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10/12/2006

La question qui est au cœur de l’Avent.

« Aujourd’hui nous avons vu des choses extraordinaires ! » disaient tous ceux qui étaient dans la maison où Jésus a guéri le paralytique. Effectivement. Ils ont vu ce qu’annonçait le prophète Isaïe et que nous avons entendu dans la première lecture : « un bonheur sans fin illuminera leur visage » ! Ce bonheur est celui d’être réconciliés avec Dieu. En ces temps-là, explique le prophète, nous vivrons dans un monde entièrement renouvelé : aucune sècheresse, aucune famine, aucun danger de quelque ordre que ce soit, ne sera plus à redouter.

Mais la question qui est au cœur de l’Avent est celle du moment de la réalisation de ce monde de prospérité. Quand verrons-nous cette ère de paix à laquelle nous aspirons tant ? Quand est-ce que « l’eau jaillira dans [nos] désert » ?

En elle-même la question de cet avènement est incomplète. En effet, elle est liée à la foi. Comme le montre le miracle opéré par Jésus dans l’évangile, la foi permet la venue de signes extraordinaires. Ainsi, ceux qui disent avoir « vu des choses extraordinaires » n’ont pas eu la foi à cause d’elles, mais par elles ils ont eu confirmation de la vérité que leur foi permet d’atteindre. Saint Luc l’explique clairement : « voyant leur foi, [Jésus] dit ».

Nous sommes donc invités à nous rappeler que les signes ne sont pas donnés en vue de susciter la foi, mais de confirmer ce qu’elle donne déjà. Autrement dit, il n’y a pas à attendre la réalisation de la prophétie d’Isaïe, il n’y a pas à attendre la venue du Royaume, mais il nous faut accueillir ces vérités dans la foi pour qu’elles se révèlent à nos yeux. Il nous faut faire l’acte de foi qui transforme nos cœurs et les rend artisans du monde de paix auquel nous aspirons. L’Avent n’est pas une attente passive, mais constructive.

Cet engagement de la foi, cette attente dans laquelle nous nous investissons, ouvre alors à l’inattendu. Considérons les amis du paralytique. Ils le portent à Jésus poussés par la foi, certain du bon accueil qu’il leur fera. Leur attente n’est pas déçue, Jésus les admire même. Mais ils étaient également certains que la guérison de leur ami serait au rendez-vous. Or elle ne l’est pas, tout au moins, pas tout de suite, pas comme ils l’attendaient.

Jésus va à l’essentiel : « tes péchés te sont pardonnés ». La portée d’une telle phrase n’échappe à personne. Non seulement leur ami est libéré de la paralysie la plus fondamentale et la plus handicapante, mais tous ont la révélation que le Royaume de Dieu est parmi nous et que Jésus est celui nous y introduit. Ainsi, la promesse d’Isaïe dont nous attendons ardemment la réalisation se décline au présent de l’indicatif : « le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! », « Voici votre Dieu ».

L’évangile insiste aujourd’hui pour nous dire que le Dieu qui vient à nous est le Dieu de miséricorde. Le Dieu qui fait de nous ses fils fonde sur le pardon la filiation qu’il nous offre. Le Dieu qui vient à nous ordonne que nous vivions : « lève-toi ». Voici l’humanité debout, capable de porter sa civière, transformée dans son corps et dans son âme.

« Nous n’avons jamais rien vu de pareil ». Voilà le cri d’émerveillement qui marque l’accueil de la prophétie. Chacun des désirs de celui qui vit une attente toute tournée vers le Seigneur, dans son Esprit, se trouve comblé, au présent, et davantage encore.

Seigneur Jésus ouvre nos cœurs à la richesse de ta miséricorde, apprends-nous les merveilles de ton amour. Et surtout, donne-nous d’entrer à ton école. Que nous sachions nous aussi faire fructifier ce temps d’attente pour que tu puisses, au jour de ta venue, t’émerveiller de ce que tu trouves en nous. Donne-nous à profusion ton Esprit que nous sachions faire tes délices, maintenant et à jamais.


Frère Dominique

19:29 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

09/12/2006

Les multiples propriétés des polyphénols du vin.

Interview exclusive du Professeur Joseph Vercauteren*


A l'occasion de la conférence "Sang et Vin" au mois d'avril à Bordeaux, on a expliqué que le vin pouvait avoir des effets bénéfiques sur des maladies très diverses (mcv, cancers, sida...). Comment est-ce possible ?

Il a été clairement rappelé que toutes les études épidémiologiques tendaient à montrer qu'il y avait un lien négatif entre le fait de consommer du vin et l'incidence de maladies majeures comme les maladies cardiovasculaires, les cancers etc. Il a été également rappelé que ceci était le résultat d'études de comportements, alimentaires pour certains, et de leur implication sur la santé d'un groupe ou de groupes de personnes. Fussent-elles très nombreuses, cela ne représente jamais la démonstration formelle scientifique. Les effets sur ces maladies sont donc des supputations, des suggestions très fortes, de plus en plus fortes, mais la démonstration n'est pas encore faite. L'explication de ces effets représente la tâche à laquelle nous nous attelons actuellement, pour apporter les preuves définitives dont on a besoin. Nous croyons que cela passe par une meilleure compréhension des mécanismes d'action de certains métabolites présents dans le vin en quantité importante - comme les tannins et les polyphénols en général. Au vu des propriétés démontrées in vitro, il est probable que si elles passent dans l'organisme lorsque l'on boit du vin, certaines de ces molécules polyphénoliques - notamment de la famille du resvératrol - puissent agir comme elles le montrent in vitro sur des maladies comme le cancer et de façon même préventive. Il y a des molécules contenues dans le vin qui se révèlent très prometteuses, en tant que principe actif médicamenteux. Est-ce que ces molécules agissent encore lorsque l'on boit du vin ? Ceci mérite encore d'être démontré.
Dans une étude que nous avons menée à Bordeaux, en implantant de la flore intestinale humaine chez le rat, les polyphénols catéchiques sont métabolisés en de petites molécules, et ceci pour des proportions très importantes. Peut-être que ce sont les métabolites des polyphénols - et on ne sait pas encore lesquels - qui sont actifs. La métabolisation des ces composés catéchiques crée des molécules qui ressemblent de près ou de loin à de l'aspirine. Cela reste des phénols, donc capables d'apporter des propriétés antioxydantes ou piégeurs de radicaux libres, propriété des phénols en général. Mais ces métabolites sont devenus plus petits et sont certainement aussi bien résorbés que les petites molécules comme l'aspirine.

Après les mcv, les recherches s'orientent de plus en plus vers les cancers. Où en sont les connaissances aujourd'hui dans ce domaine ?
Dans le cadre des maladies cardiovasculaires, on comprenait bien comment les propriétés antioxydantes des polyphénols du vin pouvaient avoir les répercussions que l'on observe en épidémiologie, c'est-à-dire une diminution de plus de 50 % de l'incidence. Sur les cancers, on avait alors moins d'explications, mais on ne cherchait pas à en avoir. Plus récemment encore, on pouvait relier les maladies comme les neurodégénerescences telles la maladie d'Alzheimer. Globalement, on oriente maintenant la recherche autour des composés polyphénoliques et leurs propriétés antioxydantes et de piégeurs de radicaux libres, parce que ces différentes pathologies ont à voir avec des anomalies du métabolisme oxydatif que les polyphénols peuvent corriger, dans la mesure où les systèmes enzymatiques ne peuvent plus le faire. Chez certaines personnes, le stress par exemple, mais aussi des maladies, inflammatoires notamment, génèrent un mauvais métabolisme oxydatif que les polyphénols peuvent arranger dans bien des cas. Non pas corriger complètement, mais ils peuvent l'améliorer considérablement. Dans des maladies comme l'Alzheimer, ou à dégénérescence lente nul doute que dans les années à venir, on aura des éléments de réponse pour démontrer par quel mécanisme peuvent agir les polyphénols du vin. Nous parlons essentiellement des polyphénols du vin, parce qu'ils sont très nombreux, mais c'est aussi le cas des polyphénols au sens large.

Quel est l'avantage des polyphénols du vin par rapport aux autres ?
Lorsque l'on se focalise sur les seuls polyphénols du vin, c'est parce qu'ils sont nombreux en quantité et en variété. Plus de 200 composés phénoliques sont suspectés d'être présents dans un extrait de vin, représentant en quantité environ 3 à 4 g par bouteille, ce qui est considérable. C'est ce qui fait tout l'intérêt du vin par rapport à d'autres boissons, même connues pour être riches en polyphénols. En observant la littérature et les résultats que nous avons obtenus en chimie, il apparaît de manière très claire que l'importance des polyphénols ne résulte pas de la présence d'un seul composé, en grande quantité, même si celui-ci est très gros. On voit, avec une supplémentation vitaminique par exemple, comment une personne va continuer à avoir les mêmes désordres du métabolisme oxydatif, c'est-à-dire faire des accidents, avoir de l'athérosclérose, de la dégénérescence maculaire etc. Ce n'est donc pas parce qu'un composé phénolique - et la vitamine E en est un par exemple - montre des propriétés très intéressantes in vitro, qu'il faudra supplémenter une grande quantité de cette molécule. Il devient de plus en plus clair, que la vitamine C a les mêmes implications : si vous supplémentez en grande quantité en cette vitamine, vous continuez à avoir des dégâts. Certaines fois c'est elle-même qui devient toxique, pro-oxydante. Manifestement, ces molécules-là sont très importantes pour assurer une survie - certaines pathologies graves résultent de leur absence - mais seules, elles ne résolvent rien. Elles perturbent même l'équilibre puisque la supplémentation diminue la résorption des autres composés. C'est donc plutôt une panoplie de composés polyphénoliques, le "pool" phénolique qu'apporte l'alimentation équilibrée, qui fait qu'on est le mieux protégé. Le vin apporte une grande quantité de ces composés, le plus largement répartis sur les 6 ou 7 000 molécules recensées actuellement. L'importance de cette répartition a été démontrée par les bienfaits associés à des diètes comme celle de la Crète ou de la Méditerranée, qui constituent des modèles très équilibrés. C'est dans ces pays-là que les gens vivent le plus longtemps et ont le moins de maladies, en s'alimentant, entre autres, en polyphénols de la plus grande diversité possible.

Sur les cancers, qu'est-il possible d'affirmer aujourd'hui ?
A la suite des découvertes épidémiologiques comme celles du Dr Serge Renaud ou du Dr Gronbaek au Danemark, qui ont démontré qu'il y avait bien un lien entre consommation de vin et réduction du risque de cancer, des expériences in vitro ont été menées. Actuellement, nous testons différentes lignées cancéreuses et il y a des résultats qui sont très prometteurs sur des cancers pour lesquels nous n'avions même pas de thérapeutique envisageable. Nous avons des exemples importants qui nous donnent des espoirs. Pour la recherche, nous devons étudier les molécules individuellement, mais il ne faut toujours pas perdre de vue le fait que ce n'est pas une molécule ou deux qui sont importantes dans le cadre de l'hygiène alimentaire, mais la totalité des composés. Dans le cas du cancer, il faut également souligner l'importance cruciale de la modération car tout excès conduit à des ravages.
On peut donc se demander pourquoi la vigne ne deviendrait pas une plante médicinale. Finalement, elle l'a toujours été, mais il est fort probable qu'au cours des cinq ou dix prochaines années, on lui reconnaîtra des qualités pharmaceutiques vis-à-vis de pathologies majeures.

Dans le cas du cancer, les recherches in vitro se sont beaucoup focalisées sur le resvératrol. Pensez-vous qu'il s'agit de la molécule anti-cancer ?
Non. Je ne suis pas du tout de cet avis. Les recherches se sont focalisées là-dessus depuis que l'étude en 1997 du Dr Pezzuto aux Etats-Unis a montré que le resvératrol était actif sur des tumeurs. Si l'on regarde bien l'article, on peut noter que les recherches ont été menées sur du resvératrol issu du palmier. Ce n'est que dans sa conclusion qu'il observe que le vin étant riche en resvératrol, il est bon contre le cancer. Si le resvératrol était la seule molécule active, les teneurs en sont insuffisantes pour qu'il soit efficace. Puis, certains vins en ont très peu aussi. En revanche, il existe des dérivés de resvératrol en quantités bien plus importantes qui, dans leurs mécanismes d'action pourraient éventuellement jouer le rôle de précurseurs en resvératrol, en libérant ultérieurement du resvératrol. Ce sont des découvertes tout à fait récentes.
Les connaissances de ces composés augmentent chaque année. Il y a de nouvelles séries de molécules qui existent en quantité plus importante que celles qui étaient sous le feu des projecteurs. Le resvératrol sera-t-il le composé utilisé en thérapeutique ? Peut-être puisqu'il est en phase clinique actuellement. Il n'est donc pas impossible que d'ici un an ou deux il y ait des spécialités à base de resvératrol. Je reste toutefois convaincu que le resvératrol ne peut être la substance responsable de tous les bienfaits du vin. Peut-être que ce type de molécule nous permettra de comprendre comment la maladie progresse, et donnera naissance à des médicaments mais pour l'instant, nous avons encore des progrès à faire.

A l'occasion d'une récente conférence à New-York, il a été suggéré que les bienfaits du vin sur la santé pourraient être attribuables à des composés non encore connus, en raison du grand nombre de substances dans le vin. Qu'en pensez-vous ?
Je pense qu'il faut mettre l'accent non pas sur la singularité d'une ou deux molécules mais sur leur complémentarité. Il n'empêche que pour parler de complémentarité, il faut connaître les molécules individuellement. Ce n'est pas toujours facile parce que ces molécules sont très réactives. Lorsque l'on saura tout sur leur structure et leurs propriétés physico-chimiques, il faudra découvrir leurs propriétés pharmacologiques puis établir le lien avec les bienfaits du vin.
En voulant se focaliser sur une seule molécule, on risque de tomber dans deux travers : le premier, c'est de croire qu'en consommant uniquement telle ou telle substance on peut prévenir telle ou telle maladie. Or, on ne maîtrise pas tous les paramètres et il se peut qu'en se prémunissant contre tel risque, on augmente les chances d'un autre. Le deuxième travers, c'est de vouloir transposer les résultats d'une étude in vitro obtenus avec une molécule, à la prévention voire la thérapie d'une maladie. Nous avons pu constater ce genre de travers au colloque "Sang et Vin" dans le domaine du Sida. Ce n'est pas parce que telle molécule agit in vitro contre cette maladie, qu'il faut faire croire aux malades qu'il leur suffit de boire du vin. D'autant plus qu'il y a vin et vin, les teneurs de différents composés n'étant pas les mêmes d'un vin à un autre. Le vin ne sera jamais un médicament. Si on veut faire un médicament, on fabriquera des gélules.

Il a été expliqué que le vin blanc pourrait apporter des bienfaits, grâce à des composés non phénoliques. Quel est votre avis sur les bienfaits des vins blancs par rapport à ceux des vins rouges ?
L'épidémiologie ne parvient pas à faire la distinction entre vins blancs et vins rouges en termes de bienfaits. Dans la mesure où la science n'a pas encore apporté toutes les explications des mécanismes, on doit se fier à ce que l'on observe dans la vie courante. L'épidémiologie a déjà beaucoup de mal à séparer le vin de la bière et des spiritueux. C'est dire à quel point il est difficile de séparer les gens qui boivent du vin rouge de ceux qui boivent du vin blanc. Il n'empêche que le fait que les vins blancs soient dix fois moins riches en polyphénols ne constitue pas un argument pour dire qu'ils sont moins bénéfiques pour la santé. Il suffit qu'il y ait des polyphénols cent fois plus actifs que ceux qui sont dans le vin rouge - des composés que l'on ne connaîtrait pas déjà - pour que le handicap soit largement rattrapé. Ceci est vrai à la fois pour les vins tranquilles et les effervescents. Des recherches sont en cours dans ce domaine, mais force est de constater que s'il est déjà difficile d'isoler et identifier des composés phénoliques dans le vin rouge, il l'est dix fois plus dans le vin blanc. Ce qui implique, par ailleurs, qu'il faut engager une quantité de vin blanc bien plus importante pour étudier ces composés. Aussi, dans le domaine des vins blancs dispose-t-on de moins d'informations et les chercheurs sont-ils peut-être moins disposés à aller en chercher.

Enfin, certains professionnels du vin pensent que plus on fait de découvertes sur les mécanismes d'action des différents composés, plus on s'expose au risque de voir l'industrie agroalimentaire exploiter l'effet santé de ces composés dans d'autres produits que le vin. Qu'en pensez-vous ? Que pensez-vous également des compléments nutritionnels contenant des polyphénols ?
On ne changera pas une équipe qui gagne. L'effet polyphénol, c'est notre biologie qui nous l'impose, depuis des millions d'années. Ce n'est donc pas un effet de mode. Si l'industrie agroalimentaire utilise dans les années 2000/2010 des extraits de vin pour enrichir leurs produits qui n'en ont pas, cela ne peut qu'être bénéfique pour l'image du vin. On recherche, en réalité, à obtenir les mêmes qualités que celles que le vin est capable de nous apporter. Certains pensent que cela sera préjudiciable, puisqu'on risque de trouver du vin concentré en gélules. C'est d'ailleurs déjà le cas, et cela n'a pas changé grand'chose à la consommation de vin. Personnellement, je pense que de telles utilisations ne peuvent que nous apporter des informations sur ce qu'est le vin. On saura donc de mieux en mieux ce qu'il y a dedans. Il y a vingt ans, lorsque nous parlions des tannins, nous ne connaissions que peu de molécules. Aujourd'hui, nous pouvons en rajouter un certain nombre, nous connaissons leurs propriétés et on peut dire qu'on avance scientifiquement. Sinon, dans deux cents ans, ou même un millier d'années, on en sera encore au même niveau de connaissance. Pour moi, il est fondamental de découvrir davantage de molécules, de les identifier au maximum et de connaître les mécanismes d'action. L'utilisation des composés par l'industrie agroalimentaire a l'avantage de faire parler du vin, qui a été capable de produire telle ou telle molécule ayant un certain mode d'action. Exploiter les effets santé de ces molécules-là dans d'autres domaines que le vin et la viticulture, à mon sens, ne peut qu'être positif.

Malgré tout, l'utilisation des polyphénols dans certains produits - les yaourts par exemple - ne véhicule pas une image très valorisante du vin...
Si un fabricant de yaourts voulait y mettre des polyphénols du vin, il faut savoir qu'ils n'y sont pas dans le même milieu que dans le vin. On sait ce qu'il advient du vin et de ses polyphénols depuis des milliers d'années. Jusqu'à présent d'ailleurs on n'en a parlé qu'en termes élogieux. En revanche, dans les milieux alcalins, comme les yaourts, les effets ne sont pas les mêmes. On peut donc dire, qu'à ce niveau-là on n'a pas à s'inquiéter.
Il n'empêche que, à travers le Groupe Polyphénols, on voit que l'intérêt de l'industrie agroalimentaire pour les polyphénols du vin est considérable. Malgré tout, le milieu du vin est un milieu particulier et la stabilité des polyphénols, par exemple, est particulière. Il faut séparer les produits agroalimentaires, certains pourront être enrichis en polyphénols du vin, d'autres non. Les produits les plus propices à une adjonction de polyphénols seraient ceux qui sont les plus proches de la composition hydroalcoolique du vin. Il ne faut pas oublier, en outre, qu'il peut y avoir des interactions avec les protéines, ce qui représente tout un pan de la recherche.

Comment voyez-vous l'avenir de la recherche sur vin et santé ?
La meilleure recherche du troisième millénaire dans le domaine de vin et santé, voire de l'œnologie, serait celle qui concevrait la mise en commun de l'ensemble des propriétés, et donc des disciplines. On progresserait alors sur le plan des interactions et, partant, des connaissances en matière de biodisponibilité. On pourrait découvrir alors que ces composés sont capables d'apporter leurs propriétés - antioxydantes ou capteuses de radicaux libres - dans des endroits où l'on ne s'y attendait pas.

* Université Victor Segalen, Bordeaux

17:47 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Hygiène de Vie. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LAISSE PARLER EN TOI LA VOIX DE L'ÉTRANGER.

Paroles : Michel Scouarnec
Musique : Jo Akepsimas


1 - Laisse parler en toi la voix de l´étranger.
Ouvre-lui ton chemin, ouvre-lui ton chemin.
Quand tu seras toi-même égaré, il t´apprendra son pas.
Quand tu seras toi-même égaré, il t´apprendra son pas.

2 - Laisse jaillir en toi la joie de l´étranger,
Ouvre-lui ta chanson, ouvre-lui ta chanson.
Quand tu seras toi-même livré, il t´apprendra sa paix.
Quand tu seras toi-même livré, il t´apprendra sa paix.

3 - Laisse grandir en toi la faim de l´étranger,
Ouvre-lui ton repas, ouvre-lui ton repas.
Quand tu seras toi-même brisé, il t´apprendra son pain.
Quand tu seras toi-même brisé, il t´apprendra son pain.

4 - Laisse brûler en toi le coeur de l´étranger,
Ouvre-lui ta maison, ouvre-lui ta maison.
Puisque tu es toi-même étranger, tu connaîtras sa croix.
Puisque tu es toi-même étranger, tu connaîtras sa croix.


Cote : I 560
© Editions Musicales Studio S.M.

17:01 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE SPIRITUELLE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

08/12/2006

Demain, une société de contrôle.

Nous sommes tous susceptibles, dans nos vies quotidiennes, de nous adresser à un de ces professionnels : enseignant, médecin, infirmière, psychologue, psychiatre, puéricultrice, assistante sociale, conseillère en économie sociale et familiale, travailleuse familiale, éducateur spécialisé, animateur, etc.

AUJOURD’HUI :

Ce qu’ils savent sur nous, ce que nous leur confions, est protégé par l’éthique, la déontologie ou le secret professionnel attachés à ces métiers. Cela a permis jusqu’à maintenant de garantir à chacun, en toute équité et en toute confiance, une relation pédagogique, d’aide ou de soins. Or ces métiers de l’aide à la personne sont soumis aux dispositions du projet de loi dit de « prévention de la délinquance », élaboré sous l’égide du ministre de l’Intérieur, et qui doit être présenté au Parlement à la fin de cette année.

DEMAIN :

« Tout professionnel intervenant au titre de l’action éducative, sociale ou préventive est tenu d’informer le maire de la commune de résidence de la personne au bénéfice de laquelle il intervient, ou le représentant désigné par le maire, de l’action entreprise au bénéfice de cette personne. »

Ainsi devront être communiquées au maire (sous peine de sanctions disciplinaires) des informations d’ordre privé concernant les personnes victimes de l’insécurité sociale (chômeurs, travailleurs précaires), ayant des difficultés financières (surendettés), les parents confrontés à des difficultés éducatives, les enfants en échec scolaire (ou trop souvent absents de l’école), des personnes malades (alcoolisme, toxicomanie), ...

NOUS SOMMES TOUS CONCERNÉS !

Avec cette loi, tout citoyen est susceptible d’être soumis au contrôle du maire et d’être fiché en tant que délinquant potentiel.

Le projet de loi prévoit aussi, avec la création d’un fichier national des hospitalisations psychiatriques, de ficher les personnes en souffrance mentale ayant recours à l’hospitalisation (450 000 environ chaque année).

La question des définitions de la délinquance et de la prévention se pose !

Le projet de loi ne comporte aucune mesure pour remédier aux causes économiques et sociales de la délinquance, pas plus qu’il n’octroie au maire de moyens en matière d’action sociale. Il s’agit uniquement de contrôle.

Sous couvert de « prévention », cette loi sonne la fin du travail social, médico-social et éducatif, en supprimant ses valeurs éthiques et déontologiques de respect de la personne, en obligeant les intervenants sociaux à être des auxiliaires de police.

C’est la fin de l’intimité des personnes, la systématisation du contrôle, au nom du partage de l’information, avec le maire désigné comme « le pilote en matière d’animation et de coordination de la prévention de la délinquance », et également avec les services de police (dans le cadre, notamment, des conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance).

Nous, citoyens, parents, professionnels, dénonçons l’amalgame entre le champ social, éducatif, sanitaire, et le champ répressif et sécuritaire refusons l’obligation de délation qui rend impossible toute politique de vraie prévention et d’accompagnement des personnes.

Nous exigeons le retrait du projet de loi de « prévention de la délinquance ».

Bruno LEROY.

Directeur du Service Éducatif et Action Sociale.

et la Fédération des syndicats Sud éducation

17, boulevard de la Libération 93 200 Saint-Denis

13:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MILITANTISME. | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, Gauche |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Sainte fête de l’Immaculée Conception !




8 décembre, fête de notre maman du Ciel, la toute pure, la toute Immaculée !



- Quel cadeau pourrions-nous lui faire ?

- Par exemple faire grandir la famille des enfants de Marie !

Nous sommes aujourd’hui 4957 enfants de Marie, si chacun trouve un seul enfant de Marie autour de lui, nous seront presque 10000 à prier tous ensemble !
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* L'IMMACULEE CONCEPTION
Nous publions ci-dessous le texte intégral de l'allocution que le pape Benoît XVI a prononcée place d’Espagne, jeudi 8 décembre, en la solennité de l'Immaculée Conception et à l'occasion des 40 ans du Concile Vatican, devant la colonne de la Vierge.


* * *

En ce jour consacré à Marie, je suis venu, pour la première fois, en tant que successeur de Pierre, au pied de la statue de l'Immaculée ici, place d'Espagne, en re-parcourant en esprit le pèlerinage tant de fois accompli par mes prédécesseurs. Je sens que la dévotion et l'affection de l'Eglise qui vit dans cette ville de Rome et dans le monde entier, m'accompagnent. Je porte avec moi les préoccupations et les espérances de l'humanité de notre temps, et je viens les déposer aux pieds de la Mère céleste du Rédempteur.

En ce jour particulier, qui rappelle le 40e anniversaire de la clôture du Concile Vatican II, je reviens en pensée au 8 décembre 1965 lorsque, précisément au terme de l'homélie de la célébration eucharistique place Saint-Pierre, le serviteur de Dieu Paul VI adressa une pensée à la Vierge « la Mère de Dieu et notre Mère spirituelle... la créature en laquelle l'image de Dieu se reflète avec une absolue limpidité, sans aucun trouble, comme au contraire cela se passe en toute créature humaine ». Le pape se demandait ensuite: « N'est-ce pas en fixant notre regard sur cette Dame humble, notre sœur et en même temps notre céleste Mère et Reine, miroir net et sacré de l'infinie bonté, que [...] peut commencer notre travail post-conciliaire? Cette beauté de Marie Immaculée ne devient-elle pas pour nous le modèle qui nous inspire? Une espérance réconfortante? ». Et il concluait: « Nous, nous le pensons pour nous et pour vous; et c'est notre salut le plus élevé et, avec la grâce de Dieu, le plus valide! » (cf. Osservatore Romano en Langue Française, n. 51 du 17 décembre 1965). Paul VI proclama Marie « Mère de l'Eglise » et lui confia pour l'avenir l'application féconde des décisions conciliaires.

Nous souvenant des nombreux événements qui ont marqué les quarante ans qui viennent de s'écouler, comment ne pas revivre aujourd'hui les divers moments qui ont marqué le chemin de l'Eglise en cette période ? La Madone a soutenu au cours de ces quatre décennies les pasteurs et, en premier lieu les successeurs de Pierre dans leur ministère exigeant au service de l'Evangile; elle a guidé l'Eglise vers la compréhension fidèle et l'application des documents conciliaires. Pour cela, me faisant la voix de la communauté ecclésiale tout entière, je voudrais rendre grâce à la Très Sainte Vierge et m'adresser à Elle avec les mêmes sentiments qui animèrent les Pères conciliaires, qui consacrèrent précisément à Marie le dernier chapitre de la Constitution dogmatique Lumen gentium, en soulignant le lien inséparable qui lie la Vierge à l'Eglise.

Oui, nous voulons te rendre grâce, Sainte Vierge Mère de Dieu et notre Mère bien-aimée, pour ton intercession en faveur de l'Eglise. Toi qui, accueillant sans réserve la volonté divine, t'es consacrée de toutes tes forces à la personne et à l'œuvre de ton Fils, enseigne-nous à garder dans notre cœur et à méditer en silence, comme Tu l'as fait, les mystères de la vie du Christ.

Toi, qui as avancé jusqu'au Calvaire, toujours profondément unie à Ton Fils qui, sur la Croix, te donna comme mère au disciple Jean, fais que nous te sentions toujours proche de nous à chaque instant de notre existence, en particulier dans les moments sombres et d'épreuve.

Toi, qui, le jour de la Pentecôte, avec les Apôtres en prière, as imploré le don de l'Esprit Saint pour l'Eglise naissante, aide-nous à persévérer en suivant fidèlement le Christ. Nous tournons notre regard vers Toi avec confiance, comme vers « un signe d'espérance assurée et de consolation devant le peuple de Dieu [...] en attendant la venue du jour du Seigneur » (n. 68).

Partout dans le monde, les fidèles t'invoquent avec une prière insistante, Marie, afin que, exaltée dans le ciel parmi les anges et les saints, tu intercèdes pour nous auprès de ton Fils « jusqu'à ce que toute les familles des peuples, qu'ils soient déjà marqués du beau nom de chrétiens, ou qu'ils ignorent encore leur Sauveur, soient enfin heureusement rassemblées dans la paix et la concorde en un seul peuple de Dieu à la gloire de la Très Sainte et indivisible unité » (n. 69). Amen!

[Texte original : italien – Traduction réalisée par Zenit]
ZF05120906

* Prochaine date de retraite de guérison intérieure :
- du 11 au 16 décembre 2006.
Retraite "Renaître en Marie" avec le Père Maximilien-Marie Duten.
- Lieu : à la Cité de l'Immaculée en Mayenne (France). Info Tel : 02.43.26.88.55
Site : www.citedelimmaculee.com



Que Dieu vous bénisse !

Thierry Fourchaud
Cité de l'Immaculée
BP 24 - 53170 Saint-Denis du Maine (France)
Tel : 02.43.64.23.25
Site : www.mariereine.com
Découvrez le site d'évangélisation : www.labonnenouvelle.fr
Le site de notre librairie : www.ephese.fr













09:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

07/12/2006

UNE CONFÉRENCE DE GUY EST TOUJOURS UNE EXPÉRIENCE DE VIE.

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Guy Gilbert s'exprime toujours avec cet espace de liberté de langage qui le caractérise. Ses mots issus des blessures béantes de la rue, ont la saveur des profondeurs. En effet, Guy est un intellectuel, voire un théologien sans le savoir ou sans le vouloir.
Ses approches des problématiques sociétales même si elles sont enrobées d'un certain humour sont toujours d'une grande rigueur analytique.
Cela peut surprendre chez ce prêtre que l'on qualifie souvent de rockeur des rues.
Et pourtant, son expérience parle pour lui. Lorsqu'il évoque l'inculturation prônée par Vatican II, comprend-t-on réellement sa démarche d'éducateur ?
Parfois, j'en doute. Tant de reproches lui furent jetés en pleine figure à cause de son look et de ses mots ; qu'il lui fallut un courage indestructible pour affronter les critiques stériles.
Guy est toujours debout avec les mêmes convictions chevillées au corps. Ces valeurs qui donnent sens à son existence et qu'il s'oblige, en tant que Témoin du Christ, à transmettre.
Ces convictions qui génèrent un sens à toutes vies. Rien n'est inaccessible chez lui. Rien non plus n'est facile. S'il est bien un domaine dans lequel Guy ne transige pas c'est l'éducation inculquée avec laxisme. Chaque parent ou éducateur doit être en capacité de refus. Au risque de voir tomber sur sa pauvre tête les foudres injurieuses des adolescents en révolte.
L'adulte doit poser des repères afin que les jeunes ne se perdent point. Ces Ados dont on a tout accepté par peur du conflit.
Voyez les dégâts dont notre société refuse de comprendre les causes. Les violences sans nom provoquées par le malaise des jeunes qui ne savent plus pour quelles raisons obscures ils respirent dans ce monde qui les ignore allégrement.
Ils n'ont plus rien à perdre pas même la vie. Les adultes que nous sommes devenons chaque jour indifférents aux problèmes qui les habitent.
Guy Gilbert veut tracer de nouveau les balises qui nous ont fait grandir et que nous refusons de transmettre volontairement aux ados.
Volontairement, pas tout à fait, je dirai plutôt involontairement par lâcheté, par peur.
Oui, nos sociétés ont peur de leurs jeunes et surtout de leurs réactions. Aurions-nous oubliés que nous avons été enfants avant de prétendre tout savoir ?
Un Homme qui sait tout est un être arrêté et figé pour l'éternité. Il est un mort-vivant croyant comprendre les autres tout en les ignorant.
Il nous faut des vivants, nous martèle Guy Gilbert. Il nous faut des êtres de Lumière. N'est-il pas vrai que la Lumière peut éclairer le chemin rocailleux des meurtris de la vie.
Guy est éducateur, certes mais également prêtre. Voilà, la source de sa Force. Cette Foi indicible dont transpire toute sa personne. Le Témoignage sans prosélytisme est pour lui essentiel. C'est la preuve certaine que Dieu travaille aussi dans le coeur des plus petits.
Son secret, la prière celle qui donne ce souffle de liberté pour mieux s'épanouir.
Transmettre cette puissance de vie inoculée par l'Esprit est capital dans sa mission d'éducateur.
Puissent chaque chrétien et chrétienne, comprendre cette puissance invincible d'une osmose permanente avec Dieu.
Ce Dieu des combats pour une culture où l'oppression ne serait que mauvais souvenir. Ce Dieu qui nous fait vivre les authentiques valeurs pour une liberté responsable aux yeux de l'Humanité.
Ce Dieu qui nous pousse à parler pour dire aux Jeunes les convictions joyeuses de notre vie. Ce Dieu qui nous offre le courage d'affronter toutes les peurs pour exprimer ce qui nous tient debout envers et contre tout.
Ce Dieu qui fait sourire les enfants par son humour sur les événements. Ce Dieu qui suinte d'Espérance et dont le feu se reflète sur notre visage.
Ce Dieu qui sait nous dire " Non " pour nous faire pénétrer dans la maturité spirituelle.
Cette maturité dont les Jeunes attendent quelques signes des adultes souvent, en vain.
Aimer, c'est savoir dire " Non " quand les garde-fous ont délimités le terrain. Aimer, c'est être constamment présent avec distance pour que fleurisse la liberté individuelle.
Guy Gilbert, comme bon nombre de chrétiens, a trouvé depuis sa tendre enfance sens à son existence. Il se fait un devoir de dévoiler ce bonheur qui fomente aux tréfonds de son être.
En fait, ce que nous admirons chez lui, c'est ce que nous ne sommes pas capables de dire ou de faire.
Et pourtant, ayez confiance Frères et Soeurs bien aimés, l'Esprit-Saint vous donnera le comportement et les mots selon vos charismes pour devenir à votre tour des successeurs de Guy Gilbert. Des Témoins de l'Amour et de l'Espérance. Des Témoins du Christ vivant dans ce monde aux senteurs de culture de mort. Des ressuscités face à cette terre déprimée de ne plus saisir le sens, l'essence même d'une transcendance voulue par un Dieu d'Amour.
Répandre l'Amour dans les moindres gestes quotidiens devient contagieux pour ceux et celles qui nous entourent et nous regardent vivre.
De plus, l'amour est inventif à l'infini et permet de trouver des solutions face à la misère humaine dont les jeunes sont les premières victimes.
Guy Gilbert ne fait rien d'autre que suivre les pas de la Providence. Suivons-le, sur les sentes où notre destin est donné en offrande à chacun, comme le Christ par Amour désintéressé pour l'Humanité.
Bruno LEROY
Éducateur de rue.

19:27 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAÎTRES A PENSER ET A VIVRE. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

05/12/2006

L'AMOUR AVANT ( AVENT ) TOUT !

De grandes foules viennent à Jésus… Boiteux, aveugles, estropiés, muets… Tous affamés, assoiffés, pas seulement de pain, pas seulement d’eau, mais aussi de la Parole et des gestes de consolations et de guérison de notre Seigneur.

Face à tous ces gens qui viennent à lui, Jésus sent monter en lui un sentiment de « pitié », plus exactement, le texte grec nous dit que Jésus est bouleversé intérieurement, remué jusqu’au plus profond de ses entrailles. Lorsque l’on sait qu’en hébreu « entrailles maternelles » et « miséricorde » ont la même racine, la conclusion s’impose. Devant la souffrance de ces hommes et de ces femmes, douloureux héritage du péché des origines, Jésus est ému jusqu’aux entrailles. Il n’a qu’un désir : les sauver et les rétablir dans leur dignité de fils et de filles de Dieu.

En Jésus Christ, c’est Dieu qui, poussé par la miséricorde, vient à la rencontre de la misère de l’homme. En Jésus-Christ, c’est le Tout-Autre qui se fait le Tout-Proche pour ramener sur son cœur ses enfants qui s’étaient égarés loin de lui. Nous touchons ici l’essence du mystère de l’Incarnation rédemptrice que nous sommes invités à approfondir de façon toute particulière durant ce temps de l’Avent.

Jésus va guérir ces hommes et ces femmes. Mais cela ne lui suffit pas. Il va leur donner à manger. Il va multiplier pour eux les quelques pains de ses disciples, préfigurant ainsi le don de son corps et de son sang dans l’Eucharistie pour le salut du monde et annonçant le banquet céleste où tous les hommes réconciliés avec le Père par l’offrande de sa vie pourront siéger à la fin des temps. Ce banquet qui scelle la réconciliation avec notre Père est celui de la vie retrouvée puisque il nous permet de venir nous abreuver auprès de la source de vie éternelle. Ce festin de paix et de joie est bien celui qu’annonçait le prophète Isaïe en ces termes : « Ce jour-là […], le Seigneur enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples et le linceul qui couvrait toutes les nations. Il détruira la mort pour toujours. Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple ; c’est lui qui l’a promis. » (Cf. 1ère lecture)

La seconde multiplication des pains, chez saint Matthieu, est donc bien à interpréter comme un acte de miséricorde de la part de Jésus et travers lui de la part du Père. Il est à noter ici que Jésus ne donne pas directement le pain qu’il vient de multiplier, il le fait distribuer par les disciples. Autrement dit, Jésus veut avoir besoin de nous pour être les canaux de sa miséricorde, pour être ses mains et son cœur auprès de ceux qui sont perdus loin de lui, dans la détresse et la souffrance.
Remarquons encore que le Seigneur part de ce que nous lui donnons : sept pains et quelques poissons, autrement dit, pas grand-chose de ce que nous possédons. Et bien, même de ce pas grand-chose, le Seigneur veut en avoir besoin. Jésus veut avoir besoin de l’offrande de nos vies unie à sa propre offrande pour sauver le monde. Il veut nous associer d’une façon toute particulière au mystère de la rédemption.

En fixant déjà notre regard vers l’enfant de la Crèche, ce temps de l’Avent que nous venons de commencer nous sera sans doute d’un grand secours. Un nouveau-né sans défense dans l'humilité d'une grotte va venir rendre sa dignité à toute vie qui naît. Il va venir guérir les blessés de la vie et redonner un sens à tous ce qui est mort en nous. En ce qu’il y a de plus vulnérable, Dieu va venir détruire le péché et déposer le germe d'une humanité nouvelle, appelée à porter à son achèvement le dessein originel de la création et à le transcender par la grâce de la rédemption. Au cœur même de ce qui paraît le plus ténébreux, la miséricorde va s’incarner et ouvrir un chemin d’espérance !

Frère Elie

20:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

L'artiste en devenir...

 Il est bien connu aujourd'hui qu'au sein des milieux chrétiens évangéliques on témoigne très peu d'intérêt pour les arts. Quand le changement se manifeste, au fur et à mesure que la jeune génération née et élevée au sein de ces milieux prend conscience de l'importance des arts, toutes sortes de problèmes et de tensions surgissent. Ces jeunes manquent des connaissances et du discernement qui leur permettraient d'exercer leur esprit critique.
Aussi bien dans leur famille que dans leur milieu religieux,on n'a jamais essayé de comprendre l'art ; le goût artistique est quasiment inexistant. Il 'y a pas d'intuition artistique, rien digne d'éveiller la curiosité, aucune réponse aux questions de la génération montante afférentes à ce sujet.
Beaucoup de jeunes veulent devenir artistes dans un esprit chrétien, mais ils ont à découvrir par eux-mêmes les réponses à leurs points d'interrogation. Comment pourraient-ils aller de l'avant ? Quel est le sens de tout cela ?
Beaucoup se sont éloignés du christianisme ou, ce qui est plus tragique, du Christ, quant ils ont fini par comprendre que, si cet aspect primordial de la vie humaine reste banni de la religion ou de la foi, alors quelque chose de fondamental doit être défectueux dans la foi. Ce qu'on attend d'eux c'est qu'ils se joignent à une lutte spirituelle contre l'esprit de leur époque qui se concrétise avec vigueur dans les arts - et beaucoup succombent, car la lutte est trop dure. Ils n'obtiennent aucun appui, même s'ils sont chrétiens, de leur milieu : famille, pasteur, professeurs, et aucun livre adéquat n'est à leur disposition. Il n'est pas trop possible, naturellement, d'adopter la même attitude puritaine aujourd'hui ; se tenir à l'écart des arts, car ils sont mondains, séculiers et corrompus. Or ce n'est pas la solution. Elle manque le coche. Tout d'abord, elle ignore le fait que les arts sont des protagonistes particulièrement puissants dans un nouveau mode de pensée non chrétien.
Il se pourrait bien que les arts soient vraiment une " avant-garde " en ce sens qu'ils sont en tête de la quête pour une forme de spiritualité non chrétienne. Pourquoi ? Parce que pendant trop longtemps les chrétiens n'ont pris aucune part à la discussion ou à l'action artistiques. Quelle place devrait donc occuper l'art ? Peut-il exister un art chrétien portant témoignage, parallèlement à l'autre art ? Y a-t-il même à vrai dire un art chrétien ? L'art peut-il être utilisé à des fins chrétiennes ? A ce point, je me dois d'affirmer avec force : l'art ne doit jamais être utilisé pour prouver la validité du christianisme. C'est plutôt la validité de l'art qui devrait être étayé par le christianisme. L'art chrétien n'est pas l'art qui se sert de thèmes bibliques et chrétiens. Picasso a peint plus d'une Crucifixion ; mais c'étaient des malédictions plutôt que l'expression de la foi. Nombre de thèmes bibliques furent manipulés dans un esprit humaniste après la Renaissance. Et, bien entendu, presque toutes les hérésies ont inspiré quelque forme d'expression d'art. Non, ce qui est chrétien dans l'art ne réside pas le thème, mais dans l'esprit qui l'anime, dans la sagesse et dans la compréhension de la réalité qu'il reflète.
De même que le fait d'être chrétien ne consiste pas à chanter partout et tout le jour des alléluias, mais à montrer le renouveau d'une vie en Christ, consacrée en tous ses actes, de même un tableau chrétien n'est pas celui où tous les personnages sont couronnés d'une auréole et qu'on entend (si on colle son oreille à la toile) chanter des alléluias. L'art chrétien n'est rien de spécial. C'est un art sain, bien portant et de bonne qualité. C'est un art en accord avec les structures d'art données par Dieu, un art qui a une conception bienveillante et libre de la réalité, qui est bon et vrai. En un sens il n'y a pas d'art spécifiquement chrétien. On ne peut différencier que l'art bon de l'art mauvais, l'art sain et bon de l'art faux et inquiétant dans son interprétation de la réalité. Il en est ainsi, qu'il s'agisse de peinture, de théâtre ou de musique…
Bruno LEROY.

09:32 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

04/12/2006

RECHERCHE D'EMPLOI DE Mlle BAILLEUL...

Chers Amis ( es ),
Il n'est guère dans mes habitudes de me substituer aux Administrations telles que l' ANPE, par exemple. Cependant, j'ai reçu un mail d'une Jeune Demoiselle sérieuse et motivée qui désire faire ses premiers pas en entreprise. Mes effectifs étant au complet, je n'ai pu que lui répondre négativement.
Je me porte personnellement garant pour Mademoiselle BAILLEUL.
Si vous êtes prêts à la contacter pour un éventuel emploi ou si, vous connaissez des personnes intéressées par sa demande. Vous pouvez m'écrire directement à : edukaction@club.fr
Je transmettrai vos mails et elle analysera les offres qui lui sied le mieux selon ses aspirations et motivations profondes.
De toute évidence, j'ai modifié quelque peu son message afin qu'il donne l'impression de s'adresser personnellement aux potentiels employeurs.
Je ne cesse de parler autour de moi de sa candidature mais la conjoncture actuelle ne permet plus même à certains Directeurs de dire que les Subventions de l'ÉTAT sont à ce point dérisoires qu'elles ne permettent pas d'embaucher de bonnes volontés compétentes.
Pour votre militantisme malgré la situation économique actuelle et votre capacité à ne pas baisser les bras face à la fatalité.
Pour le souci honnête que vous portez à Mademoiselle BAILLEUL qui désire de tout coeur s'épanouir dans un Travail en fonction de son cursus.
Je vous remercie de l'attention que vous lui manifesterez dans sa recherche d'Emploi.
Cordialement ,
Bruno LEROY.
Directeur du Service Éducatif et Action Sociale.
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    Actuellement titulaire d'un Master deuxième année de droit pénal, spécialisée en droit des mineurs, a effectuée l'intégralité de son parcours à l'université de Lille 2.
Mademoiselle BAILLEUL cherche aujourd'hui à donner une nouvelle dimension à ses études et à préparer son intégration dans le monde professionnel.
    C'est la raison pour laquelle, elle sollicite votre attention, en vue de l'obtention d'un poste visant au soutien, à l'accompagnement ainsi qu'à l'orientation, éventuellement juridique, des jeunes en difficultés.
    Son expérience au sein de la protection judiciaire de la jeunesse et du service jeunesse de la ville de Dunkerque lui ont assurés des connaissances procédurales en droit des mineurs, que ceux- ci soient auteurs ou victimes d'infrafractions, ainsi qu'aux différents dispositifs d'aide et d'insertion, notamment professionnels, existants pour les personnes simplement à la recherche de conseils concernant leur avenir.
  Convaincue qu'un tel emploi lui permettrait de développer ses connaissances et d'acquérir une expérience certaine auprès de professionnels. Ce serait également, pour elle, l'occasion de démontrer ses motivations pour contribuer aux actions collectives mises en place afin de prévenir la marginalisation ou faciliter l'insertion ou la réinsertion de certains jeunes et de certaines familles en difficultés.

20:03 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

03/12/2006

Sida et spiritualité...

À la mémoire de Jean-Gilles Godin qui, blessé par l'Ange Noir du Sida, s'est battu contre lui pendant une longue nuit. Puisse la blessure être devenue, pour lui, bénédiction.

*

Il n'est pas facile trouver ce qu'on pourrait appeler «le ton juste» pour parler du SIDA, de l'expérience de ceux et celles qui vivent avec le SIDA, mais aussi bien de ce monde dans lequel nous sommes pris pour vivre avec cette redoutable maladie sans doute un bon moment encore. On se sent en effet comme écartelé entre l'envie de hurler - de colère, de révolte ou de défi -, celle de pleurer - de tristesse, d'impuissance ou de rage -, mais aussi, simplement, de se taire - par pudeur, par respect, ou juste par conscience de la prodigieuse prétention, de la vertigineuse futilité des mots... Pourtant, dans ce vaste combat qu'est la lutte pour la vie et pour l'espoir, toutes les ressources, en fin de compte, doivent être mises à contribution: la science, l'argent, le temps, la tendresse - et sans doute aussi, dès lors, ces choses infiniment fragiles que sont les mots.

*

Sida et spiritualité...

En voyant ces deux mots associés, il nous vient fort probablement, en vrac et pêle même, toute sorte d'images, toute sorte d'autres mots: Dieu, foi, doute, valeurs, morale, amour, culpabilité, sagesse, souffrance, angoisse, compassion, mort, vie, espoir - et bien d'autres encore...

Ce qu'on appelle - sans toujours très bien savoir ce qu'on veut dire par là - «spiritualité», «sagesse de vie», «expérience intérieure», «religieuse» ou «mystique» , semble en tout cas avoir au moins ceci de commun avec le SIDA que cela concerne ce qu'on pourrait appeler, pour reprendre la vieille expression de la Bible, le «combat des humains avec l'Ange», l'expérience - la bataille - des hommes et des femmes «autour» des limites de la condition humaine et de ce qui la déborde. Si la réalité du SIDA nous interpelle aussi directement, aussi brutalement aujourd'hui au plan de la «spiritualité», c'est bien possiblement parce que, dans une large mesure, nous vivons dans un monde où nous avons souvent la tentation de croire qu'il n'y a plus de limites, que celles-ci ont été abolies:

- plus de limites aux horizons que la science explore - que ce soit dans l'infiniment grand, l'infiniment petit ou l'infiniment complexe;

- pas de limites à la puissance que la technique met en oeuvre et au progrès qu'elle permet d'entrevoir;

- pas de limites à la créativité, à l'inventivité humaine;

- pas de limites, non plus, au désir que tous et toutes nous portons en nous et aux possibilités de l'accomplir sans contrainte ni retenue;

- pas de limites à la vie elle-même, à la possibilité de la fabriquer presque, déjà, d'en améliorer la qualité, de la prolonger de plus en plus, voire - pourquoi pas - à l'inifini...

Ou bien, alors - et ce serait au fond une autre manière de dire à peu près la même chose -, nous avons le sentiment de vivre dans un monde que nous contrôlons . De contrôler le monde dans lequel nous vivons:

- nous partageons l'ambition d'une société qui continue - «Phase II» de la Baie James - de harnacher les rivières pour produire de l'électricité;

- nous avons encore au moins l'«illusion démocratique» de pouvoir élire ceux qui nous gouvernent;

- la terre que nous habitons a été sillonnée par d'innombrables réseaux de communications - qui faisaient dire à MacLuhan que la planète était devenue un «village global» où l'on sait tout ce qui se passe, presque instantanément;

- nous vivons dans des maisons chauffées en hiver et climatisées en été, dans un monde où tout est prévu, géré, «sous contrôle». De notre naissance à notre mort - celle-ci comprise! -, nous sommes «pris en charge» par les institutions et les spécialistes de toutes sortes, des pédiatres aux thanatologues, en passant par les dentistes, les psycho-thérapeutes, les sexologues, les agents d'assurance et les réparateurs Maytag...

Or, si le SIDA nous interpelle aussi directement au plan de ce qu'on peut appeler une «interrogation spirituelle», c'est vraisemblablement parce qu'il vient brutalement nous rappeler la présence de brutales limites au coeur de notre monde, de nos vies, de nos désirs. C'est parce qu'il vient brutalement nous rappeler les limites de notre contrôle .

*

Certains se souviendront sûrement d'avoir lu, dans une livraison du Devoir de novembre dernier, la fort intéressante réflexion d'un professeur de philosophie, Pierre Bertrand, à partir du tremblement de terre qui venait de secouer le Québec quelques jours auparavant. «Il faut, écrivait Bertrand, que les puissances du dehors absolu fassent inopinément intrusion dans nos habitudes de vie pour que nous nous mettions à mettre en doute la belle assurance qui est la nôtre.» Et même là, ce n'est pas si évident que ça: il nous faut en effet toujours beaucoup de temps pour enregistrer ce qu'il y a d'imprévu , d'inédit dans un évènement comme celui-là. Nous le savons, nous l'avons tous plus ou moins vécu ainsi: nous ramenons tout d'abord cet inédit à du familier, à du connu: c'était les enfants qui faisaient du bruit dans la chambre ou qui donnaient des coups de pied sous la table, les chats qui se couraient après dans le couloir, la laveuse qui vibrait plus fort que d'habitude, un autobus ou un gros camion qui passait dans la rue...

«En fait, poursuivait le professeur de philosophie, la prise de conscience du tremblement de terre comme tel n'eut lieu qu'après coup, comme dernière hypothèse explicative, après que toutes les autres furent essayées et épuisées. Tellement l'inconnu doit insister avant que nous acceptions de lui ouvrir enfin la porte, et combien nous sommes prompts à la lui refermer sur le nez à la première occasion» - à travers nos bavardages, par exemple, ou ceux des média, qui finissent rapidement par banaliser complètement l'évènement. Pourtant, de conclure, le philosophe: «Il ne faut pas s'empresser d'oublier trop rapidement ces moments où le dehors surgit à l'intérieur de nos vies. Il y a là quelque chose qui gronde en dessous de nos certitudes».

*

L'image est forte, mais elle donne à penser: le SIDA est un tremblement de terre dans nos vies. C'est un ébranlement des certitudes sur lesquelles nous vivions depuis un moment déjà - aussi bien celle d'une sexualité sans «risques» et sans «conséquences» que celle de la toute puissance de la science à nous délivrer de ce qui nous empoisonne encore l'existence. Et même là, il nous faut une très forte secousse sur l'échelle de Richter de nos certitudes pour vraiment ébranler celles-ci: combien parmi nous, par exemple, échappent complètement à la tentation, quand ils pensent au SIDA, de penser d'abord au moment où cette «toute puissance» de la science et du progrès médical aura enfin trouvé un remède, un vaccin, un antidote - une «solution»?

Une telle attitude est bien sûr tout à fait compréhensible et légitime. Mais elle amène à suggérer que, par comparaison, la spiritualité , ce serait probablement, plutôt, la manière d'habiter humainement le présent, de donner un sens au présent dans lequel nous sommes pris pour vivre - d'une manière ou d'une autre - avec le SIDA, comme avec nos vieilles certitudes ébranlées par le tremblement de terre.

*

Dans un monde comme le nôtre, par ailleurs, parler de spiritualité, c'est parler de quelque chose que plusieurs d'entre nous avions plus ou moins rangé depuis un bon moment dans la naphtaline - quand nous ne l'avions pas simplement «mis au chemin», avec les vieilleries inutiles et encombrantes.

Parler de spiritualité dans un monde comme le nôtre, c'est aussi, nécessairement, parler au pluriel . Et le fait est que l'apparition du SIDA dans le paysage de nos vies a fait émerger toutes sortes de recherches, de questionnements spirituels, souvent très différents les uns des autres - allant par exemple de la redécouverte d'une expérience religieuse très traditionnelle (au sens pas du tout péjoratif du terme) à l'exploration de pistes nouvelles, ou en tout cas moins familières à nos traditions occidentales - qu'il s'agisse par exemple de diverses «techniques de soi», de diverses formes d'auto-thérapie ou d'actualisation des pouvoirs souvent insoupçonnés de guérison que nous portons en nous.

Sauf à se situer dans une perspective très étroitement confessionnelle, il est difficile de soutenir que des spiritualités seraient plus «vraies» que d'autres. On admettra plus volontiers qu'il y a plutôt des façons différentes d'habiter humainement un présent, de «négocier» avec des limites. En revanche - et il est important de ne pas l'oublier -, les voies que peut emprunter cette recherche de spiritualité sont fort différentes les unes des autres, et elles peuvent même, à l'occasion, paraître contradictoires ou incompatibles entre elles. On peut ainsi penser - et l'exemple est loin d'être purement théorique - à la confrontation qu'il peut y avoir entre des «voies spirituelles» davantage centrées sur un «apprivoisement» de la souffrance et de la mort, disons, et d'autres qui, au nom d'un combat acharné «pour la vie», pourraient être tentées de considérer les premières comme une sorte d'«abdication», voire une «trahison défaitiste». En ce sens là, on peut penser qu'il nous faut, tous, et en tout état de cause, faire de la place dans nos démarches pour une «spiritualité de la tolérance et de la cohabitation».

Mais on peut également songer à des courants spirituels issus de traditions très différentes de la nôtre, qui ont cependant influencé plusieurs de nos contemporains depuis un certains nombre d'années: spiritualités d'origine orientale notamment, pour lesquelles notre petit «moi» n'est au fond qu'une illusion bien fragile et bien éphémère. Pour bien des courants spirituels ainsi marqués par l'Orient, nous ne sommes que des lieux passagers où la vie se cristallise un moment, où la vie parle un instant avec notre précaire petit «JE» - avant que celui-ci ne retourne, comme une goutte d'eau, à l'insondable «océan de l'être» d'où il provient. On comprend aisément que, dans un paysage spirituel de ce type, le drame qui affecte l'histoire particulière de chacun de nos petits «moi» n'a pas la même résonnance qu'il a sans doute pour la majorité d'entre nous. À la limite, la mort elle-même y est perçue davantage comme une libération que comme une tragédie...

Pour le meilleur et pour le pire, l'Occident auquel nous appartenons nous a appris à accorder une importance beaucoup plus grande - voire absolue - aux petits «moi» que nous sommes et qui ont, pour cette raison, beaucoup de mal à accepter la limite de leur minuscule royauté - que ce soit celle de la frustration du désir, de l'échec, de la maladie, et, bien sûr, la plus scandaleuse de toutes: celle de la mort, surtout lorsque cette limite surgit (comme un tremblement de terre) au moment où on s'y attend le moins, comme c'est le cas des maladies incurables qui frappent les enfants, par exemple, et comme c'est le cas du SIDA, qui semble s'en prendre avec une cruauté particulière à des hommes et à des femmes au plus vigoureux de leur vie, au creux de leur plus vivante passion.

*

Dans cette tradition occidentale qui est la nôtre (que l'on soit beaucoup, un peu, très mal ou pas du tout croyant) viennent à l'esprit un certain nombre de «figures», susceptibles d'inspirer notre recherche d'une spiritualité au temps du SIDA, et qui ont entre autres choses l'intérêt de nous montrer - si l'on en doutait vraiment - que les questions fondamentales auxquelles le SIDA nous confronte aujourd'hui sont loin d'être complètement nouvelles. On en retiendra deux, parmi bien d'autres possibles.

La première de ces figures est connue - quoique souvent assez mal, et de manière plus ou moins caricaturale. C'est celle de Job, héros fictif d'un récit vieux de 2500 ans, qui pose au fond une seule question - laquelle n'a jamais, depuis lors, cessé de hanter la conscience occidentale (jusqu'à Camus par exemple, en notre temps): pourquoi les humains souffrent-ils - et, surtout, pourquoi la souffrance des innocents ?

Dans le récit biblique, Job est présenté comme un «honnête homme», un «juste», qui vivait à l'aise, heureux et sans histoire. À partir de là, l'auteur imagine un scénario où Dieu permet à Satan (qui est un peu, si l'on ose dire, son «exécuteur des sales boulots») de mettre Job à l'épreuve, pour voir si celui-ci va demeurer aussi «fidèle» dans ses malheurs. Job perd ses biens, il perd ses enfants -- un peu comme Martin Grey dans son récit autobiographique. Ça l'affecte, bien entendu, mais ça ne l'ébranle pas dans ses assises profondes: Job accepte que Dieu reprenne ce qu'il lui avait donné. Même atteint dans son propre corps par une lèpre répugnante, Job refuse de suivre sa femme qui lui conseille de maudire Dieu à cause de la manière dont celui-ci l'a injustement traité.

C'est alors que trois de ses amis viennent pour le réconforter. Ceux-ci arrivent avec les «gros sabots» de leur bonne volonté et de leur bonne conscience: ils ne sont évidemment pas eux-mêmes aux prises avec le drame de Job! Et, au fond, les trois finissent par défendre les croyances traditionnelles de leur époque en essayant de convaincre Job que ce qui lui arrive est certainement de sa faute, qu'il s'agit sûrement d'une punition divine - puisque Dieu est juste... Mais Job n'est pas d'accord et il proteste de son innocence, en même temps qu'il se heurte au mystère de ce Dieu que lui aussi, pourtant, il continue de croire juste. Job se débat avec sa question, oscillant entre la révolte et la résignation, entre des crises de souffrance et des périodes de rémission.

Arrive encore un autre personnage qui, du haut de sa certitude, se met à faire la leçon à tout le monde, en prétendant, lui, carrément, justifier la conduite de Dieu. Mais, là, c'est Dieu lui-même qui en a pour ainsi dire assez, et qui intervient pour dire aux amis de Job: «bon, ça suffit, vous parlez à travers votre chapeau...» Pourtant, Dieu ne répond pas vraiment lui non plus à la question de Job - sinon en manifestant qu'il est plutôt d'accord avec celui-ci, que ce qui arrive à Job n'a, de fait, rien à voir avec une quelconque «punition». Mais Dieu n'essaie pas davantage de se défendre lui-même ou de s'expliquer.

Ce qui ressort de ce récit c'est que, au fond, il n'y a pas de réponse - au moins, en tout cas, au plan des explications rationnelles. Dieu se contente de demander à Job - et ce sont parmi les plus belles pages de la Bible qu'il faut hélas se résoudre à résumer ici bien rapidement: «Job, étais-tu là quand j'ai fait le monde, quand j'ai installé le ciel et fixé les étoiles? Où étais-tu, Job, quand j'ai organisé la terre et semé la vie dans les océans, quand j'ai réglé le cours des astres et celui des saisons?...»

Et Job prend conscience de la limite à laquelle il se heurte, malgré sa sagesse et son intelligence: celle d'un univers qui le dépasse, d'un monde où les choses fonctionnent en général plutôt bien - mais où il leur arrive aussi à l'occasion de se dérégler. Un monde où il se produit aussi, de temps en temps, des tremblements de terre. Quelque chose pourtant, devant cet ordre grandiose de la Création qui se déploie devant lui, réduit sa révolte au silence d'une confiance que la raison seule ne saurait expliquer.

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Nous ne sommes pas si loin ici, quand on y pense, d'une spiritualité d'inspiration très différente: celle de la Chine ancienne - que l'on retouve par exemple dans le taoïsme et le Yi-king ; une spiritualité fondée essentiellement sur la conviction que le monde est en perpétuelle transformation - comme le courbe d'un biorythme - et que les humains ont le choix: ou bien de se casser les dents et de se rendre malheureux à vouloir qu'il en soit autrement, ou bien de se mettre en harmonie avec ce mouvement du monde, et de faire la paix avec ce mystère d'un univers dont le sens, ultimement, échappe à notre entendement.

Étrangement, nous ne sommes pas très loin non plus d'une autre «spiritualité» très différente : celle de la «responsabilité» et du «projet», dans la philosophie - athée - de Jean-Paul Sartre pour qui, dans ce monde en lui-même absurde , le sens ne peut être donné que par les humains eux-mêmes. (Comme le disait Sartre, par exemple, à propos de Jean Genet, devenu écrivain et poète même si toute son éducation avait d'abord fait de lui un criminel et un voleur: «l'important n'est pas ce que l'on a fait de nous mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce que l'on a fait de nous».)

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La deuxième figure que l'on évoquera rapidement ici est connue elle aussi, et même beaucoup plus sans doute - quoique souvent de manière également un peu simpliste. C'est celle de François d'Assise, que l'on se représente peut-être un peu trop à la manière naïve des images pieuses - ou à celle de Zeffirelli! - avec des grands yeux candides en train de parler aux petits oiseaux... On aura plutôt ici à l'esprit un très beau texte de François d'Assise, le Cantique des créatures - qui est une grande prière de louange, de reconnaissance pour la beauté du monde, dans laquelle saint Françoi se présente en quelque sorte comme le frère de toutes les créatures:

Loué sois-tu, Seigneur, pour notre frère, monseigneur le Soleil,

et pour notre soeur la Lune;

pour notre frère le Feu et pour notre soeur l'Eau;

loué sois-tu pour la Terre, notre soeur et notre mère,

et pour mon frère, le Corps;

mais, aussi, loué sois-tu pour notre soeur la Mort

- à qui nul vivant ne peut échapper...

*

Nul ne peut dire, bien sûr, si François d'Assise, aujourd'hui, pousserait l'audace jusqu'à parler, dans sa louange, de «son frère», le SIDA...

L'auteur de ces pages n'aurait sans doute pas eu lui-même celle de le proposer s'il ne l'avait entendu presque dans ces termes l'été dernier, dans la bouche d'un jeune prêtre vivant depuis un moment avec le SIDA. Et celui-ci d'exprimer comment, après un temps de révolte et de colère (que personne n'aura de mal à comprendre), il avait fini par apprivoiser cette proximité de la mort au travail dans son corps - comme on le dit pour un douloureux travail d'enfantement; et que, à travers cette sorte d'étrange amitié, de mystérieuse et presque fraternelle complicité avec le SIDA, c'est avec la VIE qu'il était en train de régler ses comptes, de se réconcilier.

*

Il y a sans nul doute bien d'autres voies possibles en vue d'une spiritualité «au temps de SIDA», y compris dans cette tradition de l'Occident judéo-chrétien qui nous marque souvent plus que nous ne pensons, même à notre insu:

celle des croyants qui vivent la souffrance de leur corps comme communion à celle du Christ - un juste , lui aussi injustement mis à mort;

celle pour laquelle il est illusoire de prétendre rencontrer Dieu ailleurs qu'à travers les hommes et les femmes qui, justement parce qu'ils ont mal dans leur corps et dans leur âme, sont, parmi nous, les frères et les soeurs privilégiés de Jésus-Christ («Ce que vous aurez fait au plus fragile d'entre ces êtres douloureux qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'aurez fait» . Évangile de saint Mathieu , 25);

ou celle encore - plus guerroyante - des preux chevaliers qui se battent héroïquement jusqu'à la mort - avec la conviction que ce n'est pas la mort qui aura le dernier mot...

*

Ces pages ont voulu autant que possible éviter «le coup» des amis de Job - qui prétendaient avoir LA réponse... D'une manière infiniment plus modeste, elles ont plutôt cherché à exprimer le souhait que nous nous laissions ébranler par ce «tremblement de terre» qui surgit dans nos vies sans crier gare. Mais aussi bien, comme le suggérait le beau texte de Jean-Gilles Godin paru dans le Devoir du 1er décembre 1988, que nous ayons le courage de croire que l'espoir ne peut pas être «faux» si on le place là où est le seul véritable lieu de la «spiritualité»: celui du coeur.

12:37 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE CONTEXTUELLE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |