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21/03/2009

GUY GILBERT DÉFEND LE PRÉSERVATIF.

video Le « curé des loubards » défend le préservatif - société, religion, pape - videos kewego.mp4

Cliquez sur le lien ci-dessus. Real player s'ouvrira et vous verrez la photo de Guy apparaître en entendrez ses propos.

Je suis en plein accord avec Guy sur ce sujet ( que j'élaborerai plus tard ).

Il ne faut pas ajouter la mort à l'Amour. Toutes expressions d'amour sont dignes de connaître la tendresse de la vie et non le regard morbide de la mort. Nul n'a le droit de juger et d'évoquer ce sujet à la légère. Les chrétiens qui sont contre le port du préservatif, ne sont pas des hommes ou femmes de terrain. Ils vivent leur Foi dans le confort de leur conscience bien-pensante.

Facile d'imaginer des valeurs morales lorsqu'on est pas même capable de regarder l'étranger droit dans les yeux avec amour.

Il est plus facile de juger que d'analyser les divers paradigmes de nos sociétés en mutations et en affirmations.

Affirmer que l'on aime différemment devrait être accueilli avec la tolérance du coeur plutôt que le mépris sous des prétextes évangéliques.

L'Amour n'a pas de frontières dans l'âme des humains. La haine non plus, d'ailleurs.

Bruno LEROY.

13:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

15/03/2009

BASHUNG RÊVE TOUJOURS.

BASHUNG LE FIGARO.jpg
Ses textes nous plongent dans la profondeur des océans. Sa voix savourait chaque mot comme pour en extraire la quintessence. Bashung demeure unique dans l'univers magique de sa musique. Il deviendra certainement, s'il ne l'est déjà, le père spirituel des artistes authentiques. Ceux qui cherchent inlassablement la note bleue, celle qui n'existe qu'à l'intérieur de nous mêmes.
 
Il faudra bien que quelques-uns suivent le maître pour nous chanter leur part de vérité. Bashung avait su extraire de son silence méditatif des joyaux et des lumières poétiques. Son rôle fut de nous indiquer le chemin de la création libre. Pourquoi ne pas prendre exemple sur son souffle métaphorique. Il savait parler de lui avec pudeur et dans son art, il maniait souvent l'imprudence faute de ne point aimer ce qui immobilise.
 
Tout ce qui n'allait pas selon un certain tempo ou une mélodie des mots, ne l'intéressait guère. Il aimait le vent qui respire dans les arbres les senteurs du printemps. Il aimait la vie dans toutes ses cadences, ses splendeurs et ses sens. Il  n'aimait que sa musique, comme un mystique qui interpréte le cantique des cantiques. Il avait ce sourire de la douceur qui fait l'humilité. L'élégance de ses gestes transcendait sa présence scénique. Bashung est désormais dans les volutes éternelles comme une fumée blanche immaculée sur laquelle il nous faudra écrire.
 
Ce soir, je pense à sa femme et ses deux enfants. Puissent-ils écouter inlassablement les rêves parfois blessés qu'Alain leur murmure encore et toujours. Merci, Monsieur Bashung, de nous avoir témoigné tant de Dignité. Votre exemple restera gravé dans la mémoire des jeunes et moins jeunes, infiniment. Je vous aimais et je vous aime encore par-delà l'espace de la mort.
 
Bruno LEROY.
Éducateur de rue.

20:32 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : videos, médias, poesie, spiritualite-de-la-liberation, art, christianisme, foi, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

09/03/2009

Théologie de la libération ?

Théologie de la libération ?

Nous vous communiquons en direct l'excellente contribution de Bruno LEROY, éducateur de rue, qui a été déposée aujourd'hui sur notre site.

Paraboles.net est une plateforme participative, profitez-en, exprimez-vous, réagissez !

Le drapeau de la théologie de la libération
continue à flotter au vent de l'histoire !
 

Il signale que pour l'histoire de la Foi s'ouvre aujourd'hui la troisième grande époque, celle de la construction.

En effet, la Foi a déjà exercé par le passé une fonction de contestation : aux premiers siècles du christianisme, au temps de l' Église des Apôtres, des martyrs et des vierges. Ensuite, avec l'entrée dans la grande période constantinienne, la foi a joué un rôle de conservation de l'ordre social, consacrant le statu quo et acceptant de collaborer avec les pouvoirs de ce monde.

Aujourd'hui, la Foi assume avec décision une fonction de construction : elle conteste l'ordre établi, et par là elle se rapproche de l'Église primitive, mais en allant au-delà, c'est-à-dire en exerçant sa responsabilité historique pour conformer la société à l'utopie du Royaume.

Par conséquent, la théologie de la libération manifeste son impatience et lutte pour une société nouvelle dès maintenant en ce monde : pour une société alternative à la société capitaliste, mais réellement alternative, et qui aille donc bien au-delà des socialismes existants, mais dans le sens de leurs projets et de leurs potentialités intrinsèques, car ceux-ci trouvent une profonde résonance dans la tradition de la Foi.

La théologie de la libération a l'intuition que, la Foi ne peut perdre sa chance de dire une parole nouvelle dans l'histoire ; elle ne peut pas retomber dans les sentiers déjà battus par les sociétés et dont on sait où ils mènent.

A partir de l'utopie absolue du royaume, la Foi peut contribuer à indiquer des chemins nouveaux vers une société nouvelle, une société alternative au capitalisme et alternative de socialisme, une société plus accomplie et plus humaine, société libre et libérée, en un mot, une société d'hommes libérés.

Tentons de définir les traits fondamentaux de ceux qui sont dès maintenant à l'œuvre pour faire progresser le rêve de cette société d'hommes libérés :

a) Homme solidaire :

Exactement comme le bon Samaritain penché sur le voyageur tombé, pour que tous deux ensuite se relèvent ensemble. Il n'est pas de lutte de libération qui ne soit aussi sa lutte, car il est attentif aux formes les plus diverses de soutien et même d'identification, il en accepte toutes les conséquences, parfois très lourdes, qui peuvent en découler.

b) Homme prophétique :

Doué d'un esprit critique lucide, il dénonce les mécanismes créateurs d'oppression, il détecte les intérêts secrets qui se cachent derrière les projets des groupes dominants, il annonce en parole et en pratique l'idéal d'une société de frères et d'égaux, et ne négocie jamais avec la vérité.

c) Homme engagé :

C'est l'action inspirée par une droite compréhension qui transforme la réalité. Voilà pourquoi l'engagement auprès des opprimés pour leur libération n'est digne de ce nom que lorsqu'il se concrétise dans un cheminement aux côtés de ceux qui partagent le même rêve, y appliquent toute leur énergie et y dépensent leur Vie avec générosité.

d) Homme Libre :

Il cherche à se libérer des schémas et des illusions imposés par le système, afin d'être libre pour créer avec les autres des façons plus appropriées de vivre, de travailler, d'être chrétien ; il s'efforce d'être libre de lui-même afin d'être plus libre et plus disponible pour les autres, et même disposé à mourir en témoignage pour la justice de ce Royaume de Dieu qui envahit l'histoire dans la noble lutte des opprimés pour leur dignité et le droit à la Vie.

e) Homme jovial :

Se définir clairement en faveur des pauvres et pour leur libération soulève des conflits. L'effort pour réaliser l'avènement évangélique en soi-même, dans les structures de la société et à l'intérieur de l'Église engendre fréquemment des tensions et de douloureuses ruptures. Assumer avec jovialité de telles situations, comme prix à payer pour la libération intégrale, constitue un signe de maturité et une caractéristique de l'esprit des béatitudes, ainsi que le montrent tant et tant de chrétiens engagés avec le peuple.

f) Homme contemplatif :

Malgré la lutte, il ne perd pas le sens de la gratuité, de la valeur propre attachée à chaque dimension de la vie humaine, l'amour, la fête, la célébration et les relations fraternelles. Tout comme jésus, il sait se recueillir, le cœur dépouillé, pour prier ; il sait contempler la présence de Dieu dans l'histoire des hommes, en particulier dans les luttes et les résistances des humbles. Il apprécie autant la tendresse d'un enfant que le courage d'un militant, et sait se montrer magnanime, sans servilité, devant ses adversaires.

g) Homme utopique :

Il ne se repose pas dans les succès, il ne perd pas courage dans les revers. Il traduit l'Espérance eschatologique du Royaume de Dieu en espérances historiques dans son environnement personnel, social, dans le monde de la santé, du travail, de la culture. La "petite utopie", voir le monde manger au moins une fois par jour, la " grande utopie ", une société sans exploitation et fondée sur la participation de tous, et finalement " l'utopie absolue ", la communion avec Dieu dans une création totalement rachetée, habitent le cœur de celui qui s'engage pour une libération intégrale.

La libération sociale ne peut s'établir sur terre que si les hommes, imprégnés de Foi et de passion pour l'Évangile, unis à tous les assoiffés et affamés de justice, en ont auparavant créé les dispositions humaines et préparé les conditions matérielles. Alors seulement la terre ne sera pas une autre terre et le ciel un autre ciel, mais plutôt un ciel nouveau et une terre nouvelle. L'ancien avec ses oppressions aura passé. Le nouveau sera don de Dieu et conquête de l'effort humain. On verra continuer dans l'éternité ce qui aura commencé dans l'histoire : le Royaume des hommes libérés, frères et sœurs, dans la grande maison du Père.

Bruno LEROY.
Éducateur de rue.


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03/03/2009

LA RÉCESSION N'EST PAS UNE ILLUSION.

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Le sommet de l'État ne peut plus cacher la réalité : l'économie française plongera dans le rouge en 2009. Et dans le rouge sombre : cette année la France détruira de la richesse puisque Bercy prévoit que le PIB sera en baisse de 1 à 1,5 %. C'est du jamais vu depuis 1945 ! Les dernières crises n'ont pas été aussi violentes. En 1993, le PIB avait reculé de 0,9 % et de « seulement » 1 % en 1973 avec le premier choc pétrolier.

Et dire que pas plus tard que l'automne dernier, le gouvernement espérait une croissance positive comprise entre 0,2 et 0,5 % en 2009 ! C'était sans compter sur l'effondrement des industries pourvoyeuses d'emplois comme l'automobile, les aciéries ou le secteur du bâtiment victime de la chute du marché immobilier.

Derrière tous ces indicateurs un peu abscons, une certitude se dessine : la flambée programmée du chômage. L'Unedic parle de 300 000 chômeurs de plus cette année Seule (et maigre) satisfaction, la France ne s'en sort pas trop mal dans cette tourmente. Nos voisins européens devraient voir leur croissance reculer de 2 %. Dans ce contexte, le Conseil des ministres sera l'occasion de présenter un nouveau budget car les recettes fiscales seront moins importantes que prévu alors que les dépenses s'envolent. En effet le déficit de l'État devrait dépasser 100 milliards d'euros cette année, ce qui équivaut à plus de 5,2 % du PIB a annoncé Éric Woerth, ministre du Budget. L'opposition, par la voix du socialiste Michel Sapin, a saisi l'occasion pour mettre en cause la gestion de crise du gouvernement.

Ces chiffres sont « un véritable constat d'échec de la politique économique du gouvernement et du président de la République, assène-t-il. Ces nouvelles prévisions du gouvernement montrent ainsi l'inefficacité de son plan de relance, dont les effets n'évitent pas un plongeon de l'activité ». La Bourse n'a pas attendu longtemps pour réagir à ce train de mauvaises nouvelles. Paris (- 4,48% un plus bas depuis six ans), New York, Berlin… Toutes les grandes places financières ont dégringolé hier. Pour couronner le tout, les ventes de voitures neuves se sont encore effondrées en février en Europe : en France elles ont baissé de 13,1 % et ont reculé de 48,8 % en Espagne ! La pente est raide et la route sera longue…

Et si cette crise économique nous donnait une nouvelle approche dans nos façons de vivre. Depuis tant d'années nous consommons et consumons notre existence comme s'il s'agissait de vagues marchandises à jeter. Mettre à la poubelle aussi bien les objets que les êtres. Telle était notre manière instinctive de vivre. La crise est désormais devenue structurelle. Pour rejoindre notre identité face à cette déstructuration sociétale, il est impératif de solidariser le tissu social.

Ce long chemin de récession ne pourra s'emprunter sans un retour à la confiance envers autrui. Non, les autres ne sont pas des ennemis qui veulent voler votre part de travail. Ils sont autant dans la souffrance pécuniaire que vous. Lorsque ces paradigmes seront ancrés indélébilement dans votre cerveau. Vous aurez enfin compris que l'état de solitude devant une crise qui génère également des problèmes existentiels, n'est pas la solution idéale.

Ensemble, nous serons plus forts pour combattre la morosité ambiante qui ne fait que poindre le bout de son nez, pour l'instant. Les temps deviennent difficiles pour tout le monde et le seront plus encore si nous lâchons les mains tendues. L'heure est peut-être venue de changer notre regard intérieur. Si nous tournions davantage nos cœurs vers l'Essentiel. En détruisant sans regrets le superficiel dont se targuent encore les millionnaires qui obscurcissent notre planète. Peut-être que la crise ouvrira les fenêtres de la fraternité. C'est ce que je souhaite pour traverser cette année marécageuse. Une fraternité enfin retrouvée dans sa pure expression. Voilà ce qui nous ferait sortir de nos illusions d'exister que dans un rapport de fric entre les gens. Puisse-t-il en être ainsi, pour que nous puissions relever nos manches de citoyens responsables.

 

Bruno LEROY.

12:56 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

15/02/2009

CONFIDENCES SUR MA VOCATION D'ÉDUCATEUR.

 

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 Adolescent, ma vocation oscillait entre celle de prêtre et éducateur. J'avais, déjà à l'époque un esprit rebelle qui s'insurgeait contre toutes misères humaines. Je fis mes études de Théologie au séminaire et la rupture de la prêtrise vint lorsque je tombais amoureux d'une femme merveilleuse qui partage mon existence.

Mais, autour de moi, je ne pouvais supporter que des jeunes crèvent d'indifférence. Je suivis des études d'éducateur et me mis à travailler dans un Centre accueillant des meurtriers adultes. Je n'avais que 17ans et pour une première expérience, cela forme un homme à jamais.

Puis, mon esprit toujours fixé vers les Jeunes me fit prendre le chemin de la rue. Je découvrais des potentialités énormes chez ces jeunes, ces mozarts assassinés. Pour parfaire, mes actions à mener, je repris des études de psycho,socio etc... Je me base essentiellement sur le désir, les projets des Jeunes. Ils en ont plein la tête et ce serait dommage de tuer leurs rêves.

Je puis dire que je n'ai jamais eu peur car, j'estime que ma vocation est d'aller vers eux, prioritairement. Et pourtant, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis retrouvé avec un couteau sous la gorge. Il suffit dans ce métier, d'avoir le sens du discernement, et d'analyser la symbolique du geste. Je dirai aussi qu'il faut un coeur qui Aime par dessus tout, ces jeunes.

De plus, il faut avoir un équilibre psycho-affectif solide, savoir prendre de la distance. Hier, j'étais leur grand frère et aujourd'hui avec mes 49 ans, je suis le père. Ce père qui leur a tant manqué dans sa capacité de gérer l'autorité. Être autoritaire sans autoritarisme mais, avec fermeté. Seul, le terrain vécu au quotidien auprès des ados, fait saisir l'importance de leurs attentes et l'indifférence des pouvoirs publics. Il faut entrer de plein pieds dans leur monde tout en affirmant ses convictions.

 

La Foi chevillée au corps, je ne fais jamais de prosélytisme car, c'est une violation de conscience !. Les aimer par l'action, la présence et les projets éducatifs. Les respecter également, eux qui ne savent pas ce qu'est le respect faute de l'avoir appris. Il faut aimer leurs parents et ne jamais leur jeter la pierre car, ils ont vécus aussi une misère sans nom.Chaque jour je suis obligé de me battre pour leur dignité. Il faut une grande ouverture d'esprit et surtout, le sens de l'humour, il est toujours bon d'apporter le rire comme lumière dans la grisaille du temps. L'acte éducatif est de responsabiliser l'individu afin qu'il s'épanouisse au soleil de la Vie.

Bruno LEROY.

14:21 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

14/02/2009

FAUT-IL UN DÉCRET POUR S'AIMER ?

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Faut-il qu'une période bien déterminée nous donne l'occasion d'aimer ? Comme une exception, une éphémère intuition, un jour dans l'année. La société ayant décidée par des raisons purement mercantiles, que les amoureux, aujourd'hui devaient s'aimer. Quelle connerie pour tuer la spontanéité des sentiments. Et ceux qui ne peuvent qu'offrir leur cœur par manque de fric ?
Les conventions ont la dent dure d'illusions. Je t'aime depuis le commencement de notre humanité. Depuis que les roses regardent le soleil droit dans les yeux. Je t'aime depuis que la mort n'est qu'un soupir dans des draps de hasard. Je t'aime comme la danse de mes poumons dans ma poitrine. Tu es ma respiration. Je suis parfois ton angine. Nous nous aimons depuis que nos corps épousés chantent des harmonies inventées. L'Amour est inventif à l'infini. Il est vrai, que les couples assis dans le confort manquent souvent d'imagination. Je t'aime pour l'océan qui rejoint le ciel dans un miroitement presque irréel.
Je t'aime comme ce sang qui ruisselle dans mes veines lorsqu'il voit ton visage. Ton regard comme une lumière dans ma vie. Ta tendresse comme une larme qui coule sur le velours de tes joues. J'aime ton amour.
J'aime ce que tes gestes disent du monde. J'aime non pas l'image idéalisée de mon propre moi, mais ta vérité dénudée sans pudeur. J'aime ce que tu es. Depuis, la nuit des temps je t'attendais calmement mais pas sereinement. Car, je savais que tu allais venir habiter mon existence. Mais, quand ?
Voilà pourquoi l'attente fut souvent longue. Maintenant, tu étincelles mes matins de tes réveils solaires. Ma souveraine attente a produit les fruits les plus onctueux. Ma vie est dans le battement de ta vie. Nous partageons les joies, les rires, les plaies, les délires, les blessures, les souffrances et les espérances de ce monde auquel désormais nous appartenons sans nous y accrocher. Que veux-tu, les hommes sont des hommes et ne sauraient être parfaits. Sinon, le monde serait parfait.
 
Non, je n'ai pas attendu la saint Valentin pour naviguer sur tes lèvres. Je n'ai rien attendu d'ailleurs de personne pour qu'on m'autorise à t'aimer. Tu fus un appel dans ma conscience. Une sorte de cri à peine perceptible qui murmurait de t'embrasser et qui me disait clairement, comme l'ondée, que tu étais ma destinée. Certes, les années se sont élimées sur le rasoir du temps. Tu es devenu désormais mon destin à jamais. Non, je ne dis pas que cette fête est inutile. Elle l'est pour nous. Pas pour les célibataires qui cherchent l'âme complice dans un désert. Il est des célibataires heureux et qui s'assument. Mais, il en est d'autres qui se morfondent comme neige au soleil de ne pas trouver la chaleur d'une tendresse à étreindre. Alors, quand un couple est aussi lumineux que le nôtre. Ne doit-il pas partager cette harmonie autour de lui. Le couple a une fonction sociale. Celle de prouver que la fidélité est un combat de chaque instant. Rien n'est jamais acquis d'avance et tu le sais, ma dulcinée. Le plus violent des poisons est la routine. L'inventivité, la créativité dans l'amour sont les sources indispensables qui nourrissent les fleuves de longévité. Le couple doit témoigner que l'amour, la tendresse, l'affection, la sexualité donnent sens à l'existence tant qu'ils sont vécus dans la confiance.
 
Ne pas attendre qu'un jour soit décrété par notre société pour s'aimer. Sinon, nous entrons dans le conformisme qui détruit toute idée d'amour. L'amour est une sève qui alimente l'arbre que nous sommes. Pourquoi attendre que la pluie vienne pour renforcer nos racines ? Tous les jours sont de nouvelles journées d'amour. Et peut-être qu'il est bien que la saint Valentin nous rappelle cette notion. Mais, j'en doute !
Elle nous réitère seulement que l'amour est soumis aux règles sociales. D'accord, mais je ne sens pas au fond de moi d'autres raisons de t'aimer que dans la folie. Quand la raison est déjà partie.
Oui, il faut de la fantaisie dans un couple sinon, ce sont deux morts qui vivent ensemble. L'amour engendre l'amour. La haine engendre la violence. Ces paradigmes sont purement sociaux. Alors, aidons nos jeunes par une éducation à cette fulgurance. Notre façon de vivre ensemble peut beaucoup. Le corps n'est pas un banc d'essai où l'on donne des émotions violentes qu'il garde en mémoire. Le corps est rencontre de deux êtres qui se chérissent et désirent se le dire. C'est l'expression amoureuse de la tendresse comme un magnifique poème écrit en vers libres. Il faut cesser de tout formater, calibrer, mesurer pour entrer selon les étalons communs. L'amour demeurera toujours cet espace de liberté libre. Nous voulons cette liberté non imposée pour dire simplement " je t'aime " sans arrière-pensées salaces.
 
Je te l'ai dis mon Amour, nous étions faits pour nous construire ensemble. Aujourd'hui, nous fêtons cette inexorable rencontre qui enjolive nos éternels instants. Mais, avons-nous attendus qu'une journée soit promulguée pour nous aimer à jamais. Non, et tu le sais. Ma bouche, mon être tout entier sait te dire " je t'aime " sans attendre que d'autres lui demandent.
 
Alors, ce jour pensons à toutes les formes d'amour qui ne pensent qu'à germer. Pensons à nous pour faire éclater nos cœurs. Pensons toujours que l'amour est possible même si certaines ombres viennent obscurcir nos ciels radieux. L'amour est l'unique plante humaine qui résiste aux gelées imprévues. J'ai décidé de construire demain, main dans la main, avec Toi. Ce lendemain est le présent que nous forgeons dès l'aurore. Aimons-nous plus que de mesure. Moi, je t'aime par-delà le temps et l'espace car, dans tes bras les secondes ne s'écoulent plus. Je t'aime au plus profond de moi et je ne te dis pas cela uniquement par obligation. Mon âme recueillie dans ton âme immaculée parle pour moi. Je t'aime parce que sans toi, il me faudrait réinventer la vie. Et je n'ai guère l'intention de reproduire à l'infini ce que Dieu a préservé. Je suis certain que notre union n'est pas le fruit du hasard. Elle était écrite dans la paume de la main d'un Dieu qui sait mieux que quiconque conjuguer le verbe aimer.
 
Je tiens simplement à te redire, tout l'amour, que j'éprouve rien qu'en me noyant dans tes yeux pour mieux me retrouver. Oui, je t'Aime à l'infini de moi-même.
 
 
Bruno LEROY.

14:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

06/02/2009

SARKOZY ET L'INCONSISTANCE DU LANGAGE.

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Costume bleu marine sur fond bleu sous les ors de l'Élysée, Nicolas Sarkozy affichait une certaine gravité pour défendre et expliquer sa politique face à la crise. Il s'est montré déterminé tout en s'imposant une certaine modestie. Sur le fond, le président n' a rien lâché. Les réformes restent «d'actualité» et «au même rythme». Pas question donc de céder à la rue. «Je dois écouter les manifestants mais je dois écouter aussi ceux qui ne manifestent pas.» Clin d'œil à son électorat. Mais Sarkozy ne pouvait se contenter de faire de la pédagogie et demeurer totalement «droit dans ses bottes» face aux inquiétudes qui montent du pays . Pourtant dès lors qu'il se refusait à changer de politique, il disposait de peu de marges de manœuvre.
 
 
Aussi il ne s'est engagé sur aucune mesure précise en faveur du pouvoir d'achat. Il a néanmoins ouvert des pistes afin de relancer le dialogue social, promettant que la somme de 1,4 milliard d'euros rapportés par les prêts aux banques servirait à aider les plus démunis. Il a fixé un rendez-vous aux partenaires sociaux le 18 février pour examiner quelques chantiers : amélioration de l'indemnisation du chômage partiel qui vient d'être renégociée en décembre, aide des jeunes en fin de CDD, réaménagement de la fiscalité de la frange inférieure des classes moyennes, et meilleur «partage des profits» au sein de l'entreprise.
 
 
De quoi donner du grain à moudre aux syndicats qui attendaient la prestation du chef de l'État hier soir pour décider de leur stratégie à venir après la mobilisation du 29 janvier. Mais ces propositions suffiront-elles à les amadouer ? De fait, la seule mesure précise qu' a annoncée Sarkozy satisfera les chefs d'entreprise puisqu'il s'agit de la suppression de la taxe professionnelle en 2010. Les élus locaux risquent de grincer des dents. A travers cette prestation télévisée, le chef de l'État a surtout cherché a rassurer les Français.
 
 
 
L'émission télévisée d'hier soir nous montrait un Président impeccable dans l'apparence et entièrement vide dans le fond. Nous devons tirer une leçon qui me paraît fondamentale suite à cette prestation, l'État Providence étant mort ; c'est aux citoyens que nous sommes de prendre en main notre destin. Sarkozy ne doit nullement être considéré comme le maître à penser. Ce sont nos actions quotidiennes dans la simplicité volontaire et le respect de l'environnement qui génèreront quelques effets positifs. Il nous faut changer de comportement et être moins égotistes qu'avant. La solidarité gagnera davantage que tout attendre passivement d'un Président qui ne maîtrise pas même la situation actuelle.
 
Bruno LEROY.
 

13:03 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

04/02/2009

Telle est la poésie.

Les mots se mettent à jouer sans plus se prendre au sérieux. Telle est la poésie. Refus de dominer, volonté d'admirer, la poésie permet de parler à Dieu sans le violer. Le discours non-utilitaire laisse intact le Mystère. Voilà pourquoi c'est surtout dans ce registre là qu'est écrite la Bible.

Le Petit Prince de Saint-Exupéry m'a introduit dans cet univers. Les " grandes personnes " ne pensent que chiffres et, pour être convaincues de l'existence du petit bonhomme, elles n'attendent que le numéro de son astéroïde. Les enfants, eux, deviennent amoureux du petit prince quand on
leur dit qu'il a les cheveux couleur de blé. " Dessine-moi un mouton...! " Et l'aviateur de lui dessiner une cage pour avoir la paix. Que le petit prince imagine lui-même le mouton qui se trouve à l'intérieur ! Mais notre petit bonhomme s'en est trouvé très bien, car il recevait ainsi un espace pour son expérience personnelle.

" Parle-nous de Dieu...! " La tentation serait de dessiner Dieu comme on esquisse un mouton et de le définir à force de concepts précis. Or Dieu n'est pas à circonscrire. Il est à rencontrer. Il est amour offert à notre liberté et seul le poète peut parler respectueusement de l'amour, car il ne confisque pas les mots : il nous les présente comme un royaume à explorer. Combien de grands mystiques n'ont-ils pas été de grands poètes ?

En mathématique, lorsqu'on a trouvé la solution, le problème est épuisé. Lorsqu'il s'agit de Dieu, on est devant l'inépuisable et la surabondance. Les mots ne peuvent plus qu'introduire au seuil du Mystère, comme la cage livrait le mouton tout en le cachant. Et bientôt, les mots doivent se taire
pour faire place au silence, silence d'admiration devant l'ineffable, extase, adoration. Devant Dieu, on ne peut que rester bouche bée. Le mot " mystère " vient du verbe grec qui signifie " se taire ".

Il faut être poète pour parler de Dieu, mais il n'est pas nécessaire d'appartenir à la caste des spécialistes. En chaque homme sommeille un petit coin de poésie, un espace où les mots se libèrent de leur carcan et tentent de nommer l'Essentiel. Pour être poète ne suffit-il pas d'être amoureux ?

Chaque chrétien, de par son baptême et sa confirmation, a reçu l'Esprit qui sonde le silence de Dieu. Avoir la foi ne sera jamais réciter par coeur les formules du parti, mais être introduit au grand large de l'océan divin où chacun peut se rendre compte par lui-même, emporté par un vent de liberté.
Jésus parlait en paraboles. Celui qui n'a pas une âme d'enfant et un coeur de poète ne peut comprendre l'Évangile jusqu'au bout. Pour goûter un poème, il faut que la liberté s'offre, qu'elle se laisse faire et accueille les mots en les laissant retentir. Les mots sont des éveilleurs, mais jamais
malgré nous. Le croyant est un poète qui s'abandonne dans les bras de Dieu.
Et là, l'aventure de la Vie commence...


Bruno LEROY.

10:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

03/02/2009

HUMANISER NOTRE SOCIÉTÉ.

La seule solution se doit d’être radicale : il faut que, dans toutes couches sociales, on lance le défi d’humaniser le système, de changer le style de notre monde occidental. Il se peut que dans certains cas nous réussissions à aider ces personnes qui sont dans la misère. Mais il se peut aussi que dans de nombreux autres cas nous nous heurtions à l’échec. Toutefois, ce qui est évident est que nous rendrons notre vie plus humaine en essayant d’humaniser la leur, et ce, que nous parvenions ou non à les faire sortir de la pauvreté. Si, de l’intérieur de notre système, nous essayons de faire en sorte qu’ils ne soient plus en marge, nous échouerons peut-être ; mais nous ferons naître, probablement, un système ou un mode de vie qui ne sera pas générateur d’exclusion. Et c’est ce qui, à la longue, constitue la plus grande victoire. La personne installée dans le confort ne parviendra à devenir plus humaine que si elle accepte de sortir d’elle-même pour se rapprocher de l’autre, qui vit dans la misère. Et cet autre ne sera humanisé que dans la mesure où il pourra entrer en contact avec celui qui vit dans le confort. Ainsi, en faisant naître une relation à la place de ce qui était un mur, les deux parties du système deviennent plus humaines et avancent dans le même direction. Toutes deux deviennent davantage des personnes.

Alors que la révolution ne pouvait être faite que par les grands collectifs, l’humanisation apparaîtra à la portée de tout un chacun, et son efficacité sera d’autant plus grande que des gens se sentiront impliqués. Ceci ne veut pas dire que c’est une tâche facile à réaliser, mais c’est une tâche à la mesure de nos possibilités. Révolution et humanisation poursuivent exactement le même but : permettre à tous les hommes de vivre leur dignité humaine. Il y a pratiquement toujours eu des pauvres, d’une façon ou d’une autre. Cependant les caractéristiques des marginaux actuels, dans les grandes villes nanties, présentent des différences significatives par rapport à d’autres formes de pauvreté. A première vue, on a l’impression qu’il est très difficile de résoudre le problème que pose cette nouvelle marginalisation, non pas tant à cause de sa dimension quantitative que par la complexité de sa réalité plurielle, et par les difficultés auxquelles nous nous heurtons quand nous voulons mettre un frein aux tendances à la reproduction de ce fait social. Les solutions trouvées par le passé pour lutter contre d’autres formes de pauvreté ne peuvent être réutilisées sans être adaptées. Mais, par ailleurs, il est vain de refuser de profiter de l’expérience d’altruisme de tant d’hommes qui nous ont précédés. Tirons donc des leçons du passé sans l’imiter. Les pauvres et marginaux sont les personnes qui n’ont pas suivi le progrès rapide du modernisme et se sont trouvées parquées sur le bas-côtés d’une autoroute où les voitures roulent tous les ans plus vite. Et plus la rapidité du progrès, des changements techniques et culturels, est grande, plus grande est la difficulté du marginal à réintégrer le système social. La seule existence des pauvres remet en cause ce système social.

En disant ceci, nous touchons l’un des points que les éducateurs qui travaillent auprès des marginaux soulignent le plus : la réalité de la marginalisation est symptomatique d’une maladie dont souffre tout notre système social. Et pour que ce constat entre réellement dans les mentalités, nous avons une dure bataille à livrer, car nous avons toujours tendance à penser que le problème des pauvres est celui des pauvres. Nous disons volontiers : « ils n’ont pas eu de chance dans la vie », alors qu’à la vérité c’est un problème de la société tout entière. Tout le corps est malade, mais les plaies n’apparaissent qu’à certains endroits. C’est pour cette raison, que le travail de terrain des éducateurs devient une tâche de plus en plus difficile et ardue. C’est pour cette raison également que, jamais je ne me tairais en tant que militant Social pour dénoncer les perversités de nos systèmes et y porter remèdes au quotidien, jusqu’au bout, sans jamais me lasser de vouloir humaniser notre société. Comme tant d’éducateurs et d’éducatrices le font mais aussi, des citoyens qui ont pris la mesure de l’urgence.

Bruno LEROY.

10:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

02/02/2009

LIBÉRER LES OPPRIMÉS DU CAPITALISME.

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La plupart des théologiens de la libé­ra­tion rejettent toute accommodation avec le néolibé­ralisme parce qu'elle ébranle­rait la raison d'être de leur théologie comme une théologie des pauvres.
Ils ne sont que trop conscients de la détérioration de la pauvreté dans leurs régions ces dernières années, et que les changements que le monde a récemment expé­rimentés sont au détriment des pauvres dans le monde en développement.
 Quelques-uns retracent les racines de la détério­ration directement aux poli­tiques économiques de néolibé­ralisme, et maintiennent que le surcroît de chômage ou de sous-emploi, la chute des revenus, et la réduc­tion des possibili­tés dans la vie, sont tous les conséquences inévitables de ces politi­ques.
Bien que les gouvernements néolibéraux connaissent sans doute des succès, par exem­ple, dans le combat contre l'inflation, il faut que la théologie de la libération questionne toujours l'orientation de leurs politiques.
A l'avantage de qui sont-elle conçues?
Est-ce que c'est la vie des pau­vres qui est le critère pour le discerne­ment de l'action?
Est-ce que le capitalisme du libre marché peut jamais pro­mouvoir le bien des gens avant le profit?
 Les théolo­giens de la libération soulignent invaria­ble­ment le conflit entre la logique du capita­lisme et l'op­tion pour les pauvres , un conflit qui est manifestement plus vrai du capita­lisme dans sa forme néolibérale. Bien qu'ils ne s'expriment pas avec la même comparaison, il y en a peu qui ne seraient pas d'ac­cord avec l'assertion de Leo­nardo Boff qu'«il est aussi impossible de créer un système de marché moral que de constru­ire un bordel chrétien»!.
Si la théologie de la libéra­tion veut rester une théologie des opprimés, elle ne peut pas se permettre d'être entraînée par ceux qui font parti du pro­blème mais qui se prétendent gardiens de la solution. Car le néolibéralisme lance un défi subtil à la théologie de la libé­ration, même jusqu'à se présenter lui-même comme une «option alternative pour les pauvres». Le Directeur Général du FIM parla du mandat de son orga­ni­sation comme celui de Jésus: à «annoncer la bonne nouvelle aux pauvres» (Luc 4,18-19), remar­ques que quelques théologiens regardent comme signes d'une «anti-théolo­gie».
La théologie de la libération a souvent souli­gné la distinction entre le Dieu de la vie révélé dans les Écritures, et les idoles qui en­traînent le religieux mais qui l'amène à l'injustice et à la mort. La théologie de la libération doit donc continuer à parler des «projets socialistes», mais jusqu'à quand débattrons-nous les questions politi­ques et économiques de cette façon?
Est-ce que les théolo­giens de la libération finiraient par rien d'autres que de crier des slogans dans la coulisse? N'est-il pas temps, donc, de chercher des modèles neufs, ceux qui permettront aux théo­logiens de la libération de rendre efficace leur option pour les pau­vres, tout en ne la liant pas aux idéologies apparemment débordées du passé? Il y a des chrétiens progressifs qui disent que oui, il est vraiment temps de trouver une vision neuve, une qui insiste moins sur une trans­for­mation sociale «vaste» et plus sur la re­cons­truc­tion graduelle de la communauté. Ils pré­tendent que dans le climat, actuel il serait nécessaire de construire le Royaume en s'efforçant à transformer la vie des gens dans des projets qui sont plus modestes et localisés que l'on envisa­geait autrefois, bien qu'ensem­ble ces projets soient «révolu­tionnaires» dans le sens qu'ils puissent changer des sociétés entières.
Théologique­ment, leur modèle n'est plus «l'Égypte» et le rêve d'une «terre promise» littérale, mais Babylone, où un peuple captif désirait ardemment la restauration de sa communauté.
La théologie de la libération est confrontée par beaucoup de défis actuelle­ment, mais elle survivra si elle reste enracinée dans les communautés, si elle formule les préoccupations des pauvres, et si elle reste fidèle à une vision de changer la société selon les valeurs du Royaume. La poursuite de cet objectif ne requiert pas qu'elle soit liée à une idéologie en parti­culier; elle peut se servir de celles qui se mon­trent utiles, aussi longtemps que leurs va­leurs sont conséquentes avec celles du Royaume.
Cependant, ce qui n'est pas facultatif c'est un engagement en faveur des méprisés et des parias. Aussi long­temps qu'il y a des gens dépouillés de leur dignité légitime en tant qu'enfants de Dieu, il faut que la théologie de la libé­ration continue à suivre l'engagement de Jésus à annoncer la bonne nouvelle aux pauvres et à libérer les opprimés.
Bruno LEROY.

13:51 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |