7427 7827

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/05/2009

Dieu est-il contre le sexe ?

La Bible parle d’un amour fort comme la mort, plus brûlant que le feu, où corps et âme, deux amants ne pensent qu’à leur amour dans une totale réciprocité et oubli d’eux-mêmes.

Dieu est-il contre le sexe ?

Ce serait difficile puisque c’est lui qui l’a créé ! La Genèse insiste sur la joie de Dieu à créer l’être humain homme et femme : " Homme et femme il le créa ". C’est une bonne nouvelle car l’homme s’écrie : " Oui vraiment celle-là est os de mes os et chair de ma chair ! " (Genèse 2,23). Nous avons été marqués par des siècles de méfiance et de puritanisme mais il ne faut pas mêler la Bible à tout ça. Pour la Bible, l’être humain est créé sexué. Il a un corps et c’est ce corps qui entre en contact avec Dieu, c’est ce corps qui est appelé à être sauvé, qui est appelé à s’unir à d’autres. Et l’engagement le plus profond est celui que rappelle Jésus : " L’homme abandonnera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un " (Matthieu 19,5). C’est unité n’est pas fusion. Elle exprime ce désir de se donner tout entier à l’autre, corps et âme, et c’est dans l’acte sexuel que cette union prend le plus fortement sens. Rien de ce que nous faisons avec notre corps n’est étranger à notre foi. N’oublions qu’au au cour de l’Ancien Testament il y a ce magnifique chant d’amour très sensuel (et même érotique si nous donnons à ce beau mot souvent galvaudé son sens premier, ce qui est signifie l’attrait de l’éros qui est l’amour de la chair) le Cantique des Cantiques. Il parle d’un amour fort comme la mort, plus brûlant que le feu, où deux amants ne pensent qu’à leur amour dans une totale réciprocité et oubli d’eux-mêmes. Ce chant exprime le cour de Dieu : entrer avec nous dans une relation d’amour, personnelle, faite de don de soi et de réciprocité. La meilleure image qui en existe sur terre est celle d’un amour véritable.

Mais pourquoi Dieu a t-il créé l’homme sexué ? Cela provoque aussi bien des souffrances !

Bien sûr ! Comme la vie elle-même ! Dès le départ cette dimension sexuée introduit un manque. Nul ne se suffit à soi-même. Chacun a comme un trop plein d’amour à donner et il cherche quelqu’un qui l’accueillerait. Dieu a trouvé un merveilleux moyen pour nous faire comprendre le secret de la vie. " Qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir " comme résume saint Paul. Un manque et un désir de l’autre est inscrit au cour de notre nature humaine. Dans l’amour il y a son propre plaisir bien sûr et parfois, on s’aime soi-même lorsqu’on aime, mais, au bout du compte, la surprise est que c’est le désir de l’autre et non le sien propre, qui l’emporte dans un amour véritable. Alors on est prêt à donner sa vie pour que l’autre vivre et l’on oublie même son petit intérêt. Saint Paul le résume d’une phrase qui est très exigeante : " La femme ne dispose pas de son corps mais le mari. Pareillement le mari ne dispose pas de son corps mais la femme " (1 Corinthiens 7,4). C’est une véritable révolution à l’échelle de l’humanité ! Pour la première fois dans l’histoire, les droits et devoirs des conjoints sont définis de façon totalement réciproque. Alors bien sûr cette dépossession mutuelle, cela n’est pas facile, c’est même un chemin de toute une vie. Mais c’est le secret du bonheur.

Pourquoi Jésus ne s’est-il pas marié ?

Jésus a vécu ce don d’une autre façon. Il dit "nul n’a de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis". Jésus a fait une révolution d’une portée inouïe. En rendant la vie consacrée possible, il a fait du mariage et de la sexualité, une vocation. Autrefois, et encore aujourd’hui dans bien des sociétés traditionnelles, tout le monde doit se marier et avoir des enfants. C’est une chose naturelle et même obligatoire. Pas d’échappatoire et, s’il n’y a pas d’enfants, l’homme a le droit de divorcer ou répudier sa femme pour en avoir. Jésus dit non : l’amour humain a sens et valeur pour lui-même. Deux personnes qui s’aiment, même s’ils ne peuvent avoir d’enfants, font alliance. C’est un don de soi réciproque. S’il y a des enfants tant mieux ; c’est un fruit mais l’arbre peut être beau même s’il ne porte pas de fruits. On peut toujours aimer. Ce sont les fruits de la charité et toute personne peut en porter qu’elle soit mariée ou non, stérile ou non.

Non ! nul n’est obligé de coucher pour être normal ! Aujourd’hui on fait croire que si l’on n’a pas quelqu’un, on est nul : " Si t’es seul, c’est que t’es pas intéressant ". Non c’est un choix libre. Tant que je n’ai pas construit une relation solide vraiment fondée sur un amour sincère, je peux très bien rester tout seul, avoir des amis, des relations, des gens que j’aime. On ne se donne tout entier que pour aimer vraiment et en s’engageant par une parole.

Comment éviter les blessures ?

Chacun a à vivre sa sexualité quelle que soit sa situation. C’est un don merveilleux mais pas facile à utiliser. La sexualité est à l’origine de très grandes joies mais aussi de grandes blessures. C’est risqué comme conduire une super Ferrari sur autoroute. Si je ne veux pas finir dans le décor, il vaut mieux que je me connaisse moi-même comme chauffeur et que je connaisse la voiture ! Si je prends les moyens de ne pas faire n’importe quoi, je pourrais faire de ce cadeau une formidable occasion pour entrer en communication et même en communion avec les autres. Si je transforme l’autre en objet pour mon plaisir. Si je fais confiance à quelqu’un en croyant qu’il s’engage comme moi alors qu’en fait il ne m’a rien promis. Si j’agis sans penser aux conséquences, je cours le risque d’être très profondément déçu. Tout ce que je fais avec mon corps marque ma personnalité profonde, mon être intime, mon âme.

Pourquoi l’Eglise lie-t-elle si fortement la sexualité au mariage ??

Pourquoi le mariage est-il décisif, Parce qu’il est fondé sur une parole libre et réciproque de se donner à l’autre pour toujours. C’est le désir naturel de l’amour. Celui qui dirait qu’il veut bien se marier mais pour cinq ans ne récolterait que le plus profond mépris. L’amour porte ce désir de durer : " Je te fiancerai à moi pour toujours " (Osée 2,21). Et même le désir de dépasser la mort ; C’est pourquoi le Cantique des Cantiques conclut par ces mots : " L’amour est fort comme la Mort. Les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour, ni les fleuves le submerger. Qui offrirait toutes les richesses de sa maison pour acheter l’amour, ne recueillerait que mépris " (Cantique 8,6.7). Le don de son corps dans l’amour à un être que j’aime est le plus grand signe que je puisse donner de mon désir de me donner. D’un autre côté, c’est aussi le lieu de ma plus grande vulnérabilité. Se rendre vulnérable en se mettant dans de mauvaises conditions c’est comme partir à la guerre en maillot de bain, c’est aller au casse-pipes !

Vécue sans l’engagement de tout l’être, sans une délibération où tout ce que je suis - sentiment, passion, mémoire, intelligence et volonté - est engagé, la sexualité devient brute et animale. Elle prend tout son sens par la parole libre par laquelle un être humain engage sa vie et sa liberté vis-à-vis d’un autre. Elle acquiert alors une noblesse extraordinaire. C’est géant !

Source : www.inxl6.org

Tiré de la Revue Croire Aujourd’hui Jeunes Chrétiens

Jean-Paul II a écrit : La sexualité, par laquelle l’homme et la femme se donnent l’un à l’autre, n’est pas quelque chose de purement biologique, mais elle concerne la personne humaine dans ce qu’elle a de plus intime. Elle ne se réalise de façon vraiment humaine que si elle est partie intégrante de l’amour dans lequel l’homme et la femme s’engagent entièrement l’un vis-à-vis de l’autre jusqu’à la mort. La donation physique totale serait un mensonge si elle n’était le fruit d’une donation personnelle totale.

15:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ADOS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Sur les chemins sacrés de Compostelle.

BEAUX LIVRES Sur les chemins sacrés de Compostelle

 

Les chemins menant à Santiago de Compostella figurent

parmi les plus anciens et

les plus beaux au monde. Interview | En images

13:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, spiritualite, catholique, foi |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

L’appel à demeurer en Dieu.



©F&L-Dominique Lefèvre

L’enjeu est de taille ! Loin d’être un réflexe de peur et de protection, l’invitation à « demeurer » dans l’intimité du Seigneur est un appel à la vraie Vie. Beaucoup de personnes de bonne volonté s’empressent de se donner aux autres : c’est beau, mais insuffisant. Leur vocation est plus grande que celle d’être un simple acteur social : sans puiser à la source, on finit par s’épuiser ! L’évènement de Pâques a en effet ouvert le Ciel, rendant possible une relation personnelle avec le Dieu vivant. Le Christ ressuscité est réellement passé auprès du Père afin de nous faire participer à la vie divine. La fécondité de toute action est dès lors subordo nnée à la présence agissante de Dieu, comme le souligne l’image du sarment greffé sur le cep. S’il en est séparé, le sarment finit par sécher et n’est alors bon que pour le feu. L’Église garantit ce lien vital : elle est le « peuple de Dieu » et « le corps du Christ » qui vit intimement en Dieu afin d’être uni à lui. Cette unité d’amour se déploie particulièrement dans l’Eucharistie : au chrétien d’accueillir la grâce prévenante de Dieu dans la prière afin que la grâce sanctifiante transforme sa vie et porte du fruit pour lui-même et pour tous les autres.

 

« Sans moi vous ne pouvez rien faire » dit Jésus. La fécondité de la vie spirituelle ne peut exister sans la présence agissante de Dieu. Recherchons-la dans une prière renouvelée sans oublier de « quitter Dieu pour aller à Dieu » en nous donnant aux autres.

 

 

 

 

 

P?re Tanguy Marie
Père Tanguy-Marie
Prêtre de la Cté des Béatitudes
Auteur des livres : La parole, don de Vie, EDB, 2006
Libres en Christ, EDB, 2008.

 

 

12:12 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : catholique, christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Ne pas séparer foi et charité.

Fortifier notre union avec notre Seigneur Jésus Christ mort et ressuscité pour nous, union dont la qualité et la profondeur apparaîtront au travers des fruits que nous porterons, que ce soit dans nos paroles ou dans nos actes.

Dans la première lecture saint Paul raconte aux apôtres le récit de sa conversion. L’expérience unitive qu’il a faite du Seigneur sur le chemin de Damas l’a conduit à une lecture renouvelée de l’Ecriture qui lui a fait découvrir en elle le plan de salut de Dieu. Désormais, il n’a pas d’autre désir que de prêcher le Christ et ce, malgré les menaces de mort qui pèsent sur lui de la part des juifs de langue grecque. Chez lui, le fruit de son union avec le Christ depuis sa conversion c’est l’annonce incessante de la Bonne Nouvelle du Salut, la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu proposé à chacun : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile » !

Saint Jean, quant à lui, dans sa lutte contre la gnose païenne, nous expose que l’amour ne se démontre pas par de belles paroles ou par des illuminations spéciales comme le prétendent les gnostiques mais par les œuvres de charité : « Nous devons aimer non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité. En agissant ainsi, nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous aurons le cœur en paix ». C’est là le propre du christianisme : porter un fruit de charité

Tout chrétien, tout disciple de Jésus, dans sa vie, ne peut séparer foi et charité. Pour celui qui demeure uni au Christ, les deux vont de pair, s’entraînant et se nourrissant l’une l’autre. Jésus, lui-même, illustre cela pour nous dans l’évangile à travers la parabole de la vigne et des sarments. Seuls les sarments unis à la vigne véritable qu’est le Christ peuvent porter un fruit de charité : « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit. »

Le fait que les sarments soient décrits par Jésus comme étant en lui souligne qu’ils n’ont d’existence que dans la vigne. Ainsi le disciple ne vit que dans le Christ. Les verbes « retrancher » et « émonder » décrivent l’activité du Vigneron qui conditionnent la fécondité de la plante. Le Vigneron, le Père, source de toute Parole qui sort de la bouche du Fils, émonde au moyen de celle-ci. C’est ainsi que les disciples, en tant que sarments, ont été émondés par la Parole du Fils et que ce dernier peut leur dire : « déjà vous êtes purs grâce à la parole que je vous ai fait entendre ». Mais il dépend d’eux de rester attachés à lui. C’est à eux qu’il revient de « demeurer en » la vigne, c’est-à-dire d’adhérer fermement et fidèlement à la personne du Christ.
Si le disciple n’existe plus par lui-même parce qu’il puise sa sève dans la vigne, sa vie nouvelle n’en exige pas moins un consentement personnel, jamais achevé. L’émondage a donc pour but de conduire à une synergie toujours plus grande entre la vigne et le sarment, à une communion toujours plus forte entre le Christ et le disciple. Et cette communion se révèle comme l’unique condition pour porter un vrai fruit, un fruit produit tout à la fois par la vigne et le sarment, par le Christ et le disciple.

Une tentation forte durant le parcours d’une vie est la fatigue de s’être adonné pendant un certains temps à faire le bien autour de soi, fatigue pouvant traduire une certaine désillusion face à un résultat peu conséquent à nos yeux en comparaison du combat mené. On se décourage et on finit peu à peu par se replier sur soi.
En réalité, seul Jésus peut nous donner la persévérance sur le chemin du don de nous-mêmes. Il nous faut ici apprendre à compter sur Celui qui est le roc de nos vies et à nous appuyer sur lui. Jésus, lui-même, nous met en garde : « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire ». Solidement attaché au Christ, comme le sarment à la vigne, ne faisant plus qu’un avec lui, nous serons alors pénétrés tout entier de sa vie, animés de ses pensées. Nous ne pourrons donc désirer que ce qu’il désire et nous nous verrons alors accorder tout ce que nous demandons !

Mais si Jésus nous invite, comme ses disciples, à demeurer en lui ce n’est pas simplement pour nous préserver de notre infidélité ou pour nous rappeler que c’est là l’unique condition pour porter du fruit. C’est aussi pour nous faire comprendre que c’est grâce à nous qu’il peut se rendre concrètement présent aux hommes. Le sens de l’existence du disciple n’est-il pas de permettre au Christ, en qui il demeure, de se faire tout à tous ? N’est-ce pas une belle manière de porter du fruit que de permettre cette rencontre entre notre Seigneur et les âmes vers lesquelles il nous envoie. Mère Térésa de Calcutta, elle qui était au service des plus pauvres parmi les pauvres, n’hésitait pas à dire : « Le service le plus grand que l’on puisse rendre à quelqu’un est de le conduire à connaître Jésus afin qu’il l’écoute et le suive, parce que seul Jésus peut répondre à la soif de bonheur du cœur humain pour lequel il a été créé. »

Frère Elie.


 

11:37 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, catholique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

05/05/2009

Christianisme et Islam.

Il convient d'emblée de préciser de quel point de vue nous parlons de Dieu. S'il s'agit de Dieu avec lequel la créature humaine est en relation par l'acte de foi, la prière, le désir d'accomplir sa volonté, de lui plaire et même de l'aimer (ce qui est vrai dans le courant mystique de l'islam), en tant qu'entité éternelle, créatrice, bienveillante ... christianisme et islam peuvent se reconnaître sans trop de difficulté. De même, une approche métaphysique révèle de nombreuses similitudes.
Mais une convergence aussi apparente, soulignée par le choix des qualificatifs que retient le
Concile, ne peut pas laisser dans l'ombre des différences et même des oppositions radicales. La façon dont chrétiens et musulmans parlent de Dieu est très différente.

- L'islam insiste très fortement sur l'unicité de Dieu et ne peut pas accepter la révélation du christianisme portant sur le fait que Dieu est Père, Fils et Esprit. La notion de
Trinité n'est pas comprise. Elle est refusée au nom du rejet du polythéisme. Le texte du Coran est généralement compris par la tradition musulmane pour estimer que les chrétiens ont altéré, voire falsifié les Ecritures bibliques pour leur faire affirmer la Trinité (Coran 4,171 ; 5,116).
- Non seulement, il ne peut pas y avoir plusieurs personnes en Dieu, mais encore il ne peut pas y avoir d'
incarnation. Celle-ci, pour l'islam, est une atteinte à la transcendance de Dieu. En effet, l'islam estime que Dieu est très proche de l'être humain, mais également d'une nature totalement différente de lui. Les musulmans refusent « d'associer » toute créature à Dieu. Il n'est donc ni possible ni sérieux d'affirmer qu'un être puisse être vrai Dieu et vrai homme (Coran 3,59 ; 5,72 ; 43,59).
Il faut bien dire que l'impression qui émane d'une lecture du Coran par les chrétiens est que son information concernant le christianisme est très pauvre et bien souvent inexacte.
- Le Coran refuse la mort de Jésus sur la croix. En réalité, dit-il, la crucifixion de Jésus fut pour les témoins de la scène une apparence ou une illusion (certains commentateur parleront plus tard d'un sosie qui aurait été crucifié à la place de Jésus, que Dieu a élevé auprès de lui). De ce fait, il n'y a plus de salut qui vienne par le Christ Jésus (Coran 4,157-159). Celui-ci est seulement un grand
prophète, né de la Vierge Marie, qui est venu apporter aux hommes l'Évangile, un message provenant réellement de Dieu, mais qui a été déformé par les chrétiens. Jésus est donc un simple homme.
Pour l'islam, Jésus étant
prophète, subit normalement des épreuves, mais puisqu'il est vraiment un envoyé de Dieu, il ne peut connaître d'échec final.
- L'islam ignore toute médiation et rejette ce qui lui semble être un obstacle entre Dieu et les hommes alors que pour le christianisme le salut est donné par le Christ, le seul médiateur entre Dieu et les hommes.
- Pour l'islam comme pour le christianisme, Dieu parle aux hommes et il existe des Écritures saintes. Mais les conceptions de la révélation sont très différentes : le Coran est le fruit d'une dictée de Dieu à Mohammed, il est la parole de Dieu telle que Dieu lui-même l'exprime et la prononce. On ira jusqu'à dire que le Coran est éternel et incréé. Mais cette position majoritaire est, aujourd'hui, l'objet de débats parmi les savants et croyants musulmans. Certains, parmi eux, n'hésitent pas à parler d'interprétation du Coran. Pour les chrétiens, c'est Dieu qui a inspiré les auteurs bibliques qui ont rédigé les livres de la
Bible en se servant des mots et des formes littéraires de leur temps.
- Pour les musulmans, les affirmations du Coran ont l'autorité de la Parole de Dieu. De ce fait, le dialogue dogmatique est rendu bien difficile sur ces questions essentielles. Sans ignorer ces différences fondamentales, il faut noter que le dialogue est possible sur d'autres domaines de la foi, comme la prière, la vie morale, la création, le sens de l'homme ...


2. Il convient d'approfondir cette question en relevant avec soin des points d'appui pour un vrai dialogue.
Vatican II a cette phrase : « Le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans qui professent avoir la foi d'Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour » (Lumen gentium n° 16).
Cette phrase du
Concile utilise l'expression « adorent avec nous », ce qui montre une relation réelle entre les croyants tournés ensemble vers le Dieu Créateur. Les points communs sont soulignés également dans cette citation lorsqu'elle indique un certain nombre de caractéristiques dans lesquelles chrétiens et musulmans peuvent se retrouver.
Notre perception du
mystère de Dieu n'est pas la même. Pour les chrétiens, l'incarnation du Fils de Dieu a transformé les choses : « Dieu, personne ne l'a jamais vu, le Fils Unique qui est tourné vers le sein du Père, nous l'a fait connaître » (Jean 1,18).
Le dialogue théologique portant sur Dieu se construit dans un climat dans lequel on se livre personnellement dans son intimité. Il demande de la sympathie entre les interlocuteurs. Mais il exige en même temps une réelle clarté de l'identité de la foi chrétienne. Ce que le Christ nous a fait connaître de Dieu est d'une exceptionnelle richesse : contempler la
Trinité et en parler, c'est montrer comment elle est la source de notre vie spirituelle et de notre manière de nous comporter.
Il est bon de renvoyer à l'allocution du Pape Jean-Paul II à Casablanca pour de jeunes musulmans, le 19 août 1985 (voir DC 1985, pp. 942-946). En voici quelques extraits : « Je crois que nous, chrétiens et musulmans, nous devons reconnaître avec joie les valeurs religieuses que nous avons en commun et en rendre
grâce à Dieu. Les uns et les autres, nous croyons en un Dieu, le Dieu unique, qui est toute justice et miséricorde ; nous croyons à l'importance de la prière, du jeûne et de l'aumône, de la pénitence et du pardon ; nous croyons que Dieu nous sera un juge miséricordieux à la fin des temps et nous espérons qu'après la résurrection, il sera satisfait de nous et nous savons que nous serons satisfaits de lui. La loyauté exige aussi que nous reconnaissions et respections nos différences. La plus fondamentale est évidemment le regard que nous portons sur la personne et l'œuvre de Jésus de Nazareth. Vous savez que, pour les chrétiens, ce Jésus les fait entrer dans une connaissance intime du mystère de Dieu et dans une communion filiale à ses dons, si bien qu'ils le reconnaissent et le proclament Seigneur et Sauveur. Ce sont là des différences importantes, que nous pouvons accepter avec humilité et respect, dans la tolérance mutuelle ; il y a là un mystère sur lequel Dieu nous éclairera un jour, j'en suis certain » (p. 945).
Enfin, dans son récent voyage apostolique en Turquie, le Pape Benoît XVI a déclaré aux responsables des affaires religieuses du pays : « Le Pape Grégoire VII parlait de la
charité spéciale que se doivent réciproquement les chrétiens et les musulmans puisque « nous croyons et nous confessons un seul Dieu, même si nous le faisons de manières diverses, chaque jour le louant et le vénérant comme créateur des siècles et souverain de ce monde » (Patr. Latine, 148, 451 - cf. D.C. 2007 p. 12).

† Pierre-Marie CARRÉ
Président de la Commission doctrinale

16:48 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, catholique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

GUY GILBERT EST AUSSI UN HOMME SPIRITUEL !

guy-7288-0.jpg


Je m’aperçois avec beaucoup d’intensité que nous sommes tributaires du passé. Non point un temps mort qui ravive la nostalgie mais, des instants essentiels qui ont construits notre personnalité.

Les chrétiens, quelle que soit leur obédience, possèdent dans leur coeur un Témoin de Dieu ayant marqué l’histoire. Pourquoi ? La réponse doit être précise et tranchante car, il ne s’agit nullement de substituer notre Amour pour Christ en faveur d’un humain vivant le souffle de l’Esprit. Non, il s’agit d’un être référent, transmetteur d’une vision spirituelle.

Notre monde basé sur le matérialisme le plus insidieux et l’individualisme le plus méprisant ; nous fait presque systématiquement entrer en sympathie avec des êtres qui partagent nos valeurs et le sens de notre Vie. Combien de chrétiens ( nes ) noirs subissant des discriminations humiliantes ne se réfèrent à Martin Luther King afin, de puiser dans ses prises de positions, les justes réactions face aux insultes.

Nos sociétés perdent progressivement cette saveur spirituelle exigeante issue de la Bible.

Chacun semble s’accommoder d’une spiritualité selon son inspiration propre. C’est alors, que Dieu n’est plus le grand Libérateur de notre humanité mais, le juge suprême. Ces comportements interdissent toutes recherches spirituelles et peuvent mener à des pathologies graves, telles la schizophrénie ou la paranoïa.

Cet essaim de Témoins qui nous ont précédés doivent nous parler dans leur façon sans concessions de vivre l’Évangile.

Force est de constater qu’il existe très peu de Témoins chrétiens dans l’univers éducatif de l’envergure de Guy Gilbert. Il est pour les éducateurs chrétiens celui qui voit les yeux du Christ dans le regard d’un loubard.

Un loubard est un jeune délinquant ayant perdu ses repères sociaux faute d’avoir rencontré sur son chemin des adultes forts de leurs convictions en l’amour de la Vie. Guy Gilbert n’est pas un prêtre atypique comme nous aimons le dire souvent. Il est un Homme de Dieu ayant pris en considération le phénomène d’inculturation. Il ressemble de par son look aux loubards dont il s’occupe. Signe pour lui de montrer son Amour envers ce peuple meurtri. C’est pour cette raison que je le surnomme souvent : le loubard de Dieu.

Il va jusqu’au bout d’un jeune dans les pires dérives sans jamais baisser les bras. Il écoute leurs désirs profonds et, c’est dans cette attitude de respect que naquit d’une ruine la Bergerie de Faucon faite entièrement par la volonté, les mains de ces jeunes qui ne pensaient qu’à détruire. Notre Loubard de Dieu fait confiance en la Providence pour déceler la part de cristal qui scintille en chaque adolescent.

Mais, n’ai-je point écrit suffisamment d’articles sur ce chrétien affirmé sans devoir narrer de nouveau son histoire. Dieu nous envoie des Témoins de Son Amour, tels des anges pour nous guider et Guy Gilbert en fait partie.

Chacun possède sa personnalité et il n’est point question de devenir un clone de Guy. Ce serait négliger le messager prioritaire qui n’est autre que Christ ayant donné son sang pour nous. Il s’agit de rejoindre une certaine sensibilité des approches que nos témoins ont de l’existence en général et de Dieu en particulier. Pour moi, depuis des années, je regarde vivre le Loubard de Dieu et l’écoute nous interpeller. Puissiez-vous rencontrer un ange de Dieu vous indiquant où se trouve la Lumière pour faire de vous des chrétiens Heureux. Mais, seule la prière nous donnera cette joie immense de vivre selon les desseins de Christ.Si tous les chrétiens pouvaient se donner la main, notre monde aurait un visage plus Humain. Il s’agit simplement d’une amitié spirituelle, comme le disait Paul, dans une atmosphère plus propice aux antipathies, aux racismes, aux exclusions, aux discriminations, aux rejets de l’Autre. Ce que nous appelons théologiquement, la Communiom des Saints, cette fusion des âmes dans un Unique Corps.

Bruno LEROY.
Éducateur de rue. 

10:39 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, catholique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

03/05/2009

LE COMBAT SPIRITUEL.

 

La paix du coeur n'arrive qu'au terme d'un grand combat. Souvent le premier ennemi est soi-même ou plutôt la "guerre" est à l'intérieur de nous. L'objectif de ce "combat" est de retrouver la paix intérieure, mais notre coeur divisé n'est pas immédiatement incliné vers cette vraie paix.

Intervenant : P.Nicolas Buttet, Eucharistein.

21:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite, action sociale chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Ce bon berger qu’est le Christ.

Jésus définit le Pasteur du troupeau comme celui à qui appartiennent les brebis, qui les connaît et qui les appelle chacune par leur nom : « Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. »

Le pasteur n’est pas un mercenaire car ce dernier n'a pas le sentiment que les brebis sont les siennes. Face à la première difficulté, au premier danger, il les abandonne et il fuit. En revanche, le pasteur qui connaît ses brebis une par une, qui a établi avec elles une profonde relation de familiarité, est disposé à donner sa vie pour elles. Jésus explicitera cela au verset qui fait directement suite au passage évangélique de ce jour dans cette formule que nous connaissons bien : « Je suis le bon berger : le bon berger se dessaisit de sa vie pour ses brebis.

Ce bon berger qu’est le Christ n’a pas d’autre désir pour nous que de nous faire entrer dans la vie véritable, cette vie qu’il a promise à tous ceux qui mettent ses pas dans les siens. Il veut nous libérer de tous les enclos de nos enfermements, de nos prisons intérieures ou extérieures, de tout ce qui nous maintient captif à commencer par notre péché. C’est en ce sens qu’il se présente aussi comme « la porte des brebis ». Il est cette porte qui nous permet de quitter tous ces lieux de notre quotidien qui nous retiennent en esclavage pour accéder à la véritable prairie où nous pourrons aller et venir librement pour paître en toute tranquillité : « Moi, je suis la porte. Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. »
Cette prairie c’est celle du Royaume dont il est la porte d’entrée et par laquelle il nous invite à passer pour accéder à la vie véritable, à la vie éternelle.

Dans ce passage de saint Jean, Jésus oppose à l’attitude du bon Pasteur celle du voleur et celle du brigand. Ces derniers aussi font sortir les brebis de leur enclos. Mais ce n’est pour leur offrir ni la liberté ni la vie mais la mort : « Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. » Au contraire, Jésus le bon Pasteur est venu « pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance. »

De tous temps, nombreux furent les hommes qui au nom de telle ou telle autorité faussement spirituelle ou de telle ou telle idéologie prétendirent apporter la liberté ! Mais au final, ils ne font qu’emprisonner pour satisfaire leur propre ego voire même pire ils se servent de ceux qu’ils ont aliénés, de leur personne, de leurs biens... Nous sommes ici aux antipodes de l’attitude de notre Seigneur qui se fait le serviteur de ceux qu’ils appellent à sa suite plutôt que d'en faire ses esclaves, qui donne sa vie pour eux plutôt que d’exiger la leur pour lui.

Nous avons quelques critères pour reconnaître la voix du bon Pasteur et ne pas être trompés par ceux qui veulent se faire passer pour nos sauveurs. La voix de notre Seigneur Jésus-Christ est remplie de douceur, de paix et d’amour. Elle invite à aimer et non pas haïr, à œuvrer pour la communion et non pas diviser, elle ouvre au frère, à celui qui est différent. C'est bien elle qu'il nous faut reconnaître.

« Seigneur, fais-nous la grâce, de nous familiariser avec ta voix dans l’écoute de Parole. Qu’au travers de toutes les voix séductrices de notre monde qui veulent nous attirer sur de faux chemins liberté, nous sachions encore reconnaître la tienne pour nous engager à ta suite et passer à travers toi la porte qui nous ouvrira l’accès à la seule véritable liberté. »


Frère Elie.

 

20:56 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

02/05/2009

MAIS QUI EST CHRISTOPHE DUMORTIER ?

christchristophe.jpg
Le Christ ( mosaïque de Christophe Dumortier )
 

Le Père Guy Gilbert lui avait demandé s'il voulait bien réaliser le logo de son site. Christophe dont l'inépuisable imagination bouillonne sans cesse réalisa ce logo avec une dextérité déconcertante. Mais qui est donc, Christophe Dumortier, à la fois très demandé et humblement discret ? Il est d'abord, mon trésorier. Mais cela ne suffit pas à son enthousiasme de vie qui palpite en lui. Il est également et, je dirais, plus sûrement, Mosaïste. Combien d'œuvres n'a-t-il point réalisées avec une infinie patience depuis que je le connais. Quand l'amour emplit les gestes, il devient inutile de compter.

Christophe Dumortier, possède ce talent particulier de percevoir la face cachée de nos émotions enfouies. Je vous invite à découvrir la splendeur de ses inspirations sur les reflets du monde.De plus, Christophe n'est pas un simple artiste qui se contente de retraduire la réalité telle que nous la percevons. Il a ce regard particulier et cette sensibilité dont les moindres fibres de son être sont imprégnées, et ses œuvres sont l'expression de cette recherche constante vers un monde où la sérénité, la paix intérieure et la Beauté seraient les aspirations essentielles de notre existence. Cet authentique Artiste regarde le monde avec une intelligence rare dont le secret me semble être une perpétuelle curiosité pour notre humanité. Sa force spirituelle et artistique n'est point éthérée, il possède les compétences techniques pour nous offrir de véritables joyaux. Cet homme dont la volonté d'affirmation de ses convictions et de ses valeurs restent inaltérables au fil du Temps, nous transcrit tout ce que nous voulons contempler et ses mosaïques nous forcent à l'admiration.Ses pensées resteront à jamais dans la mémoire collective car elles sont en osmose avec notre propre appréhension de la Vie.  Ne pas reconnaître la splendeur dans ses oeuvres, c'est refuser de nous connaître davantage, c'est le refus de ne pas vouloir monter au sommet de notre conscience pour penser notre destin.  Ses Mosaïques nous conduisent toujours à aller plus Haut et il serait exécrable d' ignorer son invitation au voyage sur le chemin de la vérité originelle dont il est le transmetteur avec son talent d'esthète que nul ne saurait nier. Découvrir l'authenticité d'un Artiste est toujours un régal pour l'esprit. Et Christophe Dumortier fait partie de ces hommes dont l'intégrité morale envers toutes formes d'art nous réconcilie à jamais avec la Beauté intrinsèque de la Vie !

Je vous laisse découvrir son Univers intérieur et le remercie vivement pour tant de Bonheur offert sans idée de retour.

http://universartistiquedechristophedumortier.hautetfort.com/

Un artiste possède un Don qu'il partage avec autrui pour redonner goût à la vie et surtout, un inextinguible souffle d'espérance. L'artiste est la lumière qui éclaire nos pas hésitants et Christophe a ce talent d'être avant que de dire. Il est la flamme qui consume mes doutes sur la nature Humaine, parfois. Il est le représentant de ceux qui font avancer le monde sans faire de bruit. Dans le silence, il nous invite à contempler la Beauté. N'est-ce point la plus merveilleuse des missions qu'un homme puisse accomplir sur Terre ? Pour le bien de tous et de chacun.

Bruno LEROY

11:59 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

La nouveauté dans le Christ.

Dieu nous a créé pour nous donner la vie éternelle, mais aussi pour nous rendre heureux sur terre. Cet essai est une réflexion sur les conséquences, pour le chrétien, de la venue du Christ sur terre.


Un sens de nouveauté parcourt l’Évangile tout entier, depuis l’Annonce faite à la Vierge Marie jusqu’à la Résurrection du Seigneur. Le Nouveau Testament parle de différentes façons d’un nouveau commencement pour l’humanité. Le mot même d’« évangile » signifie justement cela : la « bonne nouvelle ». Dès le début de son ministère public, le Christ annonce ouvertement l’accomplissement des temps et la venue du Royaume de Dieu : Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à l’Évangile [1]. Or, cela ne signifie pas que le Seigneur souhaite tout changer. Il n’est pas un révolutionnaire ou un illuminé. En fait, par exemple, pour parler de l’indissolubilité du mariage, il prend comme point de départ ce que Dieu a fait à l’origine, lorsqu’il créa l’homme et la femme [2]. C’est pourquoi il a déclaré : N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir [3] ; et, à plusieurs reprises, il ordonna aux disciples d’accomplir fidèlement les commandements que Moïse avait communiqués au peuple de la part de Dieu.

Cependant, dans la prédication du Seigneur il y a, sans aucun doute, un air nouveau, libérateur. D’un côté, la doctrine de Jésus développe des éléments déjà présents dans l’Ancien Testament, tels que la droiture d’intention, le pardon ou la nécessité d’aimer tous les hommes sans restriction, en particulier les pauvres et les pécheurs. En lui se réalise l’accomplissement des anciennes promesses que Dieu a faites aux prophètes. D’un autre côté, l’appel du Seigneur s’adresse de façon radicale et péremptoire non seulement à un peuple, mais à tous les hommes, qu’il appelle un par un.

La nouveauté de la présence et de l’action de Jésus-Christ se perçoit aussi d’une autre façon, déconcertante à première vue : beaucoup d’hommes l’ont rejeté. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli [4], dit saint Jean. Ce rejet de la part des hommes met encore davantage en relief, si c’est possible, le caractère inconditionnel du don du Seigneur et de sa charité envers l’humanité. En plus, ce rejet l’a conduit tout droit à la mort sur la Croix, librement acceptée, sacrifice unique et définitif, source salvifique pour tous les hommes.

Or, Dieu a été fidèle à sa promesse et la puissance du mal n’a pas pu éteindre la générosité divine de Jésus, comme la Résurrection l’a manifesté. La force salvifique que Dieu a introduite dans le monde par l’Incarnation de son Fils et surtout par sa Résurrection, est la nouveauté absolue, universelle et permanente. Cela se voit dès le début de la prédication apostolique : avec une joie débordante, les apôtres proclament dans toute la Judée, dans l’Empire romain et dans le monde entier que Jésus est ressuscité ; que le monde pouvait changer, que chaque femme, chaque homme pouvait changer ; que nous n’étions plus soumis à la loi du péché et de la mort éternelle. Le Christ, assis à la droite du Père, dit : Voici, je fais l’univers nouveau [5]. Dans le Christ, Dieu a pris d’une façon nouvelle les brides du monde et de l’histoire humaine, plongés dans le péché, pour les conduire à leur réalisation plénière. Malgré toutes les difficultés que les chrétiens de la première heure ont rencontrées, ils regardaient vers l’avenir avec espérance et optimisme. Et ils transmettaient sans cesse leur foi à toutes les personnes qui se trouvaient auprès d’eux.

La nouveauté de la vie éternelle après la mort

Dans le monde païen il était fréquent de considérer l’avenir comme une simple réplique du passé. Le cosmos existait depuis toujours et, à l’intérieur des grandes mutations cycliques, il demeurerait pour toujours. Selon le mythe de l’éternel retour, tout ce qui s’est produit dans le passé se reproduira dans le futur. Dans ce contexte anthropologico-religieux, l’homme ne pouvait se sauver qu’en sortant de la matière, dans une sorte d’extase spirituelle, séparé de la chair ; ou en vivant dans ce monde, comme saint Paul le disait, sans peur ni espérance [6]. Dans les premiers siècles du christianisme, les païens s’en tiennent à une éthique plus ou moins droite ; ils croient en Dieu ou dans les dieux et ils leur adressent un culte assidu, en quête de protection et de réconfort ; mais ils n’ont pas l’espérance certaine d’un avenir heureux. La mort n’était qu’une rupture brutale, un non-sens.

D’un autre côté, la volonté de vivre pour toujours est profonde chez l’homme, comme le montrent les philosophes, les littérateurs, les artistes, les poètes et, de façon éminente, ceux qui s’aiment. L’homme aspire à perdurer. Ce désir se manifeste de multiples manières : dans les projets humains, dans la volonté d’avoir des enfants, dans le désir d’influer sur la vie d’autres personnes, d’être reconnu et de rester dans la mémoire des gens ; dans tout cela, on peut deviner la tension humaine vers l’éternité. Il en est qui pensent à l’immortalité de l’âme ; il en est qui comprennent l’immortalité comme une réincarnation ; il en est enfin qui, devant le fait certain de la mort, décident de mettre en œuvre tous les moyens pour obtenir le bien-être matériel ou la reconnaissance sociale : des biens qui ne seront jamais suffisants, parce qu’ils ne rassasient pas, parce qu’ils ne dépendent pas que de notre propre volonté. En cela le christianisme est réaliste, car il sait que la mort est le terme de tous les rêves vains de l’homme.

Au milieu du dilemme de la mort et de l’immortalité, le pouvoir recréateur de Dieu se rend présent dans la vie, la passion et la résurrection de Jésus-Christ. Le fidèle chrétien, uni à lui par le baptême et les autres sacrements, reproduit les jalons principaux du passage du Seigneur sur cette terre. Comme saint Paul l’a écrit aux Romains, nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle. Car si c’est un même être avec le Christ que nous sommes devenus par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable [7].

En effet, le chrétien a la certitude que Dieu lui a donné la vie en le créant à son image et selon sa ressemblance [8]. Il sait que lorsqu’il éprouve l’angoisse de la mort qui approche, le Christ agit en lui, transformant ses peines et sa mort en une force corédemptrice. Et il est sûr que Jésus lui-même, qu’il a servi, imité et aimé, l’accueillera au Ciel, le comblant de gloire après sa mort. La grande et joyeuse vérité de la foi chrétienne est que, par la foi dans le Christ, l’homme peut surclasser largement le dernier ennemi [9], la mort, et s’ouvrir à la vision perpétuelle de Dieu et à la résurrection de son corps à la fin des temps, lorsque toutes les choses se seront accomplies dans le Christ.

La vie ne finit pas ici bas ; nous sommes sûrs que le sacrifice caché et le don de soi généreux ont un sens et une récompense qui, par la miséricorde magnanime de Dieu, vont bien au-delà de ce que l’homme pourrait attendre avec ses seules forces. Si parfois la pensée de notre sœur la mort t’inquiète, parce que tu te sens si peu de chose, prends courage et pense en toi-même : que sera ce Ciel qui nous attend, lorsque toute la beauté et la grandeur, toute la félicité et l’Amour infinis de Dieu se déverseront dans ce pauvre vase d’argile qu’est la créature humaine, et l’assouviront éternellement, avec la constante nouveauté d’un nouveau bonheur ? [10]

Les fins dernières commencent d’une certaine façon sur la terre

S’il est certain que la nouveauté chrétienne concerne principalement l’autre vie, l’au-delà, l’Église enseigne aussi que la nouveauté de la Résurrection du Christ est déjà présente, d’une certaine façon, sur la terre. Quelle que soit la durée de l’univers tel que nous le connaissons, nous sommes déjà « dans les derniers temps », sûrs que le monde a été racheté, puisque le Christ a vaincu le péché, la mort, le démon.

Le Royaume de Dieu est au milieu de vous [11] ; au milieu, non seulement comme une présence extérieure, mais aussi au-dedans du croyant, dans l’âme en état de grâce, d’une présence réelle, actuelle, efficace, bien que pas encore tout à fait visible et complète. « Nous voilà donc déjà parvenus à la fin des temps (cf. 1 Co 10, 11) ; le renouvellement de l’univers est irrévocablement établi et, en un certain sens, il a vraiment commencé dès ici-bas. Dès ici-bas l’Église est, en effet, auréolée d’une sainteté véritable, si imparfaite qu’elle soit. […] Nous sommes appelés fils de Dieu et en vérité nous le sommes (cf. 1 Jn 3, 1) ; mais nous n’avons pas encore paru avec le Christ, dans la gloire (cf. Col 3, 4). C’est là que nous serons semblables à Dieu, car nous le verrons tel qu’il est (cf. 1 Jn 3, 2) » [12].

L’Église est dépositaire sur la terre de cette présence anticipée du Royaume de Dieu ; elle avance dans son pèlerinage terrestre. Cependant, tout le pouvoir salvifique de Dieu agit déjà d’une certaine manière dans le siècle présent, grâce à la Parole révélée et aux sacrements, spécialement celui de l’Eucharistie. Un pouvoir salvifique qui se manifeste aussi dans la vie sainte des chrétiens qui vivent dans le monde, sans être mondains [13]. Le chrétien est, face au monde et dans le monde, alter Christus, ipse Christus, un autre Christ, le Christ lui-même : ainsi s’établit une certaine polarité dans la vie de l’Église et de chaque croyant entre le déjà et le pas encore, entre le moment présent — occasion d’accueillir la grâce — et la plénitude finale ; tension qui a beaucoup de conséquences pour la vie du chrétien et pour la compréhension du monde.

Cette réalité confirme la distinction qui existe entre l’ordre naturel et l’ordre surnaturel. La vie surnaturelle, basée sur la foi et sur la grâce de Dieu, s’insère dans l’âme du chrétien, même si elle n’informe pas encore pleinement tous les aspects de son existence. Le chrétien vit abîmé en Dieu et pour Dieu et s’efforce de communiquer les biens divins aux autres hommes. Dans la vie future, la grâce, ou la vie surnaturelle, se transformera en gloire, et l’homme atteindra une immortalité complète lors de la résurrections des morts. En revanche, dans la vie présente, l’existence humaine, même si elle est déjà perfectionnée par la grâce, garde ses lois propres, qui doivent s’appliquer dans les différents domaines : personnel, familial, social et politique. La vie surnaturelle accueille, perfectionne et conduit à sa plénitude la nature, sans l’annuler ni s’y substituer.

Une autre conséquence de la tension entre le déjà et le pas encore s’exprime dans la notion chrétienne du temps et de l’histoire. Pour la pensée païenne, presque toujours fataliste, les événements de l’histoire étaient prévus et déterminés d’avance par le fatum, le destin. Le temps passait, intouchable et imperturbable, en spectateur muet et passif, encadré dans le flux de l’histoire. Mais le temps chrétien n’est pas seulement le temps qui passe ; c’est l’espace créé par Dieu pour la croissance et le progrès, pour l’histoire et la rédemption. Dieu agit par sa Providence dans le temps, pour conduire le monde et l’histoire vers leur plénitude.

Le Seigneur a voulu compter sur la réponse intelligente et libre des hommes, sur les prières des saints et les bonnes actions de beaucoup, pour influer sur le cours des événements. Étant son image, les hommes peuvent changer l’histoire : dans certains cas pour le pire, comme dans le cas du péché d’Adam et d’Ève ; mais, surtout, d’une manière positive, en participant activement à la réalisation du dessein divin, précisément parce que l’événement le plus important et efficace, celui qui a fait prendre au monde le tournant le plus radical, a été l’Incarnation du Fils de Dieu. C’est pourquoi la collaboration humaine la plus profonde et durable aux plans divins pour changer le cours de l’histoire a été celle de la Sainte Vierge, lorsqu’elle accueillit le Fils de Dieu dans son sein, par un fiat ! résolu.

Les chrétiens vivent dans le monde conscients de leurs péchés et de ceux d’autrui, mais convaincus que la meilleure façon de profiter du temps est de servir Dieu, pour améliorer le monde qu’il nous a confié. D’une certaine manière, le monde est façonné par l’homme, il est humanisé. La tension eschatologique devient patente dans la Providence divine, toujours présente dans la vie de l’Église et de chaque chrétien. « La création a sa bonté et sa perfection propres, mais elle n’est pas sortie tout achevée des mains du Créateur. Elle est créée « en état de voie » (in statu viæ) vers une perfection ultime encore à atteindre, à laquelle Dieu l’a destinée. Nous appelons divine providence les dispositions par lesquelles Dieu conduit sa création vers cette perfection. » [14] Le Seigneur n’a pas tout fait, jusqu’au dernier détail, dès le début. Petit à petit, en comptant sur la collaboration intelligente et persévérante des créatures, il les fait avancer, toutes et chacune, vers leur but. Comme nous l’avons vu, le pouvoir salvifique de Dieu se rend normalement présent dans la vie de l’homme de façon cachée et intérieure ; de façon analogue, la Providence divine agit doucement et simplement, non seulement dans les grands événements, mais aussi en ceux qui, en apparence, sont plus petits. C’est pourquoi le Seigneur invite à une confiance pleine : Ne vous inquiétez donc pas en disant : Qu’allons-nous manger ? Qu’allons-nous boire ? De quoi allons-nous nous vêtir ? Ce sont là toutes choses dont les païens sont en quête. Or votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela. Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît [15].

Dieu — expliquait saint Josémaria —, qui est la beauté, la grandeur, la sagesse, nous annonce que nous sommes siens, que nous avons été choisis comme terme de son amour infini. Quelle vie de foi il faut avoir pour ne pas dénaturer cette merveille que la Providence divine met entre nos mains ! Une foi comme celle des Rois Mages : la conviction que ni le désert, ni les tempêtes, ni la tranquillité des oasis ne nous empêcheront de parvenir à ce Bethléem éternel qu’est la vie définitive avec Dieu [16].

Depuis le début de son existence terrestre, le Seigneur a comblé celle qui serait la Mère de son Fils d’une abondance extraordinaire de dons, humains et surnaturels. Conçue sans le péché originel, elle est comblée de grâce [17]. Tout au long de sa vie, au milieu d’un nombre sans fin d’épreuves et d’obscurités, elle a vécu héroïquement sa foi, en fortifiant par son exemple les premiers disciples. À la fin de sa vie, exempte de tout péché, elle fut élevée au ciel corps et âme, pour participer à jamais, comme Reine des anges et de toute la création, à la gloire du Seigneur. En elle, la promesse divine de conduire les hommes à la gloire s’est pleinement accomplie. C’est pourquoi la Sainte Vierge est pour chaque homme spes nostra, phare qui nous éclaire et cause de notre espérance.

P. O'Callaghan

[1]. Mc 1, 15.

[2]. Cf. Mt 19, 3-9 ; Gn 2, 24.

[3]. Mt 5, 17.

[4]. Jn 1, 11.

[5]. Ap 21, 5.

[6]. Cf. 1 Th 4, 13 ; Ep 2, 12.

 [7]. Rm 6, 4-5.

 [8]. Cf. Gn 1, 27.

 [9]. 1 Co 15, 26.

[10]. Sillon, n° 891.

[11]. Lc 17, 21.

[12]. Concile Vatican II, Const. dogm. Lumen gentium, n° 48.

[13]. Cf. Jn 17, 14.

[14]. Catéchisme de l’Église Catholique n° 302.

[15]. Mt 6, 31-33.

[16]. Quand le Christ passe, n° 32.

[17]. Lc 1, 28. 
        http://www.opusdei.fr/art.php?p=33514

10:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite, action sociale chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |