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25/09/2006

Vivre son travail devant Dieu.

Parfois marquée par le labeur ou l’ennui, la vie professionnelle est aussi un lieu où travailler à plus de justice et vivre concrètement devant Dieu est possible.

Est-ce le désir d’authenticité, le refus de la schizophrénie ou une meilleure compréhension de ce que signifie l’incarnation ? Les chrétiens d’aujourd’hui sont avides de cohérence et d’harmonie entre leur vie professionnelle et leur vie chrétienne.

Pour Martine Le Gac, enseignante et conférencière en histoire de l’art contemporain, foi et travail sont intimement tressés. «Par mon travail, explique-t-elle, je me trouve à l’endroit de la diffusion et de la valorisation de la création vivante, de la création actuelle avec toutes ses questions, ses audaces, ses quêtes. Ses difficultés et ses souffrances aussi. Avec mes étudiants, je me pose la question : qu’est-ce que devenir sujet, devenir auteur de sa vie, s’inscrire dans une histoire – celle de l’art – mais aussi créer du nouveau ? Pour moi, cette question est aussi bien artistique que professionnelle et spirituelle.»

Pour d’autres, le lien entre vie professionnelle et vie chrétienne est moins évident. Bruno Jarrosson, conseil en stratégie d’entreprise, se bagarre honnêtement avec cette question : «À force de parler de stratégie, de produire du travail qui se concentre sur l’efficacité des moyens mis en œuvre pour atteindre tel ou tel objectif, à force d’être professionnel, procédural, intelligent, j’ai peur d’oublier la dimension spirituelle», avoue-t il.

Une inquiétude partagée par bien des cadres qui, devant les métamorphoses de l’économie, l’apparition d’un nouveau productivisme et l’accroissement de la contrainte marchande sur le travail, ont du mal à trouver un sens à leur activité professionnelle. Ils rejoignent ainsi tous ceux qui, depuis des siècles, n’ont pu expérimenter que la face douloureuse du travail, son aspect aride, contraignant, éreintant – que rappelle l’étymologie latine du mot «travail» : tripalium, littéralement «instrument de torture» !

La Bible valorise le travail comme participation à la création

La Bible porte un regard nuancé sur le travail car elle n’ignore pas qu’il recoupe des réalités très différentes. Ni idolâtré, ni méprisé, le travail est d’abord reconnu comme une manière de gagner sa vie en prenant sa part du labeur collectif. Jésus a travaillé comme charpentier (Marc 6, 3). Paul est fier de vivre du travail de ses mains (Actes 20, 34).

Derrière l’évocation des métiers artisanaux (le potier, l’artisan…), le texte biblique valorise le travail comme participation à la création. Dans les années 1950, le P. Marie-Dominique Chenu remit en évidence cette importance du travail. «Le monde est plein d’idées, disaient les Anciens ; le travail, qui les fait accoucher, est un acte majeur de l’homme adulte», soulignait le théologien dominicain, regrettant que pendant longtemps la spiritualité des chrétiens se soit « resserrée dans la vie intérieure ». Car tout au long du Moyen Âge, dans le sillage de la philosophie grecque, la pensée chrétienne a méprisé le travail, opposant vie active et vie contemplative.

Au XXe siècle au contraire, la redécouverte de la valeur du travail sera au cœur de la spiritualité de l’Action catholique, des prêtres-ouvriers ou encore de la famille foucaldienne. Un travail qui «vaut en soi, pour sa vérité propre, pour son efficacité originale, pour la construction du monde» et non «un instrument de perfection», soulignait le P. Chenu.

«Le travail est pour l’homme et non l’homme pour le travail»

Si la pensée chrétienne valorise le travail, elle ne verse pas pour autant dans la naïveté. L’Écriture est pleine d’ouvriers frustrés de leur salaire (Jérémie 22, 13 ; Jacques 5, 4), d’esclaves condamnés aux travaux et aux coups (Siracide 33, 25-29) pour qui elle demande justice. Dans l’Exode, la libération donnée par Dieu se dit dans la libération du travail aliénant. Le sabbat, jour de repos après six jours travaillés fixé par le Décalogue, pose aussi des limites temporelles au travail, l’empêchant de devenir le tout de l’existence humaine. «Le travail est pour l’homme et non l’homme pour le travail», rappellera Jean-Paul II, résumant d’un trait la visée de l’ensemble de la doctrine sociale catholique.

Une nécessité de justice sur laquelle insiste Rémi de Maindreville, aumônier du Mouvement chrétien des cadres et des dirigeants (MCC) : «Dans les relations aux personnes, il se vit des choses qui ne sont pas marginales, même si elles ne font pas de bruit. Ce qui n’est pas marginal, c’est de vouloir la justice et de le manifester dans la manière dont on vit dans l’entreprise.»

Assumée, l’exigence de justice n’élimine pourtant pas celle du sens. Qu’est la finalité de mon travail, quel sens a-t-il ? Ce sont des préoccupations « très présentes » chez ceux qui frappent à la porte du MCC, « surtout chez les jeunes », note l’aumônier : « La logique de marché fait que parfois, j’aurais beau être très humain dans les relations avec les personnes, cela n’empêchera pas que cette entreprise pourra avoir une certaine violence vis-à-vis de ceux qui y travaillent, de ses concurrents et vis-à-vis du sens », souligne le P. Rémi de Maindreville.

Reste que le travail, aussi humain et juste soit-il, demeure un mode d’agir comportant des limites, liées notamment au fait qu’il s’inscrit dans une relation contrainte, rémunérée, hiérarchique. Une ambivalence sans laquelle le travail ne serait pas ce qu’il est, relève le philosophe Alain Cugno (4) : «Comme contrainte, le travail est souffrance, mais comme contrainte, il est aussi dévoilement de la liberté possible.»

Peut-on faire coïncider totalement vie et travail ?

Paul Ricœur s’était lui aussi interrogé sur ce qu’il appelait la «misère du travail» (5) : «Le propre du travail est de me lier à une tâche précise, finie. C’est là que je montre qui je suis, en montrant ce que je peux : et je montre ce que je peux en faisant quelque chose, de limité : c’est le “fini” de mon travail qui me révèle aux autres et à moi-même.» Dans ce mouvement même, consubstantiel au travail, le philosophe protestant avait décelé la limite du travail car, soulignait-il, «ce même mouvement qui me révèle, me dissimule ; qui me réalise, me dépersonnalise aussi».

Il y aurait donc un deuil à faire : celui de faire coïncider totalement vie et travail. Un désenchantement du travail ? Pourquoi pas… Il est alors possible d’entendre, dans la parabole des ouvriers de la onzième heure (Matthieu 20, 1-17), le «pas de côté» auquel le Christ invite ses disciples, évoquant Dieu sous les traits d’un généreux propriétaire qui donne à l’ouvrier qui n’a travaillé qu’une heure le salaire d’une journée de travail. Une parabole incompréhensible si l’on reste dans la logique du travail. Une béance ouverte sur la gratuité et la liberté que le travail ne permet pas d’exprimer.

Elodie MAUROT

12:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Évaluer son alimentation.

(Test réalisé par un médecin et des diététiciennes)

Prenez un crayon et un papier et tracez 3 colonnes :
Une pour A, une pour B, et une pour C.
Mettez une croix dans la colonne correspondant à votre réponse.

Mangez-vous de la viande ou du poisson ou des oeufs ou de la charcuterie ? A : Occasionnellement ou jamais
B : Une fois par jour
C : Plusieurs fois par jour
Mangez-vous des pâtes ou du riz ou des pommes de terre ou des légumes secs (lentilles, flageolets...) ? A : Rarement ou jamais
B : Une fois par jour
C : Plusieurs fois par jour
Mangez-vous des légumes ou des fruits ? A : Occasionnellement ou jamais
B : Une fois par jour
C : Plusieurs fois par jour
Consommez-vous du fromage ou du lait ou des laitages (yaourts, fromage blanc ou flans...) ? A : Rarement ou jamais
B : Une fois par jour
C : Plusieurs fois par jour
Mangez-vous du pain ou équivalent (biscottes, pain de mie,...) A : Rarement ou jamais
B : Une fois par jour
C : Plusieurs fois par jour
Mangez-vous des pâtisseries ou des glaces ? A : Jamais
B : Une fois de temps en temps
C : Tous les jours
Utilisez-vous des matières grasses (beurre, huile, crème, margarine) ? A : Très peu ou pas du tout
B : En quantité modérée
C : En quantité importante (friture, sauces...)
Que prenez-vous le matin ? A : Rien ou seulement une boisson
B : Boisson + 2 biscottes ou 1 yaourt
C : Un petit déjeuner copieux
Au déjeuner et au dîner, pour le plat principal... A : Vous mangez moins d'une demi-assiette
B : Vous finissez votre assiette
C : ... vous vous resservez
Sautez-vous des déjeuners ou des dîners dans la semaine ? A : 3 fois ou plus
B : 1 ou 2 fois
C : jamais
Mangez-vous entre les repas ? A : Jamais
B : De temps en temps
C : Tous les jours
Buvez-vous dans la journée des boissons sucrées (sirop, soda, jus de fruit) ou alcoolisées ? A : Jamais
B : 1 à 2 verres par jour
C : Un litre ou plus par jour

Faites le total de B puis de C

Calculez vos points avec le tableau suivant

A = 0 points
B = 1 point
C = 2 points
0
Nombre de B x 1 = Y
Nombre de C x 2 = Z

Total Y+Z = Nombre de points

Résultats

http://amitie3.free.fr/sante_test.htm#bas

12:26 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Hygiène de Vie. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Stress, anxiété ou dépression.

  Omniprésent dans notre vie quotidienne, le stress est une réaction normale de l'organisme pour s'adapter aux changements de l'environnement.

Stress, anxiété ou dépression

De l'un à l'autre, il n'y a parfois qu'un pas... mais il est important de les distinguer. A la différence du stress qui n'est pas vraiment une maladie, l'anxiété et plus encore la dépression sont de véritables pathologies. Le simple stress se manifeste en présence des "stresseurs", mais disparaît à distance de ceux-là. Ainsi, une personne stressée par son travail se sent mieux le week-end ou en vacances. L'anxiété, elle, a tendance à persister même lorsque les "stresseurs" ont disparu. Ainsi, le sujet continue à se tracasser pour son travail le dimanche ou pendant ses congés. Enfin, dans une dépression ces symptômes sont encore plus marqués. Surtout, à la différence du stress ou de l'anxiété, phases où le sujet lutte et reste actif, le dépressif ralentit son activité. Il renonce aux efforts et se désintéresse de tout.

Le stress professionnel

  Selon une étude du Bureau international du travail, le stress professionnel est en constante augmentation. Il n'augmente pas forcément avec le niveau hiérarchique, les cadres seraient même plutôt moins stressés que les salariés de base, et ce parce qu'ils sont relativement maîtres de la gestion de leurs tâches. Le pire cocktail générateur de stress est en effet l'association d'une forte pression et d'une faible marge de manoeuvre. Les autres facteurs de stress sont bien connus : surcharge de travail en temps limité ou au contraire sous-charge ("mise au placard") ; gravité des éventuelles erreurs, ambiguïté de la tâche ; sur- ou sous-qualification ; situation d'incertitude ou de conflit ; frustration ; pénibilité...


Les causes de stress professionnel (d'après un sondage CSA)

Une charge de travail trop lourde : 48 %
Des délais ou consignes difficiles à respecter et les exigences des clients : 43 %
Les postures physiques et les manipulations fatigantes : 39 %
Les cadences de travail trop rapides : 38 %

Des risques pour l'organisme

Si le stress n'est pas en lui-même pathologique, des stress intenses, multiples et répétés peuvent être l'un des (nombreux) facteurs conduisant à une affection chronique :
- Maladies cardiovasculaires.
- Cancers
- Maladies digestives.
Le stress a un rôle non négligeable dans l'évolution de multiples affections, asthme et allergies, pelade, urticaire, eczéma, migraines...

La prise en charge

Apprendre à mieux maîtriser son temps, améliorer son hygiène de vie..., cette attitude de bon sens peut suffire. La relaxation permet de mieux contrôler son stress, en inversant les réactions désagréables qu'il engendre. Certains médicaments peuvent être utiles pour passer un cap.

A faire :

Enrichir l'alimentation en aliments réduisant le risque de maladies cardiovasculaires et de cancers : fibres, poissons, huiles végétales et oléagineux, glucides complexes (lentilles, haricots, pois, pâtes, riz complet, pain...).

. Limiter la consommation de café à trois tasses par jour. La caféine, que l'on trouve aussi (mais en moindre quantité) dans le thé, le chocolat, des boissons gazeuses et certains médicaments, est le plus utilisé des excitants. Mais gare à l'accoutumance et au syndrome de manque.

A ne pas faire :

Consommer sans modération des aliments néfastes pour le système cardiovasculaire : charcuterie, viandes grasses, sauces, pâtisseries et sucres simples...

. Augmenter sa consommation de tabac et d'alcool parallèlement à son niveau de stress.


TESTEZ-VOUS

Si vous présentez quatre ou plus des symptômes énumérés ci-dessous, vous êtes probablement stressé(e).

- Manque d'enthousiasme
- Difficultés de concentration
- Sensation d'être noyé(e) dans le travail et la vie quotidienne
- Irritabilité
- Incapacité à se confier
- Difficulté à s'en dormir
- Fatigue permanente
- Douleurs musculaires
- Migraines
- Tics nerveux
- Augmentation de la consommation de tabac et d'alcool
- Grignotage incessant
- Agressivité au volant


Le stress peut-il être bénéfique ?

Oui, car il peut pousser l'individu à donner le meilleur de lui-même. Mais attention, entre stress et performance, tout est une question d'équilibre. Et celui-ci dépend du type de tâche à accomplir. Des chercheurs ont montré que plus elle est difficile, moins il faut être stressé pour être performant. Et vice versa.

11:48 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Hygiène de Vie. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Musulman, Mon Frère.

"Musulman, mon frère, vendredi a commencé le Ramadan, et tu es entré dans ce temps de recueillement, de pénitence et de prière qui est au coeur de la foi.

Publiquement et communautairement, tu rends Dieu visible à notre société si peu attentive à sa présence! Pour cela, comme chrétien, comme évêque et tout simplement comme homme, je tiens à te dire merci. Quand je te vois prier, quand je te vois jeûner, j’entends ton invitation à refuser les idoles de notre temps l’argent, la violence et le plaisir veulent régir le monde, et tu rappelles que seul Dieu doit être adoré. Tu n’ignores pas pourtant que beaucoup de nos contemporains se détournent de Dieu. Ils nous reprochent de cacher, derrière le visage sacré de Dieu, nos ambitions dominatrices ou nos passions belliqueuses. Les jeunes ne voient en Dieu qu’un archaïsme démodé, une source de guerre et la justification des crimes les plus atroces. Dans notre histoire, plus d’une fois les hommes se sont servis de Dieu plus qu’ils ne l’ont servi ! Ton visage nous est familier, mêlé à notre vie quotidienne. il est celui de notre voisin. Nous retrouvons ton visage de poussière dans tous les déserts où l’on meurt et les steppes où l’on tue. Moudjahidin ou Taliban, martyr ou kamikaze, Afghan ou Kosovar, émir du pétrole ou Palestinien sans terre, artiste à la mode ou émigré illégal, dans toutes les tenues, tu es “mon frère”. Souvent tu me surprends, tu me déroutes, tu me scandalises. J’essaye de te comprendre. Je ne saurais être ton complice. Ensemble, nous sommes responsables du visage de Dieu dans ce monde. il est grand et Il est miséricordieux! Il est notre Dieu et il est le Dieu de tous ! il veut la Justice mais non notre justice ! Il n’est pas le nom de la fatalité quand il nous veut responsables! Si je dis qu’il veut La paix, le respect, la solidarité et l’amour, vas-tu me reprocher d’être chrétien ? Sache, en tout cas, que Jésus m’invite à admirer ta foi et à te dire “mon frère”. Quand tu  brûles mes églises et me rejettes parmi les infidèles, es-tu certain de sentir Dieu? Je dois t’avouer pourtant quelque chose j’appelle aussi l’athée “mon frère”. Je trouve parfois chez lui, même s’il le refuse, un goût de la liberté et une capacité d’amour qui me font penser que nous sommes aussi fils du même Père!
Que ce Ramadan soit pour le monde une raison d’espérer!"
Mgr Jacques NOYER

( Évêque d'Amiens ).

11:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

24/09/2006

DÉSESPÉRANCE INTERDITE.

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par Alain Raoult - Préface du Père Guy Gilbert.
Intervenant en toxicomanie, l'auteur est fondateur de l'association Vie Espoir 2000, qui a pour objectif la prévention du suicide, notamment chez les jeunes.
18,29 euros (119,97 frs). ISBN: 2-86839-705-0.

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21:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

L'ESTIME DE SOI.

Il n'existe pas de définition claire du concept d'estime de soi au sein de la psychologie scientifique. Nous prendrons donc ici le parti d'une définition admise par une majorité de spécialistes du domaine. Dans ce cadre, l'estime de soi renvoie à trois significations particulières (Brown, Dutton et Cook, 2001) :

  • Le regard global d'un individu à son propre endroit qui demeure relativement stable à travers le temps et en dépit de situations changeantes
  • Les évaluations d'un individu au sujet de ses capacités et de sa personnalité
  • Le sentiment de valeur personnelle d'un individu lié à des évènements ponctuels

Théories

  • L'équation de James (1890) : l'estime de soi est égale au rapport entre nos prétentions et nos succès. À noter que dans cette conception, l'estime de soi peut être obtenue de plusieurs manières : soit en diminuant nos prétentions, soit en augmentant nos succès (ou en voyant un succès là où il n'y en a pas), soit en réalisant un équilibre entre les deux facteurs.
  • Le miroir social de Cooley (1902) et Mead (1934) : l'estime de soi est la perception de soi construite par l'intériorisation de l'opinion d'autrui à notre égard. Dans cette perspective, les interactions sociales se révèlent donc déterminantes dans la manière dont le sujet va s'évaluer.
  • Le lieu de contrôle (locus of control) de Rotter (1966) : l'estime de soi se décline en fonction de la croyance de l'individu à être acteur des évènements de sa vie (lieu de contrôle interne) ou victime (lieu de contrôle externe).
  • La hiérarchie des besoins de Maslow (1970) : l'estime de soi correspond à une double nécessité pour l'individu : se sentir compétent et être reconnu par autrui.
  • Le sentiment d'auto-efficacité de Bandura (2002) : l'estime de soi peut provenir d'auto-évaluations basées sur la compétence personnelle, mais aussi sur la possession de caracteristiques personnelles investies de valeurs positives ou négatives selon la culture (statut social,…). Dans sa perspective, l'estime de soi est multidimensionnelle (travail, vie sociale,…). De plus, il précise qu'il n'y a pas de lien systématique entre le sentiment d'efficacité personnelle et l'estime de soi (p 24-26, 2002). Il existe des domaines qui favorisent ou défavorisent l'estime de soi. Par exemple, quelqu'un s'évaluant mauvais mathématicien mais qui n'accorde pas d'importance à cette activité n'en tire pas de conclusion négative sur sa valeur personnelle. Inversement, une personne peut s'estimer très compétente professionnellement, et en tirer une valeur négative par la nature de l'activité (huissier, tireur d'élite, prostitution,…).

Données

Coopersmith (1967) a montré la non corrélation significative entre l'estime de soi de l'enfant et la fortune, l'éducation ou la profession de ses parents. Le seul facteur influençant fortement l'estime de soi de l'enfant est la qualité de la relation qu'il a avec ses parents.

  • Harter (1978) souligne l’aspect vital de l’approbation pour l'estime de soi de l’enfant, à la fois pour encourager certains comportements et comme source d’informations sur l’adéquation de ses performances. Ces renforcements positifs remplissent deux fonctions : ils apportent de la stimulation et de l’affection, de même qu’ils favorisent le processus d’indépendance et de recherche de maîtrise. À noter que la source de cette approbation se modifie avec l'âge de l'enfant : jusqu'à 3 ans, ce dernier accorde plus d'importance à l'avis de ses parents ; puis, peu à peu, c'est l'approbation des pairs qui va être recherchée (avec un paroxysme à l'adolescence).
  • Le rang de naissance semble également jouer un rôle sur l'estime de soi de l'enfant : ainsi, les cadets auraient une estime de soi légèrement plus basse que les aînés mais seraient plus populaires et plus à l'aise que ces derniers en société (Miller et Naruyama, 1976). Les aînés, quant à eux, jouissent d'une estime de soi légèrement plus élevée, axée sur la performance, ce qui explique qu'ils connaissent en général une meilleure réussite scolaire (Falbo et Polit, 1986).
  • Le courant dominant de l'estime de soi laisse entendre au grand public que l'estime de soi est à la fois la maladie et le remède aux problèmes sociaux : des mauvais élèves aux criminels en passant par les membres de groupes « stigmatisés », tous souffriraient d'une estime de soi trop basse. La solution serait donc de les aider à rétablir l'équilibre de leur balance évaluative, bref, d'augmenter leur estime de soi. En dehors du fait que les problèmes sociaux relèvent sans doute d'une intrication de facteurs et non d'un seul, il faut noter qu'une haute estime de soi n'est pas toujours un bon présage : dans une étude célèbre, Baumeister, Boden et Smart (1996) suggèrent qu'une haute estime de soi peut être corrélée à des actes de violence ou d'agression en cas de menace du concept de soi. En d'autres termes, certaines personnes à haute estime de soi auraient tendance à réagir vivement en cas d'atteinte à leur amour-propre…

Critique de l'idéologie de l'estime de soi

L'estime de soi est une notion qui jouit d'une popularité qui n'a d'égale que son obscurité. En effet, comme nous l'avons vu précédemment, il n'y a pas actuellement, parmi les théoriciens, de consensus quant à une définition acceptable de l'estime de soi. Ses partisans, malgré des divergences parfois importantes, s'entendent néanmoins tous sur un point : l'estime de soi se mérite. Soit qu'il s'agisse de gagner un sentiment d'appartenance en se conformant aux exigences du miroir social (Mead, 1934), soit qu'il faille atteindre un objectif particulier pour s'autoriser à bomber le torse (Coopersmith, 1967), soit enfin qu'il convienne de respecter des « piliers » moraux afin que la réalité récompense votre vertu (Branden, 1994). Bref, si l'on veut avoir le privilège de jouir d'une bonne estime de soi, il faut payer, d'une manière ou d'une autre.

Quel est le problème ?

Il se situe à deux niveaux :

  • À un niveau logique, tout d'abord, parce que l'estime de soi suppose l'évaluation du 'soi', considéré comme une entité stable et définie une fois pour toutes alors qu'à l'évidence il s'agit d'un processus, impermanent par essence. Ainsi, si j'échoue à un examen, je peux penser que je ne suis pas doué pour les études, alors que rien, empiriquement, ne permet d'aboutir à une telle conclusion. Et ce saut logique, erroné, va avoir un retentissement certain sur mes performances futures : puisque je ne suis pas doué pour les études, je ne vais certainement pas réussir cet autre examen non plus, résultat qui viendra confirmer ma croyance de départ, par le jeu pervers des prophéties auto-réalisatrices (Watzlawick, 1988).
  • À un niveau psychologique, ensuite, la médaille de l'estime de soi a son revers : si elle augmente lorsque je le « mérite » (en ayant réussi à obtenir l'approbation sociale, à réaliser un projet gratifiant ou à tenir mes engagements), alors elle diminuera lorsque j'ai « fauté » (suite à un rejet social, une mauvaise performance ou une attitude contraire à mon éthique). On voit très vite que l'individu moyen sera sujet toute sa vie à des hauts et des bas incessants dans son « estime de soi », oscillant entre des états de béatitude où il se prend pour un dieu et des moments tragiques, où il se considère comme un ver de terre.

Y a-t-il une issue ?

  • Oui. À contre-courant de la pensée dominante en psychologie, il existe une alternative à cette « montagne russe » émotionnelle que constitue l'estime de soi : l'arrêt pur et simple de toute évaluation de 'soi', au profit d'une évaluation de ses comportements et de sa satisfaction personnelle (Mills, 2000). Est-ce aussi facile que cela ? Non, ce n'est pas facile, mais c'est en revanche très simple. Albert Ellis, le fondateur de la thérapie « émotivo-cognitivo-comportementale » (Rational-Emotive-Behavior Therapy) a toujours combattu l'idéologie de l'estime de soi, enseignant à ses clients (au sens rogérien du terme) la philosophie de l'acceptation inconditionnelle de soi (Unconditional Self-Acceptance) à l'opposé de toute mesure de la valeur d'un individu. Ellis appelle de manière humoristique la tendance pour le moins « névrotique » des êtres humains à s'auto-évaluer le « complexe de Jéhovah ». Tout commence lorsqu'un individu réalise une bonne performance dans une situation donnée ; c'est à la suite de ce premier constat que le « complexe de Jéhovah » pointe le bout de son nez et conduit ledit individu à une conclusion fallacieuse : puisqu'il a obtenu un bon résultat, lui, en tant qu'être humain, prend de la valeur. Malheureusement pour cet individu, il suffira d'une contre-performance dans le futur pour que le « complexe de Jéhovah » se transforme rapidement en « complexe de ver de terre », autre extrémité, dramatique celle-là, du même continuum axiomatique. Ellis montre que philosophiquement parlant, la notion de valeur d'un être humain ne tient pas trente secondes : en effet, que serait, dans cette perspective, un « bon » être humain et en quoi se distinguerait-il d'un « mauvais » ? Sur quels critères établir la valeur d'un individu ? De telles interrogations parlent d'elles-mêmes et plaident en faveur d'un abandon pur et simple de la question de la valeur d'un être humain. Les êtres humains sont, un point c'est tout. Et la seule chose susceptible d'être évaluée les concernant, ce sont leurs comportements. Il est sans doute utile de mettre en garde contre une confusion très courante en psychologie : la personne n'est pas le comportement. Ce n'est pas parce qu'un individu agit stupidement qu'il est stupide. On retrouve ici toute la pertinence des principes issus de la Sémantique générale, à laquelle Ellis reconnaît d'ailleurs une parenté directe avec ses propres idées.

20:59 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans PSYCHOLOGIE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Si Dieu agit dans le temps, Dieu crée le temps.

Voilà bien un mot humain : un plan ! Quand sortirons-nous Dieu de notre langage rempli de plan de carrière, de curriculum vitae, de programme de formation ou même d’amaigrissement ? Ce ne sont que des mots humains dont Dieu n’a que faire. N’oublions pas que, si Dieu agit dans le temps, Dieu crée le temps, autrement dit il est «au-dessus» du temps ; dès lors, planifier ne veut rien dire pour lui.
Ce que la Bible nous dit, ce que Dieu y révèle de lui-même dans l’histoire de l’humanité, c’est son désir de bonté à l’égard de chacun d’entre nous. Coûte que coûte, à travers bien des événements que nous ne comprenons pas, selon des chemins parfois étranges à notre mode de pensée. Qui sommes-nous pour demander des comptes à Dieu vis-à-vis d’un plan, d’un programme… qui n’existe pas ?

Je définis mon entrée dans la vie religieuse comme un appel. Dieu propose, j’en dispose. Librement, consciemment. J’aurais pu dire non, me marier, avoir une autre histoire : aurais-je agi contre le plan et la volonté de Dieu ? Je ne le crois pas. Dieu n’a pas besoin de robots, de marionnettes pour emplir les couvents, mais d’hommes et de femmes qui, sans prétention et librement, se mettent à son service… ce qui nécessairement les met au service des autres ! Sans oublier la vocation de tout croyant, de tout être humain : le bonheur ! Un saint triste est un triste saint, dit-on. Un religieux triste idem. Il en va de la prédication de l’Evangile qui est tout de même une bonne nouvelle !
Jacques Arnould, op

11:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Dieu a t-il un plan pour nous ?

Question posée à Elisabeth Parmentier

Certains passages bibliques affirment même qu’il connaît le nombre de mes cheveux et qu’il rassemble toutes mes larmes dans son outre !

Comme je l’ai déjà dit, cette affirmation de foi est un vrai saut de confiance dans l’inconnu. Je pense que le premier projet de Dieu sur chaque Homme est qu’il puisse développer ses capacités personnelles en plénitude, et qu’il profite de cette vie pour déployer sa pleine stature. C’est pourquoi je me sens toujours poussée à aller au bout de mes moyens !

Personnellement, je me suis sentie appelée au ministère pastoral, et j’avais la chance d’être élevée dans la tradition luthérienne où les femmes sont ordonnées depuis longtemps. Cette vocation intérieure n’était donc nullement en désaccord avec la vocation extérieure de mon Eglise. Je conçois aussi ce que je fais à l’heure actuelle, l’enseignement de la théologie, comme une expression plus didactique et plus spécialisée de ce ministère pour lequel j’ai reçu l’ordination.

Mais si Dieu a un plan, j’ai aussi le sentiment que c’est dans le respect des difficultés et du rythme de la personne. J’ai été menée où je ne serais pas allée volontairement, certes ! Mais j’ai aussi reçu force et encouragements petit à petit, et sans jamais savoir où j’arriverais. Mon chemin professionnel a été plein de (divines) surprises et pas du tout, de mon côté, un plan pré-conçu ! J’aurais été très rétive si j’avais imaginé tout ce qui m’attendait ! Je pense aussi que Dieu ne ferait pas fi d’une décision de liberté qui s’opposerait à lui, et il y a dans la Bible la notion du temps nécessaire à la maturité (cf les images de semailles et moisson, temps écoulé pour saisons).

Je ressens aussi, depuis toujours, une sorte d’exigence intérieure de progresser et d’apprendre encore et encore, et je pense que c’est la mémoire ancrée en nous d’une création à continuer. J’espère bénéficier de ce désir d’apprendre sans relâche jusqu’à ma fin. « Plan » de Dieu ne signifie pas que c’est simple, alors que mon inclination naturelle m’aurait menée vers ce qui aurait été plus simple et moins fatiguant ! Mais je voudrais avoir pleinement vécu tout ce qu’il y avait à vivre, et donc, à apprendre.

Elisabeth Parmentier

11:37 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Dieu a t-il un plan pour nous ?

«Le plan de Dieu, c’est de nous donner la vie »

Voilà une vraie question !
Beaucoup sont persuadés que Dieu sait tout à l’avance, qu’on ne peut rien lui cacher et qu’il connaît nos réactions. Le psaume 138 nous le dit : « Seigneur, tu me sondes et me connais ; que je me lève ou je m’assoie, tu les sais »

Moi je trouverai plutôt formidable que Dieu ressemble à celui qui dit à Adam dans le jardin d’Eden : « où es tu ? » Si Adam peut se cacher aux yeux de Dieu , l’homme peut lui aussi se cacher de Dieu, comme une adolescente cache son cahier intime à sa mère.
Dieu serait-il ce père ou cette mère qui lirait mon journal intime ? Cela ne me plait pas trop…j’aime l’idée que je peux choisir de montrer ou pas mon journal intime à Dieu et qu’il ne va pas forcer la porte de mon intimité.

Il n’y a pas de relation possible dans la confiance et le respect a fortiori dans l’amour, si il n’y a pas le respect de l’intimité de l’autre. Il m’arrive de dire à Dieu : « pour le moment ça ne te regarde pas , ne cherche pas à savoir. Quand je serai prête, on en parlera » Dieu ne violera pas ce désir. Dieu sait attendre.
Par contre , le plan de Dieu est de nous donner la vie , et, par la même, de nous faire traverser la mort. C’est une angoisse, et je n’en sais pas plus que les autres. Mais je pense profondément que Dieu nous fait traverser la mort comme Jésus l’a traversée lui même avec son père. Et quand je parle de la mort, je pense bien sûr à la grande mort, qui n’est pas très réjouissante, mais aussi à toutes les petites morts de notre vie.
Dieu, comme pour l’arche de Noé, veut faire traverser le déluge, donc la mort, à tous les vivants. Tous, nous entrons dans ce plan.

Mais Dieu a t-il un plan précis sur nous ? A t-il une fois pour toute décidé de notre vie ? Je n’y crois pas du tout. Je crois en revanche aux hasards de l’existence, à nos rencontres, dont Dieu se sert aussi. Je crois aussi qu’ il est attentif à ce que chacun d’entre nous puissions traverser nos morts pour chaque fois plus de vie. Il est comme une mère auprès de son enfant qui souffre, qui voudrait se mettre à sa place, prendre cette souffrance, mais c’est impossible et sacrifiant. Il y a aussi la providence, ce compagnonnage au quotidien, cette main sur l’épaule qui semble dire « Je suis à côté de toi, ce que tu subis, je peux l’entendre, l’accompagner mais pas le prendre à ta place »

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11:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

23/09/2006

Le sens de l’être humain.

Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix

Philosophe et religieuse allemande d’origine juive. Convertie au catholicisme en 1922, elle entre au carmel de Cologne (1933) puis doit fuir au carmel de Echt (Pays-Bas) en 1938. Elle est arrêtée par les nazis en 1942, déportée au camp d’Auschwitz-Birkenau où elle meure gazée. Béatifiée en 1987, canonisée en 1998, elle est proclamée co-patronne de l’Europe en 1999.

 

Voici le sens de l'être humain : en lui doivent se marier ciel et terre, Dieu et création.

 

Mon être, tel que je le trouve et dans lequel je me trouve, est un être de rien ; je ne suis pas hors de moi-même, et je ne suis rien hors de moi-même. Et pourtant cet être de rien est être, et je touche là en un clin d'œil à la plénitude de l'être.

 

L'homme est appelé à vivre en son for intérieur et à se prendre lui-même par la main, ce qui n'est possible qu'en ce lieu. C'est aussi seulement de là qu'est possible une vraie discussion avec le monde ; de là seulement il peut enfin trouver la place qui lui est réservée dans le monde.

 

Le point central de l'âme est le lieu où la voix de la conscience se laisse entendre, et le lieu de la décision personnelle libre. Parce qu'il en est ainsi, ce lieu de la libre décision doit être aussi celui de la libre communion avec Dieu.

 

Dieu connaît bien chaque âme humaine de toute éternité, avec tous les secrets de son essence et le moindre ressac de sa vie.

 

Dieu sait ce qu'il va faire de moi. Je n'ai pas besoin de m'en soucier.

 

Dieu conduit chacun sur son propre chemin, et certains arrivent au bout plus facilement et plus rapidement que d'autres. Ce que nous pouvons faire est peu de choses dans les faits en comparaison de ce que nous devrions faire. Mais nous devons faire ce peu de choses.

 

Dieu est la plénitude de l'amour. Mais les esprits créés ne sont pas assez forts pour recevoir la plénitude de l'amour de Dieu dans sa totalité, et la laisser les entraîner. La part de chacun se détermine à la mesure de son être ; cela signifie que l'amour porte l'empreinte de ce qui est propre à la personne.

 

Un amour qui se fait serviteur est un secours qui vient en aide à toutes les créatures. C'est aussi le nom qui est donné à l'Esprit Saint. Et nous pourrions voir dans l'Esprit de Dieu qui est répandu sur toute créature l'archétype de l'être féminin.

 

Le chemin de la foi nous donne plus que le chemin du connaître philosophique: le Dieu de la proximité personnelle, qui aime et prend pitié, ainsi qu'une certitude qui n'est propre à aucune connaissance naturelle.

 

Ce n'est pas une marque particulière de rares élus dont l'histoire du monde conserve les noms, que d'avoir un appel particulier. Chaque âme humaine est créée par Dieu, chacune garde en elle Son empreinte qui la distingue des autres. Et un appel à œuvrer en conformité [à la volonté divine] est inscrit dans la singularité personnelle de chacun.

 

Chaque être créé a un sens qui lui est propre, et c'est sa manière particulière d'être à l'image de l'essence divine.

 

Les serviteurs de Dieu ne peuvent être que des esprits libres. Des ouvriers aveugles peuvent aller leur chemin selon les lois que Sa volonté leur prescrit, mais celle-ci ne peut produire la vie par eux. Aussi seuls des êtres libres peuvent recevoir l'Être-libérateur.

 

Qui ne parvient pas à lui-même ne trouve pas Dieu non plus et n'obtient pas la vie éternelle. Ou encore plus précisément: qui ne cherche pas Dieu ne parvient pas non plus à lui-même ni à la source de la vie éternelle qui l'attend dans son for intérieur.

 

Le dévouement à Dieu est un dévouement au soi propre aimé de Dieu et réciproquement à la création toute entière, notamment à tous les êtres spirituels unis à Dieu.

 

En formant l'âme et ce qui fait la totalité de l'être humain, tout ce qui relève de l'intérieur de l'âme a un effet. De même... tout contact avec d'autres personnes, même quand celles-ci n'en ont pas la moindre intention, peut exercer une influence des plus fortes... Le plus essentiel pour la formation des hommes, c'est l'homme lui-même.

 

Pour qui ne retourne qu'incidemment dans les profondeurs de l'âme, et s'attarde encore à la surface, la profondeur reste informe et ne peut pas non plus déployer ses forces créatrices, utilisables justement pour des degrés spirituels situés moins profondément.

 

L'histoire des âmes... est cachée profondément dans le cœur divin. Et ce que nous croyons comprendre parfois de ce qui leur est propre est toujours seulement un reflet de ce qui reste le secret de Dieu jusqu'au jour où tout sera révélé. L'espoir de cette clarté future fait ma grande joie.

 

L'être humain à qui le corps est donné en porte aussi la responsabilité. Est-il négligé ou maltraité, aussitôt apparaissent des perturbations dans les fonctions corporelles, et on court alors le risque que la vie intérieure soit elle aussi perturbée... (Le corps) se met justement toujours en évidence lorsque quelque chose en lui n'est pas en ordre.

 

Un corps en bonne santé ne trouble pas l'âme. Il est la demeure qui lui est préparée, qui rend possible une vie libre et sainte.

 

L’être humain est appelé à devenir le sauveur de toute créature. Il le peut s'il est lui-même libéré.

 

Qu'est-ce qui ouvre l'âme de l'animal à l'homme ? Il est lui-même par nature un animal, et il est lié dans l'unité de la nature à tout le créé... Il peut percevoir ce qui vit dans l'âme de l'animal, et de la même manière l'animal perçoit aussi ce qu'il y a dans l'âme humaine... Mais ce n'est pas en tant que partie de la nature qu'il est capable d'apporter son aide, mais en tant qu'enfant de Dieu.

 

L'être humain est responsable de tout ce qui, dans la nature, n'est pas comme il devrait être ; l'éloignement par rapport au plan de la création est sa peine".

 

Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein (1891-1942)
Source : Spiritualité 2000.

18:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAÎTRES A PENSER ET A VIVRE. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |