12/05/2006
ÊTRE CHRÉTIEN EST UN COMBAT SPIRITUEL.
L'Incarnation de Dieu est décrite dans l'Évangile comme Emmanuel, c'est à dire Dieu avec nous. C'est là l'essence même de la révélation divine.
Dans la théologie chrétienne la révélation de Dieu c'est précisément être avec l'homme, révéler Son amour envers Sa créature, engager le dialogue avec elle.
Ce n'est pas là une relation ordinaire mais un dialogue entre le Père et le Fils. L'Incarnation est effectivement Dieu-avec-l'homme , afin de ré humaniser l'homme et de rétablir en lui l'imago Dei. L'épiphanie est l'humanisation de Dieu et la divinisation de l'homme, un thème favori des Pères Orthodoxes de l'Église. Elle est donc non seulement un événement précis, limité dans le temps mais une réalité continue. L'Incarnation de Dieu est une invitation à être avec Dieu qui a voulu être en Christ avec nous. Être chrétien c'est donc être avec Dieu. Quelle grâce divine! Quelle vocation sacrée !
Être chrétien c'est être en dialogue avec Dieu.
Par Son initiative Dieu est engagé en dialogue avec l'homme. La Bible est l'histoire de ce dialogue divino humain. Or la question qui s'impose au chrétien qui croit en Jésus Christ est la suivante : est-il en dialogue avec Dieu ? Accepte-t-il Dieu comme partenaire de dialogue dans ses pensées, ses actions et sa manière de vivre ? Le monologue constitue la fin de l'homme car, sans cette dimension transcendante qu'est le dialogue spirituel avec Dieu, l'humanité perd sa particularité, sa raison d'être. Est-ce que nous sommes en dialogue avec Dieu dans notre vie quotidienne si dominée par les "dieux" du monde ?
Être chrétien c'est avoir Dieu comme centre de notre vie.
Dieu en Jésus Christ est entré dans la vie humaine dans toutes ses dimensions et dans toutes ses manifestations. Le Christ est devenu la vie même de l'homme. La vie est don de Dieu. Par conséquent la vie du chrétien doit être théocentrique. Dieu doit être la source, le fondement d'une vie qui prétend être chrétienne. Dieu en Jésus Christ doit constituer le centre de gravité, l'Alpha et l'Omega de la vie humaine. Est-ce que le Christ est au centre de notre vie ? Est-ce que nos pensées et nos actions émanent de ce centre ?
Être chrétien c'est considérer Jésus Christ comme la voie de notre vie.
Dans le monde d'aujourd'hui le chrétien se trouve au carrefour de nombreuses voies. La question qui se pose est de savoir quelle est celle où il doit s'engager. Jésus Christ a bien dit: "Je suis la voie" (Jean 14:6). Par Sa vie et Sa mission Il a indiqué de manière visible et concrète la voie qui mène l'humanité aux valeurs du Royaume, à Dieu. Est-ce que nous acceptons Jésus Christ comme la voie de notre vie? Est-ce que nous suivons fidèlement cette voie ?
Être chrétien c'est confesser Jésus Christ comme la vérité de notre vie.
Dans la vie quotidienne nous sommes confrontés à des vérités si attrayantes mais corruptrices. Quelle est notre vérité réelle, authentique ? Souvenons-nous toujours que notre Seigneur s'est défini comme la Vérité du monde (Jean 14:6). Est-ce que nous croyons en Christ comme l'unique Vérité, le Credo de notre vie? Est-ce que nous vivons cette vérité et ses impératifs dans notre vie envahie par tant de " vérités " ?
Être chrétien c'est lutter pour les libertés.
Dieu a créé l'homme afin qu'il réalise son humanité librement, Jésus Christ a défini sa mission comme étant de " renvoyer libres les opprimés " (Luc, 4:19). La liberté est donc un don divin ; elle est intégrale à la création et à la vocation de l'homme. L'homme ne peut vivre dignement et authentiquement sa propre vie sans liberté. Est-ce que nous ouvrons pour recouvrer notre liberté et la liberté des autres ? Est-ce que nous traduisons notre liberté en une source de responsabilité, de dignité, de créativité et de progrès ?
Être chrétien c'est combattre l'injustice.
C'est ce qu'a fait Jésus Christ. Il n'a pas seulement condamné l'injustice, rejetant l'ordre, les relations et les situations injustes. Il a lutté pour la justice en combattant l'injustice. Le but de l'Incarnation divine était précisément l'établissement de la justice. Jésus a dit: " Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés " (Mat. 5:6) et " Le Royaume de Dieu est à ceux qui sont persécutés pour la justice " (Mat. 5:10). Les hymnes sacrées de l'Église Arménienne présentent le Christ comme " Champion de la Justice ". Faire justice et ouvrer pour la justice doivent donc être au cour de l'engagement chrétien. Est-ce que nous sommes conscients de cette responsabilité dans notre société déchirée et divisée par tant d'injustices, visibles et invisibles? Est-ce que nous sommes sérieusement engagés pour un ordre mondial basé sur les principes de justice ?
Être chrétien c'est faire la paix.
L'Incarnation du Fils de Dieu est annoncée par les anges comme la venue de la paix sur terre. Le nom de Dieu est paix. La paix de Dieu c'est la paix fondée sur la justice, sur le respect de la dignité et les droits humains, sur les valeurs morales et spirituelles. Le Christ a dit: " Ceux qui luttent pour la paix ils seront appelés fils de Dieu " (Mat. 5:9). Ouvrer pour la paix c'est faire justice tout comme faire justice c'est l'unique voie vers la paix. C'est ce qu'enseigne l'Évangile. Est-ce que nous luttons activement pour une paix fondée sur la justice? Est-ce que la voie de la paix, si complexe et si dangereuse, est la voie de notre vie et la direction de notre action ?
Être chrétien c'est travailler pour la réconciliation.
Dieu en Jésus Christ a bien réconcilié l'homme avec Lui. Être en Dieu c'est être réconcilié non seulement avec Dieu mais aussi avec les hommes. L'Incarnation de Dieu est une invitation à la réconciliation entre tous les hommes. Pour un chrétien ceci n'est pas une prescription ordinaire. C'est l'essence même du Christianisme et le fondement de la foi chrétienne. C'est la base de l'action chrétienne.
Être chrétien c'est donc un combat, un combat spirituel, un combat continu, un combat acharné contre toutes les structures et systèmes, idéologies et pratiques qui génèrent l'injustice, la violence et le mal. C'est un combat pour les droits de l'homme, pour la dignité humaine, pour la paix en justice et pour la réconciliation.
L'Évangile n'admet pas l'isolement et le monologue. Il est tout à la fois un défi et une invitation à l'engagement, au dialogue et au combat pour une qualité de vie soutenue par les valeurs morales.
Être chrétien, c'est vivre l'Évangile dans cette vision.
Aram Ier
Catholicos de Cilicie
13:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
10/05/2006
LA PENSÉE DU JOUR.
La pensée du jour |
« Dieu seul sait comment évolue la pensée de l’homme. » Proverbe africain |
08:59 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LA PENSÉE DU JOUR. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
PRIONS ENSEMBLE DANS LE SILENCE.
Je vous partage ce texte magnifique sur la prière et qui va dans le sens de ma spiritualité. On ne trouve Dieu que dans le Silence (habité de Sa Présence ).
Bonne méditation et que votre coeur soit enclin à la prière dans vos gestes quotidiens afin de donner consistance à votre présent. Puissent la Joie et la paix règner indéfectiblement das votre âme pour donner une dimension spirituelle à vos proches et par ricochet, au Monde entier !
Votre Frère, Bruno LEROY.
Tu jugeras difficile de prier si tu ne sais pas comment faire. Chacun de nous doit s'aider à prier : en premier lieu, en recourant au silence, car nous ne pouvons pas nous mettre en présence de Dieu si nous ne pratiquons pas le silence, intérieur comme extérieur. Faire silence au-dedans de nous n'est pas facile, mais c'est un effort indispensable. Seulement dans le silence nous trouverons une nouvelle puissance et la vraie unité. La puissance de Dieu deviendra la nôtre afin d'accomplir toutes choses comme il se doit ; il en ira de même pour l'unité de nos pensées avec ses pensées, de l'unité de nos prières avec ses prières, de l'unité de nos actions avec ses actions, de notre vie avec sa vie. L'unité est le fruit de la prière, de l'humilité, de l’amour.
C'est dans le silence du coeur que Dieu parle ; si tu te places face à Dieu dans le silence et la prière, Dieu te parlera. Et tu sauras alors que tu n'es rien. Ce n'est que lorsque tu connais ton néant, ta vacuité, que Dieu peut te remplir de lui-même. Les âmes des grands priants sont des âmes de grand silence.
Le silence nous fait voir chaque chose autrement. Nous avons besoin du silence pour toucher les âmes des autres. L’essentiel n'est pas ce que nous disons, mais ce que Dieu dit -- ce qu'il nous dit, ce qu'il dit à travers nous. Dans un tel silence, il nous écoutera ; dans un tel silence, il parlera à notre âme, et nous entendrons sa voix.
Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Soeurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 22 rev.)
08:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
CHÈRE GOSPA OU ÊTRE A L'ÉCOUTE DE SA VOIX.
Depuis le 24 juin 1981, Marie ¨Reine de la Paix¨, apparaît à Medjugorje (Yougoslavie), tous les jours. Au début, ils étaient 6 jeunes à La voir: Marija, Mirjana, Vicka, Ivanka, Ivan et Jakov. Maintenant ils ne sont plus que 4, puisque deux d'entre eux (Mirjana et Ivanke) ont déjà reçu les 10 secrets promis et ne La voient désormais que le jour de leur anniversaire. Depuis mai 1986, le Vatican porte une attention particulière à ce qui se passe dans ce petit village de Yougoslavie et a pris tout le dossier en mains. Le 21 octobre 1990, le président de la Commission Episcopale pour Medjugorje, l'évêque Franjo Komarica, mandaté par tous les évêques de la Yougoslavie, y compris Mgr Pavao Zanic, s'est rendu pour la première fois, officiellement à Medjugorje.
Bruno LEROY.
08:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
09/05/2006
LES FLEURS DE L'ESPÉRANCE.
Je sais que tu as mille et une raisons de désespérer, mais je voudrais te crier qu’il y a aussi mille et une raisons d’espérer ! Ne laisse pas gagner ton cœur par les marées noires des mauvaises nouvelles.
Pour changer le monde, il faut d’abord changer ton regard. Regarde et cueille chaque jour, autour de toi, au creux du quotidien, ces mille et une fleurs d’espérance, celles qui poussent au milieu des tours grises de béton, des plus monotones lieux de transport ou de travail, de la plus froide chambre d’hôpital, de la plus humble décision personnelle ou collective, pour plus de justice et de solidarité.
Regarde et vois tous ces hommes et toutes ces femmes qui ne font pas la « une » des journaux, mais qui inventent, jour après jour, de nouvelles manières de vivre, de partager, d’espérer; ils manifestent que le Royaume de Dieu est à la portée de la main.
Regarde et vois tous ces hommes et toutes ces femmes qui, au lieu de crier que Dieu est aveugle ou manchot, Lui prêtent leurs yeux et leurs mains; au lieu de crier que Dieu est muet, Lui prêtent leurs voix.
Regarde et entends, car le monde actuel a besoin de retrouver ce regard du cœur et de cueillir ces fleurs de l’espérance pour mieux respirer et pour mieux vivre.
Jeannette, Petite sœur de l’Assomption.
22:01 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MÉDITATIONS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
CETTE FORCE INTÉRIEURE.
Chaque matin, quand nous nous réveillons, nous n'avons aucune idée de ce qui pourra nous arriver au cours de la journée. Nous espérons tous vivre des jours sans incident, sans connaître de trop graves problèmes, des jours où nous pourrons réaliser quelques uns de nos rêves. Mais dans la réalité ces jours sont très rares.
Nous vivons dans un monde où les problèmes abondent. Notre ennemi n'est pas un produit de notre imagination : tous ses efforts tendent à nous décourager, à nous affaiblir et à nous remplir de crainte.
C'est pourquoi David a écrit : "Si tu fais de l'Eternel ton refuge, aucun mal ne t'atteindra, aucun malheur n'approchera de chez toi. Car Le Seigneur donnera l'ordre à Ses anges de te garder où que tu ailles... Celui qui M'est attaché, dit le Seigneur, Je le sauverai, Je protégerai celui qui Me fait confiance. S'il fait appel à Moi, Je lui répondrai. Je serai à ses côtés dans la détresse. Je le délivrerai et lui rendrai son honneur. Je lui donnerai une vie longue et prospère et lui dévoilerai Mon salut" (Psaume 91.9-16).
Quelles que soient les difficultés qui risquent de nous accabler, nous devons nous persuader de pouvoir les affronter le jour venu. En fait, la violence de l'attaque de l'ennemi est un indicateur de la richesse de la bénédiction divine qui nous attend une fois l'attaque surmontée ! Plus il s'acharne contre nous, plus richement nous serons bénis une fois que nous aurons traversé l'épreuve.
C'est la raison pour laquelle Paul a écrit : "Je peux faire face à toutes les difficultés grâce à Christ qui me remplit de Sa force."
Cette force intérieure qu'Il infuse en nous nous permettra d'affronter toutes les circonstances extérieures et toutes les épreuves de la vie, et nous aidera à toujours aller de l'avant.
BobGass
21:50 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
IMMIGRATION JETABLE : INACCEPTABLE !
19:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POLITIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
LA JOIE ET L'ESPÉRANCE...
La persévérance est une fidélité et une ferveur, mais à travers la lutte.
Père Marie-Dominique Philippe.
19:25 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MÉDITATIONS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Hommage au Frère Roger.
Hommage au Frère Roger |
Oh ! Frère Roger, Je me souviens de ta voix tel un doux murmure, Venu de tes entrailles où l'Amour logeait, Je me souviens de ton visage de Lumière, Comme un parfum de Dieu sur cette terre, De tes mains délicates qui pensaient chaque geste, De tes écrits superbes il nous reste ta vie, Celle que tu auras vécue au coeur des incompris, Frère Roger tu es la plus belle fleur de Dieu, Il t'avait planté amoureusement pour que nous bougions, Dans nos certitudes d'être seuls à détenir l'Amour. Tu voulais le monde comme une rosée de tendresse, Un sourire donné aux âmes blessées et qui n'en peuvent plus, Tu écoutais les silences et tu interprétais ces souffrances, Non dites car trop difficiles à formuler. Toi, tu trouvais les mots justes et simples, Ceux qui parlent aux coeurs des meurtris, Des gens simples pauvres en leur destin. Frère Roger plus je médite tes paroles, Et plus je m'aperçois que tu évoquais l'éternité, Des jours qui viennent à nous, Comme une semence de la Présence de Dieu. Cette éternité tu l'avais méditée et aimée, Avant de la rencontrer pour mieux rencontrer, Dieu en Son éternel Amour dans lequel tu vis, Désormais... Bruno LEROY. |
19:17 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE SPIRITUELLE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
PÉDAGOGIE DE LA LIBERTÉ.
Nous pensons être des hommes libres et c'est un euphémisme de dire que nous sommes aliénés sans le savoir. Chaque jour, nous cherchons ce que nous pensons être des repères mais, en fait nous échappons à la peur de la liberté. De plus, notre notion de l'homme libre est autant galvaudée que le mot " Amour " mis à toutes les sauces. Nous n'avons plus conscience de notre propre conscience. Alors, comment prétendre libérer une société de ses carcans si nous sommes emprisonnés ? En tant qu'éducateur et donc, pédagogue, j'ai tenté modestement d'analyser cette problématique. Les acteurs sociaux quelques soient leur appartenance doivent se libérer de leurs propres aliénations afin de prétendre à la libération d'autrui. Ce processus est un combat quotidien que nous devons mener tous ensemble. C'est le plus beau des combats pour une société meilleure.
Bruno LEROY.
La liberté en tant que moyen pédagogique ou thérapeutique, est la somme des permissions accordées par l'entourage ; la liberté en tant que but, est un état que l'on réalise à l'intérieur de soi-même et qui correspond à l'épanouissement de la personne tout entière par un développement harmonieux de toutes ses facultés. Il est aisé de comprendre que les permissions, données judicieusement, favorisent un exercice naturel des facultés et par suite leur développement. C'est dans un climat ouvert et confiant que l'être peut s'épanouir. Assurément, il est des permissions qui n'engagent guère la responsabilité de ceux à qui elles sont accordées : on peut ainsi permettre de lire un livre, de faire une excursion, d'assister à un spectacle. L'éducateur en conserve toujours la responsabilité ; ce sont des permissions limitées à une circonstance : on pourrait dire que ce sont des levées d'interdiction et rien de plus. La vraie permission est celle qui donne le droit de choisir, et peut-être même qui met l'individu en demeure de faire un choix : ce n'est plus simplement une sorte de cadeau qu'on accorde à l'adolescent parce qu'il a été bien sage ou parce qu'on a envie de lui faire plaisir : c'est une initiative qu'on lui laisse et par conséquent une responsabilité dont on le charge.
La liberté ainsi comprise n'est donc pas chose facile !
Au fur et à mesure qu'elle s'affirme et se précise, elle se rapproche du but, elle se confond de plus en plus avec lui, sans cesser pour autant d'être un moyen de s'en rapprocher davantage. Plus le moyen se perfectionne, plus il participe au but qui, par principe est supposé parfait. De même que selon la sagesse populaire, " c'est en forgeant qu'on devient forgeron ", c'est en étant libre qu'on apprend à être libre. L'expérience nous apprend que les circonstances dans lesquelles on n'a aucune décision à prendre sont celles qui entraînent le moins de dépense nerveuse. Beaucoup d'hommes ont été amenés à constater que le temps du service militaire avait constitué pour eux une détente dans la mesure où ils se sentaient pris en charge par l'armée et délivrés du souci d'agir par eux-mêmes et de s'occuper de leurs propres intérêts.
C'est la Liberté intérieure qui est le but de l'éducation, parce qu'elle correspond à la santé psychique, au bien-être moral, à un accord de soi avec soi-même. Elle seule répond vraiment à l'aspiration profonde et naturelle de l'homme, toujours en quête de son unité. Nous ne la concevons d'ailleurs pas comme quelque chose de fermé, qui n'aurait aucun rapport avec le monde extérieur, car un tel isolement ferait de l'individu un être incomplet qui, à vrai dire, n'aurait aucune raison d'être, non plus que sa belle liberté dont il n'aurait désormais que faire. Pour que celle-ci ait quelque valeur, il faut au contraire qu'elle soit une réponse au monde extérieur et non une jouissance purement personnelle que les contacts du dehors seraient destinés à ternir. Elle doit nous mettre à l'unisson de la Vie et non nous en retrancher. Comment pourrions-nous être vraiment d'accord avec nous-mêmes en commençant par nous amputer de toutes nos tendances sociales et de notre besoin d'agir ? Loin d'être marquée par l'épanouissement de nos facultés, cette pseudo-liberté correspondrait à une atrophie de notre personnalité. En fait, la liberté, en tant que but de l'évolution humaine, réclame de l'individu deux conditions préliminaires : un accroissement du sens de la Réalité et un accroissement des forces qui permettent d'affronter cette dernière.
La première de ces conditions implique tout d'abord que l'individu ait l'intelligence de ses actes, c'est-à-dire qu'il soit capable de prévoir et de mesurer leurs conséquences. Or, la possibilité de se diriger soi-même comme il faut est un des attributs essentiels de la liberté ; on dit d'un homme qui évolue avec aisance au milieu des obstacles qu'il a une grande liberté de mouvements et cela, non parce qu'il ignore les obstacles, mais parce qu'il sait en tenir compte.
La réalité qu'il faut connaître n'est pas seulement matérielle : elle est aussi psychologique ; il faut se connaître, soi, et connaître les autres, car rien ne peut rendre plus dépendant que l'ignorance des vrais mobiles qui animent les individus. C'est en découvrant le déterminisme physique et en utilisant ses données que l'homme est parvenu à se délivrer de nombreuses servitudes que la Nature lui imposait. De même, la connaissance des déterminismes psychologiques est la seule chance que nous possédions de nous délivrer de leur implacabilité. Il faut avoir conscience de l'interdépendance des êtres, des choses et des actions pour ne pas en être le jouet. Plus notre route sera éclairée, plus il nous sera loisible de choisir notre direction.
La seconde condition de la liberté réside dans l'accroissement de nos forces. Savoir choisir ce qui va dans le sens de sa nature, de son rôle et de sa destinée constitue donc une qualité qui fait partie des conditions de la liberté humaine. Cette faculté de discrimination permet à l'individu de trouver tout de suite un chemin qu'il ne regrettera pas d'avoir pris et qu'il pourra par conséquent suivre d'un bout à l'autre sans se sentir contraint. Les regrets sont en effet des boulets que nous traînons à nos pieds comme un signe de servitude, c'est-à-dire des contradictions qui nous enchaînent.
Pour être libre, il faut que l'homme soit fort, et pour être fort, il faut qu'il soit cohérent sans que cela lui coûte. A ce moment, ses instincts et ses impulsions ne sauraient plus lui faire peur ni par conséquent attenter à sa liberté. Il ne se croira donc pas obligé de les nier ou de les ignorer : il n'aura pas besoin de réclamer des garde-fous, de s'inventer des barrières artificielles. Plus on est fort, moins on a besoin de fortifications. La liberté véritable n'est pas immobilité, mais aisance. Celui qui est vraiment libre dispose de la plénitude de ses facultés parce qu'il peut penser et agir sans éprouver toujours le sentiment qu'il désobéit à une puissance invisible, prête à le rappeler à l'ordre. Il pense, il sent, il juge et il agit librement ; c'est-à-dire en pleine connaissance de cause, sans être retenu ou paralysé par des motifs confus ou inavoués. Son comportement est conforme à son jugement qui est conforme à sa pensée, elle même conforme à ses sentiments.
L'individu libre a droit à se libérer des contraintes étrangères qu'il estime inacceptables ; mais si, par hasard, il se trouve d'un coup débarrassé de ces contraintes sans avoir atteint l'autonomie et la maturité nécessaires, il apparaît comme un petit enfant à qui l'on a donné un jouet magnifique et compliqué, dont il est incapable de se servir. Il possède alors en effet une Liberté sans but et sans raison d'être, qui ne l'empêche pas de souffrir sourdement de sentiments de dépendance, d'autant plus difficiles à supporter qu'il ne peut même pas discerner leur cause exacte ni par conséquent donner un objet à sa révolte.
Il est évident que l'éducateur, en tant que tel, ne peut prétendre modifier directement les conditions que rencontrera l'adolescent dans sa vie d'adulte. Le seul but qu'il puisse s'assigner, c'est la formation du jeune lui-même et par conséquent, sa liberté, dans la mesure où, celle-ci devient synonyme de maturité et correspond au développement équilibré de toutes ses potentialités. Je me suis efforcé, alors que le mot " liberté " demeure confusionnel, de ramener le débat, d'une part à une technique éducative, d'autre part à un problème plus vaste qui touche au sens même de l'éducation et, peut-être un peu, de la Vie. Disons même que c'est à partir du moment où nous avons conquis cette liberté qu'il nous devient possible de faire vraiment quelque chose de notre existence. L'adolescent doit devenir cet adulte qui assume sa propre destinée, celui à qui revient la responsabilité de ses actes et qui doit subir leurs conséquences dont personne ne cherche plus à le préserver. Une telle adaptation de soi à soi-même, si elle répond à la définition de la liberté humaine, répond aussi à la définition sans doute plus valable du Bonheur.
Bruno LEROY
17:52 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS ÉDUCATIFS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : SPIRITUALITÉ DE LA LIBÉRATION. | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |