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26/04/2007

Saint Jean Bosco, homme de rupture et modèle de sainteté.

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Dans l'encyclique Deus Caritas Est, Benoît XVI mentionne plusieurs grandes figures de "martyrs de la charité", parmi lesquels Jean Bosco, prêtre et éducateur, dont Bruno Chenu disait qu'il avait "devancé le Concile d'un siècle".

Don Pascal Chavez.

Dans le bouleversement politique, social, économique, religieux italien qui a caractérisé une bonne partie du XIX° siècle, et que nous appelons le « Risorgimento », Don Bosco (1815-1888) a ressenti le drame d’un peuple qui s’éloignait de la foi, et il ressentit surtout le drame de la jeunesse, aimée par le Christ, abandonnée et trahie dans ses idéaux et dans ses aspirations, par les hommes de la politique, de l’économie, et même aussi de l’Eglise.

Face à cette situation, il a réagi de manière énergique, en trouvant des formes nouvelles pour s’opposer au mal ; il a résisté aux forces négatives de la société en dénonçant l’ambiguïté et le caractère dangereux de la situation, « en contestant » - à sa manière bien sûr - les puissances fortes de son temps. Il s’est alors mis en harmonie, pour les développer et pour les renforcer, avec les possibilités qui lui étaient offertes par les conditions historiques et culturelles, et par les conjonctures économiques du moment historique : la structure sociale paternaliste de l’ancien régime du Royaume Sarde, l’ordre politique libéral qui a permis l’ouverture aux œuvres de charité et de philanthropie ; la disponibilité de ressources pour la bienfaisance, les accords importants, malgré des oppositions partielles du monde ecclésiastique, des autorités et des fidèles . C’est ainsi qu’il fonda des patronages, des écoles de différents types, des laboratoires d’artisans, des journaux et des revues, des typographies et des maisons d’édition, des associations de jeunes, religieuses, culturelles, récréatives, sociales ; des églises, des Missions étrangères, des activités d’assistance en faveur des émigrés, ainsi que deux Congrégations religieuses et une Congrégation de laïcs qui poursuivirent son œuvre.

Il y réussit grâce aussi à ses dons particuliers marqués de communicateur né, malgré le manque de ressources économiques (toujours insuffisantes pour ses réalisations), son modeste bagage culturel et intellectuel (à un moment où on avait besoin de réponses de haut niveau théorique), le fait d’être enfant d’une théologie et d’une conception sociales ayant de grandes limites (et donc incapable de répondre à la sécularisation et aux révolutions sociales profondes en cours). Toujours poussé par la force hardie de sa foi, dans des circonstances difficiles, il demanda et obtint des aides de partout, catholiques et anticléricaux, riches et pauvres, hommes et femmes du monde de l’argent et du pouvoir, et représentants de la noblesse, de la bourgeoisie, du bas et du haut clergé. Ses demandes d’aide ne pouvaient pas ne pas se faire sentir directement ou indirectement comme un défi, comme une condamnation morale envers ceux qui avaient fermé leur cœur à la réalité souffrante du prochain, en en enlevant la présence gênante qui était un reproche, parce qu’il était préférable pour eux de vivre dans la respectabilité des critères de l’éthique libertine.

L’importance historique de Don Bosco doit être toutefois recherchée, non pas tellement dans les très nombreuses « œuvres » et dans certains éléments méthodologiques relativement originaux - le célèbre « système préventif de Don Bosco », , que dans la perception intellectuelle et émotive qu’il eut de la porté universelle, théologique et sociale, du problème de la jeunesse « abandonnée », c’est-à-dire de la masse énorme de jeunes dont on ne s’occupait pas, ou dont on s’occupait mal ; dans l’intuition de la présence à Turin tout d’abord - en Italie et dans le monde ensuite - d’une forte sensibilité , dans le civil et dans le « politique » du problème de l’éducation de la jeunesse et de sa compréhension de la part des couches les plus averties et de l’opinion publique ; dans l’idée qu’il lança d’interventions justes sur une large échelle dans le monde catholique et civil, comme nécessité primordiale pour la vie de l’Eglise et par la survie elle-même de l’ordre social ; et dans la capacité de la communiquer à de vastes groupes de collaborateurs, de bienfaiteurs et d’admirateurs.

Ni politique, ni sociologue, ni syndicaliste « ante litteram », mais simplement prêtre et éducateur, Don Bosco partit de l’idée que l’éducation pouvait beaucoup, dans n’importe quelle situation, si elle était faite avec le maximum de bonne volonté, d’engagement et de capacité d’adaptation. Il s’engagea à changer les consciences, à les former à l’honnêteté humaine, à la loyauté civique et politique, et, dans cette perspective, à « changer » la société, par l’éducation. Il transforma les valeurs fortes dans lesquelles il croyait - et qu’il défendit contre tous - en faits sociaux, en gestes concrets, sans rien céder dans le domaine spirituel et dans le domaine ecclésial compris comme domaine exempt des problèmes du monde et de la vie. Au contraire, fort de sa vocation de prêtre éducateur, il cultiva un quotidien qui n’était pas absence d’horizons (mais au contraire dimension incarnée de la valeur et de l’idéal) ; qui ne soit pas une niche protectrice et un refus de la confrontation ouverte (mais vouloir se mesurer avec une réalité plus ample et plus diversifiée) ; qui n’était pas un monde restreint de peu de besoins à satisfaire et le lieu de répétition mécanique d’attitudes traditionnelles ; qui n’était pas refus de toute tension, du sacrifice exigeant, du risque, de la dénonciation, du renoncement au plaisir immédiat, de la lutte. Il eut pour lui et pour les Salésiens la liberté et la fierté de l’autonomie. Il ne voulut pas lier l’avenir de son œuvre au changement imprévisible des régimes politiques.

Le théologien français bien connu, le Père Chenu, O.P., répondant dans les années 1980 à la question d’un journaliste qui lui demandait de lui indiquer les noms de plusieurs porteurs d’un message d’actualité pour les temps nouveaux, déclara sans hésiter : « J’aime à rappeler, avant tout, celui qui a devancé le Concile d’un siècle : Don Bosco. Il est déjà, prophétiquement, un homme modèle de sainteté par son œuvre qui est en rupture avec le mode de penser et de croire de ses contemporains ».

Il fut un modèle pour beaucoup ; nombreux sont ceux qui imitèrent ses exemples, en devenant à leur tour le « Don Bosco de Bergame, de Bologne, de Messine, et ainsi de suite ». La figure et la signification de Don Bosco et de son œuvre sont reconnues historiquement et universellement, malgré ceux qui écrivirent, comme l’écrivain bien connu Alberto Moravia, que, « les saints ne font pas l’histoire ». Evidemment, le « secret » de son « succès », chacun le trouve dans l’un ou l’autres des différents aspects de sa personnalité complexe : entrepreneur très capable d’œuvres éducatives, organisateur clairvoyant d’entreprises nationales et internationales, éducateur très fin, maître de qualité etc.


Note biographique

Jean Bosco est né le 16 août 1815 à Castelnuovo d’Asti ; il fut ordonné prêtre à Turin le 5 juin 1841 ; il commence son œuvre à Torino-Valdocco en 1846. Il meurt à Turin, le 31 janvier 1888. Il fonda la Congrégation de Saint François de Sales (Salésiens) en 1859, l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice en 1872, l’Association des Coopérateurs Salésiens en 1876, et l’Archiconfrérie de Marie Auxiliatrice en 1868. Il fut béatifié en 1929, et canonisé en 1934 ; il fut proclamé « Père et Maître de la Jeunesse » en 1989. Les Salésiens sont une Congrégation masculine, de prêtres et de laïcs, fondée pour l’éducation des jeunes, surtout des couches populaires. En date du 31 décembre 2005, ils étaient au nombre de 16.008, avec en plus 560 novices. Ils travaillent dans les cinq continents, et dans 128 pays, principalement dans des Patronages et dans des Centres de jeunes, dans des écoles de tous les genres, et de tous les grades, dans les paroisses, dans les Missions, et dans le domaine de la communication sociale. Ils travaillent beaucoup en faveur des vocations religieuses et sacerdotales. Les Filles de Marie Auxiliatrice, ou Salésiennes, travaillent de même, et sont au nombre de 14.700.

Don Pascal Chavez Villanueva est Recteur Majeur des Salésiens
Source : Agence Fides.

19:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAÎTRES A PENSER ET A VIVRE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Communiqué de la Maison des écrivains.

Dans le journal gratuit "20 minutes" du 16 avril, figure une interview de Nicolas Sarkozy. Entre autres sujets, il y parle de l'université et prend pour exemple de filière inutile, et qui ne devrait plus être  prise en charge par les fonds publics, l'enseignement de la "littérature ancienne"

« Vous vous fixez comme objectif de ne laisser aucun enfant sortir du système sc olaire sans qualifications. Comment comptez-vous parvenir à cet objectif ? Par exemple dans les universités, chacun choisira sa filière, mais l’Etat n’est pas obligé de financer les filières qui conduisent au chômage. L’Etat financera davantage de places dans les filières qui proposent des emplois, que dans des filières où on a 5000 étudiants pour 250 places. Si je veux faire littérature ancienne, je devrais financer mes études ? Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d’argent pour créer des filières dans l’informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l’Etat doit se préoccuper d’abord de la réussite professionnelle des jeunes. »

http://www.20minutes.fr/article/151848/20070416-France-Le...

Ne prenons pas à la légère ces déclarations du candidat de l’UMP. Pour lui, l’Etat n’a pas à assumer le prix de la culture. Son jugement sur le « plaisir de la connaissance », opposé à l’utilité ou à la rentabilité érigées en principe politique, manifeste une ignorance et un mépris dangereux qui menacent le socle de toute société démocratique. Il avertit les artistes et les penseurs, nous écrivains, en particulier, du sort qu’il réserve à la culture, la littérature au premier chef, et à leur transmission par l’Education nationale Tous les chefs d’Etat, jusqu’ici : Charles De Gaule, Georges Pompidou, François Mitterrand comme Jacques Chirac ont, chacun à leur manière, exprimé leur attachement à l’héritage intellectuel et artistique qui fonde l’identité française. Ils ont écrit, se sont revendiqués de la poésie, du roman, de l’art.

Dans le contexte déjà alarmant que dénonce notre Appel Filières littéraires, une mort annoncée ?, la gravité de cette déclaration ne peut nous laisser d’illusions. Elle engage la communauté littéraire et éducative à se mobiliser. 

 la Maison des écrivains.

19:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CULTURE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

24/04/2007

Aidons les jeunes à construire leurs rêves.

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Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.

Le grand drame de notre société est de ne plus comprendre ses jeunes. Je ne peux m’empêcher de me remémorer une histoire survenue. Un père de famille étant Directeur dans une multinationale, avait un Fils auquel il faisait de nombreux cadeaux. C’était une façon pour lui de montrer sa Tendresse.

Le fiston, je l’ai vu arriver un jour dans mon bureau et m’occupant essentiellement de délinquants, je ne comprenais pas sa présence en ces lieux. Il resta une après-midi avec moi sans parler. Puis vint la fin de la journée et je lui demandais ce qu’il voulait. Il me répondit qu’il désirait simplement parler car son père, pris par ses affaires ne l’écoutait pas. Je l’écoutais jusque tard dans la nuit.

Le lendemain, Je décidais d’inviter le père pour lui dire que son Fils manquait d’écoute en dehors de tous les cadeaux offerts. Ce fameux Directeur prit son agenda et tous les arguments pour me convaincre et justifier ses absences. Je lui répondis que ce n’était pas à moi d’évaluer sa présence auprès de son fils mais, qu’il serait bon qu’il lui en parla. Le père ne fit rien de ce que j’avais conseiller et continua sa vie tumultueuse d’homme d’affaires.

Je le revis plusieurs mois après, en larmes. Il venait d’enterrer son fils qui s’était suicidé en laissant ce mot  :" tu m’as toujours acheté mais jamais écouté. Je ne suis pas un compte en banque. Je ne peux plus vivre sans ton amour. Adieu papa, moi je t’aimais." Et je pourrais vous en donner de cruelles expériences de ce type que je vis au quotidien. Les écouter, les comprendre, les aimer. Voilà le grand combat que nous devons mener auprès de nos Jeunes.

Nous pensons souvent, à tort que ce sont les familles défavorisées les plus atteintes par ce manque affectif. La blessure du manque d’Amour se montre plus discrète dans les familles riches. Je vous prie de croire que ce père le regrette encore et cela s’est passé, il y a plus de dix ans. Les ados ou enfants sont des personnes et nous n’avons pas le droit d’ignorer leur Humanité.

Nous croyons Aimer et nous n’écoutons pas assez, ou ne comprenons pas ou dévalorisons leurs moindres prétentions à réaliser leurs rêves. Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.

Brisons ces murs de mutisme et d’indifférence. Je vous laisse, il me faut rejoindre les Jeunes blessés de la Vie pour écouter leurs violences, leurs cris, leurs angoisses face à une société qui les considère, juste comme de potentiels consommateurs, pas encore des êtres humains à part entière. Si les éducateurs de rue n’existaient pas, Frères et Soeurs, la police ne suffirait pas à temporiser leurs colères. Il nous faudrait une panoplie de guerrier pour sortir dans la rue. Aimons-les, tels qu’ils sont, et essayons ensemble de comprendre leurs incivilités, non pour les excuser.

Mais, pour agir sur le racines du mal, plutôt que nous lamenter sur leurs violences. Essayons de les Aimer en gestes avec la distance nécessaire qui leur permettra de grandir pour devenir des hommes et des femmes matures.

Notre prière nous aidera à trouver les justes attitudes.

Bruno LEROY.

19:12 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Pourquoi le projet politique de Nicolas Sarkozy est dangereux pour nos libertés.

 

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 Ruptures, texte très critique du juge Serge Portelli sur le bilan politique et le programme présidentiel de Nicolas Sarkozy, vient d'être "empêché de publication avant les élections", son éditeur ayant "brutalement renoncé" à le faire paraître (1). Un mal pour un bien, l'ouvrage est donc disponible en ligne, où il devrait finalement recueillir une audience plus importante qu'en librairie. Une bonne raison d'en parler. Mais si L'Interdit décide de s'en faire écho, c'est aussi parce que son contenu résonne avec les propos, particulièrement inquiétants, tenus par l'ex-ministre de l'Intérieur et candidat de la droite à l'élection présidentielle, sur l'origine prétendument génétique de la pédophilie, du suicide ou du cancer .

La charge est violente.

Le projet de Serge Portelli est, grâce à l'"examen minutieux de quatre ans d'exercice du pouvoir" de dessiner un tableau "très différent de la rupture tranquille proposée par le ministre-candidat" . "Ce livre est là pour qu'on ne puisse pas dire, après, qu'on ne savait pas", écrit le magistrat. Dénonçant "une politique sécuritaire impérialiste" , l'auteur ponctue son propos de formules coup de poing, telles "le Kärcher nettoie vite mais ne répare rien et on ne peut l'utiliser en permanence, son jet est trop fort".

Mais le livre ne reste pas à la surface de la polémique : l'auteur s'essaie à une critique en profondeur du projet de société défendu par le candidat UMP. "Toute la philosophie politique de Nicolas Sarkozy est là : un individu qui n'entre pas dans le 'moule' ordinaire est étiqueté pour longtemps. Vision simplifiée de l'Homme et de la société, philosophie de comptoir" . Puisque "l'avenir appartient à l'homme qui 'se lève tôt', l'homme sûr de lui, l'homme qui choisit, l'homme qui réussit, l'homme qui mérite. (…) Le délinquant, l'homme sans mérite, doit être châtié sans pitié. Il s'agit de refuser toute 'excuse', (…) toute compréhension" . En forçant le trait, ce projet politique aboutit à la création de "deux types de citoyens" : "d'un côté, les citoyens ordinaires,'normaux', ceux qui ont réussi, les riches, les puissants, les chanceux, les 'méritants'; de l'autre, les citoyens de seconde zone, les 'déviants', les exclus, les ratés du système, ceux qui ont failli, qui n'ont pas su se lever assez tôt" . La frontière ne sera pas seulement celle de l'argent, elle sera surtout celle de la déviance. Mais, prévient Serge Portelli, "dans une démocratie, les libertés ne se divisent pas. On ne peut faire longtemps coexister au sein d'une République deux types de citoyens" .

Le projet Sarkozy est en rupture avec les principes républicains.

Serge Portelli est d'accord avec le candidat de l'UMP sur un point. Il confirme que le discours de Nicolas Sarkozy est "un vrai discours de ruptures" , mais précise que ce sont surtout "des ruptures avec des grands principes républicains" : la séparation des pouvoirs (article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen) ; la non-rétroactivité des lois (article 8) ; l'individualisation de la peine (article 8) ; la présomption d'innocence (article 9) ; le principe d'atténuation de la responsabilité des mineurs (réaffirmé par le Conseil constitutionnel en 2002) ; le respect de la vie privée (Déclaration de 1789) ; le droit d'asile (article 3 de la Constitution de 1946). Chacun de ces points fait ainsi l'objet d'un développement argumenté, appuyé de citations équivoques du candidat, relevées dans les médias.

Il ne donne aucun sens à la punition.

 L'auteur examine es résultats de la politique de l'ex-ministre de l'Intérieur. Comme dans le cas des chiffres du chômage, il montre comment les statistiques du ministère sont manipulables et manipulées par la "culture du résultat" imposée comme une règle depuis 2002 : non seulement policiers et gendarmes se doivent d'assurer la paix publique et de lutter contre la délinquance, mais aussi ils doivent faire baisser le nombre des infractions, tout en augmentant celui des interpellations. Il cite Nicolas Sarkozy : "Il y a 60 000 détenus en France. Qui décide que c'est trop ? Par rapport à quels critères ? Je souhaite qu'aillent en prison ceux qui le méritent" (Le Parisien, 28 mars 2006).
Serge Portelli rappelle quelques fondamentaux : "punir est une science, non un réflexe : la peine doit impérativement avoir un sens (…). Vivre en sécurité exige qu'on respecte la victime comme le délinquant" . Pour lui, "lutter contre la violence exige de mobiliser toutes les formes de l'intelligence humaine et toutes les forces de la société (…). On ne se débarrasse pas de la criminalité, on la traite, on ne 'tourne pas la page', on la lit d'abord". Si le juge estime que "l'exigence croissante de sécurité est une réalité" , il insiste sur le fait que "la bataille permanente pour les libertés se joue aussi à l'occasion de cette lutte contre la délinquance" . A l'inverse de cette conception, l'action de Nicolas Sarkozy est, selon lui "essentiellement fondée sur la prison (…), il assouvit la soif de vengeance, la rage de punir, il procure en un minimum de temps la jouissance simple d'appliquer simplement des idées simples" .

Il crée une justice en trompe-l'oeil.

"Les droits de l'homme, pour moi, ce sont avant tout les droits de la victime" dit Nicolas Sarkozy (3 juillet 2006). Face à cette affirmation, Serge Portelli pose la question : "que gagnent les victimes à être exhibées sur la place publique ?" . S'il econnaît que "les victimes ont longtemps été les oubliées de la justice et de la société [et que] leur réhabilitation est très récente" , il rappelle que "le réseau d'association d'aide aux victimes, développé par Robert Badinter, se trouve aujourd'hui dans les tribunaux et apporte une aide indispensable" . La victime a l'évidence de sa souffrance, qui suscite compassion et respect. Chacun peut s'identifier à elle. Pour autant, l'idée de Nicolas Sarkozy de créer un "juge des victimes" est un véritable trompe-l'œil : "essayer de mêler les juges à la 'reconstruction'de la victime c'est se tromper de registre et confondre les genres. Le juge doit essayer de comprendre et évaluer, pas s'occuper des soins, de la thérapie"
"J'estime que la situation de victime ne saurait s'arrêter à la fin du procès" , dit encore l'ex-ministre candidat. En réalité "son intérêt est de quitter au plus vite la scène de la justice sur laquelle elle a été conduite contre son gré" selon Serge Portelli.

Il suspecte les enfants dès leur plus jeune âge.

 Nicolas Sarkozy demande : "Est-ce qu'il ne faut pas s'occuper de la détection précoce chez les enfants des troubles du comportement (…) ?" (Europe 1, 11 avril 2006). Ainsi, l'avant-projet de loi sur la prévention de la délinquance, réalisé par le ministère de l'Intérieur en 2005, propose "la création d'un "carnet de comportement" censé répertorier et garder la trace des signes précoces de 'troubles du comportements' et de 'souffrance psychique', de la naissance à la vie adulte" . Mesure inspirée d'un rapport de l'INSERM rédigé par Jacques-Alain Benisti. Serge Portelli s'interroge : "Comment peut-on imaginer que la délinquance n'est qu'un long continuum qui commence à l'enfance et peut se poursuivre sans relâche à l'âge adulte ?" . Suite à la polémique provoquée par la récupération politique du rapport, un colloque scientifique organisé par l'INSERM le 14 novembre 2006 a rejeté quasi unanimement les préconisations de dépistage précoce de la délinquance.

Il s'appuie sur une conception déterministe de la société.

La vision du monde que critique Serge Portelli trouve son prolongement direct dans les propos tenus par Nicolas Sarkozy dans Philosophie Magazine, lorsque devant Michel Onfray, il dit incliner "à penser qu'on naît pédophile" : "et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a 1200 ou 1300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d'autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense" . Rabattre les causes de la pédophilie, du suicide, de la maladie, etc., du côté de la "déviance" et du côté des gènes, revient à prôner un déterminisme tout à fait dangereux pour les libertés individuelles. Ces propos sont sidérants de la part d'un haut responsable politique... Surtout lorsque l'on sait que son action au ministère de l'Intérieur a été qualifiée par le président de la CNIL, pourtant sénateur UMP, comme "particulièrement grave" : "Je constate une dérive du fichage que je considère comme très dangereuse". La citation est rapportée par Serge Portelli qui ajoute que police et gendarmerie disposent de 100 millions de fiches en France, au sein desquelles les risques d'erreur sont évalués à 30 % par l'Observatoire National de la Délinquance !

Fabien Eloire.

Pour se procurer l'ouvrage" Ruptures" :
http://www.betapolitique.fr/ruptures

16:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, Gauche |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Présidentielles 2007 !

Qui aurait dit il y a quatre mois encore que Bayrou passerait en 3e position ? Pas Alain Duhamel en tout cas et heureusement pour Bayrou car on sait qu'il a toujours pris des rosses pour des pur-sang, Balladur en 1995 ou Jospin en 2002 pour ne prendre que ces exemples. Il faut avoir des repères fixes dans la vie politique et notre éditorialiste national multicarte est de ces balises qui indiquent toujours à contrario la voie qu'il faut suivre et on l'a suffisamment moqué par exemple pour avoir ignoré Ségolène Royal dans le livre qu'il avait consacré aux prétendants à la présidentielle 2007. Mais cette persévérance dans l'erreur toujours très bien argumentée est précieuse. Ainsi quand Duhamel expliquait il y a guère encore pourquoi Michèle Alliot-Marie avait de bonnes raisons de concourir. Alors on pouvait être sûr qu'elle ne se lancerait pas et ça n'a pas manqué. Mais si la direction de France 2 et celle de RTL l'ont suspendu de campagne, ce n'est pas pour ses erreurs prophétiques d'ailleurs parfois intéressantes, voire pertinentes, ce n'est pas pour sa pensée obstinément politiquement correcte ni pour sa détestation de tous les inconvenants, de tous les déviants, de tous les souverainistes, etc. Non, ce talentueux chroniqueur a été suspendu pour avoir dit qu'il votait Bayrou lors d'une réunion rassemblant 150 étudiants à Sciences-Po le 27 novembre dernier. Si l'on regarde bien la vidéo qui circule sur le Net, on l'entend aussi durement critiquer Bayrou pour son prétendu populisme et son défaut d'enthousiasme européen... Bref, Duhamel reste un homme libre même s'il peut avoir comme nous tous des œillères. Son travail de questionneur a toujours été vif, incisif, discutable sans doute mais heureusement. Et ce n'est pas le vote qui fait la bonne tenue professionnelle. Quand on songe à tous les journalistes qui font du sarkozysme masqué, il vaut mieux faire du journalisme en étant bayrouiste démasqué.

Bref, on comprend que la direction de France 2 cherche à se refaire une virginité après avoir passé obséquieusement ses hauts plateaux pendant des heures au candidat de l'UMP. Et quand on songe à la campagne européenne où tous les éditorialistes dont Duhamel étaient violemment proeuropéens, on se pince. On rappellera aussi que Duhamel, ironie de l'histoire, avait été sanctionné également en 2002 pour avoir réalisé un livre avec Lionel Jospin. Enfin, juste un mot personnel, ce journaliste-là qui a un certain âge a en tout cas toujours gardé la jeunesse de sa passion journalistique. Il aime la politique et les politiques. Il les châtie bien aussi parfois. Et se passer de cette passion en campagne électorale c'est l'affadir encore davantage. Duhamel c'est comme la Tour Eiffel, Notre-Dame, l'Académie française, le Moulin Rouge et la Grande Zaza : ça se discute, ça se moque, mais ça se respecte !
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16:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

20/04/2007

Présidentielle : place aux jeunes !

 

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Pour assurer le temps de parole des jeunes pendant la campagne présidentielle, la JOC lance www.laminutejeune.net. Le concept de ce vidéo blog est simple : chaque jour un jeune s’exprime pendant une minute sur un sujet en lien avec la campagne électorale.

Avec cette opération symbolique, la JOC dénonce le fait que les jeunes ne sont ni écoutés ni entendus pendant la campagne, mais qu’en revanche nombreux sont ceux qui parlent à leur place. La JOC a donc décidé de réagir.

Chaque jour, du lundi au vendredi, à partir du jeudi 1er mars et jusqu’au second tour, un jeune s’exprimera en vidéo sur laminutejeune.net. Critiques, propositions, messages aux candidats ou témoignages de vie trouveront leur place sur le blog. Une cinquantaine de vidéos seront mises en ligne jusqu’à la fin de la campagne électorale. La JOC entend ainsi rendre leur place dans le débat démocratique aux 15-30 ans, notamment ceux des milieux populaires.

Il est important que chaque jeune ait l’occasion de s’exprimer. On parle trop souvent des jeunes sans se soucier de ce qu’ils ont à dire. « Notre démarche est claire : nous lançons un cri d’alarme. Il est urgent d’écouter les jeunes et surtout, de les entendre enfin ! »

Adresse du blog : www.laminutejeune.net

18:52 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

19/04/2007

Ma vocation d'éducateur de rue.

Je suis éducateur spécialisé. Ma spécificité ainsi que celle de mes adjoints est de travailler dans le rue. Notre pratique éducative, je la nomme " pratique de désinstitutionalisation ". Nous sommes amenés à rencontrer les jeunes les plus marginalisés parmi ceux qui vivent dans la rue : ce sont ceux qui refusent, n’osent pas, ne peuvent plus aborder les institutions, y compris celles qui pourraient leur venir en aide.

Cette " désinstitutionalisation " signifie : c’est en tant qu’individu que je vais au devant d’eux, sans masque, sans me réfugier derrière ma fonction d’éducateur. Ce n’est pas parce que je suis mandaté pour m’occuper d’eux. Je travaille avec eux sur le principe de la libre adhésion, de la disponibilité, et une forte éthique qui vise à créer une relation de confiance.

La disponibilité signifie que la galère ne s’arrête pas à 19 heures pour reprendre à 8 heures le lendemain, mon action non plus. Cela signifie que galère et coups durs peuvent arriver le week-end !

La relation de confiance est primordiale, base constitutive de la relation éducative qui permet au jeune de progresser. Cette relation de confiance en rue, doit être totale. C’est pour cela que dans le temps passé avec un jeune, il ne s’agit pas d’une relation d’un éducateur avec ses " clients ". C’est la rencontre d’un homme adulte avec un garçon ou une fille désemparé ( e ), victime de son comportement de violence et de son rejet des autres. C’est une relation entre deux êtres humains, entre deux noms, entre deux reconnaissances de l’autre. Ce qui détermine l’évolution des actes éducatifs, ce sera la relation entre deux amis, seul type de relation qui vaille la peine d’être vécue pour celui ou celle qui doute de tout.

Nous sommes loin des éternels débats sur : " Faut-il dire ou non que nous sommes éducateurs ? ... cacher que nous touchons un salaire ? ". Quand la relation de confiance est née, elle balaie ses préoccupations qui ne sont souvent que prétextes à ne pas s’engager. Même problème avec les débats : Vie privée, vie professionnelle ou disponibilité, jusqu’où ?.

Souvent, il nous faut des mois pour entrer en contact avec les jeunes, tant est grande leur méfiance, tant est solide leur système bien compréhensible de défense. Par notre présence quotidienne, discrète, par notre absence de questions, par notre acceptation de ce qu’ils sont, la relation se crée à l’étonnement des jeunes et de nous-mêmes. Ce n’est pas avec un jeune délinquant , un jeune toxicomane que je parle, que je mange, que je bois un coup ou que j’invite à une fête entre amis, c’est à Pierre, Paul, Alim.

Ces actes éducatifs peuvent paraître simples quand on parle à l’heure actuelle de réinsertion, travail, de cette normalité, but suprême à atteindre dans notre société. Mais ces actes éducatifs simples sont primordiaux, ils sont là avant le reste ( par exemple l’entrée dans un dispositif de réinsertion ) et garantissent peut-être sa réussite.

Ce travail éducatif simple, c’est le partage vécu, la création de souvenirs positifs, bêtement heureux, la constitution d’une autre histoire qui ne sera pas faite que d’échecs. C’est la valorisation des capacités du jeune, surtout celles les plus endormies. Il s’agit de casser les barrières faites de peur et de méfiance, souvent légitimes, ne serait-ce qu’en montrant qu’un adulte " normal " peut casser les siennes pour aller au devant de lui sans s’arrêter aux étiquettes qui jalonnent le discours du travail social.

Notre présence active c’est la reconnaissance de l’autre, c’est ce qui fait grandir un être qu’il ait douze ou trente ans. Il faut aller au devant d’eux, se mettre en situation difficile de déséquilibre, de violence d’où surgira la réflexion à deux, adulte et jeune. Cette reconnaissance intégrale des jeunes, je la vis au quotidien depuis plus de 28 ans. Elle devrait règner partout où les relations humaines semblent amputées par des tabous, des silences malsains, des situations inextricables de ressentis etc...Elle n’est pas la spécialisation officielle de l’éducateur. Cette reconnaissance de l’autre est une façon de vivre en acceptant et surtout en intégrant les différences. Toutes les différences qui pourraient gêner notre bonne conscience.

Demain sera la société du rejet ou de l’acceptation inconditionnelle de l’autre à la seule condition que cette relation soit basée sur le respect. Accepter ne signifie pas tout accepter mais se mobiliser pour que la tolérance ne demeure point un vain mot dans un vieux dictionnaire. Nous sommes responsables des relations que nous entretenons avec autrui et notamment les jeunes. Lorsque nous aurons compris cela, nous aurons tout compris ! Les éducateurs n’ont pas le monopole de la prise en considération des jeunes, c’est l’affaire de tous, là où nous vivons, de porter un autre regard sur leur réalité et leur univers afin de mieux nous intégrer. Oui, il s’agit de nous intégrer à leurs paradigmes sinon, nous sommes les inadaptés sociaux qu’ils n’attendent plus et qu’ils ne veulent pas reconnaître. L’insertion n’est pas toujours là où on l’attend puisqu’il s’agit aux adultes de faire le premier pas pour leur accorder de la reconnaissance. Car être reconnu sans condition, c’est commencer à exister !.

 

Bruno LEROY.

17:48 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

12/04/2007

LA CONVERSION SOCIALE.

Les chrétiens se voient confrontés au péché social et structurel de l'oppression et de l'injustice infligées aux masses.
Il s'agit du péché qui de situe dans les institutions et les structures de la société, et qui conduit les personnes et les groupes à avoir des comportements en contradiction avec le projet de Dieu.
Précisons ici que les structures ne sont pas des choses mais des modes de relation entre les choses et les personnes qui ont affaire à elles. Vouloir surmonter le péché social suppose que l'on s'attache à changer les structures afin qu'elles produisent en fonctionnant plus de justice et de participation.
La conversion évangélique réclame plus qu'un changement de coeur ; elle exige aussi un changement de l'organisation sociale qui provoque indéfiniment des comportements de péché. Cette conversion sociale se traduit par une lutte sociale transformatrice, et elle s'appuie sur des stratégies et des tactiques susceptibles d'ouvrir la voie aux modifications nécessaires. Au péché social il faut opposer la grâce sociale, fruit du don de Dieu et de l'activité de l'homme inspiré par Dieu. La charité comme mode d'être-aux-autres gardera toujours toute sa valeur. Mais, dans une perspective sociale, aimer signifie participer à la création de nouvelles structures, soutenir celles qui représentent une avancée pour obtenir une meilleure qualité de vie, et bien se situer dans le domaine politique à la lumière de l'option solidaire pour les pauvres. Jésus a donné l'exemple : il peut y avoir compatibilité entre l'Amour pour les personnes et l'opposition à leurs attitudes.
Il s'agit d'aimer toujours les personnes et dans n'importe quelle condition, mais de combattre les attitudes et les systèmes qui ne s'accordent pas avec les critères éthiques du message de Jésus.
La paix et la réconciliation sociales ne seront possibles que dans la mesure où auront été surmontés les motifs réels qui distillent en permanence les conflits : les relations inégales et injustes entre le capital et le travail, les discriminations entre les races, les cultures et le sexes. Ainsi, aimer sans haïr, lutter pour le triomphe de la juste cause sans céder au leurre des émotions, tout en respectant la diversité des opinions, en relativisant ses propres positions et en sauvegardant l'unité de la communauté, tels sont les défis concrets qui sont proposés à la sainteté des chrétiens libérateurs.

BRUNO LEROY.

13:31 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

10/04/2007

POURQUOI LE FEU DANS LES BANLIEUES ?

Après les incendies d'immeubles insalubres cet été, c'est encore par le feu que les quartiers populaires les plus fragilisés, et leurs habitants, reviennent sur le devant de la scène. Ces quartiers dans lesquels nous sommes présents depuis des décennies.
  1. Nous savons que les mots humilient et tuent : l'insécurité dont sont victimes en premier lieu les hommes et femmes qui y vivent ne sera pas combattue par des insultes à l'emporte pièce ou des généralisations hâtives. Or, les slogans sécuritaires ont largement remplacé les relais permettant l'égalité éducative, économique et sociale.

  2. Nous savons que la violence règne : violence institutionnelle car le travail, le logement décent, l'éducation, le simple respect humain y résonnent comme des mots creux. Violence quotidienne car les actes délinquants deviennent monnaie courante : rien ne tient qui puisse contenir la violence latente. Or les associations de quartier, les trop rares églises qui y sont présentes, les écoles… ne reçoivent pas tout le soutien qu'elles seraient en droit d'attendre.

  3. Nous savons enfin que le dialogue, l'écoute et l'action y sont possibles. Nous le montrons jour après jour en cheminant avec des hommes et des femmes de convictions. Mais l'indispensable rappel à la loi ne peut avoir de portée que lié à un engagement politique qui intègre la nouvelle réalité multiculturelle de notre pays et qui s'enracine dans un projet d'égalité et de fraternité qui fonde la Nation.

  4. Le soulèvement des casseurs conduit ceux qui ont des oreilles pour entendre et des yeux pour voir à une redécouverte : alors que le règne du fric donne aux sociétés une surface pacifique, le retour de l'humain est sauvage. Après trop longtemps de consommation marchande comme seul horizon et d'exclusion sociale comme seule perspective, les symboles non-marchands ont la violence et la force d'un fleuve empêché de couler -jeunes gens électrocutés, policiers honnis, voitures incendiées, écoles profanées. Nous sommes tous dans l'impasse. Les fausses réponses sont prêtes : la répression démagogique en est une. L'intégrisme en est une autre à laquelle sont vulnérables les brebis sans bergers.

Bruno LEROY.

08:47 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

06/04/2007

Journée de la non-violence en milieu scolaire.

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14 avril 2007
Hommage à Joe Van Holsbeeck
  L'asbl Non-Violence à l'École rendra hommage à Joe Van Holsbeeck, décédé le 12 avril 2006. 
La commémoration aura lieu
le samedi 14 avril 2007 à 18h30, en l'église Saint Jean-Baptiste de Wavre, lors de la célébration eucharistique présidée par le doyen Éric Mattheeuws, en présence du père Guy Gilbert.
 
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14 avril 2007
Inauguration de la journée de la non-violence en milieu scolaire le samedi 14 avril à 20H30 par le Père Guy Gilbert.
 
Guy Gilbert s'exprime toujours avec cet espace de liberté de langage qui le caractérise. Ses mots issus des blessures béantes de la rue, ont la saveur des profondeurs. En effet, Guy est un intellectuel, voire un théologien sans le savoir ou sans le vouloir.
 

Ses approches des problématiques sociétales même si elles sont enrobées d'un certain humour sont toujours d'une grande rigueur analytique.
Cela peut surprendre chez ce prêtre que l'on qualifie souvent de rockeur des rues.
Et pourtant, rien n'est inaccessible chez lui. Rien non plus n'est facile. S'il est bien un domaine dans lequel Guy Gilbert ne transige pas c'est l'éducation inculquée avec laxisme. Chaque parent ou éducateur doit être en capacité de refus. Au risque de voir tomber sur sa pauvre tête les foudres injurieuses des adolescents en révolte.
L'adulte doit poser des repères afin que les jeunes ne se perdent point. Ces Ados dont on a tout accepté par peur du conflit.

Voyez les dégâts dont notre société refuse de comprendre les causes. Les violences sans nom provoquées par le malaise des jeunes qui ne savent plus pour quelles raisons obscures ils respirent dans ce monde qui les ignore allégrement.
Ils n'ont plus rien à perdre pas même la vie. Les adultes que nous sommes devenons chaque jour indifférents aux problèmes qui les habitent.

Guy Gilbert veut tracer de nouveau les balises qui nous ont fait grandir et que nous refusons de transmettre volontairement aux ados.
Volontairement, pas tout à fait, plutôt involontairement par lâcheté, par peur.
Oui, nos sociétés ont peur de leurs jeunes et surtout de leurs réactions. Aurions-nous oubliés que nous avons été enfants avant de prétendre tout savoir ?
Guy Gilbert est éducateur, certes mais également prêtre. Voilà, la source de sa Force. Cette Foi indicible dont transpire toute sa personne. C'est la preuve certaine que Dieu travaille aussi dans le coeur des plus petits.

Son secret, la prière celle qui donne ce souffle de liberté pour mieux s'épanouir.
Guy Gilbert, comme bon nombre de chrétiens, a trouvé depuis sa tendre enfance sens à son existence. Il se fait un devoir de dévoiler ce bonheur qui fomente aux tréfonds de son être.

En fait, ce que nous admirons chez lui, c'est ce que nous ne sommes pas capables de dire ou de faire.

Répandre l'Amour dans les moindres gestes quotidiens devient contagieux pour ceux et celles qui nous entourent et nous regardent vivre.

De plus, l'amour est inventif à l'infini et permet de trouver des solutions face à la misère humaine dont les jeunes sont les premières victimes.

Texte : Bruno Leroy, éducateur de rue et directeur du Service Educatif et Action Sociale Nord-Pas de Calais
Photographies : Christophe Dumortier

UNE CONFÉRENCE DE GUY GILBERT EST TOUJOURS UNE EXPÉRIENCE DE VIE UNIQUE.

De nombreuses personnalités du monde politique et religieux y seront présents :
Son Altesse Royale le Prince Laurent
Madame La ministre-présidente Marie Aréna
Madame la Ministre Catherine Fonck
Madame la Présidente Joëlle Milquet
Madame la Députée Françoise Bertiaux
Monsieur le Ministre Courard
Monsieur le Ministre André Antoine
Monsieur le Député-Bourgmestre Charles Michel
Monsieur le Commissaire Européen Louis Michel
Monsieur le Secrétaire d’État Jean-Michel Javaux
Monsieur le ministre André Flahaut
Monsieur le Président Didier Reynders
Monsieur le Député Willy Borsus
Monseigneur Van Cottem

 
16 avril 2007

Le 16 avril, JOURNÉE DE LA NON-VIOLENCE EN MILIEU SCOLAIRE DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE DE BELGIQUE

http://www.nonviolence.be/agenda.html

09:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans PÉDAGOGIE. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |