expert-comptable, et d’Agnès, dans une famille nombreuse de 7 enfants, il est mort de maladie à 83 ans, après cinquante années de carrière. Toujours sur scène à l’Olympia à presque 80 ans, en 1999, il avait depuis longtemps cessé d’avoir un âge précis aux yeux de son public.

Ecrire était pour lui un plaisir : « écrire n’a jamais été laborieux. C’est l’esprit qui joue sur les mots, dans des jeux où la sonorité des mots est primordiale. Brusquement, on franchit les limites de la logique, et ça tombe dans l’absurde », racontait-il à un journaliste du Figaro. Prendre les mots au pied de la lettre, interpréter, déformer, pour rebondir. Raymond Devos laisse une collection de plus de 200 sketchs ciselés, loufoques, truffés de jeux de mots hilarants et absurdes. Encore fallait-il les dire, ces textes, éviter le bide. Raymond Devos s’en acquitta avec brio.

Avec son éternel complet bleu électrique, ses bretelles et son nœud papillon, il occupait la scène avec un style, des manières qui n’appartiennent qu’à lui. Il était d’abord une voix, sonore, tonitruante, et une diction si particulière. Toujours à la limite de la suffocation, à force de surprise ou de rire. Un physique aussi, des yeux fous et un corps qui l’empêcha parfois de monter sur scène aussi souvent qu’il l’aurait aimé. Il était affaibli depuis plusieurs années par des crises de périar thrite, mais se donnait sans compter pour chacun de ses spectacles, incapable de se ménager.

Livreur, triporteur, fort des Halles...

Autodidacte, Raymond Devos a toujours eu envie de faire rire. Petit garçon, il amusait la galerie en racontant des histoires drôles à la récréation. À son grand regret, il dut quitter l’école après l’obtention de son certificat d’études, au collège du Sacré-Cœur à Tourcoing, faute d’argent pour la suite de ses études. Il a effectué toute une série de métiers – livreur, triporteur, fort des Halles. En 1945, il prend quelques cours de théâtre au Vieux-Colombier.

Sa seule formation. De 1953 à 1955, il intègre la compagnie de Jacques Fabbri. Mais « trop bavard » pour être clown, comme il le disait lui-même, il écrit ses textes et se lance en solo. Vocation tardive, selon lui, qui intervient alors qu’il a 33 ans, « l’âge du Christ ! » soulignait-il malicieusement. Et de raconter cet épisode truculent : de passage à Biarritz, contrarié par la pluie battante qui l’empêche d’aller sur la plage, il entre dans un café. Au serveur qui lui demande ce qu’il veut, il répond : « Je voudrais voir la mer. » Le serveur réplique : « Vous ne pouvez pas, elle est démontée », et lui rebondit : « Vous la remontez quand ? » Ce fut pour lui un révélateur.

En 1956, il fourbit ses premières armes sur la scène du Cheval d’Or, des Trois Baudets et de l’Écluse, en montant notamment le numéro Les Pinsons. Il rencontre à la même époque plusieurs de ses maîtres à penser : Pierre Dac, Francis Blanche, Robert Lamoureux. Il investit pour la première fois la scène de l’Olympia en 1958. Il reviendra dans cette salle trois fois, en 1968, 1994 et 1999. Il écrit aussi des romans : Les 40e délirants en 2002, Une chenille nommée Vanessa, en 2003, et, l’an dernier, Sans titre de noblesse.

"Faire rire de tout"

Maniant la plume d’une main d’orfèvre, Raymond Devos nouait les ficelles de ses sketchs de manière très simple mais très efficace. À partir d’une situation banale (l’achat d’un billet de train pour Caen, une petite fille qui veut caresser un chien), il introduisait un élément absurde.

Le billet de train devient « un aller pour quand ? », la petite fille caresse la main du maître qui tient le chien en laisse. Ensuite, Raymond Devos déroulait à grands renforts de mimiques. De sa gestuelle spectaculaire, il faisait naître sur le plateau des scènes extraordinaires.

Il aimait à citer cette phrase de Marc Chapiro, très importante pour lui : «L’imaginaire a la valeur du réel dès qu’il est conçu selon le modèle de l’existant.» C’était sa manière de «faire rire de tout». Il a également fait quelques apparitions au cinéma, comme dans cette scène lunaire de Pierrot le fou, de Jean-Luc Godard (1965).

"Est-ce que vous m’aimeeeeez ?"

Assis face à la mer à côté d’une petite radio qui crachote une mélodie au piano, il raconte une série d’échecs amoureux ponctuée de « Est-ce que vous m’aimeeeeez ? » pleins d’emphase. Jean-Luc Godard aurait expressément fait appel à lui pour la jouer, contre l’avis de son producteur qui estimait qu’elle était complètement inutile.

Il avait fait du monde du cirque une deuxième famille, et effectuait chaque jour des séances de « culture mimique » pour s’entraîner. Il a même sauté sur un trampoline pendant longtemps, jusqu’à ce que son corps fatigué le lui interdise. Sans doute initié par ses parents, musiciens amateurs, il découvrait régulièrement un instrument de musique et apprenait à en jouer.

À 12 ans, il s’achète une mandoline avec ses propres économies. La guitare, la clarinette, le piano, la harpe qu’il découvrit à 55 ans, et la flûte plus récemment, font partie de son univers. Toute une collection d’instruments peuplait sa maison de Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Il avait aussi du flair pour découvrir des talents et soutint Johnny Hallyday à ses débuts, contribuant à le lancer.

Si drôle à la scène, Raymond Devos avait également – c’est la condition du clown – un côté triste. Visionnaire de l’absurde à l’étrange personnalité, si voyante et encombrante à l’extérieur, mais si secret sur lui-même. Discret sur sa vie privée, il avouait son regret de ne pas avoir d’enfants. Il a été maintes fois récompensé pour son œuvre : Médaille d’Or de la Sacem en 1979 et Grand Prix de l’humour en 2001, Grand Prix du théâtre de l’Académie française (en 1986), Molière du meilleur one man show en 1989 et Molière d’honneur en 2000, et tant d’autres. Autant de médailles bien méritées, à épingler sur son large poitrail. On l’imagine rejoignant les grandes figures de l’humour qui peuplaient son Panthéon : Charlie Chaplin, Buster Keaton, Pierre Étaix, Fernand Raynaud, les Fratellini ou Grock.

Sophie CONRARD

France-Culture rediffusera samedi, de 15 heures à 17 heures, « Le Bon plaisir de Raymond Devos », ainsi qu’un florilège de ses chroniques, toute la journée. Un hommage lui est également rendu sur le site de l’INA (www.ina.fr).

21:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ARTISTES. | Lien permanent | Commentaires (5) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

QUESTIONNAIRE DE PROUST DE RAYMOND DEVOS.

Raymond Devospage réalisée par Roland Mihaïl,

Antoine Silber

«A 4 fois 20 ans», avec sa silhouette de sumo, ses longs cheveux noir corbeau, son costume bleu électrique, ses bretelles et son nœud papillon, il ne ressemble à personne. C'est un monument. Inaltérable. Depuis qu'il a démonté La Mer (depuis Caen ?), ce magicien de l'absurde continue, contre vents et marées, à jongler avec les mots (mais quels maux?). Dernière prouesse: un premier roman, Les 40es délirants. Du pur Devos. Et un véritable coup de tabac en librairie

Quelques dates

1922
Naissance le 9 novembre, à Mouscron, en Belgique.


1943

Déportation en Allemagne.


1956

Ecrit La Mer démontée et Caen.

Et triomphe dans plusieurs cabarets musicaux comme les Trois Baudets ou l'Alhambra Maurice-Chevalier.

1989

Molière du meilleur one-man-show.


1994

Premier Olympia.


1999

Deuxième Olympia.

2000

Molière d'honneur.


2002

Publie Les 40es délirants (Le Cherche Midi). Et s'apprête à fêter ses «4 fois 20 ans».

Le bonheur parfait selon vous?

C'est un grand nombre constant de petits bonheurs.

Où et à quel moment de votre vie avez-vous été le plus heureux?

Le jour où, sur scène, j'ai compris que j'étais accepté et aimé du public.

Votre dernier fou rire?

Quand j'ai constaté que mon petit lapin avait un bec-de-lièvre!

Et la dernière fois que vous avez pleuré?

Devant la télé, qui montrait les images de la détresse des enfants du tiers-monde.

Le principal trait de votre caractère?

Hyperactif.

Et celui dont vous êtes le moins fier?

Une certaine lâcheté.

Votre occupation préférée?

Découvrir et apprendre.

La qualité que vous préférez chez un homme?

Le courage.

Et chez une femme?

D'être féminine.

Votre plus grande peur?

Celle du vide.

Que possédez-vous de plus cher?

La vie.

Qu'avez-vous réussi de mieux dans votre vie?

Ce pour quoi j'étais fait…

La figure historique à laquelle vous auriez aimé ressembler?

Molière.

Votre fleur favorite?

Celle dont le parfum me trouble.

La couleur que vous aimez?

Le rouge.

Les noms que vous préférez?

Ceux avec lesquels je joue.

Vos compositeurs préférés?

Tchaïkovski, Bach, Mozart.

La chanson que vous sifflez sous votre douche?

Chantons sous la pluie.

Vos peintres favoris?

Renoir, Monet, Rembrandt.

Les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence?

Les pieux mensonges.

Vos films cultes?

Les Enfants du paradis, de Marcel Carné, Jour de fête, de Jacques Tati. Ainsi que tous les Chaplin et les Buster Keaton.

Vos auteurs favoris?

Marcel Aymé, Gaston Bachelard, Michel Serres.

Et votre livre de chevet, si vous en avez un?

Toutes les «rêveries» de Gaston Bachelard.

Votre héros dans la vie réelle?

Nicolas Hulot.

Votre boisson préférée?

Le sancerre rouge.

Si vous deviez changer une chose dans votre apparence physique, que choisiriez-vous?

Tout sauf ma tête, pour que l'on puisse me reconnaître.

Le talent que vous voudriez avoir?

Celui de ceux qui en ont!

Votre plus grand regret?

Ne pas avoir poursuivi mes études.

Que détestez-vous par-dessus tout?

Etre dérangé…

Etat présent de votre esprit?

Ça va, merci.

Comment aimeriez-vous mourir?

Par distraction.

Votre devise?

Qui prête à rire n'est pas sûr d'être remboursé.

 (Paru dans L'Express du 09/05/2002 )

21:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |