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20/04/2007

Nous autres, gens des rues...


Il y a des lieux où souffle l'Esprit
mais il y a un Esprit qui souffle en tous lieux.
 
Il y a des gens que Dieu prend et met à part.
Il y en a d'autres qu'il laisse dans la masse,
qu'il ne retire pas du monde.
Ce sont des gens qui font un travail ordinaire,
qui ont un foyer ordinaire
ou sont des célibataires ordinaires.
Des gens qui ont des maladies ordinaires,
des deuils ordinaires.
Des gens qui ont une maison ordinaire,
des vêtements ordinaires.
Ce sont les gens de la vie ordinaire.
Les gens que l'on rencontre dans n'importe quelle rue.
Ils aiment leur porte qui s'ouvre sur la rue,
comme leurs frères invisibles au monde
aiment la porte qui s'est refermée définitivement sur eux.
 
Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos forces
que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis
est pour nous le lieu de notre sainteté.
Nous croyons que rien de nécessaire ne nous y manque,
car si ce nécessaire nous manquait,
Dieu nous l'aurait déjà donné.
 
Nous autres, gens de la rue,
sommes bien sûrs que nous pouvons aimer Dieu
autant qu'il a envie d'être aimé de nous.
Nous ne savons que deux choses :
la première, que tout ce que nous faisons
ne peut être que petit ;
la seconde, c'est que tout ce que Dieu fait est grand
 
On sonne ? Vite, allons ouvrir :
 c'est Dieu qui vient nous aimer.
 Un renseignement? ... le voici ...
c'est Dieu qui vient nous aimer.
C'est l'heure de se mettre à table ?
Allons-y c'est Dieu qui vient nous aimer.
Laissons-le faire.
 
Madeleine Delbrêl.

22:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

PARABOLES.NET

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Paraboles.net, un portail chrétien pas comme les autres,
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et renouvelé sur la foi, le christianisme, la psychologie,
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N'hésitez pas à visiter ce site formidablement très riche en thématiques diverses que vous soyez croyant ou non. L'important est d'acquérir par de multiples découvertes, selon les différents courants de pensées, une maturité spirituelle dans un esprit de liberté  pour découvrir l'univers des autres.

L'art, la poésie, la philosophie, la spiritualité, la psychologie, la théologie sont abordés ici avec un immense sérieux mais, loin de tous discours dogmatiques figés dans les certitudes passées. Voici un site très créatif proposé aux âmes libres et en recherche de Vérité.

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Très Fraternellement !!!

Bruno LEROY.

22:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

L’apparition au bord du lac et la tâche pastorale de Pierre.

"Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes."

 Ac 5, 27-32.40-41
"Lui, l’Agneau immolé, il est digne de recevoir

 puissance et richesse, sagesse et force,

honneur, gloire et bénédiction." Ap 5, 11-14
"Sois le berger de mes brebis" Jn 21, 1-19

 

Jésus apparaît à ses disciples au bord du lac de Tibériade pendant qu’ils pêchent et il leur dit : «Jetez le filet à droite de la barque et vous trouverez. » Faisant confiance, ils jettent leur filet et la pêche est miraculeuse. C’est à ce moment-là qu’ils reconnaissent que cet homme, comme l’exprime Jean, « c’est le Seigneur ». La scène se centre ensuite sur la relation entre Jésus et Simon-Pierre qui n’ose pas lui demander son identité. Les « cent cinquante-trois poissons » pêchés sont comme l’arrière-plan théologique de ce qui va se passer. Par trois fois, Jésus demande à Pierre s’il l’aime : «Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » À chaque fois, la réponse est positive : «Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime.» L’évangéliste Jean fait une distinction importante dans l’utilisation des termes : à l’amour d’amitié succède l’amour d’agapé, l’amour gratuit utilisé pour qualifier l’amour divin. C’est en raison de cet amour divin que Pierre va recevoir sa mission : «Sois le berger de mes brebis.» Les cent cinquante-trois poissons renvoient au monde connu de l’époque. Pierre est donc chargé d’aller annoncer la bonne nouvelle à toute la terre. Pour ce faire, il devra se laisser faire pour aller là « où il ne voudrait pas aller ».

Jésus nous demande également si nous l’aimons. Quelle sera notre réponse ? Prenons le temps, en ce dimanche ou tout au long de la semaine, de nous tourner vers Dieu dans le silence de la prière et de lui répondre sincèrement. De même, demandons-lui la grâce de connaître Son amour : un amour divin, gratuit.

 

 

Père Tanguy Marie
Père Tanguy-Marie
Prêtre de la Cté des Béatitudes
Auteur du livre : La parole, don de Vie, EDB, 2006

22:13 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Dieu agit en personne.

La scène est un peu déroutante. Elle se passe de nuit, temps favorable à la révélation chez saint Jean. Les disciples ont à traverser la mer, pour rejoindre l’autre rive. La mer ne représente donc qu’une étape, un chemin à emprunter.

Certes, la tempête fait rage, ce qui est toujours un phénomène impressionnant. Mais les disciples en ont vu d’autres ; ils sont de bons navigateurs, ils sauront rejoindre leur but à bon port. La peur qu’ils éprouvent ne vient pas du vent ni des vagues. Ils ont peur parce qu’ils voient, tâche lumineuse sur un écran obscur et agité, Jésus, marchant à leur rencontre.

Tous les regards convergent en effet vers la personne de Jésus. Les eaux démontées ne sont pas un adversaire dont il faudrait venir à bout. Comme jadis dans le livre de l’Exode, elles ne sont qu’un chemin par lequel Dieu nous conduit. Aujourd’hui, celui qui guide le voyage est Jésus, le nouveau Moïse. Grâce à lui, l’eau qui sépare les deux rives devient le chemin qui réunit, qui mène à la vraie vie. Voilà le grand passage, la nouvelle Pâque qui s’accomplit. Par ce signe Jésus nous révèle que Dieu agit en personne. Les disciples l’ont bien compris, la crainte qu’ils éprouvent en est la preuve.

La révélation culmine dans la parole de Jésus. En effet, quand Dieu dévoile sa présence, il bannit toute peur. Et dans le « c’est moi », Jésus prononce le « Je suis » divin. Jésus est à la fois le nouveau Moïse et Dieu lui-même.

Si jamais la Pâque avait à nos yeux l’image d’un clivage entre deux Jésus différents, le Jésus charnel proche de nous et le Jésus glorieux déjà près du Père, entre l’homme extraordinaire et le Dieu unique, cet épisode nous rappelle que Jésus n’a jamais cessé d’être pleinement homme et pleinement Dieu. C’est ce que reconnaissent les disciples quand ils veulent le prendre avec eux dans la barque, dans un geste de coopération confiante. Ils demandent à Dieu qui montre le chemin de partager leur route.

C’est alors que la barque touche terre. On s’attendait à ce qu’il reste du chemin, mais il n’y en a plus à parcourir. Ainsi en va-t-il lorsque nous reconnaissons la présence du Ressuscité dans nos vies. Une fois que nous lâchons prise et que nous laissons le don de sa paix porter son fruit de confiance et d’abandon, la terre ferme prend la place de la mer démontée. Vouloir prendre Jésus dans notre barque, c’est lui demander d’établir en nous son règne de paix. Parvenir à demander à Jésus d’être le capitaine de nos vies est faire entièrement le voyage de la foi.

Seigneur Jésus, garde nos yeux fixés sur toi. Que la douceur de ta présence illumine la nuit de nos peurs et nous donne d’avancer fermement sur le chemin de la foi, dans la force de la résurrection.


Frère Dominique.

22:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Présidentielle : place aux jeunes !

 

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Pour assurer le temps de parole des jeunes pendant la campagne présidentielle, la JOC lance www.laminutejeune.net. Le concept de ce vidéo blog est simple : chaque jour un jeune s’exprime pendant une minute sur un sujet en lien avec la campagne électorale.

Avec cette opération symbolique, la JOC dénonce le fait que les jeunes ne sont ni écoutés ni entendus pendant la campagne, mais qu’en revanche nombreux sont ceux qui parlent à leur place. La JOC a donc décidé de réagir.

Chaque jour, du lundi au vendredi, à partir du jeudi 1er mars et jusqu’au second tour, un jeune s’exprimera en vidéo sur laminutejeune.net. Critiques, propositions, messages aux candidats ou témoignages de vie trouveront leur place sur le blog. Une cinquantaine de vidéos seront mises en ligne jusqu’à la fin de la campagne électorale. La JOC entend ainsi rendre leur place dans le débat démocratique aux 15-30 ans, notamment ceux des milieux populaires.

Il est important que chaque jeune ait l’occasion de s’exprimer. On parle trop souvent des jeunes sans se soucier de ce qu’ils ont à dire. « Notre démarche est claire : nous lançons un cri d’alarme. Il est urgent d’écouter les jeunes et surtout, de les entendre enfin ! »

Adresse du blog : www.laminutejeune.net

18:52 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

19/04/2007

Ma vocation d'éducateur de rue.

Je suis éducateur spécialisé. Ma spécificité ainsi que celle de mes adjoints est de travailler dans le rue. Notre pratique éducative, je la nomme " pratique de désinstitutionalisation ". Nous sommes amenés à rencontrer les jeunes les plus marginalisés parmi ceux qui vivent dans la rue : ce sont ceux qui refusent, n’osent pas, ne peuvent plus aborder les institutions, y compris celles qui pourraient leur venir en aide.

Cette " désinstitutionalisation " signifie : c’est en tant qu’individu que je vais au devant d’eux, sans masque, sans me réfugier derrière ma fonction d’éducateur. Ce n’est pas parce que je suis mandaté pour m’occuper d’eux. Je travaille avec eux sur le principe de la libre adhésion, de la disponibilité, et une forte éthique qui vise à créer une relation de confiance.

La disponibilité signifie que la galère ne s’arrête pas à 19 heures pour reprendre à 8 heures le lendemain, mon action non plus. Cela signifie que galère et coups durs peuvent arriver le week-end !

La relation de confiance est primordiale, base constitutive de la relation éducative qui permet au jeune de progresser. Cette relation de confiance en rue, doit être totale. C’est pour cela que dans le temps passé avec un jeune, il ne s’agit pas d’une relation d’un éducateur avec ses " clients ". C’est la rencontre d’un homme adulte avec un garçon ou une fille désemparé ( e ), victime de son comportement de violence et de son rejet des autres. C’est une relation entre deux êtres humains, entre deux noms, entre deux reconnaissances de l’autre. Ce qui détermine l’évolution des actes éducatifs, ce sera la relation entre deux amis, seul type de relation qui vaille la peine d’être vécue pour celui ou celle qui doute de tout.

Nous sommes loin des éternels débats sur : " Faut-il dire ou non que nous sommes éducateurs ? ... cacher que nous touchons un salaire ? ". Quand la relation de confiance est née, elle balaie ses préoccupations qui ne sont souvent que prétextes à ne pas s’engager. Même problème avec les débats : Vie privée, vie professionnelle ou disponibilité, jusqu’où ?.

Souvent, il nous faut des mois pour entrer en contact avec les jeunes, tant est grande leur méfiance, tant est solide leur système bien compréhensible de défense. Par notre présence quotidienne, discrète, par notre absence de questions, par notre acceptation de ce qu’ils sont, la relation se crée à l’étonnement des jeunes et de nous-mêmes. Ce n’est pas avec un jeune délinquant , un jeune toxicomane que je parle, que je mange, que je bois un coup ou que j’invite à une fête entre amis, c’est à Pierre, Paul, Alim.

Ces actes éducatifs peuvent paraître simples quand on parle à l’heure actuelle de réinsertion, travail, de cette normalité, but suprême à atteindre dans notre société. Mais ces actes éducatifs simples sont primordiaux, ils sont là avant le reste ( par exemple l’entrée dans un dispositif de réinsertion ) et garantissent peut-être sa réussite.

Ce travail éducatif simple, c’est le partage vécu, la création de souvenirs positifs, bêtement heureux, la constitution d’une autre histoire qui ne sera pas faite que d’échecs. C’est la valorisation des capacités du jeune, surtout celles les plus endormies. Il s’agit de casser les barrières faites de peur et de méfiance, souvent légitimes, ne serait-ce qu’en montrant qu’un adulte " normal " peut casser les siennes pour aller au devant de lui sans s’arrêter aux étiquettes qui jalonnent le discours du travail social.

Notre présence active c’est la reconnaissance de l’autre, c’est ce qui fait grandir un être qu’il ait douze ou trente ans. Il faut aller au devant d’eux, se mettre en situation difficile de déséquilibre, de violence d’où surgira la réflexion à deux, adulte et jeune. Cette reconnaissance intégrale des jeunes, je la vis au quotidien depuis plus de 28 ans. Elle devrait règner partout où les relations humaines semblent amputées par des tabous, des silences malsains, des situations inextricables de ressentis etc...Elle n’est pas la spécialisation officielle de l’éducateur. Cette reconnaissance de l’autre est une façon de vivre en acceptant et surtout en intégrant les différences. Toutes les différences qui pourraient gêner notre bonne conscience.

Demain sera la société du rejet ou de l’acceptation inconditionnelle de l’autre à la seule condition que cette relation soit basée sur le respect. Accepter ne signifie pas tout accepter mais se mobiliser pour que la tolérance ne demeure point un vain mot dans un vieux dictionnaire. Nous sommes responsables des relations que nous entretenons avec autrui et notamment les jeunes. Lorsque nous aurons compris cela, nous aurons tout compris ! Les éducateurs n’ont pas le monopole de la prise en considération des jeunes, c’est l’affaire de tous, là où nous vivons, de porter un autre regard sur leur réalité et leur univers afin de mieux nous intégrer. Oui, il s’agit de nous intégrer à leurs paradigmes sinon, nous sommes les inadaptés sociaux qu’ils n’attendent plus et qu’ils ne veulent pas reconnaître. L’insertion n’est pas toujours là où on l’attend puisqu’il s’agit aux adultes de faire le premier pas pour leur accorder de la reconnaissance. Car être reconnu sans condition, c’est commencer à exister !.

 

Bruno LEROY.

17:48 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

IL EST PASSÉ DE L'AUTRE CÔTÉ.

Jésus est « passé de l’autre côté » de la mer : il a accompli sa Pâque ; il a accosté sur l’autre rivage, le rivage de la vie définitive. C’est de là qu’il nous fait signe, qu’il nous appelle, comme il appelait ses apôtres quelques jours après sa résurrection : « Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? » (Jn 21, 5). Notre-Seigneur ressuscité est comme le phare dans la nuit, qui nous conduit au bon port ; à condition bien sûr que nous fixions nos regards sur lui, que nous nous laissions attirer par lui, que sa Parole soit « la lumière de nos pas, la lampe de notre route » (Ps 118, 105).
L’Église est le peuple rassemblé par la Parole de Dieu, qui chemine, sous la conduite de cette Parole, jusqu’aux demeures éternelles où son Seigneur l’a précédé afin de lui préparer une place (cf. Jn 14, 2). Pourtant, alors qu’elle est encore en chemin, elle peut quotidiennement anticiper le terme du voyage : dans chaque Eucharistie, son Époux vient au-devant d’elle et anticipe la rencontre eschatologique. Le temps de la célébration, nous participons déjà aux noces éternelles sur l’autre rivage, où nous accosterons bientôt. Comme la foule de l’Évangile de ce jour, nous gagnons la montagne - lieu de la révélation divine - et nous écoutons le Maître qui nous enseigne - la position assise est celle de l’enseignant - au cours de la liturgie de la Parole.
« Jésus leva le regard et vit qu’une foule nombreuse venait à lui » : du haut de la Croix, Jésus a vu venir à lui les générations de croyants, venant de tous les horizons pour s’abreuver aux sources vives du salut. C’est pour que cette foule innombrable « ne défaille pas en route » (Mc 8, 3) et puisse bénéficier de la grâce de la Rédemption en consommant le véritable Agneau pascal, que Notre-Seigneur a institué l’Eucharistie. Cette manne céleste qui nourrit pour la vie éternelle (cf. Jn 6, 51) n’est pas un pain terrestre que nous pourrions acheter avec le salaire de notre travail : ici bas, nous travaillons « pour la nourriture qui se perd », alors que « le Fils de l’Homme nous donne la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle » (Jn 6, 27). Hélas, nous ne ressentons pas vraiment la faim d’un tel aliment ; aussi nous contentons-nous de nous rassasier de nos « cinq pains d’orge et de nos deux poissons », en oubliant que nous avons à sustenter une vie bien plus importante, qui a défaut de nourriture adéquate, risque fort de s’étioler et de mourir.
Lorsque Jésus exhorte les Juifs - et nous à travers eux - à « travailler pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle », ceux-ci lui demandent : « “Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ?” Jésus leur répondit : “L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé” » (Jn 6, 27-29). C'est-à-dire que nous nous unissions à la personne du Christ par un amour sincère ; que nous adhérions à lui dans une confiance sans borne. Concrètement, que nous mettions en pratique le précepte de l’Apôtre : « Tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit au nom du Seigneur Jésus-Christ, offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père » (Col 3, 17). Tel est le sens des offrandes que nous présentons à Dieu au cours de la célébration eucharistique : avec ce pauvre pain que nous lui offrons, c’est toute notre vie que nous élevons vers le Père, pour qu’elle soit purifiée, transformée, sanctifiée par l’action de l’Esprit et qu’elle devienne, par le Christ, avec le Christ, et en lui, un « sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour nous l’adoration véritable » (Rm 12, 1). A ce propos, le pape Benoît XVI souligne dans sa récente Exhortation apostolique post-synodale sur l’Eucharistie que : « L'offrande de notre vie, la communion avec toute la communauté des croyants et la solidarité avec tout homme sont des aspects inséparables de la “logiké latreía”, du culte spirituel, saint et agréable à Dieu (cf. Rm 12, 1), dans lequel toute notre réalité humaine concrète est transformée pour la gloire de Dieu » (Sacramentum caritatis, 94). Puissions entendre cet appel et « montrer par notre vie eucharistique la splendeur et la beauté de notre appartenance totale au Seigneur » (Ibid.).

« Marie très sainte, Vierge immaculée, arche de l'alliance nouvelle et éternelle, accompagne-nous sur ce chemin de la rencontre avec le Seigneur qui vient. Tu es la “Tota pulchra”, la Toute-belle, puisqu’en toi resplendit la splendeur de la gloire de Dieu. En toi l'Église contemple la “Femme eucharistique”, son icône la mieux réussie ; et elle te contemple comme modèle irremplaçable de vie eucharistique. Apprends-nous à devenir nous-mêmes des personnes eucharistiques et ecclésiales, pour pouvoir nous aussi, selon la parole de saint Paul, nous présenter “sans tache” devant le Seigneur, selon son éternel dessein d’amour sur nous (cf. Col 1, 21; Ep 1, 4) » (d’après Sacramentum caritatis, 96).


Père Joseph-Marie.

17:29 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

18/04/2007

LA PEUR D'AVOIR PEUR.



J'ai peur. Tu as peur. Il a peur. Elle aussi. Bref, nous avons peur. La peur nous colle aux tripes. Elle nous taraude l'esprit. Elle paralyse notre action. Il nous arrive de frémir. L'angoisse nous crée des insomnies. Les soucis nous envahissent. Nous la savons là, la peur... Elle est tapie comme le soldat ennemi derrière un arbre. Nous la devinons au moindre mouvement des feuilles et des branches. Elle attend, souhaitant que nous soyons à découvert pour nous tirer dessus.

Elle finit par envahir notre territoire. Elle attaque de tout côté. Nous la pensions devant nous; mais nous la découvrons au coeur de nous-mêmes. Elle nous habite. Elle fait son nid et s'installe en nous comme un mauvais visiteur qui colle. La peur est là depuis toujours. L'historien de la peur, Jean Delumeau, écrit: "La peur est née avec l'homme et elle durera autant que l'humanité. La peur naît avec nous et nous accompagne toute notre vie." (R.N.D., août-octobre 1983, p. 17).

Regardez le chef! Remarquez sa façon d'exercer son autorité. Voyez-le donner des ordres. Quand il a peur, il commande sèchement. Il parle fort. Il menace. Il monte le ton en espérant contrer de possibles résistances. Il charge au cas où... Il restreint le champ d'action de ses sujets. Il limite les droits de ses citoyens. Il n'hésite pas à restreindre les libertés. Il renforce la surveillance à ses frontières: qu'il ne survienne rien de l'extérieur qui soit menaçant.

Regardez le peuple! Il lui arrive, lui aussi, d'avoir peur. Plus souvent qu'à son tour, même! Il guette. Il se tait. Il se range facilement. Il fuit quand il sent la soupe chaude. Il se soumet plutôt que de résister. Il feint l'indifférence plutôt que de prendre position. Il semble ne pas apprécier d'être dérangé, mais en fait il craint pour sa vie, son confort, ses attachements.

Nous avons tous peur, du plus grand au plus petit. Au fond de nous-mêmes, c'est la mort qui nous fait peur. La mort que nous portons dans les fragilités de notre corps, dans les faiblesses de notre esprit, dans les blessures de notre coeur. Si nous maîtrisions la mort, aucun ennemi ne pourrait nous résister. Nous aurions le courage facile, l'audace entreprenante.

La mort nous retient. Notre mort personnelle, pas celle des autres. Nous ne voulons pas disparaître. Nous ne voulons pas souffrir, diminuer, perdre le souffle et finalement ne plus respirer. Que faire pour durer, et durer longtemps? Pascal disait: "Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser" (Pensées 133).

La religion s'intéresse à la mort. Ou plutôt: le religieux est un mortel qui se sait mortel! Parfois, c'est en tremblant qu'il demande l'immortalité. Il ne sait plus où donner de la tête. Alors il fait appel à plus fort que lui. Dieu, pour les situations qui nous échappent. Dieu quand nos forces n'y peuvent rien. Je n'aime pas trop ce genre de religion où Dieu n'occupe que l'espace qui nous échappe.

Je préfère la religion de la confiance. Confiance en soi: j'ai des ressources pour assumer mon existence. Confiance dans la vie: elle a prouvé depuis des milliers d'années qu'elle pouvait affronter bien des intempéries. Confiance en Dieu aussi. Pas le policier qui surveille mes actes, pas le bourreau qui me torture à la moindre peccadille. Non. Plutôt le partenaire de ma vie, l'ami, mon compagnon de voyage. Dieu qui partage le présent et l'avenir des hommes et des femmes.

Dieu ne remplacera jamais la part de responsabilité qui nous revient. Il nous laisse nous débattre avec nos peurs parce qu'elles sont école de vie, de sagesse. Je peux me replier sur moi-même quand j'ai peur. Je peux aussi prendre le taureau par les cornes: faire face, foncer, oser, dépasser, assumer. J'ai pour modèle de courage le Christ lui-même. Le quatrième évangile laisse soupçonner qu'il a hésité à se rendre à Jérusalem quand son ami Lazare était gravement malade. Avait-il peur d'être arrêté et condamné? (Cf. Jean 11) Il a connu les affres de l'agonie (Cf. Matthieu 26, 37; Jean 12, 27). Mais il a regardé la mort en face: "[Ma vie], personne ne me l'enlève, mais je m'en dessaisie de moi-même" (Jean 10, 18). L'Évangile du Christ, avec sa mort au sommet, m'apprend qu'il n'est pas de combat plus important que celui de la liberté. Je serai pleinement moi-même quand la peur aura définitivement cédé la place à la liberté.


BRUNO LEROY.

09:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

17/04/2007

KHATE NOUS T'AIMERONS ÉTERNELLEMENT !

( Pour cette Dignité qui était ta Force. Tu es l'exemple qu'il nous faut suivre pour vivre sans démissionner. Tu étais un exemple pour tous ceux et celles qui tentent de baisser les bras. Toi, tu ne l'as jamais fait même dans les pires moments. Merci pour ce que tu étais et ce que tu demeures. Une femme entière au grand coeur ! )
A...DIEU KHATE !
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Khate, tes yeux fermés regardent en dedans de toi,
Tu étais cette vérité exprimée avec le coeur de la foi,
Tu aimais le sourire des enfants qui parlaient de pureté,
Tu aimais ceux qui souffraient ou étaient opprimés,
Tu aimais la vie mais elle semblait mal te le rendre,
Tu aimais les humains et ils te trouvaient marginale,
L'intolérance était pour toi objet de scandale,
Khate, en toutes circonstances tu savais te défendre,
Les oiseaux pleurent et ne chantent plus,
Les papillons sont morts d'une éternelle brûlure,
Cette étrange blessure qui agitent nos corps,
Tous tes amis la ressente mille fois plus encore,
Khate, tu aurais pu nous dire au revoir,
Avant de partir vers je ne sais quel espoir,
Khate tu demeures dans nos mémoires,
Telle la face cachée de nos miroirs,
De nos pensées à jamais accrochées,
A tes soleils de vie que tu éclaboussais,
En nous écrivant quelques mots,
Quelques murmures d'un instant,
Khate, je lis tes phrases en sanglots,
Ne t'inquiète pas c'est la pluie,
Qui frappe les carreaux,
Pour dire que tu es toujours présente,
Dans l'âme de ton âme non absente,
Une fusion naît au sein de l'éternité,
C'est l'osmose d'une amitié rencontrée,
Khate, tu ne peux t'éteindre dans le firmament,
Ton feu illuminera toujours notre présent.
Bruno LEROY.
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Je publie ici un commentaire de note Amie Khate décédée ce Dimanche. Si vous désirez lui rendre un dernier Hommage, vous pouvez vous rendre directement sur son Blog.
Ce soir, notre coeur saigne...
Et pourtant gardons à l'esprit la Dignité dont elle faisait preuve face aux épreuves de cette vie.
Très Fraternellement, Bruno.
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Je me "retrouve" dans tellement de vos lignes écrites ici que c'est incroyable !!!!
Et   ..... pourtant je ne vais jamais à la messe !
Ma foi "extra large" dans la possibilité de rendre un sourire à un enfant , perdu et orphelin a fait de moi une marginale de cette société tout simplement parce chez moi vivent toutes les couleurs du monde !
Je ne regrette rien , j'ai agi selon mon coeur et ces enfants (grands maintenant) me réconcilient peu à peu avec moi-même et je sais que je partirai en paix sans que j'y vois une intervention divine mais seulement ma hargne et ma volonté à réparer ce que les humains ( qui n'ont que le nom d'humain) ont voulu détruire par cupidité , stupidité ... et ...

20:24 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Ces petits bouts de Vie. | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Qu’est ce que croire ?

Qu’est ce que croire ? C’est nous approprier le don du Père, qui « a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » ; et nous l’approprier au point de vivre de la vie même de ce Fils.
Mais on ne s’approprie pas une personne comme un objet : il s’agit d’entrer avec l’Envoyé du Père dans une relation qui permette cette osmose de la vie divine. Or ce n’est qu’au sein d’une communion d’amour que cet échange peut se faire. Ce qui suppose que nous entrions dans la réciprocité du don : de même que Jésus s’est livré pour tous et à chacun de nous en particulier, ainsi nous aussi nous sommes invités à nous livrer au Christ et à chacun de nos frères.
Le croyant ne s’appartient plus : de tout son être il s’est donné une fois pour toutes à celui qui s’est livré pour lui et qui continue à se livrer à lui dans chaque Eucharistie.
« Ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle » : les verbes sont au futur. Celui qui croit « ne périra pas » lorsque la mort naturelle aura fait son œuvre, mais il recevra le don ineffable de la vie divine et entrera dans l’immortalité. Nous pourrions objecter : cette vie, ne l’avons-nous pas déjà reçue au jour de notre baptême ? Certes, mais il faut distinguer entre la grâce et la gloire : nous avons reçu la grâce, c'est-à-dire l’inhabitation de l’Esprit Saint. C’est en effet à l’Esprit que revient la mission de nous introduire « dans la vérité toute entière » (Jn 16, 13), c'est-à-dire dans la plénitude de notre destinée. Le Seigneur nous donne sa grâce pour nous conduire jusqu’en sa gloire : « lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se soumettra à Celui qui lui a tout soumis, afin que Dieu soit tout en tous » (1 Co 15, 28).
Tel est le salut que Dieu offre à ses enfants, gratuitement, sans aucun mérite de leur part. Comme son amour n’est pas conditionné par nos mérites, nous ne pouvons fort heureusement pas démériter. La seule manière de nous exclure du salut qu’il nous offre, c’est de le refuser consciemment et délibérément. Auquel cas nous nous jugeons nous-mêmes et nous nous con-damnons - nous nous plaçons avec les « damnés », c'est-à-dire avec ceux qui sont privés de la gloire de Dieu.
Il s’agit bien d’un choix personnel par lequel nous « préférons les ténèbres à la lumière, parce que nos œuvres sont mauvaises ». Cela peut sembler difficile à imaginer que l’on puisse refuser délibérément « la lumière venue en ce monde », alors que cette lumière donne part à la vie éternelle. Mais l’accueil de ce don suppose que nous nous laissions envahir par la lumière du Verbe, c'est-à-dire que nous consentions à la vérité de sa Parole et à la seigneurie de son Esprit. Or il n’est pas facile de renoncer à l’illusion de l’autonomie absolue, voire à nos rêves de toute-puissance.
Pourtant ce n’est que dans la mesure de ce consentement que nous accédons à notre humanité véritable. Créés à l’image du Dieu d’amour, nous ne serons vraiment nous-mêmes que dans la mesure où nous adopterons la ressemblance du Fils en agissant « selon la vérité » qu’il nous a révélée. Alors - et alors seulement - nous serons « dans la lumière », et « nos œuvres seront reconnues comme des œuvres de Dieu », accomplies dans l’Esprit.

« Seigneur, accorde-nous de prendre conscience de l’enjeu de notre vie : décider de notre destinée éternelle en choisissant entre la lumière et les ténèbres. Hélas, l’égoïsme nous tient dans ses filets, l’individualisme nous aveugle, et l’inertie de la chair nous rive à la terre. Dans ta grande miséricorde, envoie jusqu’à nous ton Ange, qu’il “ouvre les portes de nos prisons” intérieures, qu’il nous en fasse sortir et nous aide à “nous tenir dans le Temple” (1ère lect.) de notre cœur, afin d’y entendre tes paroles de vie et de les annoncer par une existence transfigurée. »


Père Joseph-Marie.

20:22 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |