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09/11/2006

Conférence/débat.

 

               
CONFERENCE/DEBAT
Samedi 9 décembre 2006 à 15h00

Les chrétiens face à
l’actualité médiatique

Par Henrik Lindell,
journaliste à

l’hebdomadaire
TÉMOIGNAGE CHRÉTIEN.

Nous vous attendons nombreux pour partager

ses questions essentielles qui interrogent

notre conscience chrétienne et sociale.

Bruno LEROY.

Intervenant Éducatif auprès de Jeunes

et de Familles en difficultés.


Conformément à la loi numéro



 

12:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

14/10/2006

PÉDAGOGIE DE LA LIBERTÉ.

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Donner une force intérieure à nos Jeunes est une mission pédagogique qui les met en face de leurs libertés et responsabilités.
Si nous désirons profondément un monde plus Humain et davantage responsable ; il nous faut sans tarder mettre en place une Pédagogie de la Liberté. Il en va de notre Avenir et de ceux qui formeront la société de demain.

La liberté en tant que moyen pédagogique ou thérapeutique, est la somme des permissions accordées par l’entourage ; la liberté en tant que but, est un état que l’on réalise à l’intérieur de soi-même et qui correspond à l’épanouissement de la personne tout entière par un développement harmonieux de toutes ses facultés. Il est aisé de comprendre que les permissions, données judicieusement, favorisent un exercice naturel des facultés et par suite leur développement. C’est dans un climat ouvert et confiant que l’être peut s’épanouir. Assurément, il est des permissions qui n’engagent guère la responsabilité de ceux à qui elles sont accordées : on peut ainsi permettre de lire un livre, de faire une excursion, d’assister à un spectacle. L’éducateur en conserve toujours la responsabilité ; ce sont des permissions limitées à une circonstance : on pourrait dire que ce sont des levées d’interdiction et rien de plus. La vraie permission est celle qui donne le droit de choisir, et peut-être même qui met l’individu en demeure de faire un choix : ce n’est plus simplement une sorte de cadeau qu’on accorde à l’adolescent parce qu’il a été bien sage ou parce qu’on a envie de lui faire plaisir : c’est une initiative qu’on lui laisse et par conséquent une responsabilité dont on le charge.

La liberté ainsi comprise n’est donc pas chose facile !

Au fur et à mesure qu’elle s’affirme et se précise, elle se rapproche du but, elle se confond de plus en plus avec lui, sans cesser pour autant d’être un moyen de s’en rapprocher davantage. Plus le moyen se perfectionne, plus il participe au but qui, par principe est supposé parfait. De même que selon la sagesse populaire, " c’est en forgeant qu’on devient forgeron ", c’est en étant libre qu’on apprend à être libre. L’expérience nous apprend que les circonstances dans lesquelles on n’a aucune décision à prendre sont celles qui entraînent le moins de dépense nerveuse. Beaucoup d’hommes ont été amenés à constater que le temps du service militaire avait constitué pour eux une détente dans la mesure où ils se sentaient pris en charge par l’armée et délivrés du souci d’agir par eux-mêmes et de s’occuper de leurs propres intérêts.

C’est la Liberté intérieure qui est le but de l’éducation, parce qu’elle correspond à la santé psychique, au bien-être moral, à un accord de soi avec soi-même. Elle seule répond vraiment à l’aspiration profonde et naturelle de l’homme, toujours en quête de son unité. Nous ne la concevons d’ailleurs pas comme quelque chose de fermé, qui n’aurait aucun rapport avec le monde extérieur, car un tel isolement ferait de l’individu un être incomplet qui, à vrai dire, n’aurait aucune raison d’être, non plus que sa belle liberté dont il n’aurait désormais que faire. Pour que celle-ci ait quelque valeur, il faut au contraire qu’elle soit une réponse au monde extérieur et non une jouissance purement personnelle que les contacts du dehors seraient destinés à ternir. Elle doit nous mettre à l’unisson de la Vie et non nous en retrancher. Comment pourrions-nous être vraiment d’accord avec nous-mêmes en commençant par nous amputer de toutes nos tendances sociales et de notre besoin d’agir ? Loin d’être marquée par l’épanouissement de nos facultés, cette pseudo-liberté correspondrait à une atrophie de notre personnalité. En fait, la liberté, en tant que but de l’évolution humaine, réclame de l’individu deux conditions préliminaires : un accroissement du sens de la Réalité et un accroissement des forces qui permettent d’affronter cette dernière.

La première de ces conditions implique tout d’abord que l’individu ait l’intelligence de ses actes, c’est-à-dire qu’il soit capable de prévoir et de mesurer leurs conséquences. Or, la possibilité de se diriger soi-même comme il faut est un des attributs essentiels de la liberté ; on dit d’un homme qui évolue avec aisance au milieu des obstacles qu’il a une grande liberté de mouvements et cela, non parce qu’il ignore les obstacles, mais parce qu’il sait en tenir compte.

La réalité qu’il faut connaître n’est pas seulement matérielle : elle est aussi psychologique ; il faut se connaître, soi, et connaître les autres, car rien ne peut rendre plus dépendant que l’ignorance des vrais mobiles qui animent les individus. C’est en découvrant le déterminisme physique et en utilisant ses données que l’homme est parvenu à se délivrer de nombreuses servitudes que la Nature lui imposait. De même, la connaissance des déterminismes psychologiques est la seule chance que nous possédions de nous délivrer de leur implacabilité. Il faut avoir conscience de l’interdépendance des êtres, des choses et des actions pour ne pas en être le jouet. Plus notre route sera éclairée, plus il nous sera loisible de choisir notre direction.

La seconde condition de la liberté réside dans l’accroissement de nos forces. Savoir choisir ce qui va dans le sens de sa nature, de son rôle et de sa destinée constitue donc une qualité qui fait partie des conditions de la liberté humaine. Cette faculté de discrimination permet à l’individu de trouver tout de suite un chemin qu’il ne regrettera pas d’avoir pris et qu’il pourra par conséquent suivre d’un bout à l’autre sans se sentir contraint. Les regrets sont en effet des boulets que nous traînons à nos pieds comme un signe de servitude, c’est-à-dire des contradictions qui nous enchaînent.

Pour être libre, il faut que l’homme soit fort, et pour être fort, il faut qu’il soit cohérent sans que cela lui coûte. A ce moment, ses instincts et ses impulsions ne sauraient plus lui faire peur ni par conséquent attenter à sa liberté. Il ne se croira donc pas obligé de les nier ou de les ignorer : il n’aura pas besoin de réclamer des garde-fous, de s’inventer des barrières artificielles. Plus on est fort, moins on a besoin de fortifications. La liberté véritable n’est pas immobilité, mais aisance. Celui qui est vraiment libre dispose de la plénitude de ses facultés parce qu’il peut penser et agir sans éprouver toujours le sentiment qu’il désobéit à une puissance invisible, prête à le rappeler à l’ordre. Il pense, il sent, il juge et il agit librement ; c’est-à-dire en pleine connaissance de cause, sans être retenu ou paralysé par des motifs confus ou inavoués. Son comportement est conforme à son jugement qui est conforme à sa pensée, elle même conforme à ses sentiments.

L’individu libre a droit à se libérer des contraintes étrangères qu’il estime inacceptables ; mais si, par hasard, il se trouve d’un coup débarrassé de ces contraintes sans avoir atteint l’autonomie et la maturité nécessaires, il apparaît comme un petit enfant à qui l’on a donné un jouet magnifique et compliqué, dont il est incapable de se servir. Il possède alors en effet une Liberté sans but et sans raison d’être, qui ne l’empêche pas de souffrir sourdement de sentiments de dépendance, d’autant plus difficiles à supporter qu’il ne peut même pas discerner leur cause exacte ni par conséquent donner un objet à sa révolte.

Il est évident que l’éducateur, en tant que tel, ne peut prétendre modifier directement les conditions que rencontrera l’adolescent dans sa vie d’adulte. Le seul but qu’il puisse s’assigner, c’est la formation du jeune lui-même et par conséquent, sa liberté, dans la mesure où, celle-ci devient synonyme de maturité et correspond au développement équilibré de toutes ses potentialités. Je me suis efforcé, alors que le mot " liberté " demeure confusionnel, de ramener le débat, d’une part à une technique éducative, d’autre part à un problème plus vaste qui touche au sens même de l’éducation et, peut-être un peu, de la Vie. Disons même que c’est à partir du moment où nous avons conquis cette liberté qu’il nous devient possible de faire vraiment quelque chose de notre existence. L’adolescent doit devenir cet adulte qui assume sa propre destinée, celui à qui revient la responsabilité de ses actes et qui doit subir leurs conséquences dont personne ne cherche plus à le préserver. Une telle adaptation de soi à soi-même, si elle répond à la définition de la liberté humaine, répond aussi à la définition sans doute plus valable du Bonheur.

Bruno LEROY.

20:39 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS ÉDUCATIFS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, Gauche, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

09/10/2006

On ne peut être chrétien et néo-libéral…

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Culture et Foi > On ne peut être chrétien et néo-libéral...

On ne peut être chrétien et néo-libéral…
Mgr Miguel Esteban Hesayne

 

Homélie prononcée par Mgr Hesayne, évêque émérite de Viedma, province de Santa Cruz, Argentine.

 

On ne peut être chrétien et néo-libéral…

Parce que le chrétien est disciple de Jésus dont le commandement – axe de tout son message – est l’amour solidaire exprimé dans sa phrase lapidaire : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20,35). Parce qu’être chrétien se définit par le partage équitable. Depuis que Dieu se fit homme en la personne de Jésus, la conduite de toute personne humaine a comme modèle une existence humaine pleine, réalisatrice d’une convivialité harmonieuse et pacifique.

Pour arriver à cette fin, des écrivains sacrés enseignèrent la belle utopie qu’un chrétien est appelé à acquérir les « habitudes divines » en se basant sur les paroles de Jésus que nous retrouvons en Matthieu 5, 48 : « Soyez parfaits comme votre père céleste est parfait. » Ou sur ces autres paroles dans l’évangile de Jean (15, 12) : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Les caractéristiques de l’amour que Jésus demande au disciple, l’apôtre Jean les développe concrètement dans ses lettres pastorales : « L’enseignement que vous avez appris dès le commencement est celui-ci : que nous nous aimions les uns les autres. Ne faisons pas comme Caïn qui était pernicieux et tua son frère. Pourquoi le tua-t-il? Parce que ses œuvres étaient mauvaises et que celles de son frère au contraire étaient justes… » « En ceci nous avons connu l’amour : en ce qu’il a donné sa vie  pour nous. Pour cela nous devons donner notre vie pour nos frères. Si quelqu’un vit dans l’abondance et voit son frère dans la nécessité, et qu’il lui ferme son cœur, comment l’amour de Dieu demeurera-t-il en lui? Mes petits enfants n’aimons pas seulement en paroles mais en œuvres et en vérité » (1 Jean 3,16-18).

On ne peut être chrétien et néo-libéral…

Parce que le modèle de toutes les activités humaines du chrétien est Jésus-Christ et que Jésus se présente dans son évangile comme l’homme altruiste qui vit pour les autres. La personnalité chrétienne arrivée à maturité consiste en un « don de soi » et l’Esprit qui l’anime est le même Esprit qui dirigea Jésus lors de son passage sur cette terre. C’est le même Esprit du Ressuscité qui pousse chaque chrétien à chercher des alternatives socio-politiques pour que, où qu’il vive, surgissent les signes d’une société fraternelle, juste et solidaire. Dans le cas contraire, il déçoit Jésus-Christ, Seigneur de l’histoire qui compte sur le peu que peut offrir chacun de ses disciples pour construire le « tout » de la nouvelle société que Paul VI appela la « civilisation de l’amour ». Il faut penser globalement et travailler localement.

Par contre, le système néolibéral, système socio-économique-politique et même culturel, dans sa dynamique interne, cherche en premier lieu le bien-être individuel, sans relation avec les autres, sans relation avec le prochain. Pour cette raison, sa politique économique a comme objectif principal et souvent exclusif, l’accumulation de biens. Il est animé en outre par

  • un esprit de lucre, c’est-à-dire le désir d’obtenir des gains croissant sans limite;

  • un esprit de concurrence exacerbé, porté à son paroxysme par un individualisme fort qui provoque la rivalité et la lutte entre les individus pour acquérir les plus grands gains possibles et qui recherche toujours le monopole qui représente le maximum de liberté pour soi et le maximum de limitations pour autrui;

  • un esprit de rationalisation, c’est-à-dire que toutes les choses et toutes les personnes ne sont valorisées qu’en fonction des rendements et des coûts financiers.

On ne peut être chrétien et néo-libéral…

Parce que l’esprit du néolibéralisme est diamétralement opposé à l’Esprit Saint, l’Esprit de Jésus Christ,  l’Esprit qui donne la vie et qui configure « l’être chrétien ». Il est opposé au plan de Dieu qui est de libérer tous les hommes et l'homme dans son intégralité. Il ne nie pas Dieu, il l’invoque même, mais ce n’est pas le Dieu de Jésus Christ.

De là, on ne peut proclamer Jésus et appeler à la conversion à l’évangile de façon réelle et concrète, sans  dénoncer la perversité du système néolibéral. De ce fait, quand on implante le système néolibéral dans un pays 

  • on engendre la mort sociale, en créant la classe des exclus par le chômage qu’il sème;

  • quelques fortunés par le pouvoir et l’argent marginalisent froidement une grande majorité;

  • on déshumanise la technique et on vide de contenu humain les progrès économiques qui, dans un projet chrétien, doivent être au service de tous par une distribution équitable;

  • on altère et corrompt la liberté et la démocratie parce qu’elles ne sont pas accompagnées des valeurs de justice, de vérité et d’amour solidaire;

  • on impose d’une manière inflexible et dogmatique la loi du marché, à tel point que, de fait, on nie toute alternative de convivialité communautaire à cause de l’absolutisme des intérêts privés d’une minorité toute-puissante et souvent « secrète »;

  • en définitive, par un effet domino, on viole tous les droits humains qui permettent de vivre dignement comme personne humaine.

Enfin on ne peut être chrétien et néo-libéral…

Parce que la foi chrétienne promeut la culture de la vie. L’idéologie néolibérale, du moins dans sa réalisation historique, est l’antichambre de la mort pour la majorité exclue du travail, du logement décent, des soins de santé, de l’éducation, de l’alimentation de base et des loisirs nécessaires.

En vérité, on a nié l’identité chrétienne à des groupes catholiques pro marxistes. De même, on doit nier l’identité chrétienne aux catholiques pro néolibéraux. Les premiers ont levé la bannière de la justice mais sans liberté et par la lutte des classes. Les seconds, au nom de la liberté, par une conception économiste de l’homme, considèrent les gains et les lois du marché comme des paramètres absolus, au détriment de la dignité et du respect des personnes et des peuples, comme le dénonçait le pape Jean-Paul II dans son « Exhortacion post sinodal Iglesia en America » (no 56). 

Dans l’Argentine actuelle, on dénonçait la marginalisation et l’appauvrissement de la population.  Mais, on ne montrait pas suffisamment de manière concrète, claire, en se basant sur la foi en l’Évangile de la Vie, que la racine de l’injustice sociale dont nous souffrons, avec ses conséquences d’insécurité et de violence, se trouve dans la politique économique néolibérale que nos dirigeants ont adoptée depuis plusieurs décennies déjà.

Cela s’aggrave par le double discours de certains gouvernants qui s’acquittent des pratiques religieuses et qui, par contre, appliquent strictement le système néolibéral. Face au libéralisme, « la meilleure réponse, affirme Jean-Paul II, c’est l’Évangile ». Et, dans cette perspective, il insiste afin que nous, les pasteurs, nous consacrions « un plus grand effort à la formation éthique de la classe politique » (I. A. no. 56). 

 

 (Traduction André Godin)

12:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, Gauche, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

02/10/2006

Le pasteur et la violence.

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Ce texte résume les interventions de Richard Gelin, pasteur à Bordeaux, lors d’une session de l’École Pastorale en juin 2004. Il en garde une dimension d’oralité.

Dans Résistance et soumission, Dietrich Bonhoeffer emprisonné écrit : « Le danger de nous laisser aller à mépriser les hommes est grand. Nous savons bien que nous n’en avons pas le droit, et que nous n’aurons jamais que des rapports stériles avec eux tant que nous ne serons pas exempts de mépris. Les quelques pensées qui suivent nous aideront à nous préserver de cette tentation : en méprisant les hommes, nous succombons au défaut principal de nos adversaires. Qui méprise un homme ne fera jamais rien de lui. Rien de ce que nous méprisons dans l’autre n’est entièrement étranger à nous mêmes. Que de fois exigeons- nous d’autrui plus que ce que nous sommes prêts à accomplir nous-mêmes ! … Il nous faut apprendre à considérer les hommes non en fonction de ce qu’ils font ou ne font pas, mais plutôt en fonction de ce qu’ils souffrent. La seule relation féconde, surtout avec l’homme faible, est celle qui procède de l’amour, c’est à dire du désir d’être en communion avec lui. Dieu lui-même n’a pas méprisé les hommes, mais s’est fait homme par amour pour eux ».

L’accompagnement pastoral conduit inévitablement à la confrontation avec toutes sortes de violences. Dans ce contexte, quant au meurtre et à la violence, la parole radicale de Jésus est une sauvegarde pour ne pas se réfugier dans un mépris pessimiste à l’égard de bien des hommes. Bonhoeffer a raison : « rien de ce que nous méprisons dans l’autre ne nous est entièrement étranger ».

Les violences

Le pluriel devrait toujours être de mise quand on évoque la violence. En effet, la violence ne peut se réduire à un type d’actes précis. Il s’agit plutôt d’une attitude illégitime, parfois illégale, qui engendre chez l’autre de la peur, de l’insécurité, de l’incapacité à s’affirmer, le sentiment d’une menace, d’un rapport de force imposé. Les manifestation peuvent être directes et évidentes (coups, cris, menaces) ou cachées, insidieuses. La manière dont nous définissons le phénomène est capitale dans sa compréhension. Souvent nous ne savons rien, parce que nous ne voulons rien savoir de ce qui se vit sous nos yeux, et parce que nous avons tous une “tolérance culturelle” à certaines formes de violence. Nous associons la violence à la représentation d’une brute épaisse, de l’alcoolique, d’un être primaire. Ces représentations sont non seulement fausses - la violence est présente dans toutes les catégories sociales et intellectuelles - mais elles jouent un rôle mythique permettant à chacun de se dire : « je ne suis pas violent, puisque je ne suis pas une brute inculte ». Louis Althusser, homme cultivé et esprit fin, est connu comme l’auteur de violences domestiques régulières ; l’histoire récente de Bertrand Cantat est très révélatrice. Ses amis clament haut et fort que ce n’est pas un monstre, sous entendu : les coups portés n’ont pu être qu’exceptionnels. On est alors dans une logique d’accident regrettable, mais excusable, plus que dans une logique de culpabilité.
Le témoignage biblique établit que nous ne sommes pas là aux marges de l’humain, dans l’exceptionnel ou l’accidentel, mais bien au contraire au cœur de l’humanité.

La violence dans la Bible

La violence fréquente des récits bibliques, incluant celle de la Croix, surprend souvent le lecteur néophyte. On a raison de répondre que la Bible est un miroir reflétant notre image, tant que l’on demeure conscient que cette réponse ne règle pas toutes les questions.
Les chapitres 3 à 6 de la Genèse proposent un aperçu étonnant.
Au chapitre 3, la désobéissance a pour conséquence un déséquilibre du couple dans lequel s’introduit un principe de domination. La relation d’égalité et de complémentarité est faussée par un rapport de force.
L’étape suivante, c’est le meurtre fratricide. P. Ricœur dit de ce récit que : « nous apprenons là que dès cet instant la fraternité n’est plus un donné naturel, mais un projet éthique. Il faut une volonté de fraternité, un désir ». La fraternité est donc toujours à construire. Elle n’est pas la relation naturelle.
Au chapitre 4, Caïn exprime sa peur d’être à son tour victime. Il a peur que sa violence ait enclenché le cycle de la vengeance (principe de la vendetta). Dieu pose pour limite sept morts contre le meurtre de Caïn. On voit s’amorcer un ouragan de violences qui se poursuit avec Lémek, lui même meurtrier selon son aveu et qui appelle à soixante dix-sept vengeances contre son éventuel meurtrier.
Au chapitre 6, la décision du déluge a pour cause le constat que Dieu fait de la prolifération universelle de la violence.
Notons encore que dans le renouvellement de l’Alliance avec Noé, une différence notable est attestée : l’homme, originellement végétarien, est autorisé à tuer des animaux pour se nourrir.

Le pasteur et les violences dans la société

Lorsqu’un symptôme concerne des millions d’individus, il n’est plus possible de parler de folie, ni de considérer qu’il s’agit de situations individuelles. Les anthropologues évoquent les violences domestiques comme une maladie sociale.
Constater de la violence dans les familles de l’Église, constater de la violence engendrée par le fonctionnement de l’institution ou se découvrir soi-même comme capable de violence, ne doit pas nous étonner. La promesse de l’action transformatrice de l’Esprit est pour une bonne part un apaisement de cette nature violente : paix, douceur, maîtrise de soi, respect de l’autre, etc… Cette promesse suppose une communauté de besoin, aucun de nous n’est étranger à la violence. Le commentaire que Jésus fait de la loi : « vous avez entendu qu’il a été dit : tu ne tueras pas ! mais moi je vous dis que celui qui se met en colère… » (Mt 5) renvoie chacun à sa propre violence, pour nous permettre de regarder le problème non comme des juges, mais comme des frères, conscients d’être eux-mêmes dans le besoin de l’apaisement de l’Esprit.

La notion de violence est culturelle. Nous ressentons aujourd’hui comme des violences inacceptables des comportements qui hier provoquaient seulement du mépris (pédophilie) voire étaient considérés comme normaux (harcèlements). Au 17ème siècle des juristes estimaient juste de battre sa femme à condition de ne pas la tuer. C’était bon pour elle. Cette conviction était du même ordre que celle qui consiste aujourd’hui encore à croire qu’il est indispensable de battre un enfant pour l’éduquer ! On constate une radicalisation de la sensibilité contemporaine aux diverses formes de violence qui joue positivement dans notre appréciation du caractère violent du temps présent.

Le versant le plus facile à considérer - toute proportion gardée - est celui de la violence dont le pasteur est le témoin dans la vie privée des membres de sa congrégation. Particulièrement celles qui lui seront rapportées comme vécues à l’extérieur de la famille. C’est, hélas, une dimension fréquente dans le monde du travail. Il me paraît peu exagéré , de parler aujourd’hui à propos du travail salarié d’une forme nouvelle d’esclavage. J’ose parler « d’esclavage » dans la mesure où gagner sa vie est une nécessité vitale qui réduit considérablement la liberté d’un homme. Démissionner, au regard d’un monde dominé par le chômage, est une décision extrêmement difficile dont les conséquences peuvent se révéler dramatiques. Ce n’est plus la loi qui lie l’esclave à son maître, mais la crainte du chômage. Il y a violence quand une entreprise utilise les conditions du marché comme un élément de chantage pour obtenir plus que par le légitime contrat.
Dans ce cadre, le rôle pastoral sera l’accompagnement spirituel du croyant afin qu’il soit « vainqueur du mal par le bien » selon le chemin de sagesse proposée par Romains 12.17 à 21. « Être vainqueur du mal par le bien » ou « ne pas rendre le mal pour le mal » signifie sur le strict plan pastoral aider la personne à ne pas développer de haine envers celui/celle qu’elle estime être son agresseur ; ne pas laisser l’esprit de l’injustice prendre la direction de la vie du croyant. La justice doit être affirmée. Il est légitime de faire appel à une instance de régulation, type « Prud’hommes ». Être croyant n’est pas choisir une attitude victimaire, surtout quand dans le silence s’installe une complicité passive, un encouragement à l’agresseur à multiplier ses victimes. La résistance à répondre au mal par le mal, qu’évoque l’Écriture, est une résistance intérieure dont le but est que nous ne devenions pas semblables à celui que l’on combat. Il ne s’agit pas de nier les sentiments violents, les rancœurs, les sentiments d’injustice qui habitent celui qui est l’objet d’agressions diverses. Il faut au contraire les reconnaître comme habitant « naturellement » tout être humain, mais comme étant aussi une part de notre humanité appelée à refléter la gloire du Christ. Dans la victoire du bien, il n’y a pas un refoulement frustrant et insatisfaisant, mais l’apaisement naissant de la conviction que le mal, tapi à notre porte, perd un combat. L’appel à des autorités de régulation est l’un des moyens mis à notre disposition pour éviter de développer des sentiments de haine et d’injustice.
Il y a d’autres part les violences dont le pasteur sera témoin à l’intérieur d’une famille de l’Église. Il peut en être “témoin invité” : une personne s’est confiée à lui, souvent la victime, mais parfois aussi l’auteur de violence. Il peut en être aussi le “témoin passif” : rien n’est évident, rien n’est dit mais le pasteur à partir de multiples petits éléments acquiert la conviction qu’une violence illégitime est agissante dans une famille. Nous sommes tentés de “ne rien voir” quand personne ne dit rien. D’attendre, de croire que le temps règle ce genre de problèmes. Assez fréquemment, les personnes se livrant à des actes violents, par exemple des châtiments corporels excessifs envers leurs enfants, ou des châtiments corporels à un âge où l’enfant ne devrait plus être sous ce type de traitement, ces personnes souffrent elles-mêmes d’une honte envers leur attitude. Je pense à une jeune mère attentive, parent unique, disponible, mais qui parfois face à une désobéissance normale craque et gifle ses enfants. Elle ne veut pas entrer dans ce type de rapport. Elle est consciente de la nocivité de cette attitude. L’action pastorale concrète a consisté, à son initiative, à l’écouter, à prier régulièrement avec elle et pour elle dans sa responsabilité de mère, à l’encourager à demander pardon aux enfants quand elle sait avoir dépassé la mesure, et à lui offrir des espaces de liberté. Quand on est une mère seule ayant à assumer toutes les responsabilités parentales, il est normal d’être parfois débordé. C’est une dimension de la fraternité que d’offrir de temps à autres la possibilité à cette personne de s’occuper un peu d’elle-même, en prenant l’initiative de garder les enfants.

Tout pasteur est confronté au cas de violences du type “femmes battues”. Il est hautement recommandé de s’informer, en amont, auprès des associations spécialisées. Ces associations ont beaucoup travaillé à comprendre l’ensemble de la dynamique de la violence. En connaître les formes et les cycles permet d’en prendre conscience plus tôt et de ne pas se laisser abuser par une réconciliation superficielle.

Fonctionnement classique des cycles de la violence conjugale

Un homme violent envers une femme a toujours le même but : il tente de la contrôler, de la dominer en usurpant jour après jour sa dignité.
Les formes de la violence peuvent être de nature verbale, physique, sexuelle, psychologique, économique. Ces diverses formes se conjuguent quasi-systématiquement.

La violence physique se définit par l’ensemble des atteintes au corps de l’autre [taper, frapper, donner des coups de pieds, de poing ; … mordre ; … utiliser un objet ; … gifler, fesser ; … séquestrer, pincer, tirer les cheveux… la liste est infinie]

La violence psychologique

Un homme, auteur de multiples violences, explique : « la violence la plus forte, c’était peut être la violence morale, celle qui cherche vraiment à atteindre l’autre dans ce qu’il est, dans son être, vraiment au plus profond de lui ».
Les violences psychologiques sont toutes actions visant à porter atteinte à l’intégrité psychique de l’autre : son estime de soi, sa confiance en soi, son identité de sujet.
La violence psychologique peut prendre d’autres formes : les insultes, les remarques vexatrices, la critique permanente, se présenter comme celui qui détient la “vérité”, inférioriser l’autre, lui interdire d’exprimer des sentiments et des émotions, les chantages et les menaces, imposer des actions dégradantes, contrôler les déplacements, insulter et dévaloriser le genre féminin .

Les violences verbales

Plus que le contenu des paroles appartenant souvent à la violence psychologique, la violence verbale est la violence du débit de la voix, des cris c’est-à-dire des modes même de communication. Cris qui stressent, ton brusque permanent, interrompre sans cesse les conversations de l’autre, lui imposer un changement de sujet. Ponctuer ses phrases par des insultes, des grossièretés, des qualificatifs infamants.

Les violences sexuelles

- avoir des rapports par contrainte ou menaces ; …traiter l’autre comme un objet sexuel.
- le forcer à se prostituer
- le viol (forcer son conjoint a une relation sexuelle est un viol)
- les coups sur les organes génitaux
- imposer à l’autre des pratiques sexuelles contre sa libre volonté.

Il a été repéré un cycle classique de la violence en 4 périodes dont la connaissance permet de ne pas considérer un problème récurrent comme un problème réglé.
1) la recherche du prétexte. Une mise sous pression amenant la femme à se sentir coupable, à admettre la violence. Le prétexte est le déclencheur, non la cause de la violence.
2) phase d’explosion, d’agression. Il faut faire peur, faire plier et brutaliser
3) Après le paroxysme, il y a une tentative de minimiser les faits et leur gravité. L’homme prétend avoir perdu le contrôle de lui même ; …il accuse la femme de folie, d’exagération, de provocation.
4) Il demande pardon, fait des promesses. En général la femme reprend espoir. Mais quand la peur de perdre la femme diminue, la violence recommence.
Le piège est souvent de se contenter du fait que la personne victime ne veut pas entendre parler d’une intervention extérieure. Il y a même parfois dans nos milieux la tentation de considérer comme une dimension de l’amour, de subir, plutôt que de faire intervenir la justice ou les services sociaux. Mais il faut dire clairement que ce n’est pas de l’amour. L’amour refuse toute forme de violence. Le pasteur doit être attentif à ce que sa pastorale n’encourage pas la co-dépendance dans laquelle on se donne le rôle de celle/celui qui souffre, mais qui finira par sauver le conjoint que l’on veut considérer comme étant lui même la vraie victime.
Si l’amour implique le don de soi, donner sa vie pour l’autre, ne signifie pas se faire frapper par l’autre. Le pasteur lui-même est témoin d’un salut. Il n’est pas le sauveur et rarement le sauveteur. J’insiste sur le fait que ce travail-là est d’autant plus difficile que notre prédication fonctionne avec des références excessives à l’amour, excessives au regard de notre explicitation de ce qu’est l’amour. Nous mettons des hommes et des femmes en danger d’errances dangereuses quand nos idées ne sont pas claires sur les fondements de ce que l’amour est, et de ce qu’il n’est pas, de ce qu’un couple est, et de ce qu’il n’est pas. Il faut redire ce qu’est l’alliance du mariage et ce n’est qu’elle n’est pas, quelles en sont les limites. Le divorce n’est pas la solution pour régler les problèmes de la vie conjugale. Mais il se justifie quand l’intégrité morale, physique ou psychique d’une personne est menacée par le conjoint. On se marie “pour le meilleur et pour le pire”… à affronter côte à côte, et non pas pour le pire, quand celui-ci surgit de l’intérieur même du couple.

Les violences à l’intérieur de la communauté

À l’intérieur de l’Église, le pasteur va être confronté à la violence au moins dans trois dimensions :
a) la violence suscitée par une personne appartenant au groupe
b) la violence se manifestant dans une situation de crise
c) la communauté elle même comme génératrice de violences.

a) Il y a le cas courant de la personne qui n’est pas de mauvaise volonté, mais qui régulièrement blesse les autres par des paroles intempestives, maladroites et catégoriques, au point qu’il faut bien constater un comportement de nature violente. Face aux réactions suscitées, elle se considérera elle-même comme la victime. La plupart du temps, la personne n’a absolument pas conscience de cette dimension et refusera totalement l’idée que l’on puisse qualifier de violents ses paroles ou ses actes. On rencontrera aussi une sous-catégorie, pas si rare, de personnes promptes à vous dire combien elles sont sensibles et qui ne font preuve d’aucune sensibilité à l’égard des autres. Le travail pastoral portera d’abord sur la prise de conscience de cette dimension de violence, se traduisant par du découragement, des blessure, de l’incompréhension, de la peur du regard ou de la présence. La deuxième phase consistera à aider la personne à comprendre ce qui, en elle même, produit cette attitude. Souvent la personne dira : « je dis ce que je pense ! ». Il faut l’accompagner vers le « je pense à ce que je dis ». Ce peut être conduire avec elle une réflexion sur l’actualité de la parole de Paul : « Bénissez, ne maudissez pas ». Oui, on peut bénir en exprimant du désaccord. Tout est dans la manière de la faire. Attention, il ne s’agit pas de réagir à toute parole suscitant une réaction, mais d’être attentif à celui ou à celle par qui ces réactions se multiplient.

b) Nous sommes aussi parfois confrontés à des personnalités très perturbées. Nos moyens pour apprécier l’opportunité d’une prise en charge psychiatrique sont souvent limités. Pour une hospitalisation forcée, il faut pouvoir faire établir que la personne est dangereuse pour elle même ou pour ses proches, par un médecin et par l’autorité civile. C’est quasiment impossible !
Le pasteur est alors condamné à improviser, à faire preuve de bon sens et souvent à gérer ses propres craintes.
Le cas de X…, homme à l’enfance perturbée, violent, manipulateur, sadique, paranoïaque… et chrétien !
Mon premier contact a été pour empêcher qu’il frappe un autre membre de l’Église. À la suite de cela il s’est livré à un chantage au suicide. X en veut uniquement à ceux qui l’ont aidé, pas aux autres et n’agresse que ceux qu’il ressent comme plus faibles que lui, physiquement et psychologiquement. Il a développé des relations “sado-maso” avec de jeunes adultes en difficultés au point qu’il a fallu intervenir de plusieurs manières, jusqu’à organiser la fuite d’un de ces adultes.
X a proféré plusieurs fois des menaces à l’encontre de la communauté, des bâtiments et des personnes. Toutefois, quoique parfois très menaçant à l’égard du pasteur dans son attitude ou l’incluant dans une menace générale, X n’a jamais exprimé de menaces explicites directes.

Mes trucs… dans la crise !

Je parle volontairement de « trucs ». Au sens où il ne s’agit pas pour moi d’entrer dans une thérapie, mais de garder un contact sans devenir le « prisonnier » de cet individu. Il faut bien sûr prendre conscience du caractère de malade mental de la personne. Elle vit dans un autre monde inaccessible à notre argumentation, quoique responsable. Parfois dans un premier temps on a l’impression qu’elle entre vraiment dans un dialogue, mais assez vite il devient évident qu’il n’en est rien. Elle revient à ses obsessions et à ses comportements. Face au chantage au suicide, pour ma part je refuse à entrer dans ce chantage. Je lui explique que s’il veut se suicider, je le regrette , mais que je n’ai pas l’intention de m’y opposer. De même devant la menace d’incendier les bâtiments, je lui ai répondu qu’elle ferait ce qu’elle voudrait mais que moi je n’allais pas passer ma nuit à surveiller. Mon attitude l’a surpris de la part d’un pasteur, ayant pu “obtenir” auparavant ce qu’il désirait auprès d’autres pasteurs à partir de ce chantage culpabilisant. Voici les quelques principes que dans un cas aussi complexe j’ai cru discerner comme important :
- Ne pas manifester de peur, car il joue sur sa force physique et mentale (maladive) pour s’imposer aux autres.
- Toujours garder de la réserve dans la relation ; …refuser l’intimité ; …refuser d’être assimilé à un intime ; …refuser les cadeaux.
- Refuser le chantage pastoral, chantage à la foi, à l’amour ; …refuser aussi le rôle du sauveur. Demeurer le maître de la durée et de la fréquence de l’entretien. Paradoxalement, je trouve plus facile de rester maître du temps, si je me rends chez la personne, plutôt que si je la reçois à mon bureau.
- Quand elle surgit en crise, j’essaye autant que possible de la recevoir à l’extérieur, au grand air. Le sentiment de violence et de danger s’accroît avec la contiguïté d’un lieu.
- Quand des personnes subissent des coups ou des menaces, les encourager vivement à porter plainte. L’expérience montre qu’il y a souvent une dimension de lâcheté chez les manipulateurs sadiques qui abandonnent quand leur victime se rebelle. La dimension sadique se nourrit de la passivité et de la peur de la victime qui accroissent le sentiment de puissance et de domination.

Les violences dans les situations de crise

On va retrouver essentiellement les dimensions de violence verbale et de violence psychologique.
La violence verbale se manifestera dans la manière dont une personne agresse les autres par exemple, par le ton de sa voix ou encore en se plaçant dans le rôle du martyr, de la victime, et en utilisant ce positionnement pour interdire toute discussion dans un domaine particulier.
De la violence se manifeste parfois à l’intérieur d’un conseil ou à l’occasion d’une assemblée générale. Il faut bien avoir conscience que les circonstances manifestent la violence, mais n’en sont pas la cause. La cause est toujours en l’homme. L’expression de la violence peut être encouragée par des maladresses dans le fonctionnement de la parole et de la prise de décision, quand une personne a le sentiment d’être victime d’une injustice. Il y a certainement un gros travail à accomplir dans nos Églises sur nos méthodes de prise de décision. J’ai été surpris, dans une situation particulière, du niveau de violence qui peut être atteint dans une Église. J’ai été témoin, c’est ainsi que je l’ai ressenti, d’une volonté de blesser un pasteur, de “se faire sa peau”. Quand une proportion importante de l’Église est impliquée ou quand plusieurs des leaders se déchirent, il est indispensable de faire appel à une assistance extérieure.

Quand l’Église sécrète de la violence

Il est une autre dimension du rapport de l’Église à la violence qui est largement sous-estimée, et qui, à ma connaissance, n’a pas fait l’objet dans notre milieu d’une étude approfondie. C’est celle de la violence générée par les caractéristiques même du fonctionnement et du discours d’une communauté. Nous sommes là au cœur de la question de la secte.
Une Église peut-elle être une secte ? Oui !
Quand pouvons-nous dire qu’une Église est une secte ? Quand de la violence résulte d’un fonctionnement revendiqué. C’est une réalité difficile à établir et à prouver et pourtant indéniable. Comme dans le cas des violences domestiques, les plaintes exprimées ne sont pas un critère indispensables.
Je suis le pasteur de plusieurs personnes et couples qui témoignent, à partir d’expériences différentes, avoir été les victimes « consentantes pour un temps », de violences que sur le moment elles-mêmes n’identifiaient pas ainsi.
J’ai donc dû m’interroger sur la réalité de cette violence. Est-ce un langage approprié, pour rendre compte de ce que ces personnes ont vécu ? Oui, je le crois. Quand des gens arrivent complètement démolis par des expériences spirituelles et ont tout à reconstruire après dix, quinze ou vingt ans de vie chrétienne, le mot de violence n’est absolument pas excessif. Quelqu’un avec qui je parlais pour préparer cette session a utilisé cette phrase : « j’ai eu affaire à des voleurs d’âme ! ».

Il nous faudra travailler à une définition de la violence spirituelle.
On peut parler de violence spirituelle :
- quand la communauté se construit comme un lieu de dépendance, quand elle existe contre les autres ou au-dessus des autres. C’est la communauté vase clos, qui provoque de l’enfermement. Il peut y avoir une illusion de diversité par des orateurs dits “extérieurs”, mais qui tiennent exactement le même discours.
- quand avoir des idées différentes de celles des leaders suscite de la crainte.
- quand, en cas de questionnement ou de désaccord, le responsable est en vérité incapable d’envisager d’avoir eu tort, les deux arguments récurrents étant :
- le manque de foi
- les attaques de Satan

Pour rebondir sur le rapport du Secrétaire général de la FEEBF lors du congrès 2004, une caractéristique de cette violence est qu’elle surgit souvent dans une Église où les responsables ont une formation embryonnaire se traduisant par une pensée limitée, très réductrice, très affirmative et fondée sur une vision plutôt que sur l’étude de la Parole.

Les personnes que j’ai consultées accusent des responsables chrétiens d’avoir joué avec leur adolescence, de n’avoir pas respecté leur fragilité d’ados et de les avoir embarquées sans égard pour l’esprit critique, en jouant sur l’instinct grégaire et marginal des ados et de les avoir enfermé dans une vision dualiste : le groupe - le monde.
La violence est surtout ressentie au moment de la rupture. L’appartenance est dans une certaine mesure sécurisante, même si des failles profondes commencent à être perçues. Rompre implique de renoncer à une apparence de sécurité même si on la sait illusoire. La personne en ressort avec une grande difficulté à faire confiance. Certains abandonnent, sinon la foi, en tous les cas toutes ses manifestations collectives.

Face à l’expérience complexe de cette violence et de ses conséquences, l’accompagnement pastoral consiste à aider la personne à se ressaisir de la légitimité de son “je” devant Dieu. Beaucoup de ces Églises fonctionnent sur une négation du “je”. On évoque bien une relation “personnelle” à Dieu, mais totalement encadrée par un discours établissant les principes de sa légitimité. Un “je” soumis à la reconnaissance des leaders, n’est plus un « je » devant Dieu. Le « nous » du Notre Père est une communion de « je ». Nous devons aider ces personnes à apprendre à affirmer la légitimité fondamentale de leur “je” devant Dieu, établie par l’amour même de Dieu, et à apprendre que ce “je” prime sur toute autre autorité ou institution ; …qu’il dépend uniquement de l’amour personnel de Dieu pour elles, qu’il en est à la fois la conséquence et la condition. C’est là un travail de longue haleine.
Comme le Sabbat, l’Église est faite pour l’homme, pour qu’il apprenne à vivre devant Dieu, de la vie de Dieu, dans une communion paisible.

Conclusion

Que le chapitre 4 du livre de la Genèse témoigne d’une généralisation de la violence au cœur de l’expérience humaine atteste bien qu’elle est la manifestation même de la soumission de ce monde au mal. Nous nous tournons vers l’Esprit apaisant du Christ, non pour faire taire la violence, mais pour nous guérir de cette maladie et nous rendre capable de ne jamais y répondre ni par la violence, ni par le mépris des violents.


Richard Gelin   

11:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Problèmes de société. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

29/09/2006

SAMUEL UN REBELLE QUI AIME.

Samuel est un homme qui a connu à la fois les couleurs et noirceurs de la Vie. A ce titre, il est riche d'expériences intérieures. Ne lui demandez pas de se fondre dans la masse des bien-pensants, son côté rebelle fait de lui un insoumis. Il aime les Humains en pleine liberté d'Esprit.
Et même si l'existence l'a meurtri jusqu'au dégoût de nos extraversions de Tendresse. Il aime plus que nul autre cette Humanité qui sait grandir et se montrer debout face aux injustices. Oui, Samuel est un rebelle qui aime les gens, la nature, les oiseaux blessés, les incompris, les rejetés, les marginaux...
Ses luttes sont créatrices autant dans la vidéo, l'audio, que la poésie. Tous les langages pour exprimer l'Amour de l'Humanité. Tous les mots pour mieux faire comprendre le sens de ses révoltes.
Visitez le site de cet Homme chaleureux et libre. Toujours respectueux d'autrui car, il sait que chaque être Humain est unique dans son histoire.
Samuel est un homme vrai qui ne badine pas avec la vérité. Il mène des combats contre tout ce qui pourrait donner le feu à cette terre.
L'écologie n'est guère pour lui une science analysée par des technocrates, c'est une respiration de l'âme, élément du cosmos, de l'Univers que certains s'emparent pour exploiter, étouffer dans une détermination vénale.
Samuel lui, contemple, admire, s'émerveille et s'insurge lorsqu'un souffle de vie disparaît devant ses yeux. Il est du parti des plus vulnérables et connaît la beauté évidente des êtres. Voilà, pour quelles raisons aussi, il force l'admiration. Samuel a le coeur dans le regard et quand il écrit un article, nous entendons battre son coeur qui nous force à regarder le monde autrement. C'est en cela qu'il est grand !
Pour le découvrir, cliquez sur le lien ci-dessous :
LA ROTAS DE SAMUEL.

11:25 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

24/09/2006

RENAUD & DELERM.

 

Cliquez pour voir l'ecard

13:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ARTISTES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, GAUCHE, social, gay |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

23/09/2006

L'opinion des responsables associatifs.

Le Centre d’étude et de recherche sur la Philanthropie a réalisé, d’avril à juin 2006, une enquête nationale inédite auprès des responsables associatifs. Il s’agit d’un véritable observatoire conçu comme un outil permanent au service des acteurs et des interlocuteurs du monde associatif, destiné à recueillir directement et régulièrement l’opinion des responsables élus des associations de tous secteurs, de toutes tailles et de toutes régions.

Cette démarche a été engagée avec toutes les garanties de rigueur - un comité scientifique a été étroitement associé à toutes ses phases - et en toute indépendance grâce au soutien logistique précieux de la MAIF, des équipes du secteur non marchand de KPMG, du Groupe Caisse d’Epargne, du portail Internet jeveuxaider.com, et de l’association nationale France Bénévolat .

Les premiers résultats concernent la perception de leurs missions par les responsables associatifs, leur avis sur les moyens financiers et matériels dont ils disposent, et leur moral pour l’année qui commence .

Ces résultats ne manqueront pas de surprendre car ils vont clairement à l’encontre de la morosité ambiante. La tonalité générale est clairement optimiste, volontaire ; rien d’étonnant de la part d’acteurs courageux, déterminés et efficaces de la société civile. Pour autant, et c’est d’autant plus crédible, les responsables pointent quelques difficultés réelles qui méritent d’être prises au sérieux dans les mois qui viennent.


 Comment ces responsables vivent-ils leurs missions ?

Pour plus de 40% des responsables, les missions des associations sont aujourd’hui plus nombreuses qu’au cours des années antérieures.
Pour les deux tiers (65%) des responsables, elles sont plus difficiles qu’auparavant. Pour autant, ils expriment très majoritairement (65%) leurs capacités à les assumer, sans réserves. Ils sont 25% à rencontrer quelques difficultés, et 9% de sérieuses difficultés.


 L'inévitable question des moyens

Un responsable sur deux dispose de moyens financiers suffisants. Pour 36%, ils sont insuffisants, et pour 14% ils sont très insuffisants.

C’est un peu une surprise, dans la mesure où les réponses se répartissent en deux moitiés équilibrées. Les responsables n’ont pas sombré dans la morosité ambiante et ont manifestement répondu sans chercher à assombrir la réalité.

Pour autant, et ce constat est d’autant plus crédible, un responsable sur sept affiche de réelles préoccupations. Notons que la proportion des responsables estimant ne pas pouvoir remplir leurs missions (9%) est
nettement inférieure à la proportion de ceux qui indiquent ne pas disposer de moyens financiers suffisants (14%). Comme quoi, nombre d’entre eux décident de faire face avec « les moyens du bord », et réussissent.


 Le moral des responsables et leur degré d’optimisme pour la rentrée

Pas de difficultés prévues pour l’accueil des adhérents à la rentrée, avec une forte proportion de 64% de responsables très optimistes, 20% de responsables assez confiants, et une très faible proportion de dirigeants carrément pessimistes (3%).



Le CerPhi publiera au mois de décembre prochain les résultats relatifs aux questions qui ont porté sur le bénévolat, d’une part, et sur la place, le rôle et la reconnaissance des associations dans la société d’aujourd’hui, d’autre part.

20:02 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MILITANTISME. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, GAUCHE, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

05/09/2006

NOS SERVICES AUPRES DES JEUNES DE LA RUE.

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La rue, l'errance... un gouffre sans fond. Une situation qui broie l'individu et qui tranquillement, insidieusement, le déstructure dans ce qu'il a de plus profond. Lorsque plus rien ne fonctionne, le jeune s'immobilise et se préserve dans un dernier réflexe de survie.

 Il  quitte ce mouvement qui le fait souffrir et s'inscrit dans un rapport au temps qui, en ne répondant plus qu'à des objectifs de survie immédiats (se nourrir, trouver un endroit pour dormir, etc.) le précipite dans une impossibilité de se situer dans le temps. La rue c'est un peu la fin de l'histoire, l'abandon. Mais la rue, c'est aussi un espace à investir, un lieu pour exprimer sa dissidence et faire l'expérience de sa vie en dehors du monde adulte. La rue est un espace transitionnel qui va permettre de trouver son identité, de « faire du sens ».C'est peut être entre ces deux espaces, d'une part la rue comme syndrome de déstructuration totale et, d'autre part, la rue comme espace à entreprendre que se situent la beauté et la difficulté de notre travail quotidien ici au service Éducatif. Ainsi, en offrant des lieux où il subsiste du « relationnel » et en permettant qu'une histoire se raconte, nous luttons chaque jour pour que du « sens » soit rendu aux jeunes. Dans une course contre la montre nous tentons de faire en sorte qu’ils puissent trouver du sens dans ce qu'ils vivent afin de pouvoir se construire un futur avant que la précarité de la rue ne mette fin aux conditions d'un « possible ». Notre travail est, entre autres une démarche de négociation qui permet l'orientation sans nier à l'autre la réalité de ce qu'il est et de ce qu'il vit.

Encourager l'autonomie

Les nombreuses années sur le terrain nous ont notamment appris que nous devons nous tenir prêts à intervenir et à soutenir les jeunes au moment opportun. L'année 2005 nous aura permis de réactualiser notre mandat et d'effectuer quelques transformations à notre dynamique d'intervention. De ce fait, un intervenant à temps partiel a été ajouté à notre équipe afin de permettre une flexibilité au niveau des accompagnements. Ainsi, lorsque nos jeunes expriment le besoind'être accompagnés dans des démarches à l'extérieur de nos murs (toxicomanie, justice, hébergement, soins de santé…), ils savent qu'un intervenant sera disponible pour les accompagner et les soutenir. Subséquemment, nous avons aussi mis sur pied un service de tutorat nous permettant d'accompagner les jeunes de la rue qui quittent notre ressource afin de faciliter la transition et de faire un meilleur arrimage entre la vie au Centre de jour et la vie dans la communauté (emploi, santé, école…), dans une perspective d'autonomie et dans un souci de les aider à surmonter leurs peurs.

 

Bruno LEROY et son équipe Éducative vous souhaitent une excellente rentrée de combats pour un Monde plus équitable et plus Fraternel.

11:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Projets éducatifs et sociaux. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, GAUCHE, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

30/08/2006

NOUVELLE THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION.

Avec l’abaissement de l’âge légal du travail de nuit à 15 ans, on vient d’assister à un retour en arrière particulièrement sauvage. Certes, il peut y avoir des travaux de nuit qui sont socialement nécessaires (par exemple dans les hôpitaux, la santé en général...). Mais, ces travaux ne correspondent jamais à la qualification que peuvent avoir des enfants ni même des "jeunes travailleurs" (moins de 18) ! Si l’âge du travail de nuit a été abaissé, c’est pour les faire trimer dans l’industrie et les services. Là, il n’y a pas d’utilité sociale, le seul objectif est la productivité et le bénéfice.

Chez l’adulte, le travail de nuit, comme le travail en équipe alternant matin / soir, perturbe l’horloge biologique : on dort moins, d’où perturbations de l’humeur, troubles digestifs, ... sans compter, pour les femmes, les cycles menstruels irréguliers, les risques de fausses couches, ... car l’être humain n’est pas fait pour travailler la nuit. La nuit, tout le monde le sait, c’est fait pour dormir. Et, ne pas dormir la nuit, c’est encore plus grave quand on est très jeune, pour la santé des enfants ou des adolescents qui sont soumis à ce rythme ! La petite prime éventuelle, utilisée comme une carotte qui est censé rendre digeste le plat de couleuvres qu’on veut nous faire avaler, n’y change rien.

Dans la logique du capitalisme, l’être humain n’est fondamentalement qu’une machine à faire du fric, rien de plus. C’est pourquoi tous les discours des classes dominantes sur le travail (discours usés jusqu’à la corde, selon lesquels : "Il n’y a plus de classe ouvrière", "La lutte des classes, c’est fini", "Les travailleurs ne sont pas exploités"ou "Le seul système viable, c’est le capitalisme" -capitalisme confondu volontairement avec la "démocratie", terme bien commode pour envelopper la soumission) cache bien mal leur mépris pour les jeunes (des cités notamment), les travailleurs (immigrés ou pas, avec ou sans-papiers), les Femmes ou les Hommes ("de la France d’en bas"), les SDF et les mal-logés...

A eux les discours menteurs, complaisamment relayés par les médias ; à nous le boulot en 2 x 8 ou, pire en 3 x 8. Eux, ils ne savent pas ce que c’est. Leurs enfants non plus. Mais, ça ne les empêche pas de continuer à nous l’imposer, et, maintenant, de vouloir l’imposer à nos enfants. Sachons ne pas les laisser faire.

Il nous faut instaurer une Théologie de la libération Européenne plus combative, plus critique, plus corrosive par rapport aux débordements du néolibéralisme.

Le Christ est venu pour aider les souffrants et non les bien-portants. Nous semblons l’oublier trop souvent.

Ensemble combattons avec Amour pour davantage de Justice Sociale. Cet Amour que Dieu nous donne par son Esprit. Nous devons pour cela réfléchir à la mise en place dune praxis de libération des peuples occidentaux.

Il nous faut une Nouvelle Théologie de la Libération à la lumière des Évangiles. Nous devons répondre aux attaques néolibérales qui diminuent et manipulent les humains que nous sommes pour leurs seuls profits.

Tous nos combats se feront avec la grâce de Dieu Amour.

Naîtra alors, une nouvelle spiritualité de la Libération issue de la vie des plus pauvres et des opprimés.

Bruno LEROY.

11:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, GAUCHE, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

27/08/2006

Théologie de la libération pour aujourd'hui.

 

Elle a tout simplement pris d’autres formes, ce qui est conforme à son esprit. (Certains préfèrent d’ailleurs parler de « christianisme de la libération » ou de « spiritualité de la libération »). Plus encore, elle ne peut pas disparaître, et cela pour plusieurs raisons :

  Elle est née du « choix prioritaire des pauvres » fait par la Conférence des évêques d’Amérique latine (1968) dans l’impulsion donnée par Vatican II. Or les « pauvres », les opprimés, sont toujours là, et de plus en plus nombreux, qui crient vers le Dieu de la Vie.

  Elle est née de l’expérience historique et toujours actuelle des chrétiens qui éclairent leur aventure humaine à la lumière de la foi, à partir de la Parole libératrice de la Bible et animent, enrichissent leur foi à la lumière de leur histoire quotidienne où ils lisent les « signes des temps ».

  Elle est une réaction contre une théologie purement occidentale élaborée dans une culture hégémonique, étrangère aux peuples d’Amérique latine. En ce sens, elle participe au mouvement mondial de mise en question de formes culturelles qui se prétendent universelles.

  Elle n’est pas statique mais mouvante comme toute réflexion vivante, comme l’histoire des hommes où elle puise son inspiration et les formes de son langage.

La question posée alors aux théologiens était : « Comment dire Dieu à cette part de l’humanité qui vit dans la misère et l’oppression ? » Or cette question demeure, liée à cette autre : « Qui sont les “pauvres” aujourd’hui ? »

Ils constituent deux-tiers de l’humanité, les marginalisés, les laissés pour compte de la société, femmes, Indiens, Noirs, enfants des rues, etc… menacés dans leur vie-même. Leur combat met en cause le « Nouvel Ordre international ». C’est un combat pour le droit à la Vie et la défense de l’intégrité de la Création. Or, « la théologie de la libération est une manière de rencontrer Dieu dans l’histoire, de voir et de sentir l’histoire à partir de Dieu, dans l’histoire. » (Ignacio Madera Vargas)

La théologie de la libération veut répondre aux nouveaux défis de la société des hommes : le pluralisme des cultures et des religions, la mondialisation néolibérale, un monde qui se construit en-dehors de l’Église et du christianisme, une planète menacée, l’idolâtrie de l’Argent et du Pouvoir qui entraînent le sacrifice de milliards d’êtres humains.

« Le défi majeur auquel s’affronte la théologie de la libération dans le Nouvel Ordre international est la mort massive des pauvres. Une réflexion critique sur Dieu, comme Dieu de la vie, doit prendre pour point de départ cette situation de mort et le choix nécessaire et urgent en faveur de la vie dans la nouvelle conjoncture. » (Pablo Richard)

Contextuelle, la théologie de la libération puise donc dans son environnement humain et dans l’histoire vécue de nouveaux thèmes : Une théologie de libération de la femme, c’est-à-dire une théologie du point de vue de la femme ; une théologie indienne qui veut revaloriser l’image d’un Dieu Père et Mère à la fois ; une « éco-théologie », interaction de tous les êtres vivants entre eux, l’homme n’étant pas au-dessus de la nature mais à l’intérieur, tout être étant un messager de Dieu ; une vision cosmique du Christ ; une théologie soulignant l’incompatibilité fondamentale entre l’option pour les pauvres et la « théologie de l’empire »—ou sacralisation du marché—qui sacrifie des millions d’êtres humains ; une théologie « désoccidentalisée » qui parle de Dieu et à Dieu dans le langage du peuple.

Les chrétiens qui veulent un « monde autre » invitent les théologiens à réfléchir autrement.

 Vous pouvez aussi lire aussi le document édité par DIAL (Diffusion d’information sur l’Amérique latine), par le frère Alain Durand (Lyon) : La transformation opérée par les femmes dans la théologie. Les théories du « genre » et la réflexion théologique latino-américaine. DIAL, n°2828. (Lire l’abstract...)

le frère Maurice Barth (Paris)

17:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, GAUCHE, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |