01/04/2008
Croire n’est pas adhérer à une idéologie.
Fidèle à la pédagogie de toute la Révélation biblique, Jésus ne nous enseigne pas qui est Dieu ; mais ce qu’il fait pour nous : il nous aime sans mesure, au point de « donner son Fils unique ». Indirectement nous « savons » donc déjà qu’il est le Père de Jésus ; mais pour accéder à une véritable connaissance de cette paternité, il n’est pas d’autre chemin que celui de l’identification au Fils, c'est-à-dire à Jésus qui a pu dire : « Qui m’a vu, a vu le Père » (Jn 14, 9).
Pour nous identifier à Jésus, il nous faut commencer par l’imiter, afin d’attirer sur nous l’Esprit Saint, qui repose sur le Fils et descend sur ceux qui cherchent à lui ressembler afin de les configurer à lui. C’est lui, l’Esprit qui nous rétablira à l’image du Fils unique, celui que le Père engendre éternellement au prix de sa propre substance. Et c’est dans cette union au Christ que nous connaîtrons le Père, lorsqu’il nous engendrera nous aussi dans le don de sa propre vie.
La désappropriation est telle en Dieu, que son amour paternel correspond à une véritable « mort à soi », dans la mesure où ce terme peut être utilisé analogiquement en Dieu. Lorsque Jésus dit « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13), il ne fait qu’expliciter ce qui se vit depuis toute éternité et de manière exemplaire en Dieu lui-même. Le Père se donne tout entier dans l’engendrement du Fils, et celui-ci se livre en retour dans une totale désappropriation de soi, en réponse à l’initiative du Père.
Tel est le paradoxe qui ressurgit à chaque page de l’Evangile : l’amour vrai, l’amour de charité donne, il se donne sans compter, jusqu’à livrer sa propre vie. De même que le soleil s’épuise dans le rayonnement de sa lumière et de sa chaleur, Dieu se communique à l’infini dans le rayonnement de son amour.
« Tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais obtiendra la vie éternelle » : croire c’est adhérer à ce modèle divin de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force, attirant ainsi par nos pauvres efforts stériles, la puissance de l’Esprit qui vient au secours de notre impuissance. Croire c’est donc entrer concrètement dans le mouvement de désappropriation de soi de l’amour, qui implique une radicalité comparable à une véritable mort. Or Jésus affirme tout au contraire que c’est dans la mesure même où nous consentons à cette mort à nous-mêmes dans le dynamisme de la charité, que « nous ne périrons pas, mais obtiendrons la vie ».
Nous pressentons bien que notre rationalité est mise à mal, et que nous ne pourrons vérifier cette parole, qu’en la mettant en pratique ; car plus que jamais il s’agit de connaître et non de savoir.
La « lumière est venue dans le monde », et elle est venue pour un jugement. Ceux qui se laissent pénétrer par cette lumière de l’amour de charité, au point de devenir « fils de lumière », échappent au jugement, car ils ne s’appartiennent plus ; ils se sont laissés entraînés par l’Esprit dans le mouvement de la vie triomphante : « Le vent souffle où il veut, tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit ».
Mais ceux qui « ont préféré les ténèbres à la lumière », ceux qui ont refusé d’entrer dans la logique du don et se sont cramponnés à « leurs œuvres mauvaises », ceux-là s’excluent eux-mêmes du salut que le Fils est venu offrir aux hommes en leur ouvrant le chemin de l’amour et de la vie.
Croire n’est décidément pas adhérer à une idéologie ; il s’agit avant tout d’agir selon la vérité en venant à la lumière de la charité. Ces paroles du Seigneur nous traversent comme un glaive : elles révèlent en nous le véritable lieu de notre combat spirituel : tout ce que nous faisons par attachement à notre volonté propre par vaine gloire ou par ambition – fût-ce des œuvres en apparence charitables au service du Royaume – sont des « œuvres mauvaises » que nous offrons à l’idole de notre moi. Seules les œuvres que nous faisons dans le désintéressement de l’amour vrai, sont « reconnues comme des œuvres de Dieu », c’est-à-dire des œuvres que Dieu accomplit en nous par son Esprit.
Que la radicalité de ce jugement ne nous désespère pas : les apôtres non plus ne sont pas devenus du jour au lendemain des saints ! L’important est de « préférer la lumière aux ténèbres », de désirer vivre dans la charité à l’image du Père et du Fils, et de laisser l’Esprit faire en nous la vérité. Rappelons-nous que lorsque Jésus nous dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie », il nous promet par cette Parole d’être lui-même notre chemin de sainteté, au terme duquel nous serons pleinement immergés dans la lumière de sa vie.
« Dieu très bon, reste auprès de ton peuple, car sans toi notre vie tombe en ruine ; fais passer à une vie nouvelle ceux que tu as initiés aux sacrements de ton Royaume. Par Jésus le Christ, notre Seigneur » (Prière après la communion).
Père Joseph-Marie.
20:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
31/03/2008
Le baptême est Don de Dieu.
En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d'eau et d'Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu ». L’eau et l’Esprit sont les deux principes de notre renaissance. Tous les deux sont nécessaires pour nous engendrer à la vie nouvelle. Plongés avec le Christ dans les grandes eaux purificatrices de sa mort, nous sommes appelés à ressusciter avec lui dans le souffle de l'Esprit. C’est précisément ce qui s’est accompli pour nous au moment de notre baptême, baptême d’eau et d’Esprit.
Désormais nous sommes « nés du souffle de l’Esprit » et « ce qui est né de l’Esprit est Esprit » (Cf. Jn 3, 6). Nous avons connu par notre baptême la nouvelle naissance spirituelle selon la filiation en Esprit à laquelle Adam était appelé mais dont son péché l’a détourné.
Cette filiation en Esprit est avant tout un don de Dieu mais pour opérer tout bien en nous, elle demande à ce que nous la laissions agir en nous ouvrant personnellement à elle. Saint Jean résume très bien ces deux points dans les versets suivants de son Prologue : « A ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Ceux-là ne sont pas nés du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu » (Cf. Jn 1, 12-13).
La vie nouvelle de fils de Dieu à laquelle le baptême nous ouvre les portes est don de Dieu. Comme le dit Jésus à Nicodème, elle consiste purement et simplement à naître de Dieu. Elle n’est en aucun cas le résultat d’efforts humains que nous aurions pu poser en ce sens. Ce n’est pas nous qui nous élevons vers Dieu mais c’est Lui qui descend jusqu’à nous pour nous élever à Lui. Le Fils de Dieu, le Verbe de Dieu, s’est fait chair, il n’a pas craint de prendre sur lui notre condition humaine jusque dans ce qu’elle porte de conséquences liées au péché, il a même consenti à s’abaisser jusqu’à étreindre notre mort, pour y déverser sa vie. Ressuscité, il est monté vers le Père. Par lui, avec lui et en lui, il nous a introduits au sein de la Trinité parce que tout en montant vers le Père il ne s’est pas éloigné de nous. Cela, il a pu le réaliser en raison de l’unité qui existe entre lui, qui est notre tête, et nous qui depuis le jour de notre baptême sommes devenus membres de son corps. Voilà comment il nous redonnait accès à « la maison du Père » et nous restaurait dans notre filiation divine.
Mais comme nous l’avons relevé, pour se montrer opérant, ce don demande à être accueilli : « A ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. » Pour déployer en nous son efficacité, le don divin du salut demande à être reçu dans un acte de foi. Croire que cette grâce inouïe, Dieu nous l’a accordée en son Fils Jésus-Christ, qui nous rétablit dans l’Alliance et nous offre de participer à sa filiation divine : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle ».
Par le don de son Esprit, notre Seigneur Jésus-Christ se révèle Parole éternelle d’amour et de bénédiction que le Père prononce sur chacun d’entre nous. Cette Parole a retenti pour la première fois lors de notre baptême : « Voici mon fils, ma fille, bien aimé(e)e, en qui j’ai mis tout mon amour ». Depuis ce jour, elle ne cesse de résonner en nous et sur nous. Naître d’en haut, consiste à croire en cette Parole divine et à la laisser illuminer, purifier, transformer notre vie.
« Merci Seigneur pour le don de la filiation adoptive que tu nous as fait le jour de notre baptême. Fais-nous la grâce de l’accueillir chaque jour davantage dans la foi pour être conformés par ton Esprit toujours plus à ton image et à ta ressemblance, toi le Fils unique, Image parfaite, resplendissement éblouissant de la gloire du Père. »
Frère Elie.
23:17 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
24/03/2008
La Résurrection du Christ.
Il nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner que Dieu l’a choisi comme juge des vivants et des morts." Ac 10, 34-43
Recherchez donc les réalités d’en haut." Col 3, 1-4
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©F&L-C.Deher |
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La Résurrection du Christ est le signe de l’Église qui se met en marche par amour. Une femme aimante, Marie Madeleine, s’en va dès la fin du shabbat, « de bon matin », témoigner une dernière fois de son grand amour en prenant soin du corps de son défunt Seigneur. Et voilà que la première, elle annonce la bonne nouvelle, irrecevable et pourtant tant attendue, que le tombeau est vide ou, selon un autre évangile, qu’un ange lui a dit que « Jésus est ressuscité ». Troublés, le premier des apôtres, Pierre, et le disciple tant aimé, Jean, s’empressent d’aller vérifier l’information. Si l’amour et la jeunesse de Jean courent plus vite, c’est l’élection et l’institution de Pierre qui entrent en premier dans cette grotte creusée dans le rocher. Jean dit qu’il « vit et qu’il crut ». S’il ne vit rien, c’est parce que, au contraire, il vit « tout », parce que la Résurrection du Christ atteste de la vérité de son message : il est le Seigneur des Seigneurs, le Fils de Dieu dorénavant assis à la droite du Père « pour juger les vivants et les morts » ; il est ce cœur qui a tant aimé le monde ; il est mort « pour nous sauver » du péché et nous « donner la vie éternelle » ; il est réellement le « pain de la vie » et son sang est l’eau vivifiante qui étanche toute soif. Avec Jésus ressuscité, tout commence « aujourd’hui ». Demandons au Seigneur, en ces jours, de reconnaître la puissance de la Résurrection dans nos vies afin, nous aussi, de passer (Pâques) dans la vraie Vie.
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11:03 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
16/03/2008
Nous voici entrés dans la semaine sainte.
Nous voici entrés dans la semaine sainte. L’évangile de ce jour nous conduit au cœur d’un repas donné en l’honneur de Jésus à Béthanie sans doute pour avoir ramené à la vie son ami Lazare. L’évangéliste prend d’ailleurs le soin de bien préciser la présence de Lazare auprès de Jésus parmi les convives, « celui que Jésus avait ressuscité d’entre les morts ».
On imagine facilement la joie et l’allégresse qui devaient régner. C’est alors que Marie se lève et vient verser sur les pieds de Jésus un parfum très pur et de très grande valeur, qu’ensuite elle essuie avec ses cheveux.
En mettant devant nos yeux en ce lundi saint ce geste de Marie, la liturgie de l’Eglise présente l’attitude qui doit être la nôtre durant cette semaine pour cueillir en son terme les fruits de la rédemption que nous a acquis Notre Seigneur Jésus-Christ par sa mort et sa résurrection. Le don appelle le don, gratuit, total. L’amour appelle l’amour. Le genre de parfum que répandit Marie sur Jésus était gardé dans une amphore scellée qu'il fallait briser pour ouvrir ; ce qui excluait de n'en utiliser qu'une certaine quantité : la libation était nécessairement totale. La délicatesse du geste de cette femme en dit aussi long sur sa reconnaissance vis-à-vis de celui qui avait ramené à la vie Lazare, son frère.
Judas prend alors la parole : « Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d'argent, que l'on aurait données à des pauvres ? ». Il réagit au geste de Marie en opposant ouvertement l'amour du Maître au service du prochain. Son intervention, apparemment motivée par des fins charitables, sonne néanmoins faux à nos oreilles. D’ailleurs, l'évangéliste confirme bien notre malaise en explicitant les motifs cachés de Judas : « Il parlait ainsi, non parce qu'il se préoccupait des pauvres, mais parce que c'était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait pour lui ce que l'on y mettait ». En effet, l’amour du Seigneur et l’amour du prochain ne sauraient être opposés. Pour pouvoir toujours aimer nos frères les plus pauvres, il faut savoir comme Marie aimer le Seigneur dans l’aujourd’hui où il se présente à nous. Le contraste est ici frappant entre l’attitude de Judas replié sur lui-même dans un égoïsme mortifère qui ne peut que l’isoler de l’amour de Jésus et celle de Marie, toute donnée dans son geste, manifestant un amour qui lui permet de communier intuitivement et de façon anticipative à la Pâque du Seigneur.
Cependant, si l’action de Marie est interprétée par Jésus comme l’annonce prophétique de sa mort, elle ne saurait venir troubler la fête de ce repas qui célèbre la vie. Bien au contraire, le regard éclairé par l'amour, Marie a perçu que le don de la vie dont jouit son frère jaillit de la mort à laquelle le Maître va consentir : « Laisse-la ! Il fallait qu'elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. » Le parfum de la reconnaissance infinie envers Celui qui n’hésite pas à donner sa vie pour ses amis peut alors s’élever et joindre sa bonne odeur à l’atmosphère de joie qui règne déjà dans la maison.
Pour nous préparer à recevoir le don de Notre Seigneur, il n’y pas de meilleure manière que de lui donner sans réserve tout ce que nous avons de meilleur. Le parfum le plus délicat et le plus précieux que nous pourrons lui offrir est sans aucun doute celui de notre action de grâce pour le don de sa vie pour nous, celui de notre adoration reconnaissante devant le mystère de son amour infini pour nous.
« Seigneur, Jésus, tout au long de cette semaine, nous voulons demeurer auprès de toi. Nous voulons nous décentrer de nous-mêmes pour nous préoccuper seulement de toi et de toi seul, t’offrir le peu que nous avons mais te le donner totalement sans réserve. Nos cœurs ainsi tout ouvert à ta présence nous permettrons d’accueillir sans réserve le don de ton salut. »
Frère Elie.
19:14 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
06/03/2008
La résurrection de Lazare.
"Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir." Ez 37, 12-14
les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels." Rm 8, 8-11
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©F&L-P.Zacharie |
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La résurrection de Lazare préfigure le sens à donner à la passion du Christ. Ce miracle est le dernier que fait Jésus avant de mourir, mais il est aussi pour les juifs la signature de son arrêt de mort. Pourquoi ? Jésus se dresse ici avec autorité face à la mort : il déclare être « la Résurrection et la Vie » et aussi que « tout homme qui vit et qui croit en lui ne mourra jamais ». Marthe reçoit cinq sur cinq le message, elle qui reconnaît l’origine divine de son pouvoir en disant : « Tu es le Messie, je le crois, tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde », même si elle lui fait le reproche d’être arrivé en retard, après la mort de son frère. En fait, elle n’a pas encore compris que c’est « maintenant » que cette autorité d’en haut va se manifester. Le comportement de Jésus n’en demeure pas moins aussi très humain, lui qui est « bouleversé » par les pleurs de la petite sœur, Marie, ou de ses amis juifs ; il est également « repris par l’émotion » à la vue du tombeau. C’est alors que s’accomplit « la gloire de Dieu » qu’il avait déjà annoncée à ses disciples. À la demande de Jésus, « le mort sortit, les pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d’un suaire ». La résurrection de Lazare manifeste l’autorité divine de Jésus sur toute forme de mort. Il peut dès aujourd’hui nous guérir de tout esprit de mort sur nous-mêmes ou sur les autres. Mettons notre prénom à la place de celui de Lazare et disons : « Lazare, viens dehors. »
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12:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
01/03/2008
Dieu ne passe pas outre la misère de ses enfants.
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17:59 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
29/02/2008
La guérison de l’aveugle-né.
"L’Esprit du Seigneur s’empara de David ce jour-là" 1 S 16, 1-13 "La lumière produit tout ce qui est bon, justice et vérité." Ep 5, 8-14
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©F&L-D.Lefèvre |
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La guérison de l’aveugle-né est l’exemple type du cheminement qui conduit à la conversion – à la « manifestation de Dieu » – et cela grâce aux différentes étapes clairement mentionnées. Au point de départ, il y a un acte de « confiance » : ce handicapé de naissance se laisse toucher par Jésus qui lui met de la boue dans les yeux, elle-même le résultat de sa salive mélangée à la terre ! Ensuite, l’aveugle « obéit » à la Parole du Christ et va se laver à « la piscine de Siloé ». Un premier résultat s’opère : « Quand il revint, il voyait. » La guérison de l’âme va suivre celle de la vue grâce à son « témoignage » à l’égard des pharisiens qui le pressent de questions. Il leur répondit en s’engageant : « Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » Insulté puis jeté dehors, Jésus vient à sa rencontre et le convoque à un acte de foi définitif : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il lui dit : « Je crois, Seigneur. » Alors il se « prosterna » devant Jésus. C’est bien à ce niveau de guérison que Jésus voulait en venir, celui de la lumière de la foi qui permet d’être libéré de son péché, c'est-à-dire de tout repli sur soi-même. La lumière spirituelle a donc jailli chez cet aveugle en raison même de sa confiance, de son obéissance, de son témoignage et de sa foi. Que ce temps de Carême nous conduise sur le même chemin de conversion.
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19/02/2008
LE DON DE L'EUCHARISTIE.
Jésus annonce le martyre de Jacques, le disciple qui, avec son frère, prétend à une belle place dans le Royaume du Christ. Cette annonce faite aux deux frères ne vise pas à les effrayer mais à les orienter vers une attitude juste. Ils voulaient regarder l’avenir à travers le filtre de leurs désirs. Au point qu’ils ne pouvaient plus imaginer que l’annonce de la mort du Fils de l’Homme puisse contredire l’idée qu’ils se faisaient de leur gloire future. En ne regardant que l’avenir, n’ayant donc pour seul secours que leur imagination, ils se voyaient déjà auréolés d’une gloire qu’ils pourraient tirer de la royauté de Jésus. Mais Jésus, lui qui marche vers sa glorification, médite les versets écrits jadis par le prophète Isaïe.
Jésus y a découvert la coupe, sa coupe, symbole de la souffrance du Serviteur, chemin vers Jérusalem, passage vers la vie qu’il doit ouvrir aux hommes. A tous les hommes. Jésus invite ses disciples à se démarquer des grands de ce monde, qui ne connaissent que le jeu du pouvoir et de la domination, et révèle qu’il vient payer la rançon pour la multitude. Pour les rois et les grands de ce monde également. Car ils ne sont rois qu’en apparence et s’effacent devant le Christ qui seul est le vrai roi, le roi des rois, le Seigneur des seigneurs.
Ainsi, le Royaume dans lequel Jacques et tous les disciples désiraient tant figurer en bonne place, s’érige sans laisser de place pour le royaume des ténèbres, mais il n’exclut aucun homme. Jésus ne décourage pas Jacques et Jean, il les corrige. Par la question qu’il leur pose, il les invite à un désir plus grand et plus pur, il les motive à vouloir davantage et à s’orienter vers le bien qu’il leur réserve. Puis, en élargissant la conversation à l’ensemble du cercle des disciples, Jésus s’adresse à tous les hommes, les grands de ce monde compris, pour leur enseigner le vrai sens de la hiérarchie, celui qui naît de l’amour du prochain.
Ainsi avons-nous à recevoir la recommandation de Jésus. Non pas une exclusion de certains qui exercent de façon écrasante et erronée un pouvoir (au sens large, nous avons tous beaucoup de pouvoir sur les autres), mais un refus de complicité avec l’esprit qui les anime, pour leur donner le témoignage du Royaume qu’ils recherchent. Non pas un regard vers l’avenir des perfections imaginaires que nous allons exercer, mais une relecture des refus de boire à la coupe que Jésus nous propose. Ensuite, sans délai, nous remettre sur les chemins qui mènent à la seule gloire qui vaille : celle qui nous vient du Père.
Tout cela reste vagues considérations sans un lieu pratique de vérification. L’eucharistie est le meilleur. Le sang est versé, la vie est donnée, en rançon, c'est-à-dire pour la rémission des péchés. Par le sang de Jésus, nous sommes rachetés à nos anciens esclavages, nous sommes rendus définitivement libres. Or, voici un pouvoir que nous exerçons bien mal : celui de ne plus pécher. Notre liberté nous sert à opprimer nos frères au lieu d’aider à les réunir autour du Père.
Seigneur, que ce carême nous fasse redécouvrir la beauté et la radicalité du don de l’eucharistie. Que nous sachions, par ta grâce, nous approprier pleinement les grâces de conversion qu’elle prodigue, les grâces de guérison dont elle nous console. Ainsi nous saurons dignement rendre grâce à celui qui a « donné sa vie en rançon pour la multitude ».
Frère Dominique.
19:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
ILS DISENT ET NE FONT PAS !
Au temps de Jésus, les scribes et les pharisiens occupaient la « chaire de Moïse » en tant que dépositaires de l’enseignement de la Torah qu’ils avaient la charge de transmettre. Dans les recommandations qu’il adresse à la foule et à ses disciples, Jésus ne conteste en rien cela. Il précise bien d’ailleurs qu’il faut faire ce qu’ils disent : « Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. » Mais il rajoute aussitôt : « N'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas. » Ce que Jésus critique c’est l’incohérence chez ces hommes entre le dire et le faire. |
11:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
16/02/2008
Nos limites, nos tiédeurs et nos peurs.
Faisons un rapide tour d’horizon. L’évangile d’aujourd’hui est excessif. Voici Jésus, notre Jésus de tous les jours, ruisselant de lumière. Voici Pierre, impulsif et spontané, prétendant monter une tente pour des prophètes morts plusieurs siècles auparavant. Voici ces prophètes des temps jadis devisant paisiblement avec Jésus qui se conduit comme si ces personnages faisaient partie de son quotidien. Voici enfin une nuée et une voix venant du ciel qui parle comme au jour du baptême de Jésus. Nous sommes donc à un commencement.
La liturgie, particulièrement construite en ce temps de carême, propose aussi à notre méditation un autre commencement : l’appel d’Abraham. Mais, mise à part la voix céleste, ce texte ne semble pas présenter beaucoup de traits communs avec l’évangile.
Mais comme souvent, c’est saint Paul qui est le meilleur lecteur de l’Ecriture. Il nous dit ce matin : « Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles, et maintenant elle est devenue visible à nos yeux ». C’est-à-dire que la transfiguration annonce Jésus ressuscité, mais aussi la réalisation de la promesse faite à Abraham, et en lui, à tout homme.
Engageons-nous donc dans le chemin qu’ouvre saint Paul devant nous. Relisons la promesse faite à l’aurore des temps et consignée dans les pages séculaires de l’Ancien Testament. A cette époque la compréhension de Dieu et du monde invisible se disait par des figures, qui annonçaient les grandeurs à venir.
Mais, nous venons de l’entendre, le Nouveau Testament n’est pas exempt de figures. Il faut les accueillir comme elles se donnent, sans tenter de les réduire à de simples allégories visibles de choses invisibles. Moïse et Elie, la Loi et les Prophètes, tiennent vraiment compagnie à Jésus sur la montagne. Leur familiarité montre que ce n’est pas le monde spirituel qui est le référant, mais le corps du Christ. Le récit est construit autour de sa transformation, de sa transfiguration.
Cette matérialité est importante car elle dit l’accomplissement. Dans l’Ancien Testament en effet, une figure renvoie toujours à l’invisible et appelle nécessairement une deuxième figure, pour la confirmer. Ainsi Moïse et Elie sont des promesses de la résurrection à venir. Cette résurrection est annoncée par leur corps invisible. Moïse en effet a été enterré dans un lieu inconnu et inaccessible ; quant à Elie, il est monté au Ciel sur un char de feu, il n’a pas non plus de sépulture.
Dans l’évangile, nous sommes à la fin de ce processus. Jésus nous apporte la deuxième annonce qui est la confirmation de la première. La transfiguration dévoile en effet le corps invisible du ressuscité. Jésus est le nouveau Josué, le successeur de Moïse qu’annonce le Deutéronome. En rendant visible sa gloire pour quelques moments au sommet de la montagne, Jésus nous ouvre au monde invisible, mais réel, où nous vivons tous. Montrer que Moïse et Elie y habitent, confirme la promesse qui reposait sur eux et se réalise en Jésus. En confirmant l’annonce faite dans le Premier Testament, Jésus annonce la réalisation de la Nouvelle Alliance.
Le corps du Christ apparaît ainsi à nos yeux comme la converge et l’accomplissement des Ecritures. Il naît de la présence en excès des deux Testaments. D’une part la déficience de l’Ancien Testament, balbutiant la vérité de Dieu qui lui est inaccessible car trop lointaine, d’autre part la saturation du Nouveau Testament, manifestant en Jésus de la vérité de Dieu. Ce paradoxe se noue dans le corps du Christ. Il nous fait entrer dans le monde invisible : nous le voyons ruisselant de la gloire promise à nos pères.
Mais ce monde est aussi le nôtre. Jésus touche ses disciples. Il leur adresse la parole. La rupture entre les deux univers repose sur une continuité, qui invite à un nouveau type de relation. Jésus ouvre à ses disciples un monde où il est possible d’être particulièrement proches de l’histoire sainte dans son ensemble, d’être en dialogue constant et confiant avec le Père.
C’est là le trésor qu’il nous est donné de découvrir. Nous n’avons pu le lire qu’à la lumière de la résurrection, mais Jésus lui-même savait qu’il en serait ainsi : il a prescrit le silence à ses disciples, jusqu’à la résurrection, c'est-à-dire jusqu’à ce qu’ils puissent comprendre. Jusqu’à ce qu’ils puissent lire la Croix comme excès d’inaccompli qui ouvre à la nouvelle, et ultime, création.
Ainsi Dieu nous enjoint-il d’écouter Jésus, car il annonce son passage par la Croix. Le visage de gloire ne pourra en effet être appréhendé par les disciples qu’une fois passés eux aussi par la mort et la résurrection en Jésus. Voilà pourquoi, aussi longtemps que nous sommes en route, ce visage de gloire nous reste caché. Comme nous est encore dissimulée notre propre gloire.
En ce jour où la liturgie convoque Abraham, saint Pierre et saint Paul, Moïse et Elie, en ce jour où Jésus nous donne de saisir dans son unité l’ensemble de l’histoire sainte, ne sommes-nous pas invités à nous remémorer les figures de notre passé, les moments de notre histoire sainte qui se conjuguent désormais et pour toujours au présent, comme Jésus devisant avec Moïse et Elie. Lus à la lumière de cet évangile, avec leur grandeur, mais sans éluder leurs limites ni leurs déficiences, ils nous conduisent à l’accomplissement de la promesse que Dieu nous fait personnellement en Jésus.
Certes nous leur trouverons bien des limites et des tiédeurs, elles n’ont pas l’éclat de l’expérience faite par Pierre Jacques et Jean. Mais sans ces limites, le bonheur auquel Dieu nous appelle ne serait qu’une fuite, comme celle de Pierre qui veut rester sur la montagne et toujours jouir de la présence sensible de Dieu. Si nous acceptons cette promesse, avec la confiance d’Abraham qui accepta de se mettre en route, pour son bien, ces déficiences deviendront le lieu de la révélation de Dieu. En nous le Christ prendra corps, et son visage sera celui de la compassion.
Certes, nous avons à vaincre les peurs qui nous rendent sourds à la voix du Père, dont Jésus vient de nous montrer qu’elle ne cesse de résonner. Pour monter courageusement vers notre Croix alors que la nuée se dissipe déjà et que les saints qui nous accompagnent redeviennent invisibles, il ne nous reste que Jésus, seul. Jésus qui nous parle et qui nous touche. Jésus qui nous encourage : « "Relevez-vous", ressuscitez, accueillez la gloire que le Père vous réserve, accueillez la Vie qu’il vous donne en partage ». Nous avons ainsi nos Thabor, nos rencontres intenses et toujours vivantes avec Dieu, moments de grâce sur lesquels nous appuyer pour poursuivre notre marche vers Pâque. Le carême est une route austère, mais elle une route joyeuse car Jésus marche à nos côtés. Sachons en rendre grâce, pour nous relever, et marcher, libres et confiants, dans les pas de Notre Seigneur.
Frère Dominique.
16:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |