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23/03/2006

LA PENSÉE DU JOUR.

La pensée du jour
« Le sage ne vivra pas dans la solitude, car par nature il est sociable et tourné vers l’action. »
Diogène Laërce

18:24 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LA PENSÉE DU JOUR. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

22/03/2006

LA PENSÉE DU JOUR.

La pensée du jour
« L’impulsion du seul appétit est esclavage,
et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté. »

Jean-Jacques Rousseau

 

12:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LA PENSÉE DU JOUR. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

REPOSONS-NOUS AVANT LA MORT !

Ce que je vais vous narrer me paraît d’une extrême importance pour ceux et celles qui mettent leur ministère au service des autres. Pour mieux comprendre, il faut remonter à la source. Comme je l’ai souvent écrit, je suis éducateur pour jeunes délinquants. Durant 27 ans, maintenant, je n’ai vécu que pour ma mission au service de ces jeunes paumés. Je ne comptais pas les heures au cadran de mon coeur.

Il m’arrivait d’effectuer 20 heures par jour pour répondre à toutes les problématiques de violence, de tentative de suicide etc. Le mot repos, ne faisait pas partie de mon dictionnaire et de ce fait, je ne me suis pas même vu vieillir. Tant que la machine de mon corps marchait, tout allait pour le mieux. A côté des heures de travail, j’avais une vie saine, équilibrée avec quelques conférences pour Témoigner des souffrances des ados, un peu dans le monde entier...

Puis, un matin, alors que rien ne présageait ce qui allait advenir, j’eus l’impression de faire une migraine. Mon bras gauche ainsi que tout le côté était comme engourdis. Je ne pensais pas alors que j’étais victime d’un accident cérébral qui rendrait la partie gauche de mon corps définitivement insensible. Puis, vinrent les examens, les hospitalisations pour confirmer que mon corps ayant vécu en sur-régime, une montée de tension avait détruit des vaisseaux du cerveau. Selon, les médecins ce n’est qu’une alerte qui en appelle une autre.

Enfin, selon eux mes jours sont limités dans le temps...Actuellement, je continue de travailler avec mon handicap et seul le regard de mon équipe a changé. Les Jeunes souffrants ont cette capacité d’Amour envers leur éducateur qui les a sortis de la mouise, qui m’a toujours surpris. Les Administrations sont sans pitié, elles me demandent purement et simplement de me retirer sans tenir compte des problèmes humains que cela engendrerait. J’ai ralenti mes heures et prends plus de repos tout en faisant encore 16 h par jour.

Ayant un caractère entier, je n’ai jamais voulu m’avouer vaincu. Un défaut, une qualité qui me permet de rester debout, je ne sais ! Toutes professions demandent une capacité physique dont le système de productivité ne nous fait guère échapper. . Mon métier d’éducateur de rue, demande une forme physique et mentale à toutes épreuves. Si, j’écris ces mots, Frères et Soeurs, ce n’est point pour pleurer sur moi-même. Mais, pour attester que l’Esprit-Saint a la sagesse de nous donner des conseils que nous devrions appliquer dans nos vies. Refuser de se sentir indispensable pour autrui et s’accorder du repos. Accepter l’échec comme un tremplin vers des réussites possibles. Et prier dans la profondeur du Silence intérieur pour entendre Dieu nous dire qu’Il nous Aime par-delà le temps et que nous ne sommes pas irremplaçables. D’autres peuvent continuer la mission entamée.

Vous savez, Frères et Soeurs en Christ, si les chrétiens étaient de réels amoureux de la Vie ; les Jeunes désespéreraient moins. Nous sommes de moins en moins présents dans les lieux de souffrance. Alors que les plus pauvres nous évangélisent somptueusement.

Soyons des combattants de l’Amour et de l’Espérance en prenant le temps de nourrir notre espace intérieur. Tout dans cette société est programmé pour tuer notre intériorité. Ne faites pas, comme moi : à vouloir trop donner, on ne possède plus rien !. Donnez un peu de temps aux autres et ressourcez-vous dans la prière pour donner du temps à Dieu.

Ce n’est point de la morale, c’est juste le conseil d’un Frère qui est aujourd’hui, en partie paralysé, car il pensait que sauver les autres était plus important que se sauver soi-même.

Puisse l’Esprit-Saint vous inspirer de sages conseils que je n’ai pas suivi, estimant en mon for intérieur, que j’étais nécessaire dans la grande machinerie du monde !

Bruno LEROY.

11:13 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (5) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

21/03/2006

NOUVEAUX LIENS DE GOSPA.

- LES SITES PRINCIPAUX -

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MEDJUGORJE  : le site officiel de Medjugorje.
COMMUNION  : la communion "Marie Reine de la Paix".
EDM  : les Enfants de Medjugorje.
EPHESE  : livres, K7...
CLUB-MEDJ  : pèlerinages.
MSV : pèlerinages.
PRIERE : des outils pour prier le rosaire. 
PSN  : théologie.
PELERIN : les forums de Pèlerin magazine.
LA-CROIX : les forums du journal La Croix.
CROIRE : les forums du magazine Croire aujourd'hui.
OASIS-1 : la "base secrète" de "Chère Gospa".
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- AUTRES SITES -
(classés par thèmes)
-
BIOETHIQUE (1)
-
>Gène éthique : un site pour se tenir au courant des rapports entre l'Eglise et les différentes découvertes (ou recherches) scientifiques.
-
COMMUNAUTES (3)
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>Béatitudes : la communauté des Béatitudes.
>Emmanuel : la communauté de l'Emmanuel.
>Foyers de Charité : le site officiel de l'oeuvre de Marthe Robin, la grande mystique de Châteauneuf de Galaure.
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EGLISE (1)
-
>Vatican : le site officiel du Saint Siège.
-
EVANGELISATION (2)
-
>Christicity : un site où vous trouverez beaucoup d'infos, de témoignages et de bonnes adresses.
>Inxl6 : le portail jeune de l'Eglise catholique en France.
-
FAMILLE (1)
-
>Prier en famille : un site pour aider les parents à accompagner leurs enfants vers Dieu.
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FORUMS (2)
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>Forum catholique : possibilité de discuter avec des internautes venant du monde entier.
>Salon beige : des réflexions et des commentaires postés à partir d'articles parus dans la presse nationale.
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HUMOUR (1)
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>Deligne en ligne : le blog du célèbre dessinateur de Pèlerin magazine et de La Croix.
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INTERNET (2)
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>Aide on line : assistance en ligne (forums).
>Plus : d'autres adresses utiles.
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JEUNESSE (1)
-
>Bruno Leroy : le blog d'un éducateur chrétien qui a la même sensibilité que le père Guy Gilbert. Des textes très beaux et très profonds.
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LIVRES (2)
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>Maria Multi Médias : beaucoup de DVD et de K7 audio en lien avec Medjugorje.
>Sakramento : vente par correspondance de livres et de vidéos sur Medjugorje.
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LOISIRS (1)
-
>Web Sudoku : des millions de grilles tous niveaux pour les amateurs de Sudoku.
-
MEDJUGORJE (1)  
-
>Queen of peace : site canadien contenant beaucoup d'informations sur Medjugorje (en anglais).
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PELERINAGES (2)
-
>German Wings : des prix intéressants pour les vols sur Split, via Cologne ou d'autres villes allemandes (pour Medjugorje).
>Trois blancheurs : organisation de pèlerinages à Medjugorje (et ailleurs). 
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REVELATIONS PRIVEES (2)
-
>Emmerich : une page consacrée aux visions de Catherine Emmerich.
>Valtorta : le site de Maria Valtorta.
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SANCTUAIRES (3)
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>Fatima : un site consacré au sanctuaire de Fatima (Portugal).
>Lourdes : le site officiel de Lourdes (France).
>Paray-le-Monial : le site officiel de Paray-le-Monial.
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SECTES (1)
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>Final age : le père Verlinde répond à toutes vos questions sur le spiritisme, l'astrologie, le New Age… afin de vous aider à mettre les jeunes en garde.
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SOLIDARITE (3)
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>Anpe : des offres d'emploi pour celles et ceux qui recherchent un travail.
>Jérémy-espoir : tout l'amour d'une maman pour son enfant qui est mort d'une leucémie.
>Mary's meals : créée par une famille écossaise qui a été touchée par Medjugorje, cette association offre des repas aux enfants des pays pauvres.
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SPIRITUALITE (1)
-
>ND du Web : le premier centre spirituel ignatien sur internet.

16:29 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

CPE : Contrat Pour l'Exclusion !

Plus d’un million de personnes, notamment de nombreux lycéens et étudiants, sont descendues dans la rue ce week-end pour protester contre la réforme du marché du travail du premier ministre Dominique de Villepin. Une réforme qui prévoit la mise en place du « contrat première embauche ». Destiné aux jeunes de moins de 26 ans, il allonge la période d’essai à deux ans pour les nouveaux embauchés, période pendant laquelle les employeurs peuvent les licencier sans motif. Après les grandes manifestations, les syndicats ont ensuite lancé un ultimatum au gouvernement, qui a jusqu’à ce soir pour retirer le texte de loi, faute de quoi une grève générale sera lancée.

Pour la Frankfurter Rundchau, face à la crise actuelle, Dominique de Villepin ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Avec une grande arrogance il est passé outre l’accord de ses ministres, et après les jeunes des banlieues, il a réussi à monter aussi les jeunes des universités contre le gouvernement de droite. Il ne s’agit maintenant plus seulement « d’ouvrir » le marché du travail soi-.disant si bloqué, mais de savoir qui a le pouvoir dans le pays. Si le premier ministre s’entête, et son caractère de hussard le laisse supposer, le pays restera paralysé toute la semaine. Mais comment ce haut fonctionnaire pourrait-il savoir ce que cela signifie pour la dignité d’un jeune, de pouvoir être renvoyé sans que son patron ait besoin de donner une raison ?

Ceux à qui pourraient profiter une flexibilisation du marché du travail sont ceux qui échouent dans le système scolaire élitiste et pour qui l’Etat n’a pas d’alternative, argumente de son côté le Financial Times Deutschland. Ce ne sont pas les jeunes issues de la classe moyenne qui manifestent aujourd’hui, mais les jeunes des ghettos de banlieue, qui ont brûlé des milliers de voitures l’automne dernier. La réforme pourrait réellement les aider à s’intégrer dans le monde du travail et dans la société.

En France, la protection contre le licenciement est trop rigide et dissuade les employeurs d’embaucher, affirme la Landeszeitung. Mais le premier ministre était-il obligé d’imposer cette loi radicale en procédure accélérée, sans consultation ministérielle ni discussions avec les syndicats ? Le résultat, c’est que les chances de Dominique de Villepin d’accéder à la présidence en 2007 ont nettement diminué. Mais ce qui est bien plus grave, c’est que le processus de réforme en France est largement entravé.

Heureusement qu’il y a les Français, titre la Tageszeitung. A travers toute l’Europe, l’idéologie néolibérale célèbre son triomphe, écrit le quotidien alternatif, il n’y a qu’en France que les gens la rejettent. Ils s’opposent à une politique qui transfère les richesses du bas vers le haut, qui détruit les acquis sociaux et qui s’attaque au droit du travail. Une fois de plus, les Français ont montré que leur capacité de résister était restée intacte. Rien que leur courage de faire cavalier seul en Europe mérite l’admiration. S’ils n’existaient pas, il faudrait les inventer, conclut le journal.

13:01 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LA PENSÉE DU JOUR.

La pensée du jour
« L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut. »
Martin Luther King

12:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LA PENSÉE DU JOUR. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

La spiritualité n'est pas pour les faux-culs ou les grenouilles de bénitier.

Dans notre monde moderne, on a tendance à voir l'être qui suit un cheminement spirituel comme un être faible, qui s'adresse à une divinité extérieure pour lui venir au secours.

Une telle spiritualité n'est rien d'autre que mièvrerie, faiblesse, ignorance et peur. La première étape de la spiritualité consiste à devenir un individu. Pour pouvoir rejeter toute individualité, encore faut-il d'abord devenir individu, être libre et sans peur. La spiritualité n'est pas pour les faibles, elle n'est pas non plus pour ceux qui se prosternent de tout leur long aux pieds de soi-disant gurus, sans aucune discrimination, simplement parce qu'ils portent une robe couleur ocre . La voilà la porte ouverte aux sectes : la faiblesse. Elle n'est pas non plus pour ceux qui, vivant dans un monde moderne, se font avaler par une administration outrancière, véritable machine à compresser l'être, sans aucune réaction de vérité et cela par crainte de perdre quelque bien. La spiritualité, dirait-on de nos jours dans la jeunesse, n'est pas pour les faux-culs ou les grenouilles de bénitier. Cela, c'est le premier enseignement de la Bhagavad-Gita : "Au lieu de pleurer sur le sort des tiens, Arjuna, prends les armes et bats-toi !".

La religion n'est pas le fait d'aller à l'église ou au temple ou au mandir. La religion est à chaque seconde de la vie. La Religion est la vie-même. La religion est partout. Dès qu'il y a création, il y a religion, car il y a ce qui relie le créé au Créateur. La religion dans un sens second est la prise de conscience de cette liaison.

La faiblesse engendre la peur. Peur du péché, peur du fisc, peur de l'envoûtement, peur du "qu'en dira-t-on". Peur et faiblesse. Notre monde moderne est une machine à créer la faiblesse et la peur, à créer des comportements standardisés, à faire de chaque individu des numéros d'INSEE, d'URSSAF, de je ne sais quoi encore, des unités de production et de consommation. Mais la société, comme un ensemble de moutons, suit, elle suit, et passe sa vie sans vivre, sans vie, sans âme, sans souffle, sans foi ni Loi, sans Dieu. Où est l'homme ? Oui, comme le disait Sathya Sai Baba, ce n'est pas l'homme qui cherche Dieu, c'est Dieu qui cherche un véritable homme !

Swami Vivekananda ne voulait pas d'abord des 'dévots', non, il le clamait bien fort, il voulait des hommes musclés. Des hommes sains, de corps et d'esprit. Où est l'homme ? Comme le dit une secte hélas bien connue : "Réveillons-nous !" "Awake, arise", disait ce meneur d'âmes, ce bras de Shri Ramakrishna : Swami Vivekananda. Le fort devance le faible, c'est la loi de la nature. Si nous voulons que la spiritualité envahisse le monde, cela ne peut être le fait que de forts, non de faibles. Seul le fort peut recevoir cette foi qui justement "déplace les montagnes" alors que le faible n'arrivera même pas à soulever une mouche. L'homme spirituel est un homme libre. Qu'est-ce que la spiritualité si ce n'est la recherche de la Libération ? Chercher la libération lorsque dans la vie de tous les jours nous ne sommes qu'esclaves, qu'est-ce que cette spiritualité qui n'est alors qu'un mot qui n'est fait alors que pour faire sourire. Être un homme 'libre', cela n'est pas un vain mot. La liberté est du domaine du dedans, la liberté c'est de ne dépendre de rien parce qu'il n'y a attachement à rien.

Bruno LEROY.

11:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (1) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

La théologie de la libération n'est pas abstraite.

Père Maurice Barth
Dominicain
responsable des droits de l'homme à la Cimade

Pour situer le point de vue duquel je me place, je dirai que je vais régulièrement, deux ou trois fois par an, en Amérique latine, surtout en Amérique centrale et aux Caraïbes. J'ai créé en 1982 un petit groupe qui s'appelle aujourd'hui « Solidarité Oscar Romero », du nom de l'archevêque de San Salvador qui a été assassiné. Nous faisons surtout un travail d'information auprès du public chrétien français, sous forme en particulier d'un bulletin, les « Cahiers Oscar Romero ».
Nous établissons des liens de solidarité avec des groupes de là-bas, en particulier les communautés ecclésiales de base. Cela fait maintenant dix-huit ans que je suis plus particulièrement engagé dans la solidarité avec l'Amérique latine.
Je fais aussi partie de la
CIMADE, ce service social d'inspiration protestante, au département « Solidarités internationales et droits de l'homme »
.
Je suis un dominicain du
couvent Saint-Jacques, de Paris. Je fais partie des frères qui travaillent « aux frontières » : pour les uns ce sont les frontières de la société parisienne: prisonniers, migrants, « compagnons de la nuit ». Pour moi, et d'autres, c'est le Tiers-Monde.

Le grand choc fut pour moi la découverte du Mexique : Je n'imaginais pas qu'il puisse exister dans notre monde une telle misère, car je ne me suis pas contenté de visiter les monuments. Ce sont des choses qu'on apprend dans les livres et les journaux mais qu'il faut avoir vues ! Il faut avoir touché du doigt la misère et les angoisses des pauvres, avoir entendu leurs cris.
Quelques temps après je suis allé au Salvador où j'ai rencontré pour la première fois
Mgr Romero. Il m'a mis en contact avec les pauvres de son diocèse, avec des femmes qui me racontaient leur calvaire, me suppliaient de les aider, de parler de leurs souffrances à mes concitoyens, à nos gouvernements : elles avaient eu un mari, un père, un fils assassiné, torturé, disparu...

Je n'oublierai jamais ces visages. Ce n'est pas seulement la misère, c'est l'angoisse, la peur, la présence permanente de la brutalité, de la mort. La pauvreté aussi est une violence car elle est impose par des structures inhumaines, par une classe de privilégiés qui s'enrichissent de la misère des autres, refusent tout changement, et défendent leur fortune par la force.
Voici quelques lignes d'une messe du Nicaragua :

Tu es le Dieu des pauvres,
le Dieu humain et simple.
Le Dieu qui transpire dans la rue,
Le Dieu au visage basané.
C'est pourquoi je te parle dans mon langage,
Car tu es le Dieu ouvrier,
Le Christ travailleur.
Tu marches, main dans la main avec nous ;
Tu luttes avec nous aux champs et dans la ville ;
Tu es là, au campement,
Tu fais la queue pour ton salaire.
Tu manges une glace avec Sebio et Pancho
Et tu protestes comme eux
Contre le manque de miel dans le sirop.
Je t'ai vu au comptoir de l'épicerie,
Vendre sans honte les billets de loterie.
Je t'ai vu en salopette et gants de travail
Servir l'essence, gonfler les pneus...


La théologie de la libération n'est pas abstraite, elle est le vécu des gens. Ce poème est un chant populaire. Certes il a été compo-sé par un professionnel mais il exprime bien une mentalité et une foi populaires. C'est la proximité, I'imprégnation du quotidien et du religieux, I'Évangile au milieu d'eux.
Il est vrai, et c'est un des aspects déconcertants de la religiosité populaire en Amérique latine, qu'on trouve également dans les églises une autre piété populaire, avec une contemplation un peu doloriste, un peu sans espoir, du Christ souffrant, ou encore une vénération de madones richement vêtues.

Cette forme de piété est d'importation ibérique. Elle n'est pas née du terroir ; mais c'est vrai qu'elle s'est fortement développée et cohabite plus ou moins avec la religiosité indienne. Il faudrait parler à ce propos du syncrétisme religieux.
Toujours est-il que les communautés ecclésiales de base, sans rejeter totalement cette forme de religiosité très ancrée dans les moeurs, insistent sur d'autres façons de vivre la foi, et donnent une place privilégiée à la Parole de Dieu, à la lecture biblique.

Les communautés ecclésiales de base sont de petits groupes chrétiens qui se sont constitués dans les années soixante, surtout dans les milieux populaires. J'y insiste parce c'est une nouvelle manière de vivre sa foi, pour le peuple pauvre des campagnes et des quartiers urbains périphériques.
Il faut savoir qu'en Amérique latine, c'est un paradoxe parmi d'autres, alors que la grande majorité de la population est baptisée catholique, que les gens du peuple sont très croyants, il y a pourtant très peu de prêtres autochtones. Certaines régions ne voient un prêtre qu'une ou deux fois par an ! Pour une religion qui donne tant d'importance au culte, aux sacrements. c'est un problème.
Beaucoup de communautés chrétiennes, surtout dans la montagne et la forêt, éloignées des grands axes de communication (certains chemins sont impraticables pendant la saison des pluies), sont livrées à elles-mêmes depuis des siècles. Et pourtant elles sont restées fidèles à leur foi

Beaucoup de prêtres formés dans l'esprit de I'Action catholique et du concile Vatican II sont venus dans les années soixante d'Europe ou d'Amérique du Nord. Ils ont apporté ce nouveau souffle de l'Église, ce nouvel esprit, en s'appuyant dans leur catéchèse, sur la méthode « voir, juger, agir » adaptée à la situation du continent et enrichie par la pédagogie de « conscientisation » du brésilien Paulo Freire.
Ils avaient été formés, dans le mouvement du
« renouveau biblique »
ils étaient bouleversés par la pauvreté culturelle des gens avec lesquels ils avaient choisi de vivre. Ils étaient soutenus par leurs évoques, eux-mêmes formés dans le même contexte. Ils ont favorisé la formation de communautés chrétiennes, comme de petites cellules de la grande paroisse souvent trop lointaine.
C'était recréer, dans le contexte latino-américain les communautés des Actes de Apôtres
Actes 2,42-47

De fait l'organisation globale de ces petites sociétés (commune ou quartier), ont rapidement été prises en mains par leurs membres se substituant à l'administration civile et ecclésiastique déficiente. On se partage les tâches, on élit des responsables aussi bien au niveau de la vie religieuse (catéchèse, liturgie) qu'au niveau de la vie civile (santé, éducation, loisirs, logement etc.). La lecture et les commentaires de la Bible constituent la base de ce partage.

C'est bien un éveil religieux : On ne se contente plus des sacrements, on réfléchit à partir de la Bible sur le sens de la situation de pauvreté que l'on ne ressent plus comme fatale. Contrairement à une certaine prédication traditionnelle on se rend compte que là n'est pas la volonté de Dieu, qu'au contraire l'homme peut et doit prendre en mains son destin, participer à la transformation du monde, lutter contre l'injustice. On comprend que le « salut » n'est pas seulement une affaire individuelle mais que c'est ensemble que l'on va vers le « Royaume ».

Je crois en toi, compagnon,
Christ humain, Christ ouvrier,
Vainqueur de la mort.
Par ton sacrifice immense
Tu as engendré l'homme nouveau pour la liberté.
Tu ressuscites tous les jours dans chaque bras
Qui se lève pour défendre le peuple
De la domination des exploiteurs.
Car tu es vivant au ranch, à l'usine, à l'école.
Je crois en ta lutte sans trêve.
Je crois en ta Résurrection.

 

Cette confession de foi ne remplace évidemment pas le symbole de Nicée Constantinople. Il demeure un des textes fondamentaux de la liturgie du dimanche, mais il est trop abstrait pour des gens sans formation théologique.
Les chrétiens d'Amérique latine formés dans les communautés de base ont besoin de s'exprimer plus simplement, de parler d'un Christ proche d'eux. Leur foi est enracinée dans la vie quotidienne. C'est pourquoi ils s'expriment avec leurs paroles de pauvres. Ils sont pauvres de tout. Ils n'ont pas assez de terre pour nourrir leur famille; ils sont analphabètes car les écoles sont éloignées et il y faut des chaussures ! ils sont marginalisés, ne participant pas à la vie politique et sociale.

Mais tout ceci est entrain de changer, grâce en partie aux communautés de base et ils se sont mis en mouvement.
Ils ne veulent plus être les objets mais les sujets de leur histoire ; ils veulent la faire eux-mêmes, ce qui leur a toujours été refusé. Tout ceci signifie un profond changement à tous les niveaux: C'est la libération.
De puissants intérêts sont ainsi dérangés, ce qui a entraîné oppression, emprisonnements, disparitions, tortures, assassinats comme celui de Mgr Romero et de bien d'autres : des dizaines de milliers d'autres.

Monseigneur Romero était depuis 1978 archevêque de San Salvador, capitale d'El Salvador, nom qui signifie « le sauveur » ! Il avait pris le parti des pauvres dans un pays profondément marqué par la misère du plus grand nombre, face à l'opulence de quelques uns. Il était lui-même d'origine modeste.
Cependant sa formation et son tempérament pacifique ne le portaient pas naturellement à s'affronter aux puissants. Sa
« conversion »
a eu pour origine une double proximité : celle des pauvres qu'il visitait fréquemment et celle de l'Évangile dont il faisait sa méditation quotidienne.
Peu à peu la population s'était organisée revendiquant une vie plus digne et la réponse du pouvoir était la répression. Mgr Romero dénonçait sans cesse ce qu'il appelait dans ses homélies et ses lettres pastorales les
« structures de péché ». Défenseur des pauvres il a été assassiné par le pouvoir qu'il gênait.

Certains parlent alors de « communisme », ce qui les dispense de réfléchir et de se mettre en question. Mgr Romero essayait tout simplement de comprendre le sens évangélique des luttes menées par ses fidèles. En ce sens il « faisait de la théologie de la libération », c'est-à-dire qu'il essayait d'éclairer une expérience, une pratique, par la lumière de l'Évangile.

Quant à ceux qui l'ont assassiné, ils défendaient avant tout leurs intérêts de classe. Mais l'argument de la lutte contre le communisme était particulièrement efficace auprès de beaucoup de gens au moment de l'affrontement Est-Ouest. Aujourd'hui cet argument porte moins, encore qu'il soit toujours utilisé par ceux qui refusent le changement : il faut bien se désigner un ennemi !
Mais les pauvres que je viens de rencontrer au Guatemala, les Indiens misérables ne savent rien de Karl Marx. Ce qu'ils veulent c'est défendre leurs droits, leur dignité d'hommes et de femmes, leur culture, leurs terres. C'est pour cela qu'ils se sont organisés; mais le seul fait de s'organiser alors qu'ils ne disposaient jusque là d'aucun droit, est déjà subversif. En leur attribuant de plus l'étiquette de
« communistes » on les désigne comme ennemis.

En fait ils s'opposent à un système qui est la cause de leur pauvreté, de leur marginalisation. Les communautés de base ne se contentent pas de faire la charité : elles prennent en mains les intérêts de leur environnement naturel, s'opposent aux pouvoirs, construisent une nouvelle société, un « homme nouveau » selon l'expression de l'apôtre Paul et c'est là l'utopie qui les anime.
On ne peut séparer la théologie de la politique, la foi de la vie, le sacré du profane. Les théologies de la libération partent d'une pratique, celle de la lutte des peuples pour leur libération et réfléchissent au sens de cette pratique du point de vue de l'Évangile. Un phénomène semblable se développe en Asie et en Afrique, principalement en Afrique du Sud.

Quant au Vatican il est obsédé par le communisme et connaît mal le monde des pauvres. Il est vrai que les théologiens de la libération utilisent des grilles d'analyse de leur société empruntées aux sciences humaines et parfois au marxisme, tout simplement parce que les textes du magistère ecclésiastique n'en offrent pas de sérieuses. Mais cela ne signifie pas qu'ils adoptent l'idéologie marxiste; ce serait un amalgame malhonnête que de le prétendre.

Dieu a entendu le cri des pauvres. Les principes sur lesquels ils s'appuient sont ceux de la Révélation et de la tradition la plus authentique: La Bible oecuménique utilisée en Amérique latine porte d'ailleurs pour titre : « Dieu parle aujourd'hui ».
Pour moi c'est un scandale de constater l'incapacité du Vatican à répondre à ces grands problèmes du monde actuel. Les pauvres représentent aujourd'hui la moitié de la population mondiale. C'est vers cette population que Jésus est allé en Palestine et les membres des communautés de base retrouvent en eux l'histoire de Jésus, de même qu'ils revivent dans leur chair l'Exode avec Moïse, I'histoire de l'Alliance entre Dieu et son peuple. Ils ont retrouvé la Bible, la parole des prophètes à travers leur vie quotidienne éclairée par cette lecture, en un va-et-vient continuel.

Christ, Christ Jésus, identifie-toi à nous.
Seigneur, Seigneur mon Dieu, identifie-toi à nous.
Christ, Christ Jésus, solidarise-toi
Non pas avec la classe des oppresseurs
Qui dévore la communauté,
Mais avec le peuple opprimé, assoiffé de paix.

 


« La mort est sur nous ! » Combien de fois ai je entendu ce cri au Guatemala ou au Mexique dans la bouche d'un évêque, de prêtres ou d'lndiens : C'est leur réalité quotidienne, c'est l'histoire de Jésus-Christ vécue dans leur expérience propre. Ils y entendent l'appel au changement, la réponse à leurs aspirations. Jésus-Christ ne peut être que de leur côté parce qu'en face, c'est le dieu argent, le pouvoir implacable de l'armée, le mépris de l'homme.
La conversion n'est pas seulement affaire individuelle, se lever pour la défense de l'homme c'est faire le cheminement du Christ.

Églises protestantes et sectes évangéliques doivent être nettement distinguées : I,es sectes évangéliques ont été introduites en Amérique latine par les États-Unis pour contrebalancer l'influence de l'Église catholique conciliaire et des communautés de base.

La politique américaine en Amérique latine ne s'impose pas seulement par les armes mais aussi et de plus en plus par la lutte idéologique, par la doctrine de la « sécurité nationale » qui oriente la politique de beaucoup de gouvernements. Les sectes sont un des instruments de cette stratégie.
Elles se réfèrent à l'Évangile, certes, mais l'interprètent à leur façon et leur relation au Christ est d'ordre individualiste et affectif, pour ne pas dire hystérique.
Elles prônent un spiritualisme désincarné qui pousse les gens à se désintéresser de l'action politique pour se réfugier dans un monde de fantasmes.

Par contre, il existe des communautés protestantes : luthériennes, baptistes ou autres qui sont proches des communautés de base. Certaines sont d'ailleurs oecuméniques.
Mais dans les Églises protestantes on retrouve les mêmes clivages que dans l'Église catholique : ceux qui sont aux côtés des pouvoirs et ceux qui sont aux côtés des pauvres.

Le cinquième centenaire de la « découverte » de 1'Amérique a provoqué un congrès : « Cinq cents ans de résistance indigène et populaire » Ce sont les organisations indiennes de tout le continent ainsi que les organisations populaires, syndicats paysans et autres, qui ont créé une coordination pour s'opposer à ce que cette célébration soit trop triomphaliste !

Le père Albert Nolan, théologien d'Afrique du Sud a écrit :

« Porter la bonne nouvelle aux pauvres, c'est les libérer par la Parole »

10:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

20/03/2006

LE CPE PEUT-IL CRÉER DES EMPLOIS ?

par Michel Husson
Analyse d’un économiste contre le CPE

Le CPE peut-il créer des emplois ? par Michel Husson. 16 mars 2006, article pour Le Mensuel de l’Université .

L’argument principal en faveur de nouveaux contrats de travail plus flexibles (Contrat Nouvelle Embauche, CPE, etc.) est qu’ils vont permettre de créer plus d’emplois. Ils fonctionneraient en quelque sorte comme des réducteurs d’incertitude pour les employeurs qui ne savent jamais si un surcroît de demande sera ou non durable. Les contraintes liées à l’embauche d’un CDI et le coût qu’implique la cessation d’un tel contrat les dissuaderaient de créer des emplois rapidement en cas d’augmentation de l’activité.

Ce tableau correspond assez bien à ce que les économistes appellent le cycle de productivité. Face à une conjoncture porteuse, les employeurs vont dans un premier temps chercher à y répondre sans embaucher, en engrangeant des gains de productivité, en faisant appel à l’intérim ou encore en recourant aux heures supplémentaires. La productivité du travail augmente donc dans cette phase du cycle. Puis, la croissance se confirmant, les embauches interviennent et ce décalage conduit à un ralentissement de la productivité lors de la phase de repli de l’activité. D’un pays à l’autre, il est possible de repérer économétriquement un délai de réponse moyen de l’emploi et l’on constate effectivement que cette réactivité est en général plus grande dans les pays les plus flexibles.

On peut accepter cette analyse, mais il est beaucoup plus difficile de franchir un pas supplémentaire et de prévoir des créations nettes d’emplois plus élevées en cas de flexibilité plus grande. C’est exactement la position de l’Insee qui explique dans sa dernière note de conjoncture que les nouveaux contrats de travail « pourraient entraîner une plus grande volatilité de l’emploi, avec des créations plus nombreuses lorsque la demande croît et des destructions elles aussi plus nombreuses lors des phases de ralentissement ou de baisse de la demande ». Quant à une éventuelle hausse du niveau de l’emploi, « son ampleur est difficile à estimer ». En clair : si la croissance repart, les embauches précaires vont augmenter, puis se dégonfler encore plus vite au prochain ralentissement.

Ce pronostic est confirmé à la fois par l’analyse de l’impact des dispositifs mis en place depuis plus de 20 ans, et par les comparaisons internationales. Aucune étude n’a réussi à mettre en lumière un effet positif des réformes du marché du travail sur le volume d’emploi ou une corrélation entre la flexibilité spécifique de chaque pays et ses performances en termes de créations d’emplois. Si l’on fait abstraction des fluctuations conjoncturelles, le volume de l’emploi dépend du niveau de l’activité, comme le reconnaissent d’ailleurs les employeurs les plus lucides.

Ce scepticisme ne signifie pas pour autant que les nouveaux contrats seront sans effet sur l’emploi. Ils sont en réalité conçus pour modifier la structure de l’emploi et non pas son volume.

Chaque fois que les employeurs auront le choix entre un contrat flexible du type CNE ou CPE, ils les préféreront évidemment à un CDD et même à un CDD. Les mauvais contrats chasseront les bons, et cet « effet d’aubaine  » explique pourquoi le CNE fait d’ores et déjà du chiffre, même si les évaluations gouvernementales sont abusivement tirées vers le haut.

L’objectif réel des politiques libérales est donc d’étendre la flexibilité et la précarité, et non de créer des emplois. A court terme, le gouvernement espère engranger des résultats flatteurs avant les prochaines échéances électorales, puisque le véritable bilan sur les créations d’emplois ne pourra être tiré que sur une période plus longue. Ce calcul explique les fortes pressions qu’il exerce sur ses services statistiques, accusés de n’observer aucun frémissement notable sur le front de l’emploi.

A plus long terme, le projet est bien d’étendre à l’ensemble du salariat les modalités introduites par le CNE et le CPE qui sont de ce point de vue des poissons-pilotes. C’est pourquoi la lutte contre le CPE ne concerne pas que les jeunes : son retrait mettrait un point d’arrêt durable à la stratégie libérale d’encerclement du CDI.

Michel Husson Administrateur de l’INSEE, chercheur à l’IRES

Site personnel Michel Husson
http://hussonet.free.fr

19:22 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SCIENCES SOCIALES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

CONSTRUIRE SELON L'ESPRIT DE GUY GILBERT.

Il est arrivé sans faire de bruit tel un souffle dans la nuit. Certains pensent qu'il a une envergure de star, d'étoile inaccessible ou de prêtre-éducateur au dessus de tout. Et pourtant, toute l'humilité s'inscrit sur le visage de Guy Gilbert comme sa Foi dénudée et pure qu'il vit depuis tant d'années. Il ne masque rien et cela fait la grandeur du personnage.
Ses mots sont des couperets contre nos égoïsmes et surtout, contre notre individualisme face au pognon. Il nous invite à partager, à aimer sans mesure. Puis, soudain s'arrête en se posant la question de savoir si tout cela n'est pas utopique. La réponse est affirmative. Voilà donc que, depuis sa tendre enfance, cet homme devenu septuagénaire entretient des utopies pour un monde meilleur !.
Nous pouvons penser, à juste titre, que toutes ses utopies ne sont pas applicables, concrétisables. Détrompez-vous, Guy Gilbert est justement venu ce soir nous démontrer le contraire.
Des jeunes paumés n'ayant plus un seul désir de vivre mais celui de se foutre en l'air. Des jeunes violents car, personne ne les écoute et qu'il faut parfois gueuler sa rage pour se faire entendre. Des jeunes victimes d'un système basé sur le profit qui dealent, volent et parfois tuent pour uniquement s'acheter les dernières fringues du moment...
En face, le Père Guy Gilbert, un Homme de Dieu, un loubard du Christ qui vient leur prouver qu'une autre vie est possible. Il les écoute avec les oreilles de son âme et les regarde avec les yeux de son coeur. Ils se sentent soudainement aimés, ce mot manquait tellement à leur vocabulaire.
Construire, pourrait être le mot d'ordre du Père Guy Gilbert. Oui, construire une ferme nommée "Faucon", au lieu de détruire. Construire son avenir comme la plus belle rose au milieu des ordures. S'aimer soi-même pour pouvoir aimer autrui.
Guy Gilbert ne se contente pas de rêver ses utopies, il les apprivoise. Il les offre aux ados pour qu'ils réussissent au moins à se mettre debout face à ce monde pourri par l'argent et le manque de reconnaissance des autres.
Il gueule comme eux devant ce monde inhumain. Il agit pour que le soleil se lève chaque matin sur les ombres endormies.
Il est contagieux de valeurs immortelles , impérissables et les transmet aux Jeunes.
Sa Force vient de la prière qu'il récite dès son lever et qu'il achève dans l'Eucharistie. Elle vient également de ses écrits qui lui permettent de prendre du recul face aux problématiques rencontrées. De ses conférences aussi où il peut hurler sa rage de vivre, de combattre, d'aimer selon le coeur de Dieu.            
Pourquoi dit-on qu'il est différent des autres éducateurs ? Simplement, parce qu'il n'a jamais baissé les bras, n'est jamais devenu un technocrate froid. Et surtout, parce que sa Foi indéfectible en l'Humain lui permet de sublimer les méandres les plus horribles de cette société. En chaque être, il sent une part de cristal qui vient du Christ. Et c'est en artiste qu'il modèle cette matière première.
Non, il n'est guère différent des éducateurs que je rencontre au quotidien. Simplement, ces derniers sont désabusés par la routine de leurs fonctions.
J'ai toujours dit, affirmé, écrit, témoigné que Guy Gilbert était la tête suprême des éducateurs. Il est l'Amour incarné qui veut propager cette dimension de Tendresse sur la terre. Je ne connais aucun travailleur social ayant ce charisme à déplacer des montagnes de haine. Dieu est en lui comme une respiration dans l'infini.
Nous l'avons tous et toutes sentis le soir de sa venue à Lille.
Guy Gilbert est reparti après avoir délivré son message. Il est peut-être dans sa permanence parisienne ou dans la Bergerie avec ses Jeunes. Peu importe, même s'il est au Canada, c'est l'esprit Guy Gilbert qui demeure en nos âmes. A nous de rester les veilleurs et transmetteurs de ses convictions inspirées par un Dieu d'Amour. Notre religion sera l'Amour inconditionnel des plus petits en priorité vécu en osmose avec le Christ. Le reste nous sera inspiré...
Merci Guy d'être venu nous parler de l'essentiel qui habite nos existences.
Bruno LEROY.

Photos : Christophe Dumortier.

12:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAÎTRES A PENSER ET A VIVRE. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |