29/07/2010
Établissez des limites !
“J'ai rendu mon visage dur comme un silex...” Esaïe 50.7
Nous risquons vite d’être déçus si nous plaçons notre confiance en tout autre que Dieu. Aussi, pour jouir de relations saines et fructueuses, mieux vaut établir des limites et un coût à ne pas dépasser. Posez vous souvent la question : “Dans quelle mesure cette personne peut-elle faire partie de ma vie ? Jusqu’où suis-je prêt à investir dans sa vie ?”La vie est trop courte pour que nous la passions à dissiper des malentendus, à raccommoder des fiertés endommagées et à panser des sensibilités à fleur de peau. La sagesse consiste à éviter des relations qui pourraient pomper toute votre énergie au point d’en arriver à vous dire : “Mais comment ai-je pu me laisser entraîner jusqu’ici ?” Lorsque vous faites trop d’efforts pour satisfaire quelqu’un au point de mettre de côté le rôle que Dieu voudrait vous voir jouer et perdre toute votre joie, vous dépassez votre budget !
Si, pour faire plaisir à quelqu’un, vous devez passer trop de temps au téléphone, organiser trop d’invitations, sacrifier trop de journées, peut-être devez-vous réfléchir aux limites à imposer. Votre réserve d’énergie et de temps est limitée. Pour bien gérer l’un et l’autre, il vous sera indispensable de décider dans quel domaine il vaut mieux investir l’essentiel de votre vie.
Si vous vous sentez incapable de donner davantage à des gens qui semblent toujours avoir besoin de vous, deux solutions s’offrent à vous. D’abord, tentez de renégocier votre temps et votre énergie. Vous mettre en état de banqueroute pour qu’ils se sentent mieux peut sembler très noble de votre part, mais il n’en est rien. Ce qui vous attend en fin de compte pourrait bien être la dépression ou la chute morale. Pour éviter cela, adonnez-vous à la prière, recherchez l’aide d’un ami sûr susceptible de vous conseiller et “endurcissez” votre amour afin de ne pas céder à toutes les exigences des autres. Mais parfois le seul moyen de ne pas succomber à leurs demandes sera la seconde solution : tourner le dos et vous éloigner. C’est pourquoi Esaïe a écrit : “J’ai endurci mon visage et l’ai rendu dur comme du silex, sachant que je n’en éprouverai aucune honte” (Esaïe 50.7 TP). Décidez une fois pour toutes que personne ne vous empêchera d’accomplir la tâche que Dieu vous a confiée, car votre devoir est de plaire au Seigneur, pas aux autres !
19:48 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
27/07/2010
Vous n’avez pas le droit de le garder pour vous seul !
“Vous deviendrez riches de tous les biens et vous pourrez donner largement.” 2 Corinthiens 9.11
Fritz Kriesler, violoniste de renommée mondiale, a gagné une fortune grâce à ses concerts, mais l’a presque entièrement distribuée. Un jour il découvrit un violon fabuleux, mais fut incapable de l’acheter sur le champ. Plus tard, lorsqu’il eut accumulé l’argent nécessaire, il apprit que l’instrument venait d’être vendu à un collectionneur fortuné. Kreisler alla donc le voir pour l’implorer de lui revendre ce violon. Mais ce dernier lui répondit : “Non, je ne tiens pas à le revendre, c’est à présent mon bien le plus précieux.” Profondément déçu, Kreisler lui demanda une dernière faveur : “Avant de partir, puis-je vous demander l’autorisation d’en jouer avant qu’il ne soit réduit au silence ?” Le propriétaire accepta et le virtuose emplit la pièce d’une musique d’une telle beauté que le collectionneur fut ému jusqu’aux larmes. Bouleversé, il s’exclama : “Je n’ai pas le droit de le garder pour moi tout seul. Je vous en fais cadeau : emportez-le dans le monde entier pour que tous les publics l’entendent !”
Quand Dieu vous accorde une bénédiction spécifique, n’oubliez pas que vous n’avez pas le droit de la garder pour vous seul : vous devez en faire profiter aussi les autres !
Aucun être vivant ne peut survivre dans la mer Morte : bien que le Jourdain y déverse de l’eau fraîche, cette “bénédiction” est inutile, car en raison de sa configuration géographique, aucune eau ne peut s’en échapper.
Le moyen le plus rapide de s'asphyxier spirituellement est d’accumuler les bénédictions et de rechercher partout des “expériences spirituelles”. Mais Dieu cherche surtout des croyants à qui Il peut
“confier” Ses bénédictions et qui les feront fructifier. Des croyants qui arriveront un jour au ciel et qui diront : “Seigneur, j’ai utilisé chaque centime, chaque heure et chaque parcelle d’énergie que Tu m’as donnés pour bénir les autres.” Ce sont eux qui entendront alors ces mots : “C’est bien, bon et fidèle serviteur !” (Matthieu 25.23). Serez-vous de ceux-là ?
21:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
23/07/2010
La timidité est-elle une faute ?
La timidité : certains ne savent même pas ce que c'est. Mais combien nous sommes nombreux à en être victimes ! C'est si dur à vivre. Pourtant on peut s'en sortir ! Explications...
Parmi les définitions que le dictionnaire donne à la timidité, nous retiendrons : manque d'aisance et d'assurance en société, confusion, embarras, gaucherie, gène, honte. Le terme timidité nous fait entrer d'emblée dans le domaine des relations humaines. C'est dans ce contexte qu'il se manifeste, étant vécu comme un handicap, une souffrance, parfois même comme une faute ou une inadaptation aux relations inter-personnelles.
Alors que le timide se sent facilement isolé, séparé des autres, "anormal", mis à part, de trop, alors qu'il se sent être "un cas", il est pourtant loin d'être seul dans la prison de sa timidité. Il est seul dans sa cellule mais nombreux sont les prisonniers ! La timidité est en effet un fléau qui touche beaucoup d'humains. D'où vient-elle ? Comment peut-on en sortir ? Tel est le sujet de cet article.
D'où vient la timidité ?
La timidité se construit dans l'enfance. Elle est liée à un manque de confiance en soi, un manque d'assurance en la valeur qu'on a. L'enfant construit son image et son estime de lui-même à partir de ce qu'il perçoit de son environnement (et en particulier des gens importants pour lui : parents, fratrie, copains...). S'il se sent aimé sous condition (à condition d'être sage, d'obéir...) ou s'il se sent rejeté (par une bande de copains à laquelle il n'arrive pas s'intégrer...), il peut se replier sur lui-même et s'emmurer dans la timidité. Une accumulation d'expériences de ce genre le rendra méfiant, peu ouvert aux autres. Cela produira davantage de rejets et la timidité s'installera peu à peu.
Ce rejet social qu'est la timidité est en fait un appel au secours : "aimez-moi !. Si vous venez vers moi alors je saurai que j'ai de la valeur pour vous. Si vous ne faites pas le premier pas, je le perçois comme de l'indifférence et ça renforce le sentiment que je ne compte pas, que je n'ai pas ma place".
Le problème est que cette stratégie du repli (non pensée) ne marche pas. En effet, rares sont les personnes qui vont spontanément aller vers l'autre et s'intéresser à lui. Et encore plus rares sont celles qui persévèrent pour donner le temps au timide de se laisser apprivoiser.
Alors comment faire ?
Comment sortir de sa timidité ?
Une chose qui me semble importante à dire est la suivante : timide, c'est toi qui a les clefs pour sortir de ta timidité. Personne ne peut faire cet apprentissage à ta place. Par contre, voici quelques pistes pour t'aider sur ce chemin :
Comme je l'ai dit, à la source de la timidité, il y a des blessures. Pour guérir de ces blessures, il est nécessaire d'y faire face, d'accepter de ressentir la souffrance liée à elles. Puis il y a un chemin de pardon à parcourir. Si tu es croyant, c'est en compagnie de Jésus que tu peux faire ce parcours. Il veut te guérir et te délivrer.
C'est dans le contexte de relations que tu as appris la timidité, afin de te protéger. C'est également dans le contexte de relations que tu peux la désapprendre. Est-ce qu'il y a ne serait-ce qu'une personne auprès de qui tu te sens bien, avec qui tu te sens aimé tel que tu es ? Attache-toi à voir et à recevoir l'amour qui t'est donné (tout en sachant que ce ne sera jamais parfait en ce monde).
Tu as appris à te replier sur toi. Apprends à sortir de toi-même par des actions simples. Comme je te l'ai dit la timidité fait souffrir beaucoup de gens. Et timide ou pas chacun a besoin de recevoir attention et amour. Peut-être y a-t-il dans ton entourage quelqu'un qui aurait besoin de quelques services (personne âgée...). Si tu prends des initiatives pour t'intéresser aux autres (en posant quelques questions, par de petites attentions, des services...), tu feras du bien aux autres et en retour, il y a de fortes chances que tu aies leur appréciation. Et même si ce n'est pas dans 100% des cas, tu auras au moins la satisfaction d'avoir mené ta vie d'une manière dont tu peux être fier. Par de petits gestes simples, tu apprendras une autre manière de vivre, hors de la prison de ta timidité.
Un dernier point, important, est le suivant : ta valeur, tu ne peux pas te l'attribuer à toi-même. De même pour l'amour, tu as besoin de le recevoir de quelqu'un. Sais-tu que justement il y a quelqu'un qui t'aime ? C'est Dieu. Comment puis-je affirmer cela ? "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu'il ait la vie éternelle" (Evangile selon Jean ch. 3 v. 16). À la place de quiconque, tu peux mettre ton nom. Dieu a estimé que tu valais assez le coup pour qu'il envoie son Fils Jésus-Christ afin que tu aies la vraie vie. L'amour dont tu as besoin, la valeur que tu as te sont déjà acquis. Ce sont des ressources disponibles, dans lesquelles tu peux puiser constamment pour faire face aux défis de la vie.
La timidité est-elle une faute ?
Certains le pensent ou le ressentent ainsi. Ce n'est pourtant pas le cas. En effet, dans la Bible, le célèbre apôtre Paul confie la responsabilité d'une église à Timothée, son disciple timide. Si Timothée était en faute, Paul ne lui confierait pas cette responsabilité. Il l'inviterait plutôt à se repentir. Au lieu de cela, il l'encourage à ne pas se laisser paralyser par cette timidité. Il l'invite à en sortir. Pour cela il lui rappelle qu'il n'est pas seul, lui, Timothée à livrer le combat : "Ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné. Au contraire, son Esprit nous remplit de force d'amour et de sagesse" (2ème épître à Timothée ch.1 v. 7). Comme tout chrétien véritable, il a en lui l'Esprit-Saint, l'Esprit de Dieu. Et cet Esprit le rend capable d'aller au-delà de son handicap, afin de servir les autres et de servir Dieu. Et toi, as-tu fait cette rencontre personnelle avec Dieu qui peut transformer ta Vie ?
Bruno LEROY.
13:16 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
22/07/2010
Faire marche arrière n’est pas possible !
“Ils désiraient une patrie meilleure, c'est-à-dire la patrie céleste.” Hébreux 11.16
Abraham ne savait jusqu’où Dieu allait le mener. Tout ce dont il était sûr, c’est qu’il ne pouvait rester sur place. Essayez donc d’expliquer cela à vos meilleurs amis ! Au lieu de questionner Dieu sans cesse, nous lisons : “Par la foi, Abraham... partit sans savoir où il allait” (Hébreux 11.8). Malgré les difficultés rencontrées en chemin, Il n’envisagea pas une seule fois de rebrousser chemin ! Il savait que, en ce qui le concernait, Dieu ne se trouvait pas dans le pays qu’il avait quitté. On se souvient de Jephté pour la victoire spectaculaire qu’il remporta sur les Ammonites et aussi pour le voeu qu’il fit devant Dieu avant la bataille, voeu qu’il refusa de rompre : “J'ai pris un engagement envers le Seigneur et je ne peux pas revenir sur ma promesse” (Juges 11.35).
Israël erra longtemps dans le désert pour avoir trop ressassé les avantages de la vie en Egypte. Lorsque Dieu lui disait : “Dirige-toi vers Canaan !” le peuple répondait : “Mais lorsque nous étions en Egypte nous pouvions profiter de ceci et de cela...” Beaucoup d’entre nous ne peuvent apprécier la vie chrétienne parce qu’ils ne cessent de penser aux plaisirs que le monde leur offrait naguère. Comme les enfants d’Israël, nous continuons à rêver de l’ail et des poireaux qui poussaient si facilement en Egypte, alors que nous devons à présent nous contenter de la manne que nous offre Dieu au milieu du désert.
Si telle est votre manière de penser, vous ne cesserez de tourner en rond ! Le pays que vous avez quitté est peut-être très intéressant, mais Dieu ne s’y trouve plus, Dieu est là-bas, au coeur de votre avenir ! Prêtez donc attention à ces mots : “S'ils avaient eu la nostalgie de celle qu'ils avaient quittée, ils auraient eu le temps d'y retourner. Mais en fait, ils aspirent à une patrie supérieure, c'est-à-dire céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu ; car Il leur a préparé une cité” (Hébreux 11.15-16). Lorsque vous déciderez d’aller de l’avant avec Dieu, de placer vos pas dans les Siens, vous n’aurez plus le droit de faire marche arrière !
18:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
21/07/2010
Qui cherches-tu ?
Comme la Bien-aimée du Cantique, Marie-Madeleine cherche « celui que son cœur aime » (1ère lect.) « alors qu’il fait encore sombre ». Mais comment pourrait-elle le trouver s’il ne la conduisait pas jusqu’à lui ? Son désir témoigne de la présence et de l’action en elle de l’Esprit Saint qui l’attire irrésistiblement vers Jésus. Avec l’intuition sûre de l’amour, elle se rend au rendez-vous de son Seigneur, mais il lui faut du temps pour reconnaître les signes de sa présence. La mise en scène et les dialogues rapportés par Saint Jean sont d’une délicatesse esquise. Marie ne semble même pas s’étonner de voir deux personnages - identifiés à « des Anges vêtus de blanc » - dans l’espace réduit du tombeau. A moins que le caractère saugrenu de cette situation soit une invitation explicite de l’évangéliste à nous élever à une lecture symbolique. Le propitiatoire posé sur l’Arche de l’Alliance n’était-i l pas flanqué lui aussi de deux Anges, « l’un à la tête, l’autre aux pieds » ? Ce tombeau vide apparaît tout à coup comme le Temple de Dieu, le lieu où repose sa gloire, où demeure sa présence.
Ce n’est pas un divin impersonnel qui remplit le tombeau de sa nuée : les « Anges » s’adressent à Marie-Madeleine avec les paroles mêmes que le Ressuscité reprendra quelques instants plus tard. Comme l’étymologie du terme Ange l’indique, ces Etres de lumière sont les messagers, les porte-paroles de Dieu ; ils sont évoqués pour éviter de prononcer le Nom du Seigneur lui-même. Le fait qu’ils prononcent les paroles que reprendra Jésus, sous-entend que celui-ci partage désormais la gloire du « Nom qui surpasse tous les noms » (Ph 2, 9). Il est « le Seigneur », celui devant qui toute créature au ciel et sur la terre fléchit les genoux, et dont toute langue proclame la Seigneurie universelle (cf. Ph 2, 10-11).
Marie n’en est pas encore là dans son cheminement ; pour le moment, elle cherche un cadavre. Aveuglée par la tristesse, elle ne reconnaît pas la présence du Vivant au cœur du tombeau vide dont elle se détourne. Mais le Ressuscité n’est plus lié à un lieu précis ; il n’est conditionné ni par l’espace ni par le temps : il est bien réellement présent partout où un cœur le désire ardemment. Marie-Madeleine est littéralement enveloppée de toute part par sa présence qui se fait plus pressante : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Marie ne se trompe pas vraiment en prenant Jésus pour le jardinier : n’est-il pas le nouvel Adam que le Père a établi gardien de cette terre où est planté l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, que sa Résurrection a transformé en Arbre de Vie ? Il faut cependant un appel particulier, personnel de Notre-Seigneur pour la réveiller de sa torpeur et la faire entrer dans le monde nouveau inauguré par la Pâque de celui qu’elle cherche éperd ument.
« Marie » : interpellation empreinte de douceur, mais aussi sans doute supplication de l’amour mêlée d’étonnement : « comment se fait-il que tu ne me reconnaisses pas ? » C’est en prononçant notre nom que Jésus se fait connaître, ce « nom nouveau gravé sur une pierre blanche, que personne ne connaît sauf celui qui la reçoit » (Ap 2, 17). Se retournant une seconde fois, c’est au cœur même du tombeau vide devenu chambre nuptiale, que Marie cherche cette fois à retenir son Seigneur en confessant son amour : « Rabbouni ».
Pourtant cette rencontre n’est que préfigurative : le temps des noces n’est pas encore venu. Jésus « monte vers son Père et notre Père, vers son Dieu et notre Dieu » pour nous préparer une place dans sa demeure d’éternité. En attendant le face à face, il nous faut comme Marie, et dans la foi, poursuivre notre route et annoncer nous aussi : « J’ai vu le Seigneur ressuscité au fond de mon cœur. Il a pris autorité sur toutes mes morts et transformé mes tombeaux en sanctuaires de sa gloire ; et voilà ce qu’il m’a dit : “Cherchez-moi de tout votre cœur ; je me laisse trouver par les âmes de désir” ».
« Seigneur arrache de ma poitrine mon cœur de pierre ; cœur lourd, opaque, indifférent, insensible. Et donne-moi un cœur de chair qui “languit de toi comme une terre aride, sans eau” (Ps 62). Accorde-moi de pressentir ta force et ta gloire, afin de réaliser que ton amour éternel vaut mieux que ma pauvre vie mortelle. Je pourrai alors “lever les mains pour te bénir en invoquant ton nom, m’attacher à toi de toute mon âme, et crier de joie à l’ombre de tes ailes” (Ibid.). »
Père Joseph-Marie.
21:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
20/07/2010
ILS REGARDENT LES AUTRES.
Les enfants sont partis, les commerçants aussi dans ce désert caniculaire. Ils ne parlent qu'au silence qui semble ne rien comprendre. Et puis, ils se taisent vaincus par tant d'indifférences. Pourvu que le soleil ne soit pas trop ardent, il risquerait en plus de leur donner un aller sans retour. Il dérangerait la Famille si joviale de prendre un repos bien mérité...
Ils attendent leurs cartes postales qui les feront rêver, quelques instants. Parfois, ils se sentent de trop en cette société individualiste. Ils ont lu dans le journal que des amis étaient morts lors, d'un certain été. Maintenant, même le facteur prend de leurs nouvelles quand ils ont du courrier. Malheureusement, en cette période particulière, les lettres se font rares.
Autrefois, trop pauvres pour vivre des jours heureux. Aujourd'hui, trop vieux pour s'en aller vers des rivages mystérieux. Quel dilemme leur offre cette existence. Et pourtant, leurs enfants et amis, les aiment mais ces mois sont vides de leurs présences.
Les journaux écrivent que l'égoïsme tue les personnes âgées. Les journalistes mentent toujours, c'est bien connu. Les enfants et petits enfants les aiment mais, ils ont leur vie. Comme nous avons eu la nôtre. Alors, que faire face au néant ?
Retrouver plus intensément encore celui qui nous aime plus que tout. Oui, prier Dieu pour vivre nos Vacances avec Lui. Dans le coeur de Sa Présence. Ah ! comme nous plaignons ses générations sans spiritualité. Nous serons tellement dans la joie de l'Esprit que nos enfants nous trouverons transfigurés. Non, la solitude n'est pas si lourde, lorsqu'elle est habitée. Bonnes et mirifiques Vacances à Tous et Toutes. Dieu en Son suprême Amour est à nos côtés. Quand vous rentrerez, notre sourire sera l'expression du bonheur de nous sentir aimés inconditionnellement. Alors, partez tranquilles et de simples gestes de tendresse nous feront plaisir. En attendant votre retour...
Bruno LEROY.
* En cette période de Vacances approchantes, ne mettons pas lâchement nos personnes âgées dans les poubelles putrides de notre coeur !
17:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
18/07/2010
Sur le rivage de Ninive.
Jésus guérit beaucoup de gens qui le suivaient (Mt 12, 15) ; en particulier, il vient de délivrer « un possédé qui était aveugle et muet » (12, 22). Et voilà que des scribes et pharisiens s’approchent de lui pour lui demander un « signe » qui accréditerait sa prétention d’enseigner les foules et de les appeler à la conversion ! Il est décidément inutile de multiplier les signes devant des aveugles, ou de prolonger les discours en présence de sourds. Aussi la réponse de Notre-Seigneur est-elle cinglante : « Génération mauvaise et adultère » - c'est-à-dire qui n’accomplit pas le bien et qui trahit son époux légitime, le Dieu d’Israël - « en fait de signe, il ne lui sera donné que celui du prophète Jonas ». Voilà un personnage biblique bien connu. Mais en quoi pouvons-nous le comparer à Jésus ?
Jonas commence par refuser d’obéir à Dieu lorsque celui-ci l’envoie en mission à Ninive : « Depuis quand le Dieu d’Israël se soucie-t-il des païens ? – objecte-t-il implicitement - N’a-t-il pas assez à faire avec le peuple élu ? Et pour peu qu’ils se convertissent, le Seigneur est même capable de différer le châtiment dont il les menace ! » Aussi Jonas estime-t-il qu’il vaut mieux se soustraire à une telle mission. Jusque là : peu de rapport avec Jésus, qui tout au contraire parcourt infatigablement les routes de Galilée à la recherche des brebis perdues de Dieu son Père.
On se souvient comment Jonas après avoir cherché à échapper à l’appel de Dieu, va y être ramené par les bons services d’une baleine, qui le recrache sur le rivage de Ninive, après l’avoir abrité trois jours dans son ventre. Se résignant à l’obéissance, le ministère du prophète récalcitrant s’avère particulièrement efficace et conduit à la conversion massive de la grande ville païenne. C’est bien sûr à cet épisode particulier que se réfère explicitement Notre-Seigneur. Certes, Jésus a prêché durant sa vie publique, mais la réponse est mitigée : les foules versatiles se détourneront bientôt de lui, entraînées par la jalousie des chefs religieux ; ses propres disciples seront dispersés, il sera jeté hors de la ville comme Jonas le fut par-dessus bord, et il sera englouti par la mort comme ce dernier par la baleine. Apparemment l’échec est complet : la pierre s’est refermée sur le tombeau du Rabbi de Nazareth comme la gueule du monstre marin sur Jonas. On n’en parle plus.
Or paradoxalement, c’est à ce moment précis que Dieu reprend les choses en main, en ordonnant au monstre marin et à la mort de restituer leur proie respective. Le succès du ministère de Jonas annonce la fécondité de la prédication apostolique au matin de Pentecôte : rendus participants de la vie de leur Maître ressuscité, les disciples inviteront avec assurance à la conversion et au salut par la foi. Ainsi le « signe » que demandent les scribes et pharisiens leur sera donné au matin de Pâque dans la personne de Jésus ressuscité. Plus exactement : le Christ ressuscité et son Eglise constituent ensemble, et jusqu’à la fin des temps, l’unique signe de l’inauguration et de la présence du Royaume de Dieu au cœur du monde.
« Seigneur Jésus, nos yeux sont aveuglés comme ceux des scribes et pharisiens de ton époque. Nous aussi nous réclamons des “signes” ; nous sommes en quête de “merveilleux” qui nous permettrait de faire l’économie de la foi. Or ce n’est pas en raison des prodiges éclatants qu’aurait accompli Jonas que les Ninivites se sont convertis, mais en réponse “à la proclamation” de la Parole de Dieu qu’il leur a faite. Donne-nous d’entrer dans l’obéissance de la foi et de nous convertir à ta Parole de vie, afin que nous puissions accéder pleinement au salut que tu nous offres. Unis à toi dans un même Esprit, nous pourrons alors accomplir “ce qui est bien, ce que tu réclames de nous : rien d’autre que pratiquer la justice, aimer la miséricorde, et marcher humblement avec notre Dieu” (1ère lect.). »
Père Joseph-Marie.
21:03 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
17/07/2010
Voir les autres avec les yeux de Dieu.
“Alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.” Romains 5.8
Sur la table, parmi des centaines de livres en assez piteux état et offerts à prix réduit, se trouvait une vieille Bible. Quelques personnes l’avaient remarquée et feuilletée d’un air distrait. Elle n’avait vraiment pas belle mine et sa valeur, en tant que livre ancien, était dérisoire, aussi était-elle vite replacée, avec indifférence, sur la table. Soudain un homme s’approcha, la souleva avec respect, réprimant mal sa surprise, avant de se précipiter vers le comptoir pour s’acquitter du prix ridicule affiché. Cette Bible était en fait une Gutenberg originale dont la valeur est estimée à plus de deux millions d'euros ! Qui avait pu abandonner un tel exemplaire rarissime chez un brocanteur de deuxième ordre ? Combien de fois ce livre avait-il changé de mains avant d’échouer sur cette table et d’être sauvé de l’oubli par un connaisseur averti ? Le monde l’avait rejeté, inconscient de son immense valeur !
Ne faisons-nous pas la même chose bien souvent ? Parfois des graines de génie, enfouies dans le coeur de gens à l’apparence terne, surgissent soudain à la vie, parce que quelqu’un les a reconnues, les a arrosées, et les a aidées à s’épanouir. En vérité, nous étions dans la même situation le jour où Jésus a découvert quelque valeur au fond de nous, mais au lieu de payer un prix dérisoire pour notre peu de valeur, Lui, Il a payé le prix le plus élevé possible ! Ecoutez : “Alors que nous étions pécheurs, Christ est mort pour nous.”
Nous découvririons un monde nouveau autour de nous, si nous pouvions déceler en chaque homme, en chaque femme, en chaque enfant que nous croisons, le trésor précieux que Dieu ne peut ignorer et pour lequel Il a envoyé Son Fils mourir sur la croix. Considérez la destinée de Matthieu : quand Jésus l’a rencontré, il n’était qu’un collecteur de taxes à la solde des Romains, un bureaucrate pointilleux et méprisé de tous. Mais Jésus lui a dit : “Suis-Moi !” (Matthieu 9.9), et Matthieu a obéi, sans oublier de prendre son stylo, car son Maître voulait lui confier un petit travail d’écriture !
13:53 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
LE COMÉDIEN BERNARD GIRAUDEAU EST MORT.
C’est le 18 juin 1947 qu’était né à La Rochelle ce petit fils d’un cap-hornier, ce fils d’un militaire que ses missions (en Indochine, en Algérie) rendaient trop absent. Explorateur du Marais poitevin, incurable romantique rêvant devant les quais, les bateaux en partance, Bernard Giraudeau s’était engagé à 16 ans dans la Marine nationale comme mécanicien sur la Jeanne d’Arc, spécialiste en "turbine-diesel-chaudière", pour faire le tour du monde. "Pompon rouge sur la tête comme une pomme", il bourlingua quatre ans durant, avant de tenter une autre aventure pour conjurer sa désespérance et son ennui. Ce fût celle de la comédie.
Débuts catastrophiques. Handicapé par une mauvaise diction, une façon de marcher chaloupée, il est poussé vers les coulisses, du côté des décors et des costumes. Travail, cours de danse et d’élocution le propulsent quelque temps plus tard vers le Conservatoire, un Premier Prix de comédie classique et moderne obtenu avec le monologue de Figaro. Il ne se sent pas le tempérament d’entrer au Français qui lui ouvre ses portes. Sa carrière débute au début des années 1970.
LE BEAU GOSSE AUX YEUX BLEUS
Le théâtre est une passion qu’il ne reniera pas. La même année, en 1975, il joue Sur le fil d’Arrabal (mise en scène de Jorge Lavelli), et Le Prince de Hombourg de Kleist (mise en scène de Jean Negroni). Puis La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux (1976), K2 de Patrick Meyers sous la direction de Georges Wilson (1983), La Répétition ou l’amour puni d’Anouilh (1986), Les Liaisons dangereuses de Christopher Hampton (1988), L’Importance d’être constant d’Oscar Wilde (1995), Becket ou l’Honneur de dieu d’Anouilh (2000), Richard III de Shakespeare (2005), tour à tour dirigé par Bernard Murat, Gérard Vergez, Jerôme Savary, Didier Long. Il sera nominé trois fois aux Molières, et cinq fois aux Césars.
Car le cinéma s’intéresse aussi à ce séduisant jeune premier solaire et charmeur, ce beau gosse aux yeux bleus qui reflètent insolence et ferveur. Il apparaît dans Deux hommes dans la ville (1973) et Le Gitan (1975) de José Giovanni, La Boum de Claude Pinoteau (1980), puis dans des rôles majeurs. Celui d’un bourreau des cœurs épris d’une fille laide dans Passion d’amour d’Ettore Scola (1981), d’un tueur homosexuel dans Le Grand pardon d’Alexandre Arcady (1982), d’un diplomate ensorcelé par une femme fatale dans Hécate de Daniel Schmid d’après Paul Morand (1982), d’un handicapé dans Le Ruffian de José Giovanni (1983), d’un séducteur pervers dans L’Année des méduses de Christopher Frank (1984)…
"DES SOUVENIRS EN FORME DE COURANT D’AIR"
Au cours de ces années, Bernard Giraudeau n’a qu’une idée : changer d’emploi. Son image de gentil copain, de gendre idéal, de clown blanc lui pèse. Il lui faudra attendre Poussière d’ange d’Edouard Niermans en 1986 (l’histoire d’un flic alcoolique aspiré par les bas fonds) pour le voir incarner des personnages plus troubles, ambigus.
De la cinquantaine de films qu’il aura alignés, ressortent L’Homme voilé de Maroun Bagdadi (1987), Une nouvelle vie d’Olivier Assayas (1993), Le Fils préféré de Nicole Garcia (1994), Ridicule de Patrice Leconte (1996), Marquise de Véra Belmont où il interprète Molière (1997), et surtout Gouttes d’eau sur pierres brûlantes que François Ozon adapte d’une pièce de Rainer Werner Fassbinder, huis clos où il campe un homosexuel cruel et manipulateur (2000).
ÉLOGE DE LA DIFFÉRENCE
"J’étais un jeune coq qui gonflait ses plumes" disait-il à propos de cette activité d’acteur dont il ne gardait que "des souvenirs en forme de courants d’air". La télévision lui offrit aussi quelques défis, par exemple ceux d’incarner Antoine de Saint-Exupéry dans La Dernière mission de Robert Enrico (1996) ou le capitaine Bouchardon dans Mata Hari (2003). Mais ce qui le motive est de réaliser lui-même La Face de l’ogre (1988), l’histoire d’une femme qui refuse la mort de son mari disparu en montagne, ou L’Autre d’après un roman d’Andrée Chedid (1991), où un vieillard s’obstine à croire à la survie d’un jeune homme enseveli lors d’un tremblement de terre. Le véritable Bernard Giraudeau est là, dans cet auteur affichant son besoin de fraternité, son éloge de la différence, son exaltation de la vie et son obstination à repousser la mort le plus loin possible.
Il signe également plusieurs documentaires, carnets de voyages en Amazonie, au Chili, aux Philippines, en même temps que des livres, récits, correspondances ou romans qui exaltent ses bourlingues. Giraudeau avait commencé à écrire très jeune, par plaisir, pour apaiser sa solitude de marin. "Je suis né dans un milieu modeste et sans culture. Le voyage a été ma seule école, la fuite est devenue ma psychanalyse, la seule manière d’entrer en moi-même et d’y être bien" : voilà ce qu’il raconte dans Le Marin à l’ancre (2001), Les Hommes à terre (2004), Les Dames de nage (2007) ou Cher amour (2009), tous publiés aux éditions Métailié. Ses paysages, ses lectures (Michaux, Cendrars, Conrad, Melville, London, Segalen), son avidité de rencontres pour "vérifier qu’on fait partie de la famille des humains", ses escales, ses matins conquérants et les filles d’un soir (émotions d’un "insecte affolé qui picorait des semblants d’amour dans les ports"). L’Afrique, l’Amazonie, la Patagonie à pied et à cheval, le kayak, la montagne. La soif d’"assouvir l’insatiable curiosité avec la conscience mélancolique de l’éphémère".
"MON NOUVEAU BATEAU"
Homme de gauche, militant d’Amnesty International, signataire de pétitions humanitaires, membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence, Bernard Giraudeau était un exalté méfiant, peu porté à "être lisible d’emblée". La découverte de son cancer du rein en 2000 le porta à parler, se battre pour améliorer la prise en charge des malades en créant un forum sur le thème "On ira tous à l’hôpital". Ce mal qu’il appelait son "nouveau bateau" et qu’il disait vouloir "apprivoiser", il l’accepta comme un "parcours initiatique" : "Je voyais bien que j’allais vers quelque chose qui me rapprochait de l’abîme. Cela tenait à mon existence qui avait de moins en moins de sens, une course effrénée qui me maintenait en permanence dans un état d’angoisse. J’allais où ? Un manque de recherche sur l’essentiel… Pour un homme de mon âge, le cancer est un message, un questionnement" confiait-il à Libération en mai 2010.
Source : Le Monde
12:16 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
15/07/2010
DE LA MÉFIANCE A LA CONFIANCE.
« En toute condition, soyez dans l’action de grâces. C’est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus » (1 Th 4, 18). Cette exhortation de saint Paul aux Thessaloniciens reprend l’invitation si fréquente à la louange que nous trouvons dans les Psaumes : « Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse en ma bouche » (Ps 34, 2). L’action de grâces n’est pas une forme de prière à pratiquer seulement de temps en temps ; elle doit devenir une attitude de cœur, une disposition de vie, une manière de nous positionner dans l’existence.
Je suis très frappé par le fait que, dans l’évolution de notre culture, l’homme occidental a de plus en plus tendance à se positionner dans une attitude de victime. On passe son temps à se plaindre, à exiger, à revendiquer. Comme il n’y a plus de foi et de confiance en Dieu, toute difficulté et toute souffrance est vécue comme une anomalie, voire comme une injustice. On rêve d’une vie de gratifications permanentes, sans souffrances et sans combats. On n’accepte aucune douleur, et chaque fois que l’on est touché par une épreuve, on cherche quelqu’un à accuser, à qui faire porter la responsabilité et à qui faire payer sa souffrance. On l’a bien vu en France. À la moindre inondation ou canicule, c’est une levée d’accusations et de réclamations contre le gouvernement qui n’a pas fait ce qu’il aurait dû faire pour prévenir le fléau. Comme si l’État avait le devoir et la possibilité de garantir à tous les citoyens une existence sans problèmes et devait assurer le bonheur de tous ! Quel infantilisme !
Ce type d’attitude est évidemment très destructeur pour la vie sociale. Au lieu de mettre à la base des relations humaines une disposition d’acceptation et de confiance, on instille partout le poison de la méfiance et de la revendication. Pour rester dans le domaine médical, il est bien sûr légitime de protéger les patients et de demander justice à des médecins qui, de manière consciente et grave, ont été négligents, mais exiger d’eux l’infaillibilité relève de l’infantilisme. Ils finiront par ne plus vouloir exercer la médecine, et personne n’y gagnera, surtout pas les malades !
La louange et la gratitude sont un grand remède à ce positionnement victimaire et destructeur que je viens de décrire. Elles nous amènent à nous situer face à la vie dans une attitude tout autre : au lieu de réclamer, de nous plaindre, de revendiquer, elles nous conduisent à accueillir avec confiance la vie telle qu’elle se présente, même avec son poids de douleur et de difficultés. Elles nous évitent de nous enfermer dans une attitude accusatrice envers ceux qui nous déçoivent ou nous font souffrir, à chercher en permanence des boucs émissaires sur qui décharger nos ressentiments et nos amertumes. Elle nous fait comprendre qu’il ne s’agit pas d’abord de « changer la vie », selon le slogan illusoire d’un certain parti politique il y a quelques années, mais de changer notre attitude face à la vie. Passer de la peur, de la méfiance, de l’accusation… à l’acceptation et à la confiance. Accueillir avec foi la vie comme un don, même si elle se présente différente de nos attentes. Si nous pratiquons cette confiance, nous ferons bien vite l’expérience qu’en fin de compte, la vie réelle est bien plus belle et riche que la vie dont nous rêvons dans nos attentes irréalistes !
Il y a là un principe spirituel fondamental, dont nous trouvons l’expression dans l’évangile. Jésus prononce cette parole mystérieuse : « À celui qui a on donnera, à celui qui n’a pas on enlèvera même ce qu’il a ! » (Lc 19, 26). Le Christ énonce ainsi une des lois les plus importantes qui gouverne l’existence humaine : à celui qui se met dans une attitude de revendication, de mécontentement, se plaint que la vie ne soit pas ce qu’elle devrait être, la vie se révèlera comme décevante. Par contre, celui qui est heureux de ce qu’il a reçu, qui remercie Dieu pour ce qu’est son chemin recevra encore davantage et sera comblé ; celui qui se plaint de ne pas avoir reçu suffisamment et qui s’enferme dans la revendication sera de plus en plus déçu.
Si la gratitude devient la disposition la plus fondamentale de notre cœur, nous guérirons de bien des amertumes et des déceptions, et nous serons en fin de compte comblés.
Bruno LEROY.
12:18 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, poesie | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |