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01/05/2006

TEL QUE JE SUIS… JE VIENS À TOI !

Il y a plus de 2000 ans, un Homme, Jésus de Nazareth, est venu bouleverser le monde, et ce, à tout jamais. Avec son message d’Amour et de Tendresse destiné à tous les êtres humains, quelle que soit leur condition.

Regardons ensemble les personnes que Jésus a croisées sur son chemin. Je pense à la Samaritaine, cette femme qui avait eu cinq maris et vivait avec un sixième qui n’était pas le sien. Jésus ne l’a pas jugé, mais Il l’a aimé tout simplement, et sa vie a été transformée par l’Amour. Je pense également à la femme adultère. Tout le monde la jugeait et voulait la lapider. Jésus Lui, l’a regardée et aimée. Il a redonné la dignité à cette femme. Je pense à Marie-Madeleine. Elle était une fille de joie. Elle aussi, tout le monde la pointait du doigt. Jésus l’A enveloppée de son regard d’Amour et elle s’est sentie aimée comme jamais auparavant. Elle venait de découvrir la différence entre plaisir et Joie. Prenons Zaché, qui avait profité de beaucoup de personnes. Jésus est allé souper chez-lui et Zaché a été bouleversé par l’Amour. Il y aurait encore tellement d’exemples à donner. Mais ce qui est frappant chez Jésus, c’est la façon qu’Il a de transformer les gens. Lui qui est le Fils de Dieu, ne se permets pas de juger qui que ce soit. Si Jésus a aimé toutes ces personnes marginales, soyons assurés qu’il nous aime sans condition.

Dans la société dans laquelle nous vivons, il est tellement facile de juger et de condamner la manière de vivre de l’autre. Jésus Lui, nous invite à aimer au-delà de tout jugement. Et par notre façon de vivre, les gens auront le goût de connaître ce Jésus Libérateur !

Dans le fond « Jésus n’a-t-il pas aimé tout simplement » !

Avec conviction et amour nous pouvons redire jour après jour :
« Seigneur, tel que je suis, je viens à Toi » !

12:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (1) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

24/04/2006

L'homosexualité

Et les homosexuels ? Ce sont des personnes que leur nature particulière contraint à déployer leur sexualité dans une direction autre que celle de l'instinct habituel. Il y a parmi eux proportionnellement autant d'individus honorables que chez les hétéros.
Pourtant ils sont l'objet d'un ostracisme tout pareil à celui qui frappait les juifs jusqu'il y a peu. Qui oserait, dans nos Églises, contrarier l'opinion unanime -disons plutôt: officielle- qui les condamne au nom de la morale chrétienne ?
En fait, ce qui est ici en présence, c'est la peur primitive qui saisit l’imaginaire des humains devant une réalité différente, insolite, étrangère, et qu'on croit menaçante. Ce fut parfois les roux, plus généralement les sourds-muets, les gauchers qu'on obligeait à violenter leur nature pour se plier à la "norme", et alors les homosexuels, avec ce coefficient supplémentaire de crainte qui s'attache à la sexualité, toujours un peu troublante.
L'enseignement diffusé au catéchisme et du haut de la chaire reste entièrement marqué par la méfiance et les mises en garde. La fable selon laquelle homosexualité rime avec immoralité continue à être propagée. Je n'ai jamais entendu un encouragement à rencontrer et à fréquenter ces marginaux pour aller se rendre compte si vraiment ce sont des vicieux comme on le prétend. Mais quand, au contraire, nous brisons la glace de la méfiance nous trouvons souvent des personnalités de grande valeur et profondément morales.

Bien sûr, comme dans le cas des juifs, il y a des passages bibliques qui semblent donner raison aux militants anti-homos. Mais comme dans le cas des juifs il est nécessaire de réfléchir au contexte dans lequel on applique ces enseignements. Car il est quand même difficile de se sentir justifié par la Bible quand on détruit des vies...

"Ça", c'est trop vous demander ?
Mesurons-nous les dégâts causés par nos idées traditionnelles touchant l'homosexualité? Nous avons condamné des frères et des soeurs à rester des clandestins toute leur vie au sein de leur propre famille. Des dépressions et des suicides se sont produits, qui s'expliquent parfois par la situation intenable d'être enfermés dans le secret d'une homosexualité inavouable.

J'appelle donc de mes vœux un grand souffle de vérité et de repentance sur nos Églises. L'opinion publique, dans nos pays laïques, a commencé à se dégager des préjugés séculaires. Mais les milieux religieux, en Islam comme dans le Judaïsme et le Christianisme, de même que chez les gens d'extrême-droite, restent les plus intraitables.

Vienne le jour où les gays et les lesbiennes, au même titre que les rouquins, les gauchers, les daltoniens, les chauves et les obèses, seront accueillis ouvertement et à part entière dans nos communautés chrétiennes.

Ou bien direz-vous, comme mon pasteur de la Nuit de Cristal, que "ça", c'est trop vous demander ?

 

Pierre Le Fort, professeur honoraire à la Faculté universitaire de théologie protestante.   

10:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

21/04/2006

Le fondamentalisme.

Les fondamentalistes ne représentent pas une confession ou union d'Eglises, mais un courant de pensée qui peut se retrouver dans différentes confessions.

Le terme "fondamentalisme" est né aux Etats-Unis au début du XXème siècle. Les fondamentalistes refusent les interprétations libérales ou spiritualistes des textes bibliques. Pour eux, la Parole de Dieu est la Bible et non pas dans la Bible. Ils refusent en particulier le darwinisme et son enseignement dans les écoles. Les théories de l'évolution leur paraissent contraire au texte biblique de la création tel qu'il est rapporté dans la Genèse. Ils refusent également l'oecuménisme.

Les positions fondamentalistes sont plus fréquentes dans les Eglises Evangéliques, mais il ne faut pas identifier le fondamentalisme au protestantisme évangélique.
Dans un sens large et non historique, le protestantisme est un "fondamentalisme", dans la mesure où il s'en tient à "l'Ecriture seule", contre toute interprétation qui apparaîtrait divergente.
Mais il est aussi un "libéralisme", dans le sens où il affirme l'importance du libre examen et la relativisation des magistères ecclésiastiques, théologiques, moraux. C'est la tension entre un certain "fondamentalisme" et un libéralisme qui est constitutive du protestantisme.

D'après Jean-Paul Willaime, in Encyclopédie du Protestantisme, Cerf/labor et Fides, 1995
©www.protestants.org


Je suis convaincu que le fondamentalisme – au sens où l’on croit détenir la vérité suprême et le droit de l’imposer aux autres – ne constitue pas une réponse adaptée aux problèmes du monde moderne, tant sur le plan religieux que politique. Il est largement préférable de traiter ces problèmes de manière pragmatique en se fondant uniquement sur des faits et des discussions, de privilégier l’expérimentation aux conclusions hâtives.

En se laissant guider par l’idéologie, on court le risque de commettre des erreurs. Le monde regorge de questions épineuses qui n’appellent pas de réponses évidentes. On peut ne pas être d’accord sans pour autant être ennemis.

20:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

19/04/2006

LE LIBÉRALISME THÉOLOGIQUE.

Quel est l'avenir du libéralisme en théologie ? Où sont les pistes à explorer ? Sur quels chemins de pensée est-il bon de nous aventurer ? Quels sont les risques à encourir et les obstacles à contourner ou surmonter ? Voilà des questions que les libéraux se poseront, sans doute, jusqu'à la venue du Royaume.

Il est hâtif et difficile d'aborder ces interrogations en faisant mine d'être dégagé de tout contexte. Ce que nous vivons nous interpelle, parfois avec violence. Et même quand l'existence paraît calme, la pratique nourrit la réflexion. Méditer sur la nature du libéralisme implique de prendre en compte le monde dans lequel nous sommes inscrits. Pas une de nos paroles ne saurait lui échapper. Nous sommes situés. Nos mots sont datés. Nous ne défendons pas pour autant une approche supposée empirique. L'empirisme a le défaut de croire qu'il est possible. Mais il repose toujours sur des présupposés. Cependant, un libéralisme qui ne se confronterait pas à la culture serait une coquille vide. Il n'en subsisterait qu'une scolastique libérale. N'oublions jamais le reproche adressé, au cours de notre siècle, à certains libéraux, notamment Allemands. Se retrancher dans l'unique sphère des idées conduit à oublier le monde. Examiner ses propres présupposés - même s'il est toujours bon de s'efforcer de les clarifier - risque de nous détourner de la construction du Royaume. Nous devons songer aux conséquences pratiques de nos paroles. Le contexte existe. Le nier conduit à ruiner le libéralisme comme tel. Il faut donc maintenir le double souci de nos paroles et de leur impact. Le libéralisme doit se questionner sur ces deux plans. Cela dit, un effort de pensée ne saurait s'en tenir à l'examen de variables locales. Dans l'histoire, tout n'est pas nécessaire. Il y a du contingent, de l'accessoire. Le plus difficile reste d'ailleurs de démêler l'essentiel du secondaire. Bultmann avait bien décelé cette difficulté : porter un regard sur l'histoire, c'est risquer d'entrer dans l'illusion - celle de détenir pour soi-même la capacité de départager le révélateur du contingent. Cependant, nous pouvons étudier des phénomènes transversaux. Il est possible de nous mettre en quête des révélateurs de notre temps. Nous en percevons un, qui semble redoutable. Il est le plus formidable défi adressé aujourd'hui aux libéraux. Il peut être exprimé par cette simple question : Quelle est, pour nous, la pertinence du libéralisme théologique, dans le monde d'aujourd'hui ?

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08:29 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

12/04/2006

L'ART EST PROPHÉTIQUE.

La création artistique est-elle une sorte de "sécrétion" de l'esprit humain, née d'une alchimie mystérieuse de la personne ? Dans ce cas, l'artiste serait alors amené à "se dire", à témoigner de lui-même d'une façon décalée par rapport aux strictes nécessités de la productivité ? Son esthétique renverrait à des douceurs ou des beautés enfouies au fond de l'être.

Mais nous sentons bien que l'art n'est pas le produit unilatéral d'un artiste. L'art est dialogue. Il l'est déjà dans l'esprit et le cœur du créateur, dans ce rapport entre le JE, dans sa solitude, et le NOUS qui l'unit à d'autres. En tant que créateur je me refuse à l'isolement, à la fermeture, à "l'étanchéité", je suis donc uni à d'autres par d'innombrables liens. Ce que je vais dire par mon geste artistique sera donc le produit de ce dialogue entre moi-le-solitaire et moi-parmi-d'autres. Je ne témoignerai pas de "moi" seulement, mais de "moi qui se pense NOUS".

Mais le dialogue ne s'arrête pas à cette recherche intérieure, il est aussi bien concret dans le résultat de ma création. Je propose mon art, je le donne à voir, à toucher, à entendre etc. Va t'on accueillir cette proposition ? Que va-t-on en faire ? Quelles seront les réactions ? Dialogues multiples avec les destinataires de la création artistique.

L'art peut-il être au service du témoignage ? Ne risque-t-on pas de "purger" l'art en l'enrégimentant, en lui donnant mission ? Oui, il ne peut s'épanouir que dans la liberté; Mais si cette liberté est "la glorieuse liberté des enfants de Dieu", si l'artiste est –comme tout chrétien pourrait l'être- un véritable disciple de Jésus-Christ, son expression artistique témoignera de la Vie qu'il a reçue. Alors, que l'artiste soit ce sculpteur du XIe siècle juché en haut d'une église romane qui crée une œuvre que seul verra un photographe acrobate du XXe siècle; qu'il soit ce compositeur au nom oublié mais dont on chante et joue l'œuvre pendant des générations; qu'il soit ce peintre dont une couleur de la toile résonne curieusement en moi et me parle. Bref, qu'il soit devant le peuple chrétien à témoigner au monde, dedans pour faire grandir l'Église ou derrière pour préserver des traces, l'artiste, par son art sera le prophète de son Dieu. Il sera prophète, "porte-parole", comme chaque chrétien doit l'être, et l'art sera alors un merveilleux reflet de l'Espérance que nous accueillons sans cesse et qui se renouvelle sans cesse.
Bruno LEROY.

08:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

10/04/2006

LA THÉOLOGIE LIBÉRALE.

On entend par libéralisme, un mouvement qui a toujours existé dans l’Eglise, et qui se refuse à inféoder la foi des individus, à une formulation dogmatique. Historiquement, le mouvement se structure vers la fin du XVIIIe siècle. Largement tributaire de la philosophie des Lumières, et de la critique historique des textes bibliques, les théologiens libéraux tentent de relativiser la notion de vérité immuable véhiculée par les dogmes et la tradition. Le mouvement est complexe, il est à la fois un retour critique à l’Ecriture contre la systématisation du message par la dogmatique chrétienne, il se veut aussi une tentative de réconciliation entre la culture et la foi. Pour se faire, il reste très attentif aux évolutions scientifiques et culturelles. L’Eglise et sa hiérarchie sont relativisées comme étant principalement des œuvres humaines. L’insistance sur le rôle de la raison et du sentiment fera parfois pencher le libéralisme vers un rationalisme assez typique du XVIIIe siècle, mais aussi dans un sentimentalisme que l’on retrouve dans le courant romantique, et dans les mouvements piétistes du Réveil.

Les adversaires du libéralisme lui reprocheront parfois de s’être totalement confondu avec l’humanisme des libres penseurs. Si cette critique est fondée, elle ne saurait faire oublier la grandeur exceptionnelle de cette théologie dont nous redécouvrons les travaux aujourd’hui. Une formule d’
Albert Schweitzer résume parfaitement l’esprit de ce mouvement: " Paul a toujours garanti les droits de la pensée dans le christianisme. Au-dessus de la foi établie par la tradition, il a placé la connaissance par l’Esprit du Christ. Un respect invincible de la vérité vit en lui. Il n’admet d’autres contraintes que celles imposée non par une autorité doctrinale; mais par l’amour.
Cependant, ce n’est pas un révolutionnaire. Son point de départ est la
foi de l’Eglise, mais il n’admet pas qu’il doive s’y borner; il revendique le droit de penser le contenu intégral de la christologie, que les vérités auxquelles il aboutit soient ou non admises par la foi courante de l’Eglise ".

Philippe Aubert

20:53 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

30/03/2006

AFFRONTER LES SOUFFRANCES ET LA MORT.

Il y a en chacun de nous un besoin sexuel. Certes, il n’est pas du même ordre que le besoin de manger ou de boire. En effet, on peut se passer, être privé de l’exercice de la sexualité, ou la différer, sans cependant mourir ; ce qui n’est pas le cas de la nourriture ou de la boisson. Ce besoin sexuel est présent dès le plus jeune âge. L’enfant éprouve de manière diffuse son corps comme une source de plaisir. Il aime être bercé, pris dans les bras, choyé. Il aime être embrassé et embrasser. Ce contact corporel, il est cherché non pas comme pure sensation épidermique, mais comme expression d’une relation intersubjective.

Chacun poursuit toujours, d’une manière ou d’une autre, un rêve d’immortalité et de non-souffrance. La poursuite de ce rêve se manifeste dans les mécanismes de défense qui visent à occulter la réalité de la souffrance et à la rejeter hors du champ de la conscience ; on peut la voir, on détourne les yeux, on fait " comme si " elle n’existait pas. Dénier la souffrance de cette manière, c’est se complaire dans l’image idéale de soi et du monde où la finitude et la mort ne sont pas reconnues. Ainsi le sujet peut-il entretenir, inconsciemment sans doute, une sorte de délire d’immortalité. Il se barricade dans un monde imaginaire en estimant que la souffrance et la mort, ce sont toujours celles des autres, mais jamais la sienne. Il se construit ainsi un univers conforme à son besoin de sécurité et de complétude sans faille.

Ainsi, par exemple, dans le discours publicitaire, on ne voit jamais que des êtres beaux, jeunes et sains. La souffrance n’y est jamais représentée. Lorsqu’elle l’est, c’est afin de proposer un produit qui en sera le remède miracle. Dans le discours publicitaire, on ne meurt pas...

L’éloignement des cimetières, la mise à l’écart des malades, la marginalisation des personnes handicapées, n’est-ce pas aussi pour les sociétés une manière de voiler la souffrance et la perspective de la mort ?

Cependant cette illusion d’un monde " hors souffrance " est tôt ou tard brisée. Car la souffrance finit toujours par s’insinuer dans la vie du sujet de manière insistante et persistante. Dans ce cas, malgré tout, on pourra encore tenter de se voiler les yeux. Par exemple, lorsqu’il s’agit de la souffrance des autres, on réagira par l’indifférence. Ainsi face au spectacle de la souffrance que montre la télévision, peut se créer une sorte d’accoutumance où l’on parvient à voir souffrir sans plus s’émouvoir. On acquiert alors un coeur endurci, incapable de compassion. Ou encore, lorsqu’il s’agit de souffrance personnelle, on peut chercher à s’étourdir dans le bruit, la drogue ou l’alcool afin de fuir le mal présent et poursuivre malgré tout son rêve déçu de complétude. Le suicide même peut être une manière ultime d’éviter la souffrance et la perspective de devoir mourir : plutôt mourir vite que de devoir rencontrer la souffrance et la mort. Ainsi n’est-il pas rare de voir des personnes se donner la mort le jour où elles ont appris qu’un mal incurable les tenait. Le suicide dans ce cas est une sorte de précipitation dans la mort du fait qu’on ne l’a jamais acceptée ; ultime tentative pour fuir ce qui vient et ce que l’on a toujours voulu nier ; ultime refuge d’un rêve d’immortalité déçu.

Ainsi donc, à force de vouloir dénier la réalité de la souffrance, à force de poursuivre un rêve de complétude sans faille, on est amené à vivre la souffrance, qui vient tôt ou tard, dans la désespérance et la déréliction. La souffrance est alors sans espoir, sans chemin ; horreur aveugle, solitude de l’abandon, détresse suprême où vient s’exténuer un rêve d’immortalité déçu. Ainsi, vivre dans l’imaginaire d’un monde " hors souffrance ", c’est ajouter à la souffrance, lorsqu’elle vient, les traits de la désespérance. Le problème qui se pose est donc de pouvoir vivre l’inévitable expérience de l’altération sans cependant sombrer dans le désespoir. Cela implique le consentement à " vivre avec " la souffrance, non point pour la subir ou s’y complaire, mais pour négocier au mieux l’expérience du " devenir autre ".

Dans cette optique, le pas décisif à franchir est l’aveu par le sujet souffrant de la douleur qui le déchire, à un autre qui l’écoute. Le cri, l’appel, la parole adressée à l’autre est, à la fois, le consentement à la réalité de la souffrance et l’inscription de l’espoir au sein de la situation douloureuse elle-même. L’aveu de la souffrance, lui, par la relation qu’il institue, a un effet salutaire, thérapeutique. Le fait de parler à un autre libère de l’angoisse. Ainsi la souffrance comme expérience d’altération devient-elle, par la médiation de la parole, expérience de l’altérité, de la naissance à la rencontre de l’autre. Et cette rencontre de l’autre délivre d’un réel et d’un devenir sans espoir. La rencontre d’autrui dans le creuset de la souffrance neutralise la désespérance, ranime le désir de vie et entraîne donc au combat commun contre la souffrance.

Ps : Je dédie cet article à ceux et celles qui vivent de terribles souffrances. Puissent-ils rencontrer des personnes écoutantes qui partagerons leur état afin de donner sens ensemble au combat à mener pour exister holistiquement malgré les infortunes dont le destin les accable, en intégrant ces blessures pour les vivre au mieux.

BRUNO LEROY.

12:47 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

29/03/2006

AIMONS-NOUS VRAIMENT NOS JEUNES ?

Le grand drame de notre société est de ne plus comprendre ses jeunes. Je ne peux m’empêcher de me remémorer une histoire survenue. Un père de famille étant Directeur dans une multinationale, avait un Fils auquel il faisait de nombreux cadeaux. C’était une façon pour lui de montrer sa Tendresse.

Le fiston, je l’ai vu arriver un jour dans mon bureau et m’occupant essentiellement de délinquants, je ne comprenais pas sa présence en ces lieux. Il resta une après-midi avec moi sans parler. Puis vint la fin de la journée et je lui demandais ce qu’il voulait. Il me répondit qu’il désirait simplement parler car son père, pris par ses affaires ne l’écoutait pas. Je l’écoutais jusque tard dans la nuit.

Le lendemain, Je décidais d’inviter le père pour lui dire que son Fils manquait d’écoute en dehors de tous les cadeaux offerts. Ce fameux Directeur prit son agenda et tous les arguments pour me convaincre et justifier ses absences. Je lui répondis que ce n’était pas à moi d’évaluer sa présence auprès de son fils mais, qu’il serait bon qu’il lui en parla. Le père ne fit rien de ce que j’avais conseillé et continua sa vie tumultueuse d’homme d’affaires.

Je le revis plusieurs mois après, en larmes. Il venait d’enterrer son fils qui s’était suicidé en laissant ce mot  :" tu m’as toujours acheté mais jamais écouté. Je ne suis pas un compte en banque. Je ne peux plus vivre sans ton amour. Adieu papa, moi je t’aimais." Et je pourrais vous en donner de cruelles expériences de ce type que je vis au quotidien. Les écouter, les comprendre, les aimer. Voilà le grand combat que nous devons mener auprès de nos Jeunes.

Nous pensons souvent, à tort que ce sont les familles défavorisées les plus atteintes par ce manque affectif. La blessure du manque d’Amour se montre plus discrète dans les familles riches. Je vous prie de croire que ce père le regrette encore et cela s’est passé, il y a plus de dix ans. Les ados ou enfants sont des personnes et nous n’avons pas le droit d’ignorer leur Humanité.

Nous croyons Aimer et nous n’écoutons pas assez, ou ne comprenons pas ou dévalorisons leurs moindres prétentions à réaliser leurs rêves. Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.

Brisons ces murs de mutisme et d’indifférence. Je vous laisse,il me faut rejoindre les Jeunes blessés de la Vie pour écouter leurs violences, leurs cris, leurs angoisses face à une société qui les considère, juste comme de potentiels consommateurs, pas encore des êtres humains à part entière. Si les éducateurs de rue n’existaient pas, Frères et Soeurs, la police ne suffirait pas à temporiser leurs colères. Il nous faudrait une panoplie de guerrier pour sortir dans la rue. Aimons-les, tels qu’ils sont, et essayons ensemble de comprendre leurs incivilités, non pour les excuser.

Mais, pour agir sur le racines du mal, plutôt que nous lamenter sur leurs violences. Essayons de les Aimer en gestes avec la distance nécessaire qui leur permettra de grandir pour devenir des hommes et des femmes matures. Notre prière nous aidera à trouver les justes attitudes.

Bruno LEROY.

11:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (6) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

21/03/2006

La spiritualité n'est pas pour les faux-culs ou les grenouilles de bénitier.

Dans notre monde moderne, on a tendance à voir l'être qui suit un cheminement spirituel comme un être faible, qui s'adresse à une divinité extérieure pour lui venir au secours.

Une telle spiritualité n'est rien d'autre que mièvrerie, faiblesse, ignorance et peur. La première étape de la spiritualité consiste à devenir un individu. Pour pouvoir rejeter toute individualité, encore faut-il d'abord devenir individu, être libre et sans peur. La spiritualité n'est pas pour les faibles, elle n'est pas non plus pour ceux qui se prosternent de tout leur long aux pieds de soi-disant gurus, sans aucune discrimination, simplement parce qu'ils portent une robe couleur ocre . La voilà la porte ouverte aux sectes : la faiblesse. Elle n'est pas non plus pour ceux qui, vivant dans un monde moderne, se font avaler par une administration outrancière, véritable machine à compresser l'être, sans aucune réaction de vérité et cela par crainte de perdre quelque bien. La spiritualité, dirait-on de nos jours dans la jeunesse, n'est pas pour les faux-culs ou les grenouilles de bénitier. Cela, c'est le premier enseignement de la Bhagavad-Gita : "Au lieu de pleurer sur le sort des tiens, Arjuna, prends les armes et bats-toi !".

La religion n'est pas le fait d'aller à l'église ou au temple ou au mandir. La religion est à chaque seconde de la vie. La Religion est la vie-même. La religion est partout. Dès qu'il y a création, il y a religion, car il y a ce qui relie le créé au Créateur. La religion dans un sens second est la prise de conscience de cette liaison.

La faiblesse engendre la peur. Peur du péché, peur du fisc, peur de l'envoûtement, peur du "qu'en dira-t-on". Peur et faiblesse. Notre monde moderne est une machine à créer la faiblesse et la peur, à créer des comportements standardisés, à faire de chaque individu des numéros d'INSEE, d'URSSAF, de je ne sais quoi encore, des unités de production et de consommation. Mais la société, comme un ensemble de moutons, suit, elle suit, et passe sa vie sans vivre, sans vie, sans âme, sans souffle, sans foi ni Loi, sans Dieu. Où est l'homme ? Oui, comme le disait Sathya Sai Baba, ce n'est pas l'homme qui cherche Dieu, c'est Dieu qui cherche un véritable homme !

Swami Vivekananda ne voulait pas d'abord des 'dévots', non, il le clamait bien fort, il voulait des hommes musclés. Des hommes sains, de corps et d'esprit. Où est l'homme ? Comme le dit une secte hélas bien connue : "Réveillons-nous !" "Awake, arise", disait ce meneur d'âmes, ce bras de Shri Ramakrishna : Swami Vivekananda. Le fort devance le faible, c'est la loi de la nature. Si nous voulons que la spiritualité envahisse le monde, cela ne peut être le fait que de forts, non de faibles. Seul le fort peut recevoir cette foi qui justement "déplace les montagnes" alors que le faible n'arrivera même pas à soulever une mouche. L'homme spirituel est un homme libre. Qu'est-ce que la spiritualité si ce n'est la recherche de la Libération ? Chercher la libération lorsque dans la vie de tous les jours nous ne sommes qu'esclaves, qu'est-ce que cette spiritualité qui n'est alors qu'un mot qui n'est fait alors que pour faire sourire. Être un homme 'libre', cela n'est pas un vain mot. La liberté est du domaine du dedans, la liberté c'est de ne dépendre de rien parce qu'il n'y a attachement à rien.

Bruno LEROY.

11:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (1) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

18/03/2006

L'IMPORTANCE DE LA THÉOLOGIE.

La connaissance de la nature et du caractère de Dieu est d'une importance cruciale pour notre vie de tous les jours.

De même qu'il serait cruel d'apporter en avion un indigène d'Amazonie à Londres et de le laisser se débrouiller tout seul au Square Trafalgar, lui qui ne sait rien de l'anglais ni de l'Angleterre, il serait cruel aussi pour nous-mêmes si nous essayons de vivre dans ce monde sans une connaissance au sujet du Dieu à qui appartient ce monde et qui en est le dirigeant. Le monde devient un lieu étrange, méchant et douloureux, et la vie dans ce monde est une affaire désappointante et désagréable, pour ceux qui ne savent pas qui est Dieu. Négligez l'étude de Dieu, et vous vous condamnez vous-mêmes à trébucher et à faire des gaffes les yeux bandés durant votre vie, comme s'il n'y avait aucun sentiment de direction ni de compréhension de ce qui vous entoure. De cette manière vous pouvez gaspiller votre vie et perdre votre âme.

- J.I. Packer


Il y a d'autres sujets dont on peut faire le tour et mettre le grappin dessus; par rapport à ces sujets nous pouvons être satisfaits, et aller de l'avant avec la pensée, «Voici, je suis sage.»

Mais quand nous en venons à cette science maître, découvrant que notre ligne de plomb ne peut sonder sa profondeur, et que notre oeil d'aigle ne peut voir sa hauteur, nous nous détournons avec la pensée que l'homme vain serait sage, mais il est comme le petit d'un âne sauvage; et avec l'exclamation solennelle, «Je suis d'hier et je ne sais rien.» Aucun sujet de contemplation ne tendra plus à rendre humble la pensée que les réflexions sur Dieu...

Mais si le sujet humilie la pensée, il l'étend aussi. Celui qui pense souvent à Dieu, aura une pensée plus large que l'homme qui ne fait que cheminer simplement sur ce globe étroit... L'étude la plus excellente pour l'extension de l'âme est la science de Christ, et de Lui crucifié, et la connaissance de la Divinité dans la glorieuse Trinité. Rien n'élargit l'intellect, rien ne magnifie tant l'âme de l'homme autant qu'une investigation dévote, désireuse, continue du grand sujet de la Divinité.
Et si le sujet est humiliant et élargissant, il est aussi éminemment consolant. Oh, il y a, dans la contemplation de Christ, un baume pour chaque blessure; dans la méditation sur le Père il y a une quittance pour chaque chagrin; et dans l'influence du Saint-Esprit, il y a un baume pour chaque douleur. Voudrais-tu perdre ce qui t'attriste? Voudrais-tu noyer tes soucis? Alors va, plonge-toi toi-même dans la mer profonde de la Divinité; perds-toi dans son immensité; et tu en sortiras comme après un sommeil de repos, rafraîchi et revigoré.

- C.H. Spurgeon, en 1855.

19:54 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (2) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |