10/02/2013
L’escalade de la violence.
Y a-t-il quelqu’un sur cette planète qui n’associe pas spontanément le 11 septembre à l’attentat contre le World Trade Center à New York en 2001 ? Y a-t-il quelqu’un sur cette planète qui ne se sente pas concerné par le terrorisme ? Pour en avoir peur ? Pour s’en défendre ? Pour le souhaiter ? Pour y participer ? D’un côté comme de l’autre, victimes ou agresseurs, nous sommes atteints par le phénomène de la violence et de la terreur.
Ces jours-ci, les journaux et les émissions d’affaires publiques analysent presque ad nauseam ce qui s’est passé. « Tout n’est plus comme avant ! », finit-on par conclure...
Tout n’est plus comme avant et pourtant nous agissons et réagissons comme avant... Le tango de la violence reproduit en 2006 les pas de danse qu’il a inventé à l’apparition des premiers humains. Les partenaires se giflent à qui mieux mieux. Pierre frappe André. André réagit spontanément en frappant à son tour. Gifle pour gifle ? Pas tout-à-fait. À une première gifle, André en ajoute une deuxième pour essayer de contrôler Pierre par la force. Mais Pierre ajoute trois gifles pour avoir le dessus lui-même. Et ainsi de suite. On appelle cela : une escalade.
L’escalade de la violence !
Les humains ont cette drôle de manie de se copier sans cesse. Surtout quand il s’agit de la haine, de la terreur, de la vengeance. Les savants ont mis au point le clonage des animaux et certains rêvent d’en faire autant chez les humains. Leur trouvaille, cependant, n’est pas neuve. Nous faisons du clonage depuis qu’il existe deux êtres humains sur cette planète. Nous avons inventé la concurrence en essayant de nous dépasser mutuellement : « Caïn sera vengé sept fois mais Lamek soixante-dix-sept fois » (Genèse 4, 24). Pour exercer un certain contrôle, Moïse a inventé (en collaboration avec Dieu, bien sûr !) la loi du talion : « Si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, oeil pour oeil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure » (Exode 21, 23-24). Net changement dans le traitement de la vengeance, mais copie encore. Copie conforme même !
Il paraît que nous aurions le mime inscrit dans nos gênes. Nous serions plus singes que nous le pensions ! C’est le philosophe et anthropologue René Girard qui le dit : « L’erreur est toujours de raisonner dans les catégories de la ‘différence’, alors que la racine de tous les conflits, c’est plutôt la ‘concurrence’, la rivalité mimétique entre des êtres, des pays, des cultures. La concurrence, c’est-à-dire le désir d’imiter l’autre pour obtenir la même chose que lui, au besoin par la violence. Sans doute le terrorisme est-il lié à un monde ‘différent’ du nôtre, mais ce qui suscite le terrorisme n’est pas dans cette ‘différence’ qui l’éloigne le plus de nous et nous le rend inconcevable. Il est au contraire dans un désir exacerbé de convergence et de ressemblance. Les rapports humains sont essentiellement des rapports d’imitation, de concurrence. »
Quand l’ennemi a frappé, le cow-boy américain a sorti ses fusils et il se garde le doigt nerveux, pas loin de la gâchette. Il est prêt à tirer sur tout ce qui bouge. Après tout, il a le monopole sur son cinéma. Pas question qu’on le copie sans qu’il copie à son tour, et en mieux. Ces jours-ci, il cherche tout ce qu’il pourrait déplumer. Il préférerait scalper des mannequins de vitrine plutôt que de laisser la vedette à l’adversaire. Bref, notre voisin et pseudo-allié veut faire peur, plus que tous les Ben Laden de la terre.
Une autre voie
Il n’y a pas d’avenir dans le mime et la copie conforme ! Surtout quand il s’agit de violence et de terrorisme.
Les humains ont l’instinct de domination ancré au fond du coeur. Si cet instinct n’est pas canalisé, il peut les détruire. Rien de moins.
N’y a-t-il pas d’autres façons de partager la planète ? N’y a-t-il pas d’autres moyens d’entrer en relation les uns avec les autres sur cette terre ? Un certain Jésus (il y a plus de 2000 ans !) a prôné une idée, une autre voie : le pardon et même l’amour des ennemis !
Danger à l’horizon, direz-vous ! Avec une telle idée, finie alors la justice et vive la persécution ?
Non, si le pardon est dialogue et recherche de vérité. Non, si l’amour de l’ennemi est guérison mutuelle des belligérants. Non, si le pardon et l’amour font chercher les causes profondes au lieu de se contenter de cataplasmes superficiels. L’idée de Jésus est utopique, il faut en convenir ! Mais son utopie s’appuie sur une confiance et une conviction : chaque être humain porte en lui-même assez de bonté pour inventer de l’harmonie et construire la paix avec les autres.
Bruno LEROY.
17:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Si les éducateurs partent du principe que l’exclusion n’est pas une fatalité, elle peut se combattre.
Actuellement, trop d’éducateurs s’investissent d’un pouvoir vis à vis des plus meurtris, notamment les Jeunes. La notion de Respect semble avoir disparue pour donner place au forcing social. Ce ne sont nullement les éducateurs qui sont responsables de cette situation,les états poussent à donner des résultats tangibles.
Cependant, ce qui est à regretter est que la profession d’éducateur de Rue tend à disparaître. Les travailleurs sociaux ont peurs des violences dans certains quartiers. Or, c’est dans le vécu de ces jeunes que, se trouvent les solutions.
Le social est en panne faute de réels combattants. Et les Jeunes se retrouvent livrés à eux-mêmes se sachant délaissés. La plupart des violences commises par les ados sont les résultantes de nos démissions d’adultes.Les éducateurs sont devenus technocrates et c’est dangereux pour l’avenir de ces Jeunes.
L’exclusion n’est pas que conjoncturelle, elle est structurelle. Notre continent est une machine à fabriquer l’exclusion. Saurons-nous oeuvrer à la construction d’une Europe et d’un monde de solidarité des citoyens ?
Nous sentons que notre système fonctionne dans le délire : d’un côté, la rationalité des techniques et la rentabilité ; de l’autre , l’absurdité et l’irrationnel. Ne pas être dans ce délire, c’est être hors du réel, un exclu qui n’a que le droit de se taire. Comment faire entendre une parole ? Les personnes en difficulté veulent vivre autre chose et sortir de leur état qui ne les satisfait pas. Nous avons à consentir à un changement de civilisation, c’est dérisoire de le dire. Il faut travailler dans une perspective d’ensemble à long terme, sans déserter notre lieu. C’est une mentalité neuve qui décourage fanatisme et sectarisme : créer, susciter, innover, savoir que c’est du provisoire, mais jamais vain et insignifiant, toujours nécessaire et indispensable.
Si accompagner une personne en difficulté est de l’ordre d’une naissance, nous devons allier savoir, faire et savoir-faire, avoir équipements, matériaux et outils nécessaires. Il nous faut sortir de la logique économique de rentabilité pour une autre logique qui n’est plus marchande, mais humaine : que chacun puisse naître à lui-même, trouver sa voie, sa consistance, sa taille. Accepter de parier sur des rêves et d’avancer de pari en pari, d’aventure en aventure, d’épreuve en épreuve, se laisser altérer, mettre à mal ses certitudes et renverser les tables de la loi...Oser la relation de confiance, emmagasiner son lot de joies, de souvenirs heureux, d’expériences nouvelles, retrouvailles avec et dans le chemin de la personne. N’est-ce-pas de l’ordre du regard qui désarme et ne juge pas ? Plein de joie et d’intelligence, il autorise l’autre à naître à lui-même et à exister. Ce regard qui ne se contente pas de soutenir le nôtre, mais l’appelle, est présence et discrétion. Ce regard ne tue jamais, il élargit l’espace des possibles.
Pourquoi un délinquant voudrait-il se réinsérer dans la société ? Il est inséré dans cette société, en tant que délinquant, N’oublions pas que la marge fait partie de la page. Notre rôle d’adulte éducateur est la réinsertion du jeune dans son propre être : lui faire découvrir la formidable potentialité de l’être humain, lui faire pointer du doigt que sa situation de jeune en difficulté lui fait développer des capacités de résistance et de vie étonnantes dont nous ne serions peut-être pas capables. Notre rôle est de faire un bout de chemin avec eux pour leur montrer autre chose, leur ouvrir d’autres horizons, leur amener de la culture. Pour cela tous les moyens sont bons, toutes les portes sont possibles, à une condition : le partage des vécus. Le travail social n’est pas de dire : " Tu devrais faire " . Il faut faire- avec, aller-avec. Notre présence active c’est la reconnaissance de l’autre, c’est ce qui fait grandir qu’on ait douze ou trente ans. Il faut aller au devant d’eux, se mettre en situation difficile de déséquilibre d’où surgira la réflexion à deux, adulte et jeune.
Nous devons avant tout retrouver la personne. La pratique éducative ne devrait fonctionner en tout premier lieu qu’avec cette conviction. Toute société se vit de mythes et d’histoires constitutives, l’être humain ( et le jeune qui nous préoccupe ici ) est à la fois plus simple et plus complexe que la société. S’il a besoin " d’histoire " , pourquoi cette histoire que nos sommes sensés aider à restituer ne serait-elle que pragmatique, normative, adaptée aux besoins de la marche sociale ? Pourquoi ne serait-elle pas, au niveau de notre tâche éducative, la recherche de moments heureux, de souvenirs marquants, de déstabilisations consenties avec la protection d’un adulte ? Toute joie emmagasinée est un sacré pas sur le chemin du grandir. Nous l’oublions souvent.
Nos prétentions de réinsertion des jeunes en difficulté sont souvent éloignées de la réalité. Or, la réalité, ce sont eux. Nos convictions mises en oeuvre et nos paroles étant vraies, les exclus pourront être associés aux mesures économiques, remis dans le circuit de leur responsabilité. Le cercle infernal de l’exclusion pourra être brisé, ouvert. Si les éducateurs de rue partent du principe que l’exclusion n’est pas une fatalité, elle peut se combattre. Mais il y a nécessité et urgence à renouveler notre conception de la vie et du travail social. Seul, notre regard anticonformiste sur les raisons et les causes de l’exclusion des jeunes, nous fera changer nos relations éducatives et nous empêchera de penser la réinsertion en terme de production, comme souvent la société nous le demande. Je suis, de part mes fonctions, au service des jeunes et non de politiques capitalistes qui rêvent de rendre productives toutes les machines humaines. Je travaille pour l’épanouissement des jeunes et non leur aliénation au nom de quelques idéologies que ce soient, c’est mon regard d’éducateur de rue qui aime voir grandir l’adolescent en fonction de sa personnalité intérieure en pleine liberté de son devenir, qui me donne la force de continuer à temps et contre-temps.
BRUNO LEROY.
17:36 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., CONSEILS ÉDUCATIFS., CRITIQUE SOCIALE., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO., PÉDAGOGIE., RÉFLEXIONS., SCIENCES HUMAINES, SCIENCES SOCIALES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
L'Amour est un art de liberté responsable.
L’amour, acte révolutionnaire pour l’individu et la société, voilà qui peut surprendre ! L’amour comme acte révolutionnaire, pour l’individu mais aussi contre le système capitaliste et patriarcal. L’amour est un art et à ce titre nécessite connaissance et effort, alors que la plupart des gens le considèrent comme un effet du hasard, une chance.
On pense habituellement que le problème essentiel est d’être aimé et non d’aimer. On pense aussi qu’en amour l’important, c’est de trouver le bon objet et non d’avoir la faculté : deux personnes tombent amoureuses « lorsqu’elles ont le sentiment d’avoir découvert le meilleur objet disponible sur le marché, compte tenu des limitations de leur propre valeur d’échange ». Il existe également une confusion entre tomber amoureux et être amoureux. Tomber amoureux c’est laisser s’abattre le mur qui sépare les individus, c’est un miracle de soudaine intimité facilité par la consommation sexuelle. Mais ce type d’amour est éphémère, l’intimité perd son caractère miraculeux, antagonismes et déceptions reprennent le dessus. Alors que les témoignages accablants montrent la difficulté d’aimer, on a coutume de considérer qu’il n’y a rien de plus facile et que nul n’a apprendre sur le sujet. Or l’amour est un art qui nécessite de maîtriser la théorie et la pratique, il doit devenir la préoccupation ultime de l’individu.
« L’homme est vie consciente d’elle-même », de sa solitude, de sa séparation, de son impuissance devant les forces de la nature et de la société". L’expérience de la séparation d’avec la nature est source d’angoisse et suscite un sentiment de honte et de culpabilité. Dès lors comment surmonter cette séparation et trouver l’unicité ? La première solution partielle se trouve dans les états orgiaques (abolition du moi séparé ). Les rituels dans les tribus primitives font apparaître une exaltation collective, une fusion au groupe au cours de laquelle le monde extérieur disparaît. Ces orgies sexuelles permettent d’atteindre un orgasme amenant à l’état d’extase.
Ces rituels sont admis par le groupe et ne suscitent ni angoisse, ni culpabilité. Alors que dans une société qui a renoncé à ces pratiques, ceux qui s’y adonnent (en se réfugiant dans l’alcool ou les drogues ) se sentent encore plus angoissés quand l’expérience prend fin. Quant à ceux qui recherchent l’orgasme sexuel pour échapper à l’angoisse de séparation, l’acte sexuel ne comble la distance entre les individus que pour un instant, ils se retrouvent ensuite avec un sentiment croissant de séparation.« Toutes les formes d’union orgiaques ont trois caractéristiques : elles sont intenses, même violentes ; elles mettent en jeu la personnalité totale, esprit et corps ; elles sont transitoires et périodiques ». La seconde solution partielle se trouve dans le conformisme. L’union au groupe constitue un moyen de surmonter la séparation : « c’est une union où, dans une large mesure, le soi individuel disparaît, et dont le but est d’appartenir à la foule. » Par peur d’être différent les gens veulent se conformer à un degré bien plus élevé qu’ils n’y sont contraints. Ils se contentent de manifester leur différence sur des points mineurs".
Dans la société capitaliste, l’égalité des individus devient une égalité d’automates, d’hommes faisant les mêmes choses, ayant les mêmes idées et les mêmes sentiments. L’égalité des femmes a ainsi été pervertie, celle-ci se paie par l’élimination des différences : la polarité des sexes est entrain de disparaître. « Le processus social requiert la standardisation de l’homme, et cette standardisation, on l’appelle »égalité".
L’union par conformisme est dictée par la routine mais suffit rarement à calmer l’angoisse de séparation. Elle concerne surtout l’esprit et peu le corps. Son seul avantage est d’être permanente. La troisième solution partielle se trouve dans le travail créateur où la personne s’unit avec son matériau. Mais dans le système économique, le travailleur devient un appendice de la machine ou de l’organisation bureaucratique, il n’y a plus de vrai travail créateur. L’amour est la seule solution humaine. « Le désir de fusion interpersonnelle est le plus puissant dynamisme en l’homme ». L’amour est la réponse plénière au problème de l’existence mais de quel amour s’agit-il ? Il existe des formes imparfaites de l’amour, par exemple l’union symbiotique. Il s’agit d’unions dont le modèle est la relation mère-foetus. La forme passive se trouve dans le masochisme et la forme active dans le sadisme.
L’amour n’est une activité libre que s’il consiste essentiellement à donner, non à recevoir, sinon il s’agit d’une « passion » résultant d’une motivation inconsciente. Le don constitue la plus haute expression de la puissance : « donner est source de plus de joie que recevoir » parce qu’il exprime de vitalité. La sphère la plus importante du don ne se situe pas dans les choses matérielles mais dans les relations humaines : donner de sa vie. Celui qui donne ainsi de sa vie« enrichit l’autre, il en rehausse le sens de la vitalité en même temps qu’il rehausse le sien propre ». Dans le don, chacun est reconnaissant à l’autre de la vie qui naît pour les deux.
La capacité d’amour en tant que don, nécessite d’avoir surmonté la dépendance, le narcissisme, le désir d’exploiter et d’avoir acquis la foi en ses propres possibilités. Si ces qualités ne sont pas acquises la personne a peur de se donner, donc d’aimer.
D’autre part, le refus du don dans la relation, car pour pouvoir donner, il faut que ce don soit accepté par l’autre, comment donner à celui qui refuse ? Accepter le don, l’amour de l’autre, c’est déjà aimer, donc donner. L’amour est sollicitude, responsabilité, respect et connaissance. « L’amour est une sollicitude active pour la vie et la croissance de ceux que nous aimons. »
Le désir d’union repose également sur un besoin biologique : l’union des pôles masculin et féminin. Le mythe des êtres androgynes primitifs est l’expression de cette recherche de l’unité perdue. Cette polarité est à la fois extérieure : recherche de l’autre pour trouver l’union, mais aussi intérieure. Au niveau physiologique, hommes et femmes possèdent des hormones du sexe opposé, psychologiquement ils sont aussi bisexués. Hommes et femmes ne réalisent leur union intérieure que par la conjonction de leur pôle masculin et féminin (pénétrer et recevoir ). Le rapprochement avec les idées de JUNG sur « l’anima » et « l’animus » est en ce domaine assez saisissant, tout comme la parenté avec des philosophies beaucoup plus lointaines : tantrisme, taoïsme, des convergences riches de perspectives apparaissent dans ce domaine des pôles intérieurs masculins et féminins.
L’amour érotique bien qu’exclusif ne saurait être un égoïsme à deux, il doit aussi comporter une dimension d’amour fraternel, pour s’ouvrir aux autres. L’amour érotique est à la fois attirance individuelle unique et aussi acte de pure volonté.
L’amour de soi ne doit pas être confondu avec le narcissisme qui représente le premier stade du développement humain, celui qui régresse à ce niveau est incapable d’aimer. L’amour de soi est souvent assimilé à l’égoïsme, celui-ci traduit-il réellement un souci de soi-même ?
En fait l’amour est indivisible, il concerne à la fois les autres et soi : « si quelqu’un est capable d’amour productif, il s’aime également, s’il ne peut aimer que les autres, il n’aime en aucune façon ». La personne égoïste se hait elle-même, elle est vide et malheureuse, « avide d’arracher à la vie les satisfactions qu’elle pourrait obtenir si elle n’y faisait elle-même obstacle. »
L’amour est une expérience personnelle qu’il nous appartient de réaliser par nous-mêmes. Pour ce qui est de l’art d’aimer, ceci signifie que quiconque aspire à devenir un maître dans cet art doit commencer par pratiquer la discipline, la concentration et la patience dans chaque phase de sa vie. La discipline ne doit pas être une règle pénible, imposée mais ressentie comme un style de vie. Pour pratiquer la concentration, il faut apprendre à rester seul avec soi-même, c’est une conception essentielle de l’aptitude à aimer : faire le vide en soi-même.
Se concentrer signifie aussi savoir écouter, "vivre pleinement dans le présent, dans le ici et maintenant, sans penser à ce que l’on fera par la suite. Nous devons aussi avoir foi en nous-mêmes, en ce noyau immuable de notre personnalité. Seul celui qui a foi en lui-même peut avoir foi dans les autres et dans leurs virtualités. Enfin « pour aimer, comme pour se laisser aimer, il faut avoir le courage de juger certaines valeurs, comme étant d’importance ultime et alors de faire le saut et de tout miser sur elles. »
Le système accepte toutefois une certaine dose de non-conformisme et cantonne l’amour dans un rôle marginal. Dès lors si l’on prend l’amour au sérieux en le considérant comme la seule réponse rationnelle au problème de l’existence, on est forcé de conclure que des changements importants et radicaux dans la structure de la société sont indispensables pour que l’amour devienne un phénomène social, et non plus marginal, hautement individuel.
Bruno LEROY.
17:23 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO., PHILOSOPHIE, POÉSIE, PSYCHOLOGIE., RÉFLEXIONS ET PENSÉES | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
03/02/2013
Cultiver un certain regard sur l’existence.
La pluie froide est tombée ces jours-ci, comme des perles de cristal sur les vitres de mon appartement. Et dehors, le vent glacial embrassait le visage des passants refroidis.
A travers tous ces murmures de la vie, je discerne la beauté cachée des événements.
Certes, vous allez me prendre au mieux pour un doux romantique, au pire pour un malade mental.
Mais, je ne puis m’empêcher de déceler la poésie que les éléments révèlent.
Je ne perçois impalpablement que la face positive des événements. Il n’en fut pas toujours ainsi au cours de mon existence. Combien de fois n’ai-je pesté contre des murailles sans importance.
L’adoration Divine me fait accueillir la subtilité, la substantifique moelle des instants fastes ou néfastes qui se proposent à moi, presque comme une évidence. En tout cas, comme un sourire de Dieu au travers des grimaces de mes contemporains.
J’aime écouter la pluie danser sur les trottoirs de la vie.
J’aime contempler la neige immaculée tel un tapis de velours blanc sur lequel il faut marcher délicatement pour ne point le froisser.
Depuis longtemps déjà, je vis intérieurement une spiritualité écologique qui, certainement a un rapport avec mon amour de saint François.
J’ai une conscience cosmique des moindres fluctuations de l’âme humaine.
L’esprit navigue sur les flots de notre sang pour irriguer notre cœur d’enfant et nos artères d’adultes vieillissants. Voilà, pourquoi rien ne peut être répugnant. Nous sommes habités par la présence silencieuse d’un Absolu qui donne de la saveur aux jours venants.
Il faut croire évidemment en cette force intrinsèque qui nous accomplit.
Sinon, il reste pour les incroyants, toujours la possibilité de déguster une certaine poésie qui submerge notre intériorité et ne demande qu’à jaillir tel un torrent scintillant.
Pour cela, il faut cultiver un certain regard sur l’existence, qu’il soit ontologique ou holistique, c’est-à-dire dans toutes les dimensions de l’être, cela me paraît important.
Une regard qui regarde vraiment l’entièreté des personnes et des faits.
Non pas un regard sélectif qui ne voit que ce qu’il considère comme bien à ses yeux.
Ayons cette vue de l’esprit, Frères et Sœurs, et nous serons dans une joie que nul ne saurait nous ravir.
L’allégresse fleurit de la profondeur avec laquelle nous appréhendons les réflexions de notre vie sociale, familiale ou personnelle.
Alors, réfléchissons la Jubilation parfaite de vivre chaque instant comme un moment d’éternité afin que notre jovialité soit non plus déterminée par les événements, mais provenant de notre liberté intérieure. Et nous serons contagieux pour les autres, à condition de prendre leurs peines au sérieux et de les écouter.
Bruno LEROY.
20:25 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
29/01/2013
La fécondité de ces fleuves de Vie.
Les eaux d'un fleuve parviennent en des régions si lointaines que ceux qui habitent à sa source n'en ont jamais entendu parler. Jésus nous dit que si nous recevons Sa Plénitude, si petits que nous soyons.
Sa Vie de bénédiction se répandra hors de nous jusqu'aux extrémités de la terre. Ce n'est certes pas nous qui produisons le fleuve ou qui en dirigeons le cours.
"L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez..." Dieu permet bien rarement à une âme de se rendre compte à quel point elle fait du bien aux autres.
Un fleuve ne se laisse jamais arrêter, il triomphe de tous les obstacles. Tant qu'il le peut, il poursuit régulièrement son large cours. Survient une barrière : il suspend son cours un peu de temps, mais bientôt il a trouvé moyen de tourner l'obstacle.
Quelquefois il disparaît des yeux, s'engouffre sous terre, et reparaît après plusieurs kilomètres, plus large et plus majestueux que jamais. II y a autour de vous des vies dont Dieu se sert, même si la vôtre semble arrêtée par un obstacle. Fixez vos regards sur Celui qui est la Source de votre vie. Dieu vous fera contourner l'obstacle ou l'enlèvera de votre route.
Le fleuve de l'Esprit triomphe de tous les obstacles.
Ne tenez pas vos yeux fixés sur la difficulté qui vous arrête, mais regardez à la Source, et le fleuve continuera de couler, sans se préoccuper d'aucun obstacle. Mais que rien ne vous sépare de Jésus-Christ, la Source suprême. Que rien n'intervienne entre vous et lui.
Quelle chose admirable qu'il puisse sortir de nos faibles petites âmes des fleuves abondants d'eau vive!
Dieu nous révèle des vérités merveilleuses, et chacune d'elles nous indique mieux et la puissance et la fécondité de ces fleuves de Vie.
Bruno LEROY.
19:32 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO., SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
23/01/2013
Une vie basée sur le partage, la solidarité, la fraternité.
Le Libéralisme semble avoir triomphé de toutes les tempêtes. Rien n’est plus faux. Son cortège macabre peut être contrebalancé par un contre-pouvoir. Des alternatives existent et devraient se mettre en place afin de refuser ce fatalisme de la pensée unique. C’est l’espoir pour les plus petits qui se voient broyés dans cette machine économique sans philosophie propre. Il nous faut remettre les valeurs Humaines avant l’économie. Les libéraux semblent sans âme face à la mondialisation. Seuls, les esprits contestataires et lucides redonneront une philosophie de Vie aux paradigmes politiques. Sinon, la mort de nos sociétés est déjà programmée...
Le néo-libéralisme nous offre son cortège de drames Humains avec son non-respect des travailleurs intérimaires, des précaires, chômeurs, rmistes, tous exclus de la société de consommation. Les exclus de la machine à profits aussi, les retraités ayant à peine de quoi survivre en attendant au bout du chemin la misère, la mort, froide, ou caniculaire, mais finalement planifiée. Tout cela présenté dans les journaux, sauf certains, comme une fatalité. Nos vies ne valent plus que ce que les statistiques en font. La destruction de la planète fomentée par quelques poignées de dirigeants de multinationales anonymes. Les êtres humains que nous sommes ont-ils perdus tout espoir, tout désir de vivre une vie épanouissante, libre ?
Une vie basée sur le partage, la solidarité, la fraternité. Une vie débarrassée des entraves du travail inutile, du fric, de la valeur marchande, du pouvoir. Une vie sans dominants ni dominés. Une vie où nous prendrons le temps de vivre, de profiter nous aussi. Nous qui produisons par notre labeur toute la richesse, nous n’avons droit qu’à des miettes. Consommation de survie pour beaucoup d’entre nous, alors qu’il y a de quoi donner à tous couverts, soins et logis. Consommation de choses, de besoins inutiles que l’on se crée, que l’on nous crée, et que l’on paye de toute notre vie par le travail et l’allégeance au système. Créons une société de liberté non basée sur le profit. Nous savons tout faire. Nous savons produire ce qui est nécessaire à l’homme. La nourriture, l’abri, les soins. Nous pouvons nous organiser autrement.
Vivre en fabriquant du plaisir, de la joie de la fraternité plutôt que continuer dans la spirale mortifère de l’exploitation, de la guerre, de l’anéantissement quotidien de la planète sur laquelle nous ne sommes qu’un infiniment petit souffle de vie. L’heure est venue de partager autre chose que la galère, la misère pendant qu’ils jouissent de tout sur notre dos. Le néo-libéralisme nous offre la souffrance emballée dans un joli papier cadeau et nous rend irresponsable de notre devenir. Nous sommes capables de construire une société alternative dont l’homme ne serait plus un loup pour autrui. Les politiques sécuritaires sont des mesures fascistes et de contrôle des humains sans notre autorisation. Nous ne pouvons continuer à vivre dans un monde qui laisse crever ses ados, ses enfants mais, parle de profits constamment. Je dis non au capitalisme sauvage qui détruit toute idée de Vie !
Bruno LEROY.
21:24 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRISTIANISME SOCIAL., CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
18/01/2013
Tisser du lien social.
Aujourd’hui, beaucoup d’associations rencontrent des difficultés énormes, insurmontables même. Les crédits “politique de la ville” sont gelés, ceux versés par les directions départementales jeunesse et sports ont fondu comme neige au soleil... Cette crise, conséquence de la politique gouvernementale, a mené de nombreux militants au découragement ou à la réduction d’activités. Les grandes fédérations et réseaux sont touchés de plein fouet par cette baisse drastique des subventions, c’est un fait, certaines tiennent le coup difficilement, d’autres se replient sur des secteurs moins dépensiers voire marchands... La situation de ces mouvements à dimension nationale est préoccupante, celle des associations locales est dramatique.
Tisser du lien social et faire des habitants des cités de véritables acteurs exigent une volonté politique et des moyens à la hauteur des enjeux sociaux et démocratiques. On peut toujours augmenter le nombre de policiers intervenant dans les cités et Balieues, oubliant par là même d’assurer à ces personnels une formation professionnelle, on ne fera que renforcer le volant sécuritaire, et à quel prix ! Aujourd’hui même les juges estiment à juste titre que la priorité doit être donnée à la prévention sociale.
Depuis plusieurs semaines, les mouvements d’éducation populaire alertent la population et les décideurs politiques locaux des conséquences prévisibles d’une politique irresponsable visant à priver les associations de subventions. Ils ne sont plus les seuls à s’inquiéter. Des principaux de collèges qui ont inscrit leurs établissements dans le dispositif « écoles ouvertes » viennent d’apprendre qu’il n’y a plus de crédits disponibles. Ces « dispositifs » avaient le mérite d’offrir durant les vacances scolaires à des adolescents un espace éducatif ludique. Certains peuvent reprocher à ces « écoles » de se substituer aux services jeunesse des villes en oubliant que bien souvent les lieux d’accueils et d’animation sont peu nombreux dans les communes fortement urbanisées et que là il s’agit d’utiliser des locaux existants et de bâtir un projet partagé.
Toutes les bonnes volontés risquent demain de se décourager, alors que l’actualité montre qu’il est urgent de construire ou de consolider du lien social. La politique gouvernementale à courte vue ne peut qu’engendrer une dégradation sociale au détriment des populations les plus pauvres et vulnérables. Il nous faut, tous ensemble, nous mobiliser contre la casse sociale et associative...!
Bruno LEROY.
20:48 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LE REGARD DE BRUNO., PSYCHOLOGIE., RÉFLEXIONS ET PENSÉES, SCIENCES HUMAINES, SCIENCES SOCIALES., SOCIAL., SOCIÉTÉ ET POLITIQUE., SOLIDARITÉ., SPIRITUALITÉ, THÉOLOGIE., VIVRE L'ÉVANGILE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
13/01/2013
Un visage ouvert, souriant, lumineux.
Quand on va dans les rues ou les magasins, quand on prend le train, l'autobus ou le métro, on ne voit presque partout que des visages ternes, tristes, crispés, fermés, révoltés. Eh bien, ce n'est pas un beau spectacle !
Et même si on n'a aucune raison d'être triste ou malheureux, en passant par là on est désagréablement influencé: on rentre chez soi avec un malaise qu'on communique à toute sa famille. Voilà la vie déplorable que les humains sont continuellement en train de se créer mutuellement. Pourquoi ne font-ils pas l'effort de présenter partout un visage ouvert, souriant, lumineux?
Ils ne savent pas comment vivre cette vie poétique grâce à laquelle ils seront émerveillés les uns des autres. La véritable poésie n'est pas dans la littérature, la véritable poésie est une qualité de la vie intérieure. Tout le monde aime la peinture, la musique, la danse, la sculpture, les arts, alors pourquoi ne pas mettre sa vie intérieure en harmonie avec ces couleurs, ces rythmes, ces formes, ces mélodies ?
C'est la poésie que l'on aime chez les êtres et que l'on cherche chez eux: quelque chose de léger, de lumineux, que l'on a besoin de regarder, de sentir, de respirer, quelque chose qui apaise, qui harmonise, qui inspire. Mais combien de gens, qui n'ont pas encore compris cela, vivent sans jamais se préoccuper de l'impression pénible qu'ils produisent sur les autres. Ils sont là, désagréables, bougons, les lèvres serrées, les sourcis froncés, le regard soupconneux, et même s'ils essaient d'améliorer leur apparence extérieure par toutes sortes de trucs, leur vie intérieure prosaïque, ordinaire, ne cesse de transparaître.
Alors, désormais, cessez d'abandonner la poésie aux poètes qui l'écrivent. C'est la vie que vous menez qui doit être poétique. Eh oui, l'art nouveau, c'est d'apprendre à créer et à répandre la poésie autour de soi, à être chaleureux, expressif, lumineux, vivant !
Bruno LEROY.
14:48 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
08/01/2013
On s'aime les yeux grands ouverts.
La liberté, il faut l'apprendre, la dégager de ses ambiguïtés toujours renaissantes. Les hommes libres sont des êtres en incessant travail de libération pour devenir eux-mêmes, des êtres pour qui la liberté va s'identifier avec la contrainte du meilleur. La justice et la paix, elles aussi, sont des réalités en " à venir " ; elles sont une conquête incessante sur l'égoïsme ou la peur de l'autre.
De même, sait-on jamais ce que c'est que l'amour, jusqu'où il nous mènera, jusqu'à quel point il nous sort de nous-même, quel " plus " il va réclamer ? Comme le chante un poète : " Y a-t-il un seul amour qui n'ait besoin d'amour ? "…
Mais, à un certain moment, cette lune de miel prend fin et chacun doit faire son deuil d'un partenaire idéal répondant à toutes les demandes…
Mais on ne peut tout attendre de l'autre ; il est limité, et moi, je ne suis pas dispensé d'exister, d'être, même si j'attends de lui qu'il m'amène un " plus-être "…
On s'aime les yeux grands ouverts, avec lucidité sur les pauvretés, les manques réciproques, mais en sachant aussi que l'amour, s'il n'abolira jamais la différence, ne cessera pas de chercher la communion et de combler l'espace qui sépare ces deux êtres…
Bruno LEROY.
17:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., CONVERSIONS, LA PENSÉE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
05/01/2013
L'Espérance est une force de résistance.
Quand on attend, on ne reste pas inactif : on tente de travailler à rendre possible, plus proche le terme de l'attente. Quand nous espérons en quelqu'un, nous travaillons, à partir de la foi en l'autre, à effectuer le passage du présent au futur, de l'absence à la présence, du manque à la plénitude.
Ce travail est passion. Soucieux d'accélérer le temps, de réduire la distance, de rejoindre l'autre au plus tôt, nous brûlons d'impatience, prêts à brûler les étapes. Nous sommes portés par une passion : quitter le lieu où nous sommes SANS l'autre pour le lieu où nous serons AVEC l'autre.
L'espérance est donc soif et faim de la fin, bouillonnement qui trouve le présent insupportable, pesant, générateur d'épreuves. L'Espérance est force d'anticipation, force d'impatience, d'enthousiasme.
Mais ce travail est aussi endurance. Vouloir atteindre le but, la fin, oblige à savoir traverser, malgré les pièges, les fatigues, les désespoirs, les retards.
L'Espérance oblige à savoir endurer la traversée, le désert, le lieu encore vide de l'autre. L'Espérance est donc capacité de résistance, parallèle aux qualités d'endurance demandées aux sportifs : souffle long, volonté et force de combat, bonne tenue face aux souffrances et à la durée. L'Espérance est une force de résistance.
BRUNO LEROY.
15:21 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |