7427 7827

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/11/2006

ANDRÉ TU ES UN SAINT...

Chers Amis,
Frères et Soeurs bien Aimés,
Ce jour est la Fête de tous les Andrés de la Terre. Et mon père se prénomme " ANDRÉ ".
Il a déjà un âge avancé mais, ce qui le maintien debout est son Amour incommensurable pour la Vie et pour autrui !
Certains sont tellement aseptisés intérieurement qu'ils estiment que fêter un prénom ne représente rien.
Et pourtant, c'est le mot que nous entendons le plus fréquemment durant toute notre Existence.
Je vous partage ce modeste texte en Hommage à mon Père et tous les Andrés qui suintent d'Amour donné !
Votre Frère,
Bruno.
ANDRÉ TU ES UN SAINT...
Aujourd'hui le mois de Novembre expire de joie,
Il fête le prénom d'un homme d'une immense Foi,
Ne te ressemblait-il pas cet apôtre là ?
Frère de Pierre sans se prendre pour Roi.
Actif comme le feu ardent présent en Toi,
Rayonnant tel ton regard empli de Lumière,
Convaincant tel ton sourire jamais éphémère,
Tu es un Saint Papa André qui brûle d'Amour,
Penché sur la conscience des autres Toujours,
Seul t'importe le Bonheur régnant en leurs coeurs,
Je me mets à genoux devant tant d'Amour donné,
Je prie tous les Andrés de savoir ainsi aimer,
Comme tu sais nous le démontrer,
Sans te forcer mais avec humilité,
Aujourd'hui je te dis que tu es aimé,
Pour cette Bonté que tu as toujours semée.
Tu es un Saint André chaque jour que Dieu fait,
La sainteté consiste à vivre en Vérité,
Et je sais que ta sagesse naturelle,
Donne sur Terre les parfums du ciel,
André ton fils t'Aime et s'imprègne,
De cette dévotion dans laquelle il baigne,
Ce chant des anges qui nous enchantent,
Chantent pour Toi cette douce romance,
Où l'Amour garde toutes ses chances,
Car tu incarnes cet Amour en sa tolérance.
Heureuse Fête de Saint André
Toi que nous ne cesserons d'aimer !
De toute éternité...
Ton Fils, Bruno qui t'Aime de toute son âme.

13:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

29/11/2006

UN SOUFFLE DE LIBERTÉ INTÉRIEURE ?.

 

Une libre extériorisation de toutes les pensées est sans doute difficile à admettre dans un cadre d'existence normal ; mais c'est pourtant sur elle que reposent la plupart des traitements psychologiques que l'on pratique de nos jours. Il ne suffit d'ailleurs pas d'obtenir que le sujet dise tout ce qu'il a conscience de penser, mais bien qu'il ose prendre conscience de tout " ce qui se pense en lui " afin de pouvoir secondairement l'exprimer en paroles. Il faut en effet distinguer les choses que que nous pensons, c'est-à- dire auxquelles nous donnons notre adhésion, et celles qui se pensent en nous, idées ou sentiments fugitifs, à peine aperçus et rejetés avec horreur comme incompatibles avec notre idéal moral ou avec notre personnalité. Ce sont le plus souvent des pensées que nous jugeons injustes ou monstrueuses et contre lesquelles tout notre être proteste. Elles n'en existent pas moins en nous, bien que détachées de nous ; et quand elles nous tourmentent sournoisement, il n'est pas d'autre remède que de les amener à s'extérioriser pour nous en délivrer, sans pour cela d'ailleurs leur accorder davantage notre approbation ni croire utile de les traduire par des actes. Il est à la vérité très difficile d'obtenir une liberté complète de verbalisation au cours de ces traitements psychothérapeutiques.

Quel est donc le comportement qu'il nous faut adopter pour accéder à une libération totale de ces inhibitions ?

Tout d'abord la suppression des barrières habituelles permet une décharge affective et motrice qui réduit la tension intérieure de l'individu et par suite le rend disponible pour de nouvelles tâches ; des facultés inemployées jusque-là trouvent à s'exercer ; les mauvais " plis ", formés sous l'effet d'anciennes contraintes maladroites ou inopportunes parviennent à s'effacer et l'individu, débarrassé d'un poids qui l'accablait, peut redevenir créateur et constructif. Il retrouve ainsi le sens de sa propre vie, que des interventions abusives avaient obscurci. L'évolution de l'individu, bloquée par un conflit névrotique, reprend son cours, dans des conditions redevenues favorables : une contention excessive exaspère en effet les conflits, en les empêchant de trouver leur solution naturelle. C'est ainsi que bien souvent la présence d'adultes qui prétendent faire régner l'ordre et la justice par la force envenime les climats psycho-relationnels au point de déclencher des états névropathiques.

Le second mode d'action de la liberté thérapeutique consiste donc à permettre d'épuiser les plaisirs enfantins ou régressifs dont la nostalgie inconsciente a empêché l'évolution de l'individu de se poursuivre d'une façon simple et normale. La liberté agit enfin en provoquant des prises de conscience éclatantes mais, elle peut être génératrice d'angoisses car dépourvue de réalisme. C'est au moment où toutes les contraintes sont supprimées qu'apparaissent en plein jour, de la façon la plus irréfutable, les exigences de la Réalité. L'individu peut alors découvrir la nécessité de la remplacer par une morale et une discipline intérieures.

Ainsi la liberté, moyen thérapeutique, comporte une posologie qui n'est pas la même dans tous les cas. La brusque suppression de toutes barrières convient à certains ; pour d'autres au contraire, il est souhaitable d'agir d'une manière moins systématique et plus progressive. Cela me fait penser à une phrase attribuée à Paul Valéry : " Tout homme a en lui un dictateur et un anarchiste ". Mais, contrairement à ce que l'on pourrait penser, il semble que ce soit là deux personnages contradictoires. Le dictateur n'est-il pas, comme l'anarchiste, un homme qui n'accepte d'autre loi que la sienne propre ?

Chacun aspire plus ou moins, en effet, à cet état d'indépendance, presque absolue ; mais y aspirer ne signifie pas qu'on soit forcément de taille à la supporter. Il faut avoir assez de force pour y faire face, car la contrepartie de cette indépendance, c'est la solitude : il ne faut plus compter sur l'appui des autres ; il faut tout tirer de soi-même ! Il y a de ces remèdes énergétiques qu'on ose prescrire qu'à ceux dont on sait l'organisme résistant ; sinon, pour y recourir, on est obligé, concurremment, de soutenir l'organisme. De même, quand on soigne par la liberté, il faut tenir compte des forces du patient et, au besoin, lui fournir les ressources nouvelles : c'est ce qu'on fait quand on lui donne, par exemple, à jouer un rôle qui l'exalte et lui permet d'accepter le principe de l'autorité, à la condition d'en détenir une parcelle.

Il ne convient donc pas de faire de la liberté un talisman utilisable en toutes circonstances. Ce n'est pas non plus un philtre magique ; mais je viens de m'efforcer de le montrer, c'est dans certains cas un remède tout à fait rationnel dont il faut apprendre à se servir, comme tel, à bon escient.

Bruno LEROY.

10:37 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans PSYCHOLOGIE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

28/11/2006

Découvrez le nouveau "Maria".


Thème : consécration à Marie enfant

Edito:
Entrons dans la dépendance de Dieu !

Dans ce Maria nous contemplons la petite Marie. Jésus nous dit :
“si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu.”

Quelle est la principale caractéristique des tout-petits ?
Il sont complètement dépendants !
Dépendants pour se nourrir, se vêtir, se laver... Ils sont complétement “livrés” aux adultes.

Sommes-nous prêts à entrer dans une telle dépendance vis-à-vis de Dieu ?

La Vierge Marie a vécu cette dépendance à Dieu, elle a vécue toutes choses “selon sa Parole”.

Pouvons-nous craindre un Dieu qui s’est fait si petit ?

Quelle est la nature de Dieu ?

Dieu est Amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. (1Jean 4)

Comme saint Jean, nous pouvons placer, en esprit et en vérité, notre tête sur le Coeur de Dieu sur le C¦ur du Fils ou du Père Lui-même où nous pouvons dire jour après jour «tout est accompli, je veux demeurer en Toi, pour goûter Ton Amour, m’abreuver jour après jour à la source de Ta grâce afin de la transmettre autour de moi. Faire Ta volonté pour recevoir et Te donner.»
Dans l’union à Dieu, nous vivons sur le Coeur du Père. Nous allons nous tourner à chaque instant vers Lui, nuit et jour nous blottir sur Son C¦ur pour l’écouter, Lui parler ou simplement rester là, paisible dans son Amour. “Je tiens mon âme en paix et silence, comme un petit enfant contre sa mère.” (Ps 131)

La dépendance

Nous comprenons que le but de notre vie est d’entrer dans cette “dépendance” de Dieu.
Quitter les béquilles et les dépendances de ce monde pour vivre la vraie vie, la vie d’enfant de Dieu.
Le but n’est pas de nous “en sortir” tout seul avec nos petits bras, mais bien de laisser Dieu mener et conduire ma vie. «Père, non pas ma volonté mais Ta volonté» (Lc 22, 42)
Nous allons maintenant demander, à Dieu, à chaque instant, la grâce de vivre avec Lui, par Lui, en Lui et pour Lui.

Ainsi nous aimons à rentrer dans ce cri du psalmiste : Ne me retire pas ton Esprit-Saint ! (Ps 51,13)

Accepterons-nous d’entrer dans cette folie d’amour ?

Comme le drogué a besoin de sa dose, comme l’enfant a besoin de sa mère, comme nous avons besoin de l’air pour respirer, nous allons avoir un besoin vital de Dieu à chaque seconde. Vivre dans une dépendance amoureuse et totale : l’union à Dieu !

Par cette dépendance Dieu va nous donner la vraie liberté ; car entrer dans Sa volonté n’est pas une régression ou un rétrécissement de notre vie, mais au contraire c’est l’ouverture qui nous rend notre pureté et notre coeur d’enfant.
“Il appela à lui un petit enfant, le plaça au milieu d'eux et dit :
En vérité je vous le dis, si vous ne retournez à l'état des enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Qui donc se fera petit comme ce petit enfant-là, celui-là est le plus grand dans le Royaume des Cieux.” (Matthieu 18, 3)

Ainsi le chemin vers Dieu n’est pas une montée mais bien une descente en nous-même où nous allons rencontrer Celui qui est, qui était et qui vient !

Que Dieu vous bénisse !

Thierry Fourchaud

Abonnement Maria sur www.mariereine.com

18:18 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

RADIO FRANCE ÉMERGENCE.



Pour écouter RADIO FRANCE ÉMERGENCE.

Veuillez vous rendre sur le lien suivant :


http://radioemergencebrunoleroy.hautetfort.com/

Ce lien est définitif afin de ne pas alourdir ce Blog...
 

Merci !

Bruno LEROY.

18:02 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans RADIO FRANCE ÉMERGENCE | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

27/11/2006

UNE VIE TRANSFORMÉE.

Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien, et se mit à table. Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu'il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum, et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum. Le pharisien qui l'avait invité, voyant cela, dit en lui-même: Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il connaîtrait que c'est une pécheresse. Luc 7.36-39

Je me méfie de ces gens qui frappent à ma porte. Il y a un bonne raison à cela : les gens que j’invite sonnent à l’interphone et je vais ouvrir la porte avant qu’ils n’arrivent. Ceux qui frappent à la porte sont donc des gens que je n’ai pas invité et qui veulent me vendre des choses farfelues. Comme par exemple ce bonhomme qui voulait me vendre un abonnement au câble, pour que je puisse avoir 200 chaînes. Super ! C’est génial ! Il m’a expliqué pendant 10 minutes tous les avantages de son abonnement, et pourquoi ma vie allait être changée grâce à lui. Au bout des 10 minutes, j’ai réussi à placer quelques mots, et je lui ai dit que j’étais parmi les rares français qui n’ont pas de téléviseur. Le bonhomme n’en croyait pas ses oreilles. Et tout d’un coup, je ne l’intéressais plus autant ! Ce jour-là, ma vie n’a pas été changée, et je n’ai pas connu le bonheur que me promettait ce représentant. Quel dommage !

Qui n’a jamais voulu avoir une vie changée ? Toutes les semaines, j’entends des collègues me dirent qu’ils vont gagner au loto. D’autres auront une vie changée s’ils ont le dernier jeu PS2 à Noël. Certains auront une vie changée avec un scooter… Chacun a sa propre idée d’une vie changée. Mais Jésus nous montre l’exemple d’une femme qui voulait que sa vie soit changée de l’intérieur. Elle a eu le courage d’entrer dans la maison d’un homme religieux, tant son désir était ardent.

Un autre texte révèle que cette femme était une prostituée. Elle avait avec elle un vase rempli de parfum, d’une grande valeur. Elle utilisait sans doute ce parfum pour « charmer » et attirer les hommes. Et avec l’argent qu’elle gagnait de son commerce, elle achetait d’autre parfum. Et ainsi de suite… jusqu’au jour où elle décide que sa vie doit changer. Elle prend alors tout le parfum qu’elle a et le répand au pied de Jésus. Pour que sa vie soit transformée, elle devait se débarrasser de ce qui représentait son ancienne vie !

On va à l’église, on chante quelques chants bien mielleux, on écoute un sermon (pas trop long, merci !), on dit peut-être quelques Amen (pas trop quand même !)… mais est-ce que notre désir est d’avoir une vie transformée par Jésus ? Est-ce que ce désir est assez ardent pour passer les obstacles, comme cette femme a passé la porte du pharisien ? Est-ce que ce désir est tel qu’on va répandre aux pieds de Jésus les choses d’une vie passée ? Si cette femme avait gardé du parfum, elle serait probablement retourné à son commerce. Notre vie ne peut être transformée si nous retenons quelque chose.

Une vie transformée, c’est un dégoût d’une vie sans Jésus, c’est un désir ardent, et c’est une détermination qu’aucun obstacle ne peut arrêter. Le religieux qui a invité Jésus chez lui est resté le même ce jour-là. Mais la femme qui est venue pleurer au pied de Jésus est repartie différente. Jésus lui a dit : « Tes péchés sont pardonnés. » Voulons-nous une vie transformée ?

 
Phil
 

17:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

La Spiritualité nous rend Humains !

La quête spirituelle se fait de plus en plus présente dans la société et le christianisme n'en détient pas le monopole. Chercher à connaître d'abord les fondements humains de la spiritualité permet une ouverture à toute recherche spirituelle et facilite aussi la reconnaissance de ce que l'expérience spirituelle chrétienne comporte de spécifique.

Qu'est-ce que la spiritualité ?
Difficile à dire, c'est évident.
Le dictionnaire (Petit Robert) dit de la spiritualité qu’elle est
1) le caractère de ce qui est spirituel, indépendant de la matière et
2) l’ensemble des croyances et pratiques qui concernent la vie spirituelle.

Toute pratique spirituelle suppose-t-elle la foi en une divinité ? Ce n'est pas le cas pour les agnostiques et les bouddhistes par exemple.

On peut sans doute affirmer que la spiritualité implique une pratique, une discipline, donc un apprentissage. Elle serait donc le fruit d'une expérience.

Mais il est aussi vrai que la spiritualité se retrouve sous beaucoup d'autres formes. Certains la trouvent dans des formes d'art : en lisant un roman, en écoutant de la musique, en contemplant un tableau. L'art nous donne un élan d'émotion qui est souvent "spirituel". D'autres la vivront dans la réalisation philosophique, scientifique ou sociale. Les uns seront sensibles au contenu intellectuel, les autres utiliseront plus volontiers leurs sens.

La spiritualité serait donc la part de ce qui nous fait humains.
Elle est une source d'inspiration, tout comme l'art.
Il semble que le rôle de la contemplation, de l'admiration, de l'accomplissement n'est pas de nous faire comprendre et intégrer quelque chose (bien que cela puisse être un autre résultat de l'action), mais plutôt de nous donner de l'inspiration dans la vie quotidienne.
Bruno LEROY.

09:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

26/11/2006

Dieu se révèle dans le silence.

L’adresse du discours de Jésus ne laisse aucune ambiguïté : « en vérité je vous le dis ». C’est à nous que Jésus s’adresse personnellement, c’est à nous qu’il donne cette veuve en exemple, à nous qu’il livre la mise en garde associée.

La première exigence pour nous est celle de l’écoute. En effet, il faut être particulièrement vigilant pour remarquer la scène que Jésus porte à notre attention. On voit beaucoup de monde dans le temple. Beaucoup d’allers et venues. Beaucoup d’ostentation. Des gens importants, des gens qui apportent de riches offrandes. Beaucoup d’hommes et d’animaux. Des marchands et des prêtres, des pèlerins et des badauds. Et une veille femme.

On entend également beaucoup de bruit dans le temple. Beaucoup de cris et de prières, de lamentations et de discussions. Des pas qui se pressent, des sabots qui résistent. Des pièces d’or et des vases sacrés. Et deux piécettes qui tombent dans un tronc.

« Levant les yeux » sur les réalités d’en haut, Jésus ne voit que cette vieille femme, il n’entend que ces deux piécettes.

« Cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde », affirme-t-il. Certes non, dirait l’évidence : deux fois dix centimes ! Mais Jésus n’a pas le même regard que nous. Nous, nous évaluons ce que nous donnons. Nous le comptons en fonction de ce qu’il nous a coûté, de ce à quoi nous avons renoncé, de ce à quoi nous aurions pu prétendre. A nos propres yeux, notre don dit notre valeur, nos moyens, nos qualités ou tout au moins notre générosité. Cependant Jésus ne regarde pas ce que nous donnons, mais ce que nous gardons. Voilà ce qui fait la différence entre la vieille femme et les riches qui déposent leur offrande dans le trésor : elle n’a rien gardé. « Aimer, c’est tout donner » reprend en écho sainte Thérèse.

Jésus nous alerte ainsi sur le danger qu’il y a à pervertir la dynamique du don de soi. Elle peut devenir, par nos calculs experts, une subtile machine à faire du profit, que ce soit en termes de réputation, d’autosatisfaction ou de reconnaissance de soi. Pire, comme c’est le cas pour les scribes de l’évangile, en espèces sonnantes et trébuchantes.

A l’exemple de cette femme que Jésus désigne, celui qui donne comme Dieu aime qu’on le fasse, ne compte que sur le Seigneur. On ne peut tout donner que lorsqu’on a déjà rencontré Dieu dans sa providence ; on ne peut risquer une telle vulnérabilité que lorsqu’on a placé sa confiance dans le Seigneur qui est notre rempart ; on ne peut oser une telle dépendance qu’après avoir découvert le Père, source de tous bienfaits.

Or il ne se révèle que dans le silence de nos vies. Préparons donc nos cœurs à sa rencontre en fuyant le tumulte qui les agite, les pensées futiles et les calculs mesquins, les projets insipides et les vaines rivalités, pour découvrir la source de tout amour qui se livre à nous sans rien attendre en retour et sans rien retenir pour lui.

Seigneur Jésus, tu vas te donner à nous dans cette eucharistie, sans rien retenir pour toi, en désirant nous combler de ta grâce. Donne-nous de t’accueillir comme tu te donnes, sans rien retenir pour nous, en ne gardant dans nos cœurs aucun attachement qui puisse faire obstacle à ta venue. Nous t’avons fêté comme notre roi, viens régner dans nos vies.


Frère Dominique

18:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

25/11/2006

La vie et rien d’autre !

Depuis ses premiers pas, la "gueule" de Philippe Noiret n’a jamais vraiment quitté le paysage du cinéma français. Ni le coeur du public. Drôle, émouvant, justicier à ses heures et un brin provocateur, son secret, un grand appétit de la vie.

"Immense figure du 7e art" (Renaud Donnedieu de Vabres), "toujours prêt à prendre des risques" (Bertrand Blier), "Un homme hors clan, hors norme, hors des sentiers battus" (Charles Berling)… Amis, collègues, admirateurs ou personnages politiques, tous ceux qui ont aimé Philippe Noiret mesurent la perte causée par sa mort, survenue jeudi 23 novembre 2006 en fin d’après-midi. Derrière la jovialité de l’un des acteurs les plus populaires de notre patrimoine culturel, Philippe Noiret était surtout un homme de caractère.


Entrée en scène

Est-ce parce qu’il n’aimait pas l’école que Philippe Noiret est devenu acteur ? C’est en tout cas après avoir raté trois fois son bac qu’il s’inscrit au cours de théâtre du Centre dramatique de l’Ouest. C’est aussi parce qu’il aime jouer et chérit plus que tout son âme d’enfant. Elève de Roger Blin pendant près de trois ans, il apprend vite et monte déjà ses premières pièces. Puis en 1953, il intègre le Théâtre national populaire de Jean Vilar, où il passera dix années de sa vie et interprétera environ quarante rôles. Une broutille pour celui qui deviendra l’acteur aux 130 films ? Certainement pas, car c’est à cette époque qu’il s’éveille à la comédie à travers des pièces aussi variées que ‘Lorenzaccio’, ‘Le Cid’, ‘Ruy Blas’, ‘Le Malade imaginaire’, ‘MacBeth’ ou encore ‘Oedipe’. Avec son ami Jean-Pierre Darras, il constitue aussi un duo de cabaret comique dans lequel on découvre son grand sens de l’humour. Philippe Noiret vit au fil des rencontres. C’est celle d’Agnès Varda - dont on dit qu’elle fut émue par sa "nuque exquise" - qui engendrera ses premiers pas au cinéma, dans ‘La Pointe courte’ en 1954. Il déclarera d’ailleurs : "J'avais peur de cette aventure. J'ai tâtonné. Finalement, je suis absent du film."


Le caméléon

En 1960, Louis Malle le choisit pour interpréter l’oncle Gabriel de ‘Zazie dans le métro’. Sa bonhomie et son visage affable n’y sont certainement pas pour rien. Mais le film ne récolte pas les faveurs du public et Philippe Noiret connaît une période de flottement durant laquelle le succès le boude. Il devra attendre 1966, avec ‘La Vie de château’ de Jean-Paul Rappeneau, et surtout 1967, avec ‘Alexandre le bienheureux’, éloge de la paresse signée Yves Robert, pour percer. Obstiné, il n’hésite pas à bousculer son image pour échapper à la carrière de jeune premier vers laquelle son physique semble l’orienter. Les rôles s’enchaînent jusqu’à la révélation en 1975, sous la caméra de Robert Enrico, avec ‘Le Vieux Fusil’. Les spectateurs le plébiscitent et Philippe Noiret devient "acteur populaire". Homme au tempérament fort, si la Nouvelle Vague l’ignore, il lui préfère les "vrais" auteurs. Il travaille ainsi avec les plus grands réalisateurs de la deuxième moitié du XXe siècle et contribue au renouvellement du cinéma français. Spécialiste des rôles de composition, il passe non sans panache du clown (‘Les Ripoux’, 1984) à l’homme blessé (‘L’Horloger de Saint-Paul’, 1973) ; du méchant (‘Masques’, 1987) au gentleman (‘Père et fils’, 2001), avec un goût certain pour la comédie. Sa carrière connaît quelques rebondissements. Un grand succès en Italie notamment, avec des films comme ‘La Grande Bouffe’ de Marco Ferreri, qui fit scandale à Cannes en 1973, ‘La Famille’ d’Ettore Scola ou ‘Cinema Paradiso’ de Giuseppe Tornatore, et une escapade à Hollywood où George Cukor le dirige dans ‘Justine’, suivi d’Alfred Hitchkock dans ‘L’Etau’. Quand le cinéma lui laisse un peu plus de temps libre au milieu des années 90, il en profite pour renouer avec le théâtre et joue avec plaisir dans ‘Les Côtelettes’ de Bertrand Blier, qui sera par la suite adapté pour le grand écran. Gourmand, il était encore en 2005 à l’affiche d’‘Edy’, une comédie policière de Stéphan Guérin-Tillié.


Le goût des autres

Outre l’acteur, Philippe Noiret était aussi un homme au grand coeur, que l’on disait tendre et disponible. Très fidèle dans le travail, il a notamment tourné huit longs métrages avec Bertrand Tavernier, son réalisateur fétiche. Si tout le monde estime avoir aujourd’hui perdu l’une des figures les plus attachantes du cinéma français, c’est aussi parce qu’il était très proche de son public, pour qui il incarnait une personnalité généreuse, authentique, qui ne cherchait jamais à surjouer. Dans la vie privée Philippe Noiret n’avait qu’une seule femme, Monique Chaumette, comédienne elle aussi. Pourtant, à l’écran, il s’est illustré à plusieurs reprises dans de mythiques duos avec Catherine Deneuve, Romy Schneider, Simone Signoret ou encore Annie Girardot qui gardent encore, certainement, le souvenir de cet homme à la silhouette imposante, à la voix puissante et douce, reconnaissable entre mille.


Le style Noiret

Et puis derrière ce physique singulier, il y avait la fumée des cigares qu’il appréciait tout particulièrement et sa constante élégance, qu’il se plaisait à cultiver pour lutter contre ce qu’il appelait lui-même le "débraguetté". Côté caractère, en épicurien, il aimait faire la fête, rire avec ses amis, mais n’hésitait pas à user de son cynisme aiguisé pour écarter les opportuns. En personnalité entière, ses colères pouvaient être aussi grandes que ses joies, ses déceptions ou ses obsessions. A propos du monde qui l’entourait, il se plaisait à dire : "Il me reste tellement peu d’illusions sur la nature humaine que cela devient difficile de se mettre en colère. Je suis désolé pour les autres, le monde et moi aussi. Je suis un désolé gai." Ce qui ne l’empêchait pas de s’étonner chaque fois du plaisir qu’il prenait à jouer la comédie.

Celui qui restera dans les esprits comme un acteur passionné et un être humain accessible fait d’ores et déjà partie de notre histoire collective. Philippe Noiret aura su dissimuler les doutes qui l’assaillaient et préserver son image positive, si chère à son public, afin porter le cinéma français plus fort, plus loin. "Quand je me retourne, disait-il, je vois quelqu'un qui a fait correctement son métier d'artisan. J'ai fait des films difficiles, peu. Des films pas assez exigeants, peu. La moyenne n'est pas mal : je suis un acteur populaire et j'aime cette idée."

20:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ARTISTES. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

23/11/2006

Nos Pères dans la foi et nos frères dans la vie de l'Esprit.

Notre monde est confronté à des problèmes que les Pères de l’Église n’auraient jamais imaginé. Peut-on donc réellement penser que ces Pères ont encore quelque chose à nous apporter ? Marie-Anne Vannier, docteur en philosophie et en théologie et enseignante à l'Université de Metz, aborde cette question. Dans cette réflexion elle montre à la fois la place des Pères dans la Tradition de l’Église et l’actualité de leur pensée pour les divers champs théologiques (liturgie, ecclesiologie, exégèse, dogmatique...).


Bien qu’éloignés dans le temps, les Pères, qui furent les colonnes de l'Église après les Apôtres, sont encore actuels. Ils sont à juste titre appelés nos Pères dans la foi et nos frères dans la vie de l'Esprit. Si la première dénomination manifeste leur actualité, la seconde montre à quel point ils ont eu l’expérience de l’Esprit Saint et comment ils nous aident à la comprendre et à en vivre. À côté de l'Écriture, ils constituent la Tradition vivante et ils ont une actualité de fécondation, dans la mesure où ils contribuent à réaliser un renouveau ou un discernement, ce qui apparaît nettement au moment des Conciles, lorsque la référence aux Pères permet de prendre un tournant.

Mais, les Pères n'en sont pas moins nos Pères dans la foi et ils ont, sur ce plan, une véritable actualité, tant pour définir notre identité chrétienne dans une société sécularisée que pour approfondir le sens de la liturgie, les différentes voies de l’exégèse, l’élaboration dogmatique...

L’annonce de l’Évangile, hier et aujourd’hui

En effet, la discussion qu'ils ont entamée avec la culture grecque ou romaine n'est pas sans analogie avec le dialogue que nous engageons avec le monde actuel. Certes, notre situation est plus confortable, car, généralement, nous n'avons pas à plaider pour que le christianisme ait droit de cité, les Apologies ne sont plus de mise, nous ne connaissons plus de persécutions à cause de notre foi, du moins en Europe, mais il nous revient de définir notre identité chrétienne dans une société sécularisée, où le christianisme tend à devenir un fait de culture (quand il n’est pas oublié), plutôt qu'un chemin de vie. Les Pères nous y aident, eux qui ont fait de leur vie un Évangile vivant, qui ont su rendre compte de leur espérance. Certains d’entre eux ont témoigné jusqu’au martyre, mais à partir de la paix constantinienne au IVe siècle, d’autres ont connu un contexte plus serein. Ils ont, alors, été les fondateurs de la civilisation chrétienne. Ils ont permis à l’Évangile de pénétrer dans une civilisation qui lui était étrangère. Sans doute ne pouvons-nous pas reprendre terme à terme leurs catégories qui sont essentiellement celles de la culture grecque, mais avec un esprit analogue au leur, nous pouvons dégager les convergences et les divergences entre la civilisation actuelle et le christianisme et voir comment l’Évangile est une Parole de vie aujourd’hui encore.

L’un des domaines privilégiés est l’anthropologie. En effet, les Pères ont su dégager une vision chrétienne de l’être humain . Ce n’est pas un hasard s’ils ont consacré de longs commentaires au verset de Genèse 1, 26, relatif à la création de l’homme à l’image de Dieu. Sans doute ne procédons-nous plus de même, mais la conception de l’être humain qu’ils en ont retirée n’en est pas moins parlante pour notre époque. Elle n’a rien de statique, mais elle suppose un progrès constant. C’est celle d’un être créé, en relation avec son créateur, qui s’accomplit dans cette relation même, qui, par une conversion sans cesse renouvelée, par le concours de la liberté et de la grâce, est appelé à la divinisation. Le premier à avoir proposé cette conception de l’être humain n’est autre qu’Irénée de Lyon qui, dans sa lutte contre la gnose, a été amené à dire que "la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme, la vision de Dieu" ou encore que "Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu". Force est de constater la profondeur de l’approfondissement anthropologique qui a été le sien à l’aube du premier millénaire. Quelques siècles plus tard, Augustin est allé encore plus loin, en se faisant, en quelque sorte, précurseur des philosophies du sujet, en montrant que l’être humain se constitue dans la relation à Dieu et aux autres, en d’autres termes par la médiation de l’altérité et de l’intersubjectivité. Il a développé, dans ses commentaires de la Genèse principalement , toute une dialectique autour du terme de forma, pour montrer que l’être humain, qui reçoit sa forma à la création, peut devenir deformis forma (difforme) par l’aversio a Deo, s’il se détourne de son créateur, ou forma formosa (forme belle) par la conversio ad Deum, en se tournant vers son créateur, avant d’être conformé à la Forma omnium, à la Forme par excellence qu’est le Christ. C’est justement à cette conformation au Christ qu’invite la liturgie.

La liturgie et l’ecclésiologie

Dans ce domaine aussi, les Pères ont été des pionniers. Non seulement, ils ont organisé le déroulement liturgique, mais ils l’ont fait avec talent. De la Didachè aux liturgies du IVe siècle, ils ont articulé célébration de la Parole et de l’eucharistie, ils ont mis en place tout un symbolisme, que nous redécouvrons aujourd’hui, non pour en garder la nostalgie, mais pour entrer toujours davantage dans la dynamique de la vie chrétienne qu’ils ont su si bien mettre en relief. Aussi est-il bon de relire leurs catéchèses baptismales, non seulement en vue du catéchuménat adulte, mais aussi pour avoir une explication du Credo ou un rappel du symbolisme baptismal : la mort au péché, signifiée par l’immersion, la Résurrection dans le Christ, exprimée par la sortie de la piscine baptismale et l’incorporation au Christ, manifestée par le vêtement blanc.

Le document récent : Aller au cœur de la foi , s’il ne mentionne pas explicitement l’apport spécifique des Pères, se situe dans leur esprit, dans la mesure où il invite à recentrer la catéchèse sur l’expérience de la Vigile pascale, autour de laquelle converge tout l’enseignement des Pères, et dont il importe de redécouvrir le quadruple symbolisme de la lumière, de la Parole, de l’eau et de l’eucharistie. Il y a là encore tout un chemin à faire.

Il en va de même dans le domaine de l’ecclésiologie. Les Pères ont eu une forte expérience de l’Église, ils l’ont édifiée et organisée, mais ils n’ont pas écrit de traité d’ecclésiologie. Ils ont été avant tout des pasteurs, soucieux de l’unité  de leurs communautés. La fraternité , qui est le don de l’Esprit Saint, concourt à réaliser l’unité de l’Église, qui était une priorité dans les premiers siècles où justement l’Église devait être unie, où elle devait s’organiser et avoir une solide dynamique intérieure pour résister aux attaques extérieures et être reconnue. Cela apparaît nettement dans les Lettres d’Ignace d’Antioche. Progressivement, une hiérarchie se met en place, les ministères se diversifient. L’ecclésiologie de communion prévaut. C’est justement cette ecclésiologie de communion qui a été redécouverte à Vatican II, avec la grande Constitution dogmatique sur l’Église qu’est Lumen gentium. Cette ecclésiologie de communion, qui est celle-là même de l’Écriture, est pleine d’espérance pour notre époque et demande à être approfondie et vécue.

L’exégèse

Or, les Pères étaient de grands lecteurs de l’Écriture. Le plus souvent, ils la connaissaient par cœur. Ils ont été les premiers à poser les bases de l’exégèse. Il ne s’agit pas de revenir à leur exégèse, le plus souvent, allégorique et spirituelle, mais d’allier compréhension de l'Écriture et vie ecclésiale, le goût de la Parole vécue, célébrée, méditée.

Alors que cette science de l’interprétation qu’est l’herméneutique est fondamentale à notre époque, les Pères, les premiers, ont été confrontés à une tâche d'interprétation, celle de l'Écriture, aussi bien dans leurs homélies, dont le genre littéraire venait d'ailleurs de la liturgie de la synagogue, que dans leurs explications catéchétiques..., du fait que le christianisme est, comme le Judaïsme, une religion du Livre. Les commentaires de l’Écriture tiennent, en effet, la plus grande place dans les écrits patristiques. Les raisons en sont diverses : tout d’abord, les Écritures sont l’expression de la présence de Dieu au milieu de son peuple, elles expriment l’alliance avec Dieu, ce qui a amené les Pères à développer la notion d’économie du salut, à préciser le rôle de l’Esprit Saint qui est à l’œuvre dans l’Écriture, à approfondir la relation de l’homme à Dieu, ce qui a amené les Pères à redéfinir l’anthropologie. Pour les Juifs, les Écritures étaient la Torah vivante (Néhémie VIII). L’explication qui en a été donnée en même temps : la Loi orale (Torah she-be’al peh), qui s’est développée dans la Mishna (la législation issue de la Torah) et dans le Talmud, qui la commente, était également révélée. Pour les chrétiens, il en va différemment : le Christ est la Parole faite chair (Jn 6). Toute la Bible nous dit que "Dieu a parlé". La Parole (Dhavar) traverse toute l’Écriture. Mais, cette Parole n’est plus seulement pour nous celle que Dieu adressait à son peuple par l’intermédiaire des prophètes, ou même celle qui était manifestée comme Torah métaphysique dans le Pentateuque. Cette Parole s’est incarnée dans notre nature, elle est devenue un homme (Jn 1, 14). C’est là une révolution sans précédent. Dieu s’abaisse, comme l’explique l’hymne aux Philippiens pour venir nous rejoindre dans notre humanité et c’est là qu’il nous donne de le connaître. Désormais, tout ce qui est humain passe en Dieu et réciproquement.

La typologie


Aussi, à la suite de saint Jérôme, les Pères rappellent-ils qu’« ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ », d’où l’importance qu’ils leur accordent, d’où l’unité qu’ils soulignent entre les deux Testaments, leur symphonie et la relecture de l’Ancien Testament à la lumière du Nouveau, ce qu’on appelle la typologie (du grec typos, i.e. figure) qui voit dans l’Ancien Testament des figures, des annonces de ce qui est accompli dans le Nouveau Testament. Cette méthode exégétique était déjà employée dans le judaïsme à travers la lecture midrashique, mais dans la perspective de l’attente du Messie, alors que les chrétiens relisent l’Ancien Testament à la lumière du Christ. Typologie et christologie sont alors liées, comme l’a souligné saint Paul. On trouve aussi cette méthode dans l’Apocalypse (14, 6) quand il est question de l’Évangile éternel. En la reprenant, les Pères n’innovent pas, mais ils vont s’attacher à faire ressortir l’unité de l’Écriture, la symphonie des deux Testaments, comme disaient Irénée et Jean Chrysostome. À la suite de saint Paul, Irénée fait un grand usage de la typologie. Non seulement, il entendait montrer par là l’unité des deux Testaments à l’encontre des gnostiques qui refusaient l’Ancien Testament, mais il s’attachait également à faire ressortir comment le Christ est le Nouvel Adam et Marie, la nouvelle Ève grâce à laquelle le salut est passé dans l’humanité. Loin d’être restée lettre morte, cette méthode est reprise aujourd’hui dans le cadre de la rhétorique biblique.

L’herméneutique (interprétation)


Mais si l’Incarnation a une place centrale, les Pères n’en ont pas moins été confrontés à une double tâche d’exégèse et d’herméneutique, d'interprétation de l'Écriture, aussi bien dans leurs homélies, dont le genre littéraire venait d'ailleurs de la liturgie de la synagogue, que dans leurs explications catéchétiques... Il leur a donc fallu commenter constamment l'Écriture, cette Parole reçue, proclamée dans la liturgie, transmise dans la catéchèse... C'est une lecture croyante et le plus souvent ecclésiale et théologique des Écritures, assez différente de l'exégèse, essentiellement scientifique, que nous connaissons actuellement, qu'ils ont proposée. Ils ont illustré le sens étymologique du terme d'exégèse qui, en grec, signifie exhgeomai, c'est-à-dire : expliquer, aller vers, comme on le voit, en Jean 1, où Jean nous conduit vers le Verbe et le Verbe nous amène, à son tour, vers le Père. Ils ont suivi le Christ qui est lui-même "l'exégète du Père" et l'exégète de toute l'Écriture, comme il le manifeste aux disciples d'Emmaüs (Lc 24, 25-27). Comme le disait Origène, "les divines paroles disent que les divines Écritures sont fermées à clef et scellées ; fermées par la clef de David" et ouvertes, accomplies par le Christ. Pour le manifester, les icônes présentent le Christ, portant fermé le livre des Écritures, ce qui fait comprendre que lui seul l'ouvre, car il est la Parole vivante.

Les quatre sens de l’Écriture


À la suite des apôtres, c'est par le cœur et l'intelligence éclairés par la foi et le respect devant le mystère de Dieu, que les Pères entrent, pour ainsi dire, dans les Écritures. Pour reprendre une heureuse formule de M.J. Le Guillou, "l'Église des Pères n'a pas le charisme d'inspiration, elle a cependant le charisme de l'interprétation de l'Esprit du Christ, et, à ce titre, elle a pour nous une signification particulièrement importante". Ainsi Origène a-t-il proposé la "théorie" des quatre sens de l’Écriture , même s’il ne l’a jamais formulée comme telle : le sens littéral, instruisant des faits comme ils se sont déroulés, le sens allégorique, se développant dans le sens christologique, le sens moral, apprenant ce que l’on a à faire, le sens anagogique, orientant vers l’eschatologie, vers les réalités à venir. C’est Jean Cassien qui, deux siècles plus tard, a systématisé les quatre sens de l’Écriture dans sa XIVe Conférence (§ 8), où il écrit : "Les quatre figures se trouveront réunies, si bien que la même Jérusalem pourra revêtir quatre acceptions différentes : au sens historique, elle sera la cité des Hébreux ; au sens allégorique, l’Église du Christ ; au sens anagogique, la cité céleste, 'qui est notre mère à tous' ; au sens tropologique, l’âme humaine". Il faisait comprendre par là que l’exégèse de son époque impliquait à la fois une dogmatique, une ecclésiologie, une anthropologie, une spiritualité… C’est essentiellement au Moyen Âge que l’influence de la théorie des quatre sens de l’Écriture se fait sentir dans le judaïsme. Elle est, alors, exprimée par le terme PaRDeS, qui signifie jardin ou Paradis, en regroupant les mots suivants : Peshat (sens littéral), Remez (sens allégorique), Derash (approfondissement), Sod (approche eschatologique). Parmi les différents sens de l’Écriture, Origène en retient essentiellement deux : le sens littéral, qui apparaît d’emblée et le sens allégorique ou spirituel, la compréhension, non selon la lettre, mais selon l’Esprit. Alors que le sens littéral est parfois impossible ou insuffisant, le sens allégorique est toujours parlant. Aussi invite-t-il, comme Jérôme, Ambroise, Augustin…, à passer de l’un à l’autre pour découvrir toute la profondeur de l’Écriture. Il s’en explique en ces termes : "Quiconque d’entre nous administre la Parole de Dieu creuse un puits et cherche de “l’eau vive” dont il puisse réconforter ses auditeurs". Cette eau vive se trouve dans le sens spirituel. Commentant le texte de la Transfiguration, il rappelle qu’il importe de passer de la lettre à l’esprit, de la connaissance du Christ humain à sa reconnaissance comme Fils de Dieu. Sans doute les termes qu’il emploie ne sont-ils plus les nôtres, mais la dynamique même de son exégèse est encore parlante pour aujourd’hui.

Parler dans le langage des Pères


On comprend pourquoi le Concile Vatican II a choisi de parler dans le langage des Pères, et pourquoi la Constitution Dei Verbum, qui met en évidence la place centrale de l’Écriture, invite à tenir davantage compte de l'exégèse des Pères qui représentent la Tradition vivante. Ils présentent, en effet, l’avantage de déployer une exégèse solide qui fait ressortir l’altérité et la transcendance du texte biblique (dans la mesure, toutefois, de leurs connaissances du contexte biblique dans lequel les textes furent rédigés) et d’en venir à une intelligence spirituelle qui met en relation avec le Dieu qui parle à travers la parole humaine. En d’autres termes, il réalisent un travail d’exégètes et actualisent également l’Écriture, en dégagent le sens pour leur époque. Si cela semble aller de soi pour nous, c’est, en fait, le résultat de l’acquis de l’exégèse patristique, puis de toute une évolution qui vient marquer l’invitation aux catholiques à lire la Bible et la reconnaissance de l’exégèse scientifique.

Le premier à effectuer le tournant a été le Pape Léon XIII qui, avec son Encyclique : Providentissimus (1893), a ouvert les voies de l’exégèse, qui a créé en 1902 la Commission des études bibliques pour que les exégètes puissent utiliser les sciences bibliques, alors en plein essor. Cette Commission s’est développée avec Pie XII, Paul VI l’a réorganisée pour qu’elle soit plus adaptée aux demandes de l’époque, elle existe toujours aujourd’hui. C’est la Commission biblique pontificale, composée de 18 membres.

En 1909, le Pape Pie X a fondé, à Rome, l’Institut biblique, afin de promouvoir les études exégétiques.

Reprenant et développant l’apport de ses prédécesseurs, le Pape Pie XII a publié, en 1943, l’Encyclique Divino afflante Spiritu, qui invitait à la reconnaissance de l’exégèse et à la distinction de genres littéraires dans les livres bibliques. Cette Encyclique propose une véritable intelligence chrétienne des Écritures, qui tient compte de leur développement historique et précise leur apport théologique.

Depuis, la Commission théologique internationale est revenue sur la question, en rappelant le sens de la complémentarité, établie par Vincent de Lérins entre Écriture et Tradition et en mettant l’accent sur la Tradition vivante.

Plus récemment encore, le texte de la Commission biblique pontificale : L'interprétation de la Bible dans l'Église (1993) se situe dans la dynamique initiée par Léon XIII, souligne l’importance de l’Ancien Testament, précise le rapport entre exégèse et herméneutique et rappelle l’importance des Pères.

En s’attachant cette fois à l’apport spécifique des Pères, la Congrégation pour l’éducation a fait ressortir que les Pères avaient une véritable intuition du sens de l’Écriture, qu’ils proposent "une approche vraiment religieuse de la Sainte Écriture, comme aussi une interprétation qui puise constamment au critère de communion avec l’expérience de l’Église qui chemine à travers l’histoire sous la conduite de l’Esprit Saint" . Ils ont su dégager à la fois l’essentiel du mystère chrétien. Ils ont également montré quel était le rapport entre foi et raison.

Cependant, les Pères ont immédiatement rencontré une double difficulté : d'une part, ils ne disposaient pas, comme nous, d'une gamme de Bibles qui vont du livre de poche à la Bible d'autel, mais il leur a fallu attendre le IVe siècle pour avoir un volume regroupant les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, au lieu des petits rouleaux, des codices des différents livres de l'Écriture, qui pouvaient parfois mesurer plusieurs mètres.

Le canon des Écritures


D'autre part, à leur époque, le canon des Écritures n'était pas encore fixé et les livres reconnus aujourd'hui comme canoniques coexistaient avec les apocryphes que nous sommes en train de redécouvrir. Il fallut également attendre le IVe siècle pour que le canon des Écritures soit fixé. À la fin du IIe siècle, l’essentiel était fixé, mais restait la question de l’Épître aux Hébreux et de l’Apocalypse à insérer ou non dans le canon des Écritures, ainsi que de la Première Épître de Clément, du Pasteur d’Hermas, de l’Épître à Barnabé…, à en supprimer ou non. La liste la plus complète des livres canoniques est donnée dans le Canon de Muratori, retrouvé en 1740 et datant des années 200. Un peu plus tard, Origène dit, dans la XXVIIe Homélie sur les Nombres, que les livres canoniques sont au nombre de vingt-deux. Ce n’est qu’au IVe siècle que les difficultés sont levées et qu’Athanase d’Alexandrie, dans la Lettre festale 39 (cette lettre que les patriarches d'Alexandrie envoyaient aux chrétiens de leur communauté pour fixer, chaque année, la date de Pâques) et Augustin, dans le De doctrina christiana (II, 8, 13), donnent une liste complète des livres l'Ancien et du Nouveau Testaments, retenus comme authentiques. La différence entre livres canoniques et livres apocryphes s’est surtout faite en fonction de la solidité de la doctrine, de part peu importante donnée au merveilleux… Il ne nous revient plus de l’établir. Mais, nous en bénéficions et, à l’époque où les apocryphes sont redécouverts, le travail des Pères reste parlant.

La traduction de l’Écriture


De plus, pour la traduction de l'Écriture les Pères disposaient d’un texte de référence : la Septante. On redécouvre aujourd’hui le texte de la Septante que nos frères de l’Église d’Orient prennent comme référence, tout en souhaitant en faire le texte liturgique unique pour l’Ancien Testament. Pour les Pères grecs, le texte de la Septante est divinement inspiré.

Mais, les autres versions de l’Ancien Testament étaient plus ou moins valables, ce qui a amené très tôt un véritable travail d'exégèse sur le texte biblique. Le premier à l'avoir réalisé est Origène qui est, en quelque sorte, le fondateur de la science biblique. Pour retrouver le texte original hébreu, il a mis en parallèle, sous forme de synopse, dans les Hexaples, les six versions de l'Ancien Testament, connues à son époque : l'Hébreu – l'Hébreu translittéré en grec – la traduction grecque d'Aquila (Juif de l'époque d'Hadrien : IIe siècle après Jésus-Christ, qui semble présenter le texte le plus juste, dans une traduction littérale de l'Hébreu, inspirée de l'exégèse rabbinique palestinienne) – la traduction de Symmaque (Juif contemporain de Septime-Sévère, traduisant, de manière élégante) – l'édition de la Septante (IIIe-IIe siècles avant Jésus-Christ) – la révision de Théodotion (I-IIe siècles). Pour les Psaumes, Origène a ajouté deux colonnes, comprenant deux révisions grecques : la Quinta et la Sexta, découvertes, il y a peu de temps, dans une jarre près de Jéricho. Ensuite, il a composé les Tétraples, une synopse analogue, mais en quatre colonnes : Aquila – Septante – Symmaque – Théodotion, pour se concentrer sur les problèmes de traduction et voir les erreurs qui se sont introduites, tant dans la traduction que dans les copies qui en ont été faites. Nous ne prendrons qu’un exemple : celui de la traduction d’Exode 34, 29 : "Quand Moïse descend de la montagne avec les deux tables de la Loi, il ne savait pas, dit la Septante, 'que son visage était rayonnant' (dedoxastai). Le verbe hébreu qaran signifie : être rayonnant, mais les consonnes qrn donnent aussi le nom qèrèn, qui désigne une 'corne' : c’est le choix qu’a fait Aquila, accordé à une tradition juive, suivi par Jérôme, ce qui explique que le Moïse de Michel-Ange ait des cornes". On comprend, dès lors, l’intérêt du travail réalisé par Origène qui est l’un des pionniers dans le domaine de l’exégèse.

Plus tard, Jérôme a réalisé un travail analogue pour la version latine de l’ensemble de la Bible, cette fois Même s’il n’a pu mener à son terme l’intégralité de la Vulgate, il a réalisé dans la traduction de la Bible un net progrès par rapport aux différentes versions de la Vetus latina, qui circulaient alors, il en a proposé une unification générale, en fonction de l’hebraïca veritas. Sans doute les Pères ne disposaient-ils pas des outils archéologiques, philologiques, informatiques…, que nous avons aujourd’hui, mais ils avaient le même souci que nous de retrouver le texte-source de l’Écriture et de le traduire le mieux possible afin de le rendre accessible à tous.

Avec les moyens dont ils disposaient, les Pères se sont attachés à établir le texte de l’Écriture, à en dégager le sens et l’actualité pour leurs contemporains.

Dans le même temps, ils ont dû lutter contre les hérésies, ce qui les a amenés à élaborer un certain nombre de dogmes, qui n’apparaissaient pas d’emblée comme tels dans l’Écriture. Ainsi ont-ils largement contribué au développement dogmatique.

L’élaboration dogmatique

Les Pères font véritablement figure de pionniers. Leur contribution est décisive pour nous aider à comprendre la création, la personne du Christ, le salut, la Trinité... Elle pose les bases de ce que Newman appellera le développement du dogme, tant christologique que trinitaire.

En effet, le Nouveau Testament évoque la vie du Christ, mais il n’est jamais question de préciser le rapport entre sa nature humaine et sa nature divine dans l’unité de sa personne, ce qui est au cœur même de la christologie. Ce sont les Pères qui, en répondant à Arius, ont été amené à préciser la divinité du Christ et son égalité avec le Père, puis en répondant à Nestorius, ils ont mis en évidence la réalité de sa nature humaine…, avant d’en venir à l’affirmation de la communication des idiomes, du rapport entre sa nature divine et sa nature humaine dans l’unité de sa personne, au Concile de Chalcédoine de 451 . Sans doute ne connaissons-nous plus aujourd’hui les mêmes débats. L’apport des Pères est un acquis pour nous, une base dogmatique sur laquelle nous pouvons construire. Comme le disait Bernard de Chartres, "nous sommes des nains sur les épaules des géants". Nous voyons plus loin, non en fonction de nos propres capacités, mais parce que nous bénéficions de l’acquis de nos prédécesseurs, c’est ce que nous appelons la Tradition vivante.

Mais si les problèmes se posent différemment, il n’en demeure pas moins que les questions de l’identité du Christ, du rapport entre sa liberté humaine et sa liberté divine, entre sa volonté humaine et sa volonté divine… ne cessent de ressurgir de nos jours. Les termes dans lesquels nous formulons les réponses sont différents étant donné que le contexte culturel a changé, mais le contenu même des réponses reste identique.

Il en va de manière analogue pour la Trinité. Si l’Écriture parle du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, en revanche le terme de Trinité n’apparaît pas. Le premier à en avoir précisé le sens est Tertullien, qui disait que la Trinité est una substantia et tres personae : une substance et trois personnes. C’est au moment du Concile de Nicée que l’approfondissement trinitaire connaît un tournant. Puis, les Cappadociens sont allés encore plus loin à l’encontre d’Eunome, Augustin a développé, de manière somme toute assez sereine, sa méditation trinitaire dans le De Trinitate… Les Pères, à qui il revenait de mettre en évidence l’originalité de ce monothéisme trinitaire qu’est le christianisme, ont centré leur réflexion autour du rapport entre l’unité de l’essence divine et la trinité des hypostases. Pour ce faire, ils ont eu largement recours aux catégories de la philosophie grecque. À de rares exceptions près, ces catégories nous sont désormais étrangères et, à l’heure du dialogue interreligieux, il importe davantage de faire ressortir le caractère spécifique du christianisme parmi les autres monothéismes. C’est alors la communion trinitaire, la relation constitutive du Père, du Fils et de l’Esprit Saint qui permet de montrer la spécificité du christianisme. Les gammes, en quelque sorte, que les Pères ont élaborées, en particulier, en approfondissement les notions de personne, de relation, de mission nous sont utiles aujourd’hui pour rendre compte du mystère trinitaire, qui est au cœur même de la vie chrétienne.

Conclusion

Témoins du Christ jusqu'à accepter de revivre sa Passion dans leur martyre, témoins de l'Église indivise – ils ont tous vécu avant les grandes séparations entre chrétiens – les Pères nous ouvrent le chemin de l'unité de l'Église et sont des références indispensables dans le dialogue œcuménique. Plus généralement, ils sont des références pour nous, dans la mesure où ils ont été confrontés à des problèmes analogues aux nôtres et où ils y ont apporté des éléments de réponse. Ils constituent la Tradition vivante. On comprend pourquoi le Concile Vatican II s’est fréquemment référé à eux. Ils sont des classiques, au sens où David Tracy les définissait et ils sont même davantage en raison même de leur actualité. Ce sont véritablement nos Pères dans la foi et nos frères dans la vie de l’Esprit.

19:25 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

S.C.E.I.

medium_SCEI.jpg
Rejoignez les premiers adhérents (cette liste a été mise à jour à la date indiquée en début de note, et à l'heure indiquée en fin de note. Les auteurs mentionnés ici ont donné leur accord pour que leur nom apparaisse dans cet appel. Le formulaire d'adhésion permet d'accepter ou de refuser cette publication):  Anne-Marie ABITAN, Géraldine ALIBEU, Olivier BALEZ, Jean BARBAUD, Lilian BATHELOT, Laure BAZIRE, Stéphanie BENSON, Patricia BERREBY, Jean-Michel BILLIOUD, Pierrick BISINSKI, Dominique BITON, Michel BOUCHER, Vincent BOURGEAU, Armelle BOY, Evelyne BRISOU-PELLEN, Catherine CHION, Alix CLÉMENCE, Elisabeth COMBRES, Philippe COUDRAY, Al COUTELIS, Vincent CUVELLIER, Alain DAMASIO, Gaëtan DOREMUS, Sophie DRESSIER, Christophe DURUAL, ERNST, Jeanne FAILEVIC, Patrice FAVARO, Hélène FUGGETTA, René GOUICHOUX, Michel GRIMAUD, Stéphane GIREL, Alain GROUSSET, Guillaume GUÉRAUD, Pierre GUILMARD, Yaël HASSAN, Pascale HEDELIN,  Florence HINCKEL, Didier JALBERT, Françoise JAY, Didier JEAN, Anne JONAS, Olivier JOUVRAY, Adrien K.SELTZER, Florence KOENIG, Alain KORKOS, Amandine LAPRUN, Catherine LEBLANC, Philippe LECHERMEIER, Thierry LEFEVRE, Régis LEJONC, Hervé LEGOFF, Thierry LENAIN, Bruno LEROY, Jean-Luc LUCIANI, Françoise MALAVAL, Edouard MANCEAU, Frédérick MANSOT, Jacques-René MARTIN, Anaïs MASSINI, Jean Claude MOURLEVAT, Marie-Aude MURAIL, Emre ORHUN, Michel PIERRET, Yves PINGUILLY, Michel PIQUEMAL, POLF, Charlie POP, Bernadette POURQUIÉ, Christelle PISSAVY-YVERNAULT, Maryvonne REBILLARD, Marie-Sabine ROGER, Eve ROLAND, Eric SANVOISIN, Grégoire SOLOTAREFF, STIBANE, Flore TALAMON, Florence THINARD, Jean-Louis TRIPP, Luc TURLAN, Amélie VEAUX, Jacques VENULETH, Fabrice VIGNE , Joëlle WINTREBERT, ZAD, Emmanuelle ZICOT.

16:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |