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23/09/2007

Prière et engagement.

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A ceux qui connaissent l'engagement dans l'action,
il faut la prière.
À ceux qui connaissent la prière,
il faut l'engagement.
Tâchez de vivre vos conversions personnelles, individuelles,
mais sans oublier qu'il y a aussi un péché social
qui exige une reconversion sociale.
La violence, le terrorisme, c'est quelque chose d'affreux.
Mais nous n'avons pas le droit d'oublier
que la violence mère de toutes les violences,
la violence numéro un, ce sont les injustices
qui écrasent plus des deux tiers de l'humanité.
La guerre la plus sanglante, c'est la misère.
Mais quand on se plonge dans l'Eucharistie,
quand on boit, quand on mange la Parole
du Seigneur,
on découvre aussi que là où il y a une créature humaine qui souffre,
c'est le Christ vivant qui souffre.
Là où il y a une créature écrasée,
c'est le Christ qui est écrasé.
L'Esprit Saint désire que nous, les chrétiens,
surpassions les divisions ridicules
comme les étiquettes de conservateurs
et de progressistes,
de verticalistes et d'horizontalistes,
de priants et d'engagés.
 

+ Dom Helder Câmara
(Cahier de la Réconciliation n° 1/2 - 2000
.)

21:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

RECUEIL DE PRIÈRES.

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De la paix de l'âme


Il n'y a rien au-dessus de la paix en Christ, par laquelle sont détruits les assauts des esprits aériens et terrestres. « Car ce n'est pas contre les adversaires de chair et de sang que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. »
(Ep 6, 12.) Un homme raisonnable dirige son esprit à l'intérieur et le fait descendre dans son cœur.
Alors la grâce de Dieu l'illumine et il se trouve
dans un état paisible et suprapaisible : paisible,
car sa conscience est en paix ; suprapaisible,
car au-dedans de lui,
il contemple la grâce du Saint-Esprit...
Peut-on ne pas se réjouir en voyant, avec nos yeux
de chair, le soleil ? D'autant plus grande est notre joie quand notre esprit, avec l'œil intérieur, voit le Christ, Soleil de Justice. Nous partageons alors la joie des anges. L'Apôtre a dit à ce sujet : « Pour nous, notre cité se trouve dans les cieux. » (Ph 3, 20.) Celui qui marche dans la paix, ramasse, comme avec une cuiller, les dons de la grâce. Les Pères, étant dans la paix et dans la grâce de Dieu, vivaient vieux. Quand un homme acquiert la paix, il peut déverser sur d'autres la lumière qui éclaire l'esprit... Mais il doit se souvenir des paroles du Seigneur : « Hypocrite, enlève d'abord la poutre
de ton œil, et alors tu verras clair pour enlever la paille
de l'œil de ton frère. » (Mt 7, 5.)
Cette paix, Notre Seigneur Jésus-Christ l'a laissée
à ses disciples avant sa mort comme un trésor inestimable en disant : « Je vous laisse ma paix,
je vous donne la paix. » (Jn 14, 27.) L'Apôtre en parle aussi en ces termes :  « Et la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. » (Ph 4, 7.) Si l'homme ne méprise pas les biens de ce monde, il ne peut avoir la paix. La paix s'acquiert par des tribulations. Celui qui veut plaire
à Dieu doit traverser beaucoup d'épreuves. Rien ne contribue plus à la paix intérieure que le silence et, si possible, la conversation incessante avec soi-même et rare avec les autres. Nous devons donc concentrer nos pensées, nos désirs et nos actions sur l'acquisition de la Paix de Dieu et crier incessamment avec l'Église : « Seigneur ! Donne-nous la paix ! »
Saint Séraphin de Sarov ( XVIIIe-XIXe siècles)

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20:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

L'ARGENT TROMPEUR.

Nous sommes sous le règne du roi Jéroboam II (787-747), une époque qui ne sera jamais aussi prospère pour le peuple d’Israël dans le Royaume du Nord. Les récoltes sont bonnes, pas d’ennemis pour venir les piller. Le commerce avec les Phéniciens va bon train et l’on assiste à un enrichissement sensible du Royaume. Mais arrive ce qui se produit souvent dans ce genre de situation : les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent.

C’est alors que le Seigneur suscite parmi son peuple un prophète, Amos, pour dénoncer, comme nous le rapporte la première lecture de ce dimanche, la gangrène de l’injustice sociale qui est en train de gagner tout le pays. Le riche, accaparé par le souci de son profit matériel, à savoir le gain de la vente de son blé et de son froment, ne prête même plus attention à celui qui est la source de tout bien et qu’il célèbre le jour du sabbat. Il est tellement obsédé par cela qu’il est prêt aux pires escroqueries pour gagner le plus d’argent possible et ce même si cela doit conduire ses débiteurs à la ruine et à la servitude. Amos s’insurge. Comment Dieu pourrait-il cautionner des intentions aussi désolantes de la part de ses enfants, lui qui, « de la poussière relève le faible et retire le pauvre de la cendre pour qu’il siège parmi les princes, parmi les princes de son peuple » ! (Cf. Psaume)

La dénonciation par Amos du désir de l’argent qui aveugle et conduit à l’oubli de Dieu et à l’élimination de ses frères, se retrouve chez Jésus qui affirme : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent ». Paroles claires, percutantes, qui terminent l’évangile de ce jour et qui ne laissent place à aucune ambiguïté dans l’interprétation.
Pourtant, Jésus ne vient-il pas de faire l’éloge d’un gérant trompeur à travers la parabole qu’il vient de raconter ? Comment Jésus peut-il bien vanter un homme malhonnête ? Et que dire de son invitation à nous faire des amis avec l’Argent trompeur ? N’y a-t-il pas ici une contradiction ? Avouons que cette parabole a quelque chose de déroutant.
Toutefois, il ne faudrait peut-être pas trop vite juger de la moralité de notre Seigneur. N’oublions pas le genre littéraire de cette histoire, la parabole, dont le but premier est de piquer la curiosité – et « ce qui déroute » fait partie des moyens utilisés à cette fin - pour inviter à chercher à travers analogies et métaphores le véritable sens du récit. Autrement dit, il s’agit ici de bien lire pour se laisser conduire.

Et que lisons-nous ? « Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge » et non : « La tromperie de ce gérant, le maître fit son éloge ». Et Jésus d’expliciter : « Effectivement, il s’était montré habile… Eh bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’Argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles ».
En fait, Jésus fait l’éloge de l’habilité de cet homme. L’exemple de ce gérant n’est donc pas dans sa malhonnêteté mais dans son attitude vis-à-vis de ses débiteurs. Que fait cet homme ? Il se dessaisit de l’Argent trompeur en remettant à ses débiteurs pour se faire des amis. Plutôt que de se révolter contre la décision du maître, il préfère remettre et entrer dans une logique de miséricorde, en espérant qu’à son tour il lui sera fait miséricorde.

Nous aurons compris que, dans cet évangile, l’« Argent » désigne les biens dont nous disposons. Jésus nous invite donc à entrer dans la logique divine du don, du partage et de la miséricorde. Les biens de ce monde nous sont confiés par le Seigneur. Si nous nous montrons dignes de cette « confiance » dans l’usage habile que nous en faisons alors nous sera confié le bien véritable : « Si vous n’avez pas été digne de confiance avec l’Argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable ? ». Jésus nous rappelle donc que nous n’avons pas à chercher notre bien véritable dans les biens de ce monde.

Et quel est ce bien véritable ? Saint Paul nous le montre, dans la deuxième lecture, lorsqu’il nous invite à porter le salut des âmes comme un souci permanent de notre être de chrétien. S’il nous exhorte à intercéder pour ceux qui assument des responsabilités dans le monde n’est-ce pas pour qu’ils ne perdent jamais de vue la finalité ultime de toute action humaine : conduire à Dieu, à celui qui est la plénitude de la vérité ? Celui qui prie en levant les mains vers le ciel, sans colère et sans esprit de rivalité ou de jalousie, ne découvre-t-il pas que la richesse de la grâce divine qu’il reçoit par la médiation de Jésus-Christ est l’unique Bien auquel tout autre bien est relatif ?

C’est ce Bien là, à savoir notre participation à la vie divine, que nous devons viser en usant habilement des biens que Dieu nous confie, y compris celui, spirituel, d’une prière de foi et d’espérance (Cf. Deuxième lecture). Comment ? En les partageant. C’est bien là le seul pouvoir que nous ayons sur eux : les partager jusqu’à donner même ce que l’on n’a pas et qui nous reviendrait de droit.

« Seigneur, fais-nous la grâce d’entrer toujours plus profondément dans la logique de la miséricorde et du partage. C’est le seul chemin qui nous permettra de parvenir jusqu’à toi, le Bien qui dépasse tous les autres biens. Nous en avons tous fait l’expérience, si nous n’usons pas des biens que tu nous confies en vue du service de la charité, ils ne tardent pas à s’imposer à nous en maîtres. Aujourd’hui, tu insistes pour nous dire : ‘Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera le premier, et aimera le second ; ou bien, il s’attachera au premier, et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent.’ Puissions-nous accueillir ces paroles que tu nous adresses comme un encouragement à te choisir comme le sens et la finalité de tout ce que nous vivons. »

Frère Elie.

20:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

19/09/2007

Dieu seul peut...

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Dieu seul peut...
Auteur : Guy Gilbert
Dieu seul peut créer,
mais tu peux valoriser ce qu'il a créé,
Dieu seul peut donner la vie,
mais tu peux la transmettre et la respecter.
Dieu seul peut donner la santé,
mais tu peux orienter, guider, soigner.
Dieu seul peut donner la Foi,
mais tu peux donner ton témoignage.
Dieu seul peut infuser l'Espérance,
mais tu peux rendre la confiance à ton frère.
Dieu seul peut donner l'Amour,
mais toi tu peux apprendre à l'autre à aimer.
Dieu seul peut donner la joie,
mais tu peux sourire à tous.
Dieu seul peut donner la force,
mais toi tu peux soutenir un découragé.
Dieu seul est le chemin,
mais tu peux l'indiquer aux autres.
Dieu seul est la lumière,
mais tu peux la faire briller aux yeux des autres.
Dieu seul est la vie,
mais tu peux rendre aux autres le désir de vivre.
Dieu seul peut faire des miracles,
mais tu peux être celui qui apporte les cinq pains
et les deux poissons.
Dieu seul pourra faire ce qui paraît impossible,
mais tu pourras faire le possible.
Dieu seul se suffit à lui même
mais il a préféré compter sur toi!

''Vivre de telle façon,
qu'à ma seule façon de vivre, on pense
que c'est impossible que Dieu n'existe pas...
telle est ma devise''
Guy Gilbert.

12:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Salut, je suis la drogue!

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Mon nom vous fait frémir, n'est-ce pas?  Je suis l'amie fidèle de l'alcool, et tout comme lui, je vous déteste au plus haut point, surtout les jeunes.  Je vous hais d'être beaux, intelligents et en santé.  Heureusement, plusieurs d'entre vous sont déjà mes esclaves et sont beaucoup moins reluisants maintenant.

Pour ceux qui ne le savent pas, mon travail à moi, c'est la destruction du cerveau:  c'est ma spécialité.  J'aime les névrosés, les dépendants, les amorphes… enfin… je n'aime pas la beauté.  La nature que votre Dieu a créée, je la trouve affreuse.  C'est pourquoi j'expédie les gens qui me consomment dans des pays d'épouvante et de désolation d'où, très souvent, on ne revient jamais.  J'aime quand les gens s'entretuent pour m'obtenir.  J'aime les gros trafiquants.  Les gens sans morale, la saleté, le désespoir, la mort.  Je suis mondialement connue.  Je traverse les continents à la vitesse de l'éclair, et aucune frontière ne me résiste.  Je suis partout à la fois… je me fous des lois et des principes.  Je laisse sur mon passage la peur et la folie.

Merci de me vendre, de me consommer, de me cacher!  Votre aide m'est infiniment précieuse pour anéantir ce qui reste d'amour sur terre.  Si vous aimez les films d'horreur, si vous voulez connaître l'angoisse et la peur, et si vous êtes, comme moi, l'ennemie jurée du bonheur, alors, consommez-moi sans réserve!  Vous n'aurez aucune difficulté à me trouver, car je suis partout:  dans la poche du petit revendeur, dans les bars et les brasseries, enfin, partout où mes services sont requis.

Je vous laisse réfléchir, il faut que je vous quitte, je suis débordée de travail!  Des millions de gens naïfs m'attendent avec impatience!

12:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE DE L'INSTANT. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LA VIE APRÈS LA MORT.

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Entretien avec Bernard Sesboüé.Ce théologien jésuite s'est imposé par ses travaux sur l'oecuménisme, la christologie, la rédemption. Il est l'auteur notamment de "La resurrection et la vie. Petite catéchèse sur les choses de la fin" (DDB)


Comment la pensée biblique en est-elle venue à élaborer l'espérance de la résurrection ?
P. Bernard Sesboüé : Dans la croyance primitive, le grand bien de l'homme, c'est la vie, et la mort apparaît comme la catastrophe. Pourtant, tout n'est pas fini avec elle. À la mort, l'homme va au "shéol" ­ ou «enfers», équivalent juif de l'"hadès" des Grecs ­, c'est-à-dire un lieu de ténèbres, de poussière et de silence. Une sorte de prison avec des portes, où des ombres mènent une vie extrêmement pâlote, semblable à un triste sommeil. Ce "shéol" n'est pas un lieu de punition, c'est un lieu d'oubli, un lieu où l'homme ne peut plus connaître Dieu. De même que le corps se dégrade, de même le souffle de vie s'exténue dans un sommeil privé de tout bonheur. Cette conception a peu à peu évolué sous une triple poussée. L'amour, d'abord : le peuple juif veut vivre sans interruption et sans fin avec Dieu. La justice, ensuite : le "shéol" nivelle définitivement tous les humains, quelles qu'aient été leurs actions, ce qui fait scandale au regard de la justice de Dieu et contredit l'espérance des martyrs. La vie, enfin : le Dieu de la vie est plus fort que la mort. Ce parcours représente des étapes que nous avons nous aussi à parcourir quelle que soit la force de notre foi, depuis la perception du scandale de la mort et l'expérience souffrante de la séparation qui semble si proche de la tombée dans le néant, jusqu'à la prise en compte de notre espérance d'une vie au delà de cette vie, espérance qui habite tout homme au plus profond de lui-même.

­ Quel nouveau seuil est franchi par le Nouveau Testament ?
­ Jésus annonce la venue du Royaume de Dieu. Il proclame les Béatitudes, charte de ce Royaume, et raconte des paraboles afin de permettre à chacun de se convertir à la Bonne nouvelle. Mais il ne fait pas que parler. Il agit. Le Royaume qu'il annonce, il l'inaugure par sa présence et par ses gestes. Il guérit les malades et ressuscite les morts : le fils de la veuve de Naïm, la fille de Jaïre, Lazare. À la question : "En quoi consiste le Royaume de Dieu  ?", il apporte ainsi une réponse simple : ceux qui y croient reviennent à la vie. Jésus lui-même a traversé l'épreuve de la mort. Mais il en a changé le sens en aimant les siens jusqu'au bout. Sa mort a été une "mort pour nous". Il a donné sa vie pour nous donner la vie. Avec sa résurrection, nous arrivons au coeur du message chrétien sur l'homme et son salut

­ Que signifie la résurrection de Christ ?
­ D'abord, un premier constat : le tombeau est trouvé ouvert et vide. Le corps de Jésus a disparu. Second constat : en ressuscitant, Jésus n'est pas revenu à son état de vie antérieur. Il se donne à voir d'une manière soudaine et gratuite qui échappe aux lois de notre espace et de notre temps. Mais il n'est ni un esprit, ni un pur fantôme : la résurrection concerne la totalité de sa personne, y compris son corps mortel. Ces points sont d'une importance décisive pour nous, car la résurrection de Jésus est en quelque sorte la parabole en acte de ce que doit être notre résurrection. Tel il est ressuscité, tel nous ressusciterons.

­ Comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps ?
­ Saint Paul (1 Co 15) fait une comparaison : celle de la graine minuscule qui meurt, se dissout dans le sol, avant de donner naissance au corps tout nouveau de la plante. Pour Paul et ses contemporains, complètement ignorants du processus biologique qui fait passer de l'une à l'autre, il s'agit proprement d'un miracle. Autrement dit, après une transformation radicale, l'être corporel concret donne naissance au corps "spirituel", glorieux et céleste. Sur la lancée de Paul, et en tenant compte de toutes les données de la philosophie, de l'anthropologie et de la théologie contemporaines, nous pouvons tenter de définir le passage au corps ressuscité. Nous savons que le corps ne peut être réduit ni à ses éléments psysico-chimiques, ni à une réalité organique et biologique. Il est ce en quoi et par quoi l'homme reçoit et vit une existence personnelle, exerce et manifeste sa liberté dans son rapport à lui-même, aux autres, à Dieu. C'est dans et par son corps que l'homme entre en communication avec les autres et avec lui-même, qu'il aime, souffre, travaille, éprouve joie et plaisir. Le corps, c'est donc nous-mêmes. L'annonce de la résurrection de la chair, que nous proclamons dans le credo, signifie que l'homme sera sauvé dans tout ce qu'il est. Il y aura continuité, et discontinuité : continuité de notre identité, discontinuité puisqu'il y aura la brisure de la mort. Le corps ressuscité sera libéré de toutes les contraintes et nécessités naturelles qui le rendaient périssable.

­ Peut-on avoir une représentation de ce corps ressuscité ?
­ À strictement parler, non, parce qu'un tel corps échappe radicalement au monde de nos représentations terrestres. Nous pouvons nous servir des apparitions de Jésus ressuscité pour en saisir quelques caractéristiques. Nous pouvons aussi penser à des moments privilégiés de notre vie, instants de grâce où notre corps semble déjà presque spiritualisé : c'est l'expérience mystique chez les saints, c'est l'expérience des moments les plus intenses de l'amour ; c'est l'expérience faite lorsque l'on fait corps par exemple avec une symphonie de Beethoven, ou que la beauté nous arrache à nous-mêmes.

­ Quand la résurrection se produit-elle ?
­ La réponse à cette question tient dans un paradoxe : nous devons dire à la fois que les morts sont déjà ressuscités et qu'ils ne le sont pas encore. En d'autres termes : ils vivent une première résurrection, qui demeure incomplète tant que l'humanité entière n'est pas parvenue à la résurrection plénière qui aura lieu lors du retour du Christ. La résurrection est une lente genèse, mais aussi un processus dynamique qui se développe entre la résurrection de Jésus au matin de Pâques et sa seconde venue dans la gloire à la fin des temps. De ce paradoxe, le mystère de Jésus lui-même peut nous donner une idée. Lui aussi a connu le temps intermédiaire du séjour de son corps au tombeau. Sa résurrection n'a été complète que lorsque le signe concret nous en a été donné : grâce à l'événement de Pâques, Jésus reprend contact et retrouve la communication avec les siens. Il achève de fonder son Église et rend possibles les sacrements, qui supposent un contact entre son corps glorifié et nos corps encore mortels.

­ Sommes-nous tous appelés à ressusciter ?
­ Il suffit de regarder avec courage notre vie pour découvrir tout ce que nous cachons aux autres. Nous sommes souvent incapables de porter le poids de la vérité. Or, le monde de Dieu est celui de la lumière et de la transparence, et nous ne pouvons y entrer sans devenir nous-mêmes transparents et lumineux. La nécessité du purgatoire vient de là, et non pas d'une volonté arbitraire de Dieu. Le purgatoire est un processus de purification. S'il y a souffrance, c'est celle d'un amour encore ligoté. Le choc de la rencontre de Dieu est un feu dévorant. Ne parlons-nous pas nous-mêmes du regret de nos fautes comme d'une brûlure ? Paradoxalement, cette souffrance est aussi une joie, la joie d'entrer dans la lumière et dans la vie. Le purgatoire n'est donc pas un châtiment. Il est au contraire l'expression de la grande patience de Dieu, qui maintient jusque dans l'au-delà la possibilité de notre conversion totale à l'amour.

­ Peut-on faire l'économie de l'enfer ?
­ Au point de départ, il y a la certitude la plus inébranlable de notre foi : Dieu est amour. Nous ne pouvons penser l'hypothèse de l'enfer en-dehors de cette lumière. Rien, dans les textes du Nouveau Testament, ne contredit cette affirmation. L'essentiel du message de Jésus est un avertissement, une mise en garde. Mais l'homme peut vouloir ne pas aimer. C'est cette possibilité qu'énonce l'idée d'un enfer. L'enfer est une possibilité réelle pour chacun d'entre nous, si notre liberté refuse Dieu de manière définitive. Mais cela ne nous enlève pas l'espérance que tous les hommes soient sauvés, selon le dessein universel de Dieu.

­ À quoi ressemble l'au-delà ?
­ Nous ne pouvons en parler qu'à travers un réseau d'images. La vie éternelle est présentée sous la forme d'un repas de fête. Ce repas est évoqué dans les paraboles évangéliques comme le repas des noces du Fils avec l'humanité. La métaphore des noces renvoie aux expériences les plus intenses de cette vie d'amour qui sera la nôtre. L'Apocalypse présente aussi le ciel sous la figure d'une liturgie éternelle, vécue autour du trône de Dieu et de l'agneau immolé et glorieux. L'Écriture utilise aussi les images de la Cité Sainte, de la Jérusalem Céleste. Sans doute, la joie du ciel sera le fait d'un amour parfaitement pur et ouvert aux autres dans une communion toujours plus grande des hommes avec Dieu et des hommes entre eux

. ­ Cette représentation idyllique du bonheur promis dans l'au-delà ne risque-t-elle pas de nous faire oublier que le Royaume des cieux est déjà là depuis la venue du Christ ?
­ Nous ne devons jamais oublier que le ciel éternisera tous les actes d'amour et de service que les hommes auront accomplis sur la terre. Cela doit creuser en nous l'appel à oeuvrer pour le salut du monde. La construction de la cité terrestre bâtit la cité céleste. Nous devons être attentifs aux signes ­ si fragiles et si ténus qu'ils soient ­ de l'anticipation du ciel sur terre, partout où des hommes se convertissent, renoncent à leur péché, partout où la justice, la liberté et le respect progressent. Ces signes ne sont que la face visible de cette gestation cachée du Royaume des cieux parmi nous. « Je suis la résurrection et la vie » : cette affirmation du Christ est le signe de cette immense promesse.

­ Beaucoup de personnes, y compris des chrétiens, envisagent la perspective de la réincarnation. En quoi celle-ci est-elle incompatible avec la foi chrétienne ?
­ La réincarnation met en cause l'unité de la personne humaine, en tant qu'elle est un sujet unique et irremplaçable devant Dieu. Elle retombe dans un certain dualisme corps/âme, le premier étant sans valeur, simple habit remplaçable, la seconde se trouvant réduite à un principe changeant de mode d'être à chaque existence et dont le destin final est de se perdre dans le grand tout. Par ailleurs, la réincarnation traduit un mouvement qui va de l'homme vers Dieu. C'est une oeuvre de l'homme, qui cherche sa propre impeccabilité plus que la rencontre avec Dieu. Le christianisme, au contraire, nous annonce un Dieu qui cherche l'homme, qui va à sa rencontre pour l'attirer à lui. Un Dieu qui veut réaliser par sa miséricorde et son amour une communion avec l'homme.

recueilli par Martine de Sauto

12:36 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Les chrétiens socialement engagés.

La théologie de la libération:
Leonardo Boff et Frei Betto


Michael Löwy *

Les chrétiens socialement engagés sont une des composantes les plus actives et importantes du mouvement altermondialiste, notamment – mais pas seulement – en Amérique Latine et tout particulièrement au Brésil, le pays qui a reçu les premières réunions du Forum Social Mondial. Un des initiateurs du FSM (Forum social mondial), Chico Whitaker, membre de la Commission Justice et Paix de la CNBB (Conférence nationale des Evêques brésiliens) appartient à cette mouvance, de même que le prêtre belge François Houtart – ami et professeur de Camilo Torres et initiateur de la revue Alternatives Sud, fondateur du CETRI (Centre Tricontinental) – une des figures intellectuelles les plus influentes du Forum.

On peut dater la naissance de ce courant, que l’on pourrait désigner comme «christianisme de la
libération», du début des années 1960, quand la Jeunesse universitaire chrétienne (JUC) brésilienne – nourrie de culture catholique française progressiste (Emmanuel Mounier et la revue Esprit, le père Lebret et le mouvement «Economie et Humanisme», le Karl Marx du jésuite J. Y. Calvez) – formule pour la première fois, au nom du christianisme, une proposition radicale de transformation sociale. Ce mouvement va s’étendre ensuite dans les autres pays du continent et il va trouver, à partir des années 1970, une expression culturelle, politique et spirituelle dans la théologie de la libération.

Les deux principaux théologiens de la libération brésiliens, Leonardo Boff et Frei Betto, sont donc parmi les précurseurs et inspirateurs de l’altermondialisme ; ils participent d’ailleurs activement, par leurs écrits et leur parole, aux mobilisations du «mouvement des mouvements» et aux rencontres du Forum Social Mondial. Si leur influence est très significative au Brésil, où beaucoup de militants des mouvements sociaux - syndicats, MST (paysans sans-terre), mouvements de femmes - sont issus des communautés ecclésiales de base (CEB) qui se reconnaissent dans la théologie de la libération, leurs écrits sont aussi connus des chrétiens d’autres pays d’Amérique Latine et du monde.


S’il fallait résumer l’idée centrale de la théologie de la libération en une seule formule, ce serait «option préférentielle pour les pauvres».

Quelle est la nouveauté ? L’Eglise n’a-t-elle pas depuis toujours été charitablement attentive à la souffrance des pauvres ? La différence – capitale – c’est que pour le christianisme de la libération, les pauvres ne sont plus perçus comme des simples objets – d’aide, compassion, charité – mais comme les acteurs de leur propre histoire, les sujets de leur propre libération. Le rôle des chrétiens socialement engagés c’est de participer à cette «longue marche» des pauvres vers la «terre promise» – la liberté – en apportant leur contribution à leur auto-organisation et auto-émancipation sociale.

Le concept de «pauvre» a évidemment une portée religieuse profonde dans le christianisme. Mais il correspond aussi à une réalité sociale essentielle au Brésil et en Amérique Latine: l’existence d’une immense masse de dépossédé·e·s, aussi bien dans les villes que dans les campagnes, qui ne sont pas tous des prolétaires ou des travailleurs. Certains syndicalistes chrétiens latino-américains parlent de «pauvretariat» (pobretariado) pour décrire cette classe de déshérité·e·s, victimes non seulement de l’exploitation mais surtout de l’exclusion sociale pure et simple.

Le processus de radicalisation de la culture catholique brésilienne et latino-américaine qui va aboutir à la formation de la théologie de la libération ne part pas du sommet de l’Eglise pour irriguer sa base, ni de la base populaire vers le sommet – deux versions qu’on trouve souvent chez les sociologues ou historiens du phénomène – mais de la périphérie vers le centre. Les catégories ou secteurs sociaux dans le champ religieux qui seront le moteur du renouveau sont tous d’une certaine façon marginaux ou périphériques par rapport à l’institution: les mouvements laïcs de l’Eglise et leurs aumôniers, les experts laïcs, les prêtres étrangers, les ordres religieux. Dans certains cas le mouvement gagne le «centre» et réussit à influencer les conférences épiscopales (notamment au Brésil), dans d’autres il reste bloqué dans les «marges» de l’institution.

Bien qu’existent des divergences significatives entre les théologiens de la libération, on retrouve, dans la plupart de leurs écrits, plusieurs thèmes fondamentaux qui constituent un départ radical de la doctrine traditionnelle, établie, des Eglises catholiques et protestantes:
1- Un implacable réquisitoire moral et social contre le capitalisme en tant que système injuste, inique, en tant que forme de péché structurel.
2- L’usage de l’instrument marxiste afin de comprendre les causes de la pauvreté, les contradictions du capitalisme et les formes de la lutte de classe.
3- L’option préférentielle en faveur des pauvres et la solidarité avec leur lutte d’auto-émancipation sociale.
4- Le développement de communautés chrétiennes de base parmi les pauvres comme nouvelle forme de l’Eglise et comme alternative au mode de vie individualiste imposé par le système capitaliste.
5- La lutte contre l’idolâtrie (et non l’athéisme) comme ennemi principal de la religion – c’est-à-dire contre les nouvelles idoles de la mort adorées par les nouveaux pharaons, les nouveaux Césars et les nouveaux Hérodes: Mammon, la Richesse, la Puissance, la Sécurité nationale, l’Etat, la Force militaire, la «Civilisation chrétienne occidentale».

Examinons de plus près les écrits de Leonardo Boff et de Frei Betto, dont les idées ont sans doute contribué à former la culture politico-religieuse de la composante chrétienne de l’altermondialisme.

Le livre de Leonardo Boff – à l’époque membre de l’ordre franciscain – Jesus Christ Libérateur (Petropolis, Vozes, 1971) peut être considéré comme le premier ouvrage de théologie de la libération au Brésil. Il s’agit essentiellement d’un ouvrage d’exegèse biblique, mais un des chapitres, peut-être le plus novateur, est intitulé «Pour une christologie de l’Amérique Latine», qui exprime le désir que l’Eglise puisse «participer de manière critique à l’élan global de libération que connaît aujourd’hui la société sud-américaine». Selon Boff, l’herméneutique biblique de son livre est inspirée de la réalité latino-américaine, ce qui a pour résultat «le primat de l’élément anthropologique sur l’élément ecclésiologique, de l’élément utopique sur le factuel, de l’élément critique sur le dogmatique, du social sur le personnel et de l’orthopraxie sur l’orthodoxie»: quelques-uns des thèmes majeurs de la théologie de la libération se trouvent ainsi annoncés. [1]

Personnage charismatique, avec une énorme culture et créativité, en même temps mystique franciscain et combattant social, Boff deviendra bientôt le plus important représentant brésilien de ce nouveau courant théologique. Dans son premier livre, on trouve déjà des références au «Principe Espérance» d’Ernst Bloch, mais c’est progressivement, au cours des années 1970, que les concepts et les thèmes marxistes apparaissent dans son œuvre, jusqu’à devenir une des composantes fondamentales de sa réflexion sur les causes de la pauvreté et de sa pratique de solidarité avec la lutte des pauvres pour leur libération.

Refusant l’argument conservateur qui prétend juger le marxisme par les pratiques historiques de l’ainsi nommé «socialisme réel», Boff constate non sans ironie: de même que le christianisme ne s’identifie pas avec les mécanismes de la Sainte Inquisition, le marxisme ne saurait être assimilé aux «socialismes» existants, qui «ne représentant pas une alternative désirable à cause de leur tyrannie bureaucratique et l’étouffement des libertés individuelles». L’idéal socialiste peut et doit prendre d’autres formes historiques. [2]

En 1981 Leonardo Boff va publier un livre, Eglise, charisme et pouvoir, qui sera un véritable tournant dans l’histoire de la théologie de la libération: pour la première fois depuis la Réforme protestante, un prêtre catholique met en question, de façon directe, l’autorité hiérarchique dans l’Eglise et son style de pouvoir romain-impérial, sa tradition d’intolérance et de dogmatisme – symbolisée pendant plusieurs siècles par l’Inquisition – la répression de toute critique venue d’en bas et le refus de la liberté de pensée. Il dénonce aussi la prétention de l’Eglise à l’infaillibilité et le pouvoir personnel excessif des papes, qu’il compare, non sans ironie, avec celui du secrétaire général du PC soviétique. Convoqué au Vatican en 1984 pour un «colloque» avec la Sainte Congrégation pour la Doctrine de la Foi – l’ex-Saint Office – dirigée par le Cardinal Ratzinger, le théologien brésilien à la nuque raide refuse de se renier et reste fidèle à ses convictions. Il sera condamné par Rome à une année de «silence obséquieux» – finalement, face à la multiplication des protestations, au Brésil et ailleurs, réduite à quelques mois. Dix ans plus tard, fatigué des interdictions, exclusions et tracasseries romaines, Boff quitte l’ordre des franciscains et l’Eglise, sans cesser pour autant son activité de théologien catholique.

A partir des années 1990, il va s’intéresser de plus en plus pour les questions écologiques, qu’il aborde à la fois dans un esprit d’amour mystique et franciscain pour la nature, et dans une perspective de critique radicale du système capitaliste. Ce sera l’objet du livre Dignitas Terrae. Ecologie: cri de la Terre, cri des pauvres, (S.Paulo, Atica, 1995) et d’innombrables essais philosophiques, éthiques et théologiques abordant cette problématique. Selon Leonardo Boff, la rencontre entre la théologie de la libération et l’écologie est le résultat d’un constat: «la même logique du système dominant d’accumulation et d’organisation sociale qui conduit à l’exploitation des travailleurs, mène aussi au pillage de nations entières et finalement à la dégradation de la nature». La théologie de la libération aspire donc à une rupture avec la logique de ce système, une rupture radicale qui vise à «libérer les pauvres, les opprimés et les exclus, victimes de la voracité de l’accumulation injustement distribuée ; et libérer la Terre, cette grande victime sacrifiée par le pillage systématique de ses recours, qui met en risque l’équilibre physique-chimique-biologique de la planète comme un tout». Le paradigme oppression / libération s’applique donc pour les deux: les classes dominées et exploitées d’une part, la Terre et ses espèces vivantes de l’autre. [3]

Proche ami de Leonardo Boff – ils ont publié quelques livres ensemble – Frei Betto est sans doute un des plus importants théologiens de la libération brésiliens et latino-américains et un des principaux animateurs des CEB. Dirigeant national de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) au début des années 1960, Carlos Alberto Libânio Christo - c’est son vrai nom - a commencé son éducation spirituelle et politique avec Jacques Maritain, Emmanuel Mounier, le père Lebret et le grand intellectuel catholique brésilien Alceu Amoroso Lima: cependant, au cours de son activité militante dans le mouvement étudiant - l’Union nationale des étudiants (UNE) - il va découvrir le Manifeste Communiste et L’Idéologie Allemande. Au moment d’entrer comme novice dans l’ordre des dominicains en 1965 – à cette époque un des principaux foyers d’élaboration d’une interprétation libérationniste du christianisme – il avait déjà pris la ferme résolution de se vouer à la lutte pour la révolution brésilienne. [4] Choqué par la pauvreté du peuple et par la dictature militaire établie en 1964, il rejoint un réseau de dominicains qui sympathisent activement avec la résistance armée contre le régime. Lorsque la répression s’intensifia en 1969, il secourut de nombreux militants révolutionnaires, les aidant à se cacher ou à franchir la frontière pour atteindre l’Uruguay ou l’Argentine. Cette activité lui valut cinq années de prison, de 1969 à 1973.

Dans un livre fascinant publié au Brésil, et réédité plus de dix fois – Baptême de sang. Les dominicains et la mort de Carlos Marighella (Rio de Janeiro, Ed. Bertrand, 1987) – il trace le portrait du dirigeant du principal groupe révolutionnaire armé, assassiné par la police en 1969, ainsi que celui de ses amis dominicains pris dans les rouages de la répression et brisés par la torture. Le dernier chapitre est consacré à la figure tragique de Frei Tito de Alencar, si abominablement torturé par la police brésilienne qu’il ne retrouva jamais son équilibre psychique: libéré de la prison et exilé en France, il se croyait toujours persécuté par ses bourreaux et finira par se suicider en 1974.

Les lettres de prison de Betto – publiées en 1977 – montrent son intérêt pour la pensée de Marx, qu’il désigne, pour tromper la censure politique, «le philosophe allemand». Dans une lettre d’octobre 1971 à une amie – abbesse bénédictine – il observe: «La théorie économico-sociale du philosophe allemand n’aurait pas existé sans les contradictions sociales criantes provoquées par le libéralisme économique, qui l’ont conduit à les percevoir, les analyser et établir des principes capables de les dépasser». [5]

Après sa libération de prison en 1973, Frei Betto se consacra à l’organisation des communautés de base. Au cours des années suivantes, il publia plusieurs brochures qui, en un langage simple et intelligible, expliquaient le sens de la théologie de la libération et le rôle des CEB. Il devint bientôt l’un des principaux dirigeants des rencontres nationales interecclésiastiques où les communautés de base de toutes les régions du Brésil échangeaient leurs expériences sociales, politiques et religieuses. En 1980 il organisa le 4e Congrès international des théologiens du tiers-monde.

Depuis 1979, Betto est responsable de la Pastorale ouvrière à Sâo Bernardo dos Campos, ville industrielle de la banlieue de S. Paulo où est né le nouveau syndicalisme brésilien. Sans adhérer à aucune organisation politique, il ne cache pas ses sympathies pour le PT. Après la victoire éléctorale du candidat du PT, Luis Inacio Lula da Silva, en 2001, il fut nommé par le nouveau président pour piloter le programme «Faim Zéro» ; cependant, mécontent avec l’orientation économique du gouvernement - prisonnier des paradigmes néo-libéraux - il démissionnera de son poste deux ans plus tard.

Tandis que certains théologiens tentent de réduire le marxisme à une «médiation socio-analytique», Betto défend, dans son essai de 1986, Christianisme et Marxisme, une interprétation beaucoup plus large de la théorie marxiste, qui inclut l’éthique et l’utopie: «Le marxisme est, surtout, une théorie de la praxis révolutionnaire (…). La pratique révolutionnaire dépasse le concept et ne s’épuise pas dans des analyses strictement scientifiques, parce qu’elle inclut nécessairement des dimensions éthiques, mystiques et utopiques (…). Sans cette relation dialectique théorie-praxis, le marxisme devient sclérosé, et se transforme en une orthodoxie académique dangereusement manipulable par ceux qui contrôlent les mécanismes de pouvoir». Cette dernière phrase est sans doute une référence critique à l’URSS et aux pays du socialisme réel, qui constituent, à ses yeux, une expérience déformée par son «optique objectiviste», sa «tendance économiciste» et surtout, sa «métaphysique de l’Etat».

Betto et Boff, comme la plupart des théologiens de la libération n’acceptent pas la réduction, typiquement libérale, de la religion à une «affaire privée» de l’individu. Pour eux la religion est une affaire éminemment publique, sociale et politique. Cette attitude n’est pas nécessairement en opposition à la laïcité ; en fait, le christianisme de la libération se situe aux antipodes du conservatisme clérical:
a) en prônant la plus totale séparation entre l’Église et l’État, et une rupture de la traditionnelle complicité entre le clergé et les puissants.
b) en refusant l’idée d’un parti ou syndicat catholique et en reconnaissant la nécessaire autonomie des mouvements politiques et sociaux populaires.
c) en rejetant toute idée de retour au «catholicisme politique» précritique et son illusion d’une «nouvelle chrétienté».
d) en favorisant la participation des chrétiens dans les mouvements ou partis populaires séculiers.

Pour la théologie de la libération, il n’y a pas de contradiction entre cette exigence de démocratie moderne et séculière, et l’engagement des chrétiens dans le domaine politique. Il s’agit de deux niveaux différents d’approche de la question du rapport entre religion et politique: au niveau institutionnel, il est indispensable de faire prévaloir la séparation et l’autonomie ; mais dans le domaine éthico-politique, c’est l’engagement qui devient l’impératif essentiel.

Considérant cette orientation éminemment pratique et combative, il n’est pas étonnant que beaucoup de cadres et animateurs des mouvements sociaux les plus importants des dernières années en Amérique Latine – depuis 1990 – ont été formés dans les idées de la théologie de la libération. Prenons comme exemple le MST, Mouvement des Paysans sans terre, un des mouvements les plus impressionnants de l’histoire contemporaine du Brésil, par sa capacité de mobilisation, sa radicalité, son habilité politique et sa popularité – et par ailleurs une des principales forces dans l’organisation du Forum Social Mondial. La plupart des cadres et animateurs du MST sont originaires des CEB ou de la Pastorale de la Terre: leur formation religieuse, morale, sociale et même, dans un certaine mesure, politique, a eu lieu dans les rangs de «l’Eglise des pauvres». Cependant, depuis son origine, dans les années 70, le MST s’est voulu un mouvement laïque, séculier, autonome et indépendant par rapport à l’Eglise. La plupart de ses adhérents sont catholiques, mais certains sont évangéliques, d’autres (rares) non croyants. La doctrine (socialiste !) et la culture du MST ne font pas de référence au christianisme, mais l’on peut dire que le style de militantisme, la foi dans la cause et la disposition au sacrifice des adhérents – beaucoup ont été victimes d’assassinats ou même de massacres collectifs au cours des dernières années – ont probablement des sources religieuses.

Les courants et militants chrétiens qui participent au mouvement altermondialiste sont très divers – ONG, militants des syndicats ou partis de gauche, structures proches de l’Eglise – et ne partagent pas les mêmes choix politiques. Mais la plupart se reconnaissent dans les grandes lignes de la théologie de la libération, telle qu’elle fut formulée par Leonardo Boff, Frei Betto, Clodovis Boff, Hugo Assmann, D. Tomas Balduino, D. Helder Câmara, D. Pedro Casaldaliga et tant d’autres connus et moins connus, et partagent sa critique éthique et sociale du capitalisme et son engagement pour la libération des pauvres.

* MichaelLöwy est directeur émérite de recherche au CNRS. Il anime un laboratoire de recherche à l’EHESS (Paris) en sociologie des religions. Cette contribution de Michael Löwy doit paraître dans un ouvrage (coordonné par Sebastien Budgen) aux Editions Textuel ; ouvrage consacré au mouvements sociaux altermonmdialistes. Cette présentation de Michael Löwy est en relation avec la contribution, sur ce site, de Samir Amin sur «L’islam politique» qui insiste sur la différence radicale existant entre ces deux «courants».

1. L. Boff, Jesus Christ Libérateur, Paris, Cerf, 1985, pp. 51-55. Ibid. p.275.

2. L.Boff, «Libertaçâo integra: do pobre et da terra», in A teologia da libertaçâo. Balanço e Perspectivas, S.Paulo, Atica, 1996, pp. 115, 124-128.

3. Entretien de Frei Betto avec l’auteur, 13.9.1988.

4. Fr. Fernando, Fr. Ivo, Fr. Betto, O canto na fogueira. Cartas de três dominicanos quando em carcere politico, Petropolis, Vozes, 1977, pp. 39 e 120.

5. Frei Betto, Cristianismo e Marxismo, Petropolis, Vozes, 1986, pp. 35-37.

BIBLIOGRAPHIE

Leonardo Boff, Jesus Christ Libérateur, Paris, Cerf, 1985.

L.Boff, Eglise, Charisme et Pouvoir, Bruxelles, Lieu Commun, 1985.

L.Boff, O caminhar da Igreja com os oprimidos, Petropolis, Vozes, 1988, 3a ediçâo, prefacio de Darcy Ribeiro.

L. Boff, Je m’explique (entretiens avec C.Dutilleux), Paris, Desclée de Brouwer, 1994.

L. Boff, Dignitas Terrae. Ecologia.: grito da terra, grito dos pobres, S.Paulo, Atica, 1995.

L.Boff, «Libertaçâo integra: do pobre et da terra», in A teologia da libertaçâo. Balanço e Perspectivas, S.Paulo, Atica, 1996.

Fr. Fernando, Fr. Ivo, Fr. Betto, O canto na fogueira. Cartas de três dominicanos quando em carcere politico, Petropolis, Vozes, 1977.

Frei Betto, Cristianismo e Marxismo, Petropolis, Vozes, 1986.

Frei Betto, Batismo de Sangue. Os dominicanos e a morte de Carlos Marighella, Rio de Janeiro, Editora Bertrand, 1987.

Théologies de la libération. Documents et debats, Paris, Le Cerf, 1985.

Michael Löwy, La guerre des dieux. Religion et politique en Amérique Latine, Paris, Ed. du Felin, 1998.

12:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, politique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

18/09/2007

L’ART EST PROPHÉTIQUE.

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JOURNAL CHRETIEN
http://www.journalchretien.net/spip.php?article2077
L’ART EST PROPHÉTIQUE.
Si cette liberté est « la glorieuse liberté des enfants de Dieu », si l’artiste est -comme tout chrétien pourrait l’être- un véritable disciple de Jésus-Christ, son expression artistique témoignera de la Vie qu’il a reçue.
/ BRUNO LEROY /

Intervenant-éducatif auprès de Jeunes et de Familles en difficultés.

Diplômé de Théologie Pratique et Politique.

Directeur du Service Éducatif et Action Sociale Nord/Pas de Calais.

Bref, qu’il soit devant le peuple chrétien à témoigner au monde, dedans pour faire grandir l’Église ou derrière pour préserver des traces, l’artiste, par son art sera le prophète de son Dieu.

La création artistique est-elle une sorte de « sécrétion » de l’esprit humain, née d’une alchimie mystérieuse de la personne ? Dans ce cas, l’artiste serait alors amené à « se dire », à témoigner de lui-même d’une façon décalée par rapport aux strictes nécessités de la productivité ? Son esthétique renverrait à des douceurs ou des beautés enfouies au fond de l’être.

Mais nous sentons bien que l’art n’est pas le produit unilatéral d’un artiste. L’art est dialogue. Il l’est déjà dans l’esprit et le cœur du créateur, dans ce rapport entre le JE, dans sa solitude, et le NOUS qui l’unit à d’autres. En tant que créateur je me refuse à l’isolement, à la fermeture, à « l’étanchéité », je suis donc uni à d’autres par d’innombrables liens. Ce que je vais dire par mon geste artistique sera donc le produit de ce dialogue entre moi-le-solitaire et moi-parmi-d’autres. Je ne témoignerai pas de « moi » seulement, mais de « moi qui se pense NOUS ».

Mais le dialogue ne s’arrête pas à cette recherche intérieure, il est aussi bien concret dans le résultat de ma création. Je propose mon art, je le donne à voir, à toucher, à entendre etc. Va t’on accueillir cette proposition ? Que va-t-on en faire ? Quelles seront les réactions ? Dialogues multiples avec les destinataires de la création artistique.

L’art peut-il être au service du témoignage ? Ne risque-t-on pas de « purger » l’art en l’enrégimentant, en lui donnant mission ? Oui, il ne peut s’épanouir que dans la liberté ; Mais si cette liberté est « la glorieuse liberté des enfants de Dieu », si l’artiste est -comme tout chrétien pourrait l’être- un véritable disciple de Jésus-Christ, son expression artistique témoignera de la Vie qu’il a reçue.

Alors, que l’artiste soit ce sculpteur du XIe siècle juché en haut d’une église romane qui crée une œuvre que seul verra un photographe acrobate du XXe siècle ; qu’il soit ce compositeur au nom oublié mais dont on chante et joue l’œuvre pendant des générations ; qu’il soit ce peintre dont une couleur de la toile résonne curieusement en moi et me parle. Bref, qu’il soit devant le peuple chrétien à témoigner au monde, dedans pour faire grandir l’Église ou derrière pour préserver des traces, l’artiste, par son art sera le prophète de son Dieu. Il sera prophète, « porte-parole », comme chaque chrétien doit l’être, et l’art sera alors un merveilleux reflet de l’Espérance que nous accueillons sans cesse et qui se renouvelle sans cesse.

Bruno LEROY.

16:26 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Contre l’exclusion.

Portrait

Myriam, écrivain-poète

Le goût pour l’écriture, Myriam le cultive depuis l’âge de 9 ans. Elle a toujours su qu’elle serait écrivain-poète. En y réfléchissant, elle s’est aperçue que, malgré son jeune âge, elle pouvait en tirer profit.


Peut-être parce qu’elle est handicapée, Myriam affiche une incroyable maturité, ne s’attachant à rien d’autre que l’immatériel, les mots, les sentiments, les idées. Depuis longtemps, elle rêve de se promener avec ses parents, mais jusque-là ce n’était pas possible. Ils n’avaient pas de plate-forme électrique pour faire entrer son fauteuil roulant dans la voiture. Alors, du haut de ses 11 ans, elle a écrit son premier conte Un anniversaire très réussi, que son grand frère Etienne a illustré. Tous les habitants de son village sont allés chez elle pour en acheter un exemplaire, et ils en sont ressortis avec une pile pour faire des cadeaux à leurs amis. En tout, Myriam en a vendu 2000. Ensuite, il s’est passé beaucoup de choses dans la vie de cette élève de 4e. D’abord, elle a pu se balader : "C’est un peu bizarre, dit-elle, j’observe les paysages quand je suis dans la voiture. Ca m’inspire drôlement." Puis, elle a fait le grand chamboulement. "J’ai voulu donner mes affaires : mes livres, mes poupées. Mais je me suis arrêtée en route. Ma chambre ressemblait à une cellule de moine."

La force de la volonté


Enfin Myriam, qui a aujourd’hui 13 ans, a décidé de publier un autre livre. Cette fois, c’est un recueil de poésie. Au départ, elle voulait changer de domicile. Chez elle, elle ne peut pas circuler avec son fauteuil et puis sa chambre et la salle de bains sont au premier. Ses parents n’ayant pas les moyens d’acheter une autre maison, comme pour la voiture, elle entreprend la rédaction de 84 poèmes que son frère s’empresse d’illustrer. Mais voilà, comment récolter de l’argent lorsqu’on n’a pas d’existence juridique ? Ses parents sont allés demander conseil au maire du village. Tous ensemble, Myriam comprise, ont décidé de verser les bénéfices à l’Association Départementale d’Aide à l’Intégration Scolaire des Handicapés. Le livre s’appelle Merveilles du monde. Sur la couverture, un dauphin tout joyeux saute dans l’eau, il guide un superbe voilier.

Qui contacter ?


- ADAIS Cluny - Association départementale d’aide à l’intégration scolaire des handicapés au 03.85.59.00.49
- FNASEPH - Fédération nationale pour l’accompagnement scolaire des enfants présentant un handicap au 02.43.16.10.39

 

16:26 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MILITANTISME. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

17/09/2007

Le Décalogue de la sérénité.

Jean XXIII (1881-1963)

1. RIEN QU'AUJOURD'HUI, j'essaierai de vivre exclusivement la journée sans tenter de résoudre le problème de toute ma vie.
2. RIEN QU'AUJOURD'HUI, je porterai mon plus grand soin à mon apparence courtoise et à mes manières ; je ne critiquerai personne et je ne prétendrai redresser ou discipliner personne si ce n'est moi même.
3. RIEN QU'AUJOURD'HUI, je serai heureux, dans la certitude d'avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l'autre monde mais également dans celui-ci.
4. RIEN QU'AUJOURD'HUI, je m'adapterai aux circonstances, sans prétendre que celles-ci se plient à tous mes désirs.
5. RIEN QU'AUJOURD'HUI, je consacrerai dix minutes à la bonne lecture, en me souvenant que, comme la nourriture est nécessaire à la vie du corps, la bonne lecture est nécessaire à la vie de l'âme.
6. RIEN QU'AUJOURD'HUI, je ferai une bonne action et je n'en parlerai à personne.
7. RIEN QU'AUJOURD'HUI, je ferai au moins une chose que je n'aurai pas envie de faire ; et si j'étais offensé, j'essaierai que personne ne le sache.
8. RIEN QU'AUJOURD'HUI, j'établirai un programme détaillé de ma journée. Je ne m'en acquitterai peut-être pas entièrement, mais je le rédigerai. Et je me garderai de deux calamités : la hâte et l'indécision.
9. RIEN QU'AUJOURD'HUI, je croirai fermement - même si les circonstances prouvent le contraire - que la bonne Providence de Dieu s'occupe de moi comme si rien d'autre n'existait au monde.
10. RIEN QU'AUJOURD'HUI, je ne craindrai pas. Et tout spécialement, je n'aurai pas peur d'apprécier ce qui est beau et de croire en la bonté.

18:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |