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23/08/2006

OSER S'ENGAGER.

Josué réunit toutes les tribus d'Israël à Sichem ; puis il appela les anciens d'Israël, avec les chefs, les juges et les commissaires ; ensemble ils se présentèrent devant Dieu.
Josué dit alors à tout le peuple : « Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël : Vos ancêtres habitaient au-delà de l'Euphrate depuis toujours, jusqu'à Térah, père d'Abraham et de Nahor, et ils servaient d'autres dieux. S'il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir : les dieux que vos pères servaient au-delà de l'Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. »
Le peuple répondit : « Plutôt mourir que d'abandonner le Seigneur pour servir d'autres dieux ! C'est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d'Égypte, cette maison d'esclavage ; c'est lui qui, sous nos yeux, a opéré tous ces grands prodiges et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés. Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c'est lui notre Dieu. »

Ps 33 (34), 2-3, 16-17, 20-21, 22-23
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !

Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur affronte les méchants
pour effacer de la terre leur mémoire.

Malheur sur malheur pour le juste,
mais le Seigneur chaque fois le délivre.
Il veille sur chacun de ses os :
pas un ne sera brisé.

Le mal tuera les méchants ;
ils seront châtiés d'avoir haï le juste.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

Ep 5, 21-32
Frères, par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ; car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l'Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien ! si l'Église se soumet au Christ, qu'il en soit toujours de même pour les femmes à l'égard de leur mari.
Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle ; il voulait la rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et la Parole de vie ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable. C'est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime soi-même. Jamais personne n'a méprisé son propre corps : au contraire, on le nourrit, on en prend soin.
C'est ce que fait le Christ pour l'Église, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l'Écriture : A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un. Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l'Église.

Jn 6, 60-69
Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s'écrièrent : « Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! »
Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ? Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?... C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

Fiche de préparation

Fil rouge :

Se décider, s’engager… C’est un thème sur lesquels les lectures de ce dimanche pourraient bien attirer notre attention. Les tribus réunies par Josué à Sichem doivent se décider à servir Dieu ou les divinités païennes : « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir ; les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur » (Cf. 1ère lecture). Le peuple d’Israël choisit finalement le Seigneur : « Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu ».
Dans l’évangile, les disciples de Jésus se trouvent scandalisés par la tournure que prennent les paroles du maître : « ‘Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle.’ Beaucoup de ses disciples qui avaient entendu s’écrièrent : ‘Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter !’ ». Eux aussi sont mis face à un choix radical : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Pierre, au nom des autres disciples, se décide pour le Christ : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Cf. Evangile)
Enfin, dans la deuxième lecture, saint Paul nous présente l’engagement irrévocable du Christ pour son Eglise comme un exemple pour les époux dans la décision amoureuse qu’ils se donnent l’un à l’autre : « Pour la femme, le mari est la tête, tout comme pour l’Eglise, le Christ est la tête, lui qui est el Sauveur de son corps… Si l’Eglise se soumet au Christ, qu’il en soit toujours de même pour les femmes à l’égard de leur mari. Vous les hommes aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Eglise, il s’est livré pour elle… C’est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps. »


Actualisation :

En fin de compte, la question centrale posée par l’évangile ne porte pas tant sur ce que dit Jésus, mais sur ce qu’il est pour nous. Comme les disciples, nous sommes invités à nous positionner : Jésus est-il le Fils de Dieu ou bien un prédicateur comme tant d’autres ? Car ce qui a choqué la plupart des disciples ce n’est pas que Jésus prétende donner sa chair à manger - au sens propre du terme –. On ne peut les soupçonner d’une interprétation littérale aussi grossièrement matérielle. Ce qui les a heurtés c’est qu’il prétende être d’origine divine et se présente comme le don ultime et définitif de Dieu.
Est-ce que je considère Jésus comme le seul capable de répondre à ma soif de bonheur parce que je reconnais en lui la Parole divine de vie éternelle ? Etre chrétien, au fond, n’est-ce pas répondre chaque jour à cette question ? Mais Jésus nous avertit que cela demande de notre part un acte de foi. En effet, suivre Jésus est bien plus que le fruit d’une sympathie humaine : sur le chemin à sa suite, arrive pour tous un moment où l’humain ne suffit plus et où il est nécessaire de choisir de rester fidèle uniquement par foi.
Ainsi lu, le passage de saint Jean peut nous renvoyer à la scène du renouvellement de l’Alliance avec Dieu au terme de l’entrée en terre promise, juste avant que Josué ne meure après avoir accompli sa mission. La première lecture semble nous dire que ce qui compte le plus ce n’est pas d’avoir une terre où habiter mais de décider quel Dieu suivre et servir. Car notre véritable patrie c’est le Seigneur !
Nous pouvons ne pas avoir peur de nous engager à la suite de notre Dieu car, de même qu’il nous aimé le premier, il s’est engagé le premier en notre faveur et que si nous sommes fidèles, lui restera fidèle car il ne peut se renier lui-même. A Sichem, Dieu vient de donner la Terre Promise. Elle est là, devant les yeux du peuple hébreu. Dieu demande de se donner à lui après avoir donné ce qu’il avait promis. Il invite à demeurer fidèle après avoir manifesté combien lui s’est montré fidèle : « C'est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d'Égypte, cette maison d'esclavage ; c'est lui qui, sous nos yeux, a opéré tous ces grands prodiges et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés » (Cf. 1ère lecture).

Frère Elie



 

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TROUVER MON REFUGE EN TOI !

Jean est le seul évangéliste à nous parler de Nathanaël, encore nommé par la tradition Barthélémy. On sait qu’il est originaire de Cana, mais surtout qu’il a manifesté un franc scepticisme en apprenant l’origine de Jésus. Si certains d’entre nous connaissent un peu cet apôtre, nous connaissons tous sa réaction à l’annonce de Philippe : « Que peut-il sortir de bon de Nazareth ? ». Cette expression ironique continue d’être employée, pour montrer que les apparences sont trompeuses.

Mais il ne faut pas être injuste avec Nathanaël. Devant une situation nouvelle (et aussi importante !), il a cherché à discerner selon les critères de la Bible. Il était connu en effet que le Messie ne viendrait pas de Nazareth. Or, malgré la certitude objective que pouvait lui apporter cette connaissance, Nathanaël a accepté d’aller se rendre compte par lui-même. Il a suivi Philippe. Ou plus exactement, pour reprendre les mots de saint Jean qui disent un itinéraire spirituel plus qu’un déplacement géographique : il vient à Jésus. Il va à la rencontre de son Seigneur.

Et Jésus s’en réjouit : « Voici un véritable fils d’Israël », c'est-à-dire : voici quelqu'un qui a grandi sous le regard de Dieu. Jésus ne fait pas la moindre allusion à la réaction première de Nathanaël, ce qui peut nous conduire à penser que sa célèbre réplique ne manifestait pas la résistance que nous croyons. Elle était le premier pas d’un itinéraire de conversion, un regard tourné vers le Ciel, une oreille ouverte à la Parole de Dieu. Nathanaël n’a pas peur de la vérité, il la cherche, il ose affronter en face les difficultés de la vie de foi.

Jésus, donc, se réjouit. « Voici un homme qui ne sait pas mentir ». Son amour de la vérité est de tous les instants et de toutes les situations ; il n’y fait aucune concession, son occupation et sa préoccupation ont toujours été de rester sous le regard de Dieu.

Cette recherche sans faille du Seigneur, cet amour indéfectible de la vérité, ne sont pourtant pas les qualités premières que l’évangéliste met en avant. Il nous donne d’abord en exemple la relation profonde et originale qui unit le disciple et le maître. Elle se manifeste à nous avec beaucoup de pudeur, par une simple allusion. Elle se manifeste à nous par une reconnaissance réciproque, celle de deux êtres qui se sont connus, qui se sont aimés, qui se sont cherchés. Jésus reconnaît le premier son disciple : « Voici un véritable fils d’Israël ». Le disciple, lui, est décontenancé. Il s’est tout de suite reconnu : « comment me connais-tu », lui a-t-il répliqué. Jésus lui donne alors discrètement un indice, il faut une allusion, il évoque un moment partagé : « quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu ». La réaction de Nathanaël est immédiate : « Rabbi, c’est toi le fils de Dieu », à son tour, il reconnaît le Seigneur. L’apôtre reconnaît celui qu’il a rencontré sous le figuier, c'est-à-dire celui qui s’est dévoilé à lui pendant sa méditation de l’Écriture.

Nous n’avons pas à en savoir plus, c’est leur histoire, leur secret. Mais nous n’avons pas besoin d’en savoir plus. Car notre cœur lui-même, qui a cherché le visage du Seigneur dans la méditation de l’évangile, vibre à ce témoignage. Il reconnaît lui aussi celui qui l’a touché, celui qui lui a parlé, celui qui le connaissait mieux que lui-même et lui a révélé son visage d’amour et de paix.

Si le temps estival est celui où nous disposons de davantage de temps pour la prière et l’écoute, il deviendra aussi celui où notre relation au Seigneur Jésus pourra être revivifiée, fortifiée. Seigneur, donne-nous la consolation de toujours trouver notre refuge en toi, de savoir plonger en toi notre âme, nos pensées, et notre corps aussi. Permet-nous de réapprendre à vivre chaque instant sous ton regard, à prendre toute décision dans ton amour, et à nous mettre en marche à ta suite, pour ta plus grande gloire.


Frère Dominique

21:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

BLESSÉS POUR UNE PARCELLE DE TERRES.

 

Trois hommes ont été blessés, un autre a disparu et une église est entièrement détruite dans un village du Pakistan. Des femmes et des enfants ont également été sauvagement frappés lors de deux attaques qui se sont déroulées à Mominpura Thaiki, dans la Province de Pendjab à l’est du Pakistan.

 

Le responsable de ces offensives, un certain Yacoob Maher, personnage influent d’un village voisin, a depuis été interpellé par la police. Depuis 6 ans, il menaçait les chrétiens de Mominpura Thaiki. Son but : les chasser et récupérer leurs terres.

La première agression a eu lieu le 7 août. Ce jour là, alors que la plupart des hommes étaient aux champs, l’église du village a été partiellement détruite par un tracteur. Trois hommes qui priaient à l’intérieur se sont échappés à temps, mais ils ont reçu des coups de hachettes et sont sérieusement blessés. Des femmes et des enfants traînés hors de leurs maisons, ont été battus et menacés.

La seconde attaque s’est déroulée quelques jours plus tard, le 12 août. Une trentaine de musulmans armés ont surgi. Ils ont fini de détruire l’église en lançant des grenades à l’intérieur. C’était le soir, vers 22 heures alors que les hommes chrétiens étaient partis pour une réunion de prière. Plusieurs femmes et enfants ont trouvé refuge chez leurs voisins musulmans du même village qui les ont défendus. Les autres ont à nouveau été molestés par les agresseurs. Un chrétien, Bashir Masih, sévèrement blessé, a disparu depuis ce jour.

Le village compte 500 habitants dont 55 familles chrétiennes et 12 familles musulmanes.

- Prions pour les habitants du village de Mominpura Thaiki.

- Prions pour Bashir Masih. S'il n'est pas mort, qu'il puisse rapidement retrouver sa famille.

- Prions pour Yacoob Maher et ses complices.

Bruno LEROY.
 


20:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LIBERTÉ CHRÉTIENNE.

Dans le monde d'aujourd'hui, la « morale chrétienne », avec une nuance de mépris dans la prononciation, est souvent comprise comme une série d'interdits opposés à une véritable libération de l'homme.

La situation n'est pas nouvelle. Paul, semble-t-il, s'y était déjà affronté [au premier siècle après Jésus-Christ] [...] Évidemment, Paul choisit Dieu car, pour lui, Dieu libère. Il en a fait l'expérience personnelle. La Loi de l'Alliance ne s'oppose pas à la liberté, bien au contraire. « Vous n'avez pas reçu un esprit qui vous rende esclave et vous ramène à la peur » (Rm 8, 15). « Vous avez été appelés à la liberté » (Ga 5, 13). « Tout est permis » (1 Cor 10, 23). Cette liberté donnée par le Christ a une conséquence immédiate pour l'action morale : la reconnaissance pour les chrétiens du choix de la conscience.

La conscience

Elle est donc le critère dernier de la moralité d'un acte. Insistons : l'Église catholique a la réputation de dicter à ses fidèles ce qu'ils doivent penser ou faire. Or, même lorsqu'elle parle avec autorité, elle n'invite jamais à aller contre sa conscience. Personne n'a le droit, d'après les chrétiens, d'aller contre sa conscience - même pour faire plaisir au pape ! La revendication si moderne de la liberté de conscience est inscrite au coeur même de l'Évangile et de l'enseignement du Christ. « C'est par la médiation de sa conscience que l'homme perçoit les injonctions de la loi divine, c'est elle qu'il est tenu de suivre fidèlement en toutes ses activités pour parvenir à sa fin qui est Dieu. Il ne doit donc pas être contraint d'agir contre sa conscience. Mais il ne doit pas être empêché non plus d'agir selon sa conscience » (Vatican II - De la liberté religieuse - 3b).

Paul disait tout à l'heure « tout est permis ; si la conscience le dicte, cela devient même obligatoire ». Mais Paul ajoute : « Mais tout n'est pas profitable ». (1 Cor 10,23). Ce dernier propos laisse entrevoir la nature de la morale de Paul et du Christ : ce n'est pas tant une morale de commandement, qu'un appel à l'intelligence des situations, à la réflexion, pour agir aussi raisonnablement que possible en étant inspiré par l'Amour.

Une conscience intelligente

Ce mot raisonnable peut surprendre ainsi lié au mot conscience tant celui-ci aujourd'hui est employé pour évoquer la spontanéité d'une réponse subjective. Très souvent l'appel à la conscience est employé comme argument quand il n'y a plus d'argument raisonnable, ou comme excuse quand on a été vraiment déraisonnable : « d'accord, j'ai eu tort, mais j'ai fait cela en toute bonne conscience ». Il y aurait beaucoup à dire sur cette « bonne » conscience et, en tout cas, les chrétiens ne croient pas à l'innocence de la conscience non réfléchie.

D'ailleurs Freud et Marx les rejoignent pour douter de cette « innocence ». Pour n'en citer qu'un, Marx (1858) explique que l'existence sociale forge une conscience spontanée qui peut justifier bien des choses : « Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience ».

Bref, pour les chrétiens, comme pour les autres, une véritable conscience morale s'acquière. Et le premier « devoir » de l'homme moral, ou de la femme morale, n'est pas d'obéir à n'importe quel courant de pensée ou à sa spontanéité, mais de se former comme homme ou femme libre et responsable. Il s'agit à vrai dire d'une véritable naissance, d'une nouvelle création de soi-même. Naître à la conscience, ce n'est pas appliquer quelques recettes (même celle d'une recherche apparemment généreuse du bien de l'autre), c'est d'abord se trouver, s'accepter, prendre ses responsabilités, se situer dans la société.

La « conscience du Christ »

Pour éclairer cela d'un exemple, on peut dire que, pour les chrétiens, le Christ est un modèle de moralité. Les premiers chrétiens ont même retenu de lui cette phrase : « Qui d'entre vous me convaincra de péché ? » (Jn 8, 46). Cette absence du péché ne veut pas dire respect absolu de la Loi juive. Il ne la respecte pas dans sa lettre lorsqu'il viole le sabbat, refuse des prescriptions sur la pureté légale, etc. Il n'essaie pas non plus de plaire toujours, il est même quelquefois violent. Mais il possède cette conscience libre et courageuse qui permet de reconnaître en lui le respect d'autrui et la fidélité réelle au sens de la loi. « Celui qui violera l'un de ces moindres préceptes sera tenu pour le moindre dans le Royaume des cieux » (Mt 5, 19).

La formation de la conscience, la loi et l'interdit

Comment peut-on arriver à ce genre de liberté ? La Bible et la psychanalyse nous montrent l'importance de l'interdit pour structurer la personnalité, disons la conscience. Chacun connaît l'hypothèse freudienne selon laquelle l'enfant, se voyant interdire par son père la possession exclusive de sa mère, est obligé, petit à petit, de découvrir qu'il n'est pas sa mère et qu'en conséquence il doit l'appeler. De la rupture entre mère et enfant naît à la fois le sens de l'identité personnelle et le langage. Au-delà de ce schéma, on peut retenir que l'interdit crée la différence et permet à la liberté de chacun d'exister. Sans lui, il n'y aurait pas d'existence autonome et libre. Il n'y aurait pas non plus de relations entre les hommes. La conscience, elle-même, renforce le sens de l'identité personnelle dans la mesure où elle opère aussi comme une Loi... On peut affirmer que chacun dans sa vie passe de la Loi reçue - quelquefois difficilement - à la liberté. Les enfants, même éduqués dans l'atmosphère la plus libérale, recevront les non-commandements de leurs parents comme une loi et bâtiront leur liberté sur elle. A vrai dire, à l'heure actuelle, on pourrait soutenir que la « loi » existe plus que jamais et que notre société regorge de codes de la route et autres législations fiscales qui ont, à leur manière, un rôle structurant.

Se proclamer affranchi de la Loi, des lois... est une manière totalement irréaliste de s'exprimer. Il y a toujours un rapport entre liberté et lois. La vraie liberté consiste non à nier la loi mais à savoir l'intégrer et la dépasser éventuellement. C'est le rôle d'une conscience adulte. On peut pester contre le code de la route. Être libéré ne consiste pas à brûler les stop mais à savoir que le code a pour but le respect d'autrui. Être libéré c'est donc respecter l'autre même en l'absence de code.

Où est la loi ?

Dans un monde complexe comme le nôtre, la Loi est omniprésente et les lois sont nombreuses. Il est difficile de les connaître et de se laisser former par elles. Et c'est pourquoi, dans l'Église, il est traditionnel, pour former sa conscience, d'en appeler à ce que font les autres chrétiens ou ce qu'ils ont fait dans le passé. La discussion, la confrontation, l'échange sont une partie obligatoire de la formation d'une véritable conscience morale. Devant la nouveauté de la vie, si les principes restent les mêmes, les situations changent, mettent en cause d'autres éléments et jamais ne peuvent exister de réponses toutes faites.

Les critères d'une conscience formée

Celui qui peut, sans rougir, dire le pourquoi de ses choix moraux principaux, et cela parce qu'il a analysé la situation, mesuré les conséquences de ses actes et apprécié ses propres motivations, celui-là peut - si ses motivations sont inspirés par l'amour - commencer à se dire moral. Paul, dans son épître aux Corinthiens, donne une certaine mesure de critères d'appréciation des situations (Cor 12, 31 ; 13, 1-13). Mais on peut dire que l'Évangile est comme « truffé » de ces critères.

L'amour est facile à proclamer, mais on le reconnaîtra à ce que :
- on saura avoir besoin des autres,
- on respectera les petits et les méprisés de ce monde,
- on ne scandalisera pas les faibles,
- on se séparera de ce qui entraîne au mal,
- on ne considérera jamais quelqu'un comme définitivement perdu (cf Mt chapitre 18).

Ces critères d'une conscience qui s'est servie de la Loi pour se former et pour apprendre à aimer, montrent que la meilleure formation morale est, aux yeux des chrétiens, la rencontre et l'imitation de Jésus lui qui sut exprimer avec sa vie  « qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). [...]

Théo 1989, Ed. Droguet & Ardant / Fayard

09:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

22/08/2006

C'est comme si tout était neuf.

C'est comme si tout était neuf
Mon Dieu, c'est comme si tout était neuf,
Comme si tout commençait depuis ce matin.
C'est comme si tout commençait
depuis demain matin.
C'est comme si le monde sortait
de vos mains fraîches,
Comme si la création sortait toute fraîche
de vos divines mains.
Comme si la création coulait
Toute vive de vos mains.
Comme si le salut coulait
de vos mains fraîches,
Comme si la Rédemption
coulait toute vive de vos plaies.
Tout est neuf, mon Dieu.
Tout recommence, tout commence.
Tout est ouvert.
Le monde est jeune, le monde est neuf,
le monde est nouveau.
La création commence demain matin.

Charles Péguy
Ecrivain (1873-1914)
Extrait de oeuvres poétiques complètes (Gallimard)

21:08 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

En souvenir du Frère Roger, colombe de la Paix.

Taizé : un nom qui chante en beaucoup de cœurs. En ce haut-lieu de la chrétienté, affluent constamment d'innombrables jeunes et de moins jeunes, venant de tous pays, confessions, croyances. Car Taizé n'est pas seulement un monastère « pas comme les autres », mais aussi un lieu de rencontres, de dialogue, de communauté, plus encore un lieu où renaît l'espoir, où souffle l'Esprit. Aujourd'hui encore, Taizé refuse de « s'installer » pour rester disponible aux appels de l'Esprit. Témoin spirituel, le frère Roger l'était incontestablement, mais il le disait avec insistance, il n'était pas seul. Son témoignage est celui de toute une communauté, car sans elle, affirmait-il, il ne serait rien. Ce jour, les nuages sont moins lumineux qu'autrefois, la mort vient de frapper le plus charismatique fondateur d'une communauté en recherche de paix universelle. Tous les hommes ayant prônés la fraternité entre les peuples sont morts assassinés. Est-ce un hasard de notre histoire ou un Témoignage dérangeant dans un monde violent ? Je pencherai pour la deuxième hypothèse. Certains et certaines diront que le monde est devenu fou. Malheureusement cela fait longtemps, trop longtemps que la folie exprimée par le meurtre emplie les pages de nos journaux. Trouver une explication rationnelle à ces phénomènes serait de l'ordre de l'utopie psychologique. La folie peut-elle s'expliquer par la raison ?
Frère Roger n'est plus sur cette terre. Il fut le Témoin d'un Dieu ne faisant aucune dichotomie entre les religions et les Hommes.Le plus grand Hommage que nous puissions lui rendre est de pardonner à la personne qui a mis une lame d'arrêt sur sa vie. Une existence vouée aux autres, aux jeunes et prioritairement à Dieu-Amour. Il nous reste la prière, cette oxygénation de l'âme qui nous permettra de reprendre confiance en un Dieu bien au-delà de nos ratiocinations purement humaines. L'Esprit souffle où il veut. Ce n'est pas à nous de juger ce meurtre pathologique commis dans un passage à l'acte. Frère Roger, l'aurait-il fait ? Ou aurait-il pardonné les coups de couteaux fatals qui achèvent une vie flamboyante en peu de temps. Oui, tout cela est bien triste. Il m'arrive de penser que nous marchons sur la tête. Les hommes de Paix dérangent une société où la violence est devenue une banalité. Un Témoin est un martyr qui donne sa pauvre existence à Dieu pour servir les hommes envers et contre tout. Taizé demeurera ce lieu de ressourcement où les êtres Humains chercheront la flamme de son Fondateur dans les yeux des autres. En ces instants de larmes, il nous reste la prière comme unique arme contre ce monde cruel où témoignent tant de chrétiens et chrétiennes pour que la paix du Christ règne en nos âmes.Être un authentique chrétien s'est toujours révélé dangereux à l'image du Christ crucifié pour avoir annoncé une société d'Amour. Que cela ne nous fasse point reculer mais, aller de l'avant pour vivre intégralement la Parole de Dieu, tel Frère Roger, notre exemple à jamais. Amen !
( article que j'avais écrit le jour même de sa mort ).

Bruno LEROY.

18:54 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAÎTRES A PENSER ET A VIVRE. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LA GÉNÉROSITÉ DE DIEU.

Dans la parabole rapportée par Matthieu dans l’évangile, Jésus présente le Règne de Dieu comme le maître d’un domaine qui va embaucher des ouvriers pour sa vigne : « Le Royaume de Dieu est comparable au maître d’un domaine qui sortit au petit jour afin d’embaucher des ouvriers à sa vigne. » Seuls les premiers sont embauchés sur un contrat précis ; aux autres il est uniquement certifié qu’ils recevront ce qui est juste. Aux derniers rien n’est précisé, sinon d’aller eux aussi à la vigne. Vient le soir et le moment de rémunérer chacun. Le Maître ménage alors l’effet de surprise en commençant par payer les derniers ouvriers, à qui il donne une pièce d’argent, c’est-à-dire ce qui correspond au salaire d’une journée de travail, pour terminer par ceux qui ont commencé à l’aube, et qui reçoivent eux aussi le même salaire. Un sens naturel de la justice nous porterait à penser que les ouvriers qui ont supporté le poids de toute la journée devraient recevoir plus que ceux qui ont travaillé seulement quelques heures. Mais si nous considérons les choses de plus prêt nous voyons qu’il n’y a aucune injustice dans l’attitude du maître. Celui qui a travaillé toute la journée a reçu ce qui lui avait été promis : « une pièce d’argent ». Du coup, donner le même salaire tant à celui qui a travaillé une heure qu’à celui qui a travaillé onze heures n’est pas injustice mais pure générosité.

Apparaît ici en pleine lumière la gratuité de l’Amour de notre Seigneur qui surpasse de loin les mérites humains. Cet amour parce qu’il est divin est un et ne peut se diviser. C’est la symbolique qu’ont retirée les Pères de l’Eglise de l’unique pièce d’argent distribuée à chacun. L’Amour de Dieu est infini et inconditionnel. Dieu n’est pas un comptable qui, en fonction de nos mérites, nous donnerait plus ou moins part à sa vie éternelle. Quand il donne la vie, il donne tout parce qu’il se donne. Il ne peut faire autrement parce que c’est sa nature de se donner et de ne rien retenir pour lui. Et cela, il le fait sans condition parce qu’il est pure gratuité, pur don.
En outre, cet amour a comme finalité la vie de celui à qui il est destiné. En effet, une pièce d’argent était, à l’époque, le minimum qui permettait à une famille de vivre. En donnant cette somme à chacun, le maître manifeste qu’il se montre plus inquiet de la vie de ses ouvriers que de l’application d’une stricte justice distributive. C’est la vie éternelle que Dieu veut donner à chacun de ses enfants et cette vie, qui n’est autre que la vie même de Dieu, ne se partage pas, elle se donne toute entière à chacun.

La bonté et la générosité de notre Seigneur se révèlent aussi dans une patience infatigable qui prend le temps de nous inviter sans cesse à l’accueillir et ce jusqu’à la dernière seconde de notre vie. Le maître sort jusqu’à la dernière heure pour inviter à venir travailler à sa vigne.
Mais la délicatesse de Dieu va encore plus loin. Il souhaite notre participation à la construction de son projet de salut. Il ne veut pas que nous soyons des spectateurs passifs sur la place, que nous demeurions sans rien faire. Il désire que nous soyons des collaborateurs actifs, ouvriers de sa vigne : hommes qui souffrent de la soif et de la chaleur et qui marquent d’un rythme et d’une empreinte chrétienne la société humaine, la vie publique. Il désire que nous adoptions les mêmes mœurs, que nous ayons le même regard et les mêmes pensées que lui vis-à-vis de nos frères en humanité. Il désire que nous travaillions avec lui à inviter tous les hommes à son Royaume éternel. Les derniers arrivés seront tout autant les bienvenus dans la maison du Père que les premiers. Leur place demeure réservée à la Table du Royaume.

Dans cette perspective de construire le Royaume, l’important n’est pas d’arriver à la première ou à la dernière heure. Ce qui compte, c’est de prendre conscience que du moment où nous sommes appelés, notre vie reste définitivement orientée vers le Royaume de Dieu. Si nous sommes arrivés parmi les premiers, notre fatigue contribuera sans doute mystérieusement à faire fléchir les retardataires pour qu’ils s’engagent eux aussi à travailler à la vigne du maître et puissent ainsi avoir part au Royaume éternel.

« Seigneur, nous voulons demeurer greffés sur la générosité infinie de ton Amour. Puissions-nous te trouver davantage en rechoisissant chaque jour de ne pas vivre pour nous mais de travailler au salut de nos frères. Seigneur, tu as voulu que toute la loi consiste à t’aimer et à aimer son prochain : donne-nous de garder tes commandements, et de parvenir ainsi à la vie éternelle. »

Frère Elie

18:03 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

L'ESPRIT D'ENFANCE SELON DIEU.

Les enfants savent vivre l’instant présent. Ils ont une connaissance spontanée de sa valeur. C’est à eux, et à ceux qui leur ressemblent, nous dit Jésus, que le royaume des Cieux appartient.

Les hommes, eux, portent le poids du passé et le souci de l’avenir. Certes, il convient de les assumer. Le livre d’Ézéchiel vient de nous en donner un écho. Quelle est l’influence sur nos vies des actes de nos pères ? Une grande incontestablement, mais cela vaut-il dans le domaine moral ? Peut-on se défausser sur ses antécédents, ou au contraire, craindre de perdre sa liberté à cause de leurs propres choix ? Ces pensées, et de nombreuses autres, ralentissent souvent notre marche.

Proposition sympathique à nos mentalités, Ézéchiel met en avant la place première de l’individu, il signale que le sort de chacun se joue dans le moment où il entend la parole, sans considération ni de ses pères, ni de son père, ni de son propre passé. Nous sommes tous personnellement responsables de nos vies et de nos décisions.

Voilà qui donne incontestablement au présent une grande valeur. Mais il ne faut pourtant pas non plus l’isoler du passé, car le présent est lui-même un passé en devenir. Placer le présent en rupture avec son passé est aussi nous couper de notre avenir. Or l’alliance que Dieu conclut aujourd’hui avec nous, vaut pour demain et pour toujours, elle est éternelle parce qu’elle gratuite, elle est inaltérable parce qu’elle est la vie de Dieu. La nouveauté qu’elle réalise dans nos vies s’inscrit dans une succession. Elle ne peut être réduite au moment présent.

Voilà qui enrichit notre perception de l’enfant que Jésus donne en exemple. Il n’est pas débiteur pour le péché de ses pères, mais il vit au sein de sa famille, il ne cherche pas à s’en affranchir. Au contraire, tout ce que vie sa famille le marque profondément, le concerne intimement, et il est convaincu, son expérience le lui montre, que la réciproque est vraie. Rien de ce qui lui arrive ne laisse indifférents ses parents.

L’enfant que nous présente Jésus n’est donc pas la figure d’un être innocenté de fautes qu’il n’a pas commises ni d’un inconscient qui n’a aucune solidarité à assumer. Cet enfant est le fruit d’une famille et d’une histoire, le fruit d’une alliance et la promesse d’une vie féconde. Mais, cet enfant est aussi, et en premier lieu, celui qui vient à Jésus. Par là, sans le savoir sans doute, il entraîne vers le Seigneur toute sa famille dont il est solidaire.

Ce miracle est possible parce ce petit ne se préoccupe pas de savoir d’où il vient : il va vers le Seigneur, parce que cela est bon et parce qu’il est sûr d’être accueilli. Cet enfant sait que, même s’il ressemble à des nombreux autres petits enfants, il est absolument unique et irremplaçable. Dieu ne le repoussera jamais.

Donne-nous Seigneur un cœur d’enfant, mets en nous un cœur qui sache renaître le caractère unique de la vie que tu nous donnes de vivre avec toi. Permets que nous sachions déposer les fardeaux de notre passé et les angoisses sur notre avenir pour nous élancer librement et spontanément à ta rencontre. Car tu es celui peut tout, tu as promis ton royaume à ceux qui viennent à toi sans arrière pensée. Renouvelle-nous dans l’Esprit d’enfance, celui qui la certitude que tu ne veux que nous aimer et ne désire que nous combler.

Frère Dominique

12:50 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LA BEAUTÉ DU CHRÉTIEN.

Le Nouveau Testament met en valeur des choses qui, selon nos critères humains, ne comptent pas. "Heureux les pauvres en esprit", littéralement : "heureux les mendiants", - le rebut de la société. La prédication, aujourd'hui, vante la volonté, la beauté du caractère, ce que tout le monde remarque et admire. La phrase que nous entendons si souvent : "Décidez-vous pour Christ", met l'accent sur un sentiment auquel notre Seigneur ne s'est jamais fié. Il ne nous demande jamais de nous décider pour lui, mais de nous abandonner à lui, ce qui est tout différent. A la base du royaume de Jésus-Christ, il y a la beauté inconsciente des humbles. Ce qui fait que je suis du nombre des heureux, c'est ma pauvreté. Si je me rends compte que je n'ai ni force de volonté, ni noblesse de caractère, Jésus me proclame "heureux", car c'est ma pauvreté qui m'ouvre l'accès de son Royaume. Je peux y entrer non grâce à mes vertus, mais grâce à mon indigence.

La beauté spirituelle qui glorifie Dieu est une chose dont celui qui la possède ne se rend même pas compte. Celui qui a conscience d'exercer une influence est un prétentieux, étranger à l'esprit chrétien. Quand je dis : "Qui sait si je suis utile!", ma vie spirituelle perd aussitôt sa fraîcheur. "Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein." Si j'examine et analyse cette eau vive, je perds la bénédiction du Seigneur.

Qui sont ceux qui ont exercé sur nous la plus profonde influence ? Non pas ceux qui en avaient conscience, mais ceux qui ne s'en rendaient pas compte. Le chrétien qui a de la valeur n'en a pas conscience; celui qui pense avoir de la valeur perd cette pure et simple beauté qui révèle la présence de Jésus. Jésus se révèle à nous par ceux qui sont les plus humbles.

12:42 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

07/07/2006

LES JEUNES DANS LE MONDE D'AUJOURD'HUI.

Dans le monde d’aujourd’hui,  faire un droit de parole avec des jeunes, c’est quelque chose de sérieux, donc,  il faut croire en ce qu’ils sont.  Ce droit de parole nous a fait voir qu’ils sont souvent le reflet de notre société.  C'est-à-dire, mélangés par la mode, les médias, l’Internet et l’exemple bien souvent,  de nous les adultes.  J’irai plus loin en vous faisant part qu’ils sont fréquemment tristes, déchirés. À la recherche de quelque chose mais quoi…?  Ce que nous retenons, c’est qu’ils sont pleins d’amour.  Ils ont soif de vérité, d’avoir une place, des explications, mais surtout d’être aimés.  Ce sont des enfants qui crient leur besoin d’avoir un sens à leur vie, d’apprendre le sens des valeurs, ne serais-ce que de redécouvrir leurs racines, la féérie de Noël, le sens de l’Action de Grâce, Pâques, les sacrements, tel le mariage.  Les gestes qui nous semblent anodins, parce que nous en connaissons l’histoire.  N’oublions pas que nos enfants et petits enfants ne savent pas tout, ils sont des êtres en devenir.  N’oublions pas qu’ils sont souvent déchirés, blessés, par le divorce, les abus de toutes sortes, la peur de l’avenir, les exigences d’un monde désordonné.  Dans un monde ou Star Treck ou la Guerre des Étoiles ont pris la place de Jésus, celle de Dieu le Père et que l’Esprit Saint a été remplacé par la Mystérieuse Mademoiselle C, il faut bien l’avouer,  la meilleure amie de nos enfants, c’est madame Vision de son prénom télé.  Le sensas dépasse Dieu parce qu’il y a des explications à tout ce qui se véhicule.  Le monde est en crise d’adolescence, c’est un monde critique ! Où la critique fait partie du quotidien et c’est là que le jeune est tiraillé ou inspiré par les commentaires que nous apportons en tant qu’adultes.  La religion est un sujet tantôt tabou, tantôt bourré de mépris voire même de faux jugements.  Malheureusement,  ce sont ceux qui inspirent nos nouvelles générations.  Quelle est la place de la foi ? C’est une histoire, un conte ou l’espoir d’un avenir meilleur !

Ce texte est une prise de parole au nom de nos jeunes car ils ont à apprendre ce qu’est prendre une place dans la société, une société qui pour eux, est encore à l’élaboration de nouveaux plans pour la construction d’un monde meilleur et qu’il fera bon vivre à travers les générations.


Lynda Bernier

 

16:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS ÉDUCATIFS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spiritualite-de-la-liberation, social, christianisme |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |