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18/04/2007

LA PEUR D'AVOIR PEUR.



J'ai peur. Tu as peur. Il a peur. Elle aussi. Bref, nous avons peur. La peur nous colle aux tripes. Elle nous taraude l'esprit. Elle paralyse notre action. Il nous arrive de frémir. L'angoisse nous crée des insomnies. Les soucis nous envahissent. Nous la savons là, la peur... Elle est tapie comme le soldat ennemi derrière un arbre. Nous la devinons au moindre mouvement des feuilles et des branches. Elle attend, souhaitant que nous soyons à découvert pour nous tirer dessus.

Elle finit par envahir notre territoire. Elle attaque de tout côté. Nous la pensions devant nous; mais nous la découvrons au coeur de nous-mêmes. Elle nous habite. Elle fait son nid et s'installe en nous comme un mauvais visiteur qui colle. La peur est là depuis toujours. L'historien de la peur, Jean Delumeau, écrit: "La peur est née avec l'homme et elle durera autant que l'humanité. La peur naît avec nous et nous accompagne toute notre vie." (R.N.D., août-octobre 1983, p. 17).

Regardez le chef! Remarquez sa façon d'exercer son autorité. Voyez-le donner des ordres. Quand il a peur, il commande sèchement. Il parle fort. Il menace. Il monte le ton en espérant contrer de possibles résistances. Il charge au cas où... Il restreint le champ d'action de ses sujets. Il limite les droits de ses citoyens. Il n'hésite pas à restreindre les libertés. Il renforce la surveillance à ses frontières: qu'il ne survienne rien de l'extérieur qui soit menaçant.

Regardez le peuple! Il lui arrive, lui aussi, d'avoir peur. Plus souvent qu'à son tour, même! Il guette. Il se tait. Il se range facilement. Il fuit quand il sent la soupe chaude. Il se soumet plutôt que de résister. Il feint l'indifférence plutôt que de prendre position. Il semble ne pas apprécier d'être dérangé, mais en fait il craint pour sa vie, son confort, ses attachements.

Nous avons tous peur, du plus grand au plus petit. Au fond de nous-mêmes, c'est la mort qui nous fait peur. La mort que nous portons dans les fragilités de notre corps, dans les faiblesses de notre esprit, dans les blessures de notre coeur. Si nous maîtrisions la mort, aucun ennemi ne pourrait nous résister. Nous aurions le courage facile, l'audace entreprenante.

La mort nous retient. Notre mort personnelle, pas celle des autres. Nous ne voulons pas disparaître. Nous ne voulons pas souffrir, diminuer, perdre le souffle et finalement ne plus respirer. Que faire pour durer, et durer longtemps? Pascal disait: "Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser" (Pensées 133).

La religion s'intéresse à la mort. Ou plutôt: le religieux est un mortel qui se sait mortel! Parfois, c'est en tremblant qu'il demande l'immortalité. Il ne sait plus où donner de la tête. Alors il fait appel à plus fort que lui. Dieu, pour les situations qui nous échappent. Dieu quand nos forces n'y peuvent rien. Je n'aime pas trop ce genre de religion où Dieu n'occupe que l'espace qui nous échappe.

Je préfère la religion de la confiance. Confiance en soi: j'ai des ressources pour assumer mon existence. Confiance dans la vie: elle a prouvé depuis des milliers d'années qu'elle pouvait affronter bien des intempéries. Confiance en Dieu aussi. Pas le policier qui surveille mes actes, pas le bourreau qui me torture à la moindre peccadille. Non. Plutôt le partenaire de ma vie, l'ami, mon compagnon de voyage. Dieu qui partage le présent et l'avenir des hommes et des femmes.

Dieu ne remplacera jamais la part de responsabilité qui nous revient. Il nous laisse nous débattre avec nos peurs parce qu'elles sont école de vie, de sagesse. Je peux me replier sur moi-même quand j'ai peur. Je peux aussi prendre le taureau par les cornes: faire face, foncer, oser, dépasser, assumer. J'ai pour modèle de courage le Christ lui-même. Le quatrième évangile laisse soupçonner qu'il a hésité à se rendre à Jérusalem quand son ami Lazare était gravement malade. Avait-il peur d'être arrêté et condamné? (Cf. Jean 11) Il a connu les affres de l'agonie (Cf. Matthieu 26, 37; Jean 12, 27). Mais il a regardé la mort en face: "[Ma vie], personne ne me l'enlève, mais je m'en dessaisie de moi-même" (Jean 10, 18). L'Évangile du Christ, avec sa mort au sommet, m'apprend qu'il n'est pas de combat plus important que celui de la liberté. Je serai pleinement moi-même quand la peur aura définitivement cédé la place à la liberté.


BRUNO LEROY.

09:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

17/04/2007

KHATE NOUS T'AIMERONS ÉTERNELLEMENT !

( Pour cette Dignité qui était ta Force. Tu es l'exemple qu'il nous faut suivre pour vivre sans démissionner. Tu étais un exemple pour tous ceux et celles qui tentent de baisser les bras. Toi, tu ne l'as jamais fait même dans les pires moments. Merci pour ce que tu étais et ce que tu demeures. Une femme entière au grand coeur ! )
A...DIEU KHATE !
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Khate, tes yeux fermés regardent en dedans de toi,
Tu étais cette vérité exprimée avec le coeur de la foi,
Tu aimais le sourire des enfants qui parlaient de pureté,
Tu aimais ceux qui souffraient ou étaient opprimés,
Tu aimais la vie mais elle semblait mal te le rendre,
Tu aimais les humains et ils te trouvaient marginale,
L'intolérance était pour toi objet de scandale,
Khate, en toutes circonstances tu savais te défendre,
Les oiseaux pleurent et ne chantent plus,
Les papillons sont morts d'une éternelle brûlure,
Cette étrange blessure qui agitent nos corps,
Tous tes amis la ressente mille fois plus encore,
Khate, tu aurais pu nous dire au revoir,
Avant de partir vers je ne sais quel espoir,
Khate tu demeures dans nos mémoires,
Telle la face cachée de nos miroirs,
De nos pensées à jamais accrochées,
A tes soleils de vie que tu éclaboussais,
En nous écrivant quelques mots,
Quelques murmures d'un instant,
Khate, je lis tes phrases en sanglots,
Ne t'inquiète pas c'est la pluie,
Qui frappe les carreaux,
Pour dire que tu es toujours présente,
Dans l'âme de ton âme non absente,
Une fusion naît au sein de l'éternité,
C'est l'osmose d'une amitié rencontrée,
Khate, tu ne peux t'éteindre dans le firmament,
Ton feu illuminera toujours notre présent.
Bruno LEROY.
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Je publie ici un commentaire de note Amie Khate décédée ce Dimanche. Si vous désirez lui rendre un dernier Hommage, vous pouvez vous rendre directement sur son Blog.
Ce soir, notre coeur saigne...
Et pourtant gardons à l'esprit la Dignité dont elle faisait preuve face aux épreuves de cette vie.
Très Fraternellement, Bruno.
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Je me "retrouve" dans tellement de vos lignes écrites ici que c'est incroyable !!!!
Et   ..... pourtant je ne vais jamais à la messe !
Ma foi "extra large" dans la possibilité de rendre un sourire à un enfant , perdu et orphelin a fait de moi une marginale de cette société tout simplement parce chez moi vivent toutes les couleurs du monde !
Je ne regrette rien , j'ai agi selon mon coeur et ces enfants (grands maintenant) me réconcilient peu à peu avec moi-même et je sais que je partirai en paix sans que j'y vois une intervention divine mais seulement ma hargne et ma volonté à réparer ce que les humains ( qui n'ont que le nom d'humain) ont voulu détruire par cupidité , stupidité ... et ...

20:24 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Ces petits bouts de Vie. | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Qu’est ce que croire ?

Qu’est ce que croire ? C’est nous approprier le don du Père, qui « a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » ; et nous l’approprier au point de vivre de la vie même de ce Fils.
Mais on ne s’approprie pas une personne comme un objet : il s’agit d’entrer avec l’Envoyé du Père dans une relation qui permette cette osmose de la vie divine. Or ce n’est qu’au sein d’une communion d’amour que cet échange peut se faire. Ce qui suppose que nous entrions dans la réciprocité du don : de même que Jésus s’est livré pour tous et à chacun de nous en particulier, ainsi nous aussi nous sommes invités à nous livrer au Christ et à chacun de nos frères.
Le croyant ne s’appartient plus : de tout son être il s’est donné une fois pour toutes à celui qui s’est livré pour lui et qui continue à se livrer à lui dans chaque Eucharistie.
« Ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle » : les verbes sont au futur. Celui qui croit « ne périra pas » lorsque la mort naturelle aura fait son œuvre, mais il recevra le don ineffable de la vie divine et entrera dans l’immortalité. Nous pourrions objecter : cette vie, ne l’avons-nous pas déjà reçue au jour de notre baptême ? Certes, mais il faut distinguer entre la grâce et la gloire : nous avons reçu la grâce, c'est-à-dire l’inhabitation de l’Esprit Saint. C’est en effet à l’Esprit que revient la mission de nous introduire « dans la vérité toute entière » (Jn 16, 13), c'est-à-dire dans la plénitude de notre destinée. Le Seigneur nous donne sa grâce pour nous conduire jusqu’en sa gloire : « lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se soumettra à Celui qui lui a tout soumis, afin que Dieu soit tout en tous » (1 Co 15, 28).
Tel est le salut que Dieu offre à ses enfants, gratuitement, sans aucun mérite de leur part. Comme son amour n’est pas conditionné par nos mérites, nous ne pouvons fort heureusement pas démériter. La seule manière de nous exclure du salut qu’il nous offre, c’est de le refuser consciemment et délibérément. Auquel cas nous nous jugeons nous-mêmes et nous nous con-damnons - nous nous plaçons avec les « damnés », c'est-à-dire avec ceux qui sont privés de la gloire de Dieu.
Il s’agit bien d’un choix personnel par lequel nous « préférons les ténèbres à la lumière, parce que nos œuvres sont mauvaises ». Cela peut sembler difficile à imaginer que l’on puisse refuser délibérément « la lumière venue en ce monde », alors que cette lumière donne part à la vie éternelle. Mais l’accueil de ce don suppose que nous nous laissions envahir par la lumière du Verbe, c'est-à-dire que nous consentions à la vérité de sa Parole et à la seigneurie de son Esprit. Or il n’est pas facile de renoncer à l’illusion de l’autonomie absolue, voire à nos rêves de toute-puissance.
Pourtant ce n’est que dans la mesure de ce consentement que nous accédons à notre humanité véritable. Créés à l’image du Dieu d’amour, nous ne serons vraiment nous-mêmes que dans la mesure où nous adopterons la ressemblance du Fils en agissant « selon la vérité » qu’il nous a révélée. Alors - et alors seulement - nous serons « dans la lumière », et « nos œuvres seront reconnues comme des œuvres de Dieu », accomplies dans l’Esprit.

« Seigneur, accorde-nous de prendre conscience de l’enjeu de notre vie : décider de notre destinée éternelle en choisissant entre la lumière et les ténèbres. Hélas, l’égoïsme nous tient dans ses filets, l’individualisme nous aveugle, et l’inertie de la chair nous rive à la terre. Dans ta grande miséricorde, envoie jusqu’à nous ton Ange, qu’il “ouvre les portes de nos prisons” intérieures, qu’il nous en fasse sortir et nous aide à “nous tenir dans le Temple” (1ère lect.) de notre cœur, afin d’y entendre tes paroles de vie et de les annoncer par une existence transfigurée. »


Père Joseph-Marie.

20:22 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

CES MOTS QUI ME CONDUISENT VERS TOI.

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Un homme qui n'est pas "né de l'Esprit" vous dira que l'enseignement de Jésus est tout simple. Mais dès qu'il a été baptisé du Saint-Esprit, il découvre que "les nuages et l'obscurité l'environnent". Nous voulons pénétrer plus profondément dans l'enseignement de Jésus, mais ne pouvons rien comprendre sans la lumière intérieure de l'Esprit de Dieu. Si nous ne nous sentons pas contraints de nous dépouiller de nos habitudes religieuses - comme Moïse dut ôter ses souliers devant le buisson ardent - si nous nous approchons encore de Dieu avec une familiarité indiscrète, demandons-nous si nous nous sommes jamais tenus en sa présence. Ceux qui parlent avec désinvolture de leurs expériences religieuses n'ont jamais compris ce qu'est la présence de Jésus-Christ. Après avoir connu une joie et une libération merveilleuses en découvrant ce que Jésus fait, on pénètre dans d'épaisses ténèbres en réalisant ce qu'Il est.

"Les paroles que je vous dis (Jésus parle au présent) sont Esprit et Vie". La Bible n'est pour nous qu'un amas de paroles - nuages et obscurité - jusqu'à ce que soudain les mots deviennent Esprit et Vie, parce que Jésus les révèle, à chacun en particulier. C'est ainsi que Dieu nous parle, non par des visions ou des rêves, mais simplement par des mots qui nous conduisent à Lui.


Bruno LEROY.

20:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

14/04/2007

LA PENSÉE DU JOUR.

La pensée du jour
« Il faudra bien un jour arrêter de confondre ce qui se vend
et ce qui est bien. »

Bob Dylan

10:12 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LA PENSÉE DU JOUR. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

13/04/2007

L’incrédulité de Thomas.

Et tous, ils étaient guéris." Ac 5, 12-16
"Je suis le Premier, le Dernier, le Vivant."

 Ap 1, 9-13.17-19
"Heureux ceux qui croient sans avoir vu"

Jn 20, 19-31

 

Le dimanche de la Miséricorde qui suit celui de Pâques vient comme sceller de manière liturgique le temps pascal. Dieu est mort et ressuscité afin que les hommes connaissent l’amour divin. Comment ? Par le don de la foi et par les signes de guérison dont témoignent les disciples. Thomas reste quant à lui incrédule, il refuse de croire tant qu’il ne mettra pas ses doigts dans les plaies du Christ. En réponse à ce comportement, la parole de Jésus se fait directe, incisive : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Le fruit de cette foi simple est la joie : la joie pascale qui remplit la vie chrétienne et que la liturgie a fêtée durant cet octave. Dieu donne sa présence et son amour à tous ceux qui croient simplement que le Christ est Seigneur et qu’il est mort pour chacun de nous : dans sa Résurrection, il a envahi l’univers de sa présence d’Amour. Le Verbe s’est fait chair pour que définitivement, dans la Victoire de Pâques, tous les hommes soient incorporés à sa vie, inclus en lui, afin de pouvoir partager avec lui la joie d’être auprès du Père. C’est pourquoi le Seigneur nous «donne sa paix», lui qui salue les disciples en leur disant par trois fois : «La paix soit avec vous.»

Être incrédule, ne pas vouloir croire, c’est refuser d’expérimenter l’Amour de Dieu, c’est dès lors refuser de vivre dans la paix. Demandons au Seigneur la grâce de demeurer dans sa paix et de croire que sa présence guérit nos doutes, notamment sur le sens ultime de la vie.

 

 

Père Tanguy Marie
Père Tanguy-Marie
Prêtre de la Cté des Béatitudes
Auteur du livre : La parole, don de Vie, EDB, 2006

 

22:04 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Que serait l'Amour sans Espérance ?

Que serait l'Amour sans Espérance ?
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Que le paysage soit sombre, il demeure toujours un éclat de Lumière, caché dans nos Vies...
Cette lumineuse Présence est celle de l'Amour indéfectible de Christ pour chaque individu.
La Parole de Dieu en son entier, est une invitation perpétuelle à l'Amour et l'Espérance.
Ces deux axes principaux s'épousent parfaitement car, que serait l'Amour sans la force de l'Espérance ?
Une fade parodie sans chaleur et non cette brûlure intense de chaque instant, offerte gracieusement par Christ.
Il peut vous parler autrement, l'important, est qu'Il s'adresse au coeur même de vos Existences.
Bruno LEROY.

20:46 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MÉDITATIONS. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

12/04/2007

LA CONVERSION SOCIALE.

Les chrétiens se voient confrontés au péché social et structurel de l'oppression et de l'injustice infligées aux masses.
Il s'agit du péché qui de situe dans les institutions et les structures de la société, et qui conduit les personnes et les groupes à avoir des comportements en contradiction avec le projet de Dieu.
Précisons ici que les structures ne sont pas des choses mais des modes de relation entre les choses et les personnes qui ont affaire à elles. Vouloir surmonter le péché social suppose que l'on s'attache à changer les structures afin qu'elles produisent en fonctionnant plus de justice et de participation.
La conversion évangélique réclame plus qu'un changement de coeur ; elle exige aussi un changement de l'organisation sociale qui provoque indéfiniment des comportements de péché. Cette conversion sociale se traduit par une lutte sociale transformatrice, et elle s'appuie sur des stratégies et des tactiques susceptibles d'ouvrir la voie aux modifications nécessaires. Au péché social il faut opposer la grâce sociale, fruit du don de Dieu et de l'activité de l'homme inspiré par Dieu. La charité comme mode d'être-aux-autres gardera toujours toute sa valeur. Mais, dans une perspective sociale, aimer signifie participer à la création de nouvelles structures, soutenir celles qui représentent une avancée pour obtenir une meilleure qualité de vie, et bien se situer dans le domaine politique à la lumière de l'option solidaire pour les pauvres. Jésus a donné l'exemple : il peut y avoir compatibilité entre l'Amour pour les personnes et l'opposition à leurs attitudes.
Il s'agit d'aimer toujours les personnes et dans n'importe quelle condition, mais de combattre les attitudes et les systèmes qui ne s'accordent pas avec les critères éthiques du message de Jésus.
La paix et la réconciliation sociales ne seront possibles que dans la mesure où auront été surmontés les motifs réels qui distillent en permanence les conflits : les relations inégales et injustes entre le capital et le travail, les discriminations entre les races, les cultures et le sexes. Ainsi, aimer sans haïr, lutter pour le triomphe de la juste cause sans céder au leurre des émotions, tout en respectant la diversité des opinions, en relativisant ses propres positions et en sauvegardant l'unité de la communauté, tels sont les défis concrets qui sont proposés à la sainteté des chrétiens libérateurs.

BRUNO LEROY.

13:31 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

11/04/2007

LA MORT N'AURA PLUS JAMAIS LE DERNIER MOT.

Foi, espérance, charité, justice sociale sont les attitudes fondamentales qui articulent la vie des chrétiens, leurs relations à Dieu et aux autres hommes. Elles sont la marque de la nouvelle alliance au nom du Dieu de Jésus-Christ, instaurée le jour de la Pâque.

La vie dans l’alliance est une manière de marcher et de se frayer un chemin dans l’existence. Il est le chemin qui conduit à faire la vérité, à perdre sa vie et à la recevoir en retour comme lui-même a perdu la sienne et l’a reçue en retour luxueusement de son Père. La vie dans l’alliance imprime donc à l’existence un mouvement qui la porte constamment vers l’avant, de commencement en commencement, sans fixation ni nostalgie. Elle est donc passage, traversée, exode : travail de la vie à travers la mort, car il n’est pas de traversée sans abandon.

Aussi bien la vie dans l’alliance permet-elle d’affronter la mort sans dépit car, il y a identité entre l’amour et le mystère pascal. Étant donné la charité, la mort n’est plus vécue comme ce qui entraîne à la désespérance, mais comme l’occasion de donner sa vie comme on l’a reçue, gratuitement, ou, en d’autres termes, de se rendre dans un geste d’abandon. L’espérance chrétienne est la capacité de vivre dans le temps, de vieillir et même de mourir sans nostalgie. Car le Dieu auquel on accorde sa Foi grâce au témoignage de ceux qui nous ont précédés est aussi le Dieu qui vient, que l’on cherche et que l’on attend ; Dieu vient aussi de l’avenir. La Foi en Dieu qui aime et que l’on aime, est ainsi inséparable de l’espérance.

Cette espérance est sans mesure. Car le monde qui vient, même si Jésus nous le laisse entrevoir dans ses paraboles du Royaume, excède toutes nos représentations. Le don de Dieu à venir dépasse tout ce que nous pouvons imaginer à partir de notre expérience présente. Aussi l’espérance est-elle l’acte même d’espérer sans autre assurance que la relation à Dieu qui donne la Vie et auquel on se rend sans réserve.

Foi, espérance, charité, justice sociale sont donc les attitudes fondamentales qui articulent la vie des chrétiens, leurs relations à Dieu et aux autres hommes. Elles sont la marque de la nouvelle alliance au nom du Dieu de Jésus-Christ, instaurée le jour de la Pâque. Chacun et chacune s’y trouve convié gratuitement. La crucifixion du Christ est également cette puissante libération de l’esclavage de la peur de la mort que peuvent éprouver les hommes. Car la résurrection est la seule conclusion face au monde clos de notre finitude, elle ouvre la porte vers une vie nouvelle, une Alliance nouvelle, celle d’un amour vécu en actes au quotidien dans une Joie parfaite. La Joie des ressuscités en Christ et qui propagent à travers le monde cette conviction que même la mort n’a jamais le dernier mot, lorsque nous sommes des hommes d’espérance et de confiance en cette Pâque qui est la preuve que l’amour consiste à donner sa vie pour ceux qu’on aime car, l’amour bannit toutes craintes et nous rend audacieux par-delà la pure raison.

 Cette pseudo-raison qui masque subtilement la peur qui n’est que lâcheté de ne jamais risquer sa vie au nom d’un absolu.

Bruno LEROY.

10:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

10/04/2007

LA PAROLE VERBALISE LA RUPTURE DE SENS.

On ne sait guère avec certitude où se situe le « village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem ». Il aurait sans doute sombré depuis longtemps dans l’oubli s’il n’y avait pas eu deux pèlerins, bientôt rejoints par un troisième, qui s’y étaient rendus « le troisième jour après la mort de Jésus ». Nous ne connaissons le nom que d’un de ces deux hommes : Cléophas ; l’autre pourrait être chacun de nous aux heures sombres du doute, de la tristesse, de la lassitude, du découragement. N’avons-nous pas tous connu des jours où, suite à certains évènements, tout devient absurde ; notre vie nous apparaît comme un échec, et rien ne semble pouvoir changer le cours des évènements ? La tentation qui nous guette alors est la fuite : partir, en laissant derrière nous nos problèmes - comme si nous ne les portions pas d’abord en nous-même - tourner le dos à la réalité devenue un fardeau trop pesant ou un sac de nœuds trop complexes, et fuir par le chemin d’Emmaüs.
La plupart des maîtres spirituels parlent abondamment de cette épreuve. Ce qui ne signifie pas qu’elle serait spécifique à ceux qui cheminent vers des états « mystiques » : elle est probablement le lot de toute trajectoire humaine. Mais la vie spirituelle est-elle autre chose que l’intégration de notre vie « ordinaire » dans la perspective nouvelle offerte par l’Evangile ? La grâce ne se superpose pas à la nature de manière extrinsèque ; mais elle l’éclaire et la féconde de l’intérieur, donnant une valeur surnaturelle aux péripéties de notre vie toute humaine, si du moins nous consentons à les lire à la lumière de la foi et de l’espérance que nous offre l’Esprit Saint.
Chemin faisant, nous découvrons que ceux que la tradition appelle « les disciples d’Emmaüs » ne l’étaient pas vraiment - ou du moins pas encore - au début de leur parcours. Ils avaient suivi ce « Jésus de Nazareth » parce qu’ils « espéraient qu’il serait le libérateur d’Israël ». C’est pourtant à ce point de leur cheminement que le Seigneur les rejoint, les invitant à exprimer leur souffrance, leur déception, leur découragement. Le changement de perspective sur les événements de notre vie nécessite cette mise à distance dans la parole qui verbalise la rupture de sens, cause de la souffrance.
Le second temps consiste à reconnaître notre perplexité - « Vous n’avez donc pas compris ! » -, à nous tourner pauvrement vers Dieu, à lui redire que nous croyons que nos vies sont dans ses mains, et à lui demander de nous éclairer sur le sens des évènements que nous subissons.
« Comme votre cœur est lent à croire : ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ! » Nous ne marchons jamais seul sur nos chemins de souffrance, car le Christ nous y a précédé pour pouvoir nous y accompagner. Pour entendre ce mystérieux compagnon nous expliquer le sens de nos épreuves, il faut l’écouter là où il nous parle : dans les Ecritures où il interprète sa vie et la nôtre à la lumière des promesses de Dieu. Mais il n’est pas facile d’arrêter de « ressasser » nos problèmes, pour nous mettre à l’écoute d’un Autre qui nous adresse une Parole n’ayant, à première vue, pas grand-chose à voir avec ce que nous vivons. Pourtant, tous ceux qui en ont fait l’expérience peuvent en témoigner : c’est là, dans l’humble écoute de la Parole, que Dieu donne sa paix. « Notre cœur n’était-il pas tout brulant tandis qu’il nous parlait sur la route et qu’il nous faisait comprendre les Ecritures ? »
Certes, nous ne devons pas attendre une réponse toute faite, mais nous donnant la paix de son Esprit, le Seigneur nous met dans les conditions requises pour trouver la solution, ou du moins pour persévérer courageusement sur notre chemin de croix, sans dévier ni à droite ni à gauche, tant que nous n’aurons pas la certitude que c’est lui qui nous y invite.
La vie est-elle autre chose qu’un long pèlerinage vers la cité sainte ? Au cours du voyage, nous jouissons d’aubes claires, mais nous avons inévitablement à traverser des nuits d’angoisses. Lorsque nous nous enfonçons dans les ténèbres, « efforçons-nous de retenir » le Seigneur : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse ». Approchons-nous de la Table où il rompt le Pain après nous avoir expliqué les Ecritures ; il ouvrira nos yeux et nous découvrirons sa présence. Alors nous pourrons confesser, pleins d’espérance : « C’est vrai ! Le Seigneur est ressuscité ! De quoi aurions-nous peur ? »

« Seigneur, tout comme aux disciples d’Emmaüs, c’est dans l’Eucharistie que tu nous donnes rendez-vous : c’est là que nous sommes invités à déposer nos fardeaux, à retrouver la joie dans le renouvellement de l’Alliance, et le courage de reprendre notre route. Chaque célébration n’est-elle pas le mémorial de ta victoire sur toute mort ? Aussi est ce là que nous pouvons entendre l’Église nous redire, avec l’autorité que tu lui as conférée : “Au nom de Jésus-Christ, le Nazaréen, lève-toi et marche” (1ère lect.). »


Père Joseph-Marie.

20:25 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |