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03/06/2007

JE SUIS RESTÉ LE MÊME.

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Très vite, très tôt, dès sa prime jeunesse, François Bayrou perçoit à travers sa conscience de jeune homme révolté que les illusions communistes revêtent une réalité bien différente. Soljenistine, entre autres, l'aidera à forger cet instinct que de l'autre côté, on ne vit pas dans le bonheur. Il exprime dans un soulagement de s'être vu grandir sans dévier de ses idées fondamentales.

"J'ai beaucoup de chance, parce que c'est assez rare de pouvoir relire, trente ans après, peut-être même plus de trente ans après, ce que l'on a écrit et d'y reconnaître toujours ce que l'on pense. Peut-être y a-t-il aussi un aspect un peu obstiné... Disons que je ne change pas facilement d'avis. Mais sur le fond, c'est une grande chance de reconnaître à 55 ans le jeune homme qu'on était et de se dire qu'après tout, ce n'était pas moche. Ce n'était pas idiot. (Silence.)


C'est comme une petit frère qu'on a. Il y a une phrase que j'aime beaucoup, beaucoup de Bernanos qui parle de sa mort. Elle dit : "Quand je mourrai, tous les êtres différents que j'ai été se réuniront pour marcher vers le Père. A leur tête, il y aura l'enfant que je fus." Moi, je ne dirai pas cela comme ça. En tout cas, le jeune garçon que j'ai été reconnaît l'adulte que je suis. L'adulte que je suis reconnaît le garçon que j'ai été.


C'est pour moi un très grand mystère. Je discute très souvent de cela avec ma femme. Parce que c'est pour moi un très grand mystère, le peu de choses que je savais. A Nay, dans les Pyrénées-Atlantiques, à Bordères, on savait vraiment très, très peu de choses. Depuis ce temps, je n'ai cessé d'être du côté de ceux à qui on ne disait pas les choses. D'être en colère face à ceux qui dominent, au fond. Contre les puissances, avec leur arrogance. Qui, elles, savent.


Comment se fait-il que ce jeune homme, avec le peu de choses que nous savions, ait eu une boussole aussi juste ? Par exemple, j'ai su depuis ma toute première enfance, ma toute première jeunesse, pas enfance, j'ai su que le totalitarisme soviétique, c'était une horreur. Qu'il y avait des millions de personnes qui mourraient. J'ai lu Soljenitsine très jeune. Soljenistsine n'avait pas encore publié Le Goulag.


J'ai l'air de parler d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître (Rires.) C'est sûr. "L'Archipel du Goulag", c'était dans les années soixante-dix. J'ai lu le premier de ses livres, "Le Pavillon des Cancéreux", étant jeune homme. Quel instinct faisait que je ne me trompais pas ? Parce que j'avais tout, autrement, pour être gauchiste, tout, le sentiment d'injustice sociale, le goût de la révolte contre les puissants. Mais je savais que c'était le totalitarisme de l'autre côté. Il y avait un instinct. Et j'aime bien l'avoir exprimé assez tôt."

François Bayrou.

21:44 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, politique, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

30/05/2007

Les nouveaux adhérents s'expriment !

Retrouvez sur ce clip de campagne lancé à l'occasion des élections législatives un panel de la nouvelle population adhérente aux idées de François Bayrou et du Mouvement démocrate ! Ces élections législatives détermineront l'avenir de la démocratie. Nous avons le choix : laisser les clefs de tous les pouvoirs à un parti dominant ou nous emparer d'une partie pour faire valoir les idées du MoDem. Faire entendre notre voix spécifique. Avec eux, avec vous, avec François Bayrou, relevons le défi !
Les nouveaux adhérents s'expriment !
François Bayrou 2007

 

 

À l'attention de : M. BRUNO LEROY

Cher ami,

Vous faites partie des 77 000 personnes qui ont manifesté, depuis un mois, leur volonté de participer à la démarche de rénovation de la vie politique française que nous avons engagée avec le Mouvement Démocrate.

Beaucoup d’entre vous adhèrent pour la première fois à un parti politique. Beaucoup s’engagent pour faire vraiment bouger les choses, pour participer activement à la vie publique, pour bâtir, pour convaincre. La diversité de vos motivations, de vos profils, de vos talents, constitue une richesse précieuse pour le MoDem.

Ensemble, nous allons écrire une nouvelle page de notre histoire politique. Nous allons construire un mouvement capable de prendre en compte vos avis, de vous faire travailler sur les sujets qui vous intéressent et de faire émerger une nouvelle génération d’acteurs politiques.

Dans les semaines qui viennent, après les élections législatives, notre équipe Internet prendra contact avec vous pour étudier de quelle manière vous pourrez participer à la vie de notre mouvement.

Je compte sur votre participation, et vous souhaite d’ores et déjà bienvenue au MoDem !

François Bayrou

16:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, politique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

25/05/2007

Les dix questions que soulève le second tour.

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Qui a voté pour Nicolas Sarkozy ?

Les hommes (54 %) ont un peu plus voté que les femmes (52 %) en faveur du futur président de la République (1). À noter toutefois que, comme à chaque élection présidentielle depuis 1988, les hommes comme les femmes ont placé le même candidat en tête du second tour.

L’âge, en revanche, reste globalement une variable explicative du vote : 61 % des 60-69 ans et 68 % des 70 ans et plus ont voté pour Nicolas Sarkozy. Cet ancrage à droite des personnes âgées est une constante sociologique.

À l’opposé, les 18-24 ans ont porté Ségolène Royal en tête (58 %), comme les 45-59 ans (55 %). La candidate PS retrouve donc l’électorat jeune de François Mitterrand en 1981 et 1988, que Jacques Chirac était parvenu à séduire en 1995 avec son discours sur la « fracture sociale ». En croisant ces deux variables, l’électeur type de Nicolas Sarkozy est soit un homme de moins de 35 ans, soit une personne de plus de 60 ans. Celui, ou plutôt celle, de Ségolène Royal est une femme de 35 à 59 ans.

En ce qui concerne les catégories professionnelles, ce second tour a confirmé les tendances sociologiques lourdes. Les artisans et commerçants (82 %), ainsi que les agriculteurs (67 %), ont plébiscité Nicolas Sarkozy. Tandis que les ouvriers, qui avaient placé Jean-Marie Le Pen en tête du premier tour, ont majoritairement voté pour Ségolène Royal (54 %), de même que les salariés du public (57 %) et les chômeurs (75 %).

Enfin, les deux candidats en lice au second tour font jeu égal dans les villes de plus de 100 000 habitants et dans l’agglomération parisienne, tandis que Nicolas Sarkozy obtient 57 % dans les communes rurales.

Comment le PS interprète-t-il sa défaite ?

La série est douloureuse. Pour la troisième fois consécutive, après 1995 et 2002, le PS perd l’élection présidentielle. L’échec est cette fois d’autant plus cuisant que les socialistes ont longtemps été persuadés que cette échéance serait la leur, après les victoires retentissantes aux régionales et aux européennes de 2004.

Ces certitudes n’ont pas résisté à la campagne. Vu du PS, le paysage politique semble aujourd’hui bien désolé. « Si on regarde lucidement, à 46 %, on est dans l’étiage de la gauche lorsqu’elle va mal », assure ainsi un proche de Laurent Fabius. Autrement dit, pour les fabiusiens, « la danse du ventre autour de Bayrou n’a rien changé ».

D’autres estiment que le mal vient d’ailleurs. François Hollande met en cause l’incapacité du PS à renvoyer Nicolas Sarkozy à son statut de « candidat sortant ». Pour les amis de Dominique Strauss-Kahn, c’est tout le logiciel du PS qui est périmé. Lui estime même que tout s’est joué dès le premier tour. La candidate aurait fait le plein à gauche en prenant le risque de désorienter l’électorat plus modéré. Elle aurait alors ouvert un espace au centre sur lequel François Bayrou a fait son miel.

Surtout, pour les strauss-kahniens, l’échec du dimanche 6 mai est à mettre au passif d’un PS incapable de se moderniser. Une attaque en règle contre François Hollande, premier secrétaire depuis dix ans, qui trouve des échos jusque chez les royalistes. « On n’a pas fait ce que l’UMP a fait, une vraie révolution idéologique », se désolait lundi Jean-Louis Bianco sur i-Télé.

Pour qui ont voté les électeurs de François Bayrou ?

Jeudi 3 mai, François Bayrou avait indiqué qu’il « ne voter(ait) pas Sarkozy ». Parmi ses électeurs du premier tour, 40 % ont toutefois voté Nicolas Sarkozy au second. Tandis qu’entre 38 et 40 % ont préféré Ségolène Royal et entre 20 et 22 % se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul. Il s’agit du plus mauvais report de voix du centre vers la droite entre les deux tours d’une élection présidentielle.

En 1965, selon un sondage préélectoral de l’Ifop, 61 % des électeurs de Jean Lecanuet au premier tour ont voté pour Charles de Gaulle au second, et 39 % pour François Mitterrand. Jean Lecanuet avait pourtant marqué sa préférence en faveur du candidat de la gauche en déclarant : « Mes suffrages ne vont à personne, mais les conceptions de M. Mitterrand sont très proches des miennes. »

En 1988, selon un sondage postélectoral de la Sofres, 81 % des électeurs de Raymond Barre au premier tour ont voté pour Jacques Chirac au second, 14 % ont voté pour François Mitterrand et 5 % se sont abstenus. L’électorat de Raymond Barre en 1988 se positionnait de façon très différente de celui de François Bayrou : seuls 5 % des barristes de 1988 se disaient de gauche, contre 33 % des bayrouistes de 2007 (sondage Sofres du jour du vote).

Avec un vote se ventilant au second tour à parts égales entre le candidat de droite et celle de gauche, François Bayrou possède un véritable électorat centriste.

Pour qui ont voté les électeurs de Jean-Marie Le Pen ?

Le 1er mai, Jean-Marie Le Pen avait appelé à « une abstention massive » pour le second tour. Seulement 19 à 25 % de ses électeurs du 22 avril ont suivi cette consigne de vote ou ont voté blanc ou nul. Au premier tour, Nicolas Sarkozy avait déjà, comme le dit Pascal Perrineau, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof), « siphonné » l’électorat d’extrême droite, le vote Le Pen diminuant pour la première fois à une élection présidentielle.

Au second tour, entre 63 et 66 % des électeurs de Jean-Marie Le Pen ont voté pour Nicolas Sarkozy dimanche 6 mai, contre 12 à 15 % pour Ségolène Royal. Il s’agit, depuis 1988, du plus mauvais report de voix de l’extrême droite vers la gauche entre les deux tours d’une élection présidentielle.

En 1988, selon un sondage postélectoral de la Sofres, 65 % des électeurs de Jean-Marie Le Pen au premier tour ont voté pour Jacques Chirac au second et 19 % pour François Mitterrand. En 1995, toujours selon une enquête postélectorale de la Sofres, 51 % des électeurs de Jean-Marie Le Pen au premier tour ont voté pour Jacques Chirac au second et 28 % pour Lionel Jospin.

Nicolas Sarkozy retrouve donc un report de voix comparable à celui de Jacques Chirac en 1988, alors qu’au premier tour la composition de l’électorat de Jean-Marie Le Pen était a priori plus que jamais défavorable à la droite, puisqu’il était composé à 49 % d’ouvriers (27 % en 1995, 16 % en 1988). C’est la seule catégorie professionnelle où, au second tour, Ségolène Royal devance nettement Nicolas Sarkozy (54 % contre 46 %).

L’UMP est-elle sûre de gagner les élections législatives ?

Elle part en tout cas en position de grande favorite. À chaque fois que des élections législatives se sont déroulées dans la foulée d’une élection présidentielle, elles ont donné une majorité au président nouvellement élu, même s’il ne s’agissait que d’une majorité relative en 1988.

Un sondage de l’institut CSA dimanche, après l’annonce de la victoire de Nicolas Sarkozy, donne l’UMP en tête des partis avec 35 % d’intentions de vote contre 30 % au PS, 15 % au futur Mouvement démocrate de François Bayrou et 8 % au FN. En 2002 l’UMP avait obtenu au premier tour 34,40 % des voix.

Nicolas Sarkozy ne laissera à personne d’autre le soin de mener cette bataille. Il a prévenu avant son élection qu’il allait « s’engager fortement » dans la campagne afin de se doter d’une majorité suffisamment large pour mettre en œuvre son programme. Avec 365 députés, l’UMP dispose déjà d’une majorité écrasante à l’Assemblée nationale. L

L’objectif est de la conforter voire de l’amplifier. Pour y parvenir, le nouveau président élu travaille à un « pacte présidentiel » pour les législatives sur lequel se retrouveraient ceux qui l’ont soutenu « à l’UMP et parmi d’autres sensibilités », a précisé lundi Luc Chatel, l’un des porte-parole de l’UMP. Il s’adressera en priorité aux 22 députés UDF sur 29 qui ont appelé à voter pour Nicolas Sarkozy entre les deux tours.

Car le score de l’UMP pourrait dépendre de la stratégie électorale de François Bayrou et du nombre de triangulaires que ses candidats pourraient avoir à affronter si l’UDF, futur Mouvement démocrate, et le FN parviennent à se maintenir dans de nombreuses circonscriptions.

Quel avenir pour Ségolène Royal ?

«Le drapeau de la gauche est à terre », a lancé dès dimanche soir Laurent Fabius, sans préciser qui pourrait le ramasser. Ségolène Royal ? Voilà bien la question qui agite le PS et tend les rapports entre les « éléphants ».

Ségolène Royal n’avait pas encore, lundi en milieu de journée, précisé ses intentions. Mais elle a fortement suggéré qu’elle entendait bien poursuivre sur sa lancée : « D’autres rendez-vous démocratiques nous attendent et je continue le combat commencé avec vous. » Pour prétendre mener la bataille, la candidate dispose d’un argument choc : les 16,8 millions de voix rassemblées sur son nom. Plus qu’aucun autre candidat de gauche n’en a jamais réuni, victoires mitterrandiennes comprises.

« Ségolène a déclenché un mouvement. Elle demeure notre meilleur atout pour poursuivre la rénovation engagée au PS », assure ainsi le sénateur David Assouline. Au PS, tous ne sont évidemment pas de cet avis. « Elle a une place à part, concède un proche de Martine Aubry. Mais si elle veut nous faire croire qu’on a gagné et qu’on doit continuer sans rien changer, il va falloir la ramener sur terre. »

Déjà, chacun pousse ses pions. François Hollande assure qu’il revient « au premier secrétaire, avec tous les talents » de relever le défi des législatives. Laurent Fabius plaide pour une direction de campagne collective. Une façon de rappeler qu’il entend y prendre toute sa part. Dominique Strauss-Kahn affiche son ambition de continuer à son compte l’ouverture au centre. « Un ton de règlement de comptes », s’insurge déjà le royaliste Jean-Marc Ayrault.

Quelle stratégie pour Bayrou ?

François Bayrou lancera jeudi 10 mai le Mouvement démocrate, auquel il est d’ores et déjà possible de « pré-adhérer ». Selon les premiers sondages consacrés aux élections législatives, le parti obtiendrait entre 12 % (Ifop) et 15 % (CSA) des voix les 10 et 17 juin prochains.

L’UDF est actuellement coupée en deux. D’une part, la majorité des militants et le noyau dur des bayrouistes, favorables à la poursuite d’une ligne centriste à équidistance de la droite et de la gauche.

D’autre part, la majorité des élus qui ne veulent pas se couper de l’UMP et de leur électorat de centre droit. L’heure du choix semble avoir sonné. Dès lundi 7 mai, les partisans de Nicolas Sarkozy ont annoncé le lancement d’un « pacte présidentiel » ouvert aux candidats se reconnaissant dans la nouvelle majorité. À commencer par les élus UDF qui ont déjà signé l’« appel aux élus locaux UDF pour une majorité unie autour de Nicolas Sarkozy », lancé quelques jours après le premier tour par Gilles de Robien et André Santini.

Les élus UDF devront donc choisir entre le Mouvement démocrate et le « pôle centriste » de la majorité présidentielle. Avec un enjeu majeur pour François Bayrou : la survie d’un groupe parlementaire après les législatives. Ce qui, en raison du mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours, semble compromis si le Mouvement démocrate refuse de nouer une alliance entre les deux tours.

Le Pen peut-il endiguer le déclin du FN ?

Jean-Marie Le Pen a subi, coup sur coup, deux camouflets. Non seulement il a perdu un million de voix au premier tour (avec 10,44 % des suffrages) par rapport à 2002, mais en plus la consigne de « s’abstenir massivement » qu’il avait donnée à ses électeurs n’a pas été suivie. Il va par conséquent être difficile pour lui d’endiguer le déclin du FN.

Sa volonté affichée de miser sur « un redressement » de son parti aux élections législatives de juin est destinée surtout à maintenir ses militants en ordre de bataille. Certes, les candidats FN pourront gêner les candidats UMP. Mais le scrutin majoritaire n’a pas jusqu’à présent profité au parti et, lors de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a capté dès le premier tour les voix de nombreux électeurs frontistes.

En réalité, sa seule chance de rebond, Jean-Marie Le Pen, qui aura 79 ans le 20 juin, la voit dans les éventuelles difficultés que Nicolas Sarkozy pourrait connaître. Ainsi, le chef frontiste a cherché, lundi, à exploiter les incidents qui ont suivi l’élection du candidat UMP dimanche soir.

Il a aussi répété que « Nicolas Sarkozy ne tiendra pas ses promesses », certain que dans ce cas les anciennes voix lepénistes reviendraient au bercail. Mais, à moyen terme, la question de savoir qui reprendra le flambeau du FN est posée.

Quel est l’enjeu des législatives pour les autres partis ?

L’élection présidentielle a contribué à rebattre les cartes de l’échiquier politique, notamment à gauche. Les scores historiquement bas enregistrés notamment par les candidates du PCF, Marie-George Buffet (1,93 %), et des Verts, Dominique Voynet (1,57 %), posent la question de l’avenir politique et de la représentation au Parlement de ces formations.

Selon un sondage CSA réalisé dimanche 6 mai, le Parti communiste recueillerait 2 % des voix aux élections législatives du 10 et 17 juin et les Verts 1 %.

Le problème se pose avec plus d’acuité pour les Verts dont la représentation à l’Assemblée nationale – trois députés – ne repose que sur l’alliance contractée avec le PS. Aucun accord électoral n’a pour l’instant été conclu avec la formation de François Hollande. Mais le parti écologiste, qui réclamait à son allié un coup de pouce afin d’obtenir une vingtaine de députés (le minimum pour constituer un groupe parlementaire), va sans doute devoir revoir ses ambitions à la baisse.

Pour le PCF, qui compte 21 députés à l’Assemblée, l’objectif est simple : il faut sauver son groupe parlementaire, menacé par son inexorable déclin dans les urnes. S’il peut espérer conserver quelques bastions historiques, il devra pour assurer l’avenir du groupe négocier un accord de désistement au second tour avec le PS. Or, cette stratégie fait débat au sein du PCF où les refondateurs seraient favorables à des candidatures uniques de la gauche de la gauche.

Ces élections seront d’autant plus déterminantes pour ces deux formations que leur financement dépend largement des aides de l’État, qui sont calculées pour moitié en fonction des résultats aux législatives et pour moitié en fonction de leur représentation au Parlement. En 2006, le PCF a touché plus de 3,7 millions d’euros à ce titre et les Verts un peu plus de 2 millions d’euros.

Comment expliquer la forte participation des Français ?

Les Français se sont une nouvelle fois déplacés en masse dimanche : 83,97 % (soit 16,03 % d’abstentions) des électeurs inscrits ont voté. Une participation légèrement améliorée par rapport à celle du premier tour : 83,77 % (16,23 % d’abstentions).

Ces chiffres sont nettement supérieurs à ceux de 2002 (71,6 % et 79,7 %). L’intérêt des électeurs s’est ainsi confirmé. Même si les chiffres des seconds tours de 1974 (87,33 %) et 1981 (85,85 %) ne sont pas atteints, l’élection présidentielle de 2007 a battu le record du nombre de votants : du fait du chiffre inégalé d’inscrits (44,5 millions), jamais autant de Français – près de 38 millions – n’avaient déposé le même jour un bulletin dans l’urne.

Cette mobilisation s’explique par plusieurs facteurs, selon les politologues. En premier lieu, la mémoire du « traumatisme » du résultat du 21 avril 2002, qui avait vu la France secouée par des manifestations contre Jean-Marie Le Pen dans l’entre-deux-tours, a poussé plus que jamais, notamment les jeunes, à s’inscrire et à voter.

Ensuite, les électeurs ont été attirés par le renouvellement des personnalités en lice (les trois principaux candidats étaient des quinquagénaires) et de leurs discours (le thème de la rupture a été commun aux trois).

Enfin, les deux crises majeures que furent les émeutes urbaines de l’automne 2005 et la protestation contre le contrat première embauche (CPE) expliquent la remontée de la participation. Il faut toutefois rappeler que, de toutes les élections, c’est la présidentielle qui enregistre le plus souvent la participation la plus forte. S’il y a rebond citoyen, il devra donc être confirmé aux législatives de juin.

Bruno LEROY.
Source : La Croix.

20:14 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, politique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

François Bayrou lance le Mouvement démocrate.

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Devant plus de 6000 personnes, François Bayrou lance le Mouvement démocrate. Il souhaite en faire un mouvement de citoyens actifs, participant à la vie publique. Il veut écrire une charte éthique qui engagera chaque adhérent, chaque militant du nouveau Mouvement démocrate. Afin de redonner un sens plein et entier à l'idée de démocratie. François Bayrou veut défendre les principes d'une réforme profonde de nos institutions républicaines. Son action se fondera sur la vérité et l'enracinement intellectuel de l'action politique. Le Mouvement démocrate aura également pour objectif de faire partager la réflexion sur l'avenir à l'ensemble du champ social, son principe en étant le rassemblement. La naissance et la promotion d'une génération politique nouvelle.

Mes chers amis,

C’est un moment de fondation.

Puis-je vous avouer quelque chose ? Qu’en quelques jours 73 000 personnes, c’est le chiffre à cette heure-ci, aient décidé de rejoindre notre mouvement démocrate en formation, j’en ai été le premier surpris. Sans campagne de publicité, sans dépenser un centime d’euro, simplement par la seule force d’une évidence, par dizaines de milliers, cette vague d’adhésions, elle veut dire quelque chose de très important pour la France.

Elle veut dire d’abord qu’il y a au sein de notre peuple une immense attente. C’est une attente de citoyens conscients, que l’on n’est pas allé chercher, qui sont venus librement. C’est une attente d’engagement, dans un mouvement dont ils attendent qu’il rénove et qu’il refonde les comportements politiques. C’est une attente civique et c’est une attente morale. Ces dizaines de milliers de femmes et d’hommes, généralement de jeunes actifs, ils ne viennent pas pour des avantages : ils ne viennent pas pour recevoir, ils viennent pour donner !

Ils viennent parce qu’ils ont entendu que nous n’allions pas retomber dans les travers du passé. Ils viennent parce que nous refusons toute forme de soumission. Ils viennent parce que nous voulons construire. Ils viennent parce qu’ils ont une certaine idée de l’engagement, une idée de citoyens actifs qui ont décidé de s’occuper eux-mêmes de leur propre avenir.

Ils ne viennent pas pour une seule élection, ils viennent pour longtemps, avec une immense exigence, et à cette exigence je ne manquerai pas, aucun d’entre nous ne manquera.

Je dis aucun d’entre nous : car ce n’est pas une œuvre solitaire qui commence. J’ai voulu ce nouveau mouvement, mais il n’est pas le mien. Je le porterai avec une équipe. L’élection présidentielle, c’est forcément l’histoire d’un homme ou d’une femme face à un peuple. Un mouvement, c’est au contraire une communauté humaine.

Et c’est une communauté qui bien souvent traverse le temps. Je sais quelle somme d’enthousiasme il y a dans cette salle parmi les nouveaux adhérents. Mais je sais aussi quelle somme de fidélité de la part des milliers et des milliers de militants confirmés et engagés qui ont accepté cette nouvelle aventure, marchant toujours dans le même sens, celui d’un centre fort, devenu enfin indépendant. Je vois leurs visages, je leur dis mon affection.

Et je le dis d’autant plus que le plus grand nombre de nos députés sortants a décidé de se ranger dans la majorité présidentielle. Pourquoi ne pas le dire ? Pour moi, affectivement, comme politiquement, ces moments n’ont pas été des moments faciles…

Je n’articulerai pas un mot contre les personnes. Je ne veux rien de bas dans notre histoire qui commence.

Je sais deux choses : la première, c’est que les ralliements ne réussissent jamais. Je connais assez bien notre histoire politique : jamais les ralliements n’ont préparé de grandes choses. Les ralliements, les changements de camp, préparent toujours des déceptions et des disparitions.

Et je sais une deuxième chose : ceux qui parviennent à changer le monde, à marquer leur temps, ce ne sont jamais ceux qui cèdent aux pressions et aux tentations ou à la crainte, ceux qui y parviennent, ce sont ceux qui ne cèdent pas.

J’ai bien entendu les commentaires : avec ces ralliements, au fond, Nicolas Sarkozy prend l’idée de Bayrou. Super ! c’est bien joué ! Il se trouve que le ralliement n’a jamais été mon idée. Mon idée, c’est le rassemblement. L’apparence est la même, mais au fond, c’est à dire exactement le contraire. Le ralliement, ça se fait après, comme un bon coup justement. Le rassemblement, ça s’annonce avant, non pas comme un coup, mais comme un projet pour le pays. Le ralliement, ça se met en scène comme un coup de théâtre, le rassemblement, c’est un esprit. Ça consiste à dire : le pays a de si grands problèmes que nous devons être capables de nous asseoir autour de la table pour les identifier et si nous pouvons nous mettre d’accord sur des réponses, alors nous appliquerons ces réponses ensemble.

Le ralliement, ça ne marche jamais, ce qui marche, c’est le rassemblement. Derrière le ralliement, il y a le désenchantement, et puis l’effacement. Derrière le rassemblement, il y a le courage et le succès.

Ces moments difficiles, ils sont de toutes les époques. Je vais évoquer le visage de quelqu’un qui est un homme de l’histoire, auquel on ne se compare pas, mais à l’enseignement de qui on peut réfléchir. C’est du général de Gaulle qu’il s’agit.

En 1951, de Gaulle avait réussi à constituer un groupe parlementaire fort de plus de 100 députés. Et voilà qu’en quelques mois, lui qui proposait un chemin nouveau, avec une vision de l’histoire et de son pays, voilà que les tentations du jeu parlementaire, ses craintes et ses attraits, ont fait, que presque tous ses députés ont rejoint le pouvoir de l’époque. Et alors, au mois de juillet 1952, devant une nouvelle vague de démissions de députés, lors du conseil national du mouvement gaulliste qui affrontait cette situation choquante, Malraux s’est levé. Et il a prononcé un discours. Et il a dit ceci : « Si un certain nombre de parlementaires vous abandonnent, c’est dommage. C’est un incident. Mais si vous abandonnez une idée, l’idée dont vous avez vécu, ce n’est pas un incident. C’est un suicide. »

Je ne renoncerai pas à l’idée qui a regroupé autour de moi l’immense armée de sept millions de Français de tout âge et de toute condition.

Cette idée est celle-ci : l’état du pays exige que nous changions radicalement l’action politique, que nous tournions le dos aux divisions pour bâtir des majorités larges autour d’une volonté politique qui ne sera plus celle d’un seul camp ou d’un seul parti.

L’état du pays exige que nous changions nos institutions pour que chaque citoyen sache qu’on lui dit la vérité et soit sûr qu’il va être respecté et pris en compte.

L’état du pays, son angoisse, exige que nous ayons un nouveau projet de société qui ne sera pas celui de l’argent roi, du matérialisme intégral, mais celui d’un humanisme nouveau pour le temps de la mondialisation.

Il s’en est fallu d’assez peu, mais ce n’est pas ce chemin que les Français ont choisi.

Je n’ai aucun doute sur le fait que la réalité sera éclairante et pédagogue et que ces convictions, cette réflexion que nous avons défendues reviendront dans quelques mois au premier plan.

Mais pour la période qui s’ouvre, j’ai en tête une seule question, qui m’obsède : qui défendra les Français ?

Qui défendra les citoyens, les femmes et les hommes de la vie de tous les jours, face à cette immense entreprise de communication, pris dans le ballet jamais achevé des promesses, sur tout sujet, dans la sarabande effrénée des images, des annonces…

Qui défendra ces citoyens et ces familles, qui, occupés dans leur travail, ou dans leur recherche de travail n’arrivent plus à suivre ?

Qui se lèvera pour parler pour eux ?

Qui défendra les Français ? Qui leur dira la vérité ?

L’UMP va avoir tous les pouvoirs en France, toutes les majorités, toutes les situations d’influence, tous les leviers de commande, plus qu’aucun parti n’en a jamais eu depuis que la République est la République. C’était déjà vrai depuis 2002 pour tous les leviers de commande politiques. Mais en 2007, on ajoute à la totalité du pouvoir politique la force considérable de grands groupes industriels et la proximité affichée avec les plus grands groupes de médias. La nomination à la tête de TF1, annoncée par l’Elysée, et non pas par l’entreprise, de l’un des plus proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy, sans aucune expérience préalable dans l’audiovisuel, est une illustration de plus de ce mouvement qui est en cours, au vu et au su de tout le monde.

Cela, ce n’est plus une question pour les intellectuels, pour les puristes, c’est une question pour les républicains ! Pour tous les républicains ! C’est une question pour les démocrates, et c’est une question pour les libéraux ! Si nous ne parlons pas pour défendre le droit des citoyens au pluralisme, qui le fera ?

Nous voulons une presse, des radios et des télévisions libres et non inféodées ! Nous en avons besoin pour nous et pour nos familles ! Nous ne voulons pas que nos organes d’information soient soumis à ces influences ! Et nous ne voulons même pas être conduits à soupçonner, tout le temps, tous les jours, que de pareilles influences puissent jouer !

C’est un drame pour une société démocratique quand la confiance envers les médias est atteinte.

Et je pense aux journalistes, à leur vie de tous les jours : comment exercer le dur métier de journaliste avec ce type de craintes, sous ce type de contraintes, et même seulement avec le soupçon de ce genre d’influences ?

Nous, notre devoir et notre vocation, c’est de défendre les Français !

Défendre les Français : je veux préciser ce que cela signifie pour moi. C’est le contraire du jeu politique habituel, qui fait que les uns votent systématiquement pour, et les autres systématiquement contre. Défendre les Français, au contraire, c’est être capables de dire oui quand les décisions sont justes, vont dans la bonne direction ; c’est être capables de dire non et de se battre quand elles menacent d’être injustes ou d’aller dans la mauvaise direction.

Dans l’actualité des jours que nous vivons, je veux prendre quelques exemples.

J’approuve l’évolution de Nicolas Sarkozy quand il défend désormais non plus un mini-traité mais un traité simplifié en matière européenne. Je pense qu’il est possible de trouver un texte institutionnel qui reprenne les grands principes démocratiques qui inspiraient le texte de la constitution, d’en faire un texte simple, lisible, compréhensible. Nous aurons sans doute des débats, quand ce texte sera adopté, sur la manière de le ratifier. Mais dans le travail qu’il va falloir faire, et qui ne va pas être facile, pour convaincre nos partenaires européens, spécialement ceux qui ont déjà ratifié le traité constitutionnel, j’estime qu’il faut dire que les premiers pas vont dans la bonne direction.

En revanche, j’ai au moins deux motifs d’inquiétude. 

L’annonce par François Fillon de la mise en place d’une « franchise » en matière de soins médicaux est un motif de grave souci pour beaucoup de familles. Nicolas Sarkozy défend cette idée depuis des années : il s’agit de ne pas rembourser, sous quelque forme que ce soit, les premières dépenses de santé de l’année, jusqu’au montant fixé de cette franchise. Le montant qui a été évoqué quand cette idée a été avancée est de 75 €. Je veux vous dire ceci : il y a bien sûr des familles pour qui 75 € c’est peu de chose. Mais il y a des familles pour qui 75 €, c’est beaucoup d’argent ! Il y a beaucoup de familles qui calculent leur budget à l’euro près. Et pas seulement parmi les pauvres. Parmi ceux qui travaillent et qui n’ont pas un gros salaire, parmi les femmes seules avec leurs enfants. Ceux-là, comment font-ils s’ils sont malades, s’ils doivent avouer au médecin qu’ils n’ont pas de quoi le payer ? Je vais vous dire ce que je crois : pour beaucoup d’entre eux, ils baisseront la tête, et ils renonceront à voir le médecin. Et c’est dangereux pour eux, et ce n’est pas digne de la France… Et d’ailleurs cela ne fera pas les économies que l’on croit, parce que ce ne sont pas ces familles-là qui grèvent le budget de la sécu !

Et il est dangereux d’avoir annoncé hier qu’on allait mettre désormais entre parenthèses la lutte contre les déficits et la dette, que le gouvernement annonçait autrement dit que le déficit allait recommencer à filer, puisqu’on financerait à crédit les cadeaux fiscaux qu’on allait faire évidemment en direction des plus favorisés. Grâce à beaucoup de contributions, grâce aux rapports de Michel Camdessus et de Michel Pébereau, et grâce à la campagne que nous avons menée, la France a –enfin !- réussi à regarder en face le problème de son déficit et de sa dette. C’est devenu un problème pour les citoyens et c’était une des conséquences les plus heureuses de la campagne présidentielle. Et tout ce bénéfice civique, on va le perdre, et de nouveau pour les Français le déficit et la dette seront des problèmes accessoires, théoriques, dont on peut parfaitement ne pas s’occuper.

J’ajoute ne vois pas en quoi les cadeaux fiscaux envisagés sont susceptibles de relancer significativement l’activité économique et produire la croissance attendue.

Mais je vois bien, quand on se réveillera, combien le réveil risque d’être difficile et combien davantage il faudra d’efforts et de sacrifices.

Je suis frappé de cela : il est des sujets que personne d’autre que nous ne défendra. Je viens de parler de la dette publique. Qui se battra pour que la politique de développement économique n’accentue pas les inégalités ? Qui se battra pour les solidarités contre les individualismes ou les communautarismes ? Qui fera des valeurs humanistes la pierre de fondation d’un projet de société ? Qui exigera la réforme de nos institutions et en particulier un scrutin juste qui reconnaisse à sept millions de citoyens le droit d’être équitablement représentés à l’Assemblée nationale ? Qui se battra pour une Europe politique qui porte des valeurs et pas seulement des intérêts ?

Cette vigilance, cette volonté de défendre les Français, de s’engager et de soutenir quand l’action gouvernementale sera bien inspirée, de faire barrage quand ce sera le contraire, voilà la marque distinctive des candidats du Mouvement démocrate. Je suis très fier de leur engagement. C’est une vraie armée de volontaires qui s’est levée, qui travaille sur le terrain, qui propose. Ils sont des centaines, et il a été parfois difficile de faire un choix. Pour la plupart ils sont jeunes, ils ont un parcours professionnel, ils sont enthousiastes, ils aspirent à défendre les Français, nos concitoyens. Ils sont l’avant-garde de tous ceux qui nous rejoignent.

Ils livrent là pour beaucoup leur premier combat. Mais ce combat sera suivi de bien d’autres, plus faciles, plus encourageants. Car dès l’année prochaine, dans dix mois, viennent les municipales, véritable occasion de reprendre à la base l’enracinement de terrain, avec des femmes et des hommes jeunes, nouveaux, dans toutes les communes françaises, une véritable ruche pour l’activité civique, pour des personnalités engagées. Puis viendront les régionales et les européennes avec un mode de scrutin pluraliste. Nous avons commencé une longue marche, et cette marche, pour moi, elle est enthousiasmante.

Ce sont les premiers pas d’une marche. Sept millions de Français ont montré qu’il attendaient et voulaient une autre offre politique. Plus de 70 000 ont déjà manifesté explicitement leur intention de construire cette offre. Ce mouvement ne s’arrêtera pas.

Le vrai enjeu de ce mouvement, c’est le pluralisme. C’est que les citoyens aient des voix différentes pour parler en leur nom.

Ce n’est pas un mouvement pour la confiscation du pouvoir. C’est un mouvement pour construire un nouveau monde, une démocratie nouvelle. C’est un mouvement tout entier tourné vers la responsabilité du citoyen, vers la responsabilité active du citoyen actif.

Le citoyen n’est pas un consommateur. C’est un producteur, d’idées, de convictions, d’engagement, de solidarité.

C’est pourquoi j’ai annoncé que nous prendrions les semaines nécessaires pour écrire ensemble, non pas seulement pour écrire, mais pour penser, pour inventer, les statuts, les règles de fonctionnement de ce mouvement nouveau.

Je voudrais en quelques mots tracer devant vous les principes qui me paraissent devoir être ceux de notre mouvement démocrate.

Premier principe : Le Mouvement démocrate est un mouvement de citoyens actifs. On n’y adhère pas pour seulement pour soutenir, pour être des supporters, mais pour participer à la mesure de ses forces et de sa disponibilité, pour construire des idées, un programme, des équipes.

Le second principe est un principe éthique. Je souhaite que nous écrivions une charte éthique qui nous engage. Ce qui m’a frappé dans les récents changements de camp aussi bien dans les rangs socialistes que dans les nôtres, ce ne sont pas les destins individuels, c’est la tristesse des citoyens qui avaient fait confiance à leurs responsables, devenus leurs amis, devenus une partie de leur famille. Les Français ont le sentiment que les politiques ne respectent pas les règles élémentaires de comportement que chacun des citoyens se voit imposer dans sa vie.

Pour bien des responsables politiques, l’engagement, c’est une carrière. Pour les citoyens, pour les militants engagés ou de cœur, c’est de la vie donnée, gratuitement, donnée à sa cité comme on la donne à ses enfants. Cela mérite d’être respecté. C’est pourquoi je veux une charte éthique à l’intérieur de notre mouvement démocrate qui indiquera quelle est la nature de l’engagement de l’adhérent, du responsable, du candidat et de l’élu du mouvement par rapport à ceux qui lui ont fait confiance.

Troisième principe : nous donnerons un sens plein et entier à l’idée de démocratie.

La démocratie, cela ne peut pas être seulement l’attribution du pouvoir par le vote. La démocratie, c’est aussi la responsabilité des citoyens entre les votes.

Pour que le citoyen soit responsable, il faut qu’il soit associé et informé, qu’on lui laisse le temps de réfléchir, qu’on lui donne les moyens de peser sur la décision que l’on prend en son nom. Je fais une grande différence entre « information », « réflexion » et « communication ». Car il y a des politiques de communication qui ont pour seul objet, en fait, d’empêcher l’information et la réflexion, de détourner l’attention de l’essentiel vers l’accessoire.

Et cela, ce sont les institutions qui le garantissent. Voilà pourquoi le mouvement démocrate défendra les principes d’ une réforme profonde de nos institutions républicaines, dont les piliers seront la séparation des pouvoirs, à l’intérieur du pouvoir politique, et aussi entre le pouvoir politique, le pouvoir économique et le pouvoir médiatique. Nous défendrons le respect du pluralisme et la qualité de l’information et du débat public. Nous défendrons donc une loi électorale juste, celle qui existe partout en Europe, du Nord au Sud et d’Est en Ouest, et qui garantit à toutes les grandes sensibilités démocratiques leur droit à l’expression et à la représentation.

Quatrième principe : L’action du Mouvement démocrate sera fondée sur la vérité, en matière économique, comme en matière sociale. Pour moi, dans un projet de société, notamment dans le monde de l’économie et du social, il n’y a d’idéal que dans le réel. L’idéal ne doit pas être du domaine du virtuel, ce n’est pas une idéologie, il doit s’incarner et s’enraciner. C’est pourquoi nous associerons à notre action des chercheurs, des universitaires, des économistes, des sociologues avec qui nous confronterons, à intervalles réguliers, nos intuitions et nos réflexions.

Cinquième principe : il faut penser l’avenir. J’ai été frappé, vivant cette campagne présidentielle de l’intérieur, de l’absence des intellectuels. Excepté sur le registre de la transgression, lorsqu’ils changeaient de bord, et particulièrement sur le registre de la transgression nationaliste, dont on verra qu’elle est sans avenir. Nous avons besoin de retrouver l’enracinement intellectuel de l’action politique.

J’ai employé à dessein l’expression « enracinement intellectuel », car le monde intellectuel s’appauvrit quand il se sépare de la réalité sociale. C’est pourquoi le Modem se fixe pour objectif de faire partager la réflexion sur l’avenir à l’ensemble du champ social, universitaires et intellectuels, créateurs et interprètes dans le monde de la culture, artistes et savants, ouvriers, techniciens, salariés, agriculteurs, étudiants, artisans et entrepreneurs, retraités ou passagers sans bagage dans notre société. Pour cela, il est vrai qu’Internet est un formidable outil auquel nous voulons réfléchir et par lequel nous voulons travailler.

Sixième principe : Le principe du Mouvement démocrate est le rassemblement. Le Modem affirme que chaque fois que quelque chose d’essentiel est en jeu pour la nation, il est prêt à travailler avec toutes les forces démocratiques du pays. Et chaque fois que l’on abordera l’action de proximité, la démocratie locale, il est prêt à faire naître de larges rassemblements. Dans le champ de la démocratie, nous n’avons pas d’ennemis. Nous considérons que l’affrontement entre la droite et la gauche, cette grille de lecture du siècle passé, ne permet plus de résoudre les problèmes de notre temps. Nous sommes particulièrement heureux de trouver dans nos rangs des femmes et des hommes qui viennent de camps différents et de parcours politique différents. Pour nous, c’est un enrichissement.

Septième principe : le but principal du Mouvement démocrate sera la naissance et la promotion d’une génération politique nouvelle. La vie a fait que nous avons été en grande partie, privés de notables. Il faut faire de cet accident une force. L’accueil, la détection, le repérage, la formation, l’entraînement de cette génération politique nouvelle est un magnifique défi, que nous sommes les seuls, par la force des choses, les seuls désormais à pouvoir relever.

Je veux vous dire ma conviction : ce mouvement nouveau, ce mouvement démocrate, il est tout neuf et il a des atouts sans précédent. Des millions de Français l’attendent. Ils ont envie d’un mouvement positif, qui change les visages et les pratiques, qui ne soit pas sectaire, mais qui propose. Ce mouvement est le seul, dans la législature qui vient, qui pourra les défendre, avec courage et avec liberté.

Tout est à construire, et comme vous êtes là, vous et les centaines de milliers que vous représentez, alors le combat, forcément, est gagné. On ne le voit pas encore, comme on ne voit pas le soleil quand l’aube approche. Mais ce combat là, ce combat, est gagné !

François Bayrou.

08:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, politique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

19/05/2007

LE MOUVEMENT DÉMOCRATE LIBRE ET CONSTRUCTIF.

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François Bayrou était l'invité de Serge Moati lors de l'émission de France 5, Ripostes. Il a décliné son credo pour les prochaines élections législatives : être un homme libre, dirigeant un parti libre et indépendant. Le Mouvement démocrate ne sera pas un parti « charnière », qui se vendra à l'un ou l'autre en échange de quelques voix. François Bayrou admet qu'il est en position difficile, il en accepte l'augure. Et repart au combat avec la foi du charbonnier.

A la question de Serge Moati sur ses sentiments pendant la campagne, s'il y « croyait », François Bayrou a répondu qu'il pensait, porté par des millions de Français, figurer au deuxième tour. C'est aujourd'hui le passé, François Bayrou souhaite se tourner vers l'avenir en pensant aux personnes qui sont en phase avec son discours.

Il en veut pour preuve l'évocation il y a une semaine de la naissance du Mouvement démocrate. A l'heure de l'émission, cinquante deux mille personnes avaient répondu à son appel en se pré-inscrivant au Mouvement démocrate qui portera le surnom de Modem, conformément aux désirs des internautes. C'est une nouvelle force qui naît dans la politique française. François Bayrou considère que c'est extrêmement important pour la société fracturée que nous vivons aujourd'hui.

François Bayrou analyse le vote porté sur Ségolène Royal uniquement comme un réflexe de vote utile à gauche. Selon lui, le score de Nicolas Sarkozy est remarquable à tous égards au premier tour. Le second ne vient que confirmer une tendance lourde. Malgré tout, le président de l'UDF insiste sur le choix des thèmes de campagne du chef de l'UMP et nouveau président de la République. Ce n'étaient pas selon lui des « thèmes de la droite républicaine française. »

Après cette campagne présidentielle, il convient d'embrayer sur celle des législatives. C'est là que François Bayrou veut désormais compter. Il explique qu'il y a maintenant non plus deux familles politiques principales mais trois. Il le sait, il en est convaincu et l'a prouvé lors du scrutin qui vient de s'achever. Il affirme que son choix de vie est désormais d' « effacer le mur de verre qui sépare pour chaque élection de manière artificielle et caricaturale les uns et les autres. » pour que nous puissions détenir en France une majorité plus juste, plus centrale, plus rassembleuse.

François Bayrou se dit une nouvelle fois convaincu que pour résoudre les problèmes principaux du pays, il faut être capable de faire travailler ensemble des gens différents. Certes, concède-t-il, ce n'est pas une habitude française. Mais voit-on, continue-t-il, le problème des banlieues se résoudre camp contre camp ? Dans ces endroits où la jeunesse se désespère, où le chômage touche 40% de la population qui se sent abandonnée. On a besoin d'une autre famille politique pour régler ces problèmes qui déchirent la société française, une famille que représentera le Mouvement démocrate.

En élargissant la perspective des banlieues, François Bayrou observe que près de la moitié, 46% exactement, des électeurs ont voté contre quelqu'un au deuxième tour. Les Français ont voté par rejet de l'autre candidat. Il rêve maintenant que ces Français puissent voter pour. C'est ainsi qu'il appelle à renouveler le paysage politique français en présentant dans les cinq cents soixante dix-sept circonscriptions un candidat ou une candidate qui porteront le projet de renouvèlement porté par François Bayrou.

Au premier tour de cette élection législative, chacun ira, portant les couleurs du Modem. « Nous verrons ensuite quels sont les candidats qui peuvent se maintenir au deuxième tour. » Il ajoute que c'est le pire des scrutins pour le Mouvement démocrate. Mais cela ne l'empêchera pas de poursuivre l'objectif principal : parvenir à un meilleur équilibre des pouvoirs. Et au moins contenir ce qui ressemblera sans doute à un raz-de-marée UMP. François Bayrou ne l'estime d'ailleurs pas sain pour nos institutions et la vie politique en général. L'UMP détiendra tous les leviers de commandes de l'exécutif, la majorité dans les deux assemblées, il faut des contre-pouvoirs qu'est en capacité d'apporter le Mouvement démocrate.

Il ajoute qu'une formation politique qui a obtenu sept millions de voix au premier tour d'une élection présidentielle doit pouvoir être représentée à l'Assemblée nationale. Cette volonté de François Bayrou ne signifie nullement qu'il transigera. S'il l'avait voulu, il aurait été voir le vainqueur la tête basse. Mais François Bayrou croit à autre chose. Il ne souhaite pas changer de convictions en cours de route, entre une élection et une autre. Chaque pouvoir doit avoir son contre-pouvoir, c'est ainsi que chaque démocratie conçoit sa vie publique, pourquoi n'en serait-il pas ainsi en France ?

A propos du centre lui-même, François Bayrou éclate de rire quand on évoque devant lui les concepts de centre-gauche et centre-droit. La caractéristique du centre est d'être au centre. C'est se sentir prêt, par définition, à travailler, capable de discuter avec les uns et les autres. Un vrai centre, selon François Bayrou, n'est pas obligé de ne regarder que d'un seul côté. C'est la raison pour laquelle il a décider de résister. Quand on subit des pressions, explique-t-il, on le choix, céder ou résister. Lui se définit comme un homme qui résiste. C'est ainsi qu'il fallait entendre son discours au Conseil national du jeudi 10 mai à la Mutualité.

Il souhaite créer une nouvelle alternative politique. Une nouvelle approche de la société. Et pour ce faire, rendre possible l'élection d'hommes et de femmes qui ne voteront pas forcément pour ou contre. Il n'y aura pas de vote automatique au Modem. C'en est la raison d'être. Cela dépendra des textes proposés. L'on votera oui si la Loi parait juste et apte à apporter une ou des solutions aux problèmes des français. On votera non si elle est germe de conflits à l'intérieur du peuple français.

François Bayrou ne veut pas de robots dans son groupe de parlementaires, s'il parvient à en créer un. Chaque élu votera en conscience, c'est là la moindre des libertés que l'on devrait accorder à un député consacré par le suffrage universel.

Pour les élections municipales à venir dans un an, il faudra qu'il y ait des alliances différentes selon les municipalités. Un maire, selon François Bayrou, dépasse son bord. C'est même la vocation d'un homme ou d'une femme politiques que contourner les frontières de son propre camp pour rassembler. François Bayrou demandera à chacun de ses candidats de regarder quel est le meilleur possible pour occuper la fonction. Il y aura évidemment des majorités différentes, c'est ainsi que cela se pratique dans tous pays démocratiques. En Allemagne, les Verts gouvernent dans certains Länder avec la droite et dans d'autres avec la gauche.

Dans toutes les petites communes, là où les gens sont au contact des réalités, cela fonctionne ainsi, assène François Bayrou. A Marseille, deuxième ville française, Jean-Claude Gaudin fut l'adjoint de Gaston Deferre. Ce sont là des réalités locales, tient pourtant à rappeler François Bayrou qui ne veut pas reproduire au plan local des combats nationaux.

Pour en revenir à ces combats nationaux justement, Nicolas Sarkozy, remarque-t-il, n'a jamais eu de mots assez durs pour conspuer la méthode qu'il proposait aux français d'union nationale. Une fois arrivé au pouvoir, que ne fait-il pas... Dans son cas, c'est beaucoup plus difficile à réaliser, constate François Bayrou qui ajoute que ce n'était pas ce qu'avait promis Nicolas Sarkozy aux Français. Lui l'aurait fait de manière différente. Il avait annoncé avant l'élection qu'il travaillerait ainsi, pour ne pas avoir à trahir sa parole. Mais concède François Bayrou, si Nicolas Sarkozy agit ainsi pour le bien du pays, il ne peut que saluer son geste et lui souhaiter que cela réussisse.

François Bayrou ne se sent pas en situation d'opposition face à Nicolas Sarkozy. Il veut être constructif. Tout en gardant sa liberté d'appréciation des actes de chacun dans la prochaine mandature. Il ne pense pas à 2012. Il souhaite pour la France qu'il a diagnostiquée comme malade, qu'il réussisse, parce qu'il aime son pays. Il sera de ceux qui l'applaudiront si cela va dans le sens d'un apaisement des tensions persistantes dans la société française.

Il conclut sur la dignité qu'il convient de conserver devant le verdict du suffrage universel. « Aurais-je été digne des sept millions de français qui ont voté pour moi si j'avais été immédiatement vers les vainqueurs déposer les armes. Je souhaite être une alternative à Nicolas Sarkozy. Le parti socialiste ne répond plus aux attentes des français. C'est la raison pour laquelle je me pose aujourd'hui comme le seul portant un choix crédible et indépendant. »

09:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, politique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

25/04/2007

Déclaration de François Bayrou.

Déclaration de François Bayrou
Conférence de presse
25 avril 2007 - Paris


(Seul le prononcé fait foi)


Mesdames, Messieurs,

Je n’ai à cet instant que deux sujets à l’esprit. Le premier sujet, c’est la France, que j’ai scrutée pendant ces mois de campagne électorale, que j’ai rencontrée en milliers de visages différents, la France qui s’inquiète, qui souffre, qui est déchirée, bien plus qu’elle ne l’a jamais été, et en même temps, la France riche de potentiel, riche de promesses, la France qui voudrait y croire.

Et j’ai à l’esprit aussi, et plus que tout, les quelque sept millions de Français qui m’ont donné leur confiance, qui ont mis leur espoir dans cette démarche nouvelle, faisant surgir d’un coup la troisième force politique française, la seule force nouvelle de notre pays. Les sept millions de Français et tous ceux qui ont eu à un moment ou à un autre l’envie de se joindre à eux, et parfois qui le regrettent. Cela fait un immense espoir.

Il y a désormais dans notre pays trois forces politiques, une à droite, une à gauche, et une au centre. Et c’est le centre qui est la force nouvelle.

Je veux vous parler de l’avenir.

La France a trois problèmes : nous sommes un pays à la démocratie malade ; nous sommes un pays au tissu social déchiré ; nous sommes un pays en manque de croissance.

Notre démocratie est malade de la confiscation du pouvoir, de l’incapacité à faire vivre le pluralisme, des difficultés de la presse, de l’absence de séparation des pouvoirs, y compris du pouvoir économique, de la connivence entre les mondes des affaires, médiatique et politique, de la crise de la justice. Le citoyen n’a pas l’impression d’y trouver sa place. La société civile y est méprisée.

Nous avons à reconstruire, depuis les fondations, notre démocratie.

Le tissu social est déchiré. Partout on croise de lourdes misères, personnes âgées aux ressources très faibles, travailleurs pauvres, difficultés de logement, partout la couleur de la peau, la consonance du nom, la religion, dressent les Français les uns contre les autres, partout le quartier où l’on vit, l’adresse postale, forment ghetto. Entre les policiers et les jeunes, entre les différents quartiers, entre personnes au travail et personnes au chômage ou aux minima sociaux, on se regarde du coin de l’œil, on s’épie, et on est prêts à s’affronter. L’école elle-même, le lieu même de l’égalité des chances, est en situation de doute et d’échec.

Nous avons à retisser notre société.

Nous sommes en panne de croissance. À ce sujet, on prend souvent l’effet pour la cause. Nombre de nos compatriotes par exemple considèrent que le chômage et la faiblesse du pouvoir d’achat sont des maux de notre pays. Ces maux sont des symptômes. Le mal c’est l’absence de croissance. Si nous avions de la croissance, nous aurions des emplois (beaucoup sont à libérer) et nous aurions du pouvoir d’achat à répartir. Beaucoup de nos compatriotes considèrent que l’immigration est la cause de nos maux. La situation de l’immigration est une conséquence. Un pays qui va bien sait intégrer, faire vivre ensemble. C’est l’emploi qui intègre. J’ai rencontré des milliers de jeunes Français d’ascendance immigrée. Ils m’ont tous dit une seule chose : donnez nous du travail et tout le reste s’arrangera ! Donnez nous du taf !

Ma conviction est celle-là : les trois maux de la France, ils doivent être soignés et réparés ensemble !

Or, parlons franchement : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, dans le face à face sempiternel de la droite sempiternelle et de la gauche sempiternelle, vont non pas réparer mais aggraver l’un ou l’autre de ces maux.

Nicolas Sarkozy, par sa proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu’il a choisis d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantage au plus riche.

Ségolène Royal paraît mieux intentionnée en matière de démocratie, encore que le parti socialiste n’ait rien fait quand il était au pouvoir pour corriger ces maux, plus attentive à l’égard du tissu social, mais son programme, multipliant les interventions de l’État, perpétuant l’illusion que c’est à l’État de s’occuper de tout, et qu’il peut s’occuper de tout, créant je ne sais combien de services publics, va exactement à l’encontre, en sens contraire, des orientations nécessaires pour rendre à notre pays et à son économie leur créativité et leur équilibre.

Les deux candidats ont de surcroît promis une augmentation absolument délirante des dépenses publiques, de l’ordre de 60 milliards d’euros chacun, dans un pays endetté comme le nôtre, l’un des deux ajoutant une baisse totalement improbable des prélèvements obligatoires dans une proportion que ni Reagan ni Mme Thatcher n’ont jamais approchée même en rêve.

Notre pays a un problème de démocratie, un problème de fracture sociale, un problème d’économie, un problème de dette. Nicolas Sarkozy va aggraver les problèmes de la démocratie et la fracture du tissu social, Ségolène Royal, par son programme, va aggraver durablement les problèmes de l’économie et l’un comme l’autre vont déséquilibrer le déficit et la dette.

De surcroît, par leur choix de l’affrontement camp contre camp, ils affaiblissent durablement la France.

Dans les deux cas, sauf correction forte que je n’aperçois pas, et dont je tiendrai compte si elles intervenaient, ce qui se prépare, après les belles promesses, c’est une nouvelle déception du pays, une impuissance, une paralysie.

Dans cette situation, je ne donnerai pas de consigne de vote. J’estime que les Français qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix.

Je ne reviendrai pas en arrière sur notre chemin de liberté. Je ne cherche ni n’accepterai aucune soumission ou ralliement à l’un des deux camps.
 
Je veux au contraire garantir aux Français que quel que soit le vainqueur, ils trouveront pour les représenter une force de contre-pouvoir, libre, capable de dire oui si l’action va dans le bon sens et non si elle va dans le mauvais sens. Capable, autrement dit, de faire sortir la politique des réflexes du toujours pour et du toujours contre, pour défendre l’intérêt général.

Je serai le garant de cette indépendance et de la défense de l’intérêt général du peuple français.

Je suis un homme d’ouverture, ouvert à toute discussion de bonne foi. Ségolène Royal a proposé d’avoir avec moi un débat « public et ouvert ». J’accepte ce débat, sans arrière-pensées, par exemple à la télévision.

Nicolas Sarkozy n’a pas proposé le même débat, mais s’il le faisait je l’accepterais aussi.

Je n’ai aucun intérêt à défendre, mais si je peux servir l’intérêt des Français, et clarifier leur choix, je le ferai.

D’ores et déjà, pour changer définitivement la politique française, j’annonce la création d’un nouveau parti politique, le parti démocrate, qui présentera des candidats à toutes les élections à venir, et d’abord aux élections législatives, pour représenter les Français qui veulent une politique nouvelle, indépendante, libre de son expression et décidée à les défendre sans se laisser intimider par les menaces ou les tentations diverses liées au pouvoir.

Le parti démocrate proposera de refonder nos institutions pour que le mot démocratie trouve son sens en France. En particulier il saisira toutes les occasions d’imposer la séparation des pouvoirs, un vrai parlement, élu selon la justice, le réforme et l’impartialité de l’état, la création d’une démocratie sociale pour le XXI° siècle.

Il proposera de reformer le tissu social de notre pays, en pensant à tous ceux qui n’ont pas de voix pour les défendre. Il imposera l’égalité de traitement de tous les citoyens devant la loi. Il combattra la société de castes et défendra la mobilité sociale.

Il proposera de libérer les forces de création, éducation, recherche, entreprise, culture, et la croissance dans notre pays.

Il proposera de réconcilier les Français avec l’Europe et l’Europe avec la France. Cette réconciliation est nécessaire pour que s’édifie, au milieu des plus graves dangers, un monde de paix et de développement, fondé sur l’équilibre des droits et des devoirs entre les puissances de la planète. Le parti démocrate défendra l’idée que la responsabilité de la France et de l’Europe doit s’exercer en particulier dans le domaine de la lutte contre le réchauffement de la planète, de la défense de la biodiversité, et du développement du tiers-monde, particulièrement de l’Afrique.

Ce nouveau parti défendra la démocratie, comme portant des valeurs et un idéal, considérant que ce sont ces valeurs qui donnent leur sens à la vie des hommes et à la société qu’ils forment.

La France a un immense besoin de renouveau. La France a un immense besoin de changement positif, de changement équilibré. La France a besoin de trouver un nouvel équilibre, non pas l’équilibre de celui qui reste sur place, mais l’équilibre du marcheur qui progresse d’un pas sûr. C’est cet équilibre, cette recherche d’un avenir meilleur, qui nous rassemblera et qui nous ressemblera.

Nous avons devant nous un grand chemin parce que nous portons une grande espérance.

François Bayrou.

21:24 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

24/04/2007

FAITES ENTENDRE VOTRE VOIX.

20:59 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Pourquoi le projet politique de Nicolas Sarkozy est dangereux pour nos libertés.

 

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 Ruptures, texte très critique du juge Serge Portelli sur le bilan politique et le programme présidentiel de Nicolas Sarkozy, vient d'être "empêché de publication avant les élections", son éditeur ayant "brutalement renoncé" à le faire paraître (1). Un mal pour un bien, l'ouvrage est donc disponible en ligne, où il devrait finalement recueillir une audience plus importante qu'en librairie. Une bonne raison d'en parler. Mais si L'Interdit décide de s'en faire écho, c'est aussi parce que son contenu résonne avec les propos, particulièrement inquiétants, tenus par l'ex-ministre de l'Intérieur et candidat de la droite à l'élection présidentielle, sur l'origine prétendument génétique de la pédophilie, du suicide ou du cancer .

La charge est violente.

Le projet de Serge Portelli est, grâce à l'"examen minutieux de quatre ans d'exercice du pouvoir" de dessiner un tableau "très différent de la rupture tranquille proposée par le ministre-candidat" . "Ce livre est là pour qu'on ne puisse pas dire, après, qu'on ne savait pas", écrit le magistrat. Dénonçant "une politique sécuritaire impérialiste" , l'auteur ponctue son propos de formules coup de poing, telles "le Kärcher nettoie vite mais ne répare rien et on ne peut l'utiliser en permanence, son jet est trop fort".

Mais le livre ne reste pas à la surface de la polémique : l'auteur s'essaie à une critique en profondeur du projet de société défendu par le candidat UMP. "Toute la philosophie politique de Nicolas Sarkozy est là : un individu qui n'entre pas dans le 'moule' ordinaire est étiqueté pour longtemps. Vision simplifiée de l'Homme et de la société, philosophie de comptoir" . Puisque "l'avenir appartient à l'homme qui 'se lève tôt', l'homme sûr de lui, l'homme qui choisit, l'homme qui réussit, l'homme qui mérite. (…) Le délinquant, l'homme sans mérite, doit être châtié sans pitié. Il s'agit de refuser toute 'excuse', (…) toute compréhension" . En forçant le trait, ce projet politique aboutit à la création de "deux types de citoyens" : "d'un côté, les citoyens ordinaires,'normaux', ceux qui ont réussi, les riches, les puissants, les chanceux, les 'méritants'; de l'autre, les citoyens de seconde zone, les 'déviants', les exclus, les ratés du système, ceux qui ont failli, qui n'ont pas su se lever assez tôt" . La frontière ne sera pas seulement celle de l'argent, elle sera surtout celle de la déviance. Mais, prévient Serge Portelli, "dans une démocratie, les libertés ne se divisent pas. On ne peut faire longtemps coexister au sein d'une République deux types de citoyens" .

Le projet Sarkozy est en rupture avec les principes républicains.

Serge Portelli est d'accord avec le candidat de l'UMP sur un point. Il confirme que le discours de Nicolas Sarkozy est "un vrai discours de ruptures" , mais précise que ce sont surtout "des ruptures avec des grands principes républicains" : la séparation des pouvoirs (article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen) ; la non-rétroactivité des lois (article 8) ; l'individualisation de la peine (article 8) ; la présomption d'innocence (article 9) ; le principe d'atténuation de la responsabilité des mineurs (réaffirmé par le Conseil constitutionnel en 2002) ; le respect de la vie privée (Déclaration de 1789) ; le droit d'asile (article 3 de la Constitution de 1946). Chacun de ces points fait ainsi l'objet d'un développement argumenté, appuyé de citations équivoques du candidat, relevées dans les médias.

Il ne donne aucun sens à la punition.

 L'auteur examine es résultats de la politique de l'ex-ministre de l'Intérieur. Comme dans le cas des chiffres du chômage, il montre comment les statistiques du ministère sont manipulables et manipulées par la "culture du résultat" imposée comme une règle depuis 2002 : non seulement policiers et gendarmes se doivent d'assurer la paix publique et de lutter contre la délinquance, mais aussi ils doivent faire baisser le nombre des infractions, tout en augmentant celui des interpellations. Il cite Nicolas Sarkozy : "Il y a 60 000 détenus en France. Qui décide que c'est trop ? Par rapport à quels critères ? Je souhaite qu'aillent en prison ceux qui le méritent" (Le Parisien, 28 mars 2006).
Serge Portelli rappelle quelques fondamentaux : "punir est une science, non un réflexe : la peine doit impérativement avoir un sens (…). Vivre en sécurité exige qu'on respecte la victime comme le délinquant" . Pour lui, "lutter contre la violence exige de mobiliser toutes les formes de l'intelligence humaine et toutes les forces de la société (…). On ne se débarrasse pas de la criminalité, on la traite, on ne 'tourne pas la page', on la lit d'abord". Si le juge estime que "l'exigence croissante de sécurité est une réalité" , il insiste sur le fait que "la bataille permanente pour les libertés se joue aussi à l'occasion de cette lutte contre la délinquance" . A l'inverse de cette conception, l'action de Nicolas Sarkozy est, selon lui "essentiellement fondée sur la prison (…), il assouvit la soif de vengeance, la rage de punir, il procure en un minimum de temps la jouissance simple d'appliquer simplement des idées simples" .

Il crée une justice en trompe-l'oeil.

"Les droits de l'homme, pour moi, ce sont avant tout les droits de la victime" dit Nicolas Sarkozy (3 juillet 2006). Face à cette affirmation, Serge Portelli pose la question : "que gagnent les victimes à être exhibées sur la place publique ?" . S'il econnaît que "les victimes ont longtemps été les oubliées de la justice et de la société [et que] leur réhabilitation est très récente" , il rappelle que "le réseau d'association d'aide aux victimes, développé par Robert Badinter, se trouve aujourd'hui dans les tribunaux et apporte une aide indispensable" . La victime a l'évidence de sa souffrance, qui suscite compassion et respect. Chacun peut s'identifier à elle. Pour autant, l'idée de Nicolas Sarkozy de créer un "juge des victimes" est un véritable trompe-l'œil : "essayer de mêler les juges à la 'reconstruction'de la victime c'est se tromper de registre et confondre les genres. Le juge doit essayer de comprendre et évaluer, pas s'occuper des soins, de la thérapie"
"J'estime que la situation de victime ne saurait s'arrêter à la fin du procès" , dit encore l'ex-ministre candidat. En réalité "son intérêt est de quitter au plus vite la scène de la justice sur laquelle elle a été conduite contre son gré" selon Serge Portelli.

Il suspecte les enfants dès leur plus jeune âge.

 Nicolas Sarkozy demande : "Est-ce qu'il ne faut pas s'occuper de la détection précoce chez les enfants des troubles du comportement (…) ?" (Europe 1, 11 avril 2006). Ainsi, l'avant-projet de loi sur la prévention de la délinquance, réalisé par le ministère de l'Intérieur en 2005, propose "la création d'un "carnet de comportement" censé répertorier et garder la trace des signes précoces de 'troubles du comportements' et de 'souffrance psychique', de la naissance à la vie adulte" . Mesure inspirée d'un rapport de l'INSERM rédigé par Jacques-Alain Benisti. Serge Portelli s'interroge : "Comment peut-on imaginer que la délinquance n'est qu'un long continuum qui commence à l'enfance et peut se poursuivre sans relâche à l'âge adulte ?" . Suite à la polémique provoquée par la récupération politique du rapport, un colloque scientifique organisé par l'INSERM le 14 novembre 2006 a rejeté quasi unanimement les préconisations de dépistage précoce de la délinquance.

Il s'appuie sur une conception déterministe de la société.

La vision du monde que critique Serge Portelli trouve son prolongement direct dans les propos tenus par Nicolas Sarkozy dans Philosophie Magazine, lorsque devant Michel Onfray, il dit incliner "à penser qu'on naît pédophile" : "et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a 1200 ou 1300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d'autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense" . Rabattre les causes de la pédophilie, du suicide, de la maladie, etc., du côté de la "déviance" et du côté des gènes, revient à prôner un déterminisme tout à fait dangereux pour les libertés individuelles. Ces propos sont sidérants de la part d'un haut responsable politique... Surtout lorsque l'on sait que son action au ministère de l'Intérieur a été qualifiée par le président de la CNIL, pourtant sénateur UMP, comme "particulièrement grave" : "Je constate une dérive du fichage que je considère comme très dangereuse". La citation est rapportée par Serge Portelli qui ajoute que police et gendarmerie disposent de 100 millions de fiches en France, au sein desquelles les risques d'erreur sont évalués à 30 % par l'Observatoire National de la Délinquance !

Fabien Eloire.

Pour se procurer l'ouvrage" Ruptures" :
http://www.betapolitique.fr/ruptures

16:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, Gauche |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Présidentielles 2007 !

Qui aurait dit il y a quatre mois encore que Bayrou passerait en 3e position ? Pas Alain Duhamel en tout cas et heureusement pour Bayrou car on sait qu'il a toujours pris des rosses pour des pur-sang, Balladur en 1995 ou Jospin en 2002 pour ne prendre que ces exemples. Il faut avoir des repères fixes dans la vie politique et notre éditorialiste national multicarte est de ces balises qui indiquent toujours à contrario la voie qu'il faut suivre et on l'a suffisamment moqué par exemple pour avoir ignoré Ségolène Royal dans le livre qu'il avait consacré aux prétendants à la présidentielle 2007. Mais cette persévérance dans l'erreur toujours très bien argumentée est précieuse. Ainsi quand Duhamel expliquait il y a guère encore pourquoi Michèle Alliot-Marie avait de bonnes raisons de concourir. Alors on pouvait être sûr qu'elle ne se lancerait pas et ça n'a pas manqué. Mais si la direction de France 2 et celle de RTL l'ont suspendu de campagne, ce n'est pas pour ses erreurs prophétiques d'ailleurs parfois intéressantes, voire pertinentes, ce n'est pas pour sa pensée obstinément politiquement correcte ni pour sa détestation de tous les inconvenants, de tous les déviants, de tous les souverainistes, etc. Non, ce talentueux chroniqueur a été suspendu pour avoir dit qu'il votait Bayrou lors d'une réunion rassemblant 150 étudiants à Sciences-Po le 27 novembre dernier. Si l'on regarde bien la vidéo qui circule sur le Net, on l'entend aussi durement critiquer Bayrou pour son prétendu populisme et son défaut d'enthousiasme européen... Bref, Duhamel reste un homme libre même s'il peut avoir comme nous tous des œillères. Son travail de questionneur a toujours été vif, incisif, discutable sans doute mais heureusement. Et ce n'est pas le vote qui fait la bonne tenue professionnelle. Quand on songe à tous les journalistes qui font du sarkozysme masqué, il vaut mieux faire du journalisme en étant bayrouiste démasqué.

Bref, on comprend que la direction de France 2 cherche à se refaire une virginité après avoir passé obséquieusement ses hauts plateaux pendant des heures au candidat de l'UMP. Et quand on songe à la campagne européenne où tous les éditorialistes dont Duhamel étaient violemment proeuropéens, on se pince. On rappellera aussi que Duhamel, ironie de l'histoire, avait été sanctionné également en 2002 pour avoir réalisé un livre avec Lionel Jospin. Enfin, juste un mot personnel, ce journaliste-là qui a un certain âge a en tout cas toujours gardé la jeunesse de sa passion journalistique. Il aime la politique et les politiques. Il les châtie bien aussi parfois. Et se passer de cette passion en campagne électorale c'est l'affadir encore davantage. Duhamel c'est comme la Tour Eiffel, Notre-Dame, l'Académie française, le Moulin Rouge et la Grande Zaza : ça se discute, ça se moque, mais ça se respecte !
medium_presidentielles2007.jpg

16:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

09/10/2006

On ne peut être chrétien et néo-libéral…

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On ne peut être chrétien et néo-libéral…
Mgr Miguel Esteban Hesayne

 

Homélie prononcée par Mgr Hesayne, évêque émérite de Viedma, province de Santa Cruz, Argentine.

 

On ne peut être chrétien et néo-libéral…

Parce que le chrétien est disciple de Jésus dont le commandement – axe de tout son message – est l’amour solidaire exprimé dans sa phrase lapidaire : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20,35). Parce qu’être chrétien se définit par le partage équitable. Depuis que Dieu se fit homme en la personne de Jésus, la conduite de toute personne humaine a comme modèle une existence humaine pleine, réalisatrice d’une convivialité harmonieuse et pacifique.

Pour arriver à cette fin, des écrivains sacrés enseignèrent la belle utopie qu’un chrétien est appelé à acquérir les « habitudes divines » en se basant sur les paroles de Jésus que nous retrouvons en Matthieu 5, 48 : « Soyez parfaits comme votre père céleste est parfait. » Ou sur ces autres paroles dans l’évangile de Jean (15, 12) : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Les caractéristiques de l’amour que Jésus demande au disciple, l’apôtre Jean les développe concrètement dans ses lettres pastorales : « L’enseignement que vous avez appris dès le commencement est celui-ci : que nous nous aimions les uns les autres. Ne faisons pas comme Caïn qui était pernicieux et tua son frère. Pourquoi le tua-t-il? Parce que ses œuvres étaient mauvaises et que celles de son frère au contraire étaient justes… » « En ceci nous avons connu l’amour : en ce qu’il a donné sa vie  pour nous. Pour cela nous devons donner notre vie pour nos frères. Si quelqu’un vit dans l’abondance et voit son frère dans la nécessité, et qu’il lui ferme son cœur, comment l’amour de Dieu demeurera-t-il en lui? Mes petits enfants n’aimons pas seulement en paroles mais en œuvres et en vérité » (1 Jean 3,16-18).

On ne peut être chrétien et néo-libéral…

Parce que le modèle de toutes les activités humaines du chrétien est Jésus-Christ et que Jésus se présente dans son évangile comme l’homme altruiste qui vit pour les autres. La personnalité chrétienne arrivée à maturité consiste en un « don de soi » et l’Esprit qui l’anime est le même Esprit qui dirigea Jésus lors de son passage sur cette terre. C’est le même Esprit du Ressuscité qui pousse chaque chrétien à chercher des alternatives socio-politiques pour que, où qu’il vive, surgissent les signes d’une société fraternelle, juste et solidaire. Dans le cas contraire, il déçoit Jésus-Christ, Seigneur de l’histoire qui compte sur le peu que peut offrir chacun de ses disciples pour construire le « tout » de la nouvelle société que Paul VI appela la « civilisation de l’amour ». Il faut penser globalement et travailler localement.

Par contre, le système néolibéral, système socio-économique-politique et même culturel, dans sa dynamique interne, cherche en premier lieu le bien-être individuel, sans relation avec les autres, sans relation avec le prochain. Pour cette raison, sa politique économique a comme objectif principal et souvent exclusif, l’accumulation de biens. Il est animé en outre par

  • un esprit de lucre, c’est-à-dire le désir d’obtenir des gains croissant sans limite;

  • un esprit de concurrence exacerbé, porté à son paroxysme par un individualisme fort qui provoque la rivalité et la lutte entre les individus pour acquérir les plus grands gains possibles et qui recherche toujours le monopole qui représente le maximum de liberté pour soi et le maximum de limitations pour autrui;

  • un esprit de rationalisation, c’est-à-dire que toutes les choses et toutes les personnes ne sont valorisées qu’en fonction des rendements et des coûts financiers.

On ne peut être chrétien et néo-libéral…

Parce que l’esprit du néolibéralisme est diamétralement opposé à l’Esprit Saint, l’Esprit de Jésus Christ,  l’Esprit qui donne la vie et qui configure « l’être chrétien ». Il est opposé au plan de Dieu qui est de libérer tous les hommes et l'homme dans son intégralité. Il ne nie pas Dieu, il l’invoque même, mais ce n’est pas le Dieu de Jésus Christ.

De là, on ne peut proclamer Jésus et appeler à la conversion à l’évangile de façon réelle et concrète, sans  dénoncer la perversité du système néolibéral. De ce fait, quand on implante le système néolibéral dans un pays 

  • on engendre la mort sociale, en créant la classe des exclus par le chômage qu’il sème;

  • quelques fortunés par le pouvoir et l’argent marginalisent froidement une grande majorité;

  • on déshumanise la technique et on vide de contenu humain les progrès économiques qui, dans un projet chrétien, doivent être au service de tous par une distribution équitable;

  • on altère et corrompt la liberté et la démocratie parce qu’elles ne sont pas accompagnées des valeurs de justice, de vérité et d’amour solidaire;

  • on impose d’une manière inflexible et dogmatique la loi du marché, à tel point que, de fait, on nie toute alternative de convivialité communautaire à cause de l’absolutisme des intérêts privés d’une minorité toute-puissante et souvent « secrète »;

  • en définitive, par un effet domino, on viole tous les droits humains qui permettent de vivre dignement comme personne humaine.

Enfin on ne peut être chrétien et néo-libéral…

Parce que la foi chrétienne promeut la culture de la vie. L’idéologie néolibérale, du moins dans sa réalisation historique, est l’antichambre de la mort pour la majorité exclue du travail, du logement décent, des soins de santé, de l’éducation, de l’alimentation de base et des loisirs nécessaires.

En vérité, on a nié l’identité chrétienne à des groupes catholiques pro marxistes. De même, on doit nier l’identité chrétienne aux catholiques pro néolibéraux. Les premiers ont levé la bannière de la justice mais sans liberté et par la lutte des classes. Les seconds, au nom de la liberté, par une conception économiste de l’homme, considèrent les gains et les lois du marché comme des paramètres absolus, au détriment de la dignité et du respect des personnes et des peuples, comme le dénonçait le pape Jean-Paul II dans son « Exhortacion post sinodal Iglesia en America » (no 56). 

Dans l’Argentine actuelle, on dénonçait la marginalisation et l’appauvrissement de la population.  Mais, on ne montrait pas suffisamment de manière concrète, claire, en se basant sur la foi en l’Évangile de la Vie, que la racine de l’injustice sociale dont nous souffrons, avec ses conséquences d’insécurité et de violence, se trouve dans la politique économique néolibérale que nos dirigeants ont adoptée depuis plusieurs décennies déjà.

Cela s’aggrave par le double discours de certains gouvernants qui s’acquittent des pratiques religieuses et qui, par contre, appliquent strictement le système néolibéral. Face au libéralisme, « la meilleure réponse, affirme Jean-Paul II, c’est l’Évangile ». Et, dans cette perspective, il insiste afin que nous, les pasteurs, nous consacrions « un plus grand effort à la formation éthique de la classe politique » (I. A. no. 56). 

 

 (Traduction André Godin)

12:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, Gauche, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |