7427 7827

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/09/2006

Guérir de la Mésestime de Soi.


(Extraits)


Théologienne, soeur Véronique Margron est spécialiste des questions de morale sexuelle. Enseignante, elle fait aussi de l'accompagnement individuel ou collectif dans le cadre d'associations et de mouvements qui sont autant de « lieux d'incarnation qui évitent de décrocher des réalités ».


La Bible n'est pas tendre avec l'homosexualité et, dans le Nouveau Testament, saint Paul ne I'est pas davantage. Que faut-il en penser ?

V. Margron En fait, la Bible parIe peu de l'homosexualité. Le Passage, bien connu, sur Sodome et Gomorrhe semble porter condamnation de la violence sexuelle, du viol et de la trahison de l'hospitalité, plus que de l'homosexualité elle-même.
Le Lévitique est plus explicite. Saint Paul également. Et ils sont très durs. La plupart des moralistes s'accordent néanmoins sur l'idée que c'est trop peu pour pouvoir en tirer une théorie. Cela nous oblige à déplacer la question qui, dès lors, devient la suivante : Comment la Bible parle-t-elle, d'une manière générale, des relations érotiques et amoureuses, et en quoi cela interpelle-t-il l'homosexualité ?


Précisément, comment en parle-t-elle ?

V.Margron Le message biblique repose sur la différenciation sexuelle et la place de la parole. Dieu créa l'homme et la femme. Ce n'est pas un hasard. Cette différenciation reconnue par la parole a quelque chose à voir avec la Révélation chrétienne. C'est dans la relation à l'autre sexe, toujours un peu mystérieux et inaccessible, que nous pressentons la différence de Dieu et sa proximité. C'est grâce à la différence des sexes que le don de la vie est rendu possible et à travers lui la transmission du nom de Dieu au fil des générations. Il y a là une réalité incontournable. Or, c'est une symbolique, le lien entre la parole, les différences des sexes et des générations que les personnes homosexuelles ne peuvent, de fait, assumer. Dire cela n'est pas porter un jugement sur les personnes.


Que dit l'Eglise aujourd'hui ?

V. Margron L'Eglise ne condamne pas l'homosexualité en tant que telle. Elle connaît les découvertes opérées dans le domaine des sciences humaines. Elle sait que l'homosexualité n'est pas un choix volontaire de la personne, mais un état de fait une donnée de la réalité psychosexuelle qui trouve sa source, de façon complexe, sans cause unique, dans la petite enfance. Le catéchisme de l'Eglise catholique distingue donc les « tendances » homosexuelles, qui sont involontaires et ne justifient ni mépris ni condamnation des personnes, des «actes» homosexuels jugés, eux, "désordonnés" car contraires à cette loi de différenciation.

N'est-ce pas irréaliste et même un peu " sadique " de demander à des personnes, dont ce n'est pas le choix, une continence absolue en matière sexuelle ?

V. Margron Je ne vois pas comment le Magistère pourrait, aujourd'hui, dire autre chose puisqu'il ne reconnaît la légitimité des rapports sexuels que dans le cadre d'un mariage hétérosexuel indissoluble, ouvert sur la fécondité du couple par la procréation.

Autant de conditions que ne remplissent, évidemment pas, les personnes homosexuelles. L'essentiel, pour chacun, est d'essayer de comprendre en quoi ce que dit le Magistère, et au-delà, la vie chrétienne, peut l'aider à vivre là où il en est pour être plus heureux. Car l'objectif final n'est ni de punir ni de contraindre, mais bien de permettre à chacun de guérir de la mésestime de soi, et d'entrer alors dans ce travail d'altérité et de bonne proximité, auquel nous sommes tous conviés. Or, bien souvent, l'erreur est de croire qu'il suffirait à la personne homosexuelle d'une société tolérante et d'une vie de couple.

L'expérience montre que les choses sont plus complexes. Par ailleurs, depuis l'exhortation apostolique Familiaris Consortio de Jean-Paul II, le Magistère reconnaît un principe de gradualité, de progressivité éthique en matière de sexualité. Ne tombons pas dans le piège du permis et du défendu. Grandir en humanité, pouvoir aimer dans une affectivité homosexuelle reste une démarche de liberté mais ne peut s'opérer sans respecter certains interdits fondateurs. Comme pour chacun d'entre nous.


C'est ce qui justifie l'hostilité de l'Eglise catholique au PACS, de même qu'à l'idée de mariage ou d'adoption pour les homosexuels ?

V. Margron Ce sont là des réalités différentes, à ne pas confondre. On ne peut pas à la fois, reprocher aux homosexuels une difficulté à se fixer sur une relation stable et instituée et leur contester le droit de bénéficier, précisément, d'une forme d'institution.

Le Pacs est une aberration juridique. Mais il a le mérite de reconnaître, socialement, une forme de conjugalité homosexuelle distincte du mariage. La difficulté est d'éviter qu'il ne devienne un marchepied pour la revendication du mariage homosexuel ou de l'adoption.

Si l'Eglise dit non à l'un et à l'autre, c'est pour les raisons anthropologiques et symboliques évoquées plus haut. Il serait dangereux de laisser croire qu'on peut se dispenser du principe fondateur de la distinction des sexes et des générations. Une relation homosexuelle, marquée par l'amour, si légitime et respectable soit-elle au niveau du vécu des personnes, ne peut pas avoir le même statut social qu'une relation hétérosexuelle.

Prétendre le contraire, c'est laisser croire que nous aurions tout pouvoir sur le vivre ensemble, comme si aucune loi fondatrice ne nous précédait.

13:12 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SCIENCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Ah ! Ces charognards !

Une fois, je me suis fâché alors que je regardais la météo à la télé.
Notre gentil météorologue venait de nous informer que les précipitations
de ces quatre ou cinq derniers mois avaient été plus importantes que
d'habitude.

C'était plutôt une bonne nouvelle, parce que nous sortions tout, juste
d'une période de sécheresse. Comme si cela ne suffisait pas, le
présentateur s'est cru intelligent d'ajouter : « Espérons que la chaleur
et la sécheresse de l'été n'arrêteront pas la pluie un peu plus tard
dans l'année. »

« Cornichon ! » ai-je dit à l'écran de télé. J'allais même jusqu'à
murmurer : « Charognard ! » Pourquoi ne pouvons-nous pas supporter de
bonnes nouvelles sans toujours rajouter quelque chose de sinistre ? Sans
doute pour dramatiser au maximum les actualités, je suppose.

Chaque soir, les infos nous régalent de tous les désastres du globe.
S'il y a une bonne nouvelle, il faut quand même trouver quelque chose
d'inquiétant pour la contrebalancer. « Ah oui, nous avons ce reportage
de Marseille. Il paraît qu'une bande de contrebandiers . » « Et ceci de
Bordeaux : une mère de trois enfants a fait une grosse bêtise. » « Et
nous venons de recevoir cette nouvelle de Paris. Le Professeur Dork est
presque sûr que Pluton n'est pas une planète mais .

« . on signale aujourd'hui trois manifestants sous le Tour Eiffel qui se
plaignaient du traitement des fourmis. »

Il y a un vautour qui se perche quelque part dans la nature humaine,
sinon la télé et les médias ne nous nourriraient pas de ce régime
négativiste. Ce n'est pas intéressant lorsque quelqu'un fait du bien,
quand une vedette de cinéma reste mariée, quand tout le monde est
satisfait du Président ou de l'Assemblée Nationale, ou de sa femme.

Offrez des fleurs à votre épouse. il n'y aura personne pour le
remarquer. Tirez sur elle avec un pistolet et ça passera aux actualités
de 20 heures (ceci n'est pas une suggestion, juste un exemple).

C'est comme ça, même dans l'église. J'ai entendu un groupe qui chantait
dans une église. Entre les chants, une femme se lamentait du froid qu'il
faisait cet hiver-là. « Et ils disent que cet été sera un des plus chaud
que nous ayons vu ! » se plaignait-elle. Je suis certain qu'il devait y
avoir une signification spirituelle, quelque part dans ce qu'elle
disait, mais elle m'échappe maintenant.

Et si nous attendions le bien au lieu du mal ? Si nous pensions à ce qui
marche au lieu de ce qui ne marche pas ? Les pages des journaux sont
remplies de prédicateurs tordus, de PDG qui trichent et des politiciens
véreux.

Pourtant, tout le monde n'est pas comme ça. On est même très loin de la
majorité. Mais puisqu'on n'entend parler que de ce qui est pourri, il
nous vient à l'idée que le monde entier est pareil.

Dans la Bible, David nous apprend comment éviter le découragement : « je
ne mettrai rien de mauvais devant mes yeux. Je haïrai les oeuvres des
infidèles ; elles n'auront sur moi aucune prise.
« Le coeur faux restera bien loin de moi, je ne veux rien savoir des
malfaisants. Celui qui calomnie son compagnon, médisant en secret, je le
fais taire. Je ne supporte pas les yeux hautains ni le cour arrogant Mes
yeux se porteront sur les fidèles du pays, je les ferai siéger auprès de
moi. Et ceux qui sont intègres m'assisteront. Il n'y a pas de place dans
ma maison pour qui se sert de fraude, et le menteur ne subsistera pas
en ma présence. (Psaume 101:3-7, Le Semeur).
David avait décidé que les commérages, la sensationnalisme, et tout ce
qui est sale ne serait pas au menu chez lui. Il gardait les yeux fixés
sur les gens qui faisaient ce qui est juste et non pas sur les tordus.
Il se peut que c'était en partie la raison pour laquelle il était un des
plus grands rois d'Israël.
Un régime constant de négativisme, de médisances, et de
je-ne-sais-pas-ce-que-je-vais-faire assassinerait la foi de n'importe
qui. Faisons attention à ce qui entre dans notre esprit, parce que cela
aide à déterminer quelle sorte de personne nous serons.

11:25 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Dieu accompagne notre route.

«Dieu nous invente avec nous» a écrit quelque part Emmanuel Mounier. Cette phrase, lue il y a longtemps, a été une lumière sur ma route. Elle nous évite de penser Dieu comme quelqu’un qui disposerait de nous avant nous et sans nous. Elle fait comprendre que Dieu accompagne notre route et nos choix libres, sans les prédéterminer par avance, mais en collaborant à l’exercice de notre liberté. C’est cela créer, et surtout c’est cela aimer. La prévenance de l’amour n’est pas une prédestination. Saint Paul s’émerveille de cette prévenance de Dieu qui «nous a élus en lui dès avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et immaculés en sa présence, dans l’amour» (Ep.1,4). Dieu n’a qu’un projet, nous communiquer sa vie en plénitude: c’est cela la sainteté et s’il y en a tant de figures différentes dans l’histoire de l’Eglise, c’est bien parce que chaque saint en a inventé une avec le concours de l’Esprit Saint!

L’amour vrai n’étouffe pas la liberté

C’est aussi ce qui rend le moment présent si important et si passionnant : c’est là que se vit la grande aventure de la sainteté! D’instant en instant, quels que soient ma situation, ma condition, mon âge, l’appel de Dieu prend une forme très concrète, inédite, et m’invite à des décisions que personne ne peut prendre à ma place. En m’appelant à la sainteté, Dieu en appelle à ma liberté, seule capable d’entendre pareil appel, seule capable d’y répondre par un choix bien précis, d’accueil ou de refus. Même si ces choix dessinent des méandres, l’amour de Dieu les suit patiemment et fidèlement, comme une offre toujours renouvelée, aussi neuve et inédite que le moment présent… Il n’y a qu’à regarder ce qui se passe dans une éducation réussie pour comprendre que l’amour vrai n’étouffe pas la liberté mais la suscite et l’aide à grandir. «Dieu s’élance vers l’homme pour que l’homme s’élance vers lui» : Il crée devant nous du possible, pas du nécessaire ni du fatal!

Marguerite Léna

11:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

La résurrection.


Dans notre vie de ressuscité, nous verrons Dieu en tout et tout en Dieu.
Je verrai Dieu en tout, parce que ce monde que déjà j’aime tant, pour lequel je suis passionné, ce monde m’apparaîtra tel qu’il est sortant, en quelque sorte, des mains divines, créé éternellement par Dieu, dans son être tel qu’il est, qui est d’être une participation à l’Etre même de Dieu.
Le monde entier me sera transparent : je verrai Dieu au travers. Essayez d’imaginer ce que ce monde serait, si nous pouvions voir Dieu à travers un amour humain, une amitié humaine, même déjà une camaraderie. Dieu en tout !
Et, en même temps, dans la même conscience, dans ma conscience d’homme divinisé, je verrai tout en Dieu : tout l’univers sera mien.
L’univers, en effet, n’est pas séparable de Dieu, puisque éternellement Il le crée. Donc, tout en Dieu. Et les deux tableaux, Dieu en tout et tout en Dieu, se recouvriront exactement.

 

11:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

La prière en Islam.

Junayd Abû'l-Qâsim (mort en 1991)


La prison qu'évoque cette prière n'est pas celle du corps - qui vient du Créateur - mais celle des fautes de tout ce qui de la créature vient s'interposer et faire écran entre elle et son Dieu. Cependant, l'attention à Dieu doit passer avant l'attention aux obstacles du chemin.


Je me trouve dans une prison qu'ont bâtis les obstacles qui proviennent de mes défauts et de mes péchés d'omission. Je T'en supplie, enlève de mon souvenir ces rebuts mauvais, empêche les d'envahir mon coeur.
Fais que tous mes instants, de jour comme de nuit, soient bâtis avec la méditation constante de tes attributs, et cimentés avec les actes que je poserai pour Te servir et T'adorer. Tout cela, afin que mon approche soit continue et mon état unique, sans qu'il y ait en lui ni dégoût spirituel, ni tiédeur, ni ennui, ni négligence. Ainsi je pourrai m'élancer vers Toi, dès que j'aurai entendu le signal de la course, et parcourir librement l'hippodrome où luttent de vitesse ceux qui s'élancent vers Toi.
Accorde-moi la grâce de goûter la saveur exquise de ces aliments qui profitent si bien à notre nature, ô le plus généreux des généreux.


R. Khawam, Propos d'amour d'un mystique musulman,
Paris, Édition de l'Orante, 1960, p. 92-93.

11:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

08/09/2006

NATIVITÉ DE LA VIERGE MARIE.

medium_vmarie1.3.jpeg
La naissance de la Vierge Marie marque l’avènement, au cœur de notre monde de ténèbres, de la première des rachetées ; la venue parmi nous de celle qui fut préservée de toute souillure du péché dès le premier instant de sa conception, pour pouvoir être la mère de son Sauveur et du nôtre. Le privilège de l’Immaculée Conception découle en effet de la Croix du Christ et est tout entier orienté vers elle : la Vierge toute pure est le premier fruit du mystère de la Rédemption auquel elle participe de manière éminente par sa compassion inégalée. En fêtant la nativité de Notre Dame, l’Eglise célèbre l’épiphanie d’un mystère enfoui depuis neuf mois déjà dans le sein de Saint Anne et depuis toute éternité dans le cœur de Dieu : en Marie, l’humanité réconciliée, purifiée, est présentée, sainte et immaculée, à son divin Epoux (cf. Ep 5, 25-27).
Pour que nous puissions être réconciliés avec Dieu, il fallait qu’un homme offre au Père, au nom de tous ses frères, un sacrifice d’amour qui compense en surabondance tous nos refus d’aimer. Mais comme l’offense du péché atteignait la Bonté divine infinie, seul un Dieu pouvait racheter notre pauvre humanité égarée par le Père du mensonge. C’est pour satisfaire à cette double exigence de la justice et de la miséricorde, que le Verbe s’est fait chair, devenant le « médiateur d’une alliance nouvelle, lui dont le sang purificateur est plus éloquent que celui d’Abel » (He 12, 24).
Pour que notre Sauveur puisse nous libérer de nos chaînes, nous guérir de nos blessures, et triompher de notre mort, il fallait qu’il prit chair dans le sein d’une fille de notre race, dont l’humanité ne soit cependant pas affectée par le péché, avec lequel le Fils de Dieu ne pouvait d’aucune manière cohabiter. Il convenait donc que le Père prépare pour son Christ une demeure digne de lui ; une demeure préservée de toute souillure ; un cœur dont la parfaite humilité soit le miroir de sa Beauté. Elle est bien nôtre cette enfant innocente et parfaitement pure qui naît du chaste amour d’Anne et de Joachim ; et en même temps, la miséricorde du Très-Haut a fait pour elle des merveilles inégalées, en vertu desquelles tous les âges la diront bienheureuse (cf. Lc 1, 48-49) : « Rachetée de façon éminente en considération des mérites de son Fils, unie à lui par un lien étroit et indissoluble, elle reçoit cette immense charge et dignité d’être la mère du Fils de Dieu, et par conséquent la fille de prédilection du Père, et le sanctuaire de l’Esprit ; don exceptionnel de grâce qui la met bien loin au-dessus de toutes les créatures dans le ciel et sur la terre » (Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur l’Eglise, Lumen Gentium, VIII, 53).
Or c’est à Saint Joseph que fut confiée, à l’aube du salut, la garde du Tabernacle du Très-Haut, de l’Epouse inépousée, de la Mère virginale. Cet homme « juste », c’est-à-dire parfaitement ajusté à Dieu, était bien trop humble pour s’approprier une telle mission, fût-ce au nom de l’engagement auquel Marie sa fiancée avait consenti en sa faveur. Conscient du mystère qui enveloppait celle qui lui « avait été accordée en mariage », il décide de lui rendre sa liberté en prenant sur lui l’opprobre d’une rupture d’Alliance non motivée. Il renonce ainsi, par crainte filiale envers le Très-Haut, à ce qu’il avait de plus cher au monde ; et cet ultime sacrifice le rend parfaitement libre pour assumer sa mission unique : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse ».

« Réjouissons-nous, bien-aimés, et tressaillons d’allégresse en cette Nativité de la bienheureuse Marie, Mère de Dieu, elle qui s’est faite pour le monde l’annonce d’une joie nouvelle, et qui a constitué pour le genre humain le prélude du salut. Aujourd’hui est née la Reine du monde, la fenêtre du ciel, la porte du paradis, le tabernacle de Dieu, l’étoile de la mer, l’échelle céleste sur laquelle le Roi d’En-Haut s’est humilié pour descendre dans les profondeurs, et l’homme, qui gisait la face contre terre, s’est vu exalté pour monter vers les hauteurs. Aujourd’hui est apparue sur le monde l’étoile à travers laquelle le Soleil de justice a illuminé le monde. Aujourd’hui est née cette Vierge resplendissante, hors de laquelle s’avance le plus beau des fils des hommes tel l’époux au sortir de la chambre nuptiale. Aujourd’hui s’élance hors du sein maternel la femme qui mérita d’être le temple de la Divinité. Aujourd’hui s’accomplit cette prophétie que le prophète par excellence, Isaïe, posté comme un héraut à l’arrivée de la reine du monde, a clamée d’une grande voix en disant : “Il sortira une tige sur la souche de Jessé, et une fleur montera de sa racine”. C’est de pareille tige en effet que notre Rédempteur a pris son essor tel une fleur, comme il le dit de lui-même dans le Cantique des cantiques : “Je suis la fleur des champs et le lys des vallées”. C’est du nom de lys qu’on appelle le Christ, c’est du nom de lys qu’on appelle aussi la Mère du Christ, comme on l’ajoute dans le même Cantique : “Tel le lys parmi les épines, telle est mon amie au milieu des jeunes filles” » (Saint Pierre Damien).

« O vous qui êtes la fille et la souveraine de Joachim et d’Anne, accueillez la prière de votre pauvre serviteur qui n’est qu’un pécheur, et qui pourtant vous aime ardemment et vous honore, qui veut trouver en vous la seule espérance de son bonheur, le guide de sa vie, la réconciliation auprès de votre Fils et le gage certain de son salut. Délivrez-moi du fardeau de mes péchés, dissipez les ténèbres amoncelées autour de mon esprit, débarrassez-moi de mon épaisse fange, réprimez les tentations, gouvernez heureusement ma vie, afin que je sois conduit par vous à la béatitude céleste, et accordez la paix au monde. A tous les fidèles de cette ville, donnez la joie parfaite et le salut éternel, par les prières de vos parents et de toute l’Eglise » (Saint Jean Damascène).



Père Joseph-Marie

14:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

UNE THÉOLOGIE DE LIBÉRATION DE LA VIE.

Qu’entend-on par théologie contextuelle ?

Notre contexte est ce qui nous entoure, c’est la situation ou nous nous trouvons. La théologie contextuelle est donc une théologie en situation. On peut évidemment dire que toutes les théologies sont contextuelles. Pas même les formes les plus abstraites et les plus intemporelles de théologie naissent dans le vide. Il y a toujours un certain milieu, c’est à dire un contexte, qui conditionne la pensée. La question qui se pose est la suivante : quel est le contexte qui donne l’orientation ? D’où vient la perspective d’une théologie ?

Souvent le contexte relève d’une problématique individuelle aux dépens d’une perspective collective. La plupart des théologiens appartiennent au monde universitaire ou a l’appareil ecclésiastique, dans les limites d’un monde riche ou privilégié. Le problème est que cette appartenance ne fait aucun problème pour beaucoup de théologiens. Bien qu’ils soient conditionnés par un système de réferénce donné, ils présentent leur théologie comme intemporelle, faisant autorité et valable partout et toujours.

Ce qui distingue la théologie contextuelle de la théologie traditionnelle, qui a cours aujourd’hui, n’est pas qu’elle soit liée à un contexte. Ce qui caractérise la théologie contextuelle est que ceux qui la créent, sont conscients de ce qu’elle reflète une situation donnée. Une telle théologie n’a aucune fausse prétention à être valable en tous temps et en tous lieux. Elle rend compte ouvertement de la perspective qu’elle choisit.

Quelle perspective ? Elle dépend naturellement de la situation concrète où la théologie s’élabore. Mais il y a un dénominateur commun pour toutes les théologies contextuelles, si différentes soient-elles : elles mettent en question aussi bien la tradition théologique que la structure sociale auxquelles nous appartenons, à la fois comme oppresseurs et oppressés. La théologie contextuelle est consciente de l’inégalité des rapports de force dans la société et exerce sa critique à leur égard.

De là ressort une autre caractéristique de la théologie contextuelle : elle est partiale, elle prend position dans les conflits. Elle prend parti pour les victimes : les pauvres, les rejetés, les sans-voix. Cette option repose sur la conviction que Dieu lui-même est présent parmi les pauvres et se trouve du côté des exclus.

C’est dans une perspective de libération que la théologie contextuelle interprète les textes bibliques et les autres témoins de la tradition chrétienne. Elle fait une relecture. La théologie contextuelle intègre tout un complexe d’expériences dans sa lutte contre les traditions figées et les structures d’oppression. La libération que la théologie contextuelle se donne pour but vise toute la création et tous les niveaux : social, spirituel, politique, sexuel, culturel, écologique. D’ où vient le nom de théologie de la libération que l’on donne souvent à la théologie contextuelle.

De nombreuses théologies contextuelles ou de libération sont apparues dans différentes parties du monde et traitent de divers thèmes : théologie de la libération du tiers-monde, théologie de la libération de la femme, théologie culturelle, théologie politique, « black theology », théologie écologique, théologie de l’homosexualité, etc.

Comment faire de la théologie contextuelle ?

Elle se fait collectivement, souvent dans des groupes ou communautés de base. Elle s’élabore essentiellement à partir de l’expérience, celle de la vie quotidienne, celle de tous. Tous peuvent faire de la théologie. Notre méthode suit le processus cyclique : découvrir - analyser - agir. Notre ambition est que théorie et pratique (praxis) progressent de pair.

La théologie contextuelle est une réflexion sur la réalité que nous vivons aujourd’hui, là où nous sommes. La réflexion part d’enbas, de la situation d’oppression qui appelle une libération. La réalité reflète une inégalité dans les rapports de force. Il est nécessaire de prendre conscience de la fréquente partialité des médias dans les images qu’ils donnent de la réalité. C’est pourquoi il est important dans le travail théologique d’être à l’écoute du monde et d’y découvrir les expériences et les faits sur lesquels les médias font silence. Il s’agit de faire connaître les expériences et les points de vue marginalisés et de s’en inspirer pour l’action libératrice.

On ne peut parler de Dieu d’une manière qui soit entendue aujourd’hui qu’à partir d’une analyse critique de la réalité, incluant une diversité d’expériences. Il n’existe pas un secteur religieux, qui soit plus important que tous les autres. La question importante, qu’ on soit ou non membre d’une église, est : que croyons nous ? L’important n’est pas de savoir si Dieu existe, mais quel Dieu nous adorons et prenons comme source d’inspiration pour nos vies. L’argent et le succès sont-ils notre dieu aujourd’hui ?

Où fait-on de la théologie contextuelle ?

De par le monde a lieu aujourd’hui un processus de démocratisation des églises. Les communautés de base dans le tiers-monde ont brisé les cadres de l’église comme institution. De nombreux groupes en Europe ont commencé à collaborer dans un réseau : Kairos Europe. En oecuménisme, le processus conciliaire « Justice, Paix et Sauvegarde de la Création » a déjà réalisé d’importantes tâches. Des instituts de théologie contextuelle se trouvent de divers côtés dans le monde.

Bruno LEROY.

14:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Trois formes de prière.

medium_PRIERE.2.jpg



Depuis les origines de l’Église, on a toujours distingué 3 formes principales de prière(…)

Eucharistie
La première forme de prière c’est l’Eucharistie. L’Eucharistie d’abord. Parce que l’Eucharistie, ce n’est pas simplement l’homme à la recherche de Dieu, c’est le Christ réellement présent et actif au milieu de nous.
L’Eucharistie, c’est la prière du Christ, c’est Lui qui prie et les chrétiens qui reçoivent l’Eucharistie s’unissent à la prière du Christ.
L’Eucharistie, c’est donc la prière totale, parfaite, et il n’est jamais permis de mettre une quelconque forme de prière au dessus de l’Eucharistie. C’est pourquoi je dis très fermement : l’Eucharistie d’abord. Autour de l’Eucharistie, il y a l’Office divin, qui est chanté ou psalmodié, ou récité par les moines, les moniales, les prêtres et les religieuses… On peut dire que l’Office divin, dans son rapport à l’Eucharistie, est comparable à une couronne de perles autour d’un gros diamant central. Le diamant c’est l’Eucharistie, et, tout autour, il y a cette prière officielle qui est ininterrompue de l’Église. (…)L’Église ne peut pas être comparée à une autre société, une Église où il n’y aurait que de l’activité, où la relation directe avec Dieu ne serait pas affirmée très nettement, ne pourrait pas être la véritable Église de Jésus-Christ et j’ose dire que, dans ce domaine-là, il n’y a pas d’excuse : être prêtre, être religieux, c’est remplir dans l’Église officielle, l’office officiel de la prière. Voilà donc la première forme de prière.

La prière : cœur à cœur avec Dieu
La seconde forme de prière, c’est ce que l’on appelle “ la prière privée ”, la prière secrète, le tête à tête, ou, mieux, le cœur à cœur avec Dieu ou avec le Christ, la prière ou très simplement, on parle à celui qu’on aime, comme un homme parle à sa femme, ou une femme à son mari, comme un ami parle avec son ami.
C’est la forme de prière qui fait droit à la parole du Christ, dans St Matthieu : “ Quand vous priez, fermez la porte de votre chambre et retirez-vous dans le secret ”.
La chambre dont il est question, c’est évidemment la conscience : retirez-vous dans le secret de votre conscience et là, adressez-vous, parlez simplement avec votre Père qui est dans les cieux…
Cette forme de prière porte un nom qui fait peur à des laïcs, du moins en France, car je me suis aperçu en Espagne, que le nom était communément employé, c’est ce que l’on appelle “ l’oraison ”. Que le mot ne vous fasse pas peur : on pourrait croire que l’Oraison, c’est un temps de prière très long (au moins ½ heure, ¾ d’heure, une heure…)
Non, il n’est jamais demandé de prier plus longuement qu’il n’est possible étant donné ce qu’est notre vie. Alors si vous permettez, au lieu d’employer le terme “ oraison ” qui peut faire peur, je dirai “ un temps fort de prière ” ou, si vous préférez, un moment un peu long de prière.
Ne me demandez pas de préciser davantage, un moment un peu long, ce sera peut-être 3 minutes, 4 minutes, 5 minutes…Je connais des mères de famille surchargées de besogne et qui, très facilement, font oraison au moins un quart d’heure par jour… Mais ça, cela regarde la liberté de chacun.
Mais ce qu’il faut souligner, c’est que cette forme de prière n’est pas la récitation de formules toutes faites, ce n’est pas la lecture de prières qui sont dans les livres, c’est un cœur à cœur… Lorsque le mari veut parler à sa femme, il ne va pas chercher un livre pour réciter des paroles toutes faites, lorsqu’un ami parle à son ami, eh bien, tout simplement, il laisse parler son cœur. Et c’est la deuxième forme de prière. (…)

La prière de tout instant
La troisième forme de prière, dans la tradition de l’Église, c’est ce que l’on appelle “ la prière habituelle ”, qui fait droit à la parole du Seigneur, selon laquelle il faut toujours prier et ne jamais s’interrompre de prier.
Tout à l’heure, lorsque vous entendiez cette phrase, vous deviez penser : “ mais ce n’est pas possible, une cuisinière ne peut pas lorsqu’elle prépare le repas, un homme ne peut pas prier de manière habituelle lorsqu’il est à son bureau et lorsqu’il il est aux prises avec des problèmes de techniques industrielle par exemple…
En réalité, il s’agit d’une prière qui est mêlée à la vie et mêlée d’une manière presque indiscernable, un peu comme dans la boue l’eau est mêlée à la terre d’une manière telle qu’il sera impossible de séparer la terre et l’eau, ça ne fait plus qu’un.
Donc, la prière continuelle, c’est une sorte d’attention à Dieu, confuse, diffuse : Dieu est à l’horizon de la pensée, il suffit d’un rien, d’une petite mésaventure, d’un ennui, pour que, immédiatement, on se rende compte que Dieu est là, et spontanément, on s’adresse à Lui, on pousse un cri vers Lui.

 

10:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Hymne au Seigneur, roi de l’univers.


Psaume 46.

« Le Seigneur, le Très-Haut, le grand roi sur toute la terre ! ». Cette acclamation initiale est répétée selon des tons divers tout au long du psaume 46. Il se présente comme une hymne au Seigneur souverain de l'univers et de l'histoire : « Dieu est le roi de toute la terre... Il règne, Dieu, sur les païens » (v. 8-9).

Cette hymne au Seigneur, roi du monde et de l'humanité, comme d'autres compositions semblables qui se trouvent dans le psautier (cf. Ps 92 ; 95-98), suppose une atmosphère de célébration liturgique. Nous sommes donc au coeur spirituel de la louange d'Israël, qui monte jusqu'au ciel en partant de la terre, le lieu où le Dieu infini et éternel se dévoile et rencontre son peuple.

La toute-puissance de Dieu

Nous suivrons ce chant de louange joyeuse en ses moments fondamentaux, semblables à deux vagues qui avancent vers la plage de la mer. Ils diffèrent dans la manière d'appréhender la relation entre Israël et les nations. Dans la première partie du psaume, la relation est de domination : Dieu « nous soumet des nations, il tient des peuples sous nos pieds » (v. 4) ; dans la seconde partie, au contraire, la relation est d'association : « Les chefs des peuples se sont rassemblés avec le peuple du Dieu d'Abraham » (v. 10). On note donc un beau progrès. Dans la première partie (cf. v. 2-6), on dit : Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie » (v. 2). Le centre de cet applaudissement festif est la figure grandiose du Seigneur suprême, auquel on attribue trois titres glorieux : « très-haut, grand et redoutable » (v. 3). Ils exaltent la transcendance divine, le primat absolu dans l'être, la toute-puissance. Lui aussi, le Christ ressuscité s'exclamera : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 18).

À l'intérieur de cette seigneurie universelle de Dieu sur tous les peuples de la terre (cf. v. 4), l'homme en prière met en évidence sa présence particulière en Israël, le peuple de l'élection divine, « le bien-aimé », l'héritage le plus précieux et le plus cher au Seigneur (cf. v. 5). Israël sent donc qu'il est l'objet d'un amour particulier de Dieu, qui s'est manifesté par la victoire remportée sur les nations hostiles. Au cours de la bataille, la présence de l'Arche de l'Alliance près des troupes d'Israël leur assurait l'aide de Dieu ; après la victoire, l'Arche remontait au mont Sion (cf. Ps 67, 19), et tous proclamaient : « Dieu s'élève parmi les ovations, le Seigneur aux éclats du cor » (Ps 46, 6).

Le Dieu de l’Alliance universelle

Le second moment du psaume (cf. v. 7-10) est ouvert par une autre vague de louange et de chant festif : « Chantez des hymnes pour notre Dieu, chantez des hymnes ; chantez des hymnes pour notre roi, chantez... Que vos musiques l'annoncent » (v. 7-8). Maintenant aussi on célèbre par des hymnes le Seigneur assis sur son trône dans la plénitude de sa royauté (cf. v. 9). Ce siège royal est appelé « saint », parce que l'homme limité et pécheur ne peut s'en approcher. Mais le trône céleste est aussi l'Arche de l'Alliance présente dans la zone la plus sacrée du Temple de Sion. De cette manière, le Dieu lointain et transcendant, saint et infini, se rend proche de ses créatures, s'adaptant à l'espace et au temps (cf. 1 R 8, 27-30).

Le psaume finit sur une note qui surprend par son ouverture universaliste : « Les chefs des peuples se sont rassemblés avec le peuple du Dieu d'Abraham » (v. 10). On remonte à Abraham, le Patriarche qui est à la racine non seulement d'Israël mais aussi d'autres nations. Au peuple élu qui descend de lui est confiée la mission de faire converger vers le Seigneur toutes les nations et toutes les cultures, parce qu'il est le Dieu de toute l'humanité. De l'Orient et de l'Occident, elles se rassembleront alors à Sion pour rencontrer ce roi de paix et d'amour, d'unité et de fraternité (cf. Mt 8, 11). Comme l'espérait le prophète Isaïe, les peuples animés d'hostilité réciproque recevront l'invitation à jeter à terre leurs armes et à vivre ensemble sous l'unique souveraineté divine, sous un gouvernement régi par la justice et la paix (Is 2, 2-5). Les yeux de tous seront fixés sur la nouvelle Jérusalem où le Seigneur « monte » pour se révéler dans la gloire de sa divinité. Ce sera « une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues... Et ils proclamaient d'une voix forte : "Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l'Agneau" » (Ap 7, 9-10).

Jésus, sauveur des hommes

La Lettre aux Éphésiens voit la réalisation de cette prophétie dans le mystère du Christ rédempteur, quand elle affirme, s'adressant aux chrétiens qui ne viennent pas du judaïsme : « Souvenez-vous donc de ce que vous étiez autrefois, marqués comme païens dans votre corps... En ce temps-là, vous n'aviez pas de Messie à attendre, vous n'aviez pas droit de cité dans le peuple de Dieu, vous étiez étrangers aux alliances et à la promesse, vous n'aviez pas d'espérance et, dans le monde, vous étiez sans Dieu. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ. C'est lui, le Christ, qui est notre paix ; des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple ; par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine » (Ep 2, 11-14).

Dans le Christ, donc, la royauté de Dieu, chantée par notre psaume, s'est réalisée sur terre à l'égard de tous les peuples. Une homélie anonyme du VIIIe siècle commente ce mystère en ces termes : « Jusqu'à la venue du Messie, espérance des nations, les peuples païens n'ont pas adoré Dieu et ne l'ont pas connu. Tant que le Messie ne les avait pas rachetés, Dieu n'a pas régné sur les nations grâce à leur obéissance et à leur culte. Maintenant, au contraire, Dieu, par sa Parole et son Esprit, règne sur elles, parce qu'il les a sauvées du mensonge et s'en est fait des amies » (Anonyme palestinien, Homélie arabo-chrétienne du VIIIe siècle, Rome 1994, p. 100).

Audience générale du 5 septembre 2001
la documentation catholique, numéro 2256 du 21/10/2001. Rubrique Actes du Pape Jean-Paul II, paru en page 871

Jean-Paul II

10:13 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Le Maître de la vie.

 Avec la prière, un nouveau départ est offert à chaque chrétien. Pour passer de la mort à la vie, laissez-vous rejoindre par le Ressuscité.

 

Dieu a ressuscité Jésus en le délivrant des douleurs de la mort

Pierre est le premier à annoncer l'événement fondateur de ce qui deviendra le christianisme. Cette première annonce se trouve au début du livre des Actes des Apôtres : elle est faite le jour de la Pentecôte. Jour où l'Esprit qui animait Jésus est donné à ses disciples. Jour où tous les habitants de Jérusalem, y compris les nombreux étrangers qui y résidaient, s'étonnent en écoutant les apôtres leur parler : « Comment se fait-il que, tous, nous les entendons parler des grandeurs de Dieu dans nos langues maternelles ? » (chapitre 2)

Nous touchons ici à la plus grande originalité de la prière chrétienne. Et elle est double.
1) La prière nous fait entendre les merveilles de Dieu dans notre langue, c'est-à-dire notre culture, notre sensibilité, etc. Inutile donc d'apprendre une langue étrangère pour comprendre Dieu. C'est lui qui se met à nous met à notre portée quand nous l'écoutons.
2) Prier le Dieu de Jésus-Christ, son Père et notre Père, nous conduit d'une manière ou d'une autre à entrer concrètement dans le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus. Il s'agit pour chacun d'entre nous de passer de la mort à la vie, dès maintenant, et un peu plus chaque jour, en nous laissant saisir par celui que la mort n'a pas pu retenir.

Notre coeur n'a-t-il pas brûlé lorsqu'il nous parlait sur la route et qu'il nous dévoilait les Écritures ?

L'expérience des disciples d'Emmaüs nous fait toucher du doigt le dynamisme pascal : quitter notre tristesse, notre désespérance pour nous laisser entraîner par le Christ ressuscité. Nous connaissons ce très beau récit de l'Évangile de Luc ( au chapitre 24 ) : Jésus rejoint deux disciples sur leur route, il leur demande ce qui se passe, il les écoute, puis leur ouvre les Écritures (la Bible), il reste ensuite avec eux le soir, il partage le repas, rompt le pain et le leur donne. Ce dernier geste le fera reconnaître. Convertis à la présence du Ressuscité dans leur vie, les deux disciples s'en retourneront joyeux à Jérusalem annoncer la bonne nouvelle à leurs frères !

La prière est ce moment privilégié où se joue pour chacun d'entre nous ce retournement de situation. Pour cela deux éléments sont nécessaires : parler à Dieu de ce qui habite notre coeur, lui confier nos joies comme nos peines, puis écouter sa Parole dans les Écritures, l'entendre avec les oreilles de notre coeur.

Cette même dynamique est aussi à l'oeuvre dans chaque eucharistie où l'écoute de la Parole de Dieu conduit au partage du pain. Sommet la prière chrétienne, la messe nous rassemble avec tous ceux qui cherchent le Seigneur sur les routes de leurs vies.

Comme avec Adam
tous meurent
avec le Christ aussi
tous vivront

Saint Paul parlera avec beaucoup de force de ce que produit la rencontre du Ressuscité. Une double certitude l'habite désormais : si nous mourons tous (comme Adam, être humain tiré de la terre), nous vivrons aussi avec le Christ (comme lui, être humain appelé à partager la gloire de Dieu).

La prière nous aide à faire le lien entre ce que nous vivons dans cette vie (nous sommes tous des Adam ! ce que signifie notre naissance) et ce qui nous est donné par Dieu (nous sommes tous des Christ ! ce que signifie notre baptême). Elle permet de nous donner comme des lunettes pour voir en relief notre existence. Elle est comme une aire de repos sur les voies rapides de nos existences : se reposer avec le Christ, pour mieux se laisser entraîner par lui lorsque nous reprenons la route, celle des Emmaüs de nos vies.

Concrètement, que faire ?

  • Pour cette étape, commencez par contempler le Christ Sauveur de l'animation multimédia que nous vous proposons. En écho, plongez-vous également dans l'homélie ancienne pour le grand et saint Samedi : « Éveille Toi, ô toi qui dors » (lien sur la colonne de droite, en haut de cet écran).
  • Prenez ensuite un temps de méditation sur le passage de la lettre de saint Paul. C'est un texte spirituel d'une haute teneur. Son abord est difficile. Mais lisez-le à voix haute plusieurs fois, vous serez surpris de l'effet produit.
  • Pour aller un peu plus loin encore, consacrez un temps de prière (20 minutes par exemple) pour dire au Seigneur vos joies et vos tristesses, vos espérances et vos déceptions. Confiez-lui ce qui habite votre coeur. Il saura le rendre brûlant.
Thierry Lamboley, sj

10:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |