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15/01/2009

Mgr de Berranger renonce à la charge pastorale de Daint-Denis.

Benoît XVI accepte sa démission

ROME, Jeudi 15 janvier 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI a accepté le renoncement à la charge pastorale d'évêque de Saint-Denis en France que Mgr Olivier de Berranger lui a présentée.

Mgr de Berranger n'a pas atteint la limite d'âge canonique de 75 ans : il a fêté ses 70 ans en novembre dernier, mais il a souhaité rejoindre sa famille spirituelle du Prado. Il avait annoncé sa décision en juin dernier.

Le diocèse de Saint-Denis en France annonce que l'évêque a souhaité « aller vivre autrement son ministère à Lyon ». Ainsi, après douze années pendant lesquelles il s'est dépensé pour son diocèse, Mgr de Berranger a demandé à Benoît XVI de pouvoir être déchargé de sa responsabilité d'évêque de Saint-Denis. Il avait été consacré évêque en la cathédrale de Saint-Denis le 19 octobre 1996.

Un « au revoir » est organisé à Saint-Denis autour de l'évêque le samedi 24 janvier à 15 heures, au cours d'une célébration eucharistique suivie d'un vin d'honneur (Salle de l'Aréna, 2 chemin de Montguichet à Gagny).

Mgr de Berranger a fait ses études de théologie à Lyon, au grand séminaire du Prado, fondé par le P. Antoine Chevrier (1826-1879), avant de poursuivre ses études par une licence à l'Université grégorienne de Rome.

Puis il est revenu à Lyon où il a notamment exercé son ministère au service de la formation des futurs prêtres du Prado, à Limonest, et comme professeur de théologie fondamentale au consortium des religieux, puis de christologie au séminaire Saint-Irénée (1968-1976).

Il a été ensuite pendant dix-sept ans, prêtre (du Prado) Fidei donum en Corée du Sud, au diocèse de Séoul (1976-1993), avant de revenir au service de l'année de formation internationale au Prado (1993-1994).

Il a confié un jour au quotidien «L'Humanité » : « Mon rapport au Prado remonte à mon adolescence. J'ai connu des prêtres du Prado. J'ai aimé leur style de vie. C'étaient des hommes simples et directs qui voulaient être solidaires des plus pauvres. Mon rapport au Prado est une histoire d'amitié et une volonté de ne pas être en dehors de la mêlée, de souffrir avec, d'espérer avec. »

Il ajoutait, à propos de sa devise épiscopale tirée de la lettre de saint Paul aux Ephésiens: « Vous n'êtes plus des étrangers mais des frères » : « Je ne considère jamais un autre comme un étranger, car je sais ce que c'est que d'avoir été étranger ».

Un événement de son ministère épiscopal a marqué l'Eglise de France : sa lecture, le 30 septembre 1997, à Drancy, de la Déclaration de Repentance des évêques de France à propos de la Shoah. Il a publié, en 2007 avec le rabbin René-Samuel Sirat : « Juifs, chrétiens, musulmans, Lectures qui rassemblent, lectures qui séparent » (Bayard Culture), mais aussi « Newman face aux religions de l'humanité », avec Bertrand de Margerie (Parole et Silence).

Il est membre du Conseil pontifical justice et paix depuis avril 2002. Il avait publié un ouvrage sur ce thème : « La Paix sera le dernier mot de l'histoire » (sur les Messages annuels du 1er janvier pour la Journée mondiale de la Paix, C. de l'école Cathédrale), et « Offre le pardon » (également à partir de l'enseignement de Jean-Paul II, Cahiers de l'école Cathédrale).

Il a aussi publié sur son expérience pastorale : « L'Evangile de Séoul à Saint-Denis » (éd. de l'Atelier) et une « Chronique d'un évêque de banlieue » (Parole et Silence) qui vient de sortir.

Son dialogue avec Jean Boissonnat a gagné en actualité : « L'évêque et l'économiste. Défis et enjeux de l'Eglise dans le monde d'aujourd'hui » (Presses de la Renaissance, 2001).

Mgr de Berranger est aussi l'auteur de méditations sur l'Evangile : « L'Evangile selon Saint-Jean, une lectio divina » (éd. Parole et Silence 2007) et « L'Evangile selon saint Marc » (Ibid. 2008).

Anita S. Bourdin.

23:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Portrait robot du policier chrétien.

selon Benoît XVI

ROME, Jeudi 15 janvier 2009 (ZENIT.org) - Le policier chrétien ne se décourage pas : Benoît XVI a en quelque sorte brossé le portrait robot du policier chrétien ce matin, lors de l'audience de début d'année accordée aux policiers italiens en service auprès du Vatican, en disant : « Seul le Christ peut nous aider à construire un monde où règnent la justice et l'amour ».

Le pape a en effet reçu au Vatican les dirigeants et les agents italiens de « l'Inspection de Sécurité publique » qui sont en service auprès du Vatican (notamment place Saint-Pierre et autour de l'enceinte des 44 hectares), en présence du chef de la police, M . Antonio Manganelli, du préfet, M. Salvatore Festa et du questeur Giuseppe Caruso.

« Une année nouvelle commence et nos attentes et espérances sont nombreuses. Mais nous ne pouvons pas nous cacher que se profilent à l'horizon des ombres nombreuses qui préoccupent l'humanité. Cependant nous ne devons pas nous décourager : au contraire, nous devons toujours tenir la flamme de l'espérance allumée. Pour nous, chrétiens, la véritable espérance c'est le Christ, don du Père à l'humanité », a déclaré Benoît XVI.

Cette espérance, a ajouté le pape « est pour tous les hommes » et elle est « au cœur » du message évangélique : « c'est pour tous que Jésus est né, est mort et est ressuscité ».

Et c'est dans cette bonne nouvelle que le chrétien puise son courage : « L'Eglise continue de le proclamer aujourd'hui, et à l'humanité tout entière, afin que toute personne et toute situation humaine puisse faire l'expérience de la puissance de la grâce salvatrice de Dieu, qui seule peut transformer le mal en bien. Seul le Christ peut renouveler le cœur de l'homme et en faire une oasis de paix ; seul le Christ peut nous aider à construire un monde où règne la justice et l'amour ».

C'est à la lumière de cette solide espérance, a ajouté le pape, que « notre travail quotidien, quel qu'il soit, assume une signification et une valeur différente, parce que nous l'ancrons dans ces valeurs humaines et chrétiennes permanentes qui rendent notre existence plus sereine et plus utile à nos frères ».

Benoît XVI a reconnu le « dur travail » de ces policiers pour la « sécurité » et « l'ordre public », et les qualités qu'il requiert : « ascèse personnelle », « discipline intérieure », « maîtrise de soi », mais aussi « cordialité » pour ce qui est de l'accueil des pèlerins et touristes venant au Vatican.

Chacun, a-t-il insisté, peut apporter sa contribution, en accomplissant son travail quotidien « comme une mission » et un « service du prochain ». Fait « avec amour », ce service devient « une prière », et une prière d'autant plus « agrée par Dieu » qu'elle est « peu gratifiante et monotone et pénible », comme le service de ces policiers.

Plus encore, « c'est en accomplissant son devoir que chaque baptisé réalise sa vocation à la sainteté », a encouragé Benoît XVI.

22:58 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Le disque du jour : Daniel Martin Moore, "Stray Age"

MUSIQUE
Le disque du jour : Daniel Martin Moore, "Stray Age"

En direct de l'Amérique rurale, le premier album de Daniel Martin Moore fait tomber la neige sur les Appalaches. Son premier album est un sommet.

12:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

14/01/2009

La saveur des pratiques spirituelles.

L’expérience de la voie soufie

par Bruno Dassa


Au cours du cheminement spirituel, les actes rituels deviennent comme une nourriture, une véritable source de vie qui transforme notre existence et l’intériorité de notre être.

Après la mort du saint soufi Junayd, surnommé « le sultan de l’assemblée spirituelle », un de ses disciples, Ja’far Khuldi, le vit en songe et lui demanda ce que Dieu avait fait de lui. Junayd lui répondit : « Les belles phrases ont été vaines et les formules mystérieuses se sont avérées stériles. Rien ne nous a été utile que les quelques prosternations accomplies au sein même de la nuit  ». Ceci peut être rapproché de cette prière du Prophète lui-même, qui implorait : « Ô mon Dieu, protège-moi contre toute science inutile  ». En effet, ce que l’on nomme la science utile, c’est celle que l’on met en pratique. Il ne sert à rien d’accumuler des connaissances sur la religion, si celles-ci ne sont pas suivies d’une mise en pratique.

Un jour, les habitants d’un petit village décidèrent de nommer Nasruddin imam de leur mosquée. Le vendredi, il vint donc faire son premier prêche, et celui-ci était tellement clair, tellement prenant et tellement bien tourné, que chacun en fut impressionné, et vint le féliciter après l’office. Le vendredi suivant, il monta de nouveau en chaire, et refit très exactement le même discours. Les habitants se demandèrent dans quelle mesure il avait oublié leur avoir déjà fait ce prêche, mais ils n’osèrent pas lui demander. Par contre, quand il refit une nouvelle fois le même le vendredi suivant, ils vinrent en délégation lui expliquer ce fait, et lui demander quand il passerait à autre chose. Sa réponse fut des plus simples : « Je passerai à autre chose dès que vous aurez mis en pratique ce que je viens de vous dire !  ».

Une expérience quotidienne

L’islam est une religion avant tout expérientielle : son sens ne réside pas dans les mots, et seul un vécu quotidien peut en révéler la saveur. Mais cette mise en pratique ne doit pas non plus devenir une fin en soi, car le but est au-delà. Le doigt ne sert qu’à montrer la lune, il s’agit de regarder ce qu’il nous indique, et non pas de le regarder lui. Pire encore, il ne s’agit pas d’en faire un instrument de jugement, en vue d’acquérir un pouvoir sur les autres. Le travail spirituel a pour but de faire évoluer notre rapport au monde, non pas en essayant de changer le monde, mais en modifiant progressivement la perception que l’on en a.

Dans cette optique, la mise en place de certains éléments va nous être d’une aide considérable, en exposant le cœur à ce que l’on appelle parfois le Souffle du Miséricordieux, c’est-à-dire des effluves spirituelles qui vont à la fois le nourrir et le purifier. C’est par un recentrage progressif de l’ensemble de l’être sur la perception du cœur que vont pouvoir survenir en notre for intérieur les ouvertures et les états spirituels qui nous conduiront sur ce chemin. Ces états peuvent être vécus à différents niveaux. Ainsi, la gratitude peut s’exprimer avec la langue, lorsque l’on pense à remercier Dieu pour ce qu’Il nous donne chaque jour. C’est déjà une première étape. Mais si cet état s’amplifie et se développe en profondeur, alors viendra le besoin d’en tirer les conséquences, et de se mettre à son service, notamment par le respect de Ses prescriptions, afin de « mettre en actes » sa reconnaissance. Plus profondément encore, la gratitude du cœur consistera à toujours voir le Donateur derrière le bienfait, et à reconnaître que tout vient de Dieu, au-delà des moyens divers par lesquels Ses dons nous parviennent.

Il en est de même pour les actes rituels. A un certain moment du cheminement, ces pratiques deviennent une véritable source de vie qui transforme l’ensemble de notre existence. La prière n’est plus vécue comme un devoir ou comme une contrainte, mais comme l’occasion de se retrouver, de se ressourcer. Rupture dans la course du temps, elle est un instant de retour qui permet de reprendre des forces en revenant à l’essentiel.

Les pratiques de l’islam sont fondées sur cinq piliers : le double témoignage (qu’il n’y a pas de divinité si ce n’est Dieu et que Muhammad est l’Envoyé d’Allah), la prière, l’aumône légale, le jeune du mois de Ramadan et le pèlerinage à la Mecque. La mise en pratique de ces cinq piliers vise à nous rapprocher de notre nature originelle, en nous mettant en disposition de recevoir par un travail de purification intérieure.

Le double témoignage rappelle à notre ego qu’il n’est pas le seul maître à bord, mais que c’est Dieu qui tient les rênes de notre existence. La négation de toutes nos idoles intérieures, que nous avons trop souvent tendance, même malgré nous, à traiter comme des divinités, se poursuit par l’affirmation de l’Unicité divine. Quant à la reconnaissance de la mission attribuée au Prophète Muhammad, elle revient à reconnaître la possibilité d’un chemin de retour vers Dieu, et donc le fait que notre existence a un sens. Ce double témoignage constitue les fondations de la foi musulmane. Pour devenir musulman, il suffit d’ailleurs d’accepter de le prononcer. Notons qu’il ne s’agit pas d’adhérer simplement à une idée ou à une croyance, mais bien de prononcer avec sa langue, en arabe, les paroles que Dieu nous a révélées pour formuler ce témoignage. La participation du corps est donc encore une fois nécessaire, de la même manière que lorsque l’on invoque Dieu, ou que l’on récite une sourate du Coran à voix basse lors de la prière. La langue prononce toujours les mots, que ce soit de manière audible ou non. Et on recommande d’invoquer Dieu avec les mots qu’Il nous a Lui-même appris, dans la langue qu’Il a choisie pour s’adresser à nous à ce moment.

On dit que le son entraîne le sens, et il est frappant de constater combien la lecture du Coran en langue arabe, même lorsque l’on ne comprend pas cette langue, peut plonger certaines personnes dans des états spirituels très profonds. On a l’impression alors que le cerveau ne comprend pas, mais que le cœur lui, comprend, au-delà de la barrière de la langue.

Plongée dans une dimension cosmique

La plupart des rituels de l’islam sont rattachés au mouvement des astres dans le ciel. En fonction de la position du soleil dans le ciel, les horaires des prières se déplacent dans la journée au cours des saisons, leur amplitude s’élargissant en été pour se rétrécir en hiver. De la même manière, le mois de ramadan se déplace tout au long de l’année, cette fois en liaison avec le calendrier lunaire. Les mois lunaires étant de 29 ou 30 jours, l’année lunaire comporte 11 jours de moins que l’année solaire. Un même rituel peut donc se situer au cours du temps à différents moments de l’année : la prière du soir a lieu à 17 heures en hiver et à 21 heures en été, et le mois sacré de ramadan peut se situer, selon les années, au cœur de l’hiver aussi bien qu’en plein été. Tous ces éléments contribuent à ancrer les musulmans dans une perception du temps cosmique, au caractère cyclique évident pour tous.

Partant toujours de ce que nous sommes, la prière est inscrite dans un contexte spatio-temporel précis. Elle se fait aux heures fixées par Dieu, et non selon notre fantaisie. Elle est toujours orientée dans la direction de la Mecque, quelque soit l’endroit où l’on se trouve dans le monde. Il s’agira donc parfois de se placer vers le Sud, et parfois vers l’Est, ou même vers le Nord, selon le lieu où l’on est amené à prier. Elle est précédée par des ablutions, qui visent à retrouver une pureté rituelle. Il ne faut d’ailleurs pas confondre pureté et propreté. Même si les ablutions se font le plus souvent avec de l’eau, et que la pureté rituelle induit une certaine propreté, il s’agit selon les mots du Prophète de « revêtir son habit de lumière », ce qui va bien au-delà d’un simple nettoyage. Des matières naturelles comme la boue ou le sable ne sont d’ailleurs pas considérées comme impures, et leur contact n’invalide donc pas les ablutions. Il s’agit aussi au niveau de l’âme de se mettre en disposition de recevoir, de se rendre disponible pour cet entretien spirituel qu’est la prière, ou encore de se mettre « dans l’esprit » de la prière.

L’aumône nous apprend à nous détacher des biens matériels, et à réaliser la grâce qui nous est faite que de pouvoir disposer de quelque chose à donner. On dit que toute chose a son aumône, qui sert à la purifier, et que l’aumône du corps est le jeûne. La chambre d’amis est considérée comme l’aumône d’une maison. L’aumône légale vise donc à purifier les biens que nous avons reçus. Elle nous rappelle que ces biens nous ont été attribués par la Grâce de Dieu, et n’ont pas été acquis par notre seul mérite. Le fait d’en rétrocéder une partie à Dieu revient à reconnaître le Donateur derrière ces bienfaits, et permet également de mettre en œuvre une solidarité nécessaire avec les plus pauvres d’entre les croyants. Le produit de cette aumône est en effet attribué à huit catégories bien précises d’individus, en commençant par les plus nécessiteux.

Le jeûne du mois de ramadan nous rappelle notre foncière dépendance envers notre corps, et donc envers son Créateur. Chaque année, pendant 29 ou 30 jours, plusieurs centaines de millions de musulmans de par le monde jeûnent entre l’aube et le crépuscule. Hommes ou femmes, jeunes ou vieux, pauvres ou riches, blancs ou noirs, tous les musulmans des cinq continents jeûnent, au même moment de l’année, de la même façon. Tout ceci procure une certaine sensation d’unité et d’appartenance, dans cette quête fervente du retour à notre état originel.

Durant ces heures de jeûne, il est strictement interdit d’absorber la moindre nourriture, la moindre boisson, ou d’avoir des relations intimes entre époux. L’ensemble de notre vie est bouleversé par cette rupture des habitudes. Sans les repas pour les rythmer, les journées semblent s’allonger, et se rendre disponibles pour l’adoration de Dieu. Allégé, le corps est moins pesant, plus porté aux ressentis intérieurs.

Un échange entre le célèbre calife abbasside Haroun al Rashid et son conseiller, Ibn al Sammâk, est un exemple révélateur, entre autres, de l’importance de la nourriture. Au calife ayant demandé qu’on lui servît de l’eau, Ibn al Sammâk demanda :
-  Ô Prince des croyants, si cette boisson t’était refusée, que donnerais-tu pour l’obtenir ?
-  Je donnerais jusqu’à mon royaume tout entier, répondit-il.
-  Ô Prince des croyants, si tu ne pouvais éliminer cette eau de ton corps, que sacrifierais-tu pour pouvoir le faire ? poursuivit l’autre.
-  Je céderais jusqu’à mon royaume tout entier, répondit-il à nouveau.
-  Comment donc, Ô Prince des croyants, peut-on se réjouir de posséder un royaume qui ne vaut ni quelques gorgées d’eau, ni un peu d’urine ?...

Ceci montre toute l’importance du corps, et permet de relativiser bien des choses.

Le mois de ramadan est aussi le mois où le Coran est descendu, tout entier incréé, dans le cœur du Prophète Muhammad. C’est à dire qu’au cours d’une nuit de ce mois 2, le Prophète a reçu la visite de l’archange Gabriel, qui lui a demandé de lire, à lui qui était illettré. Et il lui fut donné de lire, finalement, ce qui s’était inscrit dans son propre cœur. On dit que le Coran est descendu en une seule fois dans son cœur en cette nuit particulière, et ce, même si ses versets ne se sont que peu à peu actualisés au cours du temps, durant les années qui suivirent. Ici encore, l’esprit a pris la forme de lettres pour se faire comprendre des hommes, et les ramener sur le chemin de leur Créateur.

Dernier pilier de l’Islam, le pèlerinage se présente comme une mort initiatique, un symbole de ce chemin de retour sur lequel nous sommes tous engagés. Pour s’y rendre, au moins une fois dans sa vie pour ceux qui en ont la possibilité physique et matérielle, il convient de régler toutes ses affaires comme si l’on entamait son dernier voyage. Le musulman sacralise son corps, revêt une tenue d’une seule pièce de tissu non cousu, symbole de pureté, et se présente devant Dieu pour se mettre à son service, en poussant ce seul cri : « Me voici ! ». Le rituel du pèlerinage est extrêmement précis et détaillé, qu’il s’agisse des mouvements, des gestes ou des paroles à accomplir. Libérée des impératifs de choix, l’âme peut se consacrer toute entière à la contemplation.

L’éternité dans l’instant

Ainsi les pratiques spirituelles, qui sont autant de formes d’invocation de Dieu, partent toujours du corps, de l’ici et maintenant, pour s’élancer vers Dieu et vers l’éternité. L’éternité n’est pas de ce monde ; on ne peut la goûter véritablement qu’au creux de l’instant qui passe. En effet, chaque instant contient la Présence divine, mais c’est l’homme qui en est absent. En s’immergeant dans l’instant, on rejoint l’éternel. Si le souvenir peut évoquer le passé dans le présent, c’est que le présent contient virtuellement toute l’extension du temps. Et c’est cela que réalise l’invocation : au lieu de se reporter horizontalement au passé, elle s’adresse verticalement à l’Essence qui régit le passé comme l’avenir.

On pourrait dire la même chose de chaque pratique rituelle : la plongée de l’âme au fond de l’instant permet de renouer le contact avec le divin, et par là, avec l’éternité. Le fait même d’effacer notre ego permet à la conscience de s’ouvrir, et d’être de nouveau irradiée par les Lumières divines.

Ce mécanisme du retour vers Dieu est d’ailleurs une constante dans l’islam. Le repentir n’y est pas synonyme de culpabilisation, et il n’y a pas de rédemption à rechercher. Il s’agit simplement, et dans tous les cas, de revenir à Dieu. Le Coran nous dit que Dieu est Celui qui revient sans cesse vers le pécheur repentant, et incite celui-ci à faire de même. C’est d’ailleurs ce retour, dans sa modalité ultime, qui est encore évoqué par la formule sacramentelle que l’on prononce lorsque l’on se trouve confronté à la mort d’un proche : « En vérité, nous sommes à Dieu, et nous retournons à Lui ».

L’amour humain est un reflet nostalgique de cet Amour absolu qui brûle le cœur du serviteur de Dieu, et le transforme en cendres. Le secret de la spiritualité islamique réside en effet dans la servitude foncière, ontologique, de l’homme par rapport à Dieu. Plus on s’en remet à Lui, plus Il nous prend en charge ; plus on se déleste de nous-mêmes, plus Il nous investit ; plus on s’abaisse, plus Il nous élève. Les pratiques vont dans le sens de ce dépouillement intérieur. Il s’agit d’adopter une attitude pleinement active, mais sans réclamer le résultat de nos actions. Il est aussi essentiel d’agir dans le sens de ce qui nous semble juste, que d’accepter par avance le fait que le résultat de nos actions soit différent de celui escompté.

Pour celui qui est ainsi consumé d’Amour, la mort physique n’a plus le même sens. Si l’âme accompagne nécessairement le corps, auquel elle confère le mouvement, l’esprit est la source de la vie : quand il sort du corps, la vie s’éteint. C’est quand l’âme, du vivant du corps, se marie à l’esprit et se fond en lui, que l’on parle de mort initiatique ou de délivrance.

Pour ceux qui ont perçu le processus de perfectionnement de l’âme et en ont parcouru les étapes, leur âme a conscience de la place qui lui est réservée et la mort, c’est-à-dire le moment ou l’esprit « ar-rûh » quitte sa prison, est si douce qu’elle leur procure une extase spirituelle indescriptible. Libérée de sa geôle, l’âme se sent alors légère et libre, elle est attendue et accueillie dans le monde spirituel.

Il est vrai que Dieu est partout, cependant Il reste voilé pour ceux qui ne se sont pas purifiés. Tant que nous n’avons pas trouvé Dieu en nous-mêmes, nous ne devons pas nous attendre à le trouver ailleurs. Tel est le sens de notre vie, ce dépassement sans fin dans la quête de l’Unique.

 

Chez mes Frères et Soeurs soufis : http://www.soufisme.org/

 

21:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Sept tentations chez les chrétiens.

  1. Tentation de l'oubli des dimensions sociales de la foi
    C'est la tentation de séparer d'un côté la vie spirituelle, de l'autre la vie économique et professionnelle. La dimension sociale n'est pas une matière à option de la foi. "Le versant éthique et social du message évangélique est une dimension nécessaire du témoignage chrétien". ou encore: "on doit repousser toute tentation d'une spiritualité intimiste et individualiste". (Jean-Paul II)

  2. Tentation de l'oubli de la tension entre le particulier et l'universel. 
    Chacun et tous, nous devons reconnaître que nous sommes "situés quelque part" par rapport à ces questions. de l'argent, du pouvoir, du politique, de la richesse, du patrimoine. On a tous une histoire, une origine, une formation, âge... Les catholiques, en se disant tous frères, vont trop vite à l'universel abstrait, en sautant les différences, avec le risque du repli sur le même, en gommant la rencontre de l'autre différent. Appel à être ouvert à l'autre différent.

  3. Tentation de la démission, ou de la légèreté intellectuelle. Ni le Nouveau Testament ni l'Église n'ont de recettes toute faites pour le vivre en société. Ils nous renvoient toujours à notre responsabilité. L'exercice de la responsabilité et de la liberté commence par un travail de compréhension. Certes, c'est compliqué, et personne ne comprend tout. Il est nécessaire d'avoir une information plurielle, (sources diverses). La pensée est le commencement de l'action. Travailler à bien penser est le commencement de l'humanisation.

  4. Tentation des attitudes de fuite. par exemple:
    tentation de pureté, et son corollaire, refus de se salir les mains.
    (que signifie "faire du social, c'est bien, de l'économique, passe encore, mais de la politique non!"?
    tentation de l'acceptation du fatalisme. 
    Ce sont autant d'alibis à l'inaction et à l'indignation stérile.
     
    Croyons-nous vraiment en un Dieu incarné, Croyons-nous que les enjeux véritablement humains de notre existence collective sont des enjeux que l'on prend au sérieux?

  5. Tentation de l'oubli des médiations. et donc 
    invitation à reconnaître l'importance de la raison (il n'y a pas que l'émotion, le vécu ou l'expérience comme critère)
    invitation à reconnaître le rôle des structures et des institutions que se donnent les sociétés. Les chrétiens sont très sensibles à ce qui est direct, proximité, rencontre de l'autre, à l'interpersonnel et beaucoup moins sensibles aux relations longues, par l'intermédiaire d'une organisation (syndicale, politique, ONG, etc.) qui reposent sur des intermédiaires. La charité chrétienne se vit aussi dans et par ces relations longues. Le risque est de répondre aux urgences, et d'oublier de repérer les causes et d'agir sur elles. Jena-Paul II parlera de structure de péché.

  6. Tentation de la marginalisation de la politique
    Parmi les différents champs de la vie en société, il  a  le politique, l'économique, le social, le culturel. Parmi eux, le politique est un champ essentiel du vivre ensemble. Hier, le champ politique était englobant de toute l'activité humaine. Aujourd'hui, c'est l'économique. Or, il est nécessaire que se créée un contre pouvoir à l'économique: ce ne peut être que le politique. Quelle est notre représentation du politique? Quelle valeur lui accorde-t-on? Relire Réhabiliter le politique" commission sociale de l'épiscopat.

  7. Tentation de l'impatience.
    Notre rapport au temps s'est fort modifié ces dernières années. Le court terme l'emporte sur le long terme, le souci de l'efficacité immédiate, le désir de voir les résultats de ses actes, en économie comme ailleurs. Or rien de durable ne se crée sans patience. Rien ne changera sans modification des modes de vie, et des valeurs. Or, les modes de vie et les valeurs ne changent pas au 1/4 de tour. Nécessaire changement de nos comportement et de nos mentalités (ou manières de voir). Cela peut passer par la réflexion, la prière, la rencontre de l'autre.

Comment je vis la Bonne Nouvelle dans mon rapport à l'argent, au travail, à  l'économique. Est-ce que le Dieu en qui je crois est le Père de Jésus-Christ, qui non seulement a donné la priorité au pauvre, mais s'est identifié au pauvre.

20:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

13/01/2009

Prenez la vie du bon côté.

 

En ce début d'année, partez du bon pied avec cette sélection de photos pleine de gaieté, de couleurs et d'espoir. 25 photos

21:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

TOUT SEMBLAIT LES OPPOSER.

Tout oppose, à première vue, Julien Green (1900-1998) et Jean Sulivan (1913-1980). Le premier, élu à l'Académie française, salué par tant de critiques littéraires, ami de François Mauriac - quoique les rapports entre les deux hommes aient été souvent empreints de suspicion mutuelle - et ami d'André Gide, est un romancier reconnu et estimé. Le deuxième, pour sa part, est un écrivain mal connu - voire méconnu - par l'establishment littéraire en France. Mais ces deux auteurs ont en commun, d'abord, de ne s'inscrire dans aucune lignée traditionnelle : en ceci, au moins, il ressemble à Green.

Le critique Henri Guillemin explique dans la Tribune de Genève (le 6 décembre 1967) que Sulivan a choisi en quelque sorte de se mettre à l'écart de tout classement habituel : « Il [Sulivan] se situe volontairement en marge. On n'aime pas ça, dans le "milieu" - je veux dire le "milieu littéraire", le milieu de ce milieu étant (centre, nombril, Olympe) l'Académie française, récompense de ceux qui ont la manière. »

Ceci explique en partie peut-être pourquoi Sulivan fut ravalé à la position d'écrivain catholique mineur, étiquette qui décrit fort mal son œuvre littéraire. Ordonné prêtre en 1938, il commence à publier ses livres vers la fin des années 1950, à une époque où le roman catholique en France ne jouit plus du prestige d'autrefois (Bernanos est mort en 1948 et Mauriac se consacre davantage à ses activités journalistiques qu'à l'écriture romanesque). En outre, pour Sulivan, la réalité spirituelle des années cinquante et soixante demande une approche différente de la part d'un écrivain comme lui. Quand son roman Mais il y a la mer gagne le Grand Prix catholique de littérature en 1964, grâce notamment aux efforts de Daniel-Rops, membre de l'Académie française, Jacques Madaule se croit en droit de décrire Sulivan dans Témoignage chrétien (du 30 avril 1964) comme « un auteur capable de continuer Bernanos ». Mais Sulivan, en ceci pareil à Julien Green, n'aimait pas les étiquettes et savait qu'il était impossible au Roman Catholique de survivre alors que son temps était révolu. Au dire de Joseph Majault : « Les grands écrivains catholiques ont disparu et la succession n'est pas ouverte. Non pas faute peut-être de talents mais parce que le temps en est passé. » En soulignant les différences entre Green et Mauriac, José Cabanis souligne le refus chez Green de se considérer comme un romancier catholique : « Catholique, il écrivait des romans, ce qui n'est pas la même chose. » Et il ajoute : « Aussi ne lui fut-il jamais reproché de se servir de la religion pour avancer ses affaires. » Cette dernière remarque est faite pour le distinguer de Mauriac. Sulivan se montrait souvent un peu méfiant à l'égard de la grande figure d'écrivain incarnée par Mauriac. D'où sa remarque :

Parce qu'il (Mauriac) reflétait parfaitement un certain monde catholique d'autrefois, il est compréhensible qu'il ait joué le jeu de la représentation. Il a brigué et obtenu un siège élevé, assez en vue pour répandre, de ces hauteurs, la Bonne Nouvelle, en faisant accepter et triompher son clan, le clan catholique. C'est un temps ancien, toujours présent. 

On notera le ton un peu réprobateur de ces lignes. Il faut dire qu'il est parfois trop sévère à l'égard de Mauriac, un écrivain qu'il trouvait enraciné dans une époque où le catholisme en France avait partie liée avec le pouvoir. Il lui préférait de loin Bernanos, surtout à cause du côté prophétique de ce dernier. Enfin, il partageait avec Green le même tempérament et alla jusqu'à lui dédier son premier essai, Provocation ou la faiblesse de Dieu (Plon, 1959). Le roman est une quête spirituelle pour Sulivan et Green et cette quête leur importe davantage que toute recherche esthétique. Sulivan se rend compte, pourtant, que le témoin spirituel et le prophète ont souvent le malheur d'inspirer la méfiance chez leurs contemporains :

Le prophète entend avec stupeur monter du fond de lui-même des cris qui sont ceux de l'avenir. De même le chrétien écrivain qui parle de sa propre voix revient aux origines et scandalise avant d'être reconnu comme un témoin.

On tend le plus souvent à considérer Green comme un romancier classique à cause de la clarté de son style et parce qu'il a toujours été un conteur d'histoires et non pas un expérimentateur de formes inédites, à la manière des praticiens du Nouveau Roman. Ses personnages forment toujours le centre de ses récits et ce sont eux qui retiennent l'attention des lecteurs. Chez Sulivan, il est souvent difficile de savoir à qui l'on a affaire, tant il y a confusion entre narrateur, personnages, auteur.Tout est brouillé chez lui, comme dans le Nouveau Roman, un genre qui le fascina pendant quelque temps. Ce qui le déçut finalement chez un romancier comme Claude Simon c'était son engouement pour la forme :

Claude Simon masque les abîmes […]. Il est le frère des écrivains, peintres, sculpteurs qui construisent leur œuvre contre la mort. « L'art est tout ce qui reste » : ils le disent sans contentement. L'art voilà leur fin dernière, leur salut.

Sulivan s'éloigne de cette conception de « l'art pour l'art » au fur et à mesure qu'un mouvement d'âme de plus en plus intense s'empare de ses personnages. La forme serait donc une tentative de traduire le contenu, qui est d'ordre mystique et donc difficile à sonder. On lit, encore une fois, dans sa Petite littérature individuelle :

Entre toi et moi il y a un espace nu, un abandon, la blessure irréparable : c'est dans cet espace que j'écris. Je te joue, tu me joues. Qui se joue de nous ? 

20:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

VIVRE JOYEUX.

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Vivre joyeux
en sachant que Dieu veille
sur nos humbles personnes.

Puis, admirer, contempler la création
faite avec Amour par Dieu.

Regarder la vague naissante
dont l'écume vient tapisser le sable.

Écouter le chant de la mouette
qui interprète sa chanson gratuitement
pour Son Créateur.

Changer notre regard sur la beauté des Hommes
trop souvent cachée sous des aspects rudes.

Faire confiance en Dieu,
c'est découvrir chaque jour,
le diamant aux mille feux
qui scintille en chaque être rencontré.

C'est prier Dieu au milieu des tempêtes,
des pluies et des naufrages.

C'est Lui dire notre reconnaissance
de donner tant de soleils dans nos Vies.

L'ombre, elle, vient de Satan
et ne peut émerveiller notre âme
prédisposée à la magnificence de Dieu-Amour.

Bruno LEROY.

12:01 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE DE L'INSTANT. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

12/01/2009

RESPIRATIONS ARTISTIQUES ET CULTURELLES.

 Expositions
Les trésors du Dun-Huang - Mille ans d'art bouddhique
Musée Guimet, du 21 novembre 2008 au 28 février 2009

Considérées comme l’un des principaux trésors que nous a légués la tradition bouddhiste, les grottes de Dun Huang, leurs fabuleux décors et les découvertes exceptionnelles qui y ont été effectuées sont à l’honneur à Paris depuis la fin du mois de novembre. Au musée Guimet, qui présente la part de ses collections correspondant à un long millénaire de l’histoire et de la civilisation du monde chinois, et au Centre culturel de Chine, qui propose aux visiteurs des reconstitutions en taille réelle tout à fait impressionnantes.

Dénommées Mogao («Eminence sans pareille») ou «Grottes des mille bouddhas? les grottes forment près de Dun Huang, une vaste oasis du désert de Gobi située dans la province chinoise occidentale du Gansu un système de près de cinq cents chapelles rupestres. Taillées et aménagées dans une falaise, elles abritent un ensemble de statues et de peintures murales classé depuis 1987 au Patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO.

Le musée Guimet a réalisé pour l’occasion un parcours original mettant en valeur des œuvres bouddhiques chinoises et des documents provenant des grottes alors que le Centre culturel de Chine propose des répliques de sculptures et de peintures murales de Dun Huang présentées en taille réelle et en trois dimensions, dans un nouvel aménagement de ses locaux correspondant à sa réouverture au public.

C’est en 366 de notre ère qu’un moine aurait eu en ce lieu la vision miraculeuse de mille Bouddhas et c’est à partir de ce moment que débuta l’aménagement et la décoration des grottes qui se poursuivirent jusqu’au début du XIVe siècle. L’ensemble permet de retracer l’évolution des différents courants doctrinaux du bouddhisme et ses voies de transmission à la Chine par l’intermédiaire de la route de la soie. Certaines grottes abritent de monumentales statues du Bouddha, réalisées en torchis et peintes de vives couleurs, dont la plus grande est haute de trente-quatre mètres. Les plus anciennes des peintures murales des chapelles témoignent d’une inspiration « occidentale », indienne pour l’essentiel, alors que, au fil du temps, de nouvelles influences s’exerçant à partir de l’Asie centrale, du Tibet ou de la Chine, sont aisément identifiables. Abandonnées au XIVe siècle et très exposées aux éléments tels que le vent, le sable et l’eau, les grottes ont ensuite été pillées et sérieusement dégradées.

Au début du XXe siècle, un Chinois affecté à la garde des lieux y découvre une cavité demeurée secrète, remplie de milliers de manuscrits rédigés dans un grand nombre de langues (chinois, sogdien, sanscrit, turc et même hébreu), le tout remontant à une période s’étendant du Ve au Xe siècle. Ces documents exceptionnels sont d’une grande diversité puisqu’ils comptent des archives historiques et administratives, des écrits confucéens et taôistes, des sutras bouddhiques et même des livres de prière imprimés, composés six cents ans avant la grande Bible de Gutenberg. La dissimulation de ce trésor d’archives remonterait au XIe siècle et les raisons qui l’ont commandée demeurent tout à fait mystérieuses.

C’est en 1908 que le sinologue français Paul Pelliot découvre ces documents et négocie l’achat d’une partie d’entre eux avec les responsables du sanctuaire. Le tout sera déposé à Paris, à la Bibliothèque Nationale et au musée du Louvre, avant d’arriver, dans les années vingt, au musée Guimet. C’est à l’occasion du centenaire de la découverte effectuée par Pelliot qui fut l’un des principaux pionniers de la recherche historique sur le long passé de l’ancienne Chine que ces expositions, à bien des égards exceptionnelles, sont aujourd’hui proposées aux Parisiens.
 
Rapa Nui, l'ile de Pâques
La Fondation EDF, du 20 novembre 2008 au 1 mars 2009

Depuis que le navigateur hollandais Jacob Roggeween l’a découverte le 6 avril 1722 jour de la fête de Pâques dont elle reçut le nom, l’île que les Polynésiens appellent Rapa Nui, «la Grande Lointaine», n’a pas cessé de stimuler la curiosité de tous ceux qui ont été fascinés par les célèbres Moai, ces grandes statues de pierre installées sur des plates-formes cérémonielles faisant face à la mer. Située à 2000 km de la première terre habitée, cette petite île perdue dans le Pacifique Sud qui apparaît comme la pointe extrême des fabuleuses migrations maritimes effectuées par les Polynésiens venus la coloniser vers l’an mil de notre ère a vu disparaître, pour des raisons qui demeurent discutées, une étonnante civilisation, dont témoignent encore aujourd’hui une écriture demeurée indéchiffrée et de nombreux vestiges et objets révélateurs d’une culture qui compte parmi les plus brillantes de celles nées dans l’immense espace océanique du Pacifique.

Les raisons qui ont conduit La Fondation EDF à organiser cette exposition valent d’être rapportées; elles trouvent en effet leur origine dans une séquence publicitaire présentée il y a deux ans par le géant de l’énergie, une séquence qui rappelait comment les Pascuans, en détruisant leurs forêts, avaient sacrifié leurs ressources en énergie renouvelable et entraîné ainsi la disparition de leur culture traditionnelle. Les habitants de l’île ayant eu connaissance de cette présentation négative de leurs lointains ancêtres s’en sont émus et c’est, en quelque sorte, une «réparation» qu’a tenu à accomplir EDF en organisant une manifestation rendant justice à l’antique civilisation de Rapa Nui, à partir de la présentation de cent cinquante œuvres provenant de différents musées français et de collections privées. Jardiniers et arboriculteurs, les anciens Pascuans sculptaient dans le bois des images figurant les entités de l’au-delà. Placée sous l’autorité scientifique de Michel Orliac, qui est l’un des meilleurs spécialistes de cette étrange civilisation, l’exposition rend hommage à une population qui a dû affronter, au fil des siècles, la raréfaction de l’eau, la disparition de la forêt, les épidémies, les raids esclavagistes et la perte de son indépendance puisque l’île de Pâques fut, finalement, rattachée au lointain Chili. Une population qui prend aujourd’hui une éclatante revanche sur cette Histoire riche en catastrophes en attirant chaque année des dizaines de milliers de visiteurs venus du monde entier pour découvrir les fameux Moai, ultimes témoins d’un monde englouti que l’exposition présentée à Paris nous permet de découvrir.

Notre voyage à L'ïle de Pâques avec Sergio Rapu
Aux confins de la Polynésie, l'île de Pâques, par Michel Orliac
 
Van Dyck et l'Angleterre
Tate Gallery, du 18 février au 17 mai

Après la présentation, au musée Jacquemart-André, d’une magnifique collection de portraits, c’est la Tate Britain de Londres qui consacre à Anton Van Dyck une ambitieuse rétrospective rendant compte de l’œuvre réalisée en Angleterre, au service du roi Charles Ier.

En 1632, c’est sur le conseil de son ministre Endymion Porter que le souverain Stuart invite Van Dyck à sa Cour. Si l’on excepte les nombreux et admirables portraits réalisés par Holbein sous Henri VIII, l’Angleterre était alors dépourvue de toute tradition artistique. Bénéficiant du titre de «principal peintre ordinaire de Leurs Majestés», l’artiste anversois est rapidement fait chevalier et reçoit des souverains une résidence située à Blackfriars. Le succès est immédiat et Van Dyck doit travailler avec acharnement pour faire face au nombre grandissant des commandes. Installé durant l’été à Eltham, le peintre y mène grand train et y reçoit les personnalités les plus renommées de la Cour dont le faste et le raffinement correspond mieux à son tempérament et à ses goûts que l’atmosphère compassée et l’étiquette rigide qui règnent à Bruxelles, à la cour des archiducs Albert et Isabelle. En moins de dix ans, entre 1632 et sa mort, Van Dyck va réaliser en Angleterre environ trois cent cinquante tableaux, dont trente-huit portraits de Charles Ier et trente-cinq de la reine Henriette. Il peint également les enfants royaux, des magistrats, des ambassadeurs, des gentilshommes… Si l’on excepte quelques séjours en Flandre et à Paris, il vit désormais en Angleterre où le rythme de travail épuisant qu’il s’est imposé depuis des années finit par l’emporter en décembre 1641.

C’est en cette Angleterre qui l’a si complètement adopté que Van Dyck connaîtra sa postérité la plus évidente, au point que l’on a coutume de le considérer comme «le premier peintre anglais» et, au siècle suivant, Gainsborough et Reynolds – qui ne manquera pas une occasion de clamer son admiration pour le maître anversois – lui doivent énormément.

Il serait cependant injuste de limiter à l’Angleterre l’influence exercée par Van Dyck. Par l’intermédiaire de Jean Philippe Petitjean et de Mignard, il va inspirer les grands portraitistes français de la fin du siècle, Hyacinthe Rigaud, Largillière ou Van Loo. Puget et Lebrun ne cacheront jamais l’admiration qu’ils portent au«meilleur élève de Rubens» et, en 1771, quand la tsarine Catherine II achète la collection du comte de Thiers, la comtesse du Barry intervient pour que le portrait de Charles Ier à la chasse, aujourd’hui conservé au Louvre, demeure en France. Face à la vitalité débordante d’un Breughel ou d’un Rubens, contre la rudesse populaire qui inspire le génie d’un Jordaens, Van Dyck nous offre une image toute différente de la peinture flamande.

Le souci de raffinement et d’élégance qui caractérise son œuvre séduit sans doute moins nos contemporains que la puissance émanant des tableaux d’un Hals ou d’un Velasquez, mais il lui a donné jusqu’au XIXe siècle une postérité illustre en fournissant à l’art du portrait un modèle de perfection qui ne sera pas remis en cause jusqu’à l’explosion romantique.

Nos escapades à Londres pour découvrir l'exposition Van Dyck
 
Frans Hals et les maîtres du Siècle d'Or de Haarlem
Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung, du 13 février au 7 juin

Souvent sous-estimé au profit de ses compatriotes Rembrandt et Vermeer, Frans Hals, le maître de Haarlem, fait l’objet à partir de février, d’une exposition présentée à la Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung de Munich, une présentation élargie à d’autres peintres tels que Jacob van Ruysdaël ou Jan Steen originaires de la même cité que lui.

Celui à qui nous devons l’admirable portrait de Descartes conservé au Louvre demeura longtemps méconnu, au point d’être considéré comme le représentant d’une peinture «mineure» dont le charme«pittoresque» confirmait bien la qualité secondaire. Le XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe préféraient les constructions rubéniennes ou les portraits de cour de Van Dyck, et Frans Hals n’échappait pas à la condescendance de la critique officielle.

C’est l’époque romantique qui le «réhabilita», mais pour faire abusivement de lui une sorte d’artiste «maudit». Les documents que fournissait la recherche historique ne le présentaient-ils pas comme un joyeux luron affilié à la «société des Sarments de vigne», comme un mari ivrogne dont l’épouse était souvent battue, comme un débiteur constamment poursuivi par les commerçants de sa ville? Si l’on ajoute à cela les personnages éméchés qui apparaissent constamment dans son œuvre, le fait que l’un de ses fils et l’une de ses filles aient mal tourné, la pension que lui versa dans ses dernières années la municipalité de Haarlem, tous les éléments étaient réunis pour faire du peintre de La Bohémienne un artiste marginal se complaisant dans la fréquentation d’une populace douteuse et finissant ses jours à l’asile de vieillards. Hors ses premiers biographes expliquèrent que Les régents avaient été peints dans les dernières années de sa vie en guise de remerciement pour le toit qu’ils avaient bien voulu offrir à notre malheureux octogénaire.

Toute cette mythologie de l’artiste pittoresque et «maudit» a été heureusement dépassée depuis plusieurs décennies. Dès le XIXe siècle, les meilleurs des créateurs du temps devinaient la dimension d’une œuvre qui échappait largement au domaine de «la peinture de genre» que l’on avait trop rapidement assimilée à la peinture hollandaise dans son ensemble. A une époque au cours de laquelle certains cuistres plaçaient Gérard Dou au-dessus de Vermeer, Gustave Courbet, Edouard Manet et Eugène Fromentin mesuraient plus justement l’apport essentiel du maître de Haarlem. Il apporta autant à Manet que Velasquez ou Goya et lui inspira le joyeux buveur du Bon Bock; Fromentin, qui réhabilita «les maîtres d’autrefois» néerlandais, fut touché par la richesse d’expression de ses portraits, par le réalisme souvent truculent de ses banquets d’officiers et par la sombre majesté des Régentes; il considérait comme une faiblesse due à son grand âge la facture préimpressionniste des dernières œuvres, mais c’est dans la perspective de sa démarche antimoderniste qu’il convient de replacer cette réserve.

Quelques années plus tard, en 1885, Vincent Van Gogh sera fasciné par la Maigre Compagnie du Rijksmuseum d’Amsterdam et écrira à son frère Théo: «[…] Le gaillard orange, blanc et bleu dans le coin gauche du tableau, j’ai rarement vu personnage plus divinement beau, c’est unique. Delacroix aurait été emballé à l’extrême. J’en suis resté là comme cloué sur place, à la lettre…»

Le maître de Haarlem a retrouvé depuis toute la place qui lui revient au sommet du siècle d’Or hollandais et a complètement échappé à la«peinture mineure» dans laquelle il fut, comme la plupart de ses compatriotes, trop longtemps confiné. L’exposition de Munich est l’occasion de redécouvrir un artiste et une œuvre qui ont amplement contribué à la naissance de la modernité picturale.

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2/ Festival
Festival de Dresde

C’est une Dresde renaissante, à l’image de la Frauenkirche récemment reconstruite lançant sa flèche vers le ciel, qui accueille désormais ses visiteurs au festival qui est devenu un rendez-vous obligé pour tous les mélomanes européens. Une manifestation qui est aussi l’occasion de découvrir la «Florence de l’Elbe», immortalisée au XVIIIe siècle par le pinceau de Bellotto. La Kreuzkirche rappelle le temps où la ville connut son premier essor, favorisé par la présence d’une sainte relique de la Vraie Croix qui attirait là des multitudes de pèlerins. L’ensemble palatial du Zwinger, construit pour le roi Auguste le Fort, constitue un ensemble palatial baroque qui exprime le goût de ce contemporain de Louis XIV, amoureux de ses collections de porcelaines et de vases chinois. C’est non loin de là, à Meissen, que furent installées les célèbres fabriques de porcelaine qui firent de la Saxe un véritable laboratoire de cette production nouvelle en Europe, avant que la manufacture de Sèvres ne vînt lui contester cette place de choix.

Dresde abrite également, à la faveur des acquisitions réalisées par des princes mécènes, une remarquable collection de peintures conservées à la Gemaldegalerie, dont la Madone Sixtine de Raphaël, acquise en 1753, a constitué le trésor le plus célèbre. Le règne d’Auguste le Fort, qui s’étend de 1694 à 1733, apparaît particulièrement heureux pour la ville qui vit alors, outre la réalisation du Zwinger par l’architecte Poppelmann entre 1711 et 1722, le début, la même année, des travaux de la Frauenkirche confiés à l’architecte Bähr. Ce n’est qu’en 1738, après la mort du grand souverain, que l’Italien Gaetano Chiaveri entreprit l’édification de la Hofkirche, l’église de la Cour. La forteresse de Königstein, les admirables vues sur la «Suisse saxonne» et le pavillon de chasse construit pour Auguste le Fort à Moritzburg constituent par ailleurs, à proximité de la ville, des destinations qu’il faut éviter d’oublier.

La présence de la cour saxonne a favorisé très tôt la vie musicale artistique mais, dès le XIIIe siècle, un chœur de l’église de la Croix (Kreuzkirche) est mentionné et le margrave Maurice de Saxe créa une cantoria au XVIe, avant que le siècle suivant fût illustré par la présence entre 1615 et 1672, comme maître de chapelle de ses successeurs de Heinrich Schütz. Carl Maria von Weber vécut à Dresde où Wagner présenta en 1842 son Rienzi, après que la ville eut été, avec Caspar David Friedrich, le foyer principal de la peinture romantique allemande.

L’édition 2009 du festival propose un programme aussi riche que divers puisque Marek Janowski dirigera, à la tête de l’orchestre de la Radio de Berlin, la Septième Symphonie de Beethoven et le Deuxième Concerto pour piano de Brahms. C’est dans les mêmes lieux au Semperoper, dont l’architecture inspira à Charles Garnier celle de l’opéra de Paris que sera présenté l’Othello de Verdi. La dernière de ces soirées musicales se déroulera à la Annenkirche où les membres du Berliner Barockssolisten interprèteront des pièces instrumentales et vocales de Bach et de Telemann.

Notre voyage au Festival de Dresde
 
3/ Patrimoine mondial de l'Humanité
Pasargades

Moins connu que le site de Persépolis qui résume à lui seul ce que furent la puissance et la gloire de l’empire des Achéménides, celui de Pasargades n’en constitue pas moins un témoin majeur de l’Histoire de cette dynastie, fondatrice du premier grand empire oriental, étendu, lors de sa plus grande extension, des rives du Nil à celles de l’Indus. Les vestiges de ce qui fut la première capitale de l’Empire perse se dressent à 1900 m d’altitude, dans les monts Zagros, à un peu moins de cent kilomètres au nord-est de Persépolis, dans l’actuelle province du Fars. Selon une tablette élamite découverte à Persépolis, le nom originel du lieu était Batrakatash, devenu Pathragada, «le camp des Perses», retranscrit en grec sous la forme familière de Pasargades. Strabon rapporte que la cité fut édifiée par Cyrus II le Grand là où il avait vaincu le roi mède Astyage mais cette interprétation est aujourd’hui discutée.

La date de fondation se situerait vers le milieu du VIe siècle avant J.-C., ce que semble confirmer l’archéologie. La ville demeure la capitale de l’empire jusqu’au règne de Darius Ier, le vaincu de Marathon, qui entame la construction de Persépolis. Artaxerxès II se fera encore couronner à Pasargades à la fin du Vème siècle avant J-C et un rite d’investiture du souverain semble s’y être régulièrement déroulé, celui au cours duquel il devait enlever sa robe pour revêtir celle de Cyrus II. Comme Persépolis, et à la différence d’Ecbatane ou de Suse, Pasargades fut peut-être davantage un centre religieux qu’une capitale à proprement parler administrative, la notion de ville-capitale étant elle-même sujette à débat dans le cas de l’Empire perse, le centre politique du royaume variant sans doute en fonction des déplacements du souverain.

Le site archéologique s’étend sur 1,6 km2 et paraît beaucoup moins spectaculaire que celui de Persépolis, dans la mesure où les ruines sont aujourd’hui très dispersées. Le cœur du lieu est la citadelle, le Tall-i-Takht ou «Trône de la Colline», qui dominait un jardin correspondant au modèle des «paradis» aménagés dans les grands ensembles palatiaux de l’Empire perse, et le palais résidentiel lui-même, distinct de celui réservé aux audiences, connu sous le nom d’apadana. Le palais résidentiel de Cyrus II, étendu sur 2 620 m2, comprenait une salle centrale hypostyle avec cinq rangées de six colonnes, quatre terrasses orientées dans les directions des points cardinaux et deux chambres placées dans les angles. D’allure originale, ces édifices n’en empruntent pas moins aux modèles fournis alors par les palais assyriens, et des artisans ioniens ont participé à leur construction et à leur décoration.

Le plus important et le plus connu des monuments de Pasargades demeure cependant le petit tombeau de Cyrus II, situé au sud-ouest de la ville. C’est un mausolée recouvert d’un toit à double pente, placé sur un socle à six degrés. La chambre funéraire est de dimension modeste (3,17 m, sur 2,11 m, pour une hauteur de 2,11m). Alexandre trouva, en 330 avant J.-.C, le tombeau intact, mais put constater, en - 324, qu’il avait été violé et ordonna alors sa restauration. Selon Arrien, les Grecs auraient trouvé à l'intérieur du sépulcre un lit d’or et un cercueil en or décoré de pierres précieuses. C’est parce qu’il fut présenté comme un mausolée construit en l’honneur de la mère d’un chef arabe que ce tombeau fut épargné au VIIe siècle par les conquérants musulmans…

On a récemment découvert que les constructeurs de la ville avaient pris en compte les risques sismiques dans l’aménagement de ses fondations, mais c’est un autre danger qui menace aujourd’hui le site du fait de la construction, à partir du printemps de 2007, du barrage voisin de Sivand, une entreprise qui risque d’aboutir à l’inondation de zones entières, dont les abords du site archéologique.

Nos voyages pour découvrir Pasargades : Grand circuit en Iran, Trésors d'Iran, Grand circuit archéologique en Iran
 
4/ Voyage classique
Andalousie

Etendue au sud de la péninsule ibérique, la région dont le nom rappelle le temps où l’Islam établit au sud-ouest de l’Europe le brillant foyer de civilisation que fut al Andalus conserve une identité tout à fait particulière, héritée de ces siècles lointains qui virent se succéder les souverains ommeyades, almoravides, almohades ou nasrides, le temps où, sur la frontière mouvante établie à hauteur du Tage puis de la sierra Morena, les chevaliers de Santiago de la Espada et les combattants du djihad s’affrontaient au nom du Christ et d’Allah.

Pays de cocagne où prospérèrent dès l’Antiquité la brillante civilisation tartessienne puis la Bétique romaine riche de ses ressources minières, la région vit se développer, dans le bassin du Baetis appelé à devenir le Guadalquivir, une brillante civilisation ibéro-romaine illustrée par les empereurs Trajan et Hadrien, tous deux originaires d’Italica, l’ancêtre de Séville, et par des écrivains tels que Sénèque et Martial, natifs pour leur part de l’ancienne Córdoba.

Les envahisseurs musulmans qui succédèrent au VIIIe siècle aux conquérants wisigoths, imposèrent ensuite leur marque à une vaste région qui s’étend largement au-delà des limites de l’actuelle Andalousie, mais il n’en reste pas moins que c’est à Cordoue, à Séville, à Grenade ou à Almeria que leur héritage demeure le plus présent. La grande mosquée de Cordoue, convertie en cathédrale après l’accomplissement de la Reconquête, demeure l’un des monuments les plus remarquables de l’architecture religieuse arabo-musulmane, la même remarque vaut pour la Giralda, l’ancien minaret de la grande mosquée almohade qui se dresse aujourd’hui sous le ciel de Séville. A Medina Az Zahara, le «Versailles ommeyade» du calife Abd er Rahman III, c’est tout le raffinement de la culture musulmane andalouse qui s’exprime, peu de temps avant qu’une période chaotique ne vienne succéder au brillant apogée du Xe siècle. Derrière les formidables murailles de l’Alhambra de Grenade, c’est un univers au décor merveilleux et aux jardins de rêve qui se révèle pour nous rappeler les grandeurs et le délicieux art de vivre du défunt royaume nasride que les romantiques, Chateaubriand et Washington Irving entre autres, surent faire surgir de l’oubli. L’épisode musulman de l’Histoire régionale demeure également présent dans les murailles de l’alcazaba de Malaga, dans l’enceinte de Tarifa, à l’extrême pointe méridionale de l’Europe, ou dans les puissants remparts d’Almeria d’où partaient, à la veille de l’an mil, les corsaires qui venaient piller les côtes provençales et italiennes.

Reconquise par les Rois catholiques dont les tombeaux occupent toujours la chapelle royale de Grenade, l’Andalousie devient rapidement l’une des régions les plus prospères d’Europe; c’est à partir de Séville et de Cadix que s’opère en effet la découverte et l’exploitation des Indes occidentales, l’immense empire américain qui va faire la fortune de l’Espagne du siècle d’Or. Une richesse qui trouve sa traduction monumentale dans la Casa de Pilatos ou l’hôpital de la Charité de Séville, dans les magnifiques palais Renaissance d’Ubeda et de Baeza, dans l’église San Salvador de Jerez de la Frontera. C’est aussi le temps où la grande cité du Guadalquivir constitue le terreau sur lequel fleurissent, de Velasquez à Murillo, les meilleurs talents artistiques du temps.

Le déclin espagnol fera ensuite de l’Andalousie une belle endormie mais elle occupe, à travers les récits de voyage de Théophile Gautier, les tableaux de Manet ou la Carmen de Mérimée et de Bizet une place de choix dans l’imaginaire exotique de l’Europe, avant que Rafael Alberti, Juan Ramon Jimenez et Federico Garcia Lorca ne viennent lui donner au cours d’un premier XXème siècle si tragique pour l’Espagne de nouvelles lettres de noblesse, en immortalisant les flots argentés de l’Atlantique près de Cadix et les parfums si particuliers qui se dégagent à la tombée du soir au pied de la Sierra Nevada, de la vega de Grenade.

Nos voyages pour découvrir l'Andalousie : Grand circuit culturel en Andalousie, Cordoue, Séville, Grenade : trésors d'Andalousie, Croisière sur le Guadalquivir : Andalousie, Cadix, Algarve
 
 
5/ Croisière
Trésors de l'Adriatique
Croatie, Bosnie, Monténégro, Albanie

Longtemps négligés à l’époque de la guerre froide, les rivages de l’Adriatique offrent aujourd’hui à leurs visiteurs, des côtes dalmates aux bouches de Kotor, des paysages naturels d’une rare beauté en même temps qu’un patrimoine monumental qui rappelle ce que fut la riche Histoire de ces régions, placées au contact de l’Europe occidentale et de la péninsule balkanique, des mondes byzantin et latin, là où les comptoirs de la Sérénissime République de Venise côtoyèrent, plusieurs siècles durant, les possessions du Grand Turc.

C’est à partir de Koper, sur les côtes slovènes de l’Istrie, que débute la croisière de l’Arion, qui conduit initialement les passagers vers Zadar, l’ancienne Zara, dont on sait comment elle fut prise par les Vénitiens à la faveur de la quatrième croisade appelée à se terminer à Constantinople. La cathédrale Sainte-Anastasie et l’église gothique du couvent Saint-François permettent d’imaginer ce que fut la prospérité médiévale de ce port aujourd’hui accueillant aux touristes.

L’escale ultérieure de Ploce est l’occasion de pousser une pointe à l’intérieur des terres, jusqu’à Mostar, célèbre pour son pont sur la Neretva construit par un architecte ottoman élève de Sinan, puis détruit durant la guerre bosno-croate en 1993 avant d’être aujourd’hui reconstruit comme symbole d’une réconciliation incertaine.

Un temps place byzantine après la reconquête opérée au VIe siècle par Bélisaire, Korcula demeura ensuite un port vénitien jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Après avoir longé les côtes du Monténégro, l’Arion s’engagera dans les célèbres bouches de Kotor, l’un des plus beaux paysages littoraux du monde. Le visiteur peut retrouver dans la cité qui occupe le fond de la baie les traces de son passé byzantin et c’est à partir de là qu’une incursion est possible jusqu’à Cetinjé, capitale du royaume de Monténégro de 1878 à 1918.

Le débarquement à Dürres, héritière de l’ancienne Dyrrachium, permet d’aller découvrir le site d’Apollonia, le principal établissement grec identifié dans l’actuelle Albanie. Le retour s’effectuera par Dubrovnik, l’ancienne Raguse, surnommée à juste titre la «perle de l’Adriatique» en raison de son magnifique patrimoine monumental médiéval, renaissance et baroque. Split, où Dioclétien fit édifier l’immense palais que l’on sait, et Trogir, dont le portail roman de la cathédrale Saint-Laurent constitue l’un des chefs d’œuvre de l’art médiéval, représentent, avant le retour à Koper (Capodistria), l’ultime étape d’un périple qui se confond avec la découverte de tout un pan, adriatique et balkanique, trop souvent ignoré de l’identité européenne.

Croisère Trésors de l'Adriatique
L'Adriatique entre deux mondes, par Pierre Cabanes
 
6/ Les conférences de Clio à Paris
Conférences de Nestor Luis Cordero consacrées à la philosophie grecque

Les auditeurs habitués des conférences proposées par Clio à la Maison des Mines connaissent bien Nestor Luis Cordero, qui leur fait découvrir pour la troisième année consécutive les arcanes de la philosophie antique. Professeur émérite à l'Université de Rennes, il a aussi longtemps enseigné à la Sorbonne et s'est imposé comme l'un des meilleurs spécialistes contemporains de la pensée présocratique. Mais si Héraclite, Empédocle, Parménide ou Anaxagore n'ont aucun secret pour lui, il n'a pas négligé pour autant les grands penseurs classiques et c'est à Platon et Aristote qu'il consacrera en janvier les interventions à l'occasion desquelles son fidèle public pourra découvrir sa lecture personnelle des deux penseurs majeurs de notre héritage grec.

Les trois conférences consacrées à Platon (dont la première a déjà eu lieu le 8 décembre) mettront en évidence les étapes qu'il est possible de distinguer dans la genèse de la pensée mise en forme par le père de l'Académie. La fondation du groupe et les dialogues du maître seront abordés le 5 janvier et l'analyse de la théorie des formes une semaine plus tard. Les traits principaux de la philosophie aristotélicienne seront évoqués les 19 et 26 janvier.

On peut, comme d'habitude, faire confiance à Nestor Luis Cordero pour rendre claires et intelligibles des pensées dont l'approche se révèle parfois difficile pour les non-spécialistes. Son érudition sans défaut, mise au service d'une exceptionnelle aisance oratoire, lui valent par ailleurs, en ce même mois de janvier, de recevoir le titre de «citoyen d'honneur» de la ville d'Elée, titre décerné par le conseil municipal d'Ascea, la commune proche de Salerne qui est l'héritière de l'ancienne patrie de Parménide et de Zénon. Participant de longue date aux sessions annuelles de philosophie organisées dans ce qui fut jadis l'une des cités les plus brillantes de la «Grande Grèce», Nestor Luis Cordero reçoit ainsi la récompense de l'immense travail réalisé pour ouvrir au grand public cultivé la connaissance des philosophes présocratiques.

Assister aux conférences sur la philosophie des stoïciens et les épicuriens
 
7/ Actualité de Clio
Le prix d’archéologie Clio
Le site paléolithique à cabanes en os de mammouths de Gondsy, Ukraine

La remise en novembre dernier, au Salon du patrimoine culturel, du prix d’archéologie offert par Clio a été l’occasion de mettre en avant (2e pris ex æquo) les recherches conduites sur le site ukrainien de Gontsy par une équipe du CNRS et de l’Université Paris I dirigée par François Djindjian.

Le site paléolithique concerné se trouve à 200 kilomètres environ au sud-est de Kiev, sur la rive droite d’une petite rivière se jetant dans la Soula, un affluent du Dniepr. La station étudiée est établie sur une terrasse qui s’abaisse en pente douce vers le cours d’eau situé à 1200 mètres de là. Le versant de la vallée est découpé par des ravines qui ont formé un promontoire tout naturellement occupé par un campement préhistorique à la fin de l’époque glaciaire. Ce site de Gontsy fut le premier site préhistorique découvert en Russie, en 1871. Des ossements d’espèces quaternaires fossiles et des silex taillés permirent alors d’affirmer l’ancienneté de la présence humaine dans ces régions, et ce dès l’époque glaciaire. Fouillé en 1873 puis en 1915, 1935 et 1977, le site révéla l’existence d’habitations rudimentaires de plan circulaire et la présence en quantités imposantes d’ossements de mammouths.

C’est de la collaboration établie entre l’Institut d’archéologie de l’Académie des Sciences d’Ukraine et le laboratoire du CNRS spécialisé dans l’étude de l’Asie centrale qu’est issue la mise en œuvre en ce lieu de nouvelles campagnes de fouilles. Une fois constituée au cours des années 1990 l’équipe franco-ukrainienne dirigée par François Djindjian et Ludmilia Iakovleva, les travaux réalisés ont permis de mettre en œuvre des méthodes de fouilles originales reposant sur l’établissement d’une stratigraphie très fine et permettant d’améliorer les techniques de décapage utilisées dans les années 1930 sur le site de Kostienki et, par la suite en France, sur le site de Pincevent, par André Leroi Gourhan et ses collaborateurs.

Le site de Gontsy est un campement de chasseurs paléolithiques à cabanes en os de mammouths, daté du Paléolithique supérieur (14 676 – 14 110 BP). Ce site fait partie de la douzaine d’endroits où ont été localisés, en Europe orientale, des cabanes utilisant comme matériau les os de mammouth. Il correspond à une habitation résidentielle semi-sédentaire comprenant cabanes, fosses, foyers, zones d’activités, zones de rejets et dépotoirs, zones de boucherie et d’accumulations d’ossements de mammouths… Six structures d’habitat ont été reconnues, ainsi que de nombreuses fosses dont on a pu identifier les diverses fonctions (extraction de lœss pour colmater les parois des cabanes, réfrigérateur d’été dans le permafrost du fond des fosses, lieux de stockage d’ossements de mammouths, dépotoirs proches des lieux de débitage…). On utilisait, comme matière première pour réaliser l’outillage récupéré, l’ivoire de mammouth, le bois de renne et l’os. Coquillages et objets de parure sont également présents, alors que l’usage de l’ocre est attesté. Autant d’éléments qui permettent de reconstituer assez précisément les conditions de vie des occupants de l’endroit vers la fin de la dernière période glaciaire.

Accéder au dossier Les premiers habitats construits du monde occidental : le site paléolithique à cabanes en os de mammouths de Gondsy
 
8/ Les livres du mois
Oasis égyptiennes
Françoise Dunand et Roger Lichtenberg, Actes Sud

Ancien membre de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire, professeur émérite d’histoire des religions à l’Université Marc Bloch de Strasbourg, Françoise Dunand - qui a accompagné à de nombreuses reprises les voyageurs partis découvrir avec Clio la civilisation pharaonique - était la spécialiste toute désignée pour présenter les oasis du désert occidental égyptien. Elle étudie en effet depuis un quart de siècle, avec le docteur Lichtenberg, les nécropoles d’époque ptolémaïque et romaine de l’oasis de Kharga ainsi que les sites voisins de Douch et El Deir.
Les oasis du désertlibyque constituent un monde bien différent de celui de la vallée du Nil. Située au nord-ouest, non loin de la frontière libyenne, Siwa présente des caractéristiques originales, au confluent des influences égyptiennes, libyennes et grecques, puisque, dès le VIIe siècle avant J.-C, les colons venus de Théra se sont installés à Cyrène. C’est là qu’Alexandre, devenu le maître de l'Égypte, viendra consulter l’oracle d’Amon avant de partir à la conquête de l’Orient.

Échelonnées plus à l’est, du nord au sud, les oasis de Bahariya, Farafra, Dakhla et Kharga constituent autant d’espaces de vie au milieu des étendues hostiles du désert, que les anciens Égyptiens considéraient comme le domaine de Seth, le meurtrier d’Osiris. Ces modestes espaces de verdure formant un chapelet parallèle au Nil témoignent de la présence, aux lointaines époques où le Sahara était vert, d’un ancien fleuve disparu depuis des temps immémoriaux. Ces avant-postes de la vallée du Nil ont livré des traces d’occupation remontant aux époques préhistoriques et sont apparues très tôt au pouvoir pharaonique comme les éléments d’une ligne de défense indispensable face aux menaces que faisaient peser sur la vallée les nomades pillards du désert en même temps que le moyen de contrôler les routes caravanières par lesquelles transitaient vers le nord les produits venus de l’Afrique noire.

L’ouvrage de Françoise Dunand et de Roger Lichtenberg nous propose une vision globale – géographique, historique et archéologique - de ce monde original qui, loin des foules attirées par les sites les plus célèbres de la vallée du Nil, s’ouvre depuis une quinzaine d’années à un tourisme culturel de haut de gamme.

L’un des chapitres les plus passionnants du livre nous rapporte l’histoire de la découverte de ces lieux, depuis les simples mentions de Strabon aux récits des voyageurs arabes tels que Ibvn Hawqal et Makrisi, en passant par Poncet, Browne, Hornemann, Cailliaud, Rohlfs et Ball pour arriver aux travaux pionniers d’Ahmed Fakry et aux recherches entamées à l’initiative de Serge Sauneron, directeur dans les années 1970, de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire.

Plus récemment, ce sont les fouilles de Françoise Dunand et de Zahi Hawass qui ont permis d’approfondir notre connaissance de ces régions, notamment aux époques ptolémaïque et romaine. Le chapitre consacré aux vestiges laissés par les religions qui se sont succédé en ces lieux, des croyances de l’ancienne Egypte - illustrées par les superbes décors de la tombe de Pétosiris dans l’oasis de Dakhla - au christianisme qui nous a laissé l’impressionnante nécropole de Bagahwat et à l’islam dont on retiendra, à Siwa, l’étrange minaret de la mosquée d’Aghourmi, résume admirablement plusieurs millénaires d’évolution spirituelle. C’est donc à la découverte d’une autre Égypte que nous convie ce superbe album, qui se veut aussi une invitation au voyage.

Notre voyage avec Françoise Dunand en oasis de l'Egypte
 
Les Incas
César Itier, Guides Belles Lettres des civilisations

Après avoir abordé Les Gaulois (avec Jean-Louis Brunaux), L’Islande des Vikings (Régis Boyer), l’Espagne médiévale (Adeline Rucquoi) ou Rome (Jean-Noël Robert), l’excellente collection Guide Belles Lettres, qui en est à son vingt-cinquième titre, nous propose un ouvrage consacré aux Incas, réalisé par César Itier, un spécialiste de l’histoire des régions andines.

La formule de la collection privilégie après avoir présenté l’histoire de la civilisation ou de la période considérée, une approche thématique mettant en lumière l’organisation sociale, la vie économique, le rapport au temps, les croyances et les pratiques religieuses, les arts et les différents aspects de la vie privée, de l’habitat à l’alimentation, du vêtement à la médecine ou aux divertissements. Le résultat est un excellent petit manuel qui établit de manière très didactique et très claire les connaissances et les mises au point nécessaires sur un sujet à propos duquel l’imagination débordante de certains conjuguée avec les zones d’obscurité qui demeurent dans l’histoire des populations amérindiennes des Andes, ont souvent favorisé les élucubrations les plus déroutantes.

L’auteur insiste tout d’abord sur ce que les Incas, qui construisent leur empire vers la fin de notre Moyen Age, doivent à l’héritage du passé, dans une région où se sont développées, trois millénaires plus tôt, les premières sociétés organisées autour d’importants centres cérémoniels tels que celui de Chavin de Huantar. Il replace ainsi dans le continuum historique les cultures de Paracas et de Nazca, celles de Chan Chan et de Tiahuanaco en situant exactement leurs zones d’extension respectives et leurs caractéristiques originales avant de résumer l’Histoire, très connue celle-là, de la conquête du Pérou effectuée par Pizarre et ses compagnons.

Il décrit ensuite de manière très complète les différents aspects de cette civilisation étrange dans laquelle certains ont voulu voir la préfiguration d’un «socialisme» plus ou moins rêvé, sans dissimuler les questions qui demeurent encore sans réponses.

D’intéressantes annexes et une illustration heureusement sélectionnée contribuent enfin à faire de ce petit ouvrage un précieux instrument de découverte d’un monde qui continue à susciter la curiosité de nos contemporains, séduits par l’altérité radicale de cette civilisation si lointaine.

Nos grands circuits pour découvrir la culture des Incas : Grand circuit andin Pérou et Bolivie et Pérou - Bolivie, grand circuit andin à l'occasion de la fête de l'Inti Raymi
 

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21:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CULTURE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

L'art de voyager avec les expos culturelles;


Le début de l'année 2009 annonce des expositions

culturelles exceptionnelles !

De la peinture à la photo en passant par la sculpture,

la planète regorge de musées où sont conservés

de nombreux trésors...

 Nous avons donc sélectionné pour vous des adresses de prestige

en Europe et dans d'autres coins du monde afin

de découvrir ceux qui ont marqué l'Histoire de l'art

en laissant derrière eux des chefs-d'oeuvres,

connus et moins connus, qui fascinent et

intriguent en même temps.

Ainsi, au cours de votre prochain voyage,

n'hésitez pas à faire escale dans ces musées

Petit tour du monde culturel

 


 
 

Henri Matisse aux Pays-Bas

Annie Leibovitz en Angleterre

Cliquez sur les photos. SVP !

20:51 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |