16/01/2009
Hommage.
20:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
LES ATHÉES EN CROISADE CONTRE LES CHRÉTIENS.
En Angleterre et en Espagne, les flancs de bus accueillent des publicités inédites pour l'athéisme. Des associations chrétiennes demandent leur interdiction, les voyageurs méditent.
Dieu existe t-il ? Voilà un vrai sujet de méditation pour les voyageurs des transports urbains de Londres pendant leurs trajets en autobus. Car depuis début janvier, un millier d'autobus arborent des affiches publicitaires un brin provocatrices.
On peut y lire en grosses lettres roses, oranges et rouges : "Il n'y a probablement pas de Dieu. Alors, arrêtez de vous inquiéter et profitez de la vie".
Un slogan qui peut aider à être philosophe en ces temps de crise… Mais qui a le don d'irriter les associations chrétiennes espagnoles et d'outre-Manche. Elles ont déposé une plainte devant l'autorité de surveillance de la publicité (l'équivalent de notre Bureau de vérification de la publicité BVP) et demandent l'interdiction de ces affiches athées.
Derrière les bus, une femme
Qui se cache derrière cette campagne publicitaire inédite ? Une journaliste anglaise de 28 ans, Ariane Shenine, elle-même irritée par des panneaux évangélistes sur des autobus londoniens en 2008. Les affichent renvoyaient alors vers un site internet sur lequel on peut lire que ceux qui rejettent Dieu seront condamnés à souffrir en enfer pour l'éternité.
Dans le métro londonien et sur les bus espagnols aussi
Profitant d'une tribune libre dans un journal quotidien, The Guardian, la journaliste a lancé en juin 2008 une souscription pour financer une campagne athée, en réaction à cet accès de prosélytisme. Elle a recuelli 140 000 euros (150 000 euros) – bien plus que ce qu'elle espérait – ce qui lui a permis de financer cette campagne publicitaire nationale début janvier 2009.
La campagne est relayée dans le métro londonien. Et elle s'est récemment exportée en Espagne, sur les bus de Madrid et Barcelone, à l'initiative des athées espagnols.
Cette bataille de bas étage est vraiment la conséquence de nos intolérances réciproques. Elle est en quelque sorte, le fruit d'un capitalisme libéral qui invite à l'hédonisme.
Cette guerre intestine n'a nullement lieu d'exister dans une société qui défend la laïcité et les valeurs républicaines du respect d'autrui.
Espérons que la raison retrouvera ses droits face à ces excessivités de tous côtés.
Bruno LEROY.
12:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
15/01/2009
En un sens je prie.
23:03 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LA PRIÈRE DU JOUR. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Mgr de Berranger renonce à la charge pastorale de Daint-Denis.
Benoît XVI accepte sa démission
ROME, Jeudi 15 janvier 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI a accepté le renoncement à la charge pastorale d'évêque de Saint-Denis en France que Mgr Olivier de Berranger lui a présentée.
Mgr de Berranger n'a pas atteint la limite d'âge canonique de 75 ans : il a fêté ses 70 ans en novembre dernier, mais il a souhaité rejoindre sa famille spirituelle du Prado. Il avait annoncé sa décision en juin dernier.
Le diocèse de Saint-Denis en France annonce que l'évêque a souhaité « aller vivre autrement son ministère à Lyon ». Ainsi, après douze années pendant lesquelles il s'est dépensé pour son diocèse, Mgr de Berranger a demandé à Benoît XVI de pouvoir être déchargé de sa responsabilité d'évêque de Saint-Denis. Il avait été consacré évêque en la cathédrale de Saint-Denis le 19 octobre 1996.
Un « au revoir » est organisé à Saint-Denis autour de l'évêque le samedi 24 janvier à 15 heures, au cours d'une célébration eucharistique suivie d'un vin d'honneur (Salle de l'Aréna, 2 chemin de Montguichet à Gagny).
Mgr de Berranger a fait ses études de théologie à Lyon, au grand séminaire du Prado, fondé par le P. Antoine Chevrier (1826-1879), avant de poursuivre ses études par une licence à l'Université grégorienne de Rome.
Puis il est revenu à Lyon où il a notamment exercé son ministère au service de la formation des futurs prêtres du Prado, à Limonest, et comme professeur de théologie fondamentale au consortium des religieux, puis de christologie au séminaire Saint-Irénée (1968-1976).
Il a été ensuite pendant dix-sept ans, prêtre (du Prado) Fidei donum en Corée du Sud, au diocèse de Séoul (1976-1993), avant de revenir au service de l'année de formation internationale au Prado (1993-1994).
Il a confié un jour au quotidien «L'Humanité » : « Mon rapport au Prado remonte à mon adolescence. J'ai connu des prêtres du Prado. J'ai aimé leur style de vie. C'étaient des hommes simples et directs qui voulaient être solidaires des plus pauvres. Mon rapport au Prado est une histoire d'amitié et une volonté de ne pas être en dehors de la mêlée, de souffrir avec, d'espérer avec. »
Il ajoutait, à propos de sa devise épiscopale tirée de la lettre de saint Paul aux Ephésiens: « Vous n'êtes plus des étrangers mais des frères » : « Je ne considère jamais un autre comme un étranger, car je sais ce que c'est que d'avoir été étranger ».
Un événement de son ministère épiscopal a marqué l'Eglise de France : sa lecture, le 30 septembre 1997, à Drancy, de la Déclaration de Repentance des évêques de France à propos de la Shoah. Il a publié, en 2007 avec le rabbin René-Samuel Sirat : « Juifs, chrétiens, musulmans, Lectures qui rassemblent, lectures qui séparent » (Bayard Culture), mais aussi « Newman face aux religions de l'humanité », avec Bertrand de Margerie (Parole et Silence).
Il est membre du Conseil pontifical justice et paix depuis avril 2002. Il avait publié un ouvrage sur ce thème : « La Paix sera le dernier mot de l'histoire » (sur les Messages annuels du 1er janvier pour la Journée mondiale de la Paix, C. de l'école Cathédrale), et « Offre le pardon » (également à partir de l'enseignement de Jean-Paul II, Cahiers de l'école Cathédrale).
Il a aussi publié sur son expérience pastorale : « L'Evangile de Séoul à Saint-Denis » (éd. de l'Atelier) et une « Chronique d'un évêque de banlieue » (Parole et Silence) qui vient de sortir.
Son dialogue avec Jean Boissonnat a gagné en actualité : « L'évêque et l'économiste. Défis et enjeux de l'Eglise dans le monde d'aujourd'hui » (Presses de la Renaissance, 2001).
Mgr de Berranger est aussi l'auteur de méditations sur l'Evangile : « L'Evangile selon Saint-Jean, une lectio divina » (éd. Parole et Silence 2007) et « L'Evangile selon saint Marc » (Ibid. 2008).
Anita S. Bourdin.
23:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Portrait robot du policier chrétien.
ROME, Jeudi 15 janvier 2009 (ZENIT.org) - Le policier chrétien ne se décourage pas : Benoît XVI a en quelque sorte brossé le portrait robot du policier chrétien ce matin, lors de l'audience de début d'année accordée aux policiers italiens en service auprès du Vatican, en disant : « Seul le Christ peut nous aider à construire un monde où règnent la justice et l'amour ».
Le pape a en effet reçu au Vatican les dirigeants et les agents italiens de « l'Inspection de Sécurité publique » qui sont en service auprès du Vatican (notamment place Saint-Pierre et autour de l'enceinte des 44 hectares), en présence du chef de la police, M . Antonio Manganelli, du préfet, M. Salvatore Festa et du questeur Giuseppe Caruso.
« Une année nouvelle commence et nos attentes et espérances sont nombreuses. Mais nous ne pouvons pas nous cacher que se profilent à l'horizon des ombres nombreuses qui préoccupent l'humanité. Cependant nous ne devons pas nous décourager : au contraire, nous devons toujours tenir la flamme de l'espérance allumée. Pour nous, chrétiens, la véritable espérance c'est le Christ, don du Père à l'humanité », a déclaré Benoît XVI.
Cette espérance, a ajouté le pape « est pour tous les hommes » et elle est « au cœur » du message évangélique : « c'est pour tous que Jésus est né, est mort et est ressuscité ».
Et c'est dans cette bonne nouvelle que le chrétien puise son courage : « L'Eglise continue de le proclamer aujourd'hui, et à l'humanité tout entière, afin que toute personne et toute situation humaine puisse faire l'expérience de la puissance de la grâce salvatrice de Dieu, qui seule peut transformer le mal en bien. Seul le Christ peut renouveler le cœur de l'homme et en faire une oasis de paix ; seul le Christ peut nous aider à construire un monde où règne la justice et l'amour ».
C'est à la lumière de cette solide espérance, a ajouté le pape, que « notre travail quotidien, quel qu'il soit, assume une signification et une valeur différente, parce que nous l'ancrons dans ces valeurs humaines et chrétiennes permanentes qui rendent notre existence plus sereine et plus utile à nos frères ».
Benoît XVI a reconnu le « dur travail » de ces policiers pour la « sécurité » et « l'ordre public », et les qualités qu'il requiert : « ascèse personnelle », « discipline intérieure », « maîtrise de soi », mais aussi « cordialité » pour ce qui est de l'accueil des pèlerins et touristes venant au Vatican.
Chacun, a-t-il insisté, peut apporter sa contribution, en accomplissant son travail quotidien « comme une mission » et un « service du prochain ». Fait « avec amour », ce service devient « une prière », et une prière d'autant plus « agrée par Dieu » qu'elle est « peu gratifiante et monotone et pénible », comme le service de ces policiers.
Plus encore, « c'est en accomplissant son devoir que chaque baptisé réalise sa vocation à la sainteté », a encouragé Benoît XVI.
22:58 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Le disque du jour : Daniel Martin Moore, "Stray Age"
12:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
14/01/2009
La saveur des pratiques spirituelles.
par Bruno Dassa
Au cours du cheminement spirituel, les actes rituels deviennent comme une nourriture, une véritable source de vie qui transforme notre existence et l’intériorité de notre être.
Après la mort du saint soufi Junayd, surnommé « le sultan de l’assemblée spirituelle », un de ses disciples, Ja’far Khuldi, le vit en songe et lui demanda ce que Dieu avait fait de lui. Junayd lui répondit : « Les belles phrases ont été vaines et les formules mystérieuses se sont avérées stériles. Rien ne nous a été utile que les quelques prosternations accomplies au sein même de la nuit ». Ceci peut être rapproché de cette prière du Prophète lui-même, qui implorait : « Ô mon Dieu, protège-moi contre toute science inutile ». En effet, ce que l’on nomme la science utile, c’est celle que l’on met en pratique. Il ne sert à rien d’accumuler des connaissances sur la religion, si celles-ci ne sont pas suivies d’une mise en pratique.
Un jour, les habitants d’un petit village décidèrent de nommer Nasruddin imam de leur mosquée. Le vendredi, il vint donc faire son premier prêche, et celui-ci était tellement clair, tellement prenant et tellement bien tourné, que chacun en fut impressionné, et vint le féliciter après l’office. Le vendredi suivant, il monta de nouveau en chaire, et refit très exactement le même discours. Les habitants se demandèrent dans quelle mesure il avait oublié leur avoir déjà fait ce prêche, mais ils n’osèrent pas lui demander. Par contre, quand il refit une nouvelle fois le même le vendredi suivant, ils vinrent en délégation lui expliquer ce fait, et lui demander quand il passerait à autre chose. Sa réponse fut des plus simples : « Je passerai à autre chose dès que vous aurez mis en pratique ce que je viens de vous dire ! ».
Une expérience quotidienne
L’islam est une religion avant tout expérientielle : son sens ne réside pas dans les mots, et seul un vécu quotidien peut en révéler la saveur. Mais cette mise en pratique ne doit pas non plus devenir une fin en soi, car le but est au-delà. Le doigt ne sert qu’à montrer la lune, il s’agit de regarder ce qu’il nous indique, et non pas de le regarder lui. Pire encore, il ne s’agit pas d’en faire un instrument de jugement, en vue d’acquérir un pouvoir sur les autres. Le travail spirituel a pour but de faire évoluer notre rapport au monde, non pas en essayant de changer le monde, mais en modifiant progressivement la perception que l’on en a.
Dans cette optique, la mise en place de certains éléments va nous être d’une aide considérable, en exposant le cœur à ce que l’on appelle parfois le Souffle du Miséricordieux, c’est-à-dire des effluves spirituelles qui vont à la fois le nourrir et le purifier. C’est par un recentrage progressif de l’ensemble de l’être sur la perception du cœur que vont pouvoir survenir en notre for intérieur les ouvertures et les états spirituels qui nous conduiront sur ce chemin. Ces états peuvent être vécus à différents niveaux. Ainsi, la gratitude peut s’exprimer avec la langue, lorsque l’on pense à remercier Dieu pour ce qu’Il nous donne chaque jour. C’est déjà une première étape. Mais si cet état s’amplifie et se développe en profondeur, alors viendra le besoin d’en tirer les conséquences, et de se mettre à son service, notamment par le respect de Ses prescriptions, afin de « mettre en actes » sa reconnaissance. Plus profondément encore, la gratitude du cœur consistera à toujours voir le Donateur derrière le bienfait, et à reconnaître que tout vient de Dieu, au-delà des moyens divers par lesquels Ses dons nous parviennent.
Il en est de même pour les actes rituels. A un certain moment du cheminement, ces pratiques deviennent une véritable source de vie qui transforme l’ensemble de notre existence. La prière n’est plus vécue comme un devoir ou comme une contrainte, mais comme l’occasion de se retrouver, de se ressourcer. Rupture dans la course du temps, elle est un instant de retour qui permet de reprendre des forces en revenant à l’essentiel.
Les pratiques de l’islam sont fondées sur cinq piliers : le double témoignage (qu’il n’y a pas de divinité si ce n’est Dieu et que Muhammad est l’Envoyé d’Allah), la prière, l’aumône légale, le jeune du mois de Ramadan et le pèlerinage à la Mecque. La mise en pratique de ces cinq piliers vise à nous rapprocher de notre nature originelle, en nous mettant en disposition de recevoir par un travail de purification intérieure.
Le double témoignage rappelle à notre ego qu’il n’est pas le seul maître à bord, mais que c’est Dieu qui tient les rênes de notre existence. La négation de toutes nos idoles intérieures, que nous avons trop souvent tendance, même malgré nous, à traiter comme des divinités, se poursuit par l’affirmation de l’Unicité divine. Quant à la reconnaissance de la mission attribuée au Prophète Muhammad, elle revient à reconnaître la possibilité d’un chemin de retour vers Dieu, et donc le fait que notre existence a un sens. Ce double témoignage constitue les fondations de la foi musulmane. Pour devenir musulman, il suffit d’ailleurs d’accepter de le prononcer. Notons qu’il ne s’agit pas d’adhérer simplement à une idée ou à une croyance, mais bien de prononcer avec sa langue, en arabe, les paroles que Dieu nous a révélées pour formuler ce témoignage. La participation du corps est donc encore une fois nécessaire, de la même manière que lorsque l’on invoque Dieu, ou que l’on récite une sourate du Coran à voix basse lors de la prière. La langue prononce toujours les mots, que ce soit de manière audible ou non. Et on recommande d’invoquer Dieu avec les mots qu’Il nous a Lui-même appris, dans la langue qu’Il a choisie pour s’adresser à nous à ce moment.
On dit que le son entraîne le sens, et il est frappant de constater combien la lecture du Coran en langue arabe, même lorsque l’on ne comprend pas cette langue, peut plonger certaines personnes dans des états spirituels très profonds. On a l’impression alors que le cerveau ne comprend pas, mais que le cœur lui, comprend, au-delà de la barrière de la langue.
Plongée dans une dimension cosmique
La plupart des rituels de l’islam sont rattachés au mouvement des astres dans le ciel. En fonction de la position du soleil dans le ciel, les horaires des prières se déplacent dans la journée au cours des saisons, leur amplitude s’élargissant en été pour se rétrécir en hiver. De la même manière, le mois de ramadan se déplace tout au long de l’année, cette fois en liaison avec le calendrier lunaire. Les mois lunaires étant de 29 ou 30 jours, l’année lunaire comporte 11 jours de moins que l’année solaire. Un même rituel peut donc se situer au cours du temps à différents moments de l’année : la prière du soir a lieu à 17 heures en hiver et à 21 heures en été, et le mois sacré de ramadan peut se situer, selon les années, au cœur de l’hiver aussi bien qu’en plein été. Tous ces éléments contribuent à ancrer les musulmans dans une perception du temps cosmique, au caractère cyclique évident pour tous.
Partant toujours de ce que nous sommes, la prière est inscrite dans un contexte spatio-temporel précis. Elle se fait aux heures fixées par Dieu, et non selon notre fantaisie. Elle est toujours orientée dans la direction de la Mecque, quelque soit l’endroit où l’on se trouve dans le monde. Il s’agira donc parfois de se placer vers le Sud, et parfois vers l’Est, ou même vers le Nord, selon le lieu où l’on est amené à prier. Elle est précédée par des ablutions, qui visent à retrouver une pureté rituelle. Il ne faut d’ailleurs pas confondre pureté et propreté. Même si les ablutions se font le plus souvent avec de l’eau, et que la pureté rituelle induit une certaine propreté, il s’agit selon les mots du Prophète de « revêtir son habit de lumière », ce qui va bien au-delà d’un simple nettoyage. Des matières naturelles comme la boue ou le sable ne sont d’ailleurs pas considérées comme impures, et leur contact n’invalide donc pas les ablutions. Il s’agit aussi au niveau de l’âme de se mettre en disposition de recevoir, de se rendre disponible pour cet entretien spirituel qu’est la prière, ou encore de se mettre « dans l’esprit » de la prière.
L’aumône nous apprend à nous détacher des biens matériels, et à réaliser la grâce qui nous est faite que de pouvoir disposer de quelque chose à donner. On dit que toute chose a son aumône, qui sert à la purifier, et que l’aumône du corps est le jeûne. La chambre d’amis est considérée comme l’aumône d’une maison. L’aumône légale vise donc à purifier les biens que nous avons reçus. Elle nous rappelle que ces biens nous ont été attribués par la Grâce de Dieu, et n’ont pas été acquis par notre seul mérite. Le fait d’en rétrocéder une partie à Dieu revient à reconnaître le Donateur derrière ces bienfaits, et permet également de mettre en œuvre une solidarité nécessaire avec les plus pauvres d’entre les croyants. Le produit de cette aumône est en effet attribué à huit catégories bien précises d’individus, en commençant par les plus nécessiteux.
Le jeûne du mois de ramadan nous rappelle notre foncière dépendance envers notre corps, et donc envers son Créateur. Chaque année, pendant 29 ou 30 jours, plusieurs centaines de millions de musulmans de par le monde jeûnent entre l’aube et le crépuscule. Hommes ou femmes, jeunes ou vieux, pauvres ou riches, blancs ou noirs, tous les musulmans des cinq continents jeûnent, au même moment de l’année, de la même façon. Tout ceci procure une certaine sensation d’unité et d’appartenance, dans cette quête fervente du retour à notre état originel.
Durant ces heures de jeûne, il est strictement interdit d’absorber la moindre nourriture, la moindre boisson, ou d’avoir des relations intimes entre époux. L’ensemble de notre vie est bouleversé par cette rupture des habitudes. Sans les repas pour les rythmer, les journées semblent s’allonger, et se rendre disponibles pour l’adoration de Dieu. Allégé, le corps est moins pesant, plus porté aux ressentis intérieurs.
Un échange entre le célèbre calife abbasside Haroun al Rashid et son conseiller, Ibn al Sammâk, est un exemple révélateur, entre autres, de l’importance de la nourriture. Au calife ayant demandé qu’on lui servît de l’eau, Ibn al Sammâk demanda :
Ô Prince des croyants, si cette boisson t’était refusée, que donnerais-tu pour l’obtenir ?
Je donnerais jusqu’à mon royaume tout entier, répondit-il.
Ô Prince des croyants, si tu ne pouvais éliminer cette eau de ton corps, que sacrifierais-tu pour pouvoir le faire ? poursuivit l’autre.
Je céderais jusqu’à mon royaume tout entier, répondit-il à nouveau.
Comment donc, Ô Prince des croyants, peut-on se réjouir de posséder un royaume qui ne vaut ni quelques gorgées d’eau, ni un peu d’urine ?...
Ceci montre toute l’importance du corps, et permet de relativiser bien des choses.
Le mois de ramadan est aussi le mois où le Coran est descendu, tout entier incréé, dans le cœur du Prophète Muhammad. C’est à dire qu’au cours d’une nuit de ce mois 2, le Prophète a reçu la visite de l’archange Gabriel, qui lui a demandé de lire, à lui qui était illettré. Et il lui fut donné de lire, finalement, ce qui s’était inscrit dans son propre cœur. On dit que le Coran est descendu en une seule fois dans son cœur en cette nuit particulière, et ce, même si ses versets ne se sont que peu à peu actualisés au cours du temps, durant les années qui suivirent. Ici encore, l’esprit a pris la forme de lettres pour se faire comprendre des hommes, et les ramener sur le chemin de leur Créateur.
Dernier pilier de l’Islam, le pèlerinage se présente comme une mort initiatique, un symbole de ce chemin de retour sur lequel nous sommes tous engagés. Pour s’y rendre, au moins une fois dans sa vie pour ceux qui en ont la possibilité physique et matérielle, il convient de régler toutes ses affaires comme si l’on entamait son dernier voyage. Le musulman sacralise son corps, revêt une tenue d’une seule pièce de tissu non cousu, symbole de pureté, et se présente devant Dieu pour se mettre à son service, en poussant ce seul cri : « Me voici ! ». Le rituel du pèlerinage est extrêmement précis et détaillé, qu’il s’agisse des mouvements, des gestes ou des paroles à accomplir. Libérée des impératifs de choix, l’âme peut se consacrer toute entière à la contemplation.
L’éternité dans l’instant
Ainsi les pratiques spirituelles, qui sont autant de formes d’invocation de Dieu, partent toujours du corps, de l’ici et maintenant, pour s’élancer vers Dieu et vers l’éternité. L’éternité n’est pas de ce monde ; on ne peut la goûter véritablement qu’au creux de l’instant qui passe. En effet, chaque instant contient la Présence divine, mais c’est l’homme qui en est absent. En s’immergeant dans l’instant, on rejoint l’éternel. Si le souvenir peut évoquer le passé dans le présent, c’est que le présent contient virtuellement toute l’extension du temps. Et c’est cela que réalise l’invocation : au lieu de se reporter horizontalement au passé, elle s’adresse verticalement à l’Essence qui régit le passé comme l’avenir.
On pourrait dire la même chose de chaque pratique rituelle : la plongée de l’âme au fond de l’instant permet de renouer le contact avec le divin, et par là, avec l’éternité. Le fait même d’effacer notre ego permet à la conscience de s’ouvrir, et d’être de nouveau irradiée par les Lumières divines.
Ce mécanisme du retour vers Dieu est d’ailleurs une constante dans l’islam. Le repentir n’y est pas synonyme de culpabilisation, et il n’y a pas de rédemption à rechercher. Il s’agit simplement, et dans tous les cas, de revenir à Dieu. Le Coran nous dit que Dieu est Celui qui revient sans cesse vers le pécheur repentant, et incite celui-ci à faire de même. C’est d’ailleurs ce retour, dans sa modalité ultime, qui est encore évoqué par la formule sacramentelle que l’on prononce lorsque l’on se trouve confronté à la mort d’un proche : « En vérité, nous sommes à Dieu, et nous retournons à Lui ».
L’amour humain est un reflet nostalgique de cet Amour absolu qui brûle le cœur du serviteur de Dieu, et le transforme en cendres. Le secret de la spiritualité islamique réside en effet dans la servitude foncière, ontologique, de l’homme par rapport à Dieu. Plus on s’en remet à Lui, plus Il nous prend en charge ; plus on se déleste de nous-mêmes, plus Il nous investit ; plus on s’abaisse, plus Il nous élève. Les pratiques vont dans le sens de ce dépouillement intérieur. Il s’agit d’adopter une attitude pleinement active, mais sans réclamer le résultat de nos actions. Il est aussi essentiel d’agir dans le sens de ce qui nous semble juste, que d’accepter par avance le fait que le résultat de nos actions soit différent de celui escompté.
Pour celui qui est ainsi consumé d’Amour, la mort physique n’a plus le même sens. Si l’âme accompagne nécessairement le corps, auquel elle confère le mouvement, l’esprit est la source de la vie : quand il sort du corps, la vie s’éteint. C’est quand l’âme, du vivant du corps, se marie à l’esprit et se fond en lui, que l’on parle de mort initiatique ou de délivrance.
Pour ceux qui ont perçu le processus de perfectionnement de l’âme et en ont parcouru les étapes, leur âme a conscience de la place qui lui est réservée et la mort, c’est-à-dire le moment ou l’esprit « ar-rûh » quitte sa prison, est si douce qu’elle leur procure une extase spirituelle indescriptible. Libérée de sa geôle, l’âme se sent alors légère et libre, elle est attendue et accueillie dans le monde spirituel.
Il est vrai que Dieu est partout, cependant Il reste voilé pour ceux qui ne se sont pas purifiés. Tant que nous n’avons pas trouvé Dieu en nous-mêmes, nous ne devons pas nous attendre à le trouver ailleurs. Tel est le sens de notre vie, ce dépassement sans fin dans la quête de l’Unique.
Chez mes Frères et Soeurs soufis : http://www.soufisme.org/
21:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Sept tentations chez les chrétiens.
Tentation de l'oubli des dimensions sociales de la foi.
C'est la tentation de séparer d'un côté la vie spirituelle, de l'autre la vie économique et professionnelle. La dimension sociale n'est pas une matière à option de la foi. "Le versant éthique et social du message évangélique est une dimension nécessaire du témoignage chrétien". ou encore: "on doit repousser toute tentation d'une spiritualité intimiste et individualiste". (Jean-Paul II)Tentation de l'oubli de la tension entre le particulier et l'universel.
Chacun et tous, nous devons reconnaître que nous sommes "situés quelque part" par rapport à ces questions. de l'argent, du pouvoir, du politique, de la richesse, du patrimoine. On a tous une histoire, une origine, une formation, âge... Les catholiques, en se disant tous frères, vont trop vite à l'universel abstrait, en sautant les différences, avec le risque du repli sur le même, en gommant la rencontre de l'autre différent. Appel à être ouvert à l'autre différent.Tentation de la démission, ou de la légèreté intellectuelle. Ni le Nouveau Testament ni l'Église n'ont de recettes toute faites pour le vivre en société. Ils nous renvoient toujours à notre responsabilité. L'exercice de la responsabilité et de la liberté commence par un travail de compréhension. Certes, c'est compliqué, et personne ne comprend tout. Il est nécessaire d'avoir une information plurielle, (sources diverses). La pensée est le commencement de l'action. Travailler à bien penser est le commencement de l'humanisation.
Tentation des attitudes de fuite. par exemple:
tentation de pureté, et son corollaire, refus de se salir les mains.
(que signifie "faire du social, c'est bien, de l'économique, passe encore, mais de la politique non!"?
tentation de l'acceptation du fatalisme.
Ce sont autant d'alibis à l'inaction et à l'indignation stérile.
Croyons-nous vraiment en un Dieu incarné, Croyons-nous que les enjeux véritablement humains de notre existence collective sont des enjeux que l'on prend au sérieux?Tentation de l'oubli des médiations. et donc
invitation à reconnaître l'importance de la raison (il n'y a pas que l'émotion, le vécu ou l'expérience comme critère)
invitation à reconnaître le rôle des structures et des institutions que se donnent les sociétés. Les chrétiens sont très sensibles à ce qui est direct, proximité, rencontre de l'autre, à l'interpersonnel et beaucoup moins sensibles aux relations longues, par l'intermédiaire d'une organisation (syndicale, politique, ONG, etc.) qui reposent sur des intermédiaires. La charité chrétienne se vit aussi dans et par ces relations longues. Le risque est de répondre aux urgences, et d'oublier de repérer les causes et d'agir sur elles. Jena-Paul II parlera de structure de péché.Tentation de la marginalisation de la politique.
Parmi les différents champs de la vie en société, il a le politique, l'économique, le social, le culturel. Parmi eux, le politique est un champ essentiel du vivre ensemble. Hier, le champ politique était englobant de toute l'activité humaine. Aujourd'hui, c'est l'économique. Or, il est nécessaire que se créée un contre pouvoir à l'économique: ce ne peut être que le politique. Quelle est notre représentation du politique? Quelle valeur lui accorde-t-on? Relire Réhabiliter le politique" commission sociale de l'épiscopat.Tentation de l'impatience.
Notre rapport au temps s'est fort modifié ces dernières années. Le court terme l'emporte sur le long terme, le souci de l'efficacité immédiate, le désir de voir les résultats de ses actes, en économie comme ailleurs. Or rien de durable ne se crée sans patience. Rien ne changera sans modification des modes de vie, et des valeurs. Or, les modes de vie et les valeurs ne changent pas au 1/4 de tour. Nécessaire changement de nos comportement et de nos mentalités (ou manières de voir). Cela peut passer par la réflexion, la prière, la rencontre de l'autre.Comment je vis la Bonne Nouvelle dans mon rapport à l'argent, au travail, à l'économique. Est-ce que le Dieu en qui je crois est le Père de Jésus-Christ, qui non seulement a donné la priorité au pauvre, mais s'est identifié au pauvre.
20:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
13/01/2009
Prenez la vie du bon côté.
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En ce début d'année, partez du bon pied avec cette sélection de photos pleine de gaieté, de couleurs et d'espoir. 25 photos
21:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
TOUT SEMBLAIT LES OPPOSER.
Tout oppose, à première vue, Julien Green (1900-1998) et Jean Sulivan (1913-1980). Le premier, élu à l'Académie française, salué par tant de critiques littéraires, ami de François Mauriac - quoique les rapports entre les deux hommes aient été souvent empreints de suspicion mutuelle - et ami d'André Gide, est un romancier reconnu et estimé. Le deuxième, pour sa part, est un écrivain mal connu - voire méconnu - par l'establishment littéraire en France. Mais ces deux auteurs ont en commun, d'abord, de ne s'inscrire dans aucune lignée traditionnelle : en ceci, au moins, il ressemble à Green.
Le critique Henri Guillemin explique dans la Tribune de Genève (le 6 décembre 1967) que Sulivan a choisi en quelque sorte de se mettre à l'écart de tout classement habituel : « Il [Sulivan] se situe volontairement en marge. On n'aime pas ça, dans le "milieu" - je veux dire le "milieu littéraire", le milieu de ce milieu étant (centre, nombril, Olympe) l'Académie française, récompense de ceux qui ont la manière. »
Ceci explique en partie peut-être pourquoi Sulivan fut ravalé à la position d'écrivain catholique mineur, étiquette qui décrit fort mal son œuvre littéraire. Ordonné prêtre en 1938, il commence à publier ses livres vers la fin des années 1950, à une époque où le roman catholique en France ne jouit plus du prestige d'autrefois (Bernanos est mort en 1948 et Mauriac se consacre davantage à ses activités journalistiques qu'à l'écriture romanesque). En outre, pour Sulivan, la réalité spirituelle des années cinquante et soixante demande une approche différente de la part d'un écrivain comme lui. Quand son roman Mais il y a la mer gagne le Grand Prix catholique de littérature en 1964, grâce notamment aux efforts de Daniel-Rops, membre de l'Académie française, Jacques Madaule se croit en droit de décrire Sulivan dans Témoignage chrétien (du 30 avril 1964) comme « un auteur capable de continuer Bernanos ». Mais Sulivan, en ceci pareil à Julien Green, n'aimait pas les étiquettes et savait qu'il était impossible au Roman Catholique de survivre alors que son temps était révolu. Au dire de Joseph Majault : « Les grands écrivains catholiques ont disparu et la succession n'est pas ouverte. Non pas faute peut-être de talents mais parce que le temps en est passé. » En soulignant les différences entre Green et Mauriac, José Cabanis souligne le refus chez Green de se considérer comme un romancier catholique : « Catholique, il écrivait des romans, ce qui n'est pas la même chose. » Et il ajoute : « Aussi ne lui fut-il jamais reproché de se servir de la religion pour avancer ses affaires. » Cette dernière remarque est faite pour le distinguer de Mauriac. Sulivan se montrait souvent un peu méfiant à l'égard de la grande figure d'écrivain incarnée par Mauriac. D'où sa remarque :
Parce qu'il (Mauriac) reflétait parfaitement un certain monde catholique d'autrefois, il est compréhensible qu'il ait joué le jeu de la représentation. Il a brigué et obtenu un siège élevé, assez en vue pour répandre, de ces hauteurs, la Bonne Nouvelle, en faisant accepter et triompher son clan, le clan catholique. C'est un temps ancien, toujours présent.
On notera le ton un peu réprobateur de ces lignes. Il faut dire qu'il est parfois trop sévère à l'égard de Mauriac, un écrivain qu'il trouvait enraciné dans une époque où le catholisme en France avait partie liée avec le pouvoir. Il lui préférait de loin Bernanos, surtout à cause du côté prophétique de ce dernier. Enfin, il partageait avec Green le même tempérament et alla jusqu'à lui dédier son premier essai, Provocation ou la faiblesse de Dieu (Plon, 1959). Le roman est une quête spirituelle pour Sulivan et Green et cette quête leur importe davantage que toute recherche esthétique. Sulivan se rend compte, pourtant, que le témoin spirituel et le prophète ont souvent le malheur d'inspirer la méfiance chez leurs contemporains :
Le prophète entend avec stupeur monter du fond de lui-même des cris qui sont ceux de l'avenir. De même le chrétien écrivain qui parle de sa propre voix revient aux origines et scandalise avant d'être reconnu comme un témoin.
On tend le plus souvent à considérer Green comme un romancier classique à cause de la clarté de son style et parce qu'il a toujours été un conteur d'histoires et non pas un expérimentateur de formes inédites, à la manière des praticiens du Nouveau Roman. Ses personnages forment toujours le centre de ses récits et ce sont eux qui retiennent l'attention des lecteurs. Chez Sulivan, il est souvent difficile de savoir à qui l'on a affaire, tant il y a confusion entre narrateur, personnages, auteur.Tout est brouillé chez lui, comme dans le Nouveau Roman, un genre qui le fascina pendant quelque temps. Ce qui le déçut finalement chez un romancier comme Claude Simon c'était son engouement pour la forme :
Claude Simon masque les abîmes […]. Il est le frère des écrivains, peintres, sculpteurs qui construisent leur œuvre contre la mort. « L'art est tout ce qui reste » : ils le disent sans contentement. L'art voilà leur fin dernière, leur salut.
Sulivan s'éloigne de cette conception de « l'art pour l'art » au fur et à mesure qu'un mouvement d'âme de plus en plus intense s'empare de ses personnages. La forme serait donc une tentative de traduire le contenu, qui est d'ordre mystique et donc difficile à sonder. On lit, encore une fois, dans sa Petite littérature individuelle :
Entre toi et moi il y a un espace nu, un abandon, la blessure irréparable : c'est dans cet espace que j'écris. Je te joue, tu me joues. Qui se joue de nous ?
20:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |