18/10/2006
77 bonnes résolutions quotidiennes.
Objectif : "Trouve la Paix et des milliers autour de toi trouveront le Salut" et "Le but de la vie Chrétienne est l'acquisition du Saint-Esprit" (Saint Séraphin de Sarov).
Vous trouverez, à la suite de cette introduction, des "bonnes résolutions quotidiennes". Il faut les découper, les plier en trois ou quatre, les placer dans un petit panier que vous déposerez dans votre oratoire familial.
Voilà, c'est prêt !
Maintenant, chaque matin, il vous suffit, avant votre prière de consécration et après avoir invoqué l'Esprit-Saint, de Lui demander de vous choisir la "bonne résolution" du jour. Ainsi, vous "tirez" un papier. Après l'avoir lu et prié, vous pouvez le remettre dans le panier.
Il est important, après avoir pris fermement sa bonne résolution, de demander la grâce et l'assistance de Dieu pour la journée. S'il vous arrive de "chuter" (et c'est normal), surtout ne pas se décourager et recommencer autant de fois que nécessaire. Il est bon, le soir, de faire dans la prière le bilan de la journée. Ainsi, jour après jour, nous rentrons dans la guérison et donc plus profondément dans la conversion et l'union à Dieu.
Vous pouvez aussi ajouter des "bonnes résolutions" qui vous sont plus personnelles. Ce "kit" vient en complément du livre de consécration de la Communion Marie Reine de la Paix.
Nous vous souhaitons bon courage et persévérance sur ce chemin véritable de guérison et de bonheur intérieur en Dieu, en vous-même et pour votre entourage. Que la Sainte Famille vous bénisse et vous comble d'amour !
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- Aujourd'hui, ne dis que de bonnes paroles qui élèvent, qui édifient et évitent le vain bavardage.
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- Aujourd'hui, ne rends pas tes oreilles complaisantes ou participantes à des jugements, des critiques, mais essaie de rentrer dans une écoute intérieure de Dieu et de la Sainte Parole.
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- Aujourd'hui, regarde comme la Vierge Marie. Regarde avec bonté, douceur et amour en rendant grâce à Dieu en toutes choses.
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- Aujourd'hui, veille à offrir un acte gratuit de pur amour.
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- Aujourd'hui, essaie de mieux comprendre quelle est ta vocation chrétienne.
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- Aujourd'hui, ouvre ton cœur au commandement de la joie, cette joie profonde et permanente de Dieu.
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- Aujourd'hui, apprends à être responsable de tes actes, de tes pensées, de tes paroles, sans faire porter aux autres le poids de ton propre péché.
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- Aujourd'hui, ne te justifie pas et accueille toute remarque (même injuste) avec douceur et bonté.
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- Aujourd'hui, renonce à une mauvaise habitude, aussi petite soit-elle, et demande la grâce de la guérison définitive de ce mauvais penchant.
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- Aujourd'hui, fais un bilan de ta vie passée pour l'abandonner encore plus radicalement dans les bras de Dieu le Père.
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- Aujourd'hui, fais mémoire de tous les bons moments que Dieu t'a donnés de vivre.
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- Aujourd'hui, choisis un petit cadeau pour Dieu et la Sainte Vierge.
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- Aujourd'hui, offre à Dieu des prières de louange et d'action de grâces, tu trouveras 1000 occasions tout au long de la journée.
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- Aujourd'hui, exerce-toi à surveiller tes pensées et, lorsqu'elles sont mauvaises, à les remettre immédiatement dans le Cœur de Dieu.
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- Aujourd'hui, installe-toi dans la confiance et l'espérance et rejette tout doute.
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- Aujourd'hui, cherche dans ton cœur le pardon que tu n'as pas donné, et décide-toi à faire un pas. "Soyez miséricordieux comme votre Père du Ciel est miséricordieux".
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- Aujourd'hui, demande un esprit de tempérance (sans excès) envers les plaisirs sensibles (nourriture, …) et un équilibre dans l'usage des biens créés.
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- Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Sagesse.
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- Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don d'Intelligence.
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- Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Conseil.
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- Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Force.
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- Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Science.
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- Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Piété.
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- Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Sainte Crainte de Dieu.
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- Aujourd'hui, prends 15 minutes de cœur à cœur avec l'Enfant-Jésus.
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- Aujourd'hui, prends 15 minutes de cœur à cœur avec la Personne de l'Esprit Saint.
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- Aujourd'hui, prends 15 minutes de cœur à cœur avec Jésus de Nazareth.
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- Aujourd'hui, prends 15 minutes de cœur à cœur avec le Père.
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- Aujourd'hui, prends 15 minutes de cœur à cœur avec Saint Joseph.
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- Aujourd'hui, sois attentif(ve) à trouver dans quel domaine tu manques de foi, et demande la grâce d'une foi plus ferme.
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- Aujourd'hui, sois attentif(ve) à trouver dans quel domaine tu manques d'espérance, et demande la grâce d'une espérance plus ferme.
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- Aujourd'hui, sois attentif(ve) à trouver dans quel domaine tu manques de charité (d'amour), et demande la grâce d'une charité plus grande.
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- Aujourd'hui, écris, visite, ou téléphone à quelqu'un que tu as délaissé depuis quelque temps.
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- Aujourd'hui, redonne à Dieu les occasions dans lesquelles tu te glorifies, oubliant que tout vient de Dieu.
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- Aujourd'hui, offre à Dieu tout le respect humain (le regard des autres sur toi), et demande-Lui la grâce de vivre uniquement sous Son regard.
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- Aujourd'hui, prends un temps pour t'arrêter et méditer en ton nom les paroles du Magnificat.
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- Aujourd'hui, sois attentif(ve) à n'émettre aucune plainte, aussi petite soit-elle.
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- Aujourd'hui, prends un temps pour méditer le Psaume 63 (62).
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- Aujourd'hui, fais à Dieu le sacrifice de ton temps libre et va rendre quelques petits services.
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- Aujourd'hui, prends du temps pour méditer l'Hymne à la charité de Saint Paul (1 Co 13, 1-8).
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- Aujourd'hui, garde le sourire aux lèvres et présente un visage joyeux à tous ceux que tu rencontres.
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- Aujourd'hui, va parler avec la personne avec qui tu as le plus de mal à partager.
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- Aujourd'hui, prends un temps d'Adoration Eucharistique, ou devant Ma présence dans un tabernacle.
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- Aujourd'hui, donne à Dieu ton besoin de domination et demande la guérison de cette blessure.
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- Aujourd'hui, unis tes souffrances, petites et grandes, à Mes souffrances dans Ma Passion.
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- Aujourd'hui, demande-toi quels sont tes manques de simplicité et demande-Moi la grâce de la simplification.
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- Aujourd'hui, offre-Moi tout ce qui en toi ne veut pas grandir et te maintient dans l'infantilisme plus que dans un esprit d'enfance spirituelle, signe d'une maturité dans l'Esprit.
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- Aujourd'hui, prends un temps de promenade dans la nature, respire les odeurs, sois attentif aux couleurs, écoute les bruits de la Création : là, Je t'attends, Je veux te rencontrer.
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- Aujourd'hui, prends un quart d'heure d'oraison avec le Sacré Cœur de Jésus. "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi".
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- Aujourd'hui, offre des petits sacrifices pour les incroyants.
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- Aujourd'hui, prends un temps de prière pour les âmes du purgatoire, pense à celles de ta famille.
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- Aujourd'hui, tu ne porteras aucun jugement et tu tâcheras de ne voir que le bon dans les autres et dans les événements, et si tu ne le vois pas, à ne pas en douter.
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- Aujourd'hui, médite un quart d'heure dans une chapelle : "Je suis aimé(e) de Dieu".
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- Aujourd'hui, demande une grâce particulière de douceur avec toi-même et envers les autres.
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- Aujourd'hui, offre-Moi tout ce qui en toi fait encore naître de la révolte, et trouve la paix auprès de Moi.
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- Aujourd'hui, cherche quelles sont les suffisances, et demande-Moi le zèle de la sainteté.
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- Aujourd'hui, donne-Moi ton impatience envers toi-même et envers les autres, et Je te donnerai Ma patience qui supporte tout.
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- Aujourd'hui, recherche dans ton cœur les traces de jalousie et de rivalité, et Je te donnerai la bonté de Mon Cœur.
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- Aujourd'hui, donne-Moi tous ces moments où tu te mets en avant pour être vu par soif de reconnaissance et Je te donnerai Mon amour humble et discret.
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- Aujourd'hui, donne-Moi tes manques de respect de ton propre corps, et Je t'apprendrai à le respecter et à l'aimer car il est le Temple de Dieu.
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- Aujourd'hui, donne-Moi tes manques de délicatesse et de tact dans tes relations, et Je te donnerai toute la délicatesse et la prévenance de Mon Cœur.
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- Aujourd'hui, donne-Moi tes colères, tes irritations et tes murmures intérieurs, et je t'apprendrai comment t'adapter avec souplesse aux situations difficiles.
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- Aujourd'hui, donne-Moi ton amour de la perfection pour toi et envers les autres, et Je te donnerai l'amour de Ma volonté.
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- Aujourd'hui, donne-Moi toutes les agressions que tu subiras, et Je te donnerai Mon Cœur de miséricorde infinie et de bonté envers les agresseurs.
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- Aujourd'hui, place-toi sur la Croix avec Jésus et demande au Père de pardonner tous ceux qui t'ont crucifié(e).
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- Aujourd'hui, donne-Moi tes retours sur toi-même et va vers quelqu'un qui a besoin de compassion et de consolation.
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- Aujourd'hui, prends les moyens pour Me rencontrer dans le sacrement de réconciliation.
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- Aujourd'hui, prie les mystères joyeux en méditant sur tes propres conception, gestation, naissance, enfance et adolescence.
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- Aujourd'hui, sois instrument de Ma Providence en offrant une part de tes ressources à celui qui est dans le besoin.
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- Aujourd'hui, prie les mystères douloureux en Me remettant tes peurs, tes craintes et tes blessures, Je te donnerai la guérison et la paix.
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- Aujourd'hui, prends un temps de 15 minutes pour méditer l'Evangile de Matthieu (6, 24-36)
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- Aujourd'hui, prie les mystères glorieux en méditant sur ton propre salut, et la place que Dieu t'a préparée dans l'Eternité avec les Anges, tous les saints.
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- Aujourd'hui, tu consacreras un temps de partage et d'écoute avec quelqu'un de ta famille (époux, épouse, enfants, parents…)
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- Aujourd'hui, tu resteras présent(e) à la Présence constante de Jésus et Marie à tes côtés tout au long de la journée.
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- Aujourd'hui, médite la parabole du fils prodigue et sois bon(ne) et accueillant(e) pour tous, comme le Père de cette histoire.
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- Aujourd'hui, à l'exemple de la Vierge Marie et de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, sois attentif(ve) à mettre tout ton amour dans les plus petites choses.
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- Aujourd'hui, prends dans un temps de méditation la ferme résolution de réaliser le projet que Dieu a pour toi : devenir un(e) grand(e) saint(e) à Ses Yeux. Alors, abandonne toutes tes résistances pour accueillir la grâce de Sa totale volonté d'amour pour toi.
Réalisé par les frères et sœurs de la Communion Marie Reine de la Paix
Cité de l'Immaculée - B.P. 24 - 53170 Saint-Denis du Maine (France)
Tél. : 02.43.64.23.25 - Fax : 02.43.64.23.26 - E-mail : cite-Immaculee@free.fr
Vous pouvez photocopier et diffuser le plus largement possible autour de vous les pages du kit des "bonnes résolutions".
Si vous souhaitez nous en commander, merci de le faire à l'adresse ci-dessus avec une petite participation financière pour les frais d'impression et de port.
09:52 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans COMBAT SPIRITUEL. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
17/10/2006
Chers enfants de Medjugorje !
Chers enfants de Medjugorje, | |||
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21:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Je témoigne de vous...
Strophes proclamées par le père Joseph Wresinski le 17 octobre 1987 au Trocadéro, à l’occasion du rassemblement des défenseurs des droits de l’homme .
Millions et millions
d’enfants, de femmes et de pères
qui sont morts de misère et de faim,
dont nous sommes les héritiers.
Vous qui étiez des vivants,
ce n’est pas votre mort que j’évoque aujourd’hui
en ce Parvis des Libertés
des Droits de l’Homme et du Citoyen,
C’est de votre vie dont je témoigne.
Je témoigne de vous, mères
dont les enfants condamnés à la misère
sont de trop en ce monde.
Je témoigne de vos enfants
tordus par les douleurs de la faim,
n’ayant plus de sourire,
voulant encore aimer.
Je témoigne de ces millions de jeunes
qui, sans raison de croire, ni d’exister,
cherchent en vain un avenir
en ce monde insensé.
Je témoigne de vous, pauvres de tous les temps,
et encore d’aujourd’hui,
happés par les chemins,
fuyant de lieux en lieux, méprisés et honnis.
Travailleurs sans métier,
écrasés en tout temps par le labeur.
Travailleurs dont les mains, en ces jours,
ne servent plus à rien.
Millions d’hommes, de femmes et d’enfants,
dont les coeurs à grands coups
battent encore pour lutter.
Dont l’esprit se révolte contre l’injuste sort
qui leur fut imposé.
Dont le courage exige le droit
à l’inestimable dignité.
Je témoigne de vous,
enfants, femmes et hommes
qui ne voulez pas maudire,
mais aimer et prier, travailler et vous unir,
pour que naisse une terre solidaire.
Une terre, notre terre,
où tout homme aurait mis le meilleur de lui-même
avant que de mourir.
Je témoigne de vous,
hommes, femmes et enfants
dont le renom est désormais gravé
par le coeur, la main et l’outil
sur le marbre de ce Parvis des Libertés.
Je témoigne de vous pour que les hommes enfin,
tiennent raison de l’homme
et refusent à jamais de la misère
la fatalité.
13:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MILITANTISME. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, poesie | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
16/10/2006
LA TENDRESSE.
La tendresse ? C’est un regard qui regarde vraiment. C’est une main, légère, qui hésite un instant puis se pose en douceur. Ce sont deux bras qui s’ouvrent, deux bras ne posent pas de questions, deux bras juste à la bonne taille pour faire le tour de nos cœurs. Pour certains, la tendresse, c’est, comme dans la chanson de Léo Ferré, de tous petits mots : « Ne rentre pas trop tard, surtout ne prend pas froid. » Pour d’autres, elle est ce qui arrive après l’amour. Ou avant. Ou à côté. Difficile de l’étiqueter, de l’estampiller, de la mettre en bouteille. Volatile, elle s’amuse à changer de forme, de texture, de saveur. Discrète, elle est souvent impalpable, volontiers muette et pourtant, elle reste universellement comprise. Pour tous, partout, la tendresse est une force, une sève.
De Phnom Penh à Ouarzazate, de Dublin à Sydney, les femmes penchées sur leur enfant ont le même sourire. Ici ou ailleurs, les visages de ceux qui s’aiment s’illuminent de la même façon en ce découvrant dans la foule. Qui que l’on soit, d’où que l’on soit, on peut vivre sans passion amoureuse, sans grandes exaltations, sans bouleversements, on ne peut pas vivre sans tendresse.
Les experts de l’âme s’accordent à dire qu’elle nous est aussi vitale que l’air ou l’eau. Isabelle Filliozat, psychothérapeute, souligne : « Notre besoin fondamental est de nous sentir en relation avec les autres.
La tendresse est une marque de reconnaissance. Pour exister aux yeux des autres et à nos propres yeux, nous avons un besoin vital de ces signes. » Signe, le mot est lancé. La tendresse est signe, elle n’est même que cela. Elle scelle notre appartenance au genre humain. Avant même notre naissance, nous ressentons tous ce besoin d’ancrage dans une entité accueillante ; le bébé, on le sait, a du mal à se développer lorsqu’il ne se sent pas attendu. Le premier langage que nous apprenons, c’est celui de la tendresse : elle nous relie à notre mère et fait le lien entre notre univers intérieur et le monde extérieur. Elle est le fil de la chanson d’Alain Souchon, ce « fil de nos sentiments enlacés, ce joli fil entre nos cœurs passé ». Si le fil se brise, nous voilà des pantins désarticulés. « Sans tendresse, l’enfant ne s’édifie pas, l’adolescent ne s’émancipe pas, les amants ne s’aiment pas réellement et les mourants laissent derrière eux d’irrémédiables regrets », commente Gérard Pagès, psychothérapeute et fondateur du Festival tendresses d’Avignon. La vraie différence entre Folcoche, la génitrice du cauchemar d’Hervé Bazin, et la mère d’Albert Cohen, comme sortie d’un conte, n’est pas tant de l’ordre de ce qu’elles ressentent pour leur fils que la tendresse qu’elles acceptent ou sont incapables de leur offrir. On s’en souvient, le premier manquera en mourir.
Aujourd’hui, dans ces adultes à la dérive, ces gamins paumés des cités, ces personnes âgées abandonnées à elles-mêmes, on stigmatise volontiers une société au cœur sec. Le monde actuel est-il irrémédiablement étanche à l’autre ? En fait, c’est plus subtil que ça : « Même si les ordinateurs gagnent du terrain, nous allons vers davantage de permissions d’être en contact », observe Isabelle Filliozat. « Affectivement parlant, nous sommes de plus en plus reliés, explique Gérald Pagès, et ce malgré l’existence de difficultés individuelles énormes. » Trop facile d’accabler la « société » au sens large : c’est pour beaucoup à un niveau personnel, intime, que tout se joue. La tendresse, miel des rapports humains, fonctionne par un système de vases communicants. Il faut en avoir reçu pour en donner. Pour autant, les psychanalystes ne croient pas à un déterminisme impitoyable : même si on n’a guère reçu de tendresse à son enfance, il est toujours temps de s’y mettre. Une journée ensoleillée tient souvent à un compliment léger comme un baiser. L’ami triste, rasséréné d’une plaisanterie, nous récompense de son seul sourire.
Aujourd’hui, dans ces adultes à la dérive, ces gamins paumés des cités, ces personnes âgées abandonnées à elles-mêmes, on stigmatise volontiers une société au cœur sec. Le monde actuel est-il irrémédiablement étanche à l’autre ? En fait, c’est plus subtil que ça : « Même si les ordinateurs gagnent du terrain, nous allons vers davantage de permissions d’être en contact », observe Isabelle Filliozat.
« Affectivement parlant, nous sommes de plus en plus reliés, explique Gérard Pagès, et ce malgré l’existence de difficultés individuelles énormes. » Trop facile d’accabler la « société » au sens large : c’est pour beaucoup à un niveau personnel, intime, que tout ce joue. La tendresse, miel des rapports humains, fonctionne par un système de vases communicants. Il faut en avoir reçu pour en donner. Pour autant les psychanalystes ne croient pas à un déterministe impitoyable : même si on n’a guère reçu de tendresse dans son enfance, il est toujours temps de s’y mettre. Une journée ensoleillée tient souvent à un compliment léger comme un baiser. L’ami triste, rasséréné d’une plaisanterie, nous récompense de son seul sourire.
22:04 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SCIENCES HUMAINES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
INVITER LE SEIGNEUR.
Être invité à entrer dans la maison de quelqu'un est être invité à entrer dans son intimité. Passer de la dimension extérieure et sociale au cercle familial et personnel. Quand ce pharisien ouvre sa maison à Jésus, telle est son intention. Il montre ainsi à Jésus qu’il désire l’accueillir dans son intimité et qu’il veut vivre avec lui une certaine amitié. De plus, son invitation est lancée « alors que Jésus parlait » : l’homme répond donc par de cette manière à l’enseignement de Jésus. Que pouvait espérer de mieux le Seigneur ? Alors qu’il vient sur nos places enseigner les secrets du Royaume, un de ceux qui accueillent sa parole lui propose de devenir son ami, d’entrer dans sa maison et d’y partager le repas !
Mais, à peine rentrés dans la maison, voici que le pharisien se met à faire la leçon à Jésus, à propos d’ablutions rituelles. « Insensés ! ». La réaction du Maître est vive, mais elle ne concerne pas ce rite de l’ablution. Jésus dénonce la réaction de celui qui prétendait être son ami ou vouloir le devenir. Il interpelle en effet le pharisien et ses congénères qui purifient l’extérieur mais qui à l’intérieur sont cupides et méchants. Le reproche porte sur l’articulation entre l’apparence et la réalité, entre ce qu’on montre et ce qu’on est.
C’est pourquoi nous avons à méditer cet évangile aujourd’hui. Nous sommes dispensés des ablutions rituelles, mais pas d’accorder notre vie intérieure avec notre vie extérieure. Or cette cohérence est peu souvent spontanée : en société, il est des conventions à respecter, des attitudes à adopter, des impressions à laisser ; dans notre jardin secret, nous ménageons un espace pour une prétendue liberté, un lieu où bien des pensées sont permises et des projets formulés, une pièce de notre maison où même Jésus n’est pas le bienvenu. Mais le regard de notre Créateur n’est arrêté par aucune de nos prétendues distinctions entre l’intérieur et l’extérieur. Il voit nos actes et nos pensées. Et agir envers lui comme s’il pouvait être le jouet de nos pensées secrètes ou de nos désirs cachés est particulièrement blessant pour celui qui vient sur nos places demander notre amitié.
Mais les colères de Jésus ne sont jamais pour la mort du pécheur. En même temps qu’il dénonce l’hypocrisie, il en donne le remède : « Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et tout sera pur pour vous ». La Parole de Dieu dit en effet : « L’aumône purifie de tout péché » (Tb 12, 9). Ainsi, le cloisonnement où nous vivons n’affecte pas seulement notre relation à Dieu, elle nous sépare aussi de nos frères. C’est donc par eux que le Seigneur compte nous ramener dans la justice. En sachant nous rendre proches de nos frères, nous réapprenons à entrer dans l’amitié du Seigneur. Jésus-Christ est en effet le Dieu de Miséricorde dont on découvre le visage en faisant miséricorde.
Seigneur Jésus, vient prendre place à la table de nos foyers. Nous t’invitons dans nos familles pour que tu présides à nos vies et que tu nous garde dans ton amitié. Nous ouvrons aussi nos cœurs à tous les frères que tu nous donnes, ils auront désormais toujours une place avec nous, à la même table. Donne-nous toujours ton Esprit d’amour et de miséricorde pour que nous persévérions dans le chemin de réconciliation que tu nous ouvres par ta Parole. Alors nous serons enfin tous unis en toi, fils et filles d’un même Père.
Frère Dominique
21:25 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
15/10/2006
ARTS ET CULTURES.
15:47 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Oui ! La Foi.
11:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Octobre : Mois des Anges Gardiens.
Nous devons donc honorer et tendrement aimer les bons Anges, surtout celui que Dieu a commis à notre garde particulière. Ne serait-ce pas nous montrer biens ingrats que de ne pas aimer notre Ange gardien, qui nous témoigne tant d'affection et nous porte un si vif intérêt, qui veille continuellement sur nous et nous préserve de tant de dangers ?
Commentant ce verset du psaume : « Dieu a commandé à ses Anges de prendre soin de vous, pour qu'ils vous gardent dans toutes vos voies... Et ils vous porteront dans leurs mains" saint Bernard adressait à ses religieux ce discours simple mais touchant et bien instructif :
« Dieu a commandé à ses Anges de prendre soin de vous : O condescendance admirable ! ô le grand honneur que nous fait son amour ! Quel est, en effet, Celui qui commande ? à qui, en faveur de qui, et que commande-t-il ? Considérons avec soin et confions religieusement à notre mémoire ce mandat sacré. Qui donc l'a donné, à qui appartiennent les Anges ? des ordres de qui dépendent-ils ? à quelle volonté sont-ils obéissants et fidèles ? C'est à ses Anges que Dieu a ordonné de vous garder, et de vous garder dans toutes vos voies ; et ils n'hésitent pas à vous prendre dans leurs mains, afin que votre pied ne trébuche pas dans la route. C'est donc la majesté souveraine qui a commandé aux Anges, et à ses Anges, eux qui sont si élevés, si souverains, si près de Lui, qui sont les habitants de sa maison et comme les vrais membres de sa famille. Et il les a chargés de vous. Mais qu'êtes-vous donc ? O Seigneur, qu'est-ce que l'homme pour que vous vous souveniez de lui ? et le fils de l'homme pour que vous le comptiez pour quelque chose ? comme si l'homme n'était pas corruption, et le fils de l'homme un ver de terre.
Le psalmiste ajoute : Pour qu'ils vous gardent dans toutes vos voies. Combien cette parole doit produire en vous de respect, vous inspirer de dévotion, vous donner de confiance ! de respect à cause de leur présence, de dévotion à cause de leur bienveillance, de confiance à cause de leur fidélité. Marchez avec précaution comme un homme à qui les Anges sont présents dans toutes ses voies. En quelque lieu écarté ou secret que vous vous trouviez, ayez toujours pour votre Ange un religieux respect. Oseriez-vous bien faire en sa présence ce que vous n'oseriez pas devant moi ? ou douteriez-vous qu'il soit présent parce que vous ne le voyez point ? Mais ils sont là ; ils sont présents ; ils le sont pour vous ; pour vous protéger et pour vous servir.
Et ils vous porteront dans leurs mains. Ils vous garderont dans vos voies ; petit enfant, ils vous conduiront là où le petit enfant peut marcher. Au reste, ils ne permettront pas que vous soyez tenté au-dessus de vos forces ; mais ils vous prendront dans leurs mains pour vous faire franchir les obstacles qui se rencontrent devant vous. Oh ! que celui-là franchit facilement les obstacles, qui est porté dans de telles mains !
Lors donc qu'une grave tentation approche, qu'une affliction vous menace, invoquez votre gardien, votre conducteur, votre aide dans vos besoins et dans l'épreuve. Invoquez-le et dites : « Seigneur, sauvez-nous, nous périssons ! » Ni, il ne dort, ni, il ne sommeille, quoique en certains moments il ne paraisse pas écouter. Il est toujours vigilant, toujours secourable. Et il n'y a de péril pour vous de tomber de ses mains et de vous précipiter, que si vous ignorez, ou si vous oubliez qu'i1 vous soutient. »
Pourrions-nous ne pas rendre amour pour amour à notre bon Ange, et ne pas lui exprimer souvent notre reconnaissance pour les tendres soins qu'il daigne nous prodiguer ?
Nous aimerons et nous honorerons notre saint Ange gardien, si nous respectons sa présence, si noue implorons son assistance et si nous suivons ses inspirations.
Respecter la présence de notre Ange gardien. La majesté des rois de la terre imprime tant de respect qu'en leur seule présence on se tient dans le devoir Or, notre Ange gardien est bien plus noble que le plus grand roi du monde, puisque c'est l'ambassadeur céleste du Roi des rois, du Seigneur des seigneurs. Avec quel respect ne devons-nous donc pas veiller sur notre conduite, pour éviter tout ce qui pourrait blesser ses regards !
Implorer l'assistance de notre Ange gardien. Nous devons nous recommander souvent à notre bon Ange et implorer son assistance, surtout dans les tentations et dans les occasions dangereuses. Il sera notre soutien et notre appui ; il combattra avec nous et pour nous : il nous fera remporter la victoire sur le démon et nos passions.
Suivre les inspirations de notre Ange gardien. Ecoutons toujours ses avis, entretenons-nous dans les sentiments qu'il aura fait naître dans notre cœur : laissons-nous conduire et diriger par lui, en tout et partout. Nous n'aurons ainsi jamais le malheur de nous laisser égarer par des esprits de ténèbres et d'erreur qui cherchent sans cesse à nous faire abandonner les sentiers de la piété et de la sagesse chrétienne.
P. Angély
Extrait de la revue "L'Ange Gardien" n°6 - Octobre 1898
Fête des saints Anges gardiens
C'est en nous pénétrant bien de tout cela, au moins une fois dans l'année, que nous comprendrons mieux ce que nous valons aux yeux de Dieu et combien le ciel est beau, puisque, pour nous y conduire à travers les orages de la vie, Dieu donne à chacun de nous, en la personne de notre Ange gardien, un pilote habile, un défenseur invincible, un ami tendre et fidèle.
Hélas ! que de chrétiens oublient que Dieu les aime au point qu'il leur a donné un Ange, au moment de leur naissance, pour les garder, les préserver de tout mal, les diriger dans les difficultés et les tourments de la vie, les guérir, les sauver !
Oui, Dieu a voulu qu'un Ange soit continuellement à notre service, un Ange de son beau paradis, un Ange pour nous servir de trait d'union entre sa majesté et notre petitesse, pour nous couvrir de ses grandeurs et de sa gloire en ce monde où tout est misérable et vil. Quel honneur divin en notre faveur ! Comme saint Jérôme a raison de s'écrier : « Quelle est donc la dignité des âmes, puisque chacune d'elles reçoit à son entrée dans la vie un Ange chargé par Dieu lui-même de veiller à sa garde ? »
« Nos Anges gardiens, dit saint Bernard, nous aident et nous protègent dans toutes les positions, toutes les circonstances de notre vie. Ils travaillent à notre salut avec une sollicitude active, infatigable, que rien ne peut décourager. Ils le font en nous montrant la voie à suivre, en écartant les obstacles, en combattant avec nous, en nous fortifiant dans les dangers. »
« Ils portent au pied du trône de Dieu, ajoute Bossuet, nos prières, nos bonnes œuvres, nos désirs, nos pensées, et surtout nos larmes, notre repentir, nos souffrances endurées pour l'amour de Dieu avec humilité et patience. »
Enfin, quand la mort arrive, dans ces derniers combats où va se décider notre sort éternel, enseignent les théologiens, ils redoublent de vigilance pour réprimer la fureur des démons, pour ramener dans notre cœur abattu l'esprit de componction, de pénitence et de ferveur.
La mission des Anges gardiens se continue même au delà du tombeau. Ils nous visitent en purgatoire, ils nous consolent, ils nous rendent plus douce l'espérance de jouir bientôt des délices du ciel, ils obtiennent des suffrages en notre faveur, ils négocient auprès de Dieu la grande affaire de notre délivrance.
Quelle récompense est digne de tant de bienfaits, et comment ne pas aimer les bons Anges ? Nous les aimerons et nous reconnaîtrons dignement leurs services si nous contribuons, selon notre pouvoir, à l'accroissement du culte de ces célestes protecteurs, si nous nous efforçons surtout à leur rendre amour pour amour.
Oh ! respectons toujours leurs chastes regards ; ne les forçons point à rougir de notre conduite ou à fuir loin de notre âme, couverte de la lèpre du péché.
Comme la mauvaise odeur chasse les colombes, et la fumée les abeilles, ainsi le péché fait fuir les bons Anges.
Ayons une confiance sans bornes en leur protection, car ils sont puissants, prudents et fidèles. Invoquons-les souvent et suivons leurs saintes inspirations. Ne passons jamais un jour sans réciter pieusement cette petite prière à notre bon Ange : « Ange de Dieu qui êtes mon gardien et à qui j'ai été confié par la Bonté divine, éclairez-moi, défendez-moi, conduisez-moi et dirigez-moi. »
Le souverain Pontife Pie VI (bref du 2 octobre 1795) a accordé à tous les fidèles : I° une indulgence de 100 jours, chaque fois que, de cœur au moins contrit et avec dévotion, ils réciteront cette prière ; 2° une indulgence plénière, en la fête des saints Anges gardiens, à ceux qui l'auront récitée, matin et soir, toute l'année, pourvu que, confessés et communiés, ils visitent en ce jour une église ou un oratoire public et y prient pour le Souverain Pontife ; 3° enfin, une indulgence plénière à l'article de la mort (bref du 11 juin 1796).
Ayons donc à cœur de propager le culte des saints Anges gardiens, et honorons-les par notre piété. Anges de la terre, rivalisons avec les Anges du ciel de zèle et d'amour pour la gloire de Dieu. Alors, quand la mort, déployant sur nous ses ailes funèbres, après une lutte cruelle, aura imprimé le cachet de sa victoire sur notre corps, notre bon Ange gardien lui-même prendra notre âme et la portera dans les cieux, où nous jouirons à jamais, avec lui, avec tous les Anges et les saints, de l'éternelle félicité.
P. Angély
Extrait de la revue "L'Ange Gardien" n°6 - Octobre 1899
09:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
14/10/2006
PÉDAGOGIE DE LA LIBERTÉ.
La liberté en tant que moyen pédagogique ou thérapeutique, est la somme des permissions accordées par l’entourage ; la liberté en tant que but, est un état que l’on réalise à l’intérieur de soi-même et qui correspond à l’épanouissement de la personne tout entière par un développement harmonieux de toutes ses facultés. Il est aisé de comprendre que les permissions, données judicieusement, favorisent un exercice naturel des facultés et par suite leur développement. C’est dans un climat ouvert et confiant que l’être peut s’épanouir. Assurément, il est des permissions qui n’engagent guère la responsabilité de ceux à qui elles sont accordées : on peut ainsi permettre de lire un livre, de faire une excursion, d’assister à un spectacle. L’éducateur en conserve toujours la responsabilité ; ce sont des permissions limitées à une circonstance : on pourrait dire que ce sont des levées d’interdiction et rien de plus. La vraie permission est celle qui donne le droit de choisir, et peut-être même qui met l’individu en demeure de faire un choix : ce n’est plus simplement une sorte de cadeau qu’on accorde à l’adolescent parce qu’il a été bien sage ou parce qu’on a envie de lui faire plaisir : c’est une initiative qu’on lui laisse et par conséquent une responsabilité dont on le charge.
La liberté ainsi comprise n’est donc pas chose facile !
Au fur et à mesure qu’elle s’affirme et se précise, elle se rapproche du but, elle se confond de plus en plus avec lui, sans cesser pour autant d’être un moyen de s’en rapprocher davantage. Plus le moyen se perfectionne, plus il participe au but qui, par principe est supposé parfait. De même que selon la sagesse populaire, " c’est en forgeant qu’on devient forgeron ", c’est en étant libre qu’on apprend à être libre. L’expérience nous apprend que les circonstances dans lesquelles on n’a aucune décision à prendre sont celles qui entraînent le moins de dépense nerveuse. Beaucoup d’hommes ont été amenés à constater que le temps du service militaire avait constitué pour eux une détente dans la mesure où ils se sentaient pris en charge par l’armée et délivrés du souci d’agir par eux-mêmes et de s’occuper de leurs propres intérêts.
C’est la Liberté intérieure qui est le but de l’éducation, parce qu’elle correspond à la santé psychique, au bien-être moral, à un accord de soi avec soi-même. Elle seule répond vraiment à l’aspiration profonde et naturelle de l’homme, toujours en quête de son unité. Nous ne la concevons d’ailleurs pas comme quelque chose de fermé, qui n’aurait aucun rapport avec le monde extérieur, car un tel isolement ferait de l’individu un être incomplet qui, à vrai dire, n’aurait aucune raison d’être, non plus que sa belle liberté dont il n’aurait désormais que faire. Pour que celle-ci ait quelque valeur, il faut au contraire qu’elle soit une réponse au monde extérieur et non une jouissance purement personnelle que les contacts du dehors seraient destinés à ternir. Elle doit nous mettre à l’unisson de la Vie et non nous en retrancher. Comment pourrions-nous être vraiment d’accord avec nous-mêmes en commençant par nous amputer de toutes nos tendances sociales et de notre besoin d’agir ? Loin d’être marquée par l’épanouissement de nos facultés, cette pseudo-liberté correspondrait à une atrophie de notre personnalité. En fait, la liberté, en tant que but de l’évolution humaine, réclame de l’individu deux conditions préliminaires : un accroissement du sens de la Réalité et un accroissement des forces qui permettent d’affronter cette dernière.
La première de ces conditions implique tout d’abord que l’individu ait l’intelligence de ses actes, c’est-à-dire qu’il soit capable de prévoir et de mesurer leurs conséquences. Or, la possibilité de se diriger soi-même comme il faut est un des attributs essentiels de la liberté ; on dit d’un homme qui évolue avec aisance au milieu des obstacles qu’il a une grande liberté de mouvements et cela, non parce qu’il ignore les obstacles, mais parce qu’il sait en tenir compte.
La réalité qu’il faut connaître n’est pas seulement matérielle : elle est aussi psychologique ; il faut se connaître, soi, et connaître les autres, car rien ne peut rendre plus dépendant que l’ignorance des vrais mobiles qui animent les individus. C’est en découvrant le déterminisme physique et en utilisant ses données que l’homme est parvenu à se délivrer de nombreuses servitudes que la Nature lui imposait. De même, la connaissance des déterminismes psychologiques est la seule chance que nous possédions de nous délivrer de leur implacabilité. Il faut avoir conscience de l’interdépendance des êtres, des choses et des actions pour ne pas en être le jouet. Plus notre route sera éclairée, plus il nous sera loisible de choisir notre direction.
La seconde condition de la liberté réside dans l’accroissement de nos forces. Savoir choisir ce qui va dans le sens de sa nature, de son rôle et de sa destinée constitue donc une qualité qui fait partie des conditions de la liberté humaine. Cette faculté de discrimination permet à l’individu de trouver tout de suite un chemin qu’il ne regrettera pas d’avoir pris et qu’il pourra par conséquent suivre d’un bout à l’autre sans se sentir contraint. Les regrets sont en effet des boulets que nous traînons à nos pieds comme un signe de servitude, c’est-à-dire des contradictions qui nous enchaînent.
Pour être libre, il faut que l’homme soit fort, et pour être fort, il faut qu’il soit cohérent sans que cela lui coûte. A ce moment, ses instincts et ses impulsions ne sauraient plus lui faire peur ni par conséquent attenter à sa liberté. Il ne se croira donc pas obligé de les nier ou de les ignorer : il n’aura pas besoin de réclamer des garde-fous, de s’inventer des barrières artificielles. Plus on est fort, moins on a besoin de fortifications. La liberté véritable n’est pas immobilité, mais aisance. Celui qui est vraiment libre dispose de la plénitude de ses facultés parce qu’il peut penser et agir sans éprouver toujours le sentiment qu’il désobéit à une puissance invisible, prête à le rappeler à l’ordre. Il pense, il sent, il juge et il agit librement ; c’est-à-dire en pleine connaissance de cause, sans être retenu ou paralysé par des motifs confus ou inavoués. Son comportement est conforme à son jugement qui est conforme à sa pensée, elle même conforme à ses sentiments.
L’individu libre a droit à se libérer des contraintes étrangères qu’il estime inacceptables ; mais si, par hasard, il se trouve d’un coup débarrassé de ces contraintes sans avoir atteint l’autonomie et la maturité nécessaires, il apparaît comme un petit enfant à qui l’on a donné un jouet magnifique et compliqué, dont il est incapable de se servir. Il possède alors en effet une Liberté sans but et sans raison d’être, qui ne l’empêche pas de souffrir sourdement de sentiments de dépendance, d’autant plus difficiles à supporter qu’il ne peut même pas discerner leur cause exacte ni par conséquent donner un objet à sa révolte.
Il est évident que l’éducateur, en tant que tel, ne peut prétendre modifier directement les conditions que rencontrera l’adolescent dans sa vie d’adulte. Le seul but qu’il puisse s’assigner, c’est la formation du jeune lui-même et par conséquent, sa liberté, dans la mesure où, celle-ci devient synonyme de maturité et correspond au développement équilibré de toutes ses potentialités. Je me suis efforcé, alors que le mot " liberté " demeure confusionnel, de ramener le débat, d’une part à une technique éducative, d’autre part à un problème plus vaste qui touche au sens même de l’éducation et, peut-être un peu, de la Vie. Disons même que c’est à partir du moment où nous avons conquis cette liberté qu’il nous devient possible de faire vraiment quelque chose de notre existence. L’adolescent doit devenir cet adulte qui assume sa propre destinée, celui à qui revient la responsabilité de ses actes et qui doit subir leurs conséquences dont personne ne cherche plus à le préserver. Une telle adaptation de soi à soi-même, si elle répond à la définition de la liberté humaine, répond aussi à la définition sans doute plus valable du Bonheur.
Bruno LEROY.
20:39 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS ÉDUCATIFS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, Gauche, social | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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