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03/06/2009

Dieu ne nous imposera jamais l’écoute de sa voix.

 Un scribe s'avança vers Jésus et lui demanda : ‘Quel est le premier de tous les commandements ?’ Jésus lui fit cette réponse : ‘Voici le premier : Écoute, Israël…’ » Le premier des commandements que le Seigneur nous donne c’est de l’écouter, c’est d’accepter d’être accueillant à sa Parole de vie. Et que commence par nous dire cette Parole ? « Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ». Unicité, radicalité. Il n’en est pas d’autres vers qui notre cœur puisse tendre l’oreille car personne en dehors de lui ne peut légitiment prétendre à ce titre.

La conséquence pour nous d’une telle affirmation ? « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force ». Quelle exigence ! Avec le cœur partagé qui est le nôtre, comment prétendre y être arrivé, ne serait-ce qu’une fois dans notre vie. Certes, nous en avons le désir, mais ce précepte nous bouscule parce qu’il nous renvoie à notre incapacité à l’accomplir. N’aurions-nous pas envie de répondre à Jésus : ‘Ecoute Seigneur, laisse-moi tranquille, j’essaye de faire ce que je peux, mais ne me demande pas l’impossible’ ?

Et pourtant le Seigneur nous demande bien de l’aimer et non pas de faire seulement notre possible pour l’aimer. Ne passons pas trop facilement à côté de l’exigence de ces paroles, même si nous ne devons pas nous laisser enfermer par celle-ci.
Pour ce faire, il est essentiel de nous souvenir qu’il s’agit en premier lieu d’écouter. Ecouter la beauté d’une telle parole : « Le Seigneur notre Dieu est l’unique, tu aimeras… » ; écouter l’amour du Seigneur qui résonne en elle et ce jusque dans la première épître de saint Jean où il nous est dit : « Dieu le premier nous a aimés ». Dieu ne peut nous demander de l’aimer de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit et de toute notre force que parce que lui-même nous a aimés le premier. Dieu ne peut nous demander de rester fidèle à ce précepte que parce que lui-même, le premier, demeure fidèle.

La première exigence n’est donc pas d’aimer le Seigneur mais de l’écouter et en l’écoutant de se laisser ajuster à lui. Ecouter pour se laisser ajuster, pour se laisser transformer et pour pouvoir aimer du même amour dont nous sommes aimés. Somme toute, n’est-ce pas cela être juste ?

Mais Dieu ne nous imposera jamais l’écoute de sa voix. La Parole de Dieu ne vient pas comme une voix qui se surajouterait à tous nos bruits, à tous nos propos vains et futiles, quitte même à les dominer de sa force.
Parce qu’elle est plénitude, la Parole de Dieu ne peut pas ne pas tout emplir. Elle ne peut donc que jaillir du silence le plus profond. Lui seul veut dire quelque chose. Oui, derrière les bruits, derrière les cris, il y a en moi ce silence qui existe plus que moi, il y a ce silence de quelqu’un qui est sur le point de parler et qui commence ainsi : « Ecoute,… ». Ouvrons l’oreille de notre cœur et écoutons. Ce qui suit sera unique pour chacun d’entre nous.


Frère Elie.

21:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

30/05/2009

L’effusion du Saint Esprit.



©F&L-D.Lefèvre

La Pentecôte.

Il est de coutume d’assimiler l’Esprit Saint à l’Amour, comme voudrait le souligner l’image du souffle qui envahit la chambre haute où se trouvaient les disciples le jour de la Pentecôte. Mais l’Esprit Saint est avant tout « l’Esprit de Vérité », ce qui nous permet de mettre en évidence avec le psalmiste le lien inséparable entre la vérité et l’amour : « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent. » L’Esprit Saint réalise les œuvres du Christ : il témoigne « en sa faveur ». Non seulement il ne dit rien de lui-même, mais il annonce la vie même de Jésus : « Il redira ce qu’i l a entendu, il me glorifiera, il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. » L’Esprit Saint est l’exégète du Fils : il rend vivant sa présence. Celle-ci produit des fruits qui sont de solides critères pour discerner l’authenticité de la vie chrétienne. L’Esprit donne la vie en transformant de l’intérieure toute l’existence dans « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, l’humilité et la maîtrise de soi ». L’Esprit Saint configure l’être du croyant à la personne du Christ en lui faisant éprouver ses sentiments de Fils. L’Église, « Corps du Christ », est toute disponible à l’œuvre de l’Esprit : elle l’instruit de ses dons, à la fois institutionnels et charismatiques, les deux étant indissociables.

 

Invoquons l’Esprit Saint avant chacune de nos prières afin qu’il peigne en nous le visage tant aimé et si aimant de Jésus.

Extrait de Feu et Lumière de Mai 2009 (n° 283)

 


 


P?re Tanguy Marie
Père Tanguy-Marie
Prêtre de la Cté des Béatitudes
Auteur des livres : La parole, don de Vie, EDB, 2006
Libres en Christ, EDB, 2008

 

19:48 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

La pleine connaissance spirituelle vers laquelle nous guide l’Esprit.

Le fil rouge de la liturgie de cette fête de Pentecôte me semble être le passage de la Seigneurie du Christ à celle de l’Esprit au cœur du disciple et au cœur de l’Eglise. Par trois fois, Saint Paul insiste auprès des chrétiens de Galatie afin qu’ils « se laissent conduire par l’Esprit ». Il ne s’agit pas pour autant de changer de Maître : Celui que Jésus envoie d’auprès du Père ne fera que « reprendre ce qui vient du Fils pour nous le faire connaître ». Et comme le Verbe prononce les paroles du Père, c’est ultimement au Père que l’Esprit tout comme le Fils rendent témoignage.
Il semble pourtant qu’il y ait une contradiction dans les propos de Notre-Seigneur, puisqu’il affirme d’abord qu’il aurait « encore beaucoup de choses à nous dire, mais que pour l’instant nous n’avons pas la force de les porter » ; puis il ajoute que l’Esprit se limitera à nous « redire tout ce qu’il aura entendu ». Dans ces conditions, qui donc va compléter l’enseignement que Jésus n’a pas pu achever en raison de notre faiblesse ?
Si nous interprétons ces paroles comme la révélation d’un manque dans l’ordre du savoir, il y a effectivement une difficulté ; mais s’il s’agit d’un déficit dans l’ordre de la connaissance - au sens d’une intuition spirituelle de la véritable identité du Christ - la contradiction disparaît
: seul l’Esprit du Père et du Fils peut nous révéler la vérité de leur relation, et par là leur identité profonde. Littéralement, l’Esprit de vérité nous guidera dans la vérité toute entière, c'est-à-dire qu’il nous introduira dans le mystère de la Personne du Père en nous donnant part à la vie filiale du Christ. L’Esprit ne nous livre pas de « nouvelles informations sur l’affaire Jésus », mais il le « glorifie » : il révèle sa gloire, la gloire qu’il tient du Père en tant que Fils unique, venu nous introduire dans « la grâce et la vérité » (Jn 1, 17).
La parole de Jésus ne suffit donc pas pour « rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » : il faut davantage ; un autre don est nécessaire : celui de l’Esprit, qui glorifie le Fils, c'est-à-dire qui met en lumière le caractère divin de sa mission. La parole s’écoute ; la gloire se contemple : la parole nous constitue en interlocuteurs de Dieu, la contemplation de sa gloire nous unit à lui dans l’amour, tout en nous unissant entre nous dans une même communion.
Nous avons donc besoin d’un double accompagnement : celui de la parole, et celui de l’Esprit. Nous pourrions dire que nous n’allons vers le Père qu’en donnant la main au Fils et à l’Esprit : « Si vous ne devenez pas comme les petits enfants – sous-entendu qui se laissent conduire par la main – vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux » (Mt 18, 4). Et où allons-nous ainsi ? La seconde lecture de ce jour nous précise que notre marche nous conduit d’un état à un autre. En devenant sujet du Christ Jésus et en obéissant à son Esprit, nous passons de la sujétion à la Loi, à la liberté des enfants de Dieu ; ou encore : de l’esclavage de la chair à la liberté de l’esprit ; et enfin : de la mort à la vie. Ce passage n’est cependant pas une promenade de santé : Jésus nous parle de l’Esprit comme d’un Défenseur, un Témoin, un Avocat ; le contexte est donc celui d’un procès, d’une mise en accusation. Certes l’issue de l’affrontement ne fait pas de doute puisque Jésus est passé par c e chemin avant nous pour nous ouvrir la voie qui conduit au Père ; mais si notre Maître est déjà dans la gloire, nous sommes encore au cœur du combat. D’où l’importance de demeurer soumis à celui que Jésus nous a envoyé d’auprès du Père pour nous protéger, nous conseiller, nous guider et nous introduire dans la vérité toute entière.
Si Jésus nous dit avec autant d’insistance qu’il est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), et s’il nous envoie « l’Esprit de vérité » dont la mission est de nous « guider dans la vérité toute entière », c’est donc que ce qui nous barre l’accès à la vie en plénitude, c’est le mensonge. Le diable est en effet « Père du mensonge », et par le fait même, « homicide, et cela depuis les origines » (Jn 8, 44-45). D’où l’importance de proclamer à temps et à contretemps la parole de vérité, car c’est elle qui ouvre le chemin de la vie. Le poison mortel réside dans le mensonge - subtilement entretenu par le démon - selon lequel l’homme serait divin par nature, et n’aurait dès lors nullement besoin de salut. Enfermé dans son autonomie carcérale, ce petit dieu ne voit pas qu’il est esclave de la chair, aliéné de lui-même, voué à la mort ; alors qu’il est de toute éternité appelé par le Père à partager sa propre vie dans la lumière de l’amour.
La pleine connaissance spirituelle vers laquelle nous guide l’Esprit est donc à la fois « théorique » et « pratique » : il s’agit de coopérer avec la grâce à une transformation profonde de notre être afin de « devenir participants de la vie divine » (2 P 1, 4). Nous laisser conduire par l’Esprit signifie nous soumettre en toutes choses à ses directives afin de ne plus « obéir aux tendances égoïstes de la chair » (2nd lect.), et de vivre selon la loi de charité. Tel est le chemin que sont invités à suivre ceux qui « sont au Christ » (Ibid.) et progressent vers la vie filiale.
L’Esprit nous donne d’abord de croire en Jésus, Seigneur et Sauveur ; puis il nous conduit vers un attachement toujours plus radical à sa Personne, afin de vivre de sa vie. Sur ce chemin, il s’agit pour chacun de nous de faire la vérité sur nos comportements, afin d’extirper les agissements du vieil homme, qui sont incompatibles avec une vie en Christ. Il suffit de parcourir la liste des « actions auxquelles mène la chair » que nous énumère Saint Paul, pour découvrir que nous n’avons pas encore « crucifié en nous la chair, avec ses passions et ses tendances égoïstes », pour laisser « vivre l’Esprit en nous ». Telle est précisément la raison pour laquelle nous revivons chaque année la solennité de la Pentecôte : nous avons besoin de nous laisser purifier dans le Feu de l’Esprit afin de pouvoir « rendre témoignage en faveur de Jésus », et « proclamer par toute notre vie les merveilles de Dieu » (cf. 1ère lect.).

« Aujourd’hui, Seigneur, par le mystère de la Pentecôte, tu sanctifies ton Eglise chez tous les peuples et dans toutes les nations ; répands les dons du Saint Esprit sur l’immensité du monde, et continue dans les cœurs des croyants l’œuvre d’amour que tu as entreprise au début de la prédication évangélique, par Jésus le Christ, Notre-Seigneur » (Or. d’ouv.).



Père Joseph-Marie.


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28/05/2009

M'aimes-tu d'un amour d'amitié ?

La péricope évangélique de ce jour est extraite de la première finale du quatrième évangile. Il s’agit du merveilleux dialogue entre Jésus ressuscité et Pierre sur les bords du lac de Tibériade.

Par trois fois Jésus demande à Pierre : « M’aimes-tu ? ». Certes, cette insistance marque la gravité de l’appel divin et ne peut que rappeler à Pierre sa triple trahison. Mais lorsqu’on voit qu’en grec, le verbe traduit en français par « aimer » n’est pas toujours le même, le sens de cet échange entre Pierre et le Ressuscité atteint une profondeur insoupçonnée.

En effet, en faisant attention à la nuance qui apparaît entre les termes dans l'original grec, on traduirait plutôt : « M'aimes-tu plus que les autres ? » ; puis simplement : « M'aimes-tu d'un amour de charité ? » ; et enfin : « M'aimes-tu d'un amour d'amitié ? » L’intensité dans le questionnement de Jésus va donc en décroissant. Étonnant car nous aurions plutôt attendu que Jésus invite d’abord Pierre à l’aimer d’un amour naturel d’amitié et ensuite d’un amour surnaturel de charité.

Face à l’enchaînement de ces demandes, on devine aisément le désarroi de Pierre, qui par sa trahison, a fait l'expérience de son impuissance à aimer Jésus d'un amour de charité. Ne voulant pas mentir à nouveau, il répond par un humble aveu : « Oui, Seigneur, je t'aime, mais d'un simple amour humain : je ne suis pas capable de mieux, tu le sais ! »

A chacun de ces aveux d'impuissance – mais qui sont autant de déclarations de son désir d'aimer en vérité - Jésus répond en confiant à Pierre le soin de ses brebis. On comprend alors que par les trois questions qu’il lui adresse, Jésus n’a pas l’intention d’accuser Pierre en référence à sa triple trahison. Jésus ne veut enfermer personne dans son péché mais au contraire l’en libérer.

Jésus met Pierre devant son désir de l’aimer de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force mais également devant son incapacité à le réaliser par ses propres forces. Il s’agit ici pour Jésus de sortir Pierre de sa culpabilité en réveillant en lui le désir de le suivre. La seule chose que Jésus ajoute à cela c’est de permettre à Pierre de reconnaître que sans son aide il ne pourra y arriver par lui-même : « Pais mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu nouais ta ceinture et tu allais où tu voulais ; lorsque tu seras devenu vieux, tu étendras les mains et c’est un autre qui nouera ta ceinture et qui te conduiras là où tu ne voudrais pas. »

Cette phrase a été comprise comme une prophétie de la mort dont le premier des apôtres glorifierait son Seigneur. Autrement dit, notre Seigneur révèle à Pierre qu’il arrivera un jour à l’aimer d’un parfait amour de charité – à travers le don de sa vie dans le martyre – mais que ce sera par la grâce de celui qui lui aura passé la ceinture et conduit au lieu du témoignage d’où spontanément sa volonté humaine l’avait éloigné durant la Passion.

D’ici-là, Jésus se contente bien de son pauvre amour humain dans la mesure où Pierre s’en sert de tremplin pour aller plus haut. « Suis-moi » : c'est sur le chemin de l'amour de charité, qui consiste à tout donner et à se donner soi-même, que Pierre est convié à la suite de son Maître dans la force de l'Esprit. Et ce second appel que Jésus adresse à son apôtre est d’autant plus décisif qu’il est enraciné dans l'expérience éprouvante de la fragilité du disciple, mais aussi de la fidélité inconditionnelle de son Maître.

« En ce jour, Seigneur, nous voulons prendre à notre compte cet appel que tu adressas à Pierre. Fais-nous éprouver combien par nous-mêmes nous sommes incapables de t’aimer comme nous le désirons. A travers ton ‘suis-moi’, puissions-nous réentendre cette parole de l’Écriture : ‘Il est fidèle le Dieu qui t’appelle, c’est encore lui qui accomplira cela’, pour nous appuyer dessus chaque jour de notre vie. »



Frère Elie.

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23/05/2009

Ce n’est pas « le monde » qui enfante, car il s’est voué lui-même à la stérilité en se coupant de Dieu.

La liturgie de ce jour se déploie encore sous le signe de l'Ascension : l'Église se réjouit pour l'exaltation de son Seigneur : « Bénis le Seigneur ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être ! Le Seigneur a son trône dans les cieux, sa royauté s'étend sur l'univers » (Ps 102 [103]). Mais la contemplation de la gloire de l'Epoux ravive le désir de l'Epouse d'être unie à lui pour toujours. Certes, elle sait qu'elle n'est pas abandonnée, mais elle a soif de son Dieu qu'elle désire voir face à face dans la paix des cieux nouveaux et de la terre nouvelle : « Écoute Seigneur, je t'appelle », avons-nous chanté dans l'Introït de la Messe. « En mon cœur j'ai dit : je cherche ton visage ; ton visage, Seigneur, je le recherche : ne détourne pas de moi ta face » (Ps 26, 7). L'Église ne cherche pas ce visage dans un lointain ciel ; elle a bien compris que son Seigneur vit en elle désormais. « Nous reconnaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous, à ce qu'il nous donne part à son Esprit » attestait saint Jean dans la seconde lecture. L'Eglise cherche le Christ comme la Tête de son corps qu'il vivifie de son Esprit et qu'il guide avec autorité. C'est cette certitude qui anime la première communauté et justifie la prière que nous venons d'entendre : « Toi Seigneur qui connais le cœur de tous les hommes, montre-nous lequel, de Joseph ou de Matthias, tu as choisi pour prendre place dans le ministère des Apôtres ». C'est le Seigneur, certes invisible mais bien réellement présent, qui continue à diriger son Eglise.
Telle est la situation paradoxale de ce temps entre l'Ascension du Seigneur et son retour dans la gloire : l'Eglise tend de tout son être vers Celui qui lui est déjà intimement présent dans la fidélité d'un amour qui ne peut se reprendre. Elle ne vit pas encore dans la plénitude de la rencontre face à face, et pourtant, nul ne pourra lui ravir sa joie (Jn 16, 22), car nul ne pourra lui enlever la présence de son Seigneur vivant au milieu d'elle dans l'Esprit.
L'Eglise-épouse vit de la promesse de son Seigneur : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens à vous. Encore un peu et le monde ne me verra plus ; vous, vous me verrez vivant et vous vivrez vous aussi » (Jn 14, 18-19). Telle est la « parole de vérité » qui nous arrache au « monde » - entendu ici comme la Babylone d'en bas qui refuse Dieu et son Messie – et nous propulse sur le chemin de la vie véritable, celle qui nous vient du Père et fait de nous ses fils.
Si « le monde nous a pris en haine », c'est précisément parce que nous ne lui appartenons plus ; nous ne sommes plus les vassaux du Prince des ténèbres, mais nous avons fait allégeance au Christ Jésus, le Roi des Rois et le Seigneur des Seigneur. Avouons cependant que la haine du monde nous fait peur : appartenir au Christ est certes consolant, mais n'est guère rassurant quand on voit ce que le Prince d'ici-bas lui a fait endurer ! Jusqu'à la fin des temps, l'histoire sera le lieu d'affrontement de deux personnages et deux discours-programmes, entre lesquels les hommes auront à choisir. D'un côté le Prince de ce monde que Jésus désigne comme « le Mauvais », et dont il demande au Père de préserver ses disciples. C'est le « Malin » dont à notre tour nous demandons à être délivré dans le Notre Père. Le discours mensonger de ce Dia-bolos tend à nous couper de Dieu, de sa paternité, en nous faisant douter de la filiation de Jésus et de sa mission rédemptrice.
En face, le Christ Jésus, l'intrus qui vient d'ailleurs et qui tente de regrouper les hommes autour du nom du Père pour les soustraire aux filets du Mauvais.
L'affrontement sera sans pitié, chacun combattant avec les armes qui lui sont propres : le Démon au moyen de la haine meurtrière au service du mensonge, Jésus avec la seule force de sa patience au service de son amour miséricordieux. Nous connaissons la suite et le triomphe apparent du Malin le vendredi saint. Victoire éphémère, car le paradoxe, c'est qu'en transperçant mortellement son adversaire, le Prince de ce monde a ouvert lui-même la Source de la vie, accomplissant sans le vouloir la Parole annoncée par Jésus : « Pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient eux aussi consacrés par la vérité ».
La Résurrection est la parole d'arbitrage du Père, qui prononce la victoire définitive de l'amour sur la haine, de la vie sur la mort. La Résurrection démontre que Dieu est du côté de l'amour ; bien plus, que « Dieu est amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu en lui ».
Telle est la vérité dans laquelle chacun de nous a été baptisé : enseveli par le baptême dans la mort du Christ, nous sommes ressuscités avec lui à la vie nouvelle de l'Esprit, afin d'aimer comme Jésus le premier nous a aimés. Le signe de reconnaissance de notre appartenance au Christ Jésus devrait être l'amour que nous avons les uns pour les autres. Le chrétien est consacré par la Parole de vérité et l'Esprit de sainteté, qui l'arrachent au monde et le transfèrent dans la demeure de Dieu parmi les hommes : l'Église.
Certes tout cela est déjà advenu en nous ; mais comme le Prince de ce monde ne désarme pas, et que son discours mensonger trouve toujours en nous des complicités, nous avons sans cesse à nous exposer à l'action purificatrice du glaive de la Parole et du Feu de l'Esprit. Dans ce combat pour la liberté, Jésus « veille sur nous » et nous pouvons compter sur sa prière : « Père Saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné en partage - voilà pour la Parole - pour qu'ils soient un comme nous-mêmes » - voilà pour l'Esprit.
Dans les jours qui nous acheminent vers la Pentecôte, tenons-nous avec la Vierge Marie au Cénacle. Scrutons avec elle les Écritures et ouvrons nos cœurs à la rosée de l'Esprit. Que se creuse en nous le désir de sa venue, afin d'être à nouveau consacrés dans la vérité et comblés de sa joie.


Père Joseph-Marie.

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21/05/2009

Le thème de la souffrance.

Le thème de la souffrance du juste persécuté, se lamentant au milieu de la liesse des méchants fêtant leur triomphe, est récurrent dans la Bible. L’Apocalypse de saint Jean décrit elle aussi l’arrogance des impies déployant leur faste et leurs sortilèges pour séduire les hommes, tout en poursuivant de leur haine meurtrière ceux qui refusent de plier le genou devant leurs idoles. Jésus confirme ce thème : « vous allez pleurer et vous lamenter » - il s’adresse aux disciples - « tandis que le monde se réjouira ».
N’est-ce pas le sort qui fut réservé à Notre-Seigneur tout au long de sa passion : broyé par la souffrance, il est livré aux sarcasmes, au mépris, à la violence de ceux dont la jalousie et la haine se déchainent contre lui.
La sérénité de Jésus contraste singulièrement avec le déferlement des passions qui l’assaillent de toute part : Notre-Seigneur sait fort bien que les mille morts qu’il subit constituent les douleurs de l’enfantement de l’homme nouveau et du monde nouveau. Accablé de toute part, il garde les yeux fixés sur le terme de son parcours : au cœur de son épreuve, il se réjouit déjà de la naissance à la vie divine de notre humanité vouée à la mort.
Jésus avertit ses disciples qu’il en sera de même pour eux ; n’est-ce pas effectivement ce que nous observons tout au long de l’histoire ? Dès les origines, l’Eglise a été persécutée, et à part quelques brèves périodes d’accalmies, il en a toujours été ainsi. Bien plus : la Parole nous prévient qu’il en sera de même jusqu’à la parousie.
Dans la lettre aux Romains, saint Paul précise que « la création tout entière traverse les douleurs d’un enfantement qui dure encore » (Rm 8, 22). Cette « création » qui aspire à la gloire des enfants de Dieu, c’est-à-dire à la participation à la vie divine, ne doit pas être confondue avec le « monde », qui s’oppose tout au contraire au Royaume instauré par le Christ, et s’acharne à retarder son avènement en persécutant les croyants. Le « monde » - au sens où le quatrième évangéliste utilise ce terme - ne connaît pas Dieu et refuse de s’ouvrir à sa Révélation, car il gît au pouvoir du père du mensonge, qui est homicide dès les origines (Jn 8, 44).
Ce n’est donc pas « le monde » qui enfante, car il s’est voué lui-même à la stérilité en se coupant de Dieu. Ce ne sont pas ses idoles qui lui donneront la vie, car « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie » (1 Jn 2, 16) n’ont jamais engendré que la jalousie, l’envie, la haine, la violence et finalement la mort. Le « monde » se réjouit de l’extension de son règne ici-bas, du triomphe de ses contre-valeurs - l’avoir, le pouvoir et la gloire ; mais il ne peut rien contre le disciple du Christ, car celui-ci n’appartient pas à ce « monde » - même s’il doit encore y demeurer quelque temps. Aussi est-il sans cesse en butte à la contradiction, car en refusant d’adhérer aux idéologies du relativisme, de l’hédonisme et de l’individualisme, il se trouve en porte-à-faux avec l’opinion dominante et risque de se trouver socialement marginalisé, voire exclu.
Au cœur de ce combat inégal où le disciple est en voie de subir le sort de son Maître, il ne reste cependant pas seul ; le Seigneur n’abandonne pas les siens : « Je vous reverrai et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera ». « L’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu » (1 P 4, 14) repose en effet sur lui, et lui fait déjà goûter les arrhes de son héritage : « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ; heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi : réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux » (Mt 5, 5.11).

« Seigneur, lorsque nous serons en bute aux contradictions, voire aux persécutions, accorde-nous la grâce de ne pas être lâches, mais comme les premiers disciples, de te prier de nous renouveler dans l’Esprit Saint. Avec eux nous voulons te demander : “Donne à ceux qui te servent d’annoncer ta Parole avec une parfaite assurance. Etends donc ta main pour guérir les malades, accomplis des signes et des prodiges, par le nom de Jésus, ton Saint, ton Serviteur” (Ac 4, 29-30). Oui, puissions-nous être “remplis de l’Esprit Saint pour annoncer la Parole de Dieu avec assurance” (Ac 4, 31). »


Père Joseph-Marie.

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Ouvrons nos cœurs à la rosée de l'Esprit.

l'Église se réjouit pour l'exaltation de son Seigneur : « Bénis le Seigneur ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être ! Le Seigneur a son trône dans les cieux, sa royauté s'étend sur l'univers » (Ps 102 [103]). Mais la contemplation de la gloire de l'Epoux ravive le désir de l'Epouse d'être unie à lui pour toujours. Certes, elle sait qu'elle n'est pas abandonnée, mais elle a soif de son Dieu qu'elle désire voir face à face dans la paix des cieux nouveaux et de la terre nouvelle : « Écoute Seigneur, je t'appelle », avons-nous chanté dans l'Introït de la Messe. « En mon cœur j'ai dit : je cherche ton visage ; ton visage, Seigneur, je le recherche : ne détourne pas de moi ta face » (Ps 26, 7). L'Église ne cherche pas ce visage dans un lointain ciel ; elle a bien compris que son Seigneur vit en elle désormais. « Nous r econnaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous, à ce qu'il nous donne part à son Esprit » attestait saint Jean dans la seconde lecture. L'Eglise cherche le Christ comme la Tête de son corps qu'il vivifie de son Esprit et qu'il guide avec autorité. C'est cette certitude qui anime la première communauté et justifie la prière que nous venons d'entendre : « Toi Seigneur qui connais le cœur de tous les hommes, montre-nous lequel, de Joseph ou de Matthias, tu as choisi pour prendre place dans le ministère des Apôtres ». C'est le Seigneur, certes invisible mais bien réellement présent, qui continue à diriger son Eglise.
Telle est la situation paradoxale de ce temps entre l'Ascension du Seigneur et son retour dans la gloire : l'Eglise tend de tout son être vers Celui qui lui est déjà intimement présent dans la fidélité d'un amour qui ne peut se reprendre. Elle ne vit pas encore dans la plénitude de la rencontre face à face, et pourtant, nul ne pourra lui ravir sa joie (Jn 16, 22), car nul ne pourra lui enlever la présence de son Seigneur vivant au milieu d'elle dans l'Esprit.
L'Eglise-épouse vit de la promesse de son Seigneur : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens à vous. Encore un peu et le monde ne me verra plus ; vous, vous me verrez vivant et vous vivrez vous aussi » (Jn 14, 18-19). Telle est la « parole de vérité » qui nous arrache au « monde » - entendu ici comme la Babylone d'en bas qui refuse Dieu et son Messie – et nous propulse sur le chemin de la vie véritable, celle qui nous vient du Père et fait de nous ses fils.
Si « le monde nous a pris en haine », c'est précisément parce que nous ne lui appartenons plus ; nous ne sommes plus les vassaux du Prince des ténèbres, mais nous avons fait allégeance au Christ Jésus, le Roi des Rois et le Seigneur des Seigneur. Avouons cependant que la haine du monde nous fait peur : appartenir au Christ est certes consolant, mais n'est guère rassurant quand on voit ce que le Prince d'ici-bas lui a fait endurer ! Jusqu'à la fin des temps, l'histoire sera le lieu d'affrontement de deux personnages et deux discours-programmes, entre lesquels les hommes auront à choisir. D'un côté le Prince de ce monde que Jésus désigne comme « le Mauvais », et dont il demande au Père de préserver ses disciples. C'est le « Malin » dont à notre tour nous demandons à être délivré dans le Notre Père. Le discours mensonger de ce Dia-bolos tend à nous couper de Dieu, de sa paternité, en nous faisant douter de la filiation de Jésus et de sa mission rédemptrice.
En face, le Christ Jésus, l'intrus qui vient d'ailleurs et qui tente de regrouper les hommes autour du nom du Père pour les soustraire aux filets du Mauvais.
L'affrontement sera sans pitié, chacun combattant avec les armes qui lui sont propres : le Démon au moyen de la haine meurtrière au service du mensonge, Jésus avec la seule force de sa patience au service de son amour miséricordieux. Nous connaissons la suite et le triomphe apparent du Malin le vendredi saint. Victoire éphémère, car le paradoxe, c'est qu'en transperçant mortellement son adversaire, le Prince de ce monde a ouvert lui-même la Source de la vie, accomplissant sans le vouloir la Parole annoncée par Jésus : « Pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient eux aussi consacrés par la vérité ».
La Résurrection est la parole d'arbitrage du Père, qui prononce la victoire définitive de l'amour sur la haine, de la vie sur la mort. La Résurrection démontre que Dieu est du côté de l'amour ; bien plus, que « Dieu est amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu en lui ».
Telle est la vérité dans laquelle chacun de nous a été baptisé : enseveli par le baptême dans la mort du Christ, nous sommes ressuscités avec lui à la vie nouvelle de l'Esprit, afin d'aimer comme Jésus le premier nous a aimés. Le signe de reconnaissance de notre appartenance au Christ Jésus devrait être l'amour que nous avons les uns pour les autres. Le chrétien est consacré par la Parole de vérité et l'Esprit de sainteté, qui l'arrachent au monde et le transfèrent dans la demeure de Dieu parmi les hommes : l'Église.
Certes tout cela est déjà advenu en nous ; mais comme le Prince de ce monde ne désarme pas, et que son discours mensonger trouve toujours en nous des complicités, nous avons sans cesse à nous exposer à l'action purificatrice du glaive de la Parole et du Feu de l'Esprit. Dans ce combat pour la liberté, Jésus « veille sur nous » et nous pouvons compter sur sa prière : « Père Saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné en partage - voilà pour la Parole - pour qu'ils soient un comme nous-mêmes » - voilà pour l'Esprit.
Dans les jours qui nous acheminent vers la Pentecôte, tenons-nous avec la Vierge Marie au Cénacle. Scrutons avec elle les Écritures et ouvrons nos cœurs à la rosée de l'Esprit. Que se creuse en nous le désir de sa venue, afin d'être à nouveau consacrés dans la vérité et comblés de sa joie.


Père Joseph-Marie.

09:18 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, catholique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Au matin de Pâque s’est levée l’aube d’un jour nouveau.

Jésus ressuscité dispense ses directives avec une autorité souveraine. C’est à la fois le Roi des rois et le juge eschatologique qui parle. L’enjeu de chacune de nos vies est dévoilé en quelques mots : « celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné ». Il s’agit de choisir son camp : au matin de Pâque s’est levée l’aube d’un jour nouveau, dont les premiers rayons commencent à briller au cœur de notre monde encore enfoui dans les ténèbres.
Ce n’est pas seulement aux hommes, mais « à toute la création » que les apôtres sont invités à annoncer la Bonne Nouvelle, car le règne du Prince de ce monde est achevé. Le Seigneur a triomphé de l’antique ennemi qui nous gardait dans « les ténèbres et l’ombre de la mort », pour nous redonner autorité sur les animaux sauvages et les éléments hostiles : « ils prendront des serpents dans leurs mains et s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ». Dès le premier chapitre de son Evangile, Saint Marc avait annoncé cette dimension cosmique de l’action libératrice de Notre-Seigneur ; il précise en effet qu’après avoir repoussé les assauts du Satan, « Jésus vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient » (Mc 1, 12-13). Notre-Seigneur réalise la prophétie d’Isaïe : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. (…) Il ne se fera plus rien de mauvais ni de corrompu sur ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer » (Is 11, 6-9).
Ces « bêtes sauvages », ce sont d’abord nos passions dont le démon se sert pour nous enchaîner à ce monde qui passe et nous empêcher de nous tourner vers le Dieu de notre salut. Or nous le croyons : par sa Passion victorieuse, Notre-Seigneur Jésus-Christ a vaincu l’antique ennemi et nous a rétablis dans notre orientation fondamentale vers le Père en nous donnant part à son Esprit. Certes nous subissons encore les assauts de l’Adversaire, mais le cri de victoire de Saint Jean retentit, plein d’une joyeuse espérance : « Je vous le dis, mes petits enfants : “Vos péchés sont pardonnés à cause du nom de Jésus ; vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous, vous avez vaincu le Mauvais” » (1 Jn 2, 12-14).
Comme le rappelait Jésus lui-même à ses apôtres avant l’ascension : cette force est celle de l’Esprit Saint qui viendra sur eux ; bien plus : « dans lequel ils seront baptisés d’ici quelques jours » (cf. 1ère lect.). Etre baptisés dans l’Esprit signifie être immergés en lui afin de vivre de sa vie et accomplir tous ensemble les œuvres que le Père nous confie. « Tous en effet, nous avons été appelés à une seule espérance » dans l’unique Corps, au sein duquel chacun de nous a reçu le don de la grâce comme le Christ l’a partagée dans l’Esprit (Ibid.). Car le Seigneur Jésus est toujours vivant au milieu de nous, même s’il fut « enlevé au ciel et est assis à la droite de Dieu » : c’est lui Notre-Seigneur qui travaille avec nous au sein de son Eglise, par l’onction de l’Esprit qui la guide et la conduit sur le chemin de la vérité toute entière et de la plénitude de la vie.

« Dieu qui élève le Christ au-dessus de tout, ouvre-nous à la joie et à l’action de grâce, car l’Ascension de ton Fils est déjà notre victoire : nous sommes les membres de son corps, il nous a précédés dans la gloire auprès de toi, et c’est là que nous vivons en espérance » (Oraison d’ouverture).



Père Joseph-Marie.

09:13 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite de la liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

19/05/2009

Jésus ne veut rien nous cacher.

« J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter ». Jésus ne veut rien nous cacher. Lui le Verbe, l’unique Parole du Père ne pouvait qu’être la révélation en plénitude de Dieu et de son amour pour nous. Dieu s'est révélé pleinement en envoyant son propre Fils en qui Il a établi son Alliance pour toujours.
L’épitre aux Hébreux nous dit : « Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé par les prophètes, Dieu en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son fils » (He 1, 1-2). Le Christ, le Fils de Dieu fait homme, est la Parole unique, parfaite et indépassable du Père. En Lui, Il dit tout, et il n'y aura pas d'autre parole que celle-là. Saint Jean de la Croix, après tant d'autres, l'exprime de façon lumineuse, en commentant He 1, 1-2 : « Dès lors qu'Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n'a pas d'autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d'un seul coup en cette seule Parole et il n'a rien de plus à dire ; car ce qu'Il disait par parties aux prophètes, Il l'a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu'est son Fils. Dès lors qu'Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n'a pas d'autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d'un seul coup en cette seule Parole et il n'a rien de plus à dir e ; car ce qu'Il disait par parties aux prophètes, Il l'a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu'est son Fils. » (Carm. 2, 22)

Si tout a été dit en Jésus, tout pourtant n’a pas été explicité par lui et il nous en donne la raison : ses disciples n’avaient pas la force de porter le poids de cette vérité. Qu’est-ce à dire ? Que Jésus ne leur avait pas donné toute la lumière sur le mystère de sa personne car ils n’auraient pas pu porter le poids de révélation divine contenue en elle.
Celui qui guidera les disciples de Jésus vers la vérité de la révélation du Christ dans ce qu’il a dit et fait, c’est l’Esprit Saint que le Fils: « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité toute entière ».

Ce ne sera donc pas une révélation nouvelle qu’apportera l’Esprit. Jésus précise bien d’ailleurs qu’il n’y a rien à ajouter à la révélation que le Père nous fait en son Verbe de lui-même et de son dessein d’amour sur nous : « Tout ce qui appartient au Père est au Fils » et celui-ci nous l’a fait connaître (Jn 15, 15). Mais pour nous permettre d’accéder à cette connaissance, l’Esprit Saint sera pour nous la lumière qui illuminera les yeux de notre intelligence et de notre cœur.
La nouveauté de l’Esprit réside précisément en ceci qu’il vient éclairer les événements de notre vie en nous donnant de discerner en leur sein la présence du mystère du Christ, mystère de l’amour infini du Père pour chacun de nous. L’Esprit Saint nous permet ainsi de reconnaître en chacune de nos existences comment s’actualise l’œuvre d’Amour du Père réalisée en son Fils bien-aimé. En somme l’Esprit-Saint nous donne de découvrir le sens de notre vie, la finalité à laquelle nous sommes appelés et qui nous est déjà rendue accessible sur la route d’ici-bas.

« Seigneur Jésus, nous appelons sur nous ton Esprit. Qu’il nous donne de reconnaître ta présence agissante en nos vies, témoignage de l’Amour du Père envers chacun d’entre nous. Qu’il nous guide vers la vérité tout entière de notre existence en nous donnant d’en découvrir le sens que ta présence lui donne. »



Frère Elie.

16:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

17/05/2009

L’Esprit est l’acte d’amour du Père.

Jésus se présente comme le sujet actif de l’envoi de l’Esprit. L’Esprit est l’acte d’amour du Père dans lequel il engendre le Fils, et conjointement l’acte d’adoration filiale par lequel le Verbe témoigne sa reconnaissance au Père.
Cet amour réciproque est absolu, exclusif. Si l’amour du Père peut nous rejoindre, nous envelopper, nous engendrer nous aussi à la vie divine, c’est parce que le Fils nous le donne en partage. C’est donc bien lui qui nous envoie l’Esprit d’auprès du Père.
Or l’amour rapproche, unit l’amant et l’aimé ; c’est ce que fait l’Esprit : il nous rapproche de Jésus, nous fait entrer dans son intimité, nous le fait connaître et nous introduit progressivement dans « la vérité tout entière » (Jn 16, 13) en nous révélant son identité et sa mission.
C’est en ce sens que l’Esprit d’amour est aussi « l’Esprit de vérité », qui rend témoignage à Jésus dans le grand procès que le monde lui intente, et qui se poursuivra depuis Pilate jusqu’à son retour glorieux. Seul celui qui est instruit par le Défenseur céleste du Christ, peut valablement témoigner de lui devant les hommes. Non seulement par la parole, « en rendant compte de l’espérance qui l’habite » (1 P 3,15), mais aussi et surtout par la transformation de sa vie, de plus en plus conforme à celle de Jésus, mettant en œuvre ses enseignements et ses préceptes.
Par le fait même, les accusations portées contre le Maître atteindront également le disciple, qui subira le même sort que celui en faveur de qui il témoigne. Mais en tout cela, le disciple n’est pas seul : l’Esprit de vérité qui repose sur lui, l’unit à Jésus au point que le témoin ne fait plus qu’un avec celui dont il témoigne. Unis ainsi à notre Maître nous pourrons nous approprier ses propres paroles devant nos détracteurs : « Vous ne croyez donc pas que je suis dans le Christ et que le Christ est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c’est le Christ qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres » (cf. Jn 14, 10).
C’est bien ce qui ressort de la lecture des lettres apostoliques : que ce soit saint Paul, saint Pierre, saint Jacques ou saint Jean, c’est toujours l’unique et même Christ qui parle à travers eux, par la médiation de l’inspiration dont ils bénéficient. Certes ils ne sont pas que des instruments passifs traversés par le souffle de l’Esprit ; Dieu respecte ses collaborateurs humains : chacun parle tel qu’il est, modelé par sa culture, son histoire personnelle, son tempérament. Mais en chacun d’eux, c’est le même Seigneur qui s’exprime et qui à travers leur témoignage, nous rejoint dans l’aujourd’hui de notre propre cheminement.
Sans doute ne sommes-nous pas « inspirés » au sens où l’ont été ces témoins privilégiés que le Seigneur a mis à part pour être ses porte-paroles « officiels » pour l’Église de tous les temps ; mais l’Esprit repose bien réellement sur nous en vue d’une collaboration efficace pour l’annonce de l’Évangile. Ne prétextons donc pas de notre incapacité : ce serait offenser l’Esprit que Jésus a envoyé sur nous d’auprès du Père, et qui est tout disposé à témoigner à travers nous, pourvu que nous le laissions agir.
Le plus simple est encore d’éprouver concrètement cette collaboration. Par exemple en demandant à l’Esprit de conduire les événements de notre journée de manière à lui donner l’occasion de porter témoignage au Christ. Et ne soyons pas surpris que cela se réalise : l’Esprit de vérité ne saurait mentir !

« Seigneur Jésus, tu sais bien que nous ne sommes pas très courageux lorsqu’il s’agit de témoigner de notre foi. De nos jours il suffit de prononcer ton Nom, pour qu’apparaissent les sourires moqueurs et que fusent les paroles ironiques, voire sarcastiques - quand elles ne sont pas franchement hostiles ou agressives. Il est si facile de biaiser, de nous débiner, de trouver de bonnes excuses pour nous taire : le respect de la liberté de l’autre, des règles de la laïcité, de la tolérance, etc. : autant de motifs que nous ont enseigné …les détracteurs de l’Evangile ! Saint Esprit, nous voulons compter sur ton aide qui ne nous fait jamais défaut ; donne-nous assez de liberté intérieure et de simplicité pour partager à temps et à contretemps ce que nous avons de plus précieux : notre appartenance au Seigneur Jésus. Oui nous croyons que c’est toi, Esprit de vérité, qui rend témoignage en nous ; et c’est encore toi qui “ouvre l’esprit de notre interlocuteur pour le rendre attentif à ce que nous disons” (cf. 1ère lect.). Dans de telles conditions, de qui aurions-nous peur ? “Proclamons avec assurance les éloges de Dieu” (Ps 149) ; et nous trouverons dans la confession de son nom notre “joie et notre fierté” (Ibid.). »



Père Joseph-Marie.

19:52 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, spiritualite de la liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |