20/02/2009
TOUCHEZ PAS AUX PROFITS !
par Martine Bulard
Devant l'évidence de la crise - et plus encore celle de la montée du mécontentement -, M. Nicolas Sarkozy a dû reconnaître que le pouvoir d'achat n'était pas une question accessoire. D'où la suppression des deuxième et troisième tiers provisionnel pour les familles ayant un revenu déclaré inférieur à 11 673 euros par an, le relèvement de l'indemnisation du chômage partiel, et la prime (500 euros) pour les chômeurs n'ayant travaillé que deux à quatre mois au cours de la dernière année - un coup de pouce toujours bon à prendre, mais très en dessous des besoins.
Une fois touchés les 500 euros, les jeunes précaires qui n'ont pas droit au RMI se retrouvent toujours aussi démunis. Pour les 2,1 millions de contribuables qui ne paieront pas d'impôts sur le revenu d'ici la fin de l'année, cela représente un gain compris entre 20 euros pour un célibataire et 260 pour une famille de cinq personnes : ce n'est pas négligeable, mais pas vraiment de quoi faire des folies.
Au total, les mesures proposées représenteraient, selon le président de la République (il faut attendre les modalités concrètes pour vérifier) 2,6 milliards d'euros. A comparer avec les 15 milliards du « paquet fiscal », incluant le « bouclier » du même nom, ou les 63 milliards d'euros précédemment annoncés au nom de la relance de l'investissement... Sans oublier les projets de nouvelles réductions des contributions patronales, qui seront compensées par une hausse des impôts pour tous : suppression de la taxe professionnelle d'ici 2010 (11,4 milliards d'euros) ; exonération des cotisations servant pour les allocations familiales (30 milliards d'euros).
Mais surtout, les mesures sarkozystes ne touchent pas aux fondements même de la crise, née de la déflation salariale et d'une montée sans précédent des inégalités. Avant de faire de la mousse médiatique autour d'un éventuel partage des profits grâce à l'intéressement (exonéré de cotisations sociales), mieux vaudrait se poser la question d'un rééquilibrage du partage des richesses créées : la valeur ajoutée. Le patronat et ses porte-voix politiques s'y opposent - ce que l'on peut comprendre. Plus surprenante est la ronde des « experts » et des journaux se prétendant de gauche qui se joignent au concert : « Partage salaire-profit : Hamon et Besancenot s'indignent un peu vite », titre Libération (18 février 2009). A en croire ces grands esprits, la part des salaires et des cotisations serait stabilisée à son étiage historique, et n'expliquerait en rien la crise économique et financière que nous connaissons. Les salariés n'auraient donc aucune raison de réclamer plus. (...)
Lire la suite de cet article inédit de Martine Bulard :
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-02-20-Touche...
22:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Problèmes de société. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
NOUS REFUSONS LE SILENCE IMPOSÉ AUX PAUVRES.
Chers Amis ( es ),
Je vous prie de bien vouloir lire ce PDF avec attention. Puis, réfléchir ensuite en portant un regard chrétien sur ce document d'actualité.
Merci pour cette démarche de votre part.
Très Fraternellement !!
Bruno LEROY.
15:01 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MILITANTISME. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
15/02/2009
MERCI...!
Merci, Seigneur, de nous avoir fait connaître ces êtres de paix et de lumière que sont les vieillards.
Merci de nous avoir fait découvrir leur sagesse accumulée au fil des expériences de la vie.
Merci de goûter la tendresse des hommes et des femmes que la souffrance a adoucis.
Merci de nous permettre de rassurer les personnes angoissées ou rongées par le scrupule.
Merci d’apporter un peu de joie à ces hommes et ces femmes que l’âge a un peu rejetés dans l’ombre.
Merci de soigner les corps accablés de rhumatisme ou affaiblis par la maladie.
Merci de nous procurer la chance de donner le meilleur de nous-mêmes et peut-être de recevoir encore plus.
Merci, Seigneur, pour tout ce monde inconnu que tu nous révèles et qui nous transmet ton Amour.
Amen !
Bruno LEROY.
14:27 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE SPIRITUELLE. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
CONFIDENCES SUR MA VOCATION D'ÉDUCATEUR.
Adolescent, ma vocation oscillait entre celle de prêtre et éducateur. J'avais, déjà à l'époque un esprit rebelle qui s'insurgeait contre toutes misères humaines. Je fis mes études de Théologie au séminaire et la rupture de la prêtrise vint lorsque je tombais amoureux d'une femme merveilleuse qui partage mon existence.
Mais, autour de moi, je ne pouvais supporter que des jeunes crèvent d'indifférence. Je suivis des études d'éducateur et me mis à travailler dans un Centre accueillant des meurtriers adultes. Je n'avais que 17ans et pour une première expérience, cela forme un homme à jamais.
Puis, mon esprit toujours fixé vers les Jeunes me fit prendre le chemin de la rue. Je découvrais des potentialités énormes chez ces jeunes, ces mozarts assassinés. Pour parfaire, mes actions à mener, je repris des études de psycho,socio etc... Je me base essentiellement sur le désir, les projets des Jeunes. Ils en ont plein la tête et ce serait dommage de tuer leurs rêves.
Je puis dire que je n'ai jamais eu peur car, j'estime que ma vocation est d'aller vers eux, prioritairement. Et pourtant, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis retrouvé avec un couteau sous la gorge. Il suffit dans ce métier, d'avoir le sens du discernement, et d'analyser la symbolique du geste. Je dirai aussi qu'il faut un coeur qui Aime par dessus tout, ces jeunes.
De plus, il faut avoir un équilibre psycho-affectif solide, savoir prendre de la distance. Hier, j'étais leur grand frère et aujourd'hui avec mes 49 ans, je suis le père. Ce père qui leur a tant manqué dans sa capacité de gérer l'autorité. Être autoritaire sans autoritarisme mais, avec fermeté. Seul, le terrain vécu au quotidien auprès des ados, fait saisir l'importance de leurs attentes et l'indifférence des pouvoirs publics. Il faut entrer de plein pieds dans leur monde tout en affirmant ses convictions.
La Foi chevillée au corps, je ne fais jamais de prosélytisme car, c'est une violation de conscience !. Les aimer par l'action, la présence et les projets éducatifs. Les respecter également, eux qui ne savent pas ce qu'est le respect faute de l'avoir appris. Il faut aimer leurs parents et ne jamais leur jeter la pierre car, ils ont vécus aussi une misère sans nom.Chaque jour je suis obligé de me battre pour leur dignité. Il faut une grande ouverture d'esprit et surtout, le sens de l'humour, il est toujours bon d'apporter le rire comme lumière dans la grisaille du temps. L'acte éducatif est de responsabiliser l'individu afin qu'il s'épanouisse au soleil de la Vie.
Bruno LEROY.
14:21 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
14/02/2009
Toute une vie ensemble.
Albert Donval
Institut des sciences de la famille de Lyon.
Réflexion : pour résister au temps, l’amour doit se construire chaque jour
Qu’est-ce qui fait qu’un couple dure toute une vie ? Qu’est-ce qui fait qu’un homme et une femme vieilliront ensemble, alors que d’autres se seront séparés, certains très tôt, quelques-un sur le tard, beaucoup en plein chemin ? Hasard de loterie, alchimie amoureuse, harmonie sexuelle, foi dans le couple, tempérament fidèle, croyance religieuse… chacun de ces facteurs joue son rôle, sans qu’il ne soit possible de dresser le portrait-robot du couple durable. Les raisons de rester ensemble sont une chose, le mystère d’un lien intime une autre, incomparable.
On sait seulement que, pour personne, n’existe aujourd’hui de garantie absolue que ça dure toute une vie. Ni le mariage – pourtant précieux comme soutien – ni le serment d’amour – pourtant de bon augure – ne sont pas une assurance tous risques. La preuve ? On se marie et on se démarie, on s’aime et on ne s’aime plus. Le divorce et le désamour sont les signes majeurs du mal-être conjugal. Ils ne sont pas les seuls. Il y a aussi les ménages dans l’ennui, les amours en monotonie, les maisons en tristesse ou en violence sourde. Au pays des amants, se côtoient le meilleur et le pire, la merveille et l’horreur, la grâce et la pesanteur.
Les jeunes continuent pourtant de croire en l’amour et de se marier. Leur engagement est seulement plus tardif et assorti d’un discours généralisé d’incertitude concernant l’avenir. Plus que les anciens, pétris du sentiment et de l’obligation d’un amour éternel, ils voient la vie de couple comme une aventure à l’issue incertaine. « On ne peut pas savoir », disent-ils, honnêtes et lucides. De l’histoire de leurs parents et grands parents ils ont appris que le lien conjugal est fragile. Est-ce à dire que durer ensemble n’est que loterie ou arrangement incertain ? Que, selon les circonstances, ça passe ou ça casse ? Une autre option est heureusement possible. Dans l’absence de garantie absolue que ça dure, il est possible d’utiliser le temps comme un allié pour construire le lien et pour le reconstruire quand il s’effiloche. L’absence de garantie est le plus vif stimulant pour s’impliquer et s’engager dans la durée. Il n’y a pas d’autre façon de durer ensemble que de tirer profit du temps pour faire travailler l’amour, pour vivre une histoire, pour oser le bonheur d’un vivre ensemble.
Un couple qui n’est pas chahuté par le travail amoureux est un couple qui se meurt. Au commencement, le chahut est immense : ivresse, passion, agrippement, comblement. Ces le temps des minuscules attentions, des pensées devinées, des désirs accordés. Encore faut-il ne pas craindre cet embrasement des corps et des cœurs. Il en est déjà là qui fuient et d’autres qui se brûlent. Pour beaucoup, le plus délicat sera d’entretenir le feu sacré, alors que les passions se seront apaisées et que de minuscules déceptions se seront infiltrées dans les corps et dans les cœurs.
Ce sera le moment de faire travailler l’amour. Il y a le travaille de la pensée amoureuse qui met l’être aimé en soi, aussi intime à soi-même que soi-même, si différent et si étrange pourtant. Il y a le travail du désir si changeant dans ses formes et ses méformes, mais toujours actif, à un moment, dans le manque éprouvé de celui ou celle que l’on aime. Il y a le travail amoureux des gestes, une main qui se tend, des bras qui s’ouvrent, une caresse qui s’esquisse, une oreille qui se prête à l’écoute. Pour autant qu’il est vivant, un amour est créatif à l’infini.
Vivant il fait reculer les forces de mort toujours à l’affût. Et d’abord la plus résistante de toutes, la haine, increvable associée de l’amour. Durer ensemble c’est utiliser le temps donné pour lui tordre le cou et la débusquer sous toutes ses formes, du mépris à l’ennui, de l’intolérance à l’indifférence. Parce que le travail de mort ne désarme jamais totalement, le travail amoureux est tous les jours d’actualité.
Durer c’est aussi faire histoire commune. Les saisons d’un couple se suivent et ne se ressemblent pas, pas plus que les jours, les années et les âges de la vie. Les espoirs paisibles d’un matin de printemps butent un jour sur les pertes irréparables de l’automne. Les ardeurs des jours d’été débouchent sur d’obscures nuits d’hiver. D’une saison à l’autre, l’amour est à la joie et à la peine, à la maison pleine d’enfants et à la maison vide, à l’insouciance et à la douleur, à la vie et à la mort.
A travers les saisons qui passent, s’opèrent les métamorphoses du couple. Autre saison, autre couple ! L’important – si l’on veut durer ensemble – est que des liens se tissent, que des événements soient partagés, qu’une œuvre humaine s’accomplisse, que des complicités se creusent. Des liens tel que la rupture deviennent impensables. Des événements qui font trace d’histoire. Une œuvre qui soit fécondité de l’amour. Des complicités qui permettent de dépasser conflits et crises. Durer ensemble : traverser des saisons en s’ouvrant des chemins jusque-là encore inconnus.
Durer, c'est oser le bonheur d’un vivre ensemble jusqu’à la fin. Le pari n’est pas aisé à tenir. La préférence moderne va au jetable et au remplaçable, à la nouveauté et au dernier cri. Si l’économie y trouve son compte, le couple pas vraiment. Car il faut de la permanence et de la lenteur pour construire un bonheur humain. Un bonheur à deux n’est pas la béatitude. Il est recherche patiente de plaisir partagés, de déplaisirs assumés, de rendez-vous manqués et de rendez-vous réussis. A ses heures, il est tendresse et de repos, comme à d’autres heures il est conflits et colère, désolation et silence. L’intermittence est le creuset du bonheur conjugal durable.
Homme et femme, toute une vie ensemble ? Pourquoi pas ? Le bonheur peut-être dans le pré, à condition de faire travailler l’amour amoureux pour qu’il devienne lien et histoire.
13 / 04 / 1999, La Croix
23:07 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
FAUT-IL UN DÉCRET POUR S'AIMER ?
14:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
12/02/2009
Tes traces dans ma vie.
A mes Sœurs moniales de Lourdes A la fin de la retraite… *** Seigneur, Peu importe mon âge, Les traces de Dieu sont là Les traces de Dieu sont là Les traces de Dieu sont là Les traces de Dieu sont là Seigneur, Donne-moi d'aimer les autres Donne-moi, Seigneur, Donne-moi, Seigneur, Que la vie communautaire Donne-moi, Seigneur, Donne moi, Seigneur, Donne moi, Seigneur, Donne-moi, Seigneur, A quoi bon dire : A quoi bon dire : Seigneur, Au carrefour de toutes nos rencontres Que mes journées finissent toujours °°° frère Pedro
Lourdes, Décembre 2005 ****************************** " Ce n'est pas ce que nous mangeons qui nous nourrit mais ce que nous digérons. Ce n'est pas la foi que nous professons qui nous fait vivre mais celle que nous mettons en pratique." "Tout ce que l'on sait ou que l'on croit savoir de Dieu est faux. Il n'y a qu'une chose à savoir de Dieu : cela dépasse l'intelligence, cela se passe aux sources de l'être, c'est que cette connaissance est un total engagement. C'est dans le renoncement à s'appuyer sur soi que l'on connaît Dieu." "Pas de toit, pas de soi..." "Être triste, c'est comme penser continuellement à soi-même." "Quand vient la vieillesse, regarde, non ce qui te quitte, "Dans l'exacte mesure où tu laisses toutes choses, "Dieu ne peut être que pour celui qui a besoin de Lui. "Combien d'hommes savent tout et ne comprennent rien. "Il faut semer en hiver si nous croyons au printemps." "Si entre nous on respire mal, c'est Dieu qui étouffe." "Tant qu'on ne fait pas place à la souffrance de l'autre, on ne comprend rien." "Si longue soit la nuit, elle finit toujours par faire place à l'aurore." *********************** « On ne devrait jamais écrire qu’au dernier quart d’heure, dans l’éblouissante lumière de la mort. » Jean Sulivan. Matinales. Aujourd’hui les ateliers d’écriture sont à la mode un peu partout, dans tous les milieux sociaux. Quand, en 1993, nous avons démarré l’atelier d’écriture à La Moquette, ce n’était pas le cas, surtout dans le monde de la rue. Notre atelier est né de la rencontre d’un groupe de journalistes avec les Compagnons de la Nuit. En effet les fondateurs du mensuel La Rue ont trouvé dans La Moquette l’espace adéquat pour l’élaboration et la mise en place de leur projet. De février à septembre 1993, une soirée par semaine a été consacrée à la discussion du projet lui-même et remplacée, dès la parution du premier numéro du mensuel (septembre 1993), par l’atelier d’écriture, dont la finalité était de produire des textes pour le journal. Une animatrice professionnelle dirigeait et animait la marche de l’atelier. Elle suggérait les thèmes, mais le travail n’était pas seulement de l’expression thématique. Il s’agissait de travailler des « formes d’écriture », afin que chacun puisse trouver la sienne. Rapidement l’atelier d’écriture est devenu un lieu de recherche et de plaisir pour ceux qui aiment l’écriture ou ont envie d’écrire, malgré les difficultés de le faire pour certains. Il n’y a pas d’histoire de niveau dans l’atelier : tous sont placés à la même enseigne pour explorer les formes variées d’écriture, dans des domaines comme la mémoire, le réel ou l’imaginaire. Quand La Rue a disparu, l’atelier d’écriture a continué, devenant une des activités qui rend présente de manière privilégiée la finalité de notre travail : procurer aux personnes l’occasion de donner. Au lieu de s’en tenir à l’image du demandeur, du pauvre, celui qui écrit offre aux autres, et à lui-même, une autre image de soi, en même temps qu’il découvre ou cultive sa créativité. Il est des événements qui bouleversent la trajectoire d’une vie. Les séquelles psychologiques affaiblissent ou empêchent la construction ou la reconstruction de la personnalité. Des carences dans les relations affectives et éducatives conditionnent le comportement dans la vie quotidienne. La vie personnelle, professionnelle et sociale des personnes à la rue témoignent d’une logique souvent répétitive dont l’issue est marquée par la souffrance et l’échec. Faire bouger les personnes de l’intérieur Tout cela caractérise la majorité des « clients » que les Compagnons de la Nuit rencontrent. Une grande partie du public qui vient à La Moquette présente un cumul de difficultés et d’échecs (scolaires, affectifs, professionnels), des problèmes de santé (physique et psychologique) et d’insertion sociale (pas ou peu de formation, sortants de prison ou d’hôpital psychiatrique, alcooliques, toxicos). À ces situations les réponses données par la société sont majoritairement des aides matérielles. Pour les plus cassés par l’existence, ces réponses sont, d’une part, difficiles à mettre en œuvre, en particulier pour le logement et l’emploi, et d’autre part, ne correspondent pas forcément à ce qu’il conviendrait de leur proposer pour qu’ils puissent se ressaisir. En effet, leur problématique existentielle dépasse largement celle des manques matériels. Ces manques sont à l’origine des réponses sociales : les dispositifs proposés pour les combler. Nous sommes arrivés ainsi à un système d’aide rassurant surtout pour la société qui a mauvaise conscience et se sent obligée de faire quelque chose pour les personnes à la rue. Mais ces mesures qui améliorent le quotidien s’attaquent aux symptômes plutôt qu’au fond du problème. Notre manière d’envisager le travail auprès de ces personnes en grande difficulté est de l’ordre du relationnel. D’où notre effort pour aller plus en profondeur, en faisant émerger les potentialités cachées, oubliées ou inconnues, que chacun porte en soi, par un travail d’intériorité, d’insertion en soi-même, prélude et garantie de l’insertion sociale. Il s’agit de faire bouger les personnes de l’intérieur au rythme propre à chacun. Notre travail aux Compagnons de la Nuit et particulièrement dans les activités à La Moquette (conférences-débats, rencontres, fêtes-anniversaires, revues de presse, atelier d’écriture) est de l’ordre des cadres de référence, de la manière d’être et de vivre. L’atelier d’écriture a lieu dans un espace de vie et de rencontre entre personnes différentes et au milieu d’activités diverses et souvent simultanées. Le travail d’écriture se faisant au milieu des autres, tous sont témoins de la démarche. Autour de la table des écrivains sont assises d’autres personnes qui peuvent les regarder faire ou les oublier lorsqu’ils s’adonnent à la lecture des journaux ou à la conversation à plusieurs. Le fait d’être vu pendant l’écriture n’est pas sans importance. En effet, pour certaines personnes, se montrer maladroit ne sachant presque pas, voire même pas du tout écrire, dictant le texte, est une épreuve que seul un climat de confiance peut aider à surmonter. Avoir le courage de montrer ses limites est une manière de les dépasser en donnant une image de soi plus dynamique, davantage conforme à ce qu’on veut devenir, une personne considérée, reconnue, acceptée. De la construction de la personnalité Les soirées à La Moquette sont à la jonction entre une dure journée à la rue et un lendemain qui ne sera pas meilleur. L’écriture peut être aussi bien le moment de vomir l’accablement de la journée que celui de se ressourcer, avant d’aller dormir. Elle peut nourrir les rêves comme alimenter le cauchemar. L’atelier d’écriture favorise le voyage à l’intérieur de soi. En effet, l’exercice de l’écriture nous permet ce voyage intérieur. Voyage d’où l’on revient par l’accouchement, la mise au monde de quelque chose qui était en nous, inconnue ou oubliée, et qui remonte à la surface à travers les sentiments exprimés, décrits, écrits. Non sans difficulté, sans sacrifice, comme l’écriture elle-même, car chaque lettre meurt à la suivante pour agencer le mot, chaque mot meurt à son tour pour laisser la place à la phrase qui trouvera sens à la lecture. C’est grâce à la phrase écrite, à la lecture pour soi et à la relecture en public, à laquelle tous sont présents, que le sens se découvre nouveau et plus dense, plus riche chaque fois. À travers le texte écrit et le sens nouveau retrouvé, l’auteur lui-même se manifeste, transformé, transfiguré. À travers cette nouvelle figure, le regard personnel et celui de l’autre se transforment à leur tour pour laisser voir, en faisant paraître à la lumière, une autre zone de la personne restée dans l’ombre auparavant. D’une certaine manière, l’acte d’écrire permet de rassembler les morceaux éparpillés à l’intérieur de la personne. C’est de la construction de la personnalité qu’il s’agit là. Les morceaux éparpillés d’une personnalité éclatée sont comme les mots pris séparément, chacun est une petite entité refermée sur elle-même. Comme les mots se transforment en s’associant dans le langage, l’homme aux sensations et sentiments éparpillés s’unifie par l’effort de créativité dans l’écriture. Cette unité intérieure, manifestée par l’écriture, lui permet d’établir un autre type de relation avec ses semblables et lui procure l’occasion de transformer sa vie. La vie est comme du vin dans un verre : le liquide opaque, présenté à la lumière et traversé par elle, devient alors rose ou rouge flamboyant. La vie, traversée par la créativité de l’écriture, se transfigure par la qualité de la relation nouvelle instaurée avec les autres. Les diverses formes d’écriture sont autant de fenêtres ouvertes vers l’intérieur. De la prose aux vers, du récit à la maxime, tout peut être occasion de relation créatrice à soi et aux autres. Souvent, c’est sous couvert de la frivolité ou de la plaisanterie que les choses essentielles sont révélées. Un autre aspect de l’écriture c’est qu’elle permet d’effacer ce que l’on porte en soi. Pour pouvoir les oublier, il faut que les choses puissent être nommées, qu’elles soient dites ou écrites. Faire remonter la mémoire pour oublier les souffrances subies efface le poids du passé qui encombre le présent de telle sorte que le futur peut être compromis à son tour. À La Moquette, les travailleurs sociaux sont totalement impliqués. Ce sont eux qui animent à tour de rôle, choisissant et proposant les thèmes qui les tiennent à cœur. Pour ce faire, ils suivent une formation permanente afin d’assimiler et améliorer leur technique sous la direction d’une professionnelle. En effet, on ne s’improvise pas animateur des ateliers. Cette maîtrise technique vient renforcer les capacités d’animation nécessaires au travail social mené à La Moquette. L’atelier d’écriture s’inscrivant dans le travail d’ensemble accompli tout au long des soirées depuis des années. Travail, donc, dans la durée. Celle-ci étant une dimension indispensable pour envisager un vrai service aux personnes en grande difficulté personnelle et/ou sociale. L’atelier d’écriture prend ainsi sa place dans la dynamique globale du travail social accompli par les Compagnons de la Nuit. Pedro Meca, Directeur des Compagnons de la Nuit, Paris Pedro Meca vient de publier Poèmes de la nuit, aux éditions Cana.
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20:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
PEDRO MECA PRÊTRE-ÉDUCATEUR DE NUIT.
19:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TÉMOINS DE CE TEMPS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
10/02/2009
Coeurs inattendus et Votre photo la plus romantique.
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Coeurs inattendus L'amour envahit le monde le 14 février prochain. Attention il est partout : laissez-vous séduire... 32 photos | ||||
Votre photo la plus romantique Photo poétique ou photo à deux... Il existe mille façons d'exprimer ses sentiments en images. Contribuez | Voir les témoignages |
21:25 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
CES SIGNES DE MORT ET DE VIE.
Le libre marché agi avec un libertinage absolu. Les entreprises multinationales se renforcent et prennent le contrôle de la production, du commerce et des services dans nos pays. Cette réalité se manifeste dans les points suivants :
Le commerce et le flux des capitaux transnationaux spéculent et posent des barrières à l’espérance de milliers de personnes qui sont appauvries, marginalisées et exclues du travail. Les grandes firmes transnationales concentrent chaque fois davantage le contrôle de la production, du commerce et des services dans nos pays.
L’individualisme est la pratique du système actuel de commerce international.
On veut imposer une fausse intégration, avec des inégalités scandaleuses, gérées et promues par le système financier international. Les organismes comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sont souvent perçus comme proches d’une stratégie politique et économique de domination.
Nos pays sont conditionnés pour cesser d’être des producteurs et ils sont poussés à être des consommateurs-importateurs de biens et de services. La technologie est importée sans que cela change la condition des pays dépendants.
La fausse intégration, basée sur l’économique comme première valeur importante, favorise la corruption.
La concentration des richesses favorise le déplacement des travailleurs de la campagne et de la ville, dépouillés de leurs sources de travail. Les économies de différents pays dépendent de façon croissante de l’argent envoyé par les migrants. Beaucoup de nos pays se sont transformés en exportateurs de main-d’œuvre bon marché.
Le système économique international écrase la culture et les valeurs de nos peuples, la petite et moyenne entreprise, la production et l’économie du petit paysan.
Les populations sont victimes de l’influence et de la manipulation des moyens de communication. Les élites de nos gouvernements négocient, quasi secrètement et sur le dos de la population, des traités et des accords éloignés des nécessités et des intérêts nationaux.
Des cas existent de réduction des espaces démocratiques des mouvements sociaux, ce qui limite la participation et la mobilisation sociale.
La perte de souveraineté et d’autonomie face aux entreprises multinationales. Le système financier, les organismes et les consortiums transnationaux constituent de véritables obstacles contre une authentique intégration, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos pays.
On insiste pour que l’économique soit séparé du politique. Dans un grand nombre de pays, les partis politiques et leurs dirigeants font face à une crise profonde de crédibilité, qui résulte de leur manque répété d’intérêt face aux défis et aux besoins des majorités nationales.
Nous observons des signes de vie dans le marché juste et solitaire, promu par nos communautés, organisations populaires, groupes de paysans et d’indigènes, associations de femmes et mouvements sociaux :
La recherche d’alternatives à l’intérieur d’une vraie perspective d’intégration et de solidarité se renforce. On souligne les expériences de commerce juste, d’économie solidaire et les expériences de troc qui se réalisent dans des communautés organisées.
La recherche d’information, formation et participation des divers secteurs de la population et de l’Église sur les processus commerciaux, économiques et politiques dans les domaines de l’équité.
L’organisation de la micro, de la petite et de la moyenne entreprise, qui veulent avoir un espace réel et viable à l’intérieur des traités de libre-échange.
Les efforts des conférences épiscopales et de leurs départements de Pastorale sociale-Caritas pour engendrer des alternatives d’économie solitaire et de lutte pour la défense de leurs ressources : la terre, l’eau et les services publics, tels que : la sécurité sociale, l’eau, l’énergie, la communication.
21:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |