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04/10/2006

LA VIE DE SAINT FRANÇOIS.

SAINT FRANÇOIS D'ASSISE.
Fondateur
(1182-1226)


La vie de saint François d'Assise est la condamnation des sages du monde, qui regardent comme un scandale et une folie l'humilité de la Croix. Il naquit à Assise, en Ombrie. Comme ses parents, qui étaient marchands, faisaient beaucoup de commerce avec les Français, ils lui firent apprendre la langue française et il parvint à la parler si parfaitement, qu'on lui donna le nom de François, quoiqu'il eût reçu celui de Jean au baptême.

Sa naissance avait été marquée par une merveille: d'après un avis du Ciel, sa mère le mit au monde sur la paille d'une étable. Dieu voulait qu'il fût, dès le premier moment, l'imitateur de Celui qui eut pour berceau une crèche et est mort sur une Croix. Les premières années de François se passèrent pourtant dans la dissipation; il aimait la beauté des vêtements, recherchait l'éclat des fêtes, traitait comme un prince ses compagnons, avait la passion de la grandeur; au milieu de ce mouvement frivole, il conserva toujours sa chasteté.

Il avait une grande compassion pour les pauvres. Ayant refusé un jour l'aumône à un malheureux, il s'en repentit aussitôt et jura de ne plus refuser à quiconque lui demanderait au nom de Dieu. Après des hésitations, François finit par comprendre la Volonté de Dieu sur lui et se voua à la pratique de cette parole qu'il a réalisée plus que tout autre Saint: "Si quelqu'un veut venir après Moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il porte sa Croix et qu'il Me suive!"

Sa conversion fut accompagnée de plus d'un prodige: un crucifix lui adressa la parole; un peu plus tard, il guérit plusieurs lépreux en baisant leurs plaies. Son père fit une guerre acharnée à cette vocation extraordinaire, qui avait fait de son fils, si plein d'espérance, un mendiant jugé fou par le monde. François se dépouilla de tous ses vêtements, ne gardant qu'un cilice, et les remit à son père en disant: "Désormais je pourrai dire avec plus de vérité: "Notre Père, qui êtes aux Cieux."

Un jour, il entendit, à l'Évangile de la Messe, ces paroles du Sauveur: "Ne portez ni or ni argent, ni aucune monnaie dans votre bourse, ni sac, ni deux vêtements, ni souliers, ni bâtons." Dès lors, il commença cette vie tout angélique et tout apostolique dont il devait lever l'étendard sur le monde. On vit, à sa parole, des foules se convertir; bientôt les disciples affluèrent sous sa conduite; il fonda un Ordre de religieux qui porta son nom, et un Ordre de religieuses qui porte le nom de sainte Claire, la digne imitatrice de François. Ces deux frêles tiges devinrent des arbres immenses.


Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

09:37 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

St François et Marie.

Salut, Mère de Dieu !

Saint François, « l’homme passionné du Christ », vivait selon la règle du saint Évangile en imitant Jésus, fils de Marie. Il recommanda à ses frères de garder l’église Sainte Marie des Anges dite aussi « la Portioncule », comme maison-mère de l’Ordre. Tous les jours, chacun des religieux sent l’urgent devoir de réciter le Rosaire. Et Saint François priait Marie, comme la protectrice de l’ordre franciscain :

Salut, Marie, Dame sainte,
Reine, sainte Mère de Dieu,
Tu es la Vierge devenue l’Église ;
choisie par le très saint Père du ciel,
consacrée par lui comme un Temple avec son Fils bien-aimé et l’Esprit Paraclet ;
Toi en qui fut et demeure toute plénitude de grâce et Celui qui est tout bien.
Salut, Palais de Dieu !
Salut, Tabernacle de Dieu !
Salut, Maison de Dieu !
Salut, Vêtement de Dieu !
Salut, Servante de Dieu !
Salut, Mère de Dieu

09:32 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

03/10/2006

Qui sont les chrétiens spirituels ?


C'est une tentation permanente, surtout chez ceux qui insistent sur le sérieux de la vie chrétienne, de faire un tri entre les chrétiens et de distinguer les " spirituels " des autres. Robert Somerville, qui a longtemps été le directeur de l'Ecole Pastorale, essaie de prévenir ce danger dans cette étude principalement centrée sur les écrits de l'apôtre Paul.

Il n'est pas rare d'entendre, dans nos Eglises, des jugements sur le degré de "spiritualité" des chrétiens. "Celui-ci est vraiment spirituel. Mais celui-là non". On établit donc une distinction entre deux catégories de chrétiens: les "spirituels" et les autres, généralement qualifiés de "charnels". J'aimerais poser quelques questions à ce sujet. Le Nouveau Testament nous autorise-t-il à faire une telle distinction? Sur quels passages se base-t-on pour cela? Quels sont les critères qui permettent de reconnaître qu'un chrétien est spirituel ou non?

L'adjectif "pneumatikos" (spirituel), s'appliquant à des personnes, n'apparaît que rarement dans le Nouveau Testament . Sur les 21 cas où ce terme est employé (toujours dans des épîtres, dont près de la moitié dans 1 Corinthiens), c'est seulement à trois reprises que ce terme caractérise des personnes : deux fois dans 1 Corinthiens (2.15 et 3.1) et une dans Galates (6.1). Dans les autres cas, il s'agit des biens spirituels (Ep 1.3, Ro 15.27), ou des choses spirituelles (1 Co 2.13, 10.3), des dons spirituels (1 Co 12.1, 14.1), de la sagesse spirituelle (Co 1.9), de la maison spirituelle qu'est l'Eglise ( 1 Pi 2.5), etc.

Des chrétiens fiers d'être spirituels

Il vaut la peine de se poser la question: pourquoi l'apôtre Paul donne-t-il tant de place à ce mot dans l'épître aux Corinthiens et si peu dans ses autres lettres? La raison reconnue par les commentateurs est qu'il s'agit là d'un mot qui faisait partie du vocabulaire religieux des Corinthiens, mais qui était utilisé par eux dans un sens que l'apôtre jugeait dangereux et qu'il devait donc chercher à corriger.

En effet, ce que les chrétiens de Corinthe entendaient par "spirituel" était bien plus influencé par la pensée païenne dominante, celle de l'hellénisme, que par l'Evangile. Les "spirituels" étaient selon eux des hommes ayant atteint un niveau supérieur de connaissance, une sagesse divine réservée à ceux qui, grâce à un initiation ou une illumination, s'étaient affranchis des servitudes du monde matériel corrompu et participaient déjà de la nature céleste. On peut remarquer à ce sujet l'emploi de l'adverbe "déjà" au chapitre 4, verset 8 et la manière dont Paul se moque de leur façon de se glorifier dans tout ce passage. Ils se voient déjà arrivés, "parfaits". Ils sont des super-chrétiens. Ils recherchent la confirmation de ce sujet de fierté dans des expériences mystiques, surnaturelles en particulier dans le culte. D'où leur attirance vers le don des langues plutôt que vers les autres dons. Cela leur permet de se vanter de leur supériorité (4.6, 4.18, 5.2) malgré les exemples d'immoralité qu'on rencontre chez eux (5.6). Peu importe à leurs yeux. Ils sont libres ("tout est permis"); puisque le monde matériel est de toute façon mauvais, l'usage qu'ils font de leur corps n'a rien à voir avec leur vie spirituelle. Les lois morales de la Bible ne sont contraignantes que pour les gens simples, immatures. Eux peuvent jouir de leur liberté, sans se soucier des autres.

Convaincus de leur supériorité "spirituelle", ils considèrent que la prédication de Paul centrée sur l'événement historique de la croix de Jésus-Christ révèle une sagesse élémentaire. Ils ont, eux, dépassé ce stade dans leur recherche de la sagesse et de la connaissance. A leurs yeux, Paul n'est pas réellement spirituel. Il néglige le niveau supérieur, qui donne accès à la connaissance de Dieu grâce à une initiation et des exercices "spirituels", sans passer par le Christ crucifié et ressuscité. Ils ne croient pas au message de la résurrection (chapitre 15): le corps n'ayant aucune valeur, ce qui lui arrive est sans importance. Comme ils ont déjà atteint le stade d'une existence angélique, l'espérance de la résurrection ne les intéresse pas. L'édification de l'Eglise ne les préoccupe pas non plus, d'où leur comportement lors de la Cène (11.20-22) et le peu de cas qu'ils font du risque d'être une occasion de chute pour les faibles (8.9-13, 10.32-33).

Il est clair qu'aux yeux de Paul, de tels chrétiens, qui se vantent d'être spirituels, ne le sont pas en réalité. Bien que ce ne soit pas son vocabulaire habituel, Paul reprend ce terme "spirituel", qu'ils affectionnent, pour corriger leurs déviations.

Spirituels ou psychiques (1 Corinthiens 2)

Dans deux des trois cas où Paul applique l'adjectif "pneumatikos" à des humains, il est vraisemblable qu'il s'en sert pour désigner les croyants sans distinction. Au chapitre 2, verset 15, il oppose l'homme spirituel à l'homme "psychique". Segond a traduit ce mot par "animal"; la Colombe par "naturel"; la T.O.B, "l'homme laissé à sa seule nature", le Français courant "l'homme qui ne compte que sur ses facultés naturelles"; la Bible du Semeur "l'homme réduit à ses seules forces".

Bien que la compréhension de ce passage soit difficile et ait donné lieu à des interprétation différentes (1), il me semble qu'ici Paul parle des païens, des incroyants, de ceux qui n'ont pas cru à l'Evangile et qui ont "l'esprit du monde" (v.12), mais non le Saint-Esprit. Ils se vantent de leur sagesse, mais en réalité ils ne peuvent pas connaître les choses de Dieu. Aucune technique religieuse ou" spirituelle" ne peut donner la vraie connaissance de Dieu. Seul le Saint-Esprit peut nous faire connaître Dieu. Or, pour l'apôtre Paul, comme pour le reste du Nouveau Testament, le Saint-Esprit est donné à tous ceux qui, ayant entendu l'Evangile du Christ crucifié, le reçoivent par la foi ( Rom 8.15-16,1 Cor 3.16, 12.3, 12.7,12.13, Gal 3.2, Eph 1.13, etc.). L'homme spirituel n'est donc pas ici un chrétien supérieur, qui aurait gravi un degré de plus dans la connaissance de Dieu, mais tout chrétien né de l'Esprit, qui bénéficie des dons de la grâce de Dieu (le salut d'abord, la vie nouvelle, puis les "charismes"). Il convient de noter ici le parallèle entre le "nous" du verset 12 (ce que Dieu nous a donné par grâce) et le "vous" des versets 4 à 8 du premier chapitre de l'épître où Paul parle de "la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Christ, vous avez été enrichis en lui en toute parole et en toute connaissance"). Ces mots s'adressent à l'ensemble des chrétiens de Corinthe et non à une élite de "spirituels". Il est donc exclu qu'au chapitre 2, il les range parmi les "psychiques", qui ont reçu l'esprit du monde et non l'Esprit de Dieu (et dont les "princes de ce siècles" mentionnés aux vv. 6 et 8, sont un exemple frappant). Sinon, comment l'apôtre aurait-il pu les décrire, sans se contredire, comme "ceux qui ont été sanctifiés" (1.2) et leur dire:"Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu (6.11), ou encore: "Votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu et vous n'êtes pas à vous-mêmes. car vous avez été rachetés à un grand prix" (6.19-20)? Ainsi donc, lorsque Paul parle de l'"homme psychique" ou "naturel", en 2.14, il ne vise pas des chrétiens ignorants ou infidèles, mais les incroyants, ceux qui n'ont pas cru à l'Evangile du crucifié et n'ont pas reçu le don du Saint-Esprit .

De la même façon, il y a tout lieu de penser que, dans Ga 6.1, Paul pense à l'ensemble des chrétiens des Eglises de Galatie lorsqu'il écrit: "Vous qui êtes spirituels". L'épître est adressée aux Eglises, à tous leurs membres, et non à des chrétiens de niveau supérieur.

Spirituels ou charnels

Mais n'en va-t-il pas autrement des chrétiens de Corinthe à qui Paul adresse des reproches au début du chapitre 3 ? Là, il semble bien faire une distinction entre deux sortes de chrétiens: ceux qui sont spirituels et ceux qui, comme les Corinthiens, sont charnels. Il exprime en effet le regret de ne pas pouvoir leur parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, de petits enfants en Christ.

A première vue, l'apôtre refuse ici la qualification de "spirituels" à certains chrétiens. Mais à y regarder de plus près, il ne met pas en doute le fait qu'ils ont reçu l'Esprit. A plusieurs reprises dans l'épître, Paul tient pour acquis que les chrétiens de Corinthe à qui il écrit ont reçu le Saint-Esprit (3.16, 6.11, 6.19, 12.3, 12.13). Il peut le dire, bien qu'ils se comportent encore comme des païens, des hommes dont les pensées et le comportement restent davantage influencés par l'esprit du monde que par l'Esprit de Dieu. A cause de cela, il ne peut pas leur parler comme à des spirituels, alors qu'il devrait pouvoir le faire puisqu'ils ont reçu le Saint-Esprit . Il s'attriste de constater qu'ils ne tirent pas les conséquence de leur statut en Christ. Il leur dit en quelque sorte: " Vous avez reçu l'Esprit (vous êtes donc des spirituels), eh bien, conduisez-vous comme tels!".

L'opposition ici n'est plus entre spirituel et "psychique", mais entre spirituel et "charnel", ou entre petit enfant et adulte. Il est clair que le petit enfant est déjà né! Mais ses parents ont parfois des raisons de s'inquiéter en voyant qu'il ne grandit pas, qu'il ne progresse pas, n'apprend pas à marcher, à parler, à lire, à jouer avec les autres, etc. Que des croyants convertis restent encore "charnels", c'est-à-dire davantage soumis à leurs propres raisonnements, à leurs propres volontés, à leurs propres désirs qu'à ceux de Dieu est une évidence. Toutes les exhortations du Nouveau Testament qui invitent les chrétiens à se laisser instruire par Dieu, à changer de comportement, à progresser dans la foi et dans l'amour, nous montrent que ce que nous constatons dans nos Eglises existait déjà dans les Eglises du premier siècle. Tous les pasteurs, je pense, peuvent, comme Paul, regretter que tel ou tel disciple de Jésus ne progresse pas et parfois même régresse, en retombant dans des habitudes dont on le croyait libéré et qui n'honorent certes pas le Seigneur.

Tous les chrétiens ne progressent pas au même rythme. La chose essentielle, bien entendu, est de partir, de se convertir, de se remettre au Seigneur Jésus pour le suivre et le servir. C'est là le changement décisif, produit par l'action du Saint-Esprit (1 Co 12.3), mais qui doit être suivi de bien d'autres changements. L'homme nouveau (ou la nouvelle nature) doit "se renouveler en vue d'une pleine connaissance selon l'image de celui qui l'a créée" (Col 3.10). Le rôle des conducteurs de l'Eglise et surtout des pasteurs-enseignants (mais aussi d'autres frères et sœurs dans la foi), est d'"avertir et d'instruire tout homme en toute sagesse, afin de rendre tout homme parfait (ou: accompli, ayant atteint la pleine maturité) en Christ" (Col 2.28). Pour cela, il faut commencer par un enseignement élémentaire, puis avancer vers une connaissance plus approfondie de la Parole de Dieu, une meilleure compréhension de sa grâce et de sa volonté, une mentalité nouvelle, libérée des influences du "monde" et permettant de voir toutes choses dans une lumière nouvelle, celle de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ (Rom 12.2). Cela implique, tout au long du chemin, des changements, des repentances, des renoncements à des manières de penser ou d'agir qui sont incompatibles avec l'appartenance à Christ. On ne peut que reconnaître que tous les chrétiens ne se trouvent pas, à un moment donné, aussi avancés dans la marche vers la maturité chrétienne.

En ce sens, on peut dire que certains sont plus "spirituels" que d'autres. A plusieurs reprises, il nous est dit que tel ou tel croyant est "rempli du Saint-Esprit", soit à un moment donné, en vue d'une action particulière (Ac 4.8, 13.9), soit de manière habituelle (Ac 6.3, 6.5, 11.24). Mais cela n'est pas le cas de tous les chrétiens à tout moment. Sinon, Paul ne prendrait pas la peine d'écrire:"Soyez remplis de l'Esprit" (Ep 5.18).

Parallèlement, Paul s'inquiète de voir les Galates en danger de "finir par la chair" après avoir" commencé par l'Esprit" (3.3). C'est pourquoi il les exhorte par ces mots:"Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit" ou comme traduit la Bible du Semeur:"Puisque l'Esprit est la source de notre vie, laissons-le aussi diriger notre conduite" (5.25). Il reconnaît par ailleurs que les chrétiens eux-mêmes peuvent attrister le Saint-Esprit Ep 4.30) ou même l'éteindre (1 Th 5.19).

On peut à cet égard faire un parallèle entre les termes "spirituels" et "saints". Tous les chrétiens sont saints, puisqu'ils appartiennent à Dieu et qu'ils sont été sanctifiés. Paul peut donc écrire "aux saints" qui sont à Philippes ou à Colosses ou "à ceux qui ont été sanctifiés en Christ-Jésus" à Corinthe. Tous les chrétiens sont sanctifiés en Christ, mais tous sont appelés à progresser dans la sanctification, même si certains sont plus avancés que les autres. Mais nulle part, le Nouveau Testament ne fige cette différence, en distinguant deux catégories de chrétiens, les chrétiens supérieurs, qui sont pleinement saints et "spirituels, et ceux qui ne le sont qu'à moitié. Même les plus avancés ont encore besoin de progresser. Tous sont saints, mais aucun n'a encore atteint le but.

Une distinction à faire avec prudence

Je crois qu'il y a de réels dangers à vouloir étiqueter les chrétiens d'une Eglise et à les ranger dans deux catégories bien distinctes: les spirituels et les charnels. Et cela, pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, il n'est pas sage de s'appuyer sur un texte isolé (celui de 1 Co 3) pour établir une distinction permanente entre chrétiens. Répétons-le: si Paul a recours ici (et dans ce seul cas) à l'adjectif "spirituel" c'est en fonction de la situation particulière des Corinthiens, qui s'attribuaient cette qualité pour s'en glorifier. L'apôtre cherche à démonter les prétentions des soi-disant "spirituels" de Corinthe.

Ensuite, dans toute ses épîtres, Paul se garde bien de cloisonner l'Eglise, de la séparer en catégories plus ou moins proches de Dieu. Il lutte contre l'esprit de clan, contre toute prétention à une supériorité "spirituelle", contre l'orgueil qui se permet de juger et de mépriser les autres. Il n'établit pas de hiérarchie entre les chrétiens. Il ne connaît pas de super-chrétiens. Redisons-le: ses épîtres sont adressées à tous les chrétiens d'une Eglise, il les tient tous pour des frères en Christ, il reconnaît qu'ils ont tous part au Saint-Esprit.

En troisième lieu, la vie spirituelle n'est pas statique. Elle est une marche avec Christ, une croissance. Un instantané ne peut en donner qu'une image imparfaite. La vraie question n'est pas tant:"Quel niveau ai-je atteint?", mais: "Suis-je en marche ou arrêté?". Il faut donc veiller à ne pas porter un jugement définitif sur des personnes qui sont en évolution, en les enfermant dans des catégories figées. Les termes d'enfant et d'adulte évitent plus facilement cet écueil, puisqu'ils évoquent l'idée de croissance.

En outre, il est bon de se poser la question:"A partir de quel niveau de sainteté, de piété, de fidélité pratique peut-on dire que quelqu'un est vraiment spirituel? Sommes-nous sûrs de l'être nous-mêmes? Sans doute, si "spirituel" veut dire simplement "conduit par l'Esprit", nous pouvons avoir l'assurance que le Saint-Esprit nous conduit. Mais "nous bronchons tous" dit Jacques (3.2) et Jean renchérit:"Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous" (1 Jn 1.8). Autrement dit, aucun de nous ne peut affirmer avec une pleine assurance qu'il se laisse toujours conduire par l'Esprit et qu'il ne reste plus rien d'humain ou de charnel dans ses pensées et son comportement. La grande faiblesse des Corinthiens est précisément de se proclamer "spirituels", de s'enorgueillir. Etablir une, classification, une sorte de hiérarchie parmi les chrétiens (les spirituels et le non-spirituels, les saints et les moins saints, les bons et les mauvais), c'est s'exposer au danger de pharisaïsme.

Quels critères ?

De plus, il faut s'interroger sur les critères qui pourraient nous permettre de distinguer les chrétiens spirituels des chrétiens charnels, les adultes des petits enfants. Je crains que très souvent les critères que nous utilisons ne soient pas les mêmes que ceux que nous indique le Nouveau Testament.

Je puis me tromper, mais il me semble que, parmi les critères le plus souvent évoqués pour juger si un croyant est "spirituel" ou non, on peut citer la piété, l'engagement dans l'Eglise, le zèle, les dons spirituels, le comportement moral, la connaissance de la Parole de Dieu. Je suis bien d'accord pour dire qu'on peut s'attendre à ce qu'un chrétien adulte, conduit par l'Esprit fasse preuve d'une grande fidélité dans tous ces domaines. Mais nous pouvons aussi porter des jugements contestables en nous fiant trop exclusivement à de tels critères. Nous ne connaissons que très imparfaitement ce qui se passe dans le cœur des humains. Nous risquons de juger selon les apparences, à la manière des pharisiens.

Prenons par exemple, la piété. Il ne fait pas de doute qu'un chrétien conduit par l'Esprit aura une vie de prière, tant personnelle que communautaire, forte et persévérante. L'Esprit nous pousse à prier, à louer Dieu, à intercéder pour les autres. Mais à quoi se juge l'authenticité de la prière? Jésus nous met en garde contre le danger de juger selon ce que l'on voit ou que l'on entend. Ceux qui prient le mieux ne sont pas forcément ceux qu'on entend le plus prier. Le vraie prière, dit le Seigneur, n'est pas celle qui s'affiche, mais celle qui est cachée:"Entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est dans le lieu secret" (Mt 6.6). J'ai plusieurs fois été irrité d'entendre dire d'un frère qu'il ne prie pas assez, sans savoir ce qui se passe dans le secret de sa chambre. Jésus nous dit aussi que la prière ne se mesure pas en quantité. Ce n'est pas forcément en priant longtemps et beaucoup que l'on prie mieux (Mt 6.7-8). Attention à ne pas porter de jugement sur la piété des autres en se fondant sur la longueur ou la beauté de ses prières. La plupart des prières que Jésus a exaucées, dans l'Evangile, étaient brèves, l'exemple-type étant simplement:" Aie pitié de moi" et, parmi les modèles de prières d'intercession, on peut citer celle de Marie:"Ils n'ont plus de vin" (Jn2.2) ou celle des sœurs de Lazare:"Celui que tu aimes est malade" (Jn 11.3). Il m'est arrivé, au cours de mon ministère, de découvrir un jour que tel frère ou telle sœur avait un merveilleux ministère d'intercession. mais il ou elle l'exerçait dans une discrétion telle que tous ou presque l'ignoraient.

D'autre part, la piété, les actes religieux ne sont qu'un aspect de la marche avec le Christ. Il est important de ne pas confondre "religieux" et "spirituel". Jésus reproche aux pharisiens de prendre prétextes de leurs devoirs religieux pour ne pas aimer leur prochain en action et en vérité (Mt 12.9-13, 15.1-9, etc.). Les prophètes de l'Ancien Testament tenaient souvent le même langage, allant jusqu'à affirmer que prières et sacrifices sont en horreur à Dieu s'ils ne sont pas accompagnés de justice et de miséricorde envers les hommes ( Es 1.10-17, Amos 5-22-24, etc.). Il est parfois plus spirituel de prendre un balai ou de faire la vaisselle que de prier.

Le zèle et l'engagement dans l'Eglise sont aussi pour beaucoup un critère décisif. Là encore, il est certain que le Saint-Esprit rassemble les chrétiens pour qu'ils forment une communauté et il demande à chacun d'eux de "mettre au service des autres le don qu'il a reçu". Celui qui se tient à l'écart de l'assemblée, qui n'y vient qu'en passager ou en spectateur quand cela lui chante, qui ne donne que le minimum de temps ou d'argent à son Eglise ne fait certes pas preuve de maturité spirituelle. Il n'est d'aucune utilité pour les autres et s'affaiblit lui-même. Mais ce n'est pas non plus toujours celui qui consacre le plus de temps à l'Eglise qui sert le mieux le Seigneur. On peut s'engager à fond dans son Eglise pour de mauvaises raisons: pour se convaincre qu'on est un meilleur chrétien que les autres, parce que cela nous donne un certain prestige, sinon un pouvoir, pour que Dieu nous aime davantage, parce que rien d'autre ne nous intéresse. D'autre part, le service du Seigneur ne se limite pas à l'Eglise locale, même si c'est là son premier terrain d'application. Il arrive que Dieu confie à des chrétiens, membres d'Eglise, des responsabilités qui les obligent à être parfois absents de leur communauté. Cela peut présenter des dangers; il y a un équilibre à trouver. Mais il est injuste de reprocher à un frère ou une sœur d'accepter des engagements dans une oeuvre autre que son Eglise locale, s'il s'agit pour lui de répondre à un appel de Dieu. Ne vaut-il pas mieux le considérer, à l'exemple d'un missionnaire, comme un envoyé de l'Eglise pour qui on prie? Un chrétien conduit par l'Esprit doit être à la disposition de son Seigneur, pas nécessairement de son pasteur. De la même façon, la mère de famille , qui a plusieurs enfants en bas âge, sera moins disponible pour le service de l'Eglise que la plupart des chrétiens; Le temps et les soins qu'elle donne à ses enfants ne font-ils pas aussi partie de son engagement chrétien?

La manifestation des dons spirituels (ou de certains d'entre eux) est aux yeux de plusieurs, un bon critère de spiritualité. "S'il a reçu ce charisme, c'est sûrement qu'il est en communion profonde avec le Seigneur". Les chrétiens de Corinthe attachaient surtout de l'importance au parler en langues: un charisme dont l'origine surnaturelle était évidente et qui les désignaient à leurs yeux comme des chrétiens supérieurs. Pour l'apôtre Paul, le parler en langues est bien un don du Saint-Esprit. Il ne doit donc pas être méprisé, mais il ne justifie aucun sentiment de supériorité. Paul insiste aussi sur le fait que l'Esprit distribue ses dons à chacun en particulier, comme il veut: 1 Cor 12.11). Les dons sont un effet de la libre grâce de Dieu (comme l'indique le terme "charisme") et non une récompense pour une vie spirituelle de qualité supérieure. En outre, ce qui compte, c'est la manière dont on met en oeuvre le don reçu. Il doit servir à l'utilité commune (1 Cor 12.7) et à l'édification de la communauté (1 Cor 14.12). Or, celui qui parle en langue s'édifie lui-même plutôt que l'Eglise. Enfin, l'apôtre nous demande de ne pas mépriser ceux dont les dons sont les moins évidents ou les moins glorieux, mais au contraire de les entourer de plus d'honneur (1 Co12.22-25). Les charismes ne doivent en aucun cas devenir une source de rivalité et de division dans l'Eglise. Celui qui a reçu un don et qui l'exerce pour sa propre gloire ou pour dominer les autres n'est pas spirituel, quel que soit le don qu'il a reçu.

Je pourrais également mentionner parmi les critères de "spiritualité" les connaissances biblique, la bonne doctrine ou la rectitude théologique. Paul nous met en garde contre la connaissance lorsqu'elle devient un motif de s'enorgueillir (1 Co 8.1). Par ailleurs, il ne s'inquiète pas des différences d'opinion qui existent dans l'Eglise sur des questions qui ne sont pas d'importance capitale (Rom 14, Phi 3.15-16). Mais d'autres vérités lui apparaissent tellement essentielles qu'à ses yeux, ceux qui les rejettent ne peuvent être inspirés par le Saint-Esprit. C'est le cas de la confession "Jésus est Seigneur" (1 Cor 12.3; voir aussi 1 Jn 2.22) et de la prédication de l'Evangile du salut par grâce (Gal 1.8-9 et toute l'épître). De son côté, Jean déclare que "tout esprit qui confesse Jésus venu en chair est de Dieu et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu" (1 Jn 4.2-3). Mais ces vérités fondamentales ne sont-elles pas ce que croient tous les chrétiens? Leur confession n'est-elle pas demandée à tout baptisé?

Puisque l'emploi de l'adjectif "spirituel", surtout en parlant des chrétiens, se trouve principalement dans la première lettre aux Corinthiens, on me permettra de me référer à cette épître pour essayer de discerner à quoi on peut reconnaître qu'un chrétien est conduit par le Saint-Esprit dans sa marche vers la maturité. Je répète que tous les critères que j'ai mentionnés plus haut donnent des indications utiles, mais relatives, et doivent donc être utilisés avec beaucoup de prudence, surtout s'il s'agit de faire une distinction entre des croyants qui, les uns comme les autres, appartiennent à Jésus-Christ.

L'humilité

On ne peut manquer d'être frappé par l'insistance avec laquelle l'apôtre Paul met ses frères en garde contre la tentation de s'enorgueillir, de se vanter d'être de super-chrétiens (comme les Corinthiens). C'est cette prétention (et certes pas le Saint-Esprit) qui les conduit à proclamer:" Moi, je suis de Paul ou de Pierre, etc."), à quoi Paul répond:"Que personne ne mette sa gloire dans les hommes" (3.21). Son souci, c'est que personne ne puisse s'enorgueillir devant Dieu (1.29). Tous nos dons, tous nos progrès nous les devons à la grâce de Dieu:" Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu?" (4.7). Dans Ph 3.4-9, l'apôtre explique comment il a lui-même traduit cette découverte de la grâce dans sa propre vie: "Ce qui était pour moi un gain, je l'ai considéré comme une perte à cause du Christ". En cela, il est en plein accord avec le Seigneur Jésus qui a sévèrement averti "ceux qui se persuadent d'être justes et qui méprisent les autres" en affirmant: "Celui qui s'élève sera abaissé et celui qui s'abaisse sera élevé" (Luc18.9-14) et avec d'autres apôtres, comme Jacques et Pierre, qui tous deux citent le proverbe:"Dieu résiste aux orgueilleux et il fait grâce aux humbles" (Jac 4.6, 1 Pi 5.5). Au chapitre 14 de sa lettre aux Romains, Paul pose des questions qui s'adressent aux chrétiens d'aujourd'hui autant qu'à ceux d'autrefois:" Qui es-tu, toi qui juges un serviteurs d'autrui? (v. 4), "Mais toi, pourquoi juges-tu ton frères? ou toi pourquoi méprises-tu ton frère? Nous comparaîtrons-tous devant le tribunal de Dieu." Aux Galates ("Vous qui êtes spirituels"), il écrit:"Si quelqu'un pense être quelque chose, alors qu'il n'est rien, il s'illusionne lui-même. Que chacun examine son oeuvre propre, et alors, il trouvera en lui seul, et non dans les autres, le sujet de se glorifier". "Les autres" sont ceux qui sont surpris en quelque faute et que nous serions donc tenté de qualifier de chrétiens non spirituels.

Tous ces passages nous donnent une des caractéristiques d'une spiritualité authentique: l'humilité, la libération du besoin de nous faire valoir, de nous convaincre de notre propre justice, de notre haute valeur spirituelle, tout spécialement en jugeant les autres pour démontrer notre supériorité. Une phrase de Luther me parait tout à fait pertinente ici, même si on peut la juger excessive:" Le propre de l'homme charnel est de se croire spirituel et de se plaire; le propre de l'homme spirituel est de se croire charnel et de se déplaire". Il va de soi que celui qui a compris que l'orgueil est l'ennemi n° 1 de la vie spirituelle fera preuve de beaucoup d'humilité et de prudence en portant un jugement sur les autres, donc en cherchant à les classer en "charnels" ou "spirituels".

L'amour

Pour l'apôtre Paul, le test de l'authenticité de la foi se trouve moins dans ce qu'on peut appeler la vie religieuse ou la piété que dans le comportement quotidien des croyants. Dans ses exhortations aux chrétiens, il se préoccupe principalement de la manière dont ils vivent concrètement leur foi, non seulement dans l'Eglise, mais dans tous les domaines de la vie et principalement dans les rapports qu'ils ont les uns avec les autres. Une conduite qui bafoue la volonté de Dieu, qui se résume dans le commandement d'aimer, met en question la réalité de la foi de celui qui se comporte ainsi. L'esprit de division des Corinthiens révèle qu'ils sont encore des enfants en Christ (3.1ss); des dérapages de caractère sexuel obligent l'apôtre non seulement à reprendre ses correspondant (ch. 6), mais à prendre des mesures disciplinaires (ch. 5 ), l'égoïsme et le mépris des plus faibles détruisent la communion entre frères (chapitres 8, 10 et 11). Le même accent se retrouve dans les autres épîtres, où les exhortations apostoliques portent surtout sur la mise en pratique de l'amour que le Seigneur a commandé à ses disciples (Rom, chapitres12 à 14, Eph 4.1 à 6.9, Phi 2.1-18, Col, chapitres 3 et 4, etc.). Aux Galates, il rappelle que la vie nouvelle des croyants, la liberté que le Christ leur a accordée se voit à l'amour qu'ils ont les uns pour les autres et par lequel ils se font serviteurs les uns des autres (5.13). C'est en portant le fruit de l'Esprit, qui est l'amour et tout ce que l'amour produit dans une vie, qu'un chrétien témoigne qu'il est bien né de l'Esprit, qu'il est donc spirituel.

Cela correspond parfaitement à l'enseignement du Seigneur Jésus. "C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez" (Mat 7.20), "A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples si vous avez de l'amour les uns pour les autres" (Jean 13.35).

L'amour que demande le Seigneur ne peut se limiter à un sentiment, à une vague bienveillance. Il doit se traduire par des actes. L'apôtre Jean le rappelle:"N'aimons pas en parole; ni avec la langue, mais en action et en vérité(1 Jean 3.18). Tout le Nouveau Testament, pour nous aider à comprendre ce qu'aimer veut dire, utilise des verbes actifs: accueillir, servir, pardonner, se soumettre, encourager, supporter, faire du bien, etc.

Le texte sans doute le plus décisif à ce sujet est le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens. C'est en quelque sorte la clef de voûte de toute l'épître. Les chrétiens de Corinthe, enclins à se dire spirituels et fiers de l'être, croyaient pouvoir s'appuyer sur des manifestations spectaculaires de l'Esprit pour étayer leurs prétentions. Paul leur répond que toutes les manifestations qu'on est porté à dire spirituelles n'ont aucune valeur si l'amour n'est pas là. Le don des langues, la connaissance, la prophétie, le dévouement, le martyre même ne valent rien sans amour. L'amour ne se voit pas tant à l'extraordinaire, qu'à l'ordinaire de la vie. En effet, la description de cet amour que fait ensuite l'apôtre s'applique aux relations ordinaires et quotidiennes que l'on peut avoir avec les autres. Cela inclut la patience, l'esprit de service, l'humilité, le désintéressement, la maîtrise de soi, la vérité, le pardon, la confiance, l'espérance.

Voilà ce qui caractérise un chrétien "spirituel".

Dans un langage différent, un petit chœur, inspiré du psaume 15, résume bien l'essentiel de ce qui caractérise le chrétien "spirituel":

Seigneur, qui entrera dans le sanctuaire pour t'adorer?

Celui qui a les mains lavées, le cœur purifié, (voir 1 Co 6.11)

qui n'a pas de vanité (voir 1 Co 1.29)

et qui sait aimer (voir 1 Co 13)



Robert Somerville  

05:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

02/10/2006

« Ses armées, serviteurs de son désir » (Ps 102,21)

Origène (vers 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur Ezéchiel I, 7 (trad. SC 352, p 71-73 rev)

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Les anges descendent vers ceux qui sont à sauver. « Les anges montaient et descendaient au-dessus du Fils de l'homme » (Jn 1,51) ; et « ils s'approchèrent de lui et ils le servaient » (Mt 4,11). Or les anges descendent parce que le Christ était descendu le premier ; ils craignaient de descendre avant que l'ait ordonné le Seigneur des puissances célestes et de toutes choses (Col 1,16). Mais quand ils ont vu le Prince de l'armée céleste demeurer sur la terre, alors, par cette voie ouverte, ils sont sortis à la suite de leur Seigneur, obéissant à la volonté de celui qui les a répartis comme gardiens de ceux qui croient en son nom.

 Toi, hier, tu étais sous la dépendance du démon, aujourd'hui, tu es sous celle d'un ange. « Gardez-vous, dit le Seigneur, de mépriser aucun de ces petits » qui sont dans l'Eglise, « car en vérité je vous le dis, leurs anges voient constamment la face de mon Père qui est dans les cieux ». Les anges se vouent à ton salut, ils se sont déclarés au service du Fils de Dieu, et ils disent entre eux : « Si lui il est descendu dans un corps, s'il s'est revêtu d'une chair mortelle, s'il a supporté la croix, s'il est mort pour tous les hommes, pourquoi nous reposer, nous, pourquoi nous épargner ? Allons, tous les anges, descendons du ciel ! » C'est pourquoi quand le Christ est né, il y avait « une multitude de l'armée céleste louant et glorifiant Dieu » (Lc 2,13).

Source : Évangile au quotidien.

20:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

29/09/2006

La prière source de guérison.

Avez-vous l’impression qu’on vous exploite, que tout le monde se sert de vous?

Vous pensiez que l’on vous aimait et soudain vous découvrez que les autres n’ont fait que se servir de vous, et vous vous sentez trahi. Cela est normal, car vous avez certainement placé votre vie entre les mains d’autres humains. N’oubliez jamais qu’aucun être humain ne peut créer quoi que ce soit: il ne peut que se servir de ce qui existe déjà ! Vous venez de vous énervez face au comportement de vos enfants. Vous venez peut-être de vous emporter contre un collègue de travail. Ou encore vous hurlez votre rage à l’encontre du chauffard qui vient de vous couper la route. Vous avez eu une discussion envenimée avec votre compagnon ou votre compagne. Et maintenant vous déversez votre ressentiment sur vos proches ou sur n’importe quel autre humain qui se trouve à portée de voix !

Avez-vous jamais songé que peut-être votre colère est l’expression de l’amertume que vous avez laissée libre d’envahir votre âme? La solution n’est pas de déverser votre rancune sur ceux qui vous entourent, c’est de l’amener aux pieds du Seigneur grâce à la prière, et de Lui permettre de vous en guérir. La guérison doit s’effectuer à l’intérieur de vous avant de s’extérioriser. Voilà pourquoi vous devez passer du temps auprès du Seigneur, Lui permettant de pardonner vos rancunes, de guérir la souffrance, de cicatriser les souvenirs, et de remplir votre coeur de Son amour, afin que vous puissiez aimer les autres comme Lui sait le faire.

 Laissez-Le faire Son travail en vous: n’essayez pas de Le remplacer par vos efforts personnels ! Essayez de prier cette prière: “O Père, je désire agir avec amour, pas réagir avec amertume. Aide-moi à montrer de la patience envers tous. Que Ton amour, aujourd’hui contrôle ma vie et mes attitudes, au nom de Jésus. Amen”.

Bruno LEROY.

21:07 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

27/09/2006

Dieu nous apporte Sa Force dans l'épreuve.

On pense souvent que la vie chrétienne nous apporte la délivrance de toute épreuve. Ce qu’elle apporte, c’est la délivrance dans l’épreuve, ce qui est tout différent. "Heureux celui que le Très-Haut admet en sa présence... pour qu’il habite dans ses parvis... là, aucun malheur ne l’atteindra" - aucun fléau ne peut vous atteindre dans l’intimité de Dieu.

L’enfant de Dieu n’échappe pas aux épreuves, mais Jésus vous dit de ne pas en être surpris : "Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde - ne vous laissez effrayer par rien." Certains qui, avant leur conversion, n’auraient pas songé à parler de leurs épreuves, deviennent souvent, une fois nés de nouveau, des "faiseurs d’embarras", car ils se font une fausse idée de la vie d’un racheté.

Dieu ne nous donne pas une vie triomphante, il nous donne la vie à mesure que nous triomphons. L’effort même nous communique une force. S’il n’y a pas d’effort, la force ne nous est pas donnée. Est-ce que vous demandez à Dieu de vous donner la vie, la liberté et la joie ? Il ne vous les donnera pas, tant que vous n’accepterez pas l’épreuve. Dès que vous ferez face à l’épreuve, vous recevrez la force. Surmontez votre crainte, allez de l’avant, et Dieu vous nourrira des fruits de l’arbre de vie. Quand on dépense ses forces physiques, on s’épuise. Mais, Quand on dépense ses forces spirituelles, on devient encore plus fort. Dieu ne nous donne jamais des forces pour demain, ou pour tout à l’heure, mais il nous les donne pour l’effort du moment présent. Nous sommes tentés d’affronter les difficultés en nous appuyant sur notre bon sens commun. Mais l’enfant de Dieu peut se rire des difficultés qui l’écrasent, car il sait que Dieu peut accomplir l’incroyable.

Bruno LEROY.

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26/09/2006

Medjugorje le 25 septembre 2006.


" Chers enfants,
aujourd’hui encore je suis avec vous et je vous invite tous à une conversion totale.
Décidez-vous pour Dieu, petits enfants, et vous trouverez en Dieu la paix que votre coeur recherche .
Imitez la vie des saints et qu’ils soient pour vous un exemple ; et moi, je vous stimulerai tant que le Tout-Puissant me permet d’être avec vous.
Merci d’avoir répondu à mon appel. "




COMMENTAIRE
Notre maman du Ciel nous dit avec insistance qu’elle est aujourd’hui encore avec nous. Avons-nous oublié cette présence si maternelle, si tendre, qui nous parle de Dieu et mieux encore qui imprime en nous le sceau de son amour ?
Comme une maman sans relâche, elle ne craint pas de nous stimuler pour livrer nos vies à celui qu’elle appelle le Tout Puissant.
Ta présence Marie, est-ce que je la chéris, est-ce que je la sens ? Si nous avons une maman dans le Ciel, n’est-il pas normal que nous la sentions et que nous la ressentions ? Si j’insiste tellement sur sa présence maintenant, c’est que je crois qu’elle est la clef profonde de notre conversion totale.
Devant l’évidence de notre pauvreté, de nos incapacités de sainteté, il ne nous est plus possible de baisser les bras, de nous décourager… Elle est là !
Et si la conversion c’était de ne pas l’oublier ?
La toute puissance de Dieu nous fait parfois trembler. Nous craignons de
n’être jamais à la hauteur ou même d’être un jour écrasés. Dans la Bible lorsque nous lisons «le Tout Puissant» il nous est difficile de saisir sa signification profonde, car nous y projetons immédiatement notre signification humaine. L’expression hébraïque qui est traduite est en fait «El Shadaï», et «El Shadaï » dans cette langue de Jésus, c’est d’abord «les seins», symbole d’une mère qui nourrit comme elle le fait aujourd’hui avec nous. La toute puissance de Dieu est d’être une mère pour ses enfants. Voilà pourquoi Il l’a choisie pour nous la donner et nous parler de Lui.

Saint Louis-Marie-Grignion de Montfort nous donne une belle image pour comprendre ce qu’il nous reste à faire : la sainteté est comme une belle oeuvre, la statue d’un artiste sculpteur. Si nous taillons dans la pierre ou le bois à coups de ciseau, le chemin sera long, dur et difficile. Mais si nous faisons de la Vierge le moule de cette oeuvre, il ne nous restera plus qu’à nous couler en elle. En elle nous goûterons le fruit de la Paix en Dieu, n’est-elle pas la Reine de la Paix ?

Ephraïm

 

 

 

 

 

 

Un numéro exceptionnel de la Bonne Nouvelle sur la mort !


Chers frères et soeurs en Christ,

Voici la prochaine Bonne Nouvelle sur la mort.

Nous rendons rend grâce à Dieu pour ce cadeau du Ciel. C’est une bombe d'espérance et de vie !

C’est un sujet qui touche tout le monde, chrétien ou non, croyants ou non.
Ce numéro est truffé de témoignages.
Aucune théorie, que des expériences vécues !

Ces témoignages peuvent rejoindre tout le monde, car toute personne sur la terre se pose la question de la vie après la mort. C'est aussi un outil unique pour l'accompagnement du deuil.

Nous avons besoin de vous pour la faire connaître !
Diffusez partout où l’Esprit-Saint vous montre une attente : à vos amis, dans vos familles, églises, hôpitaux, salles d’attente... C'est un numéro de 48 pages.
Transférez aussi ce message à ceux de votre liste d'adresse qui pourraient être intéressés.

Confions toutes choses à l'Esprit-Saint !
Que Dieu vous bénisse !

Thierry Fourchaud



Vous pouvez le commander dès maintenant à :
La Bonne Nouvelle - BP 24
53170 Saint-Denis du Maine (France)
Tel : 02.43.64.23.25

- 1 numéro : 3 euros
- 10 numéros 20 euros
- 50 numéros 75 euros

* Transmettez ce message autour de vous,
plus on donne la Bénédiction et plus elle grandit !

* Quête
Comme dans votre paroisse, chaque mois nous vous proposons de faire une toute petite offrande (1 ou 2€) afin de nous permettre de continuer notre apostolat au service de Jésus par Marie. Pour cela il suffit de cliquer ci-dessous : www.mariereine.com/boutique-faireundon.php3/
(paiement sécurisé par carte bancaire)


(nouvelle numéro 627)




 

 

 

 

10:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

25/09/2006

Vivre son travail devant Dieu.

Parfois marquée par le labeur ou l’ennui, la vie professionnelle est aussi un lieu où travailler à plus de justice et vivre concrètement devant Dieu est possible.

Est-ce le désir d’authenticité, le refus de la schizophrénie ou une meilleure compréhension de ce que signifie l’incarnation ? Les chrétiens d’aujourd’hui sont avides de cohérence et d’harmonie entre leur vie professionnelle et leur vie chrétienne.

Pour Martine Le Gac, enseignante et conférencière en histoire de l’art contemporain, foi et travail sont intimement tressés. «Par mon travail, explique-t-elle, je me trouve à l’endroit de la diffusion et de la valorisation de la création vivante, de la création actuelle avec toutes ses questions, ses audaces, ses quêtes. Ses difficultés et ses souffrances aussi. Avec mes étudiants, je me pose la question : qu’est-ce que devenir sujet, devenir auteur de sa vie, s’inscrire dans une histoire – celle de l’art – mais aussi créer du nouveau ? Pour moi, cette question est aussi bien artistique que professionnelle et spirituelle.»

Pour d’autres, le lien entre vie professionnelle et vie chrétienne est moins évident. Bruno Jarrosson, conseil en stratégie d’entreprise, se bagarre honnêtement avec cette question : «À force de parler de stratégie, de produire du travail qui se concentre sur l’efficacité des moyens mis en œuvre pour atteindre tel ou tel objectif, à force d’être professionnel, procédural, intelligent, j’ai peur d’oublier la dimension spirituelle», avoue-t il.

Une inquiétude partagée par bien des cadres qui, devant les métamorphoses de l’économie, l’apparition d’un nouveau productivisme et l’accroissement de la contrainte marchande sur le travail, ont du mal à trouver un sens à leur activité professionnelle. Ils rejoignent ainsi tous ceux qui, depuis des siècles, n’ont pu expérimenter que la face douloureuse du travail, son aspect aride, contraignant, éreintant – que rappelle l’étymologie latine du mot «travail» : tripalium, littéralement «instrument de torture» !

La Bible valorise le travail comme participation à la création

La Bible porte un regard nuancé sur le travail car elle n’ignore pas qu’il recoupe des réalités très différentes. Ni idolâtré, ni méprisé, le travail est d’abord reconnu comme une manière de gagner sa vie en prenant sa part du labeur collectif. Jésus a travaillé comme charpentier (Marc 6, 3). Paul est fier de vivre du travail de ses mains (Actes 20, 34).

Derrière l’évocation des métiers artisanaux (le potier, l’artisan…), le texte biblique valorise le travail comme participation à la création. Dans les années 1950, le P. Marie-Dominique Chenu remit en évidence cette importance du travail. «Le monde est plein d’idées, disaient les Anciens ; le travail, qui les fait accoucher, est un acte majeur de l’homme adulte», soulignait le théologien dominicain, regrettant que pendant longtemps la spiritualité des chrétiens se soit « resserrée dans la vie intérieure ». Car tout au long du Moyen Âge, dans le sillage de la philosophie grecque, la pensée chrétienne a méprisé le travail, opposant vie active et vie contemplative.

Au XXe siècle au contraire, la redécouverte de la valeur du travail sera au cœur de la spiritualité de l’Action catholique, des prêtres-ouvriers ou encore de la famille foucaldienne. Un travail qui «vaut en soi, pour sa vérité propre, pour son efficacité originale, pour la construction du monde» et non «un instrument de perfection», soulignait le P. Chenu.

«Le travail est pour l’homme et non l’homme pour le travail»

Si la pensée chrétienne valorise le travail, elle ne verse pas pour autant dans la naïveté. L’Écriture est pleine d’ouvriers frustrés de leur salaire (Jérémie 22, 13 ; Jacques 5, 4), d’esclaves condamnés aux travaux et aux coups (Siracide 33, 25-29) pour qui elle demande justice. Dans l’Exode, la libération donnée par Dieu se dit dans la libération du travail aliénant. Le sabbat, jour de repos après six jours travaillés fixé par le Décalogue, pose aussi des limites temporelles au travail, l’empêchant de devenir le tout de l’existence humaine. «Le travail est pour l’homme et non l’homme pour le travail», rappellera Jean-Paul II, résumant d’un trait la visée de l’ensemble de la doctrine sociale catholique.

Une nécessité de justice sur laquelle insiste Rémi de Maindreville, aumônier du Mouvement chrétien des cadres et des dirigeants (MCC) : «Dans les relations aux personnes, il se vit des choses qui ne sont pas marginales, même si elles ne font pas de bruit. Ce qui n’est pas marginal, c’est de vouloir la justice et de le manifester dans la manière dont on vit dans l’entreprise.»

Assumée, l’exigence de justice n’élimine pourtant pas celle du sens. Qu’est la finalité de mon travail, quel sens a-t-il ? Ce sont des préoccupations « très présentes » chez ceux qui frappent à la porte du MCC, « surtout chez les jeunes », note l’aumônier : « La logique de marché fait que parfois, j’aurais beau être très humain dans les relations avec les personnes, cela n’empêchera pas que cette entreprise pourra avoir une certaine violence vis-à-vis de ceux qui y travaillent, de ses concurrents et vis-à-vis du sens », souligne le P. Rémi de Maindreville.

Reste que le travail, aussi humain et juste soit-il, demeure un mode d’agir comportant des limites, liées notamment au fait qu’il s’inscrit dans une relation contrainte, rémunérée, hiérarchique. Une ambivalence sans laquelle le travail ne serait pas ce qu’il est, relève le philosophe Alain Cugno (4) : «Comme contrainte, le travail est souffrance, mais comme contrainte, il est aussi dévoilement de la liberté possible.»

Peut-on faire coïncider totalement vie et travail ?

Paul Ricœur s’était lui aussi interrogé sur ce qu’il appelait la «misère du travail» (5) : «Le propre du travail est de me lier à une tâche précise, finie. C’est là que je montre qui je suis, en montrant ce que je peux : et je montre ce que je peux en faisant quelque chose, de limité : c’est le “fini” de mon travail qui me révèle aux autres et à moi-même.» Dans ce mouvement même, consubstantiel au travail, le philosophe protestant avait décelé la limite du travail car, soulignait-il, «ce même mouvement qui me révèle, me dissimule ; qui me réalise, me dépersonnalise aussi».

Il y aurait donc un deuil à faire : celui de faire coïncider totalement vie et travail. Un désenchantement du travail ? Pourquoi pas… Il est alors possible d’entendre, dans la parabole des ouvriers de la onzième heure (Matthieu 20, 1-17), le «pas de côté» auquel le Christ invite ses disciples, évoquant Dieu sous les traits d’un généreux propriétaire qui donne à l’ouvrier qui n’a travaillé qu’une heure le salaire d’une journée de travail. Une parabole incompréhensible si l’on reste dans la logique du travail. Une béance ouverte sur la gratuité et la liberté que le travail ne permet pas d’exprimer.

Elodie MAUROT

12:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

24/09/2006

Si Dieu agit dans le temps, Dieu crée le temps.

Voilà bien un mot humain : un plan ! Quand sortirons-nous Dieu de notre langage rempli de plan de carrière, de curriculum vitae, de programme de formation ou même d’amaigrissement ? Ce ne sont que des mots humains dont Dieu n’a que faire. N’oublions pas que, si Dieu agit dans le temps, Dieu crée le temps, autrement dit il est «au-dessus» du temps ; dès lors, planifier ne veut rien dire pour lui.
Ce que la Bible nous dit, ce que Dieu y révèle de lui-même dans l’histoire de l’humanité, c’est son désir de bonté à l’égard de chacun d’entre nous. Coûte que coûte, à travers bien des événements que nous ne comprenons pas, selon des chemins parfois étranges à notre mode de pensée. Qui sommes-nous pour demander des comptes à Dieu vis-à-vis d’un plan, d’un programme… qui n’existe pas ?

Je définis mon entrée dans la vie religieuse comme un appel. Dieu propose, j’en dispose. Librement, consciemment. J’aurais pu dire non, me marier, avoir une autre histoire : aurais-je agi contre le plan et la volonté de Dieu ? Je ne le crois pas. Dieu n’a pas besoin de robots, de marionnettes pour emplir les couvents, mais d’hommes et de femmes qui, sans prétention et librement, se mettent à son service… ce qui nécessairement les met au service des autres ! Sans oublier la vocation de tout croyant, de tout être humain : le bonheur ! Un saint triste est un triste saint, dit-on. Un religieux triste idem. Il en va de la prédication de l’Evangile qui est tout de même une bonne nouvelle !
Jacques Arnould, op

11:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Dieu a t-il un plan pour nous ?

Question posée à Elisabeth Parmentier

Certains passages bibliques affirment même qu’il connaît le nombre de mes cheveux et qu’il rassemble toutes mes larmes dans son outre !

Comme je l’ai déjà dit, cette affirmation de foi est un vrai saut de confiance dans l’inconnu. Je pense que le premier projet de Dieu sur chaque Homme est qu’il puisse développer ses capacités personnelles en plénitude, et qu’il profite de cette vie pour déployer sa pleine stature. C’est pourquoi je me sens toujours poussée à aller au bout de mes moyens !

Personnellement, je me suis sentie appelée au ministère pastoral, et j’avais la chance d’être élevée dans la tradition luthérienne où les femmes sont ordonnées depuis longtemps. Cette vocation intérieure n’était donc nullement en désaccord avec la vocation extérieure de mon Eglise. Je conçois aussi ce que je fais à l’heure actuelle, l’enseignement de la théologie, comme une expression plus didactique et plus spécialisée de ce ministère pour lequel j’ai reçu l’ordination.

Mais si Dieu a un plan, j’ai aussi le sentiment que c’est dans le respect des difficultés et du rythme de la personne. J’ai été menée où je ne serais pas allée volontairement, certes ! Mais j’ai aussi reçu force et encouragements petit à petit, et sans jamais savoir où j’arriverais. Mon chemin professionnel a été plein de (divines) surprises et pas du tout, de mon côté, un plan pré-conçu ! J’aurais été très rétive si j’avais imaginé tout ce qui m’attendait ! Je pense aussi que Dieu ne ferait pas fi d’une décision de liberté qui s’opposerait à lui, et il y a dans la Bible la notion du temps nécessaire à la maturité (cf les images de semailles et moisson, temps écoulé pour saisons).

Je ressens aussi, depuis toujours, une sorte d’exigence intérieure de progresser et d’apprendre encore et encore, et je pense que c’est la mémoire ancrée en nous d’une création à continuer. J’espère bénéficier de ce désir d’apprendre sans relâche jusqu’à ma fin. « Plan » de Dieu ne signifie pas que c’est simple, alors que mon inclination naturelle m’aurait menée vers ce qui aurait été plus simple et moins fatiguant ! Mais je voudrais avoir pleinement vécu tout ce qu’il y avait à vivre, et donc, à apprendre.

Elisabeth Parmentier

11:37 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |